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Quatrième Année.
13 Septembre 1878
N. 37
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
' 1 r
Paraissant chaque Vendredi
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Vous me serH iémotHs. Actes I, 8, St^ivant îa fùéHté ütfec la charUé. Ep, ], 15.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie . . . . L. 3' Tqus les pays de PUnion de poste ... >6 Aipérique . . . ‘ » 9 On s’abonne: Pour VIntêrieifir ctez MM. les pasteurs et les libraires de Tórre Pellice. Pour V Extérieur Bureau d’Ad- ministratioii. Un numéro séparé : lO-centimies. Annonces :25 centimes par ligne. Les eniiors d^argent se font par lettre recommandée ou pâr mandats sur Je Bureau de Pê- rosa Argentina.
• Potir la rédaction adresser ainsi ; A la Direction du Témoirit Pomaretto (PineroloJ Italie. i Poiur r ADMINISTRATION adresser ainsi : A rAdministratîon du Témoin^ Pomaretto iPineroIo) Italie j
''.ï'ci »•; 1
■i<Îi;U 'V,;' ;• i '■ ' ‘ t'-' VüJ
Soiximaire.
L’Evangélisation au Synode. — Vili*
Conférepp;6,.J3BÌversellfi; des ¡üniönS Chrótienues' dé jeunes-gens. -7 Correspondance. ' ChróniqUe Vaudoise.
¿TONGËllSATiON AfJ S¥|<(0DB
.{:■ r .-Il
Jamais notre ‘évangélisation n’a
eu un aussi grand nombre dé
représentants au Synode que cette
année. — Outre tous les évangélistes consacrés, à peu d’exceptions près , nous avons eu la satisfaction de voir un certain nom-,
bre de délégués laïques venus à
Turin pour la conférence générale,
et qui ont assisté à quelques
séances du Synode de la Tour.
Un article du dernier Synode étar
blissant que le Rapport de la Tablé
et celui du Comité de rivangélisation auraient alternativement la
priorîté dans la discussion, le
président déclare que l’examen de
la., gestion de la Gommisâion d’Evangéliaatioa aurait cette année
la première place. Ee rapporteur'
du contre-rapport est invité à lire
son travail. Là Cotnmission examinatrice de la gestion de TÉvangélisâtîôii est heufeiise de déclarer
tout d’abord que le Rapport imprimé est parfaitemènt exact et
véridique; ce qui lui permet de
S0 borner à un petit npmbr.è* d*übserVationS.'’','
Elle constate qùè’ le Comité a
eu à son service 105 ouvriers
entre pasteurs, évangélistes laïques , instituteurs, institutrices et
colporteurs, que les églises de
l’Evangélisation s’élèvent au nombre de 88 et les stations é. celui
de 24, outre un grand nombre de
localités du nord de l’Italie et
du napolitain surtout, visitées par,
la mission itinérante.
Si l’une des plus petites églises^'
celle de Suse, ensuite de départs
et d’exclusions, a été réduite à,
l’état de station, deux nouvelleg'j
Congrégations ont été ajoutées à
l’œuvre, celle d’Ariccia dans le
Latium et de Poggio-Mirteto dans
lé pays des Sabins. — ÏI y a eu
un progrès réel dans l’ensenable
'de l’œuvre, mais ce progrès est
2
~S9Û,
lent. Le Comité s’eat demandé et
demande encore à l'assemblée
quelles peuvent être les causes
de celte lenteur. Y a-t-il de notre
faute ? Est-elle dans les desseins
de Dieu ? — La Commission examinatrice ne peut répondre à cette
question autrement qu’en disant
que certainement la faute appartient aux hommes; mais que nous
avons des motifs de rendre au
Seigneur des actions de grâces .
puisque nous avons maintenu toutes
nos positions. nous avons fait quelques pas en avant, et enfin un témoignage a été rendu à l’Evangile de Dieu , par le moyen de
notre Eglise, d’une extrémité à
l’autre de l’Italie.
