1
w
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie................. L 3
Tous les pays de rUnion
de poste............» 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s'abonne;
Au bureau ¿’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XX. N. 13
2,9 Mars 189Î
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seuie fois - 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois èt au dessus
S'adresser pour la Bédaction à M.
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre Pellice), et pour 1’ Administration à M. Jean Jalla
prof., Torre Pellice,
Tout changement d’adresse esl
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÎSES
Paraissant chaque Jeudi
^us me seres témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 16. Que ton règne vienne. Matth. VI,
10
iS » in III a i r « :
Suivant la vérité avec la charité. — De
l’admission de nouveaux membres dans
1 Eglise. — Evangélisation (Ancône). —
Une discussion à Turin? _ Nécrologie.
— Bibliographie. — Revue Politique.
Abonnements payés.
la vérilê avec la charilé
(Eph. IV, 15):
Comme le montie serait plus beau
et la vie plus agréable, si chaque
homme si au moins chaque chrétien,
renonçant au mensonge parlait en
vérité chacun à son prochain! (Eph.
IV, 25). Gomme le ministère des
serviteurs de Dieu serait plus agréable si chacun suivait la vérité avec
la charité! Chaque père, comme
chaque pasteur, serait si heureux de
pouvoir dire avec S. Jean; « Je n’ai
point de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants marchent
dans la vérité » (3 Jean V, 4).
Mais hélas! le monde, et quelque
fois même l’Eglise, offrent un tout
spectacle par le manque de
sincérité et de charité qui se révélé
'chez leurs membres. N’entend-t-on
pas bien souvent des paroles de
mensonge sortir de la bouche ^de'
qui avait promis, si ce n’est juré,
de dire la vérité, toute la vérité et
rien que la vérité? Combien de fois
la soi-disant parole d’honneur ne
cache-1-elle pas un mensonge?
L homme a-t-il peut-être ¡deux paroles à sa disposition pour s’en servir alternativement selon les circonstances? Une serait donc la parole
■^honneur, et l’autre?... J’avoue que
quand mon prochain a besoin, pour
que l’on prête foi à ses paroles, de
recourir aux expressions en vérité,
en conscience, parole d’honneur, etc.,
etc., cest alors que je commence à
douter de sa sincérité. Que votre oui
soit oui, que votre non soit non;
car ce quon dit de plus vient du
malin.
Donnons-nous garde de nous ranger sous le noir drapeau du père
du mensonge qui est le diable. (Jean
VllI, 44). Ne nous laissons point
tenter, mais soyons en toutes circonstances, dans les petites choses
comme dans les grandes, les imitateurs, les disciples et les enfants du
Dieu de vérité (Deut. XXXII, 4).
Nous devons suivre la vérité et
ne pas vouloir la précéder. Elle était
ayant nous, elle est éternelle et divine comme la charité. Laisons-nous
guider par elle en toutes choses, et
soyons un peu moins tendres à l’endroit de nos opinions particulières.
Ne cherchons janiais, quelque chè-
2
— 98
res qu’elles nous puissent être, à les
faire prévaloir contre la vérité infaillible de Dieu.
Disons la vérité, la grande vérité
de l’Evangile. « Sème ta semence
dès le matin, et ne laisse pas reposer tes mains le soir ». (Ecclés. XI,
6). Après avoir semé arrosons par
de fréquentes et fraternelles exhortations, par des supplications ardentes jusqu’aux larmes s’il le faut, et
prions Dieu de donner l’accroissement, Disons-la au pécheur cette
vérité; disons-la lui toute entière
mèmè ce qu’il n’a pas envie d’entendre.
Pour son vrai bien, pour le salut
éternel de son âme, dévoilons-lui
tout le conseil de Dieu. Toutefois
avec douceur, avec charité, sans le
blesser pour autant que faire se peut,
et sans l’éloigner; nous souvenant
que, nous aussi, nous sommes pécheurs et avons besoin de la divine
miséricorde.
Disons-la aussi aux adversaires
cette vérité de Dieu, mais avec beaucoup, de patience et avec beaucoup
de charité; «instruisant avec douceur ceux qui sont d’un sentiment
contraire, afin de voir si Dieu ne
leur donnera point la repentance
pour connaître la vérité; en sorte
qu’ils se réveillent et qu’ils se dégagent du piège du diable par lequel ils ont été pris pour faire sa
volonté ». (2 Tim. 2, 25, 26).
