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Cnée XXXVii.
22 Août 1902.
N. 28.
L’ÉCHO »ES VALLÉES
F'ÀRAUSSÀISr'I' OHAQUia v:BiSTr>RE>i>i
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phïl. IV, 8).
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Communication officielle — Le 15 Août
-1— Les Sociétés Coopératives — Le
roi des ba-Rotsl en Ecosse — M. le
Commandeur Paul Meille — La guerre
et la paix. — Chronique — Bibliographie — Revue Politique — Annonces.
bMMUNlCITIONS OFFICIELLES
MM. les pasteurs sont priés d’annoncer du haut de la chaire, les dimanches 24 et 31 courant, la consécration de MM. les candidats Jean Jalla
et Emilio Pons, de Torre-Pellice, Vito
Garretti, de Vittoria, et Gaio Gay, de
Naples, qui aura lieu, D. V., le i.er
Septembre prochain, au culte d’ouverture de la session synodale.
A cette même occasion, M. le pasteur Ugo Janni, de S. Remo, sera présenté à l’Eglise.
*
* *
Les membres de la Table et du Comité d’Evangélisation sont convoqués
à une séance plénière, qui est fixée au
lundi soir, i.er Sept, à 8 h., à la Maison Vaudoise.
lorre Pellice, le 21 Août 1902.
J.-P. Pons, mod.’’
Le 15 Août
Selon qu’il avait été annoncé la fête
du 15 Août, pour le Val Luserne, a eu
lieu à l’envers du Villar.
*î L’emplacement a été des mieux choisis, sous un dôme de fraîche verdure,
à l’ombre de châtaigniers séculaires.
L’assemblée se trouva, dès 9 h. composée de 800 à 900 personnes, arrivées
par groupes, des divers points de la
vallée, même des plus éloignés. Lorsque
à 9 h. et 1/2 le culte commença, le
spectacle de toute ces personnes réunies
en amphithéâtre autour de l’estrade,
était des plus ravissants. Le président
de la Conférence invite le doyen des
Pasteurs Mr. Geymonat, à adresser à
Dieu une prière, qui est S'jivie par le
chant du cantique 24 du Recueil de
l’Eglise :
J’aime mon Dieu....
Le président lui-même prend ensuite
la parole pour raconter les faits d’histoire vaudoise se rattachant plus particulièrement à la paroisse du Villar et
qui ont pût être goûtés par les lecteurs
de VEcho dans le numéro précédent.
L’assemblée chante ensuite le cantique 86: «Mon cœur joyeux».
Mr. Gardiol, pasteur à Bobi lit dans
le chap. Vme de S.t Jean le réc du
paralytique de Béthesda et fait une ex
cellente méditation surtout sur la demande de Jésus: Veux tu être guéri? (v. 6)
et sur la réponse du malade à Jésus:
« Seigneur, je n’ai personne.... (v. 7).
Il s’adresse à chaque membre de l’assemblée, car tous nous sommes malades,
tous nous souffrons de nos fautes et de
nos péchés, quelle que soit notre condition — Si nous refusons d’accepter la
guérison que Jésus nous offre dans son
amour, nous n’avons même pas l’exuse
du paralytique — « Seigneur, je n’ai
personne.... car pour nous tout est accompli, nous n’avons qu’à accepter la
délivrance.
A ces chaudes et convaincantes paroles, font suite celles de Mr. J. P.
Pons modérateur sur le verset 8 : Lèvetoi et marche, en insistant sur la foi
que le paralytique a montrée sur la
guérison qui s’ensuivit. Que chacun de
ceux qui s’honorent du beau nom de
chrétien sache faire de même!
Ces deux appels sérieux et pressants
sont couronnés par le beau cantique 125:
«Venez au Sauveur qui vous aime».
Ensuite Mr. Rivoir de Brescia parle
de l’Evangélisation, en s’arrêtant tout
particulièrement sur l’œuvre si intéressante de S.ta Lucia, de Sacchetta et
aussi de Lugano. Malheureusement il
ne peut pas parler avec autant d’enthousiasme de Brescia même, son vrai
champ de travail, où les fruits de l’Evangile ne sont plus aussi visibles qu’autrefois. Il termine, cependant en exprimant la certitude que de meilleurs jours
se lèveront pour cette Eglise.
Mr. le candidat Garretti entretient
ensuite l’assemblée de l’œuvre toute
nouvelle qui se poursuit dans la province de Campobasso, à Guglionesi et
a S. Giacomo degli Schiavoni. L’œuvre
est des plus intéressantes et des plus
promettantes. Là, comme ailleurs, ce
sont les ouvriers qui manquent et il
esprime le vœu que beaucoup de personnes puissent entendre l’appel du
Maître et aillent travailler dans sa riche
moisson. Avant de parler des Missions
on chante l’hymne iqsme.
M. Adolphe Jalla, missionnaire en
congé, nous parle une fois de plus de
son cher pays du Zambèze auquel lui
et ses compagnons d’œuvre ont consacré leurs forces et leur foi. Il nous
parle de Léwanika si remarquablement
doué, qui a fait tant de progrès déjà
dans la civilisation et dans le christianisme sans avoir lui-même embrassé
la foi. Il demande les prières, la sympathie et le secours des chrétiens.
M. Georges Appia dans sa vieillesse
toujours verte avec la v'erve qui le caractérise, parle en faveur de la Société
des Missions de Paris, et son discours
si riche en allusions que nous renonçons avec regret à reproduire, fait
passer devant nous, tour à tour des
témoins fidèles qui ne sont plus et
d’autres qui vivent encore.
Pendant le chant du cantique «Saint
Esprit, viens dans nos âmes » a lieu
la collecte.
La prière de clôture est prononcée
par M. Hugon de Rora et l’assemblée
se joint à lui pour demander à Dieu
ses puissantes consolations en faveur
des familles qui viennent d’être si douloureusement frappées par la mort de
M. Paul Meille.
Au moment de la dispersion M.
Pons rappelle, avec beaucoup d’à-propos, (Jue le 15 Août est une fête religieuse, et il fait appel à tous les
Vaudois pour qu’ils s’abstiennent de
toute chose malséante et nous sommes
heureux de pouvoir dire que ces exhortations n’ont pas été vaines.