La Commission examinatrice,
après avoir fait quelques observations de détail sur la marche de
l’œuvre, sur la eorfeapondauee
toujours plus considérable, propose au Synode de remercier le
Comité d’Evangélisation pour le
zèle, l’activité et la fidélité dont
il a encore fait preuve dans l’aocomplisaement de son mandat.
La discussion sur le rapport
de la commission a été très calme
et très brève; l’on en est bientôt
venu à question générale des causes
de la lenteur de l’œuvre. Plusieurs
orateurs se sont fait entendre. Nous
n’avons pas obtenu plus de succès
parceque nous n’avons pas assez
prié ; il faut que l’Eglise toute
entière prie pour sa mission et
tout d’abord, il faut que les pasteurs et les évangélistes prient
d’avantage pour eux ef pour leur
œuvre. A cet égard une proposition a été votée, établissant de
mettre à part une réunion mensuelle pour demander à Dieu de
bénir l’œuvre des missions et celle
de l’évangélisation. — D’après un
orateur, nous ne sommes peûtêtre pas assez agressifs, pas assez
populaires, peut-être aussi notre
travail de cabinet n’est-il pas suffisamment intense. Bien d’autres
considérations sont encore mises
en avant. Mais ce qu’il y a de
certain c’est que nous devons reprendre notre travail avec foi,
avec sérieux ; nous devons continuer à semer abondamment, persuadés que la volonté du.Seigneur
est de faire croître et blanchir la
moisson selon son bon plaisir et
dans la saison convenable.
Vlll^ Conférence Universelle
des Unions Cbrétiennes de Jennes-Gens.
Ah I qu’il sera beau le jour où beaucoup de jeunes-gens donneront en
se réunissant l’exemple de la piété,
du courage, de l’indépendance de caractère, SI rare dans nos temps! — La
8® Conférence Universelle des Unions
Cbrétiennes" réunie à Genève du 14 au
20 août 1878, vient de réaliser ces
paroles.
En effet l’Angleterre ( Ecosse et Irlande), la France, l’Allemagne, la
Belgique, la Hollande, la Suisse Allemande et Française, le Daneraarck,
la Suède, l’Ilalie, l’Espagne,[la Hongrie,
rAmérique, l’Australie et le Cap de
Bonne Espérance, avaient envoyé des
délégués ; aussi lajsalle de la Réformation était-elle complètement remplie.
On commence à connaître et à apprécier cette œuvre de « TUnion Chrétienne », qui, petite et restreinte à
son début, a grandi sous la bénédiction de Dieu, et prend racine dans
tous les pays où régnent la vie et
quelqne liberté religieuse. On sait que
ces Sociétés se proposent deux buts:
l’Union des jeunes-gens qui se déclarent
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-291v
franchement disciples de Jésus-Christ,
à quelque branche de son Eglise qu’ils
appartiennent, et le développement religieux des jeunes-gens en général. On
l’a répété bien souvent et nous l’avons
constaté une fois de plus avec le Psalmisle que; « c’est une chose bonne et
agréable que des frères demeurent
unis ensemble ; car en apprenant à
se mieux connaître les uns les autres,
on apprend ainsi à se mieux aimei’.
Bien des préventions tombent à la
première poignée de mains et il est
impossible qu’une fois réunis ensemble
aux pieds du Sauveur, on ne sente par
la prière, les liens fraternels s’unir et
se resserrer davantage.
Dès le mardi soir 13 août, ce fut
un flux et reflux de jeunes-hommes
de physionomies et de langues diverses,
les uns arrivés du Nord, les autres
du Midi, les uns descendus de leurs
montagnes, les autres venant de plaines
éloignées, plusieurs enfin ayant traversé
les mers pour serrer une main fraternelle aux jeunes chrétiens rassemblés
au pieds des Alpes, dans la vieille cité
de Calvin.
Le mercredi 14., le président de
l’Union de Genève, a ouvert la Conférence et la première séance par un
excellent discours, après lequel la présentation des délégués eut lieu. Ceux-ci
charmèrent les assistants |par la grâce
et la simplicité de leurs allocutions,
qui portaient une couleur nationale
très'dislincte et donnaient à la séance
beaucoup de variété.
