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Huitième auuèe
ÏV. SS.
27 Juin ISTS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
. (le la Famille Vaudoise.
Que toute» les choses qui sont'véritables. octiu^eut
vos pensées — ( Philippiens., IV, 8.)
PRIX B ABONNEMENT :
llalie, domicile funaiOKr. R
•^nisse...............*5
Prance................»6
Alloinaffne 6
A npleterre , Pays-Bas . » 8
T'n numéro séparé : 10 cent.
Vu numéro arriéré : 10 cent.
BÜREAOX D AB0NNEMENT
Torre-Peí.I.ICE : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografira)
PioNBRor, : J. Chlantore Inipr.
i'i kJN :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de'PaQzani.
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Lettres et envois fnmeo. S'adresser pour radrainistration
au Bureau d Torre- PeVice.
via Maestra N. 42 —pour U
rédaction: à Mr. E. Malan
Prof# h Torre-Pellica.
Sommai r*o.
Le culte évangélique. — Le pèlerinage
de, Vimprunela. — L’Italie évangélisée, au
moyen de la bêche et de la charrue. —
youcelles religiemes. — i.'lironiquc vaudoise et locale. — Chronique Politique.
LE CULTE ÊYA^GÉLIOUE
Nous avons, dans notre dernier
numéro, entretenu nos lecteitrs,
d’après le co-mpte-reudu d^s Cortférences de Florence, delà question du culte dans nos églises
évangéliques. Ce n’est pas seulement en Italie qu’on sent le besoin d’une réforme à cet égard,
mais aussi'en France et ailleurs.
Nous trouvons, sur ce sujet, dans
une lettre de M. Eugène Bersier
quelques passages caractéristiques
qui sont un écho de cette préoccupation générale et qui nous rappellent des propositions et des
observations que nous avons entendu faire, il y à déjà quelques
années, dans une conférence de
pasteurs et dont ce journal s’est
fait l’organe. Nous reproduisons
‘les passages sUfyants de la lettre
de M. Bersier, tout en faisant nus
réserves surplus d’un point.
<< Voici (p.ii^qes s'ont nos préoccupations actJolles, dit .\ï. Bersier
au sujet de /e qu’on appelle la
question liturgique. Depuis longtemps je suis frappé du triste fait
que l’idée du culte chrétien a pres(|ue entièrement disparu de nos églises réformées, indépendantes ou nationales; on vient entendre monsieur un tel et c'est tout; le sermon joue un,.rôle exorbitant. I^a
personnalité du prédicateur est
mise en avant de la manière la
plus regrettable; le peuple chrétien reste muet. Il en résulte que
beaucoup de temples sont presque déserts ', car il n’y a pas
d’homme, fût-il uii Apollon, qui
suffise à- une pareille tâche. Cela
étant, j’ai cru que je devais agir
jjour remédier à ce mal. LaquesLion est difficile. Il faut éviter à
tout prix le formalisme et le ritualisme. Ai-je besoin de dire que
je suis un. des défenseurs les plus
décidés du sacerdoce universel,
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du droit des laïques, de la spiritualité du culte protestant, et que
Vopus operatum des sacrements est
à mes yeux une monstrueuse erreur ? ■ '
Voici quels sont à mes yeux
les éléments du culte qui devraient
être rais en saillie;
1. La Sainte-Cène devrait reprendre la première place comme
dans l’église primitive;
î!. Dans- chaque service, le pasteur lui-même devrait lire les péricopes de l’Ancien et du Nouveau
Testament de manière à ce que
dans le cycle de Tannée ecclésiastique, la Bible toute entière, au
moins dans sa partie directement
religieuse, pût [être lue dans le
culte public;
3. Le peuple chrétien ne devrait
pas rester muet, je crois que les
répons daits les termes mêmes de
la Bible sont très édifiants;
Ai Le chant doit être à tout
prix amélioré. Le peuple doit chanter, spontanément, sans attendre
l’indication du numéro du psaume ou du cantique ;
5. La foi de l’église doit être
affirmée publiquement dans le
culte par le peuple chrétien;
6. La communion des saints doit
y être également affirmée (c’est
' à-dire notre communion, avec les
autres églises dans le présent ou
dans le passé). Enfin, sans vouloir, à aucun degré, proscrire la
prière improvisée, il faut que le
pasteur ou l’ancien officiant soit
tenu de prier chaque dimanche
pour les diverses classes de personnes ou les diverses situations
d’âme que [les anciennes litanies
ont.exprim'ées avec tant de beauté.