Alors la débandade commence et les
groupes, . parsemés ça et là, font honneur aux provisions renfermées dans
les paniers.
Que Dieu veuille bénir cette journée
pour le bien de beaucoup d’âmes, et
que les appels qui une fois de plus
ont été adressés d’une manière fidèle
et simple, puissent avoir trouvé le chemin des cœurs ! x. i. j.
les iociéiés foopéraÜYes
—0-0-0—
La Coopérative, qui sera probablement, dans un prochain avenir, appelée
à jouer un grand rôle dans l’activité
industrielle, a déjà donné de splendides
résultats dans les pays où cette forme
d’association de la main d’œuvre et des
petits capitaux a été adoptée sur une
vaste échelle. En Italie grâce à l’ini-tiative d’un de nos plus éminents économistes, l’hon. L. Luzzati, les coopératives ont pris, pendant ces 20 dernières années, un très grand développement.
Tandis que les trusts et les syndicats
sont en train de révolutionner la grande
industrie et le commerce des transports
maritimes; les chambres du travail organisent et enrégimentent les classes
ouvrières, constituent partout des ligues
de résistance et, au moyen de cette terrible épée à deux tranchants qu’on appelle grève, se préparent à la lutté contre
le capital. Les grands propriétaires et
les industriels, les corps moraux, les
grandes administrations à leur tour, se
liguent pour leur défense, ou tendent
à mùnicipaliser et à nationaliser les services public afin de sé prémunir contre
les dangers des grèAes soit partielles,
soit générales.
Tout ce travail fébrile qui menace
notre Organisation sociale, cette agitation du prolétariat, prouve le malaise
général de la société actuelle, la tendance vers une nouvelle orientation politico-economico-sociale. Ce qui résulte
clairement des conditions anormales de
la société actuelle c’est la nécessité absolue, pour les classes dirigeantes, pour
les hommes au cœur droit et honnête,
de travailler à l’amélioration des conditions matérielles et morales des classes
ouvrières. Cette œuvre d’apaisement, de
réconciliation entre les différentes classes
sociales est poursuivie avec succès soit
au moyen des patronages scolaires des
écoles pour adultes, des bibliothèques
circulantes qui facilitent et favorisent
la fréquentation des écoles et le développement intellectuel des masses populaires, soit par l’institution de sociétés
coopératives de consommation et de
production qui concourent à fournir les
denrées alimentaires et des logements
hygiéniques à des conditions favorables.
Contribuer au bien de la classe ouvrière, c’est favoriser indirectement le
développement commercial, le progrès
industriel au profit de: tous les habitants d’une région, d’une province, d’un
Etat etc. a
■f
C’est ce qu’ont bien compris quelques
industriels et proprietaires de ,Luserne
S.t Jean qui se sont faits promoteurs
d’une Société Coopérative anonyme pour
la construction dè maisons ouvrières,
dont le besoin est vivement senti dans
toute la Vallée. Fournir aux ouvriers
des logements hygiéniques c. a. d. bien
ensoleillés, propres, avec un-petit jardin,
de l’eau en abondance, le tout à un
prix modique; les mettre en mesure de
devenir propriétaires au bout d’un certain nombre d’années en payant une
faible quote hebdomadaire ou mensuelle
d’amortissement, c’est encourager l’épargne, c’est concourir indirectement à
élever le niveau moral de la population
ouvrière en augmentant le bien être,
en faisant une bienfaisante concurrence
à la taverne, au profit matériel et moral de la famille.
Nous faisons des vœux bien sincères
non seulement pour le succès de la naissante Société Coopérative Anonyme de
Luserne S.t Jean, mais aussi pour qu’il
s’établisse une salutaire émulation entre
les centres industriels de nos Vallées
au profit de l’ouvrier qui contribue si
largement à la prospérité matérielle de
notre pays.
j. j. m.
Le roi des ba-Rotsi en Ecosse
Léwanika et sa suite nous ont été
confiés à M. Adolphe Jalla et à moi,
pour la première partie de leur voyage.
Sa suite se compose de son «ngambella», soit premier ministre, du jeune
2
interpl'ète Kuaate, le neveu de Khama,
le roi des ba-Mangwato, et des Sekota,
uti page, le fils de Namaraboutou, l’un
des plus vieux chefs ba—Rotsi.
Le 20 juillet au soir, nous partons de
Londres, non pas dans le classique
chariot africain, traîné par sept ou huit
paires de boeufs, mais dans un confortable sleeping-car réservé.
Lundi 21 juillet. — Ce matin, à notre
arrivée à Glascow, après avoir joui de
l’hospitalité tout écossaise de nos amis
M. R. Huiiter et W. Ewing, Léwanika
et Sa suite montent dans des landaus
bien attelés qui les conduisent à l’Hôtel
de Ville, où le «lord provost» reçoit
le roi des ba-Rotsi. Il est revêtu d’une
superbe chaîne d’or massif, insigne de
son autorité comme premier magistrat
de la ville de Glascow.
Léwanika répond à son speech en
lui exprimant les deux désirs qui lui
tiennent le plus à cœur: «Envoyez des
missionnaires en plus grand nombre au
Barotsiland », « aidez-moi afin qu’au
cune boisson alcoolique ne puisse être
introduite dans mon pays. »
Sur la demande du «lord provost»,
Léwanika et les personnes qui l’accompagnent inscrivent leurs noms sur le
livre d’honneur. Après avoir visité les
somptueuses salles de l’hôtel de ville,
Léwanika se rend à la cathédrale, si
belle dans ses lignes, et le révérend à
Dr. Mac Adam Muir attire son attention sur la crypte, qui date de l’an 118o
et qui est considérée comme l’un des
meilleurs morceaux d’architecture existants.
lœ professeur Glauter fait les honneurs de l’Université où Livingstone a
étudié. Léwanika semble plus intéressé
par les oiseaux aux brillantes couleurs
renfermés dans les vitrines du musée
d’histoire naturelle que par la bibliothèque, qui contient 175,000 volumes. Il
ne remarque pas une médaille de bronze
grand module, qui porte l’inscription suivante : « Frappée à Genève a la
mémoire du grand réformateur Calvin,
mort dans cette cité en 1564»; mais il
s’arrête longuement devant la première
machine construite par James Watt.
