1
Année Huitième.
PRIX D'ABBONNEMBNT PAR AN
Italie . . .. L. il I
Totis les pa>’8 dfi l’Union
' d'e poste . * tì
.Vuiértque > ■ ’
On s*Hbnniiu :
l’our VIntéì'ieuy cliea .MM. les
pasteur.s et íes iibrutj-es du
Torre Vellica,
l‘our TEirfenVtfi’au Bureau d*Ad'
rnÌDÌBtiatioi)..
LE
N. 3t
Cn ou phisif'urs numéro-^ séparés, demandés uvant. lo ijrâpe 10 oenc cnaoun
Amiofiess: *ib oènttaies par ligne,
I,es envo'/ii d'av^jpnl se font par
lettre recomy)i<jiniiee .^x>t par.
«7«nrfa^s sur le Buroun de Vey*6&a Argentine.
our la TïÊDAf'TION adie-sor
ainsi : A la Pirec ion du Tefiioin^
PoinafbUo (Piner lo> Itàiie.
Pour I'ADMINISTRATION adresser ainsi: A l.'AdrnIiiistVation du
Témoin, pûmarettu >{ Pinerolo)
Italie.
ECHO DES VALLEE^ VAUDOISES
Paraissant ohfiqlié ^yendredi ; ,
Vont 'ine eerez tétnoim. Aotbs 1, 8.
4^ Suivant la vérité avec la <;Aur,iCe. . .1, Ib
' • ■ • • • ■ ' __________________________________________
i»oiJfiruaix*e.
n Août. La prof)apaiit1e proloslaute pp
Italieysîijiey. — Bibiaiie, l'’pnil et Campillon. — Les Tt'mplP.s (i’Angrogiip. -i—
Chronique minioise. — Reçue polilique.
— SiioaBriplrop'ïi»— Oolligio' val-tese.iWfi.,
11 Août
14 ntOI*4G4^De PROTESTAME
en Halle
fVoir le N. SV.
., L'Evangile répondant aux besoins
les'plus profonds de la nature
humaine, les nombreux obstacles
qu’il rencontre partout et les fautes commises par ceux qui cher
chent à le répandre peuvent bien
en retarder les succès, mais jamais en paralyser la puissante efficace. «S’il ÿ a en Italie plusieurs
œuvres d’évangélisation dont les
jours sont comptés ; d’autres sont
faites pour durer et pour agir;»
telle est la conclusion à laquelle
arrive M. Peter dans sa fémàrquable étude. «L’Eglise Vaudoise, en
particulier, renferme bon nombre
' : >
t ; Í ;
de gens'pieux, disposés A faire
des sacrinces' pour leur foi. 'Les
50,000 francs' de contribbtiolis' Annuelles fournis ces derniers temps
par' les .stationsVfiudoiiiès eh ltalie,
me paraissent un s'i'gne réjéuissHht
d^‘ y hïüf ’ L'èsj^ÿi t Sac tifi ce
se trouve aussi ailléù,r,s D'autres
déno'minatipnà ‘Ont égaleriient des
ouvriers actifs et dévoilés. Mais
il est grandement'temps que l’évangéli.sàtibn faèse son profit des
Ieçon.s de l’expérience.
, « La première de ces leçons, c’est
qu’un cœur chrétien , une, instruction ,tl^éol6gique'suffisantç, ci,e l’édùcaticin, dé^.la tenué, sont des
qualités ih,dispen.saliL?8, au ministère, de. la Parolç.JL^s, Comités directeurs de cçrtàips'Sefivres doivent,“ sans tarder apprécier à sa
juste valeur le personnel avec
lequel^ ils, ont hàtiv.ement'formé
l'arméG ,d.ü salut... repvoÿer les
merçenaitiesi liquider les inutijes
honnêtes èt les remplacer'par des
hommes capables et épro,uyé.s,.
Sauf de rare.s (très-rares) exceptions, qu’ils refmsent des services
des prêlros défroqués. .Que lès
différentes déno,minations‘u’acceptent pas, sans ÿ regarder à ,dçiix
fois, l’ouvrier qui quitté‘une autre
2
église. J'entendis un jour, dit l’auteur, certain pasteur affirmer, avec
emphase, la supériorité de la dénomination à laquelle il appartenait. Six mois après, sous l’influence de sa vanité blessée, il
reniait ce qu’il avait adoré et
allait s’offrir successivement à divers Comités, jusqu’au moment
où il finit par trouver acquéreur».