Mais d’un autre côté disons la vérité sans faiblesse; point d’ambages,
pas de circonlocutions, pas de charité mal entendue comme celle qui
consisterait à céder, ne fut-ce qu’une
ligne de la vérité, pour faire plaisir
aux hommes, pour nous concilier
leur bienveillance ou pour favoriser
nos intérêts particuliers.
En faisant adhésion à la vérité, à
la doctrine évangélique, soyons pleins
de charité les uns envers les autres.
On ne comprendrait pas des disciples du Dieu de vérité qui se mordent et se mangent les uns les autres (Galat, 5, 15). Ayant donc pu
rifié nos âmes en obéissant à la
vérité par l’Esprit, pour avoir un
amour fraternel et sans hypocisie,
aimons-nous les uns les autres d’un
cœur pur, avec une grande affection
(1 Fier. 1, 22).
E. B.
De
l'ailiiiissioii de nouveaux memiires
dans l’Eglise
III.
Si nous avons fait une place exceptionnellement large, dans notre
dernier article, à la justification de
l’opinion que nous défendions, avec
quelques amis, à la Conférence, de
Rorà, ce n’est certes pas pour le
maigre plaisir de reproduire sans
nous permettre d’y changer un seul
mot ces modestes affirmations. Bien
que nous jugions, aujourd’hui, nos
revendications de douze ans passés,
assez timides vu que nous abandonnons le stage, comme une demi mesure, qui compromettrait la bonne
réussite de la réforme que nous désirons opérer, il nous a paru qu’il
était juste de constater que cette
conférence a marqué un pas en avant
dans la question que nous cherchons
à résoudre; En effet, bien qu’aucune
résolution n’ait été prise, soit parce
que les avis étaient partagés, soit
par la raison que l’assemblée n’avait
aucun caractère officiel, il n’en est
pas moins résulté le double fait que
voici: 1® Trois pasteurs, c’est-à-dire
la moité des conducteurs des églises
du Val Pélis, s’étaient prononcés
pour l’abolition des admissions de
catéchumènes en bloc. 2“ Ceux qui
ne se sentaient pas de les suivre,
n’étaient retenus que par des considérations de convenance et d’opportunité sans méconnaître la bonté
du principe de la libre adhésion.
A la suite de ce qui venait de se
passer à Rorà, les conférences des
autres Vallées firent elles aussi une
étude attentive du même sujet, sans
J
3
aboutir à une résolution bien nette.
Enfin, en 1894, dans la réunion qui
eut lieu à S. Jean, la conférence du
Val Pélis revint à la charge, et son
rapporteur, M. H. Meille, présenta
plus^ tard son travail à la conférence
générale de Prarustin. On peut lire
les conclusions très claires de ce
rapport dans le Témoin de cette aniiée là. Bien que très avancées elles
soulevèrent peu d’objections.
Jusqu’ici on discutait, on propo sait des améliorations, mais rien n’était réellement changé, dans le fond;
sauf peut-être un peu plus de rigueur dans l’examen des catéchumènes, Mais cette sévérité aboutit,
souvent, à n’écarter que les jeunes
gens moins intelligents, qui ne sont
pas toujours les moins bien préparés, spirituellement parlant, pour
laisser passer ceux qui en savent
davantage, sans être pour cela, mieux
qualifiés pour faire partie de l’Eglise.
* *
Apres tant de travail préparatoire
et de discussions fraternelles, le Consistoire du Villar, donna l’exemple.
Il y a deux ans à peirte, en entrant
résolument dans la voie nouvelle :
Voici ce qui se lit à ce sujet dans
le Rapport de la Table: « En vue
de rendre aux catéchumènes la liberté (qui leur a été ôtée par la
force de l’habitude) de s’approcher
de la table du Seigneur, seulement
quand ils s’y sentent poussés par les
besoins spirituels de leur âtne renouvelée et pour fournir au Consistoire le moyen de s’assurer que leurs
sentirnents et leur conduite sont en
réalité conformes à l’Evangile, Texamen de connaissances bibliques n’a
pas été suivi immédiatement de la
réception ».
L’année dernière le Consistoire de
Rorà prit une décision analogue, que
le Rapport de la Table résume comme
suit: «Le Consistoire, désirant rendre aux catéchumènes, à l’Eglise^t
à ses cobducteurs une position/^Îus
franche, de sorte que les catéchu
mènes ne soient plus amenés'par la
force de la routine, à faire des promesses qu’ils ne se soucient pas de
maintenir, et à se croire malgré cela
en régie... a décidé de ne plus admettre les catéchumènes à la Sainte
Cène à la fin de leur instruction
catèchétique ».