Enfin nous arrivons au «New Club»,
où nombre de notables se sont réunis
pour souhaiter la bienvenue au roi des
ba-Rotsi. Un lunch est rapidement
servi et, bien qu’aucune boisson alcoolique n’y figure, les toasts se succèdent
rapidement; je mefitionnerai celui de
M. Stephen, l’un des constructeurs de
navire les plus en vue de Glascow. M.
Stephen insiste avec raison sur là belle
oeuvre de civilisation chrétienne que
M. Coillard et les autres missionnaires
de la Société des missions évangéliques
de Paris accomplissent chez les ba-Rotsi.
Léwanika répond en répétant les souhaits qu’il a formulés ce matin au «lord
provost ».
Un wagon spécial est attaché au
train qui nous conduit à Glentyan, la
ravisante maison de campagne de nos
amis M. et M.me R. Hunter, dont nous
serons les hôtes jusqu’à demain.
La population des localités environnantes s’est massée sur le passage de
Léwanika et de toutes parts les mouchoirs s’ag’itent, les salutations de bon
accueil s’entrecroisent.
A Glentyan tout est animation ; deux
on 'trois cents invités foulent les vertes
pelouses et entourent Léwanika, qui,
grâce à son amabilité unie à une grande
dignité, conquiert bientôt, comme ailleurs, les sympathies de chacun. Léwanika, écoute avec un plaisir non déguisé les marches entraînantes ou les
— Û
mélodies qu’exécute le corps de musique
des jeunes marins du vaisseau école
Ëmpres.
Lorsque le soleil est à son déclin, les
invités se rassemblent sur la terrasse
et notre hôte, M. Hunter, un homme
d’affaires, s’adressant à Léwanika, se
fait l’interprète des Ecossais présents
pour lui souhaiter la bienvenue en
Ecosse. «M. Coillard, dit-il, est notre
« ami comme il a été le vôtre. Nous
« sommes heureux de constater la ma« nière dont vous avez accueilli les mis« sionnaires dans votre pays et d’ap« prendre les grandes réformes que vous
«avez déjà accomplies (i). Chacun es« père que vous continuerez dans cette
« voie de justice qui élève une nation.
« L’Ecosse est devenue forte et grande
« parce que nos ancêtres aimaient la
« Bible et s’efforçaient de suivre ses
« préceptes. Tous nous espérons que
«Vous, Léwanika, vous donnerez à
« votre peuple l’exemple de ce qui est
« beau et noble. Lorsque vous retour« nerez en Afrique, dites aux ba-Rotsi
« que nous sommes leurs amis ».
Léwanika se lève et, par le moyen
d’un interprète, il répond en ces termes:
«Je vous remercie de votre bonne ré« ception ; les amis missionnaires ont
« ouvert mon pays aux voies de la ci« vilisation et ont retiré mon peuple des
« ténèbres où il était plongé. M. Coillard,
« ainsi que M. Apolphe Jalla ici pré« sent, comptent parmi les premiers
« missionnaires qui ont commencé ce
« travail. Je souhaite que de nombreux
« missionnaires soient envoyés dans mon
« royaume et je formule le désir qu’au« cune boisson alcoolique n’y soit in« troduite ».
Le « ngambella » ou premier ministre
dit qu’il a été converti au christianisme par l’influence de M. Coillard. D’autres personnes prennent encore la parole.
Mardi 22 juillet. — Après le culte fait
en famille, Léwanika et sa suite, par
un brillant soleil, montent dans les voitures découvertes mises à leur disposition, Comme à l’arrivée, la population
des environs accueille Léwanika par
des démonstrations de sympathie.... Le
temps presse et les chevaux allongent
le trot. Bientôt nous arrivons aux filatures de MM. Coats, qui se mettent
à la disposition de Léwanika pour lui
donner les explications nécessaires. C’est
le moment, caractéristique s’il en fut,
de l’entrée en fabrique des ouvriers et
ouvrières. En Ecosse, les filatures de
MM. Coats comprennent un personnel
de 9000 employés et 21,000 en Amérique et autres contrées.
Léwanika est introduit dans un véritable palais où, en faisant glisser un
levier, il fait lui-même mouvoir un
moteur représentant des milliers de
chevaux de force et qui actionne tous
les métiers. Il suit avec le plus grand
intérêt les différentes opérations par lesquelles passe l’industrie du fil.
Nous expliquons aussi à Léwanika
tout ce que MM. Coats font pour le
bien être et le développement moral
de leurs employés : constructions où
l’espace, l’air et la lumière abondent,
nourriture à bon marché, écoles, caisses
d’épargne, etc. Nous n’avons, du reste,
aucune peine à le convaincre, car il
peut constater par lui-même non seulement la santé, la propreté, mais l’air
de contentement des ouvriers et ou
(1) Abolition de l’esclavage; suppression des
jugements par l’épreuve de l’eau bouillante, du
supplice des sorciers par le feu; suppression de
l’infanticide ; prohibition de la fabrication, vente
et consommation de boissons alcooliques, etc.
vrières qu’il rencontre ; au moment du
départ, toutes les têtes sont aux fenêtres.
Sous la direction de M. Caird et de
son état major, nous visitons ses chantiers maritimes, et Léwanika peut se
rendre compte de la construction des
grands steamers, analogues à celui sur
lequel il a traversé l’océan, du Cap
à Southampton.
Deux navires sont actuellement en
construction, le Moldaira et le Moraira,
qui sont destinés au service de la Chine.
Ils ont respectivement une longueur de
520 pieds et forment un contraste parfait avec les pirogues zambéziennes,
creusées dans un tronc d’arbre et qui
ne comportent ni clous, ni assemblages.
Léwanika suit avec attention le travail de ces puissantes et dociles machines à raboter et autres, qui, suivant
sa remarque, travaillent ce métal, épais
de plusieurs centimètres, comme du
bois; le perforage et le rivetage à l’air
comprimé de ces énormes plaques d’acier qui sont assemblées pour former
la coque l’intéressent vivement. I.a population ouvrière entoure Léwanika et
ne lui ménage pas ses marques de sympathie.