L’assemblée chanta ensuite les'deux
premiers versets du choral de Luther
et un chœur de salutation dont la poésie
élevée et la musique énergique avaient
été composées pour la circonstance.
Prières en trois langues. — Les jours
suivants furent consacrés à des séances
intimes, dans lesquelles les délégués
examinèrent les intérêts de l’œuvre
des unions et les moyens de la faire
progresser. Il était intéressant d’entendre ces jeunes hommes , venus de
tous pays, sé raconter leurs expériences
et discuter entre eux avec une entière
liberté et une franchise que l’Evangile
seul peut donner. Les séances ont été
satisfaisantes et les discussions et les
décisions les plus délicates ont toujours
été conduites avec cet esprit d’ordre, de
bienséance et de concorde qui n’a
cessé de régner parmi nous.
Tous se tendaient une main fraternelle et n’avaient qu’un désir, qu’une
pensée : avancer le règne de Dieu
parmi la jeunesse contemporaine , et
travailler, non point pour telle ou telle
Eglise visible, mais avant tout pour
la grande Eglise Universelle. — Les
sujets qui furent spécialement traités
furent les suivants :
De la Création de liens internationaux
effectifs.
Comment nos sociétés établiront-elles
pour les jeunes garçons un lien entre
l’Ecole du Dimanche et l’Union?
Agences de renseignements. — Des
Etudes Bibliques.
Le jeune Chrétien en face du mariage.
Comment augmenter la vie spirituelle
des membres de nos Unions ?
Covnmenl réveiller et entretenir leur
intérêt pour la Société ?
A quelles branches l’Evangélisation,
les Unions peuvent-elles et doivent-elles
se consacrer?
Bien que tous ces travaux aient été
sténographiés autant qu’il m’a été possible, je ne puis en donner même un
bref résumé vu l’exiguilé de ja place
et la crainte de les défraichir si je
les analisais. Ils vont du reste être
publiés en un volume.
Outre ces matières, une séance publique d’appel au St Ministère eut lieu,
dans laquelle des orateurs comme MM.
Coutin, Tophel et Barde , pasteurs,
étaient bien qualifiés pour s’adresser
à une telle assemblée.
Une autre séance publique fut consacrée à la tractation du sujet : Les
lectures. Puis le lendemain dimanche
(18 août) tous ensemble réunis, sous
le regard du Seigneur , autour de la
Table Sainte, tous silencieux, recueillis,
pénétrés de reconnaissance renouvelèrent avec allégresse, le vœu solennel
contenu dans ces paroles ; » Toutes les
fois que vous mangerez de ce pain ,
et que vous boirez de celle coupe ,
vous annoncerez la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne ».
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-292»
Je ne puis m’empêcher maintenant,
de dire quelques mots de la partie
Eiltoresque et récréative de ce congrès.
a beauté du lac Léman et la magnificence sublime des montagnes et collines environnantes en ont l'ait presque
tous les frais. La journée de lundi (19)
était réservée au délassement et au
repos.
A 8 heures un élégant bateau à
vapeur, loué pour la circonstance, —
car il faut le constater, les membres
de l’Union de Genève avaient fait de
grands préparatifs assez coûteux, pour
recevoir dignement leurs amis, — attendait dans le port.
Bientôt 370 Unionistes, prennent
place sur le pont. La cloche sonne,
Genève disparaît bien vite, et nous
voilà en course autour du lac. C’était
un gracieux spéctacle que de voir cette
flottille légère sillonner l’onde azurée.