L’hiver dernier, le Consistoire de
La Tour a pris à l’unanimité de ses
membres, la délibération de ne plus
admettre à la Cène les catéchumènes arrivés au terme du cours d’instruction religieuse; mais de leur délivrer, à la suite de l’examen, Un
certificat de connaissances bibliques;
de les présenter ensuite à l’assemblée de l’église; et de laisser, â chacun d’eux, tout en les entourant
d’affection et de soins spirituels, le
choix du moment où ils pourront
faire une demande individuelle et
spontanée, en vue de leur admission.
* i.
Il a fallu non ’ moins de 30 ans
pour passer de la parole aux faits.
Loin de nous la prétention de croire
que les Consistoires qui sont entrés
dans cette nouvelle voie ont, du coup,
aplani toutes les difficultés. Non, des
difficultés il en reste et de très grandes, mais le scandale est ôté, la fiction et le niensonge sont supprimés
et la^ responsabilité, désormais, est
laissée à ceux qui auraient toujours
dû la porter. C’est une force et un
gage de bénédictions précieuses que
d’être dans la vérité; et de laisser
à chaque nouveau membre qui se
déclare pour le Seigneur, de le faire
spontanément et quand il s’y sent
appelé d’en haut, après l’avoir délié
de tout ce que la routine avait mis
d’entraver à sa liberté.
D’autre part, pour les pasteurs et
les anciens, le travail loin de diminuer augmente. Les soins à donner
à toute cette jeunesse qui est arrivée au terme de son instruction religieuse réclament l’activité et le
dévouement de tout ce qü'il a de
chrétiens et de chrétiennes dans l’é-
4
100
glise. Car-laissés à eux-mêmes, perdus de vue, que deviendraient ces
adolescents, ces candidats à la foi?
11 faut les entourer, les réchauifer,
les aimer d’un amour paternel, afin
de contrebalancer victorieusement les
influences pernicieuses du monde et
de les attirer à Christ. Tout cela
suppose et requiert même un milieu
vivant, nous l’avouons, et ce n’est
pas une exagération que d’affirmer
que nous n’aurons pas trop de toutes les bonnes volontés pour opérer
le sauvetage religieux de la nouvelle
génération.
Mais si l’église existe, n’est-ce pas
la l’œuvre que Dieu lui confie? N’estelle pas a la colonne et l’appui de
la vérité » sui'tout eu égard aux
agneaux du troupeau, que Dieu a
remis à sa garde?
Ce travail, ces soins, cette influence dii'ecte que nous attendons de
nos frères et de nos sœurs qui ont
cru, tout en concourant à vivifier la
jeunesse, ne pourront que profiter
abondamment à tous ceux qui s’y
coinsacreiont. Celui qui arrose sera
arrosé.
La passivité des membres de nos
églises a toujours été déplorée. Voici
une œuvre où tous les talents trouveront un emploi. Il n’y aura, désormais, plus à’oisifs en dehors de
ceux qui ne veulent rien faire. Quel
champ vaste s’ouvre devant les unions
chrétiennes de jeunes gens et de
jeunes filles? Quelle mission bénie
pour les parents, que de préparer
leurs enfants pour leur entrée effective dans l’église?
Dans chacun de iios quartiers il
se trouvera quelque catéchumènes,
qui, ayant fini son instruction, n’est
surveillé par personne, si un de ses
voisins ne s’attache à lui, pour le
conduire au Seigneur. Voilà une œuvre riche ^en fruits pour quiconque
aime les âmes et éprouve la sainte
jalousie de les gagner au Sauveur.
* *
*
Les premiers pas que nous venons
de faire, ne nous permettent pas de
donner des conseils à ceux de nos
frères qui nous regardent, de loin,
d’un œil sympathique, attendant,
sans doute, de profiter de notre expérience, le jour où elle se recommandera par ses résultats heureux.
Ce que nous pouvons leur direj
dés à présent, c’est que nous ne reculerons pas. Nous sommes dans la
vérité, et du.ssions-nous traverser des
jours pénible.s, nous avons la certitude que Dieu bénira une réforme
qui a été entrepri.se dans un esprit
d’obéissance à sa Parole. Nous ne
doutons pas qu’il ne couronne toùt
effort sincère et tout travail accZpli en vue de la gloire de .son nom
et de la prospérité spirituelle de son
Eglise.