Une embarcation, ramée par six vigoureux matelots, accoste au quai et
nous sommes transportés à bord du Fh-eFlay, le yacht de M. Stevenson ; après
le lunch, en descendant lentement les
bords enchanteurs de la Clyde, nous
rencontrons à bâbord le vaisseau-école
Empress., qui a mis tous ses pavillons
au vent en l’honneur de Léwanika.
U Empress détache un canot qui nous
amène à son bord, où Léwanika et sa
suite sont reçus à la coupée par le commandant; les élèves-marins sont au port
d’arme tandis que résonnent les cuivres
de l’excellente fanfare.
Du gaillard d’arrière, où il prend
place, Léwanika assiste au défilé et à
des exercices variés. Nous avons soin
de lui expliquer qu’il a sous les yeux
un exemple des bienfaits du christianisme mis en pratique: ces 300 ou 400
jeunes gens, à l’aspect sain et martial,
ont été retirés du ruisseau et arrachés
à une vie d’ignominie.
A un moment donné, au moment de
prendre congé, ces jeunes matelots grimpent le long des cordages et garnissent
en un clin d’œil les vergues et les haubans, d’où ils poussent des hourras qui
s’entendent au large.
(Journal de Genève).
Alfr. Bertrand.
Monsieur le Commandeur PAUL MEILLE
La santé de notre vénéré ami, après
avoir reçu, il y a quelques mois, une
forte secousse, semblait s’être un peu
améliorée. Toutefois il sentit le besoin
de se retirer à l’écart, pendant quelque
temps, afin de se rétablir tout-à-fait.
Le 5 de ce mois, M. Meille quittait la
Tour pour la retraite solitaire de Affoltern (près de Zurich). Il fit ce voyage
tout seul, malgré les instances de Madame Meille qui voulait l’accompagner.
Pendant une semaine tout alla bien,
mais dans la nuit du 12 une nouvelle
crise se déclara et le 13, à une heure
de l’après-midi, affectueusement entouré de deux fidèles amis, MM. Servettaz et Ch. Decker, notre frère s’en
allait auprès de son Sauveur.
Qui dira la douleur de la fidèle compagne accourue au premier appel, et
arrivée trop tard pour dire et entendre
le dernier À Dieu ici-bas ?
Ceux qui ont eu le douloureux privilège d’assister aux obsèques, célébrées
samedi dernier à Turin, ont pu voir à
quel point 1’ homme excellent qu’ une
mort prématurée a ravi à .sa famille, à
l’Eglise Vaudoise et à sa ville natale
était estimé et regretté.
*
* *
Paul Meille, né à Turin le 23 Juin
1851, était le troisième fils du vénéré
pasteur J.-P. Meille. Doué d’une constitution peu robuste, après avoir parcouru les classes du Gymnase, il abandonna les études classiques pour suivre
les cours d’une Ecole Commerciale. Le
jeune Paul entra, ensuite, dans une
maison de Banque et s’acquitta diligemment de la tâche la plus modeste.
L’évènement de 1879, qui mit M. P.
Meille en possession d’une grande fortune, modifia la position sociale, sans
changer l’homme: celui-ci reste toujours
humble, laborieux et aimable, comme
il s’était révélé dès sa première jeunesse,
en un mot : homme de cœur.
Le premier souci de notre frère, fut
celui de faire profiter autrui d’une part
des biens qu’il avait reçu. Dès le mois
de Décembre 1879, il s’empressa de
créer deux nouveux postes de pasteur
dans les Vallées, d’abord celui des Coppiers de La Tour, ensuite celui du Serre
d’Angrogne, pour chacun desquels il
s’engagea à fournir une somme annuelle
de lires quinze cents, réduite, plus tard
et temporairement, à mille lires.
En outre, M. Meille fonda, dès 1880,
l’œuvre des bains de mer, pour les enfants, et celle des eaux d’Aix, pour les
ouvriers de l’Eglise Vaudoise.
On sait que ce deux fondations, dues
à la générosité de notre bienfaiteur, répondent à des besoins réels. Non moins
de 150 Bourses ont été accordées aux
adultes durants ces 2 2 dernières années,
et plus de 500 enfants ont fait un séjour au bord de la mer, grâce à cette
double œuvre philanthropique. C’est
aussi M. P. Meille qui a fait, pendant
dix ans, les frais de publication de cette
cinquantaine de milliers d’excellents
traités du 17 Février, qu’il faisait distribuer à tous les enfants de nos écoles
primaires. Au reste, qui pourrait énumérer tout ce que son inépuisable bonté
a su accomplir, pour le bien de l’Eglise et de la population Vaudoise?
Toutes nos Sociétés religieuses, littéraires et philanthropiques l’ont eu pour
collaborateur fidèle et généreux. Il serait
plus difficile encore de signaler tout ce
qu’il a soulagé de besoins particuliers.
Ils sont nombreux ceux qui ne recouraient jamais en vain à son cœur aimant et ouvert à tous. Durant plusieurs
années, M. Meille a fait partie de la
Table Vaudoise, et ses collègues n’eurent jamais qu’à se louer de sa loyale
collaboration et de sa générosité.
*
* *
Notre frère n’a pas limité ses largesses au cercle de ses coreligionnaires.
Ceux qui ont lu la Stampa des 15 et
20 courrant, savent ce que la ville de
Turin doit à l’initiative et à l’indomptable énergie du Commandeur Meille:
après avoir créé VAsilo Notturno Umberto 1
qui, depuis quinze ans, rend des services inappréciables à des milliers de
pauvre gens, notre ami avait mis la
main, tout récemment, à la fondation
d’une institution pour les petits enfants.
La Pro Pueritia a pour but de recueillir
dans une maison tous les petits abandonnés, ou maltraités par leurs parents,
#
3
3 —
quitte à les faire entrer, plus tard, dans
des établissements destinés aux enfants
déjà susceptibles d’apprendre un métier,
tels que la Casa Bene/ica Martini, qui
doit aussi beaucoup à M. Meille. C’est
à la réussite de cette noble entreprise
que M. Meille a consacré ses derniers
éfforts et le meilleur de son âme, sans
compter avec ses forces qui commençaient à le trahir.
On peut dire de M. Meille qu’il est
tombé sur la brèche.