Les nuages voilaient de temps à autre
l’astre solaire. Des chœurs alternaient
sans cesse cette harmonie glissant
sur Fonde calme et le rivage répétait
dans le lointain les échos, Cèla invitait au recueillement et berçait doucémenl la rêverie. A midi l’escadre
inoffensive abordait à Vevey, et nous
entrions dans la splendide campagne
appartenant aux parents de deux amis
membres de l’Union. Là de superbes
allées ombragées, des massifs de-verdure et de fleurs, des cactus et des
palmiers reposaient la vue. Dans une
^ vaste orangerie décorée de guirlandes
où on lisait cette simple mais significative inscription • la paix soit avec
vous tous qui êtes en JésMS-Christ, » un
déjeuner somptueux était servi à la
suite duquel plusieurs amis ont pris
la parole. Divers toasts et discours
sont prononcés. Je ne .mentionnerai
que Fallocution de notre cher ami et
compalnole H. Ribelli, qui représentait
les Unions* Italiennes, étant délégué
officiellement par l'Union de Florence,
Après avoir parlé des Unions Italiennes
en général, et de leur œuvre, et de
l’ühion (|e La Tour en particulier avec
une éloquence jeune et fervente, il
rappelle les Vaudois du Piémont, lors
de leur rentrée avec leur intrépide
chef Arnaud, qui fut à la [fois Mo'ise
et Josué, et les ramena dans les vallées,
pays par fois abrupte, il est vrai, mais
où l’ingratitude ne pousse pas de racines, et il termine en disant : Puissions-nous vous voir un jour et bientôt,
réunis à Rome en Conférence Unîversellè, et si nous ne pouvons pas vous
présenter la splendide beauté d’un lac,
comme nos frères de Genève, toutefois,
nous serons heureux tl’offrfr à vos
regards le drapeau de l’Evangile flottant
à côté de la coupole de S,i Pierre !
( Triple salve d'applaudissements ).
Mais à 3 heures on dohne le signal
du départ. Ce ftit pour nous une heure
idéale que celle du retour! Montreux,
Chillon , Villeneuve et puis les côtes
de la Savoie, Evian , Thonon défilent
sous nos yeux. Le conp-d’œil était
pittoresque. On admirait silencieusement la vue ravissante qui se déroulait.
Nous insistons sur ces détails afin de
montrer à tous ceux qui s’imaginent
que plus on s'occupe de religion, moins
on peut se livrer aux élans' de la jeunesse, pour montrer dis-je que' pou s
avons assisté à bien des réunions d’étudiants, par ex.'à bien des fêles mondaines , mais, nous en avons peu vu
dont-la gaîté fùb aussi naturelle et
aussi communicative.
Enfin voilà Genève. Nous débarquons
et nous nous rendons à l’hôtel Bcllevue,
où iHi nouveau repas était servi. A
onze heures-du soir les délégués; se
dispersaient en se serrant la main et
ôn'Vembrassant avec effusion et une
joie sans mélange, se comblant ainsi
de témoignages d’affection ë.t de reconnaissance.
Et maintenant je termine ces lignes
déjà si longues pour un si faible résumé, en me servant de l'expression
des délégués: salut belle Suisse , salut
Genève , Lausanne , Vevey , patrie des
nobles cœurs et des grandes et sympathiques amitiés ! Oui, adieu , frères
et délégués, venus de loin et de très
loin , qui aviez un serrement de mains
si expressif, un sourire si doux à
donner, ou bien un chant à faire entendre 1 Adieu ! lac plein de rêveries,
vertes montagnes, riants coteaux , hpspitalité antique 1 Nous laissons eh
parlant une larme et\quelque chose
5
de noire cœur. Nous emportons (juelIjue chose du votre , et de riches et
ineffaçables souvenirs. Quand nous retrouverons-nous? C’est le secret de
Dieu et non pa.s le nôtre; nous nous
quittons pour longtemps, quelquesuns, sans doute, pour toujours, allant
chacun en particulier selon le talent
que Dieu lui a confié, repi'endre la
lâche souvent difficile qui lui ihcpmbe
sur la brèche;'mais en tout cas, icibas ou là-haut, noüS- pouvons bien
nous dire à tous, non pas: «adieu !»
mais: « au révoir !»