Voilà, en quelques mots, quelles
sont mes préoccupations. Ce ne
sont pas les miennes seulement,
car de bien des points de la France,
j’ai reçu, à ce sujet, les lettres les
plus sympathiques. On sait qu’il y
a quelque chose à faire , et des
pasteurs de campagne, n’ont pas
hésité à m’écrire que dans un pays
comme le nôtre, c’était une question de vie ou de mort....
Mais, dans un pareil ordre d’idées, rien ne, doit être improvisé.
Il faut travailler lentement, en
s’entourant de conseils, en évitant toute innovation inutile. C’est
là ce que je m’efforce de faire.
Quand j'aurai rédigé un projet
viable, je le publierai; chacun en
sera juge, et si mes frères l’approuvent, j’en ferai l’essai dans le
culte public ». — Ce ne sont là
que des essais, des préoccupations, il n’y a rien d’arrêté et de
définitif. Bien des choses sont des
emprunts faits à l’église luthérienne, d’autres à l’église anglicane.
Nous faisons nos réserves; M. Bersier, lui-même , les fait, en une
certaine mesure, et il a raison
d’être prudent; mais ses préoccupations sont légitimes et le besoin dont elles sont l’expression
est très réel parmi nous aussi.
On n’a, pour s’en persuader, qu’à
entrér datis un de nos temples et
qu’à compter, si on le peut, le
nombre immense de dormeurs qui
en occupent tous les bancs indis-;
tinctement.
3
-195.
LE PÈLERINAGE DE VIMPRUNETA
JUGÉ PAR UN CORRESPONDANT
de la Nazione
L'ordre le plus parfait, la plus
sévère tranquillité, la plus judicieuse indifférence ont accompagné
cette libre manifestation des cléricaux. Les habitants de l’Impruneta ont accueilli poliment tous
les visiteurs, gardant un maintien
indifférent, mais digne d’hommes
de bon sens. Ce fut en vain qu’on
a rappelé les traditions et les
temps où cette foi, qui diminue
tous les jours, était puissante. Ce
fut en vain que l'exemple d’hommes haut placés, toujours appréciés dans leurs charges civiles,
vint presque s’imposer au peuple.
La majorité de ce peuple ne s’est
pas laissée séduire par de fausses
apparences, mais, elle a jugé les
faits selon son critère.
Toute l’importance de cette manifestation, soit pour le nombre ,
soit pour les dons , soit pour les
principes auxquels on s’est inspiré,
est renfermée dans les pro'cessions.
Dans ces processions un fanatisme
dangereux pouvait être réveillé
et compromettre la sûreté générale. Car là ont figuré des individus superstitieux et ignorants
qui appellent zèle religieux l’observation la plus étroite, de ces
cérémonies délaissées de nos jours
même par les prêtres.
Les habitants de VImprímela ont
assisté, avec la même indifférence
avec laquelle ils ont vu le pèlerinagé, à cette' fonction qui devait
être , dans la pensée des promoteurs, religieuse et politique, mais
qui n'a été au contraire que plus
ou moins ridicule.
Quels sont les effets pernicieux
de ces démonslration.s? Ils ne sont
malheureusement que trop nombreux. Nous travaillons pour l’éducation du peuple, et nos ennemis travaillent pour substituer
à la vraie foi du cœur la superstition la plus obscure, les croyances
les plus douteuses. Que sert-il que
nous prêchions la nécessité de
l’instruction obligatoire, que nous
établissions des écoles , que de
toute manière, nous nous fassions
les vrais apôtres de la civilisation
et du progrès, si tout cela est
neutralisé par l’obscurantisme religieux?
Quels sont les efl'els bienfaisants
de ces démonstrations^ Dites-le ,
vous mêmes, bons concitoyens de
la Société catholique. Vous ne
voudrez pas sans doute nous nier
que les offrandes apportées en
quantité par les fidèles, ne soient
le résultat le plus bienfaisant du
pèlerinage. Du reste quel autre
bienfait en retire-t-on? L’histoire
et la tradition vulgaire nous racontent que dans des temps plus
forts dans la foi, les pèlerinages
aux sanctuaires avaient lieu à l’occasion de quelque grande calamité,
pour implorer de la part de Dieu
quelque grâce, ht étaient accompagnés fle la pénitence la plus
rafinée. C’était un sacrifice qui attestait la conviction religieuse -,
l’espérance de l'exaucement. Mais
lepèlèrinage de^l’Impruneta, comment l’avez vous exécuté, mes-
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sieurs? Comme, on ferait la plus
agréable promenade sur unb des
plus belles collines qui entourent
notre ville de 4’lorence. Etendus
dans vos carrosses, caressés par
l'agréable zéphir d’une matinée
de mai vous êtes venws prier à
l’Impruneta, respirer cet air salutaire , et rassasier votre estomac
avec tout l’appétit que l’on trouve
dans ces lieux très oxigénés. Est-ce
là de la foi ? Est-ce de la pénitence? ,Sont-ce là des offrandes
agréables à Dieu? Mais ou y a-t-il
même l’ombre de la vraie religion?
C’est de l’hypocrisie et pas autre
chose. O Messieurs de la Société
oatholiquepourles bonnes œuvres,
vousauriez vraimentfait une bonne
œuvre, si l’argent que vous avez
soustrait aux besoins de la famille
du paiivre ignorant), vous l’aviez
employé à,des œuvres de charité. "
Vous auriez fait une bonne œuvre
si , ,au lieu d’ôter au travail, pendant trois ou quatre jours, quelques centaines d’ouvriers, vous
leur aviez au contraire aidé dans
leurs nécessités, si^vous le.s aviez
invités à des conférences in.structives , en vous efforçant de les
amener à la vraie foi. Mais votre
pèlerinage n’a été utile ni à vous
ni à votre parti, ni à la religion.
Il n’a servi au contràire qu’à
démontrer une fois de -plus que
vous n’êtes pas capables de sacrifices, pas même dans votre intérêt, et que vous ne séparez jamais l’utilité de l'agréable.
L'ITALIE ËVANGËLISÊE
au moyen de la bêche et de la charrue
( Suite, Ttoir iV? iSJ.
I.
Le peuple vaudoisne peut sortir
du triste état où il est plongé,
vivre d’une vie nouvelle et devenir
un peuple réformateur s’il ne parvient d’abord à se délivrer des
étreintes hideuses de la misère et
à conquérir làrichesse, cette force
qui l’aidera puissamment à poursuivre son œuvre de réformation.
Mais la richesse, fruit du travail et de l’épargne, s’acquiert difficilement, souvent même on ne
l’obtient qu’au prix des plus bellesprérogatives de l’homme èt des
plus nobles aspirations, et lîhomme
qui a acquis la fortune par un labeur infini, pénible, assidu, possède rarement des idées et des:
sentiments qui ne soient pas marqués au sceau du positivisme^
Eu suivant la loi ordinaire, pour
acquérir cette richesse indispensable, le vaudois devrait donc faire
le 'sacrifice des qualités morales
les plus précieuses, et, lorsqu’il
aurait atteint le but des travaux
de toute sa vie, lorsqu’il posséderait l’élément matériel, on chercherait en vain l’élément' moral
qui doit le guider à l’accomplissement de ses nobles desseins: la
lutte achnmée soutenue pendant
toute une vie pour conquérir l'un,
aurait fatalement étouffé l’autre
dans son germe.
Encore, s’il était possible à la
génération présente de s’enrichir
en masse, sans sortir du cercle
5
-W
étroit de nos Vallées, on pourrait
espérer sur la génération suivante,
en supposant que, dès son début,
elle ne fût physiquement et moralement opprimée par un travail excédant ses forces; mais il est très
probable qu abandonnée à elle môme,
les trois quarts de notre populatiop demanderont bientôt des
moyens de fortune aux pays d'outre
mer. alors.le vaisseau, qui porte
le peuple vaudois et sa destinée,
s’en irait à la dérive échouer sur
les rivages de la Plata.