« Il est en outre urgent que l’évangélisation se débarrasse de certains hypocrites, trè.s forts sur le
patois de Canaan. Tout le monde
les connaît en Italie, ces fainéants
qui, dè.s qu’ils ont mis à sec la
bourse d'une Eglise, déclarent que
leurs besoins spirituels n’y sont
plus sfitisfaits et vont frapper à
la porte d’une congrégation voisine On doit avoir le courage,
dans chaque ville, de faire la liste
de ces gens et de les mettre à
findex ».
Quant à l’upion de tons les chrétiens évangéliques d’Italie, monsieur Peter la recommande comme
l’un des moyens d’avancer l’œuvre, mais il faut que cette union
n’aîl rien de factice et de forcé.
La députation de 1 alliance évangélique, venue il y a quelques
années en Italie, a bien uni les
mains, mais non les cœur.s. L’affection s’inspire et ne s’impose
pas. Le respect mutuel, la charité,
le support, le soin de ne pas em
piéter sur le champ d’autrui, de
ne pas accueillir sans scrupules
les membres d’une autre Eglise, de
renoncer à se créer mutuellement
des embarras, telles sont quelques-nne.s des plus» importantes
conditions pour arriver à la plus
nécessaire des unités celle de la
charité. —Quant à la fu.sion des
différentes dénominations, monsieur Peter la croit, comme nous,
•impossible. « Une église dit-il,
dont le clergé est formé par l’étude sérieuse, soumis à une longue épreuve, ne pourra jamais se
fondre avec une Eglise où le re
crutement du mini-stère a moins
d’exigences ». Il cite à ce propos
cette observation d’un pasteur vau*
dois; « L’Egli.se Vaudoise est une
vieille fille; elle apprécie depuis
longtemps les avantages du célibat: vieille comme elle est, elle
pen.sera deux fois avant d’épouser un jouvenceau ».
Les pasteurs évangéliques ont
en Italie, comme ailleurs, le tort
de ne pas se mêler assez à la vie,
générale, de vivre trop confinés
dans leurs étroits Congrégations ;
le sel ne communique sa saveur
que par,|e contact. M. Peter croit,
avec raison, que le pasteur ne
doit demeurer étranger ii aucune
des œuvres générales de philantropie, d’éducation et de moralité
qui se font autour de lui.
L’évangélisation itinérante est
une puissance de propagande dont
il faut beaucoup user. « Fréquemment, dans les petites localités,
un. évangéliste passe sa vie entouré d’une trentaine d'ouailles ;
il ne peut guère les voir que le
soir et la journée du dimanche.
Souvent, il s'ennuie, tellement
qu’il va au café causer politique
avec le médecin, ou l’avocat de
l’endroit. Qu’on lui impose de
sortir de chez lui, de rendre
compte de ses tournées missionnaires. — Il est urgent qu’une
Eglise de grande ville aît aumoins
deux pasteurs, dont l’un aura
spécialement la cure d'âmeé^ de
cette manière on augmentées les
congrégations bien davantage et
plus sérieusement que par la controverse criarde et passionnée dont
retentit trop souvent la chaire
évangélique».
L’éducation et l’instruction, inspirées par l'esprit de- l’Evangile
sont aussi un puissant moyen de
[jropagande, mais à la condition
que les maîtres soient supérieurs
comme instituteurs et comme hommes , que le matériel d'instruction
soit plus complet, les locaux plus
3
251
' • VWVk/><^i^•>
sains, plus spacieux que dans les
écoles de l’Etat ou du clergé —
Surtout, et c’est une idée que
nous l’avons entendu développer
il y a quelques années, M. Peter
voudrait voir les évangéliques,viser beaucoup plus à l’éducation
des classes supérieures. Les institutions évangéliques, lorsqu’idles
sont vraiment supérieures, attei^ gnenl largement ce but, témoin
la maison des diaconesses de Flo, rence , l’école italo anglaise de
Rome et l’institut Makean de Naples Ce dernier qui compte acluel*T*î,ement cent élèves a dû en refu.ser
cette année faute de place.