Croyez-vous , demandera-t-on , peutêtre, après la lecture de ces lignes,
que de telles conférences ont une utilité réelle? Nous répondrons, que de
telles réunions, sont un cordial pour
l’âme ; elles fortifient la foi de ceux
aui y prennent part, et leur donnent
U courage pour longtemps. N’est-ce
pàs,aü$éi un témoignage j-endii à l’Evangile devant le monde incrédule,
que cette assemblée de jeunes hommes
venus de tous pays, pourquoi ?... pour
prier les uns avec les autres, pour
donner, d’un commun accord, gloire,
honneur, louange et adoration à JésusChrist ?''’”■ ''
Non, nous ne connaissons pas de
philosophie qui soit assez puissante
pour reunir en un seul faisceau, des
nommes de tous pays, de caractères
extrêmes,! de tempéraments différents,
d’opinions et dénominations très diverses et qui .remplissé leur cœ'ür d’un
tel amour, qu’ils seniént un impérieux
besoin de sô voir, de se serrer la main
et de travailler ensemble à la même
œuvre. ^
L’Evangile seul peut produire de si
grandes choses. Ahl nous lé demandons à tout homme réellement sincère,
si cet amour paternel, qui ne s’arrête
ni aux frontières d’un pays , ni aux
portes de telle ou telle Eglise, n’est
pas une des preuves les plus évidentes
de la vérité et de la puissance du vrai
christianisme. Et comme le disait nn
rédacteur d’un journal religieux, c’est
au moment où les anciens moules
craquent de toutes parts, où les vé
nérables iqslitutions du passé trayersenl.deredoutables èprep.ves,pù l’Eglise
se sent impuissante enlace de besoins
nouveaux, que l’Eternel prépore une
armée de jeunes travailleurs , qu’il
iransiprme la jeunesse en iinç pépinière de soldats, linis enire eux et dévoués à la cause de leur Maître.
En effet celte .phalange de 3 à, 400
jeunes gens chrétiens, t ous pleins ¡d’ardeur,, animés d’iin même esprit,, rqpré-senluit à la Conférence un million
ét demi de jeunes gens sur |a surface
de la terre , consacrés au service de
Jésus-Christ.
C’est là un spectacle quj peut nous
consoler de bien de misères et nous
encourager au, sein de nos tristesses,
lorsque nous voyons trop souvent les
inièrôls sacrés de la religion compromis
par le.s déplorables querelles de, se.s
défendeurs et par les rivalités des Eghses. Dieu nous pqitmçl ainsi d’espérer que , sous bien des rapports ,
l’avenir vaudra mieux que le présent
et le passé et que l’Eglise de Christ,
rajeunie, iransfdrmée, fera bientôt de
nouvelles conquêtes et remportera de
nouvelles victoires, en se eei’vanl,d,es
cho.ses faibles pqnr çonfondre jes; fortes.
,Gené)e, 3Í, acmtti4878^ u
Fred. Germaiîex,'
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,^Mon cJier. Monsti^r,
Je reçois à l’instant le dernier numéro du Témoin' et j’y t>'dùve ,un
petit article sur le respect qui paraît
s’en aller à mesure que l’inslruclion
fait des progrès. C’est un fait malhèureusernent très réel et que Con observe,
à ce qu’il semble, un peu partout
dans nos vallées, puisque je l’ai entendu mentionner par plus d’un ami
appartenant à des paroisses voisines de
la mienne. Ce qui les frappe surtout
c’est le sansfaçon de la plupart des
écoliers revenant de l’école, qui re-
6
gardent les passants quelque fois avec
un air effronté, mais se garderont
bien de les saluer, comme cela se
pratiquait, à ce qu’on me dit, dans le
bon vieux temps.
Alors le régent avait soin de recommander fréquemment, si non tous les
soirs, aux enfants de se bien conduire
‘en ébemin et de saluer les persbmies
Ju’ils rencontreraient. Qui sait, me
isait un ami, si maintenant il n’y aurait pas des gens très soucieux de la
dignité morale de l’enfant, qui feraient
aux écoliers la recommandation de
Jésus à ses disciples : « Ne saluez
personne dans le chemin. » Pour moi
le suis persuadé que l’école à laquelle
l’enfant prend ses [premières et ses
plus durables leçons des manières
honnêtes et de bonne conduite, c’est
la famille, et que si celle école est
mauvaise, le régent perdra souvent sa
peine en s’efforçant de corriger l’enfant confié à ses soins. Lorsque dans
sa famille l’enfant que des parents insensés ne respectent pas, aura entendu
son père ou sa mère, quelque fois
tous les deux déchirer à belles dents
tantôt l'un tantôt l’autre, médire ou
calomnier voisins et à l’occasion parents et amis, comment voulez-vous
que lorsqu’il rencontrera une de ces
personnes dont il a entendu dire tant
de mal, il se sente saisi de respect
A leur vue et qu’il exprime ce respect
par un geste ou une parole? L’enfant
au dehors est généralement l’écho de
sa fatriille, lorsqu’il n’a pas fait déjà
l’apprentissage de la dissimulation et
de la fausseté, mais même dans ce
cas il est d’ordinaire formé à l’image
de ses premiers maîtres et modèles.
Ce qu’il y a de plus grâve dans ce
manque de respect que l’on observe
chez beaucoup d’enfants, c’est qu’il
ne s’arrête pas à une simple impolitesse, ou grossièreté vis-à-vis des personnes âgées ou revêtues de quelque
autorité. Je me suis souvent appliqué
à l’exarnen prolongé de la conduite et
de la vie de tel de ces enfants grossiers et malappris et voici ce que j’ai
trouvé dans la plupart des cas. L’enfant qui ne salue pas les personnes
âgées qu’il rencontre en revenant de
école ne saluera pas davantage sa
mère en rentrant à la maison; là encore il sera bruyant, grossier et insolent, s’il n’a pas à craindre quelque
rude correction paternelle. Outre cela
cet écolier insolent ne respectera pas
la propriété d’autrui il sera maraudeur
passionné et impudent au besoin (et
le besoin ne tardera pas à se présenter)
il pillera sa propre maison emportant
tout ce qu’il pourra saisir afin de satisfaire ses passions naissantes. Et
comment cet enfant qui s’accoutume
à ne respecter ni hommes, ni choses
autour de lui concevra-t-il du respect
pour Dieu qu’il ne voit point et pour
sa parole dont-il n’a nul souci? Gel
enfant mal élevé est devenu un jeune
homme débauché et plus tard un impie et un blasphémateur. Voilà ce que
j’ai vu plus d’une fois, ce dont je
pourrais citer de nombreux exemples, et c’est pour cela que j’aj senti
le devoir d’ajouter mon témoignage
au vôtre pour déplorer l’affaiblissement du respect chez nos enfants et
appeler sur cet objet la sérieuse attention des parents des . pasteurs et
des régents.
Recevez, mon cher Monsieur, l’assurance de la respectueuse affection de
votre dévoué frère
Jacques.
Monsieur l» Rédacteur. Cher frère !
Avant de recevoir ces lignes, le Journal de Genève vous aura déjà annoncé
la catastrophe de lundi matin , savoir que
9 hommes, sur JO qui étaient montés
sur un petit bateau, ont péri, parmi
lesquels se trouve Et. Benecn de Castlus,
mécanicien sur les mouches petit bateau
à vapeur.
Dimanche matin, notre ami était très
gai. Depuis cinq ans que je suis à Genève, dit-il, je ne me suis jamais permis une petite réjouissance; comme
je retournerai au pays bientôt, et que
plusieurs employés des mouches vont
a la fêle d’Herrnance, j’irai aussi. Les
enfants de son cousin Rique, chez qui
il était en pension, sont inconsolables ;
car ils l’aimaient comme leur père.
7
SAl%l«MWWI.W
La lettre que je vous envoie, me
paraît être un appel, c’est pour qui
j’ai pensé de vous en faire part, si
vous jugez à propos de l’insérer dans
le Témoin.
Votre dévoué en Christ
J. Salomon.
Geneve, 5 septembre 1878.