Pendant les dernières semaines qu’il
a vécu au milieu de nous, quoiqu’ il
fut encore tout brisé des suites d’une
gfave crise de la maladie qui l’a emporté, n’a-t-on pas vu cet homme infatigable faire des plans, présider des
réunions, et entretenir une vaste correspondance, en vue de créer à La Tour
un établissement de bains populaires !
n s’est donc dépensé jusqu’à la dernière heure.
Le secret de cette activité et de ce
dévouement exemplaires se trouve peutêtre dans ces paroles, adressées par
M. Meille à l’un de ses amis, M. le
pasteur D. Peyrot : « Cherche ton bonheur dans le bonheur d’autrui », ou
bien, dans celles-ci, qui le concernent
personnellement, et que l’on peut considérer comme sa profession de foi,
faite à M. le pasteur Giampiccoli :
«Je voudrais que l'on sût autour de
» moi que si je consacre mon argent,
» mon temps et mes forces à des œu» vres de bienfaisance, ce n’est pas
» Seulement parceque j’ai la libre dis» position de ma fortune et de ma vie,
» ou parce que c’est là une manière
» comme une autre de m’occupper ; —
» mais plutôt parce que je crois à l’E» vangile et que je voudrais le glorifier
» par le bien que je puis faire ».
Après cela, on ne s’étonnera pas que
M. Meille ait suspendu au chevet du
lit d’Affoltern, d’où il ne devait pas
se relever, ce passage : « Sois fidèle
jusqu’à la mort et je te donnerai la
couronne de vie ».
^ *
D’autres mieux renseignés que nous,
et ayant plus de loisir, donneront sans
doute de plus amples détails sur l’activité bienfaisante de notre ami. Puissent ces quelques lignes témoigner de
notre vive sympathie chrétienne, aux
cœurs que ce départ soudain a profondément affligés. Nous pensons tout
particulièrement à la compagne dévouée,
aux enfants et à la vénérable mere
de celui dont la perte a provoqué dans
toutes nos Eglises d’universels et sincères regrets, et nous les recommandons au seul vrai Consolateur.
Torre Pelüce, le 20 Août 1902.
J.-P. Pons.
La (juerre et la Paix
Pendant que la vieille Europe s epuise en armements stériles et se préparé aux guerres à venir en fermant les
oreilles aux problèmes les plus pressants
du présent, la jeune Amérique donne
à son armée des leçons de sagesse que
célle-ci ferait bien de méditer et d’imiter. Je ne parle pas ici de l’Amérique
du Nord, encore que la récente évacuation de Cuba et l’installation d’un gouvernement autonome à la Havane ait
fait honneur à la parole donnée par les
Etats-Unis aux anciens sujets de l’Es
pagne. Mais la grande République du
Nord a eu deux poids et deux mesures,
tandis qu’elle libère Cuba, elle déploie
aux Philippines tous les procédés de
conquêtees de terrorisation chers aux
vieilles monarchies d’Europe. Pendant
ce temps, l’Amérique latine organise à
Mexico un congrès de toutes les républiques du centre et du sud et adhère
en masse aux principes de la conférence de la Haye dont elle avait été
jalousement exclue. Elle fait mieux ;
tandis que les puissances européennes
s’abtiennent soigneusement de recourir
aux bons offices de la cour arbitrale,
le Chili et la Rébublique Argentine,
au moment d’en venir aux mains pour
une question de frontière, renoncent
d’un commun accord, à mener à bout
les armements commencés. Les deux
Républiques décident d’équilibrer leurs
flottes et leurs armements pendant cinq
années; en outre elles concluent pour
dix années un traité d’arbitrage obligatoire pour tous les différends qui ne
pourraient pas recevoir une solution
amiable directe. Le gouvernement anglais est désigné comme arbitre. Au
cas où l’une des deux parties viendrait
à rompre ses relations avec l’Angleterre, l’arbitrage serait conféré à la
Suisse.
Déjà, il y a quatre ans, la République Argentine avait signé avec l’Italie un traité d’arbitrage permanent;
et les railleurs ne manquèrent pas de
remarquer que le bénéfice était mince
d’éviter la guerre entre deux puissances
que la situation géographique et les relations économiques ne risquent guère
de mettre aux prises. I.’argument d’ailleurs, ne valait rien en ce qui concerne
les rapports économiques des deux pays.
Mais combien il est plus significatif encore de voir deux états limitrophes, fort
excités par une longue et obscure question de frontières, renoncer aux chances de la guerre au moment où les dépenses étaient déjà engagées et selleries
mains en acceptant d’avance la décision
d’un tiers ! A quoi les sceptiques répondront que les deux Républiques ont
tout simplement pris peur du déficit
et de la banqueroute et qu’il y aurait
quelque naïveté à admirer un acte de
plat utilitarisme, j’en demeure d’accord.
Mais qui donc ne convient que la politique de la paix et de l’arbitrage est
affaire de raison bien plutôt que de sentiment? C’est nous, utopistes, qui sommes les vrais utilitaires, ce sont les sentimentaux, les impulsifs et les inconscients qui prennent les coups de canon
pour des arguments et la gloire militaire pour une raison suffisante de mourir — et de tuer.
{Eelev. Social) R. Ruyssen.
C Í f( O JJ I Q IJ tj
La Tour. Dans sa séance de lundi
i8 c., le conseil municipal a nommé
au poste de régent pour les classes
4.me et 5.me élémentaires de garçons,
M. Alexandre Eivoir ci-devant régentévangéliste à Viereng (Val d’Aoste).
Nos félicitations et nos bons vœux au
nouvel élu.
Villar. Election des deux députés au
Synode. — Dans son assemblée électorale du 17 août dernier, la paroisse a
nommé députés au prochain Synode,
MM. David Geymonat feu David et
Jacques Buffa régent paroissial.
X.
Villesèche. Banquet d’honneur et de
reconnaissance à Vhon. Facta, député du
Collège de Pignerol.
Le 18 Août 1900 ne s’effacera pas
de sitôt du souvenir des membres de
cette Eglise et de ceux, en particulier,
qui, avec beaucoup d’amis et de connaissances du dehors, ont pu prendre
part à la réunion qui a donné aujourd’hui au hameau des Clos une animation bien inaccoutumée.