En terminant, nous adressons une
prière à tous les conducteurs de nos
églises: Frères bien-aimés, ne nous
laissez pas trop longtemps seuls, sur
la breche, car, dans ce cas, il se
pourrait bien que la réforme à laquelle nous avons mis la main fût
compromise. Hâtez-vous, au contraire, de la réaliser aussi, et, une
fois, de plus, nous toucherons du
doigt, que Vunion fait la force.
Que Dieu dirige et bénisse la jeunesse de nos Vallées et tous ceux
qui la portent sur leur cœur.
Mont-Olivet, Je 26 Mars 1894.
________________________J.-P, P.
EVAN GÉLISATIO N
Ancône, Mars 1894.
Cher Monsieur,
Je disais dans ma dernière lettre
que nous avons, même à Ancône,
un regain de cléricalisme ; en voici
quelques preuves. .
Quoiqu il ne soit pas bien grand
encore, le nombre des prêtres et
des séminaristes a augmenté ces
derniers temps. Est-ce pour répondre à un besoin de la population?
Je ne le pense pas, car le peuple
anconitain, la classe,ouvrière surtout,
continue à êti'e iri'éligieux au suprême degré. Les prêtres ne sont
5
- 101
pas vus de bon œil ici et, à l’occasion les gamins leur jeUentdes pierres. Cest une preuve cependant que
le catholicisme n’est pas encore en
train de mourir. Comme preuve de
sa vitalité, il publie depuis deux ans
un journal intitulé: « La Patria ».
l-.est un peu étrange que des individus qui n’ont, souvent, pas de patrie et qui conspirent contre son
unité, ayent choisi un si beau litre.
1 res probablement c’est pour ieler
de la poudre aux yeux. En tout cas,
celle dont il sagit est une Patria
di carta. Maintenant tous les partis
ont leur organe: les cléricaux, la
«latria»; les républicains, «il Lucilero »; les anarchistes, je ne sais
plus quelle feuille occasionelle- les
personnes d’ordre ont... 1’« Ordiiie »
Ces divers journaux vivent naturellement entr’eux comme chien et chat
et s entredéchirent à belles dents
Comme « quantité négligeable », nous
sommes en dehors de ces luttes et
nous y assistons avec plus ou moins
d intérêt.
L’organe ultramontain a maille à
partir avec ,1a Municipalité, s’étant
attire un procès sur le dos pour des
interprétations malignes faites à un
acte du conseil. Ce dernier prétend
y voir de la diffamation et a cité le
journal par devant le magisti'at. Après
deux séances, le procès a été ajourné
les parties adverses n’ayant pas voulu
venir à un accommodement, malgré
toute la bonne volonté du juge.
Les catholiques et leur journal s’agitent beaucoup en vue des grandes
letes qui commenceront l’année prochaine à Loreto pour le 6® centenaire de la fameuse « Casa Santa di
azaret », Lon essaye d’organiser
des pèlerinages, de recueillir de
laigent et lon fait tout le possible
pour que cette solennité soit une
grande démonstration de tout le
monde catholique à honneur et gloire
de la très sainte Vierge de Loreto
et de sa maison.
Vos lecteurs savent sans douteffii^
dapies la tradition, la maisonette
habitée par Joseph et Marie à Nazareth fut enlevée, une belle nuit
par les anges et transportée intacte’
en Dalmatie d’abord où elle resta 3
ans, ensuite à Loreto où elle se
trouve actuellement. Quoique les
anges soient « puissants en force »,
il paraît qu’ils trouvèrent la rriaison
assez lourde, car ils durent se reposer pas loin d’ici à un endroit que
1 on appelle encore : « Posatore » fde
posare).
En quoi consiste cette « Casa Santa? » C’est tout simplement une petite chambre rustique, assez laide,
aux murs très noirs, car la chaux
n y tient pas, dit-on, recouverte par
une magnifique chapelle en marbre
01 née de statues et de bas-reliefs,
œuvre d art assez remarquable. La
maison est placée à peu près au
centie d une grandiose basilique que
ton est en train de terminer; dans
le fond de la chambrette se dresse
un autel surmonté d’une petite statue de la Vierge avec l’enfant Jésus
qui semble lui sortir d’une épaule.