Cher compatriote !
La nouvelle de la mort tragique de
notre cher compatriote Benech, a produit une grande douleur dans mon
âme.
Un de ses amis qui m’a donné des
détails de celle catastrophe, m’a dit
que vous êtes plongé , vous et votre
famille, dans une profonde angoisse.
.Te comprends , cher ami, combien
doit être douloureuse, pour vous et
les vôtres, la séparation si terrible et
si inattendue de cet ami qui a vécu
avec vous tout le temps qu’il a passé
à Genève.
Mais, que dirons nous! La mort est
constamment devant chacun de nous ;
cette mort inexorable, ce roi des épouvantemenls, le triste salaire du péché ,
nous poursuit sans cesse ; telle est la
destinée que le péehé a faite au genre
humain.
Mais, ô divine consolation ! Le don
de Dieu c’est la vie éternelle par JésusChrist.
La première pensée qui nous traverse 1 esprit, n’est-ce pas celle-ci? Benech était-il préparé à quitter ce monde
et à comparaître devant son Dieu ?
Quoique nous ne puissions rien dire,
nous pouvons cependant supposer qu’il
n’y pensait pas au mornent qu’il mettait
les pieds dans son frêle bateau; mais
durant ces longues heures qu’il est
resté suspendu a son esquif, sans aucun espoir humain, notre regretté ami
a sans doute crié à son Dieu.
Ce Dieu de nos pères, plein de grâce
et d’amour, qui les soutenait lorsqu’ils
mouraient triomphants sur les bûchers,
a dû se tenir â son côté, dans ces
moments d’extrême détresse.
Si le bonheur éternel était le salaire
de la bonne conduite, il serait la part
méritée de Benech , mais il est le salaire des souffrances de Christ, ni plus
ni moins.
Benech a été instruit dans la sainte
religion de la Bihle ; depuis son enfance, on lui a enseigné que l’homme
est sauvé par la foi et par la grâce,
et non par les œuvres.
Nous nous appliquons à nous bien
conduire parceque nous sommes sauvés
mais non pour être sauvés.
Que cette pensée console ses amis
et ses parents qui le pleurent ; et disons avec le docteur vinet : • Il n’esi
pas perdu, il nous a devancé «.
Au revoir, Etienne Benech ! repose
en paix dans 1e sein de ton Sauveur.
Tu as quitté ce monde trop vite ; lu
fais uû vide dans ta patrie et dans la
société au milieu de laquelle lu vivais.
L’amour du travail et l’obéissancé au
devoir, t’ont dirigé durant ton séjour
à Genève ; tes maîtres et tes connaissances en ont rendu témoignage. Tu
as conservé intacte la réputation acquise
par nos pères à l'étranger, savoir :
« Les vaiidois du Piémont sont laborieux, soumis et fidèles n.
Que l’imprudence que tu as commise
avec les compagnons de malheur, et
qui vous a été si terriblement fatale,
soit lin exemple et un sérieux avertissement pour chacun de nous, afin
que nous saisissions d’une main ferme,
par la foi, le salut gratuit en JésusChrist , et qu’ainsi, à quelque heure
que la mort arrive, nous entrions dans
le ciel avec le Sauveur, selon la promesse au brigand sur la croix : « Aujourd’hui lu seras avec moi en paradis V.
Tu nous a devancé au séjour bienheureux, nous le rejoindrons bientôt.
Ainsi soit-il.
Recevez mes cordiales salutations. ^
J. Salomon.
8
(ffkron^ue^
_^unoae (suite). Comme l’avait
décidé" le Synode dernier, c’est la
gestion du Comité d’Evangélisalion qui
a en cètte fois l’avantage d’être soumise
la première aux délibèraijons de I’aV
semblée. Les conclurions du rapport
de la Commission examinatrice ont été
votées à l’unanimité dans les termes
suivants: Le Synode exprime au Comüé d’Evangélisation sa vive gratitude
pour le zèle infatigable, Vactivité in~
cessante, le courage et la fidélité avec
lesquels, il . s’est acquitté de son mandat.