Voilà pourquoi nous croyons
absolument indispensable la formation d’une Société qui, sans prendre nécessairement une part directe dans la question financière,
aurait pour but de réunir les
moyens qui peuvent assurer au
peuple vaudois une large pari dans
la possession du sol de la patrie
et mettre à la portée de tout
chef de famille les éléments malénels qui favorisent la création de
Iw richesse , éléments qui échappent presque toujours à l’individu,
mais que les institutions créent,
ou peut dire, à volonté, en môme
temps elle fournirait à la génération actuelle , et prépg,rerait largement pour les futures, cette
mâle éducation qui sera pour nos
temps de paix , pendant lesquels
le dégré moral des sociétés' tend
souventà baisser, ce que fut l’adversité dont est tissée la glorieuse
histoire dé nos pères.
L’effectüation d’un programme
jqui embrasse tant d’intérêts divers,
ne pourra certainement s’obtenir
, que par le concours unanime du
peuple vaudois et l’appui de tous
ceux qui désirent le triomphe des
idées qu’il représente. ‘
Le caractère de cette œuvre lui
attirera les chaleureuses sympathies du gouvernement qui voit
en nous des citoyens amis de l’ordre , du progrès et de nos institutions politiques; le parti libéral
ne pourra qu’applaudir à notre
initiative et nous offrir son concours pour la propagation de nos
principes. Quant aux Sociétés étrangères établies en Italie pour y ré; pandre l’Evangile et l’instruction,
I elles trouveront 'én nous, et nous
en elles, la certitude du triomphe
de nos efforts mutuels par Ig^puissance des moyens que ferait naître
un plan combiné d'accord. .
Nous n’aurions pour adversaires
que les ennemis do la patrie et
du progrès ; heureusement pour
; rhumanité, ils ont eu leur bataille
de Rocroi.
Nous avons tâché de démontrer
le besoin et l’urgence de former
une Société qui, par la pensée et
l'action prépare, initie et dirige
nos réformes sociales. Et maintenant nous en appelons de toute
notre âme au cœur, à la raison
et à la conscience des amis de
l’Evangile, du progrès et du bien,
nous nous adressons en particulier aux vaudois, plus 'directe-raent intéressés à la réussite de
l’œuvre, les engageant un chacun
à vouloir participer à la formation
de cette Société.
(à suivre).
Jules Parise.
6
-lôô
reltjgteuecô
IVeuoliatel. — La nouvelle loi ecclésiastique ü’esl pas cocore mise à e.véculioû. La minorité du grand Conseil qui,
dans la question ecclésiastique , représente la majorité du peuplé, a présenté
un recours aux chambres fédérales pour
viojation ou fausse interprétation de la
Constitution. Le pays est eniré dans une
période d’agitation religieuse et politique
qui peut aboutir aux conséquences les
plus inattendues. Tel député qui l’a votée
dit à qui veut l’entendre qu’il y a vul’accheminement le plus énergique vers la
séparation. C’est, ditje correspoudant du
Chrétien, Emngélique, qu’il est vraiment
impossible d exagérer davantage les inconvénients de la religion d’état. Alors
on en vient à comprendre la pensée de
Pascal: « Bel état de l’église quand elle
n’est plus soutenue que de Dieu ». Non
seulement on la comprend, mais on n’est
pas loin de la réaliser, fut ce même au
prix de nombreux sacrifices l Nous verrons
bientôt si nous avons assez de foi religieuse pour ne vouloir d’autre soutien
que Dieu dans l’organisation de sou Eglise.
AllemagEie. — La lutte entre le
parti clérical et le gouvernement impérial -continue. Nous nous associons sincèrement k tous les partisans de la liberté
de l’église pour désapprouver le césarisme de M. de Bismark. D’un autre côté nous
voudrions que les chrétiens qui blâment
à outrance le gouvernement allemand
conseillassent à leurs alliées du moment,
les évêques prussiens; de renoncer aux
privilèges de l’état, afin de pouvoir avéc
justice lui reprocher ses lois tyranniques
et s’y soustraire. C’est ce qu’admettent
même les plus ardents apologiste^ de Bismark, tels que le D’ Sohm dans son livre
intitulé: Les rapports de l'église et de l’étal
déduits de l'idée de l'élat et de l’église. —
« La séparation de l’église et de l’état,
dit-il, signifie que l’église est considérée
comme une corporation, une société particulière. La séparation amène d’une part
la complète négation d’une participation
de l’église à l’exercice du pouvoir tem
porel ; d’autre part, la complète liberté
pour l’église de sé gouverner elle-même.
En face de l’église, société particulière,
l’état n’à à exercer qu’un droit de police.
— « La corporation privée se distingue de
la corporation publique par l’entière liberté de ses mouvements intérieurs. La
séparation de l’église et de l’état supprime
les droits en vertu desquels l’état exerce
une action positive sur l’administration
du gouvernement de l’église. En même
temps cela signifie: supprimez les privilèges de l’église... L'église séparée dg l’état renonce aux privilèges et à l’influence
que lui accorde l’union avec l'état. Elle
entre en pleine liberté ».
Mais les cléricaux veulent conserver les
privilèges et les richesses ;,que leur accorde l’état pour les diriger comme des
armes contre lui, pour lui obéir quand
il leur plaît et désobéir quand ils y-voient
leur avantage.
Angleter-i-e. — Le parti ritualiste
fait des pas rapides vers la restauration
du catholicisme; On .lisait dernièrement
dans un journal papiste qui paraît dans
la Grande-Bretagne : « Si nous considérons
ce qui se passe dans notre pays, nous
devons reconnaître que, d’année en année,
la doctrine catholique se répand de {pins
en plus parmi les ritualistes. Il y a deux
ou trois ans, les plus avancés du parti
parlaient avec un souverain mépris de
l’immaculée conception de la Vierge: aujourd'hui, à peu d’exceptions près, ils
confessent tous ouvertement leur foi à ce
nouveau dogme. Ou peut en dire autant
des prières pyur les morts et de la messe,
qui actuellement sont .enseignées publiquement dans des centaines d’églises et
que les meneurs du parti qualifiaient naguère de nouveautés romaines. Quiconque, conclut le journal, comparera l'enseignement actuel des pasteurs ritualistes
avec la doctrine qu’ils prêchaient, il y a
quelques années, se convaincra bientêt
des grands pas qu’ils ont fait vers Rome ».
Un -chrétièn anglais ayant voulu s’assuier jusqu’à quel point ce jugement est
vrai, eu ce qui conceràe les cérémonies,
a visité le plus grand nombre possible
d’églises ; il a- trouvé, dans plusieurs
d’entre elles, une imitation servile du rituel
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-199
rotnain jusque dans les moindres détails,
des processions dans l’intérieur des édifices , un changement continuel de costumes; des génuflexions devant l’autel,
des encensoirs, des clochettes, des bannières et des crucifix. On se croirait h
Saint-PieiTC de Rome. — Mais ces innovations ne se font pas sans dos protestations énergiques de 60.000 personnes à la
tête de l’une desquelles se trouvent dos
lords. des membres de la Chambres des
Communes. — Les archevêques de York«
et de Canlorbéry, 'qui n'apparliennent pas
au parti ritualisie, auxquels la protestation a été présentée, ont cependant déclaré l’un et l’autre qu’ils avaient besoin
de temps pour s’entendre. '
Oonèv'c*. — Dimanche 8 Juin , M.
Bersier prêchait <i l’Oratoire à Genève; à
•la seconde prédication , celle du soir’, le
père Hyacinthe accompagné du chanoine
Hurtauld, en soutane et en rabas, se trouvaient au premier banc, sous le nez de
.\l. Bersier. C’était un coup d’œil ravissant.
Tous ces messieurs de l’Orqtoire sont venus leur serrer La main
f Eglise libre:!.
Kx-aiico. — Un nouveau couronnement. C’est celui de Notre-Dame d’Avranchon autorisé par un bref de Pie IX. Il
doit avoir lieu les 15, 16 et 17 juillet dans
lies (etes splendides. Les archevêques ;de
Paris, Tours, Luçon, La Rochelle, Poitiers,
. eic. doivent y accourir. Toutes les aulorités
civiles et militaires du département do la
Gironde sont invitées.
Le général d’Aurplle de Paladines a
. promis une compagfiie enlière, et la musique de plusieurs régiments.
®lirotiti|ue ®/iuboi6e
et locale
%
La 'Tour’. — La, procession do la
Fête-Dieu a eu lieu cette aunôe comme
les années précédentes. Quelqu’un quiarrivait de l’Italie centrale nous disait qu’il
fallait venir au Vallées pour assister à une
telle cérémonie et que, dans une ville oh
les évangéliques sont une minorité imperceptible, ou avait refusé'l'autorisation
pour le motif qu’il y avait des évangéliques et qu’il pourrait y naître une collision. Ne serait-il pas temps qu’à' la Tour
oh nous avons une population mixte, on
se limitât à faire ces fonctions dans l’enceinte de l’église? Nous savons maintenant
que ce n’est pas le*syndic qui donne l’autorisation pour les processions ; mais noua
savons aussi qu’on se passe de lui ; et nous
pérsistons à croire que, s’il le voulait
bien fermement, en sa qualité de syndic
responsable de la sûrêté publique, il pourrait faire entendre sa voix d’une manière
plus efficace
Nous lisons dans le Chrétien Evangélique:
« Au dernier moment. nous recevons
de Florence, une lettre qui nous permet
do compléter et, à certains égards, de
rectifier nos reuseignemenis sur l’Eglise
des Vallées vaudoises — Mais cette'
lettre n’est pas publiée. — Le cbrnnit|ueur
du»C/ir^{(>n Evangélique continue ; « Le
Synode de l’Eglise des vallées vaudoises
s’est, nous écrit-nn, formellement interdit
dès l’an 1855, de s’immiscer dans les ipiestions do formes ecclésiastiques, reconnaissant aux nouvelles congrégations lo droit
do les choisir elles-mêmes ».
« Ce désintéressement est fort lojiable;
mais est-ij judicieux ? Les petits Troupeaux
de néophytes rassèmblés par les évangélistes vaudois ont eu i|ueb|ue peine à se
constituer en églises; cela ne provient-il
pas do ce qu’on leur a trop aisément
abandonné ce soin? Si l’Egliso vaudoisc
trouve sa constitution mal appropriée aux
besoins des italiens (|uo ne, la transformet-elle à leur profit ?... Si elle la tient pour
•excellente , pour(|uoi s’abstenir de la recommander? ,
Quoiqu’il en soit nous avions été renseignés imparfaitement sur les actes de
la conférence de Florence. Elle a bien
réellement adopté pour les nouvelles congrégations la forme presbytérienne , et la
conférence régionale dont nous parlions
sera bien réellement un Synode, « qui
fonctionnera indépendamment de celui
qui régit les intérêts de la famille ecclésiastique des vallées ». — Ces dernières
paroles doivent être les termes mêmes
dont s’est servi fauteur de la lettre. Ce
dernier ne s’est pas expliqué sur la relation qui existera outre le Synode des
vallées et le Synode ou les autres Synodes
régionaux italiens. Aussi le chroniqueur
du Chrétien évangélique ajoute-t-il : « Un
seul point demeure pour nous dans l’obsqurilé. Y aura t-il entre ces deux Synodes
un rapport do hiérarchie , ou bien faut-il
conclure de leur coexistence que les congrégations italiennes formeront désormais
u-ne comraunaulé’distjncle de l’Eglise vaudoise? Nous aurions besoin d’être renseignés sur ce point ». — Puisque nous
en sommes aux citations, nous extrayons
encore d’une lettre de M. Ero. Comba au
Chrétien Evangélique le passage suivant:
« Grèce à l’initiative de la Commission .
directrice (de l’Evangélisation) et malgré
les les craintes exagérées de la Table, les conférences (le Florence eurent un caractère
^délibérant et affirmèrent des principes ecclésiastiques qui réuniront en un faisceau
8
les quarante Eglises éparses dans notre
champ d’évangélisation. On adopta tout
sitjoplement lé système presbytérien ».
Nous repoussons de toutes nos forces
'pour notre compte et pour le compte de
■nos collègues l’importation de craintes
cxdgérées que le corresporfdant du Chrétien Evangélique nous attribue, sans doute
parceque, dès que nous avons été informés
par la voie des journaux, du projet d’organisation des congrégations de l’évangélisation, par l'inilinlive de la Commission
directrice, dans le sentiment que nous
relevons du Synode et que nous devons
respecter et faire respecter ses décisions,
nous avons , uniquement par devoir, rappelé, à la Comtbission d’évangélisation qui
ne relève aussi que du Synode et qui ne
tient que de lui ses _pouvoirs, l'article
25 des actes du Synode de 1855, et cela
en vertu de l’article 23 de la Constitution
conçu en ces termes : L’action des Commissions, dont mention est faite à l’art,
précédent, s’exercera, en «oie ordinaire
indépendamment de la Table, à laquelle
il restera pourtant toujours le droit de
demander communication des pièces, chaque fois qu’elle le trouvera bon, et de
rappeler à l’observation de la loi la Commission qui s’en serait écartée.
Chronique politique.
Nous assistons ces jours-ci en Italie à
un spectacle assez singulier, celui d’un
ministère, dont quelques membres ne demanderaient pas mieux que de se retirer
et d’une Chainbre iiui ne demanderait,
au fond, que do le voir partir, sans
qu’elle sache le moins du monde par qui
le remplacer. De là un certain désarroi
dans les hautes régions gouvernementales,
qui ouvre le champ aux hypothèses les
plus inattendues sur la formation d’un
nouveau ministère. Probablement tout cela
finira par le maintien du statuquo, en
dépit des manœuvres de la gauche, enIr’autres de l’absipntion volontaire et malheureusement trop bien calculée de plusieurs de ses membres. — Cette petite
ruse parlementaire est probablement constitutionnelle , mais ne s’inspire certainement pas à cette politique élevée qui n’a
en vue que le bien du pays.
Le Pape s’est répandu en paroles très
amères contre le clergé d’Alexandrie au
sujet des honneurs funèbres j-enduS à
Urbain Rattazzi ; il les a qualifiés d’insulte
à la mémoire d’Alexandre III. Il ne s’en
est pas autrement expliqué. Il est vrai
que pour un infaillible....!
Le choléra qui a éclaté dans les environs de Trévise ne parait pas se propager
de manière à donner des inquiétudes sérieuses. Il sera bon toutefois de nettoyer
un peu la maison avant qu’il ne frappe
à liuporte.
Il n’est bruit en France que du procès
intenté à M. Ranc dernièrement élu député
de Lyon, sous prétexte de participation
aux actes de la Commune, mais dont le
vrai motif est son élection récente. Il faut
avouer que l’on a mis le temps nécessaire
à s’apercevoir de cette participation criminelle. Ce procès de tendance, car c’en
est un au fond, constitue pour les réactionnaires une mesquine revanche des
'triomphes que le suffrage, universel continue à procurer aux radicaux. L’accuse,
eu homme prudent, ce jugé à propos de
mettre la Manche entre lui et la prison
préventive. Il fera bien de maintenir cette
distance, car l’autorisation de procéder
contre lui a été accordée par l’assemblée
à une immense majorité.
Devons-nous encore parler de l’Espagne?
C’est faire le bulletin d’un malade à peu
près condamné par tous les médecins,
et que ne sauveront certainement les constitutions élaborées par une assemblée sans
autorité.
Les quinze petites républiques vont naturellement s’entredecbirer jusqu’à la complète extintion de leurs forces. Aûx Pyrénées Don Carlos attend.
Le Shah de Perse a été reçu avec enthousiasme en Angleterre et l’intérêt ici,^
est assez évident pour le justifier. Sa Majesté a exprimé sa conviction que les deux
peuples sont unis en Orient par les mêmes
intérêts; il aurait pu ajouter, contre le
même ennemi.
En attendant, les russes sont sur le
point de prendre Khiva, étape de plus
sur la route des Indes.
Aiiriorioe
A VENDRE
DNË BELLE PROPRIÉTÉ
d'une quinzaine de journaux
au centre de ROCHE-PLATTE.
S’adresser à M. PacL BuPra.
E. Malam Diteclèur-Gérant.”
Piguérol, Impf. GhiaDibre.