Le groupe, noir au point que l’on
dirait une Africaine avec son enfant,
a été sculpté, dit-on, par S. Luc. Au
point de vue artistique, c’est une
petite horreur, mais il n’y a pas à
sen etonner trop si c’est l’ouvrage
de b. Luc. Nous savons qu’il était
médecin et écrivain, mais nous ignorions qu’il fut sculpteur en bois. Ce
qui a de la valeur, alors, ce sont les
joyaux et les pierreries, dons de la
badauderie dévote, qui couvrent la
statuette et qui s’étalent dans le trésor aux regards des visiteurs. Ce
trésor est très, riche encore, mais
non comme autre fois, car Napoléon
1 , en homme jiratique et pas trop
dévot, s’avisa d’en prélever ce qu’il
avait de mieux. Quels énormes capitaux improductifs dans les églises
catholiques! Et si l’on commençait
a puiser là dedans pour donner du
Iravail et du pain à ceux qui n’en
ont pas? Derrière l’autel, se trouve
la cheminée où Marie préparait le
lepas et où l’on montré une écuelle
6
1Ô2
en bois dans laquelle elle donnait à
boire à renfant Jésus. Ce qui est
sûr c’est qu’elle sert, maintenant à
recueillir les offrandes des fidèles.
Que ce soit là la vraie demeure
de Nazareth, aucun doute, car les
papes, toujours prévoyants, envoyèrent à Nazaret des ingénieurs qui
constatèrent que les fondements au
ras du aol correspondaient exactement aux dimensions de la petite
bâtisse que l’on trouva un beau matin au milieu d’une place de I.oreto.
Mais, y a t-il des gens qui croient
encore à de telles absurdités? Hélas!
Oui et beaucoup même! Il va à Loreto des pèlerins de toutes les parties d’Italie et d’Europe, et dans la
« Casa Santa » vous trouvez toujours
des personnes dévotement agenouillées, implorant quelque faveur spéciale, ou bien en faisant le tour en
chantant des litanies, quand elles ne
se traînent pas sur les genoux. Les
habitants de l’endroit, cependant, y
croyent moins que les autres et ça
se comprend; mais ils tiennent à
leur Madonne, car elle les fait vivre.
Même les prêtres et les moines confesseurs (il y en a pour toutes les
nationalités) bien souvent n’y croyent
pas.
Je visitais dernièrement, en compagnie d’un pasteur allemand, le
sanctuaire. Un moine, allemand lui
aussi, qui nous servait gentiment de
cicérone, disait sans sourciller à mon
compagnon: « ici devrait être l’âtre
où Marie faisait du feu ! Voilà la
statue de la Vierge, sculptée par S.
Luc, mais faite en Italie! » N’est-ce
pas, triste d’être les ministres d’une
religion à laquelle on ne croit plus?
La Vierge de Loreto a, depuis
deux ans, une concurrente (il y a
concurrence même entre Madonnes I)
dans celle de Campo Cavallo près
d’Osimo, petite ville située à deux
h. de distance. 11 y eut, deux ans
passés, une apparition ; la chose s’ébruita, les pèlerins commencèrent à
accourir et voilà un nouveau sanctuaire créé. Et l’on croit à tout cela
et l’on vend des images miraculeuses avec la marque de fabrique pour
éviter les contrefaçons! Certains prétendus esprits forts, se bornent à
dire en présence du fanatisme aveugle: « mais, qui sait? il se pourrait
qu’il y eût quelque chose! s Et Vos
libéraux, s’apercevant un peu tard
d’avoir fait fausse route, aspirent à
s’allier avec les cléricaux pour résister aux partis subversifs. Hier
seulement le principal journal d’Ancône en faisait la proposition! Quand
donc ouvriront-ils les yeux pour tendre la main, non aux représentants
de l’erreur et aux ennemis de la
patrie, mais aux représentants de
l’Evangile qu’ils affectent encore d’ignorer ?
E. R.
^ne discussion à Surin ?
Don Stefano Trione qui prêche
son carême dans l’église de Sainte
Thérèse, à Turin, a publié sept thèses et les a distribuées à ses nom-.,
breux auditeurs, puis il a fait dire
à M. Jean Ribetti, pasteur Vaudois,
qu’il était prêt à discuter publiquement avec lui sur ces thèses.