Si l’eitftmen détaillé de l’œuvré dû
Comité, fait, comme à l’ordinaire, en
suivant l’ordre des districts et des
station^, n’a rien présenté de particulièremenl important , le Synode s’est
par cqptre arreté assez longuement et
avec un'sérieux, intérêt à la question
général^ des mpyens à employer pour
obtenir „HP J wogrés plus rapide de
l’cenvre., LqjGpmité avait demandé des
copsei,U. el,u a été répondu de divers
c6.té^ él dè^diffèrentês manières à eet
apçal,
-. bi aucune résplulion particulière n’a
été volée, celle très intéressante conversati.oïi a été qn précieux témoignage
de runanjm^ié qui règne au sein de
notre Eglisea l’égard de l’œuvre d’évan"
g^hsaüod.
La discussion du. rapport avait été
interrompue pap lès adresses de. deux
délégués d’Eglises sœurs, obligés d®
partir avant la séance ordinaire du,
jeudi malin d'ans laquelle le,Synode a
pris l’habitude d’émendre les députations élrangêres. C’étaii le Rév. docteur
Lorimer, principal du grand Collège
tbéologique de CEglise unie presbytérienne d’Angleterre, député du, Synode
de cette,"‘Ëllise, et M. lè pasleur,'Rociie-:
dieu prêsiaentduConsistoiredes Eglisès
protestantes belges. L’un et ràutrè ont
parlé de leur propre Eglise» le premier
des fruits précieux produits par l’union
des dé'ux grandes dénominations presbytériennes d’Angleterre si lieureusemenl conclue en 1856; le second de
la petitesse des Eglises qu’il représente,
mais de la vie qui s’y manifeste et
de l’avenir qui s’ouvre ¡devant elles.
Tous deux aussi nous ont adressé des
paroles d’eneouragement et de bon
conseil,' dont l’Assemblée pâr ses applaudissements et le président dans
une courte allocution les ont successivement remerciés.
L’examen de la gestion de la Table
a occupé la journée de mercredi et
une' bonne partie de celle de jeudi.
Quelques orateurs se réjouissent en
constatant dans le rapport de la Table
et dans les fragments qu’il contient de
ceux, des paroisses , quelques signes
dtj progrès spirituel , aussi bien que
des preuves de l’accroissem.ent sur,
quelques points des vallées, de l’intérêt
pour les besoins locaux^ et les œuvres
de l’Eglisê,
Une longue et importante conversation s’engage au sujet des contributioiis
des membres, surtout des membres
électeurs de la paroisse, lés uns soutenant’ que nul ne peut prendre part
à l’administration de la paroisse s'il
se refusé à porter sa part des charges
qui pèsent sur ellè, d’autres reculant
par des scrupules de conscienCë devant une fnèfîUiFe aussi; radicalè*'qui
ne leur paraît pas conforme à l’esprit
de l’évangile. Un ordre du jour ainsi
conçut mel|fiti à'Cetle conversation :
Le Sgnode, ouï la discussion sur le
devoir de chaque membre de l’église ,
spécialement de chaque électeur, de
contribuer, au mainUen des diverses
oeuvres .de l’Egliset renvoie la question
aux conférences pastorales et aux paroisses,, .avec recommandation de faire
parvenir au procjiqin. Synode leurprèi
avis à ce sujeL
,, {'La fin au ïïf prochain}:, f
<::ioXlég©i;;V'au<ÆOtis ■
‘ I iii;: v'i.
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L’examen de concours ans : J?ourses
tiiioniyîïies et celui de Licence lycèahe
pour les é!è_ves du .Gollègelde la Tour
Pélis commenceront le; "18 courant à
une. heure et demio.aprèsr-inidL; j
La Tour-PéliSj le.7 sepièmhr’aéSTS.
J. D. UHarboívñier Mo’d. '
---!---- . ; , itJ
Ernest Robj?jr'i¡,;|?^ra.ní,aí;4díHWS;ír^teM»i
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.