A 11 h., dans une salle du presbytère et par un acte dressé par M. le
notaire Pellegrini et lu en présence
des députés Marsengo-Bastia et Facta,
du sous-préfet Dalmazzi, du conseiller
provincial Poët et du Modérateur de
l’Eglise Vaudoise, le Consistoire de
Villesèche prend possession de tous
les immeubles que les Clos doivent au
zèle infatigable de M. le pasteur Micol.
L’hon, député du Collège de Pignerol
s’étant employé, pendant ces 4 dernières années, pour obtenir le décret
royal autorisant cette cession de propriété que le pasteur de Villesèche est
enfin si heureux de pouvoir faire, c’est
en son honneur qu’un grand nombre
d’amis et d’électeurs ont été réunis.
En efBFet, à midi précis, 90 et plus
de convives se trouvent groupés autour
de quatre grandes tables dans la bellé
salle de la « Grande Ecole ».
La table d’honneur est occupée par
le député Facta ayant à sa droite l’hon.
Marsengo-Bastia du Collège de Vigon,
les conseillers provinciaux Poët et Coucourde et le préteur du Perrier et à
sa gauche le souspréfet de l’arrondissement, le lient, col. Primieri, le Modérateur de l’Eglise Vaudoise et M. le
pasteur Micol.
L’espace dont nous pouvons disposer
ne nous permettant pas de résumer
tous les discours qui nous ont été faits,
nous nous limiterons à la liste des orateurs et à quelques-unes des paroles
qui répondent le mieux au caractère
de notre feuille.
Les convives qui nous ont successivement adressé la parole sont : MM.
le pasteur Micol, l’hon. Marsengo-Bastia,
le Comm. Poët, le sous-préfet Dalmazzi,
le lient, col. Prinieri, le chev. Coucourde, le notaire Pellegrini, le Modérateur J. P. Pons et le Comm. Facta.
Entre un discours et l’autre un chœur
de jeunes gens et de jeunes filles, très
réduit en nombre a bien voulu nous
égayer par des chants où dominaient
la note religieuse et la note patriotique.
Je suis heureux, dit l'hon. député de
Vigon, de me trouver dans ces Vallées
aimées et bénies de Dieu et fécondées
par l’activité constante de leurs habitants. Je vous apporte les salutations
des habitants de la plaine qui voient
en vous des amis haut placés, non seulement au point de vue topografique,
mais haut placés pour le caractère, pour
l’activité et très haut placés surtout en
ce qui concerne l’amour de la libérté.
Le Comm. Poët observe avec plaisir
que dans nos temples le roi est rappelé
au souvenir de ses sujets par les paroles de la Sainte Ecriture et porté
devant Dieu dans les prières des fidèles.
Le Sous-préfet Dalmazzi boit à la prospérité croissante de la population de
ces Vallées, toujours remplie de respect pour la loi et pour les autorités
chargées de la représenter.
< L’on s’est quelquel fois étonné, dit
le Modérateur, de ce que dans toutes
nos réunions nous pouvons parler de
Dieu, du roi et de la patrie ; la surprise n’est plus possible si l’on se souvient que nous partons toujours du
principe d’après lequel nous donnons
à Dieu ce qui est à Dieu et au roi,
à la patrie, au sous-préfet et au préteur
ce qui leur est dû. En marchant fidèlement entre ces deux lignes dont le
point de départ est la bonne conscieijpe,
nous sommes sûrs de ne pas nous
égarer »,
Je savais, dit l’hon. Facta avec cette
facile et brillante parole que nous lui
connaissons, que je venais au milieu
d’amis éprouvés, je savais comment
j’aurais été reçu chez vous ; cependant
mon attente a été surpassée de beaucoup ! Je suis heureux et orgueilleux
de ce qu’aujourd’hui mon nom est uni
à celui du pasteur Micol, sur le front
duquel je désire déposer un baiser que
j’envoie de grand cœur au peuple Vaudois dans son ensemble. On doit tout,
en ce jour, à M. Micol et bien peu à
moi, aussi vos cœurs sont-ils tous avec
lui. Il est facile de vous être de quelque utilité, vu que vous ne demandez
que le respect de la loi, la justice, et
jamais de faveurs.
M. Micol a bien voulu relever que
je m’étais inspiré, dans les dix premières années de ma carrière politique,
de l’impartialité et de la liberté. Si
j’avais agi autrement, je vous aurais
trahis ; or, peut-on vous trahir, vous
Vaudois, touchant la liberté ? ! L’on
connaît votre grand amour pour elle
et si j’avais manqué de répondre à ce
sentiment si profondément enraciné dans
vos cœur.s, j’en serais tout confus. C’est
l’amour de la liberté qui vous a donné
les hommes de la Balsille et c’est lui
encore qui inspire aujourd’hui ces jeunes gens et ces jeunes filles qüi viennent de nous égayer en noüs répétant
les hymnes de la liberté. En entendant
ces chants, il me semblait d’entendre
encore vos pères unissant dans leurâ
cantiques, dans leurs prières et'dàhs
leurs cœurs. Dieu, la liberté et le prince.
J’ai fait avec vous ma première étape,
continuons. L’on peut marcher sûrement quand on marche entre les deux
lignes rappelées par le Modérateur.
C’est au milieu de l’émotion générale
et des applaudissements que l’hon. député dépose son baiser sur le front du
fidèle pasteur de Villesèche.
Le Comm. Soulier, député du Collège
de Briquéras, excuse son absence par
une dépêche dans laquelle il s’associe
à notre joie et fait les meilleurs voeux
pour la prospérité de notre peuplé.
Sur la proposition du Comm. Poët,
les convives ont signé, dans le livre
des délibérations du Consistoire, quelques lignes rédigées par le dépiité de
Pignerol en souvenir de la journée que
nous venons de traverser.
Puisse cette fête, si bien réussie, marque“r pour nôtre pays et pour là'j^ôîsse
de Villesèche surtout, un nout^u pas
en avant sur la voie du bien.
l.
Chiesa Evang. Valdese di Messina.
Relazione annua — Ce rapport ànnuel
d’une de nos principales églises de
Sicile ne contient rien de particulièrement saillant. Le nombre des communiants qui était de 149 l’année dernière est maintenant de 149 seulement,
malgré les 16 nouvelles inscriptions,
vu que, non moins de 10 frères ont
quitté la ville dans le courant de
l’année. Toujours bien fréquentés les
cultes du matin, fort peu ceux du soir.
Les membres de l’église ont versé environ 3000 frs. pour les différentes œu-
4
~ 4
vres de l’église ; et l’école du Dimanche,
où figurent des dons de 15, 20 et 25
francs, a collecté à peu près, 200 frs.,
dont 50 ont été remis au « Gould » de
Rome.
Histoire de l’Eglise de la Tour
par J. Jalla et A. Jahier. En vente à
l’Imprimerie Alpina. Prix: francs 2,75.
— Impossible de résumer dans nne
recension ordinaire le contenu de ce beau
volume, publié à l’occasion du cinquantenaire de la fondation du Temple Neuf,
par ces deux collaborateurs de V Echo. Il
contient rien moins que l’histoire complète, détaillée, documentée de notre paroisse depuis l’époque de la Réformation
jusqu’à l’année 1902. Les principaux évènements de notre histoire vaudoise, auxquels se trouve naturellement mêlée l’église de la Tour, y sont passés en revue
dans la première partie comprenant une
cinquantaine de pages, dont les vingt
dernières surtout exciteront le plus vif intérêt chez tous ceux (et ils sont nombreux) qui n’ont pas jusqu’ici fait une
étude 'approfondie de l’histoire de l’église
de La Tour.
La 2me partie: l’Eglise de la Tour de
1848 à nos jours, détaille sucessivement
les sujets suivants: La Paroisse, temples
et presbytères. Vie ecclésiastique, cultes
publics, Instruction, bienfaisance, œuvres
missionnaires, unions chrétiennes. Toutes
les personnes ayant directement pris une
part active dans la vio religieuse de l’église y sont mentionnées, et j’allais dire,
“perpétuées,,, par les jolis portraits qui
les accompagnent. La lecture en est non
seulement instructive, mais agréable, attrayante, grâce aux anecdotes intéressantes et aux détails parfois piquants qui
y abondent. Le bel ouvrage est complété
par trois appendices contenant, le premier
une biographie succinte de tous les pasteurs qui ont desservi la paroisse, depuis
Gerant Imbert jusqu’à MM. Pons et
Jahier; le second, le nom de tous les pasteurs originaires de La Tour avec la date
de leur consécration; le troisième, qui a
dû coûter de longues et patientes recherches à M. Jalla, contient le nom de
toutes les familles qui ont fait ou font
partie de l’Eglise de la Tour, ainsi que
le lieu de leur provenance.
Je pourrais ajouter que la forme a été
généralement soignée si elle n’est pas
absolument irréprochable; que la bonté
du papier, le choix des gravures l’élégance et la netteté des caractères d’imprimerie ne laissent rien à désirer,.... si
cela était nécessaire pour engager tous
les lecteurs de VEcho à se procurer un
livre qui se fait lire d’un trait, d’un bout
à l’autre, comme (ne suis-je pas irrévérencieux?) un beau roman.
j. c.
ReTue Politique
A Berlin on hâte les préparatifs (pavoisement et décoration des rues et des
édifices publics) pour recevoir dignement
notre roi. S. M. partira de Racconigi le
26 c. à 11 h. et suivra l’itinéraire suivant : Turin, Novare, Luino, Gœschenen,
Zurich, Stutgart, Potsdam où son arrivée
est annoncée pour la journée du 27. Le
28, visite à Berlin, déjeuner à 1’ ambassade d’Italie ; le 29 séjour à Potsdam
où les deux souverains passeront la journée dans l’intimité, le 30 revue à Tempelhof, dîner militaire à Potsdam, retraite
aux flambeaux et sérénade. A Gœeschenen une délégation du Conseil Fédéral
recevra le Roi et sa suite et leur offrira
un dîner, ainsi que le désir en a été
officiellement manifesté et... agréé avec
reconnaissance. Ces marques de courtoisie réciproque serviront à dissiper totalement les malentendus et à consolider
la bonne et franche amitié qui a toujours
existé, malgré tout, entre les deux nations limitrophes.
Une lettre particulière de M. Zanardelli
au prof. Scaduto de Naples, laisse entrevoir assez clairement que le projet de
loi sur le divorce serait, de par la volonté du président du Cabinet présenté
au parlement et discuté en novembre
prochain. Discuté, peut-être, mais non
approuvé, vu que la députation méridionale y est presque totalement contraire
par égard pour ses électeurs plus que
par conviction, et que M. Zanardelli qui
tient surtout à ne rien casser pour le
moment, ne ferait pas sur l’approbation
de la loi une question de Cabinet. Si
on la discute c’est donc pour l’ensevelir,
à n’en pas douter.
M. Zanardelli va partir incessamment
pour un voyage dans le midi de la péninsule. Il visitera Naples et ses environs, la Basilicata, et peut-être la Fouille
et la Calabre où ou le réclame pour
qu’il se rende compte de visu des besoins
des populations. Le président du conseil
ne pourra guère se dérober à tant de
sollicitations ; il verra beaucoup de misères, se rendra compte d’une foule de
besoins, approuvera de beaux projets à
effectuer, fera probablement une masse
de promesses et tout sera dit.
— Faute de fonds disponibles, la France
a dû renoncer à la célébration projetée
du centenaire de la Légion d’Honneur.
On sait en effet qu’elle fut instituée par
Napoléon, consul à vie, le 14 juillet 1802
et que ce même jour eut lieu la première distribution de croix à l’IIôtel des
Invalides. — Dimanche à Besançon a eu
lieu l’inauguration de la statue de Y.
Hugo et de celle de Pasteur, deux enfants franc-comtois. En inaugurant la
statue de V. Hugo, le ministre du commerce, M. Trouillot, a surtout insisté sur
l’influence politique exercée par le poète
sur les évènements de son temps.
Au cours de la dernière huitaine, la
Bretagne s’était déjà signalée, à sa manière, dans la résistance aux ordres du
gouvernement relatifs à la clôture des
écoles congrégatistes. Les scellés apposés
par les autorités avaient été rompus en
maints endroits ; on avait injurié les
fonctionnaires, couvert d’ordures (à la
lettre) les soldats, soudoyé les paysans
fanatiques, pour les engager à marcher
contre les troupes, élevé des barricades,
mais on était parvenu malgré cette résistance plus qu’opiniâtre à faire exécuter la loi presque partout. Restaient
les trois principaux centres de résistance :
Ploudaniel, St. Mean et Folgoet où les
décrets d’expulsion ont été exécutés lundi
matin avec le concours de la gendarmerie et de 1500 soldats. Il est fort
probable que de graves événements se
soient passés dans ces trois villages pe ;plés de fanatiques, mais pour ne pas
trop affecter l’opinion publique le Gouvernement a jugé à propos de retenir
les dépêches relatant les faits. Toute
résistance est donc brisée. On pourra
accuser M. Combes de n’avoir pas su
sauver les apparences, mais il a eu de
la poigne et a bien mérité de son pays,
en passant sur la sensiblerie des hypocrites et des esprits timorés.
—-Le 16 c. a eu lieu à Spithead la
grande revue navale qui faisait partie
des fêtes du couronnement. Cent huit
vaisseaux, dont 20 cuirassés et 24 croiseurs étaient rangés sur six lignes dans
la magnifique rade où Edouard YII les
a passés en revue. La grande illumination du soir a été dérangée par une
pluie torrentielle. Le jour même, les généraux boers, Dewet, Delarey et Botha
débarquèrent à Southampton reçus par
le maire de la ville et vivement acclamés par la foule. Invités à se rendre à
Spithead, ils ont formellement refusé et
sont aussitôt repartis pour Londres où
les attendaient les lords Roberts et Kitchener. Le roi leur a fait à Cowes une
réception des plus cordiales, les a félicités de leur bravoure et remerciés pour
la manière dont ils se sont conduits à
l’égard des blessés anglais. Cela ferme
la bouche à ceux qui les accusaient jadis
d’inhumanité. Le 19 c. ils étaient à la
Haye où une réception sympathique et
toute spontanée leur fut faite. Après un
retour à Londres, ils entreprendront une
tournée sur le continent où ils recueil
leront des fonds destinés à secourir ceux
de leurs compatriotes que la guerre a
ruinés.
— On annonce que les Etats-Unis se
prépareraient à l’annexion forcée des républiques de Haïti et de St. Domiugue
déchirées par la guerre civile et en proie
à l’anarchie depuis des années. C’est apparemment pour rétablir l’ordre que l’occupation aura lieu... et peut-être aussi
pour sauver l’île de Haïti des convoitises de tels états européens. Il est toujours bon de prendre des précautions
pour arriver les premiers.
j. c.
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire, du N. du 16 Août 1902.
Booker Washington, l’éducateur des nègres M.me W.m Monod. Un voyage à
Tugen-Quany, J. Pannier. Trait antique.
Un romancier espagnol, Cervantes (fin),
Jeharme Fouquet. Vœux pour les nations.
Une réponse de Diogène. Guillaume II
d'Orange. Le Talisman d’Agnès, M.lle
Y. Pitrois. Les chiffonniers de St. Ouen.
Le tombeau de Noé. Questions 34-35.
5 Gravures.
— II Marocco sconosciuto — Il pensiero americano — Da una settimana
all’ altra (Hip.) - - Spigolature___
Fra libri vecchi e nuovi — Notizie bibliografiche — RASSEGNA SETTIMANALE DELLA STAMPA : I.a « réclame » dei romanzi — Il « Right of
Privacy » di una donna — La nuova
iniziativa di Vittorio Maurel nella scienza
vocale — Un processo militare — La
guerra delle uova.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
Basterebbe riportare ü
Société Vaudoise d’Utilité publique
L’assemblée Générale de la S. V.
d’U. P. aura lieu à La Tour le Mardi
2 Septembre à 8 heures du soir dans
la salle du Synode.
Je me permets d’attirer l’attention
des membres de la Société sur la nomination du Président. Notre .Société
a besoin d’un homme de beaucoup
d’initiative et de sens pratique, pouvant
en outre disposer d’un peu de son
temps pour visiter et encourager les
sections. Le Président actuel ne répond
pas à ces deux postulats. H faut trouver l’homme !
Je me fais en outre un devoir de
rappeler à ceux de nos co-sociétaires
qui ne sont pas en règle vis-à-vis du
caissier, d’y pourvoir dans la semaine.
Ce ne sont pas les collecteurs qui
manquent pour ceux qui veulent les
trouver !
La Tour, le 20 Août 1902.
Le Président
J. Ribet, prof.
Cours d’instruction complémentaire
M.lle M. Besson, maîtresse supérieure
et prof, d’allemand et de français, ouvrira, D. V. chez elle, en octobre —
avec la coopération d’autres professeurs
— un cours d’instruction pour les élèves
qui, après avoir achevé les écoles élémentaires désireraient faire un cours
complémentaire d’études à tendance pratique. Sont compris: les travaux à l’aiguille, les langues modernes et la comptabilité.
On reçoit des pensionnaires (jeunes
filles) pour les cours internes comme
pour les externes.
Pour de plus amples renseignements
s’adresser à M.lle M. Besson, Via Wigram. Torre Pellice.
MINPRVA RIVISTA DELLE RIVISTE
nilllL.IIVn Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. 36.
I.a stampa russa — Il germanesimo
nell’ Alsazia e Lorena — I.e lauree
« ad honorem » in America — L’arbitrato industriale nella nuova Galles
del Sud — Phineas T. Barnum —
Una strada per automobili attraverso
r Inghilterra ? — Federico il grande,
secondo la sua corrispondenza politica
il Sommario
di un numero qualunque del periodico Cordelia per
persuadersi che esso è il vero giornale
per Giovanette. Infatti esso è nno di quei
pochi che, coi suoi svariati articoli sempre interessanti e sempre scritti nella
lingua la più corretta, contribuisce a completare l’istruzione di una giovinetta finamente educata.
Esso è il più dilettevole, il più utile,
il più elegante giornale educativo letterario che si pubblica in Italia.
E in ciò il segreto della grande diU
fusione sua e simpatie dovute anche al
fatto che offre sempre doni e combinazioni le più svariate e attraenti.
Si possono avere numeri di saggio chiedendoli all’Amministrazione in Rocca San
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La Tour — Imprimerie Besson,