M. Ribetti s’est hâté de publier
le 12 courant et de répandre largement à Turin une lettre adressée à
Don Trione par laquelle il accepte
avec plaisir la discussion proposée
et donne le résumé des réponses
qu’il se propose de faire au quaresimalista.
Comme c’est dans ,l’église de S.te
Thérèse que les thèses ont été présentées au public, M. Ribetti propose que la discussion ait lieu dans
cette même église.
Peu après avoir recueilli ces nouvelles des journaux de Turin qui
nous ont été envoyés, nous apprenons que la discussion n’a plus lieu.
Le prédicateur du carême n’y tient
pas. Nous nous y attendions.
E. B.
7
il
— 103 —
[«Kcital.ocilE
Le '19 Mars le Seigneur rappelait
à Lui, à l’âge de 77 ans, Madame
JEANNE COMBA, riée Vinron.
Originaire de S t Germain, elle y
épousa M. l’instituteur J. P. Comba
qu’elle suivit à S. Laurent d’Angrogne puis aux Jouves, où elle vivait
das une paisible retraite attendant
le Seigneur.
Nous exprimons notre sympathie
chrétienne à M. rinsLituleur J. P.
Comba qui est maintenant privé de
sa digne et Mêle compagne, à M.
le D“* Em. Comba prof, de théologie
à Florence, à M, Adolphe Comba
pasteur à Poschiavo (Grisons) ainsi
qu’à leurs frères Louis et Théophile.
BIBLIOGRAPHIE
M. le D'' Comba vient de publier
dans le Buliëiin de la Société d’histoire du Protestaniismè français, et
ensuite dans une brochure qdi sé
vend séparément, un nouvel écrit
intitulé: L’introduction de la Réforme ^ans tes Vallées Vaudoises
du Hémont. Voici la table des matières :
i° Les Barbes éclaireurs —2“ La
déelaràtion de Cianforan — 3“ La
lettre des frères de Bohême La
Bible d’OÏivétan — 5° Le second
Synode de Cianforan avec les aventures de Saunier et d’Olivéian — 6°
La mission.
Ces 30 pages in 8® fee font lire
tout d’un trait et contiennent quantité de notions qu’il est utile d'acquérir. (Librairie Gilles, Torre Pellice, 1 fr).
• L’Union chrétienne de jeunes gens
de Paris a publié so.n Rapport annuel pour 1893. Les Unions chrétiennes qui le désirent peuvent'l’ob
tenir graluitement en s’adres-sant au
président de l'Union: 14 Rue de
Trévise, Paris.
Anna Lutton.
Anna Lutton était une tille très
instruite, et très pieuse à la fois. Elle
connaissait 17 langues, l’anglais, l’irlandais, le latin, le grec, l’hébreu,
le syriaque, le samaiitain, l’arabe, le
persan, le chaldéen, l’éthyopien, l’iridoustani, le russe, le français, l’italien, l’espagnol et l’allemand. Elle
mit de bonne heure ses vastes connaissances au service de la cause
chrétienne.
Jeune encore elle eut de vives
émotions religieuses et s’écria en
pleurant dans une réunion en disant: — J’ai péché! j’ai tant péché 1
Voulant faire quelque chose pour
le service de Dieu, elle s'occupa d’éCûle.s du Dimanche, de réunions pour
femmes et filles et elle amena beaucoup d’âmes à Dieu.
Lisez plutôt sa biographie, qui,
sans être parfaite, offre de rinlérèt
au lecteur. Elle coûte un franc, et
se vend à Naples chez le Rév. T.
W. S. Jones, Largo S. Anna cli Paiazzo.
E. B.
Reviu; Politique
Les journaux de Turin sont pleins
de détails relatifs à la mort de^Lcmis'
Kossuth et aux honneurs qu’on décerne
à ce grand patriote magyare, soit en
Italie soit en Hongrie.
Notons les principaux, en attendant
de pouvoir publier un article que nous
venons de recevoir sur le même sujet.
Les trains qui arrivent de la Hongrie amènent à Turin une foule de
Hongrois qui viennent rendre les honneurs funèbres à celui qui a tant fait
pour l'indépendance de leur patrie. Ce
sont de nombreuses députations de la
Chambre, de la Provlncel de l’Académie, etc. Le Conseil municipal de Budapest envoie 30 de ses membres sou.s lu
direction du Vice bourgmestre, Marhus.
8
1
— 104
Les Hotiveds sont représentés ainsi que
les^ vétérans du 1848 dans runiforme
qu’ils portaient à cette époque.