Quant à la parole dans l’Eglise,
M. Peter estime qu’il est urgent
pour les évangélistes de moins
parler pour le faire mieux. A son
avis on fait trop de réunions. Par
là l’improvisation est bien souvent
de fond, tandis qu’elle ne devrait
être que de forme Un moyen plus
utile que la controverse et dont
on doit faire un usage plus fréquent, c’est la conférence sur des
s,ujet.s moraux et religieux. Le
bienfait social de l’Evangile doit
être étudié sur toutes ses faces.
— « Que la littérature évangélique
se débarra.sse des traités, réserve
faite de ceux qui valent quelque
chose et dont le nombre n’est pas
légion ».
Un souhait que forme encore
NI' P. « c’est de voir les étrangers
renoncer de plus en plus à l’activité «directe dans l’évangélisation.
Il n'excepte que ceux qui, par un
long séjour dans le pays, des relations constantes avec les diffé-«
rentes classes de laSociété, l’usage
familier de la langue, sont devenus presque italiens. En général
les étrangers doivent se contenter
d’aider financièrement les œuvre.s
qui sont vraiment .dignes de leur
apniii ’ I <
«^ans contester le bien que font
de# pasteurs d’autres dénominations, je voudrais voir soutenir,
de préférence, les Eglises vaiidoises et Wesleyennes, qui me paraissent présenter le plus grand
caractère de consistance et de sérieux. Elles ont une discipline bien
établie, et l’ordre est nécessaire
à la prospérité d’une société religieuse. Leurs ministres passent
par un temps d’épreuve et d’étude ; pour les Vaudois, il est plus
considérable, et l’examen qui y
met fin est fort consciencieux.
Souvent la vénérable Table (le
Corps ecclésiastique) a différé la
consécration d’un candidat respectable comme vie, instruction,
sérieux, mais dont elle voulait
voir la v'ocation au ministère plus
accentuée. Celte sévérité ne me
déplaît pas, quoique parfois je
l'aie trouvée excessive. Je dirais
même que ma préférence pour
l’Eglise Vaudoise, que je ne chercherai pas à cacher, repose en
grande partie sur la conscience
qu’elle met dans le recrntement
de son clergé.;,
» L’Egli.se Vaudoise est la plus
solide, celle dont l’action en Italie
est la plus durable, la plus respectable Ses ouvriers sont en majorité les plus instruits, les plus
éprouvés, il.s sont piémontais de
nai.ssance, gens d’ordre, de tenue,
de con.science. Ils se sont faits
en quelques années italiens de
langue, après l’avoir toujours été
de cœur. Leur foi est vivante,
bien basée; leur moralité depuis
longtemps connue. Us ont un
e.sprit de corps étonnant. Un évangéliste est-il en désaccord avec
la direction, il préférera rester
I ouvrier de l’Eglise, en éprouvant
maint ennui, à l'honneur extérieur et au profit que lui vaudrait
son passage dans une antre dénomination. Le peu d'exceptions à
cet égard confirme la règle. L’Eglise Vaudoise est une maison où
le linge sale se lave en famille.
Pour toutes ces raisons et d’autres que nous n’éouinérons pas,
4
~95'2^
iiotis croyons que la vieille Eglise
des inarlyrs est, en Itîdie, le levain qui doit faire lever la pâte.
Sans contester ce qui s’est fait
ailleurs, nous pstimims qu'elle a
le mieux mérité du monde évan
gélique. Toute fois, elle f-^ra sagement, me paraît-il, de se souvenir du proverbe; Exptrientia
magisler rerum, et de méditer
Tens'dgnement de ces trente dernières années.
Nous sommes sincèrement reconnaissants A notre honoré frère,
M. Peter, du beau témoignage pu
bliquement rendu à l'Eglise Vaudoise, mais nous n'en sommes
nullement fiers. Si ce témoignage
est immérité il doit nous humi
lier profondément; s’il e.st conforme A la vérité, la gloire ne
nous en revient pas, mais au Sei
gneur qui nous a réservés pour
l’accomplissement de son œuvre,
et A ces chrétien.s du monde entier, plus vivants et plus dévoués
que nous, qui après nous avoir
poiissé-s en avant, n'otU cessé de
nous soutenir, nous portant en
quelque sorte sur leurs bras,
comme dans leurs cœurs.
Bib'aiie. Frnil e( Oanipillon.
Le territoire des cominnnes de Bibiane, Fenil et Campillon s’étend sur
la rive droite du Pélis, entre Luserne
et Cavnur Au pied des montagnes
qui s’élèvent, peu à peu jusqu’au Viso,
et à l’entrée de la plaine, ces communes occupent une position magnifique Là il y a de superbes champs
de blé et de maïs, des vignes qui
ibuniissent un vin abondant et des
meilleurs, des arbre.s fruitiers en
grand nombre, et des prairies qui
offrent un fourrage abondant. C’est
selon le langage de l’Ecrilurej un
jardin de l’Éleiaiel, un pays arrosé
comme l’Egypte. Dans ce territoire
dèmeuraienl autrefois bon nombre de
familles vaudoises,, et les habitants
aciuels savent encore vous di^’e maintenant: là habitaient des pi'olcstants,
telle maison appartenait à un vaiidois.
Les pasteurs du Val Luserne, y compris Rora, alla ent «assez librement,
et publiquement » dans ces lieux,
«pour y assister de leur ministère
ceux de leur religion». Il n’est pas
difficile de comprendre que les Vaudois établis dans ces communes, aient
été des premiers à souffrir des persécutions et qu’on ait tout fait pour
les chasser de leurs demeures.
Pantaléon Bersour, après avoir reçu
un échec à Arigrogne, dirigea ses excursions du côté de la plaine, où
il fit plusieurs prisonniers. Gilles en
nomme plusieur'^, parmi les quels se
trouve Georges Slalé de Fenil.
Vers la moitié du tfi'’ siècle, «la
» plus grande partie des habitants
» esdites trois communautés, et les
il principaux, et plus riches étaient
» de la religion et diligeiis à aller
» aux prédications, » malgré les Ira» casseries de certains gentils hommes
9 des environs, qui convoitaient leur
» terres.
«Le révéreiidissime Pou.ssevin, »
battu dans les conlrovei'ses avec les
vaudois, « s’en, alla descliarger .son
dédain sur les pnjtvres fidèles épars...
siirionl à Fenil et Campillon. » La
plupart s’enfuirent, d’autres furent,
mis en prison,''« quelques uns par
infirmité abjurèrent la religion dans
le temple de Campillon, le 5 d’Août
1560 ». « Toutefois la meilleure partie
retourna après au bon chemin » Ensuite de la paix conclue à Cavour le
5 .luin 1561 , monsieur de Raconis
0 fit remettre les fugitifs en la paisible joui$s.ance de leurs maisons et
biens». Gilles nous donne le nom
de qnelqnes-uiis d’entre eux. Antoine
Falc, homme docte, plus tard ministre, Bart. Clarelan médecin, Pierre
Boule, Jean Roinier aussi homme
docte et honorable, tous de Bibiane.
« A Campillon se irouvaieut trois notaires de la religion, et plus grande
partie du peuple comme aussi à
Fenil». Î
En 1602 l’archevêque Broglia avec
grande suite, se rendit à Bibiane,
5
„253.-
pour y amener les Vaudois à la
messe. Toiis linrenl fermes. Dans l’espérance de mieux réussir l’on fil
comparaîli'e devant le Duc quaire des
principaux: Valentin ejl Mallnieu Bon
le, Samuel Falc et Pierre Morese. Le
premier ne céda point, mais les trois
autres aux quels on avait dit que
Valentin avait consenli à la volonté
du duc, promirent de se catholiser
Ils en rurenl ensuite honteux, «et
quelque temps après, ayant fait recognoissance de leur faute, se réunirent en l’église». Le 25 Février de
celle môme année, le gouverneur
Ponte, «tçoramandail à tous ceux de
Luserne,iB<hiane, Campillon et Fenil,
qui ne y.oudraierit aller à la messe,
de sortir des dits lieux dans cinq
jours, â'peine de la vie, et de confiscation .¿f, tous leurs biens» L’on
eut secoj^ nu duc, le terme fixé fut
prolong^^et bien qu’au milieu de
conlimielles tracasseries, les Vaudois
continuèrent à demeurer dans leurs
maisons. Toutefois Valentin Boule se
relira à Bobi.
Gilles raconte avec beaucoup de
détails, les difficultés surgies à propos d’en.sevelissements, en l’année
1619. Les Vaudois n’en sortirent qu’en
payant six mille ducatons, environ
trente mille francs. Lés mornes obtinrent une ordonnance qui exemptait
du payement ceux qui se rendaient
à messe tout en chargeant les persévérants de payer la somme entière
— «Mais il s’en révolta peu, et des
gens de peu d’estime ».
En 1624, un Pierre Queirus fut
arrêté, parcequ’il avait dit que le
duc était plus équitable et bénin que
les papistes qui auraient voulu filtre
entrer les Vaudois de gré ou de force
dans l’église romaine. Il ne se trompait point, car sa femme s’étant rendue auprès du duc, elle obtint de lui
la délivrance de son mari.
Matthieu Celène « homme de guerre,
apparent, qui avait des plus belles et
meilleures possessions de Bibiane, fut
longtenps poursuivi, parcequ’il avait
épousé une femme papiste la quelle
avait depuis embrassé la religion de
son mari »,
En 1625, le sénateur Barbéri, é*
tant venu à Bibiane « fit plusieurs
exécutions réelles et personelles contre
ceux de la religion, » et les tourmenta
pendant quelque temps. — Plusieurs
garçons de dix à douze ans furent enlevés, et toutes les recherches et réclamations furent vaines.
Le 9 de Juin 1627 «en un même
matin et à même heure, furent constitués prisonniers plusieurs hommes
de la religion , à Liiserne, Libiane,
Campillon et Fenil, et furent incontinent menés à Cavour, » et de là à
Villefranche, et à Turin, pour y être
mis dans les prisons du sénat ci’où
ils sortirent un peu plus tard.
A cause de ces continuelles tracasseries qiielque.s familles sortirent en
16.S4 de Campillon et de Bibiane.
Dans le courant du 17“ siècle et
encore dans la première moitié du
18®, différentes mesures furent prises
pour éloigner les Vaudois de ces
communes et leur ôter les biens qu’ils
y possédaient.
De nos jours, quelques familles
Vaudoises sont entrées en possession
de différents propriétés à Bibiane,
Fenil et Campillon, de sorte que les
catholiques disent: « Un peu à la fois,
ils ralournenl dans leurs pays».
les Tempîps (I’jI
I. Avant les Temples.
En rédigeant quelques notes recueillies en vue d’un très modeste essai historique concernant les temples
d’Angrogne, nous ne pouvons écarter
une question préliminaire qui se présente à nous, et nous sommes amené
à nous demander où se réunissaient
les assemblées de culte des Vaudois
de ce vallon avant qu’il y eût des
temples.
Les chrétiens de l’église primitive
se réunissaient dans la chambre haute
et ailleurs dans les habitations des
fidèles, et les anciens vaudois tenaient
leurs réunions dans les maisons des
6
-^254
barbes, dans les habitations privées
qui pouvaient s’adopter à un tel usage sur les champs de bataille dans
les écoles et même dans les granges
et dans les étables. En été ils se réunissaient aussi en plein air et de
préférence dans les solitudes, au milieu des forêts, derrière les ci'êtes
des collines et dans les vallons reculés; ils cherchaient en général les
localités les plus cachées que possible
aux yeux de leurs persécuteurs.
Au jour indiqué et au signal convenu, les Vandois venaient se grouper autour de leurs conducteurs spi
rituels dans le majestueux sanctuaire
à la construction du quel la main de
l’homme n’avait pu concourir; les
cieux en formaient la voûte, les arbres en constituaient les colonnes, le
gazon vert le parquet et le soleil
le luminaire. Qu’ils étaient écoutés
les sermons préchés en de semblables
circonstances!
Lorsque le pasteur monte aux alpes
pour tenir une série de réunions au
profil des bergers des chalets de Soiran, de l’Infernet, de la Cella, delà
Gellaveia et du Gincel, il arrive parfois qu’un blanc linceuL est étendu
sur le gazon pour faire savoir aux
pâtres que le ministre est arrivé et
que la réunion va commencer incessamment. Celte espèce de signal dé
ralliement, dont il ne faudrait pas laissait’ perdre l’usage, remonterait-il
au temps où nos pères adoraient le
Seigneur au sein des vastes solitudes?
Gela pourrait bien être.
Quand la fureurde la persécution leur
disputait la jouissance de ces paisibles
réunions, les anciens vandois étaient
obligés de chercher un refuge dans
les cavernes de nos montagnes. Là
le barbe ouvrait la Bible et en annonçait les précieuses vérités à ses
frères et a ses sœurs réunis. Personne
ne dormait, croyons-nous, dans ces
réunions, mais chacun ouvrait son
cœur pour recevoir dans le recueillement la Parole de Dieu
Tel était le cas, entr’aulres, des
vgudois d’Angrogrie qui possèdent sur
Içiî bords du Vengter une vaste ca
verne perdue au milieu d’un grand
amas de rochers et qui porle encore
anjourd’hiii le nom significatif de
Ghieim d’là taim, ce qui veut dire
église de la tanière. Celle grotte, qui
peut contenir de 150 à Î200 personnes
environ, reçoit la lumière par trois
grandes fenêtres pratiquées par la main
du Créalciir dans les flancs des rochers. La seule entrée possible est
au midi, a moins qu’on ne veuille y
descendre au moyen de cordes par
l’une des fenêires, mais il est très
difficile de la trouver sans le secours
d’une guide Un sentier, praticable
même pourle sexequ’onappellefaible,
se détache de la route qui va de
Prasuit aux Qdins et descend à travers les rochers pour nous conduire
à la Ghiesia qui est protégée par le
feuillage d’un tilleul. Là il«faut préparer de la lumière pour éviter une
chute possible au milieu de l’(Éiscurilé
que l’on rencontre après avoii’ tVanchi
le seuil, et qui ne dure du reste'qu’un
instant. Il est bon aussi de s’arrêter
un moment avant d’entrer, si l’on est
transpiré et de bien s’envelopper car
la grotle est passablement ii’aiche.
L’enlréo est assez basse pour qu’on ne
puisse s’y introduire qu’en rampant,
et en ayant soin de ne pas se lever
avant le temps, pour que la tête ne
fasse pas trop intime connaissance
avec le rocher.
Sur les grands rochers situés en
face, et de l’autre côté du torrent,
se tenait la sentinelle dont le regard
épiait au loin l’arrivée de l’ennemi.
Sur le signal donné par elle un
silence profonde succédait dans la
Ghieisa aux exhortations ol au chant
des psaumes. Mais quelques fois les
papistes guidés par des chiens ou par
des espions, trouvaient l’entrée de la
caverne, et y accumulaient des feuilles sèches, dè ta paille ou des fascines,
dans le but d’y suffoquer par la fumée
les pauvres vaudois quj s’y étaient
réfugiés.
Avec quels sentiments de reconnaissance devrions nous fréquenter les
saintes assemblées, nous qui pouvons
adorer le Seigneur, non dans les trous
des rochers, ni dans les cavernes hii-
7
.255
tnides et froides, mais dans de beaux
temples où personne ne peut plus
nous persécuter!
\A suivre).
(¿TKirontque ^laubobe
La réunion du 45 Août
La réunion dite du 15 Août aura lieu
I). V. cette année dès 10 heures du
matin aux Slringats près les Gonins
d’Angrogne dans le bois de M’ Rivoire,
là où nous nous sommes déjà réunis en
1880, et s’il pleut dans le temple du
Ciabas. Les personnes qui viennent
du côté delà Tour, du Villar, deBobiel
de Rorà peuvent su vre le chemin d’Angrogne jusqu’aux Bruyères ( un peu
plus haut que les les Jouves) et prendre ensuite le chemin qui monte à
droite. €eux qui viennent de S. Jean
trouveront le lieu de la réunion un
feu après avoir dépassé l’école des
ourdans, et ceux qui viennent de
Prarustin et de Rocheplate y aboutiront en descendant par le grand
chemin qui passe par les MaÎans supérieurs. On est instamment prié de
suivre les routes, pour ne pas endommager les propriétés.
ît&çime poUftqttc
La plupart de nos lecteurs n’auront
pas même remarqué, dans nos trois
derniers numéros, l’absence de celte
chronique modeste et sobre, leur apportant quelque fois les nouvelles ,
lorsqu’elle ont eu le temps de v eillir, ou qii’elles ne sont plus exactes.
C’est l’elfet d’un malentendu qui,
nous l’espérons, ne se renouvellera
pas.
JEgyitte. C’est sur ce nom et sur
ce- pays que tous les regards sont
fixés avec une anxiété très naturelle.
Pendant que l’on confère gravement
à Constantinople où il est impossible
de savoir si les puissances européennes sont d’accord sur quelque chose,
l’Angleterre a commencé une campagne qu’elle poursuivra énergiquement,
car derrière le ministère Gladstone qui
s’y est décidé il y a la nation entière
qui le soutient. Un combat a déjà été
livré à 2000 hommes d’Egyplièns et
surtout de Bédouins, à une petite distance d’Alexandrie. Les troupes d’Araby qui s’inlilule gouverneur général de l’Egypte délégué par le Sultan,
se sont fort bien battues, et les Air
glais auront le pressentiment d’une
campagne plus chaude et plus longue
qu’ils ne le pensaient et que ne le
prévoyait leur général en chef sir
Wellesby.
L’Amiral Anglais ne permellra pas
aux troupes turques de débarquer ù
Alexandrie, ce qui est très prudent
de sa part puisque les solnals du
Sultan ferait infaillihlemenlcause commune avec Araby.
Wrance. Un niinisièie Duclerc a
remplacé le ministère Freycinet le
meilleur que la République eût déjà
produit Les amis de ce grand pays
se demandent, non sans inquiétude, s’il
n’arrivera jamais à se plier aux exigences de la liberté et du gouvernemenl représentatif et s’il, est incapable par son soiiffrage universel de
prodnire"aulre chose qu’une chambre
pareille à celle qui vient d’accomplir
de si hauts faits.
SOUSCRIPTION
en faveur de la famille de feu l'instituteur Monnet.
Après l’Eglise de Nice, c’est la Colonia Valdense qui a fait la plus belle
offrande à la famille de feu l’insiitiiteur Monnet. Merci de cœur à l’initiateur de la souscription et à tous
les souscripteurs qui depuis la lointaine Amérique viennent au secours
de la famille d’un ouvrier qui est
tombé dans noire champ d’évangélisation. Voici les noms des souscripteurs que M. Jacques Gaydou insli-
8
.256-
tuleur dans la Colonia Valdense nous
prie d’insérer dans le Témoin :
MM. D. A. Hugon fr. 10,60; h
Gaydou 10,60; M “Gaydou 5.d0; Ch.
Appia 2,65; J. J. Bonisse 5,.30; Barih.
Hugon 5,30; J. Gilles 2,65; P. Salomon 2,65; D. Monnet 3,18; J. P.
(iilles 2,65; J. P. Geymonat 3,18 ;
J. P Geymonat 1,06; J. Félix 3,18;
H. Vinçon 2.65; Ch. M chellod 5,30;
Ph. Guigou 2,65; P. Jourdan 2,12;
J. Gönnet 2,65; A!. Mondon 1,06;
Et Bounoiis 5,.30; L. Maurin 2,12;
D. Roland 2,65; B. Gilles 2,65;
H. Tourn 2,65; Ph. Roslan 10,60;
D. Negrin 2,12; D. Berlinat 2,65; .1.
Malaii 2,65; J. P. Long 2,65; J. D.
Bein 2,65; D. Talmon^ 0,53; J P.
Guigou 2,65; E. Pennano yC"‘5,30;
P. Pons 0,53; P. Beux 5,80; PL Bonjour 3,71; J Bonjour .3,18; J J. Bonjour 2,65; J. Pastre 2,12; B. Tourn
5,30; J Long 5,30; J. D. Bonjour
2,65; E. Bertinat .5,30; J. Allio2,65;
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Vinay 1,06; P. Pons 1,00; Fr. Pensoti 5,30; D. Gourdin 10,60; P. Artus
2,65; D. Davyt 2,12; .1. D. Gönnet
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Une demoiselle protestante capable
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