Le général Turr est aussi arrivé.
Des centaines de télégrammes arrivent à la l'araille de Kossuth.
. A Buda-Pest il y a eu une grande
émeute populaire, suivie de collisions
avec la troupe, avec beaucoup de blés
sés et d’arrestations, pour obliger tous
les théâtres à se fei’mer en signe de
deuil. La Chambre des députés décrète
que les honneurs funèbres de Kossuth
soient faits aux frais de la Hongrie.
Le corps embaumé a été transporté
dans notre temple Vaudois de Turin,
Louis Kossuth étant protestant, et y
a élé exposé jusqu’à mardi, jour des
obsèques solennelles. Bien que vaste,
notre temple n’a pu contenir l’énorme
foule rassemblée en cetto circonstance,
'l'ruis discours oui été prononcés, par
MM. les pasteurs D. Peyrot, en italien.
Verres, en hongrois et H. Appia, en
français.
La Société chorale protestante, présidée par M, E. Turin, y a. chanté,
entr’antres choses, le choral de Luther
et une prière de Palestrina.
L’orgue a exécuté des morceaux de
musique funèbre de Chopin et de Ctieruhini.
Au delà de lOü couronnes ont été
placées autour du cercueil et suspendues aux colonnes du temple.
— Les cori'espondances de Rome
nous apprennent que Léon Xlll, sans
être en danger immédiat, est pourtant
dans un état asse?. grave à cause de la
grande prostration de ses forces. Le
célèbre Kneip, curé bavarois, l’a soumis à son système hydro-lhérapique,
mais sans succès.
— Le Times annonce que le roi de
Danemark propose le désarmement simultané de toutes les puissances européennes. Ah si nous étions une fois
délivrés de ces armements dispendieux
qui appauvrissent les peuples!
“ La guerre civile hélas! a recommencé au Brésil.
— Le nouveau président de l’Uruguay, Yriàrte Borda, entreprend de
terminer le port de Montevideo almsi
que les lignes des chemins de fer et
des télégraphes.
E. B.
Ont i>ayé,i|du 16 Février au 36
Mars, leur {abonnement pour 1894,
MM. et MM.»« ;
La Tour. Av. Vola; Stallé; Tourn prof.;
Fissoÿe; Bert phot.; M.lle El. Charbonnier;
V.ve Jos. Long. — Bobi. Gardiol; Mondon.
— Villar. Fontana. — Angrogne. J.
Cliauvio, Odins. — Prarustin. Pasquet
Fr., Gay; L. Gardiol; Grill, Giacoutin; Grill,
Tampes. — S. Germain. B. Vinçon; B.
Bounons; V.ve Beux: Isah. Revel; Bertalot
Alex-; Soulier;jMonnet M.; Balmas, Rouncs.
— Pramol. Bouchard. — Pomaré. J.
Roslan; Jahier, Envers; V.ve Lageard, Envers; V.ve Reynaud, Pérouse; J. et P. Ribet, Faure. _ VUlesèche. Grill Pierre,
Bâtie; anc. Reynaud- — Perrxer. Ribet
rég. — Frali. Guigou diacre; Guigou J.
Isac; Rostan anc , Pommiers. — Pignerol.
Rostan; Monnet H-; Bounous, Osasco; Guigou Et. — Turin. D. Goss; Ing. Pellegrini;
Turin-Boor; Arraissoglio. — Evangélisation. Benech, Iglesia.s; Soulier, Rome;
Justet, Brà; Young, Gônes; Cesan,, Florence.
— Etranger. Doyé, Berlin; Grill, S. Louis;
Ribet, Pittsburgh; Malan, Philadelphie; Combe, Poschiavo; Rivoire, Cannes; Margaria,"
Cannes; Rivoire, Angleterre.
La liste publiée dansde N° 10 portait:
Peyrot anc., Praf,!»oomme l’indication
nous en avait été transmise; C’estPr.Pei/rot
anc. Perrier qu’il faut lire. En général,
nous prions les personnes qui nous versent les abonnements de nous donner les
adresses telles qu’elles sont sur la bande
du journal.
A corriger. ~ C’est L 80,000,000 et
lion pas 800,000,000 que l’Angleterre
va dépenser pour sadloUe militaire.
M. J. D. Turin n’a pas accusé mais
accosté le vieillard qu’il rencontra â
l’Aquassola.
La rente italienne
est à 87,50 et le change au 14,00
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina