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SecoDile Année.
N. 2.
•Jourriixl <le Évïing'élîq^tte' Vaiadoiso
Paraissant chaque Vendredi ‘
Vous me serez ¡/‘moins. \ct*s I. 8. Suimm la »¿rile acec la chnrUé.
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Il Tous les pays de 3'Uoion de A La Tour chpz M. OiLi.1 libraire. ABHo-ncfs à la 4.e page 89 cenii1 poste i Europe ) . . » »j i Etats Eni.s .... » 8 À Tur n chez .M- Ooss, vie Pío Quinto, n. 15« A Pomaret chez M. L.*xtabbt Past. Directsur* me« par ligue.
:âommaI ve.
L'Eglise vautloise est la seule Eglise
Libre en Italie. — La patience de Dieu
les aUendait .. — Moodjf et .Sankej à
Jiew-York. — Nouvelles religieuses et faits
divers. — Chronique vaudoise — Revue
polUique.
L’fiGLiSe ViUDOISË
est la seale Eglise Libre fn Italie
l/article suivant est la continuation du
sujet de la correspondanco d’Ecosse et
d’.4ngleterre qui a paru dans les Numéros
précédents.
B). Synodes. Jusqu’en l’année
1844 les .sj’nodes de l'Eglise vaudoise ne s’assemblaient que tous
les cinq ans, moveimant un décret royal qui déierminaii les
objets dont on aurait A s’occuper, et avec l’intervention, l’on
pourrait presque dire, sous la présidence d’un délégué royal, d’ordinaire l’Intendant de la province,
chargé de veiller*à Ce que l’on ne
s’écartât pas du programme indiqué dans le décret d’autorisation.
En 1848 ce délégué intervint une
dernière fois, mais beaucoup plutôt comme un auditeur et un témoin bienveillant, qu’avec la mis.sion (le surveiller et de foire un
rapfiort.
Depuis lors les synodes sont
devenus annuels et la plus grande
publicité a été donnée à ses débats, même les plus orageux. Si
le Règlement qui en établit la
marche , a laissé 4 l'assemblée
elle-même le droit de délibérer à
huis clos, c’est à peine si, en vingt
années, elle en a fait usage une
seule fois. Quant 4 la liberté des
discussions synodales de l’Eglise
Vaudoise, elle a paru 4 plusieurs
frères, veuus du dehors, plutôt
excessive que restreinte au moindre degré.
Chaque synode est une Assemblée constituante dans ce sens qu'il
réunit en lui tous les pouvoirs et
les garde pendant toute sa durée,
les déléguant par son acte final aux
Commissions diverses qu’il croit
devoir préposer pour un an aux
œuvres de l'Eglise, aux termes
de la constitution. Ces commissions elles mêmes agissent avec
la plus entière liberté, dans le
cercle de leurs altributions resi,4iectives , n’a^nt sA». fiomple à
rendre qu'au Synode d’où elles
sont issues. Ce n’est pas une atteinte portée à leur liberté d’action que l'attribution conférée à
l’une d'elles, la Table ou Commission synodale, de rappeler à l’observation de la loi celle des autres
Commissions qui s’en serait écartée.
C). L’Eglise Vaudoise a ses
écoles propres, à tous les degrés,
depuis la plus humble école de
quartier, jusqu'à son Ecole de théologie. Elle nomme ses professeurs
avec concours , pour le Collège
et l’Ecole normale des Régents ;
sans concours pour celle de-théologie; mais la nomination de ces
derniers est décrétée par le Svnode
lui nubne, sur la préseiiiatioti faite
par le (,'orps d-'S fiasteurs.
Elle, consacre ses projtres Mt.
nislre.<i en exigetint d’eux des c:er- .
lifleats qui coiisiateiil les coïtnaissanci's lliéologiques ac.|uise.s
et les épreuves subies, aussi bien
que l’aptitude et les dispositions |
qu’ils ont matiifestées ; elle les !
soumet en outre à un examen |
public de foi et do convictions
religieuses, qui n’est ni une simple
formalité ni une oeuvre suroro
gatoire, comme peuvent Je dire
ceux qui y ont assisté.
Si l’on veut bien tenir compte des
difficultés matérielles, très gprandes,
I avec lesquelles la plupart des
ministres vaudois ont dû lutter,
\ pendant douze ou quinze années,
avant d’arriver au terme de leur
préparation , il n’y a que justice
à reconnaître qn’ils ont bien emI ployé leur temps ; d’autres que
I nons ont affirmé que sous beaucoup de rapports, ils ne sont en
1 rien inférieurs anx ministres d’une
autre église quelconque. Non seulement ils sont api es à l’enseignement et à l’exhortation selon
la parole de Dieu. mais nourris
de la saine doctrine, ils sont ca! pabies de convaincre les contre; disants et de répondre aux ob! jeciions d’une science faussement
ainsi nommée.
Jusqu’ici il n’est pas difficile
de démontrer qu’aucune autre Eglise en Italie, ne possède les
mêmes éléments de liberté véritable. Nous avons bien enlendu
parler de Synodes, mais, soit quant
à leur composition, soit quant aux
objets dont ils se sont occupés
et à la manière dont les discussions ont été conduites, il nous a
paru que rien ne ressemble moins
4 (les assemblées libres. Du reste
nous en parlon.s par ouï dire, et
inêine ceux qui nous ont renseignés n’ont pu nous en parler avec
pleine connaissance de cause, car
toutes les délibérations proprement dites (le ces synodes libres
ont été prises ,4 huis clos.
tjuant au Ministère qui est à
la tète de ces églises qu’on appelle libres, nous pensons que, à
une ou deux exceptions près ,
il n'a reçu aucune préparati(3U
2
86
LB TÊMOi»
scientifique et théologique. Cen'oêipas que nous contestions à des
chrétiens ne sachént pas un^^mot
de grec et d*hébreu, même étrangers à la théologie systématique
et historique,,1e droit d'annoncer
l'Evangile et la capacité d’édifier
leurs frères. en s’édifiant euxmêmes ; loin de nous une prétentention aussi absurde 1 Mais il
nous semble qu'il aurait été convenable et loyal de prévenir les
amis et soutiens de cette oeuvre
que le titre de révérends, en Italie et dans certains rapports imprimés à l’usage de l’Ecosse, ne
suppose pas , comme en GrandeBretagne, une préparation théologique. régulière et suffisante.
11 est vrai qu'on a récemment
ouvert à Rome un college théo- i
logique où se formeront désormais
les ministres de ces églises. Mais
nous déclarons humblement ne
pas comprendre comment on peut,
en vertu d’un litre de professeur
en théologie, donner à d’autres
ce que l'on n’a pas acquis pour
soi-mème. c'est-àdire une vérita- t
ble science théologique telle que ^
la réclament les besoins des temps
où nous vivons et du milieu dans ,
lequel il s’agit de faire une *
œuvre imissionnaire. S'il importe ,
peu de savoir quel a été le point ;
de départ des hommes chargés j
de l’enseignement, il est d’une in- ;
dispensable nécessité qu’ils aient |
acquis ce minimum de science sans |
lequel on n’a pas le droit d'ensei- i
gner les autres et sans lequel il 1
ne peut être question d'indépen- |
dance. '
Lit patience de Dieu les allen lait .... :
I Pierre III, ÎO. ,
Qui donc la patience de Dieu j
attendait-elle? Ce sont tous ces I
millions d’incrédules, d’hommes,
impurs et sanguinaires contre lesquels une sentence de destruction !
avait été prononcée ; J’extei'mi- ,
nerai de dessus la terre, avait
dit l'Eternel, les hommes que j'ai ,
créés.. .. car je me repens de les
avoir faits. Gkn. vi, 7. Mais les I
entrailles de la miséricorde se sont
émues et si cette solennelle* dé- ’
claralion n’a pas encore été entendue: je suis vivant •. que je ne j
veux pas la mort du pécheur '
j, »nais m cunmrsi^i^. êji, sa
d^l, la règle de «a condeite
‘^verè t'hontme pdehear. La 'senÎencePtontre'les mauvaises œut'res
ne s'accomplit pas immédiatemeiil ;
un temps de grâce est encore
donne aux pécheurs ; une année
est laissée au figuier, jusqu'alors
stérile, pour porter des fruits ;
cent vingt années de répit sont
accordées aux contemporains de
de Noé, pour implorer leur pardon
et échapper à l'effroyable jugement prêt à fondre sur eux. Pendant ce long espace de temps la
redoutable parole de l’Eternel révélée à Noé, fidèlement rapportée
par ce prédicateur de la justice,
est parvenue, de proche en proche,
à toutes les peuplades qui ne devaitent encore habiter alors qu'une
petite partie de notre terre, 'l’ous
ceux qui auraient pris au sérieux
cette terrible menace auraient pu
se rendre sur les lieux où l'homme
de Dieu bâtissait l'arche, s’enquérir auprès de ce prophète des
moyens d'apaiser la sainte colère
de Dieu , et participer au salut
dont Noé préparait l’instrumenl.
Pendant cent et vingt ans Noé
prêcha la repentance et l'amendement aux hommes de sa génération. et, sans se lasser,la patience de Dieu attendit pour faire
grâce. Pas un seul de ces insensés
n’a connu le jour de la visitation
de Dieu : la Bible ne nous parte
pas d’une seule conversion pendant
ce long siècle qui a procédé le dé.
luge. Quel épouvantable endurcissement ! Ne justifie-t-il pas pleinement les rigueurs du châtiment
qui va suivre? Certes, pas un de
ceux que la sainte colère de Dieu
a frappés n osera ouvrir la bouche
pour se plaindre et pour accuser
d’injustice le juste Juge. — Mais
avant d’applaudir à cet acte de
justice du Créateur envers ses
créatures rebelles dans les leiii[)S
anciens, demandjiis-nous , si les
eaux du déluge ont lavé la terre
des souillures du péché, si le sang
de Golgolha a fendu la glace ,
si la parole de l'Evangile a brisé
la dureté du cœur naturel, en
sorte que la résistance aux attraits de la grâce soit devenue
bien moins opiniâtre, bien moins
invincible.
N'y a-til pas aujourd'hui sur
la terre bien plus de millions il in
crédules, d'idiptes et d’idolâtres,bavant Tgiiduité comme de l’eau,
qu'il n’yen,»vait ^uxjj#ur8deNoéf
Et là iiaêmé où i'£vail|;Jle a remporté SOS pins glorieux triomphes
sur quels abîmes de corruption et
de souill lire les chrétiens ne gémissent-ils pas ! Ne leur arrive-t-il
pas souvent de s’étonner de la patience et de longanimité d’un Dieu
dont les yeux sont trop purs pour
voir le mal et qui devrait coiisnmer ces grands coupables ? Aujourd'hui, comme il y a quelquesmilliers d'années . la patience de
Dieu attend pour épargner les
coupables et pareequ’il veut les
sauver, il leur fait annoncer l'Evangile du salut , en sorte qu’ils
seront sans excuse s’il s’obstinent
à amasser sur leur tête des trésors
de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du
juste jugement de Dieu.
Descendons plus bas, cher frère,
qui avez lu ce qui précède, et
reconnaissons avec adoration les
richesses de la patience de Dieu
envers nous. Combien de temps
l’avoiis-nons fait attendre avant
de croire à son amour et de lui
ouvrir notre cœur ? Une patience
divine a pu seule ne pas se hassar
de notre indifférence, de nos mépris, et de nos hésitations. Mais
si nous ne nous étions pas encore
laissés gagner, prenons garde que
le temps de grâce ne finisse pour
nous sans que nous en ayons {>rofité. La dernière heure des cent
vingt ans a sonné, comme a sonné
la dernière de l'année accordée
au figuier stérile:
Htitidy d Suakey à >e\t-ïork
On lit dans le journal de Genève:
Les exercices religieux que MM. Moody
et Sankey viennent de tenir à Ne«'Yeik se sont terminés, il y a quelques jours. La l'réquenlaliou de ces
services a dépassé les prévisions les
plus oplimisles. — Voici les réflexions
que lait la Tribnite de ¡New-York sur
l’œuvre qui vient de se terminer:
« Peiiilaiil dix semaines les évangélistes ont piécité et chanté devant les
plus grainls auditoires que l’uu ail jamais vus dans noire cité. Le secret
du succès extraordinaire qui a accompagné ces services doit-il être cherché
dans le scriimx soutenu et dans l.a
liailaite simplicité qui caradéi iseiit la
manière de M. .Moody, ou bien dans
3
LE TÉMOIK
87
son savoir faire et dans ses aptitudes
comme organisateur, ou^bien encore
dans sa conviction intime qa’il appoi le
aux hommes le message des vérités
éternelles, — on peut dire, en tout
cas, que c’est un homme doué d'une
puissance vraicnent effrayante ».
Le correspondant du Journal de
Genève emprunte à une lettre pailicutière le récit de la dernière séance
de ces réunions: • mercredi soir (19
avril) les deux évangélistes ont clos
lents magnifiqiies assemblées. Dès le
début les vastes salles de l'Hyppodrome
ont constamment été pleines; l’iine par
8 à 9000 personnes de tout âge, de
toute classe et de toute couleur; une
seconde, contenant 4000 personnes,
par le trop plein de la première.
s Dimanche soir, un étranger se
présent:vil à la porte avec plusieurs
messieurs. Mais la salle était pleine,
et on ne laissait entrer personne. Cependant Don Pedro, empereur du
Brésil (car c’était lui), désirait beaucoup entrer, et après qu’il eut établi
son identité, on n’eut pas de peine à
faii’e en sa faveur une exception à la
règle; on le casa avec son médecin et
trois membres du Comité de réception
qui l’accompagnaient. M. Moodv dans
son allocution fil plusieurs allusions
dictées évidemment par la présence de
cet éminent auditeur; il s’écria une
fois d’une voix tonnante; € même les
empereurs ne peuvent acheter le ciel !»
A ces mots le souverain du Brésil lit
un signe d’assentiment et dit de manière à être entendu de ceux qui l’entouraient; « c’est vrai 1 » 11 a joint
de tout cœur sa voix au chant de ces
9(X)0 auditeurs.
f Mercredi soir donc avait lieu la
dernière assemblée, la plus émouvante,
la séance d’adieu. — M. Moody s’est
adressé spécialement aux nouveaux convertis, les a mis en garde contre les
tentations, les luttes qu’ils auraient
inévitablement à soutenir, les a fortement encouragés à demeurer unis, et
d une manière indissoluble, à Christ
dont ils s’étaient déclarés les disciples.
Il avait des larmes dans lu voix, et
plus d’une fois son émotion a gagné
son immense auditoire.
• Dieu seul pourrait dire le bien
?u’ont fait ces deux hommes à Nework, pendant ces six semaines, et
celui qui résultera encore de leur présence parmi nous. Car l’œuvre commencée par eux va se conlinuer. Les
frais qui se sont élevés à Î200.000 fis.
ont été couverts par des souscriptions.
Outre cela 143.000 dollars ont été recueillis mardi dans deux réunions ;
c’est la seule collecte qu’on ait faite à
l’Hippodrome. D’auli es sommes ont été
trouvées; et c’est avec 250.000 dollars
(1200.000 fr. ) que le Comité s’engageraii dans la ponrsiiiie de l’œuvre.
» Vous comprenez sans peine que
le coiilrecoup de ces assemblées se soit
fait sentir dans toutes les églises en
généi al. Un grand nomlne île pasteur s
des diverses communautés évangéliques
de New-York ont servi assidûment ces
réunions, et M. Mood.y ne les ,a pas
épargnés; il leur a dit parfois des vérités un peu dures. , . j
» Vous vous plaignez du peu de résultats de votre ministère; mais quels
moyens employez-vous pour en obtenir
des fruits ? Quand vous avez prêché
votre sermon, vous descendez de chaire,
vous donnez une poignée de mains à
Pierre et à Jacques, puis vous rentrez
chez vous. Vos auditeurs aussi rentrent
chez eux. Vous ne vous reverrez qu’aux
réunions suivantes, à moins qu’on ail
le temps et le courage d’aller vous voir
à vos heures de réception. On ne va pas
ou l’on va peu chez vous. Pendant ce
temps les bonnes impressions s’effacent
et c’est toujours à recommencer. Pourquoi n’avez-vous pas vos salles de consultalion {inquiry rooms), où vous inviteriez après le sermon les personnes
dé.sireuses d’en entendre plus long, et
d’une manière plus intime? Les menibres pieux et expérimentés de votre
église vous assisteraieul dans cette
œuvre.
• Ces salles de consullalions ont joué
un grand rôle dans les réunions de
New-York, et c'est à elles que l’on
peut rapporter avec assurance la plus
grande pari des résultats obtenus ».
liouoellcs reÜigtcuseô
et faits divers
A—gteteirre. — Un des hommes
nui a le )3lu.s sincèrement aimé notre
Eglise Vaiidoise, M. Henry Robert, architecte, mais suiioul chrétien distingué et connu , dans son pays et au
dehors, par son zèle et pour ses efforts pour l’amélioration des classes
ouvrières, vient de mourir, emportant
avec lui les regrets de tous ceux qui
avaient eu le privilège de le connaître
et d’apprécier tout ce qu’il y avait en
lui de foi sincère au Seigneur Jésus,
et d’active charité pour ses fièies.
— Les débats à la Chambre des Lords
sur la proposition faite d’abord à la
Chambre des Communes, d’affrancliir
les enterrements des di.ssident.s, des
formes et prières liturgiques de l’Eglise
établie, — pour les cas où il u’y avait
dans la loi alité d’autre eimelière que
celui de cette Eglise — ont fini par le
rejet de celte proposition, malgré que
celle-ci (chose dii;iie d'êire notée!)
eût compté paimi se» plus éloquents
défenseurs, le l'rirnat lui-même d’Angleterre . Archevêque de Ciintorhéry.
rAichevêqiie de York et l'Evêipie de
Londres.
— Unévênemenl dont ne pourront que
se réjouir tous ceux qui souffrent à la
vue du inoi'cellemen! à rinfini et le
plus souvent sans nécessiié, du proteslanlisme évangélique, c’est l’adoption
par l’Egli.'^fe Uresbylérienne réformée
d’Ecosse, dans la séance de son assemblée générale, du 16 mai dernier, et
par une majorilé de 373 voix conlije 45,
du plan proposé pour l’union de celle
Eglise , avec^ l’Eglisé Libré.
(STKroiitquc ^nubqter
— Le 16 courant, à dix
heures du matin, a eu lieu dans la
grande école de Massel une conférence
compo.sée de représentanls des cinq paroisses de la vallée de S* Martin et
d’un pasteur du Val-Pellice qui s’e.st
adjoint à eux. Le pasteur aîné ouvrit
la séance par un petit culte, et s'apnuyanl sur Phil. ii. 1, il déclara que
l’objet de la réunion était d’établir le
fait exprimé par l’apôtre sons une forme conditionnelle qu’il y a c quelque
communion d'esprit cl quelque cordiale alfeclion ».
Lisant ensuite les articles 39 du
Syn. 1874 et 25 du Syii. 1875, il en
prit occasion pour inviter les pasteurs
présents, les anciens et le.s chrétiens
des dilTéi entes paroisses désignées à cet
effet à exprimer leur adhésion à une
conférence dairs le sens établi par le
1®'' article cité. L’assemblée constituée
au nombre de 15 membres reconnut
son président qu’elle chargea de choisir deux per.souues pour les fonctions
de vice-président cl de secrétaire; après
quoi elle s’occupa direclemenl du sujet
qui s’imposait : savoir la nature et le
but de la conférence elle-même. L’entretien roula qiielque.lemps sur l’analogie des conférences des Vallées avec
celle de l’Evangéli.salioii, quant à leur
conslilulion d’abord, par la n'Hinioii de
Ions les éléments existant au sein de
nos églises, pasteurs, anciens et simples fidèles, puis, quant à leur but ,
par l’étude des moyens propres à développer la vie religieuse et ecclésiastique de nos Eglises. Il fut fait mention particulièrement de l’ulililé des
conférences comme moyen de raj>procher les chréliens des difl'érenies paroi.ssesafiii d’échanger leurs expériences
et de mettre en rapport les paroisses
elles-mêmes de manière qu’il y ail une
enlerile enlr’elles dans le but de satisfaire les besoins religieux et d’obvier
aux obstacles communs dans les localités qui ont quelque liomogènéité.
Il fut ensuite donné lecture des réglements prepaitis dans une séance
préliminaire de quelques pasteurs pendant l’hiver. Quelques articles amenèrent des explications qui aboutirent,
à une entente parfaite, en écartant tous
les points contestés. Ensuite de l’enIn iieii sur le nombre des conférences
il élublir aux Vallées il fut dédarc uiianimémenl et volé par un ordre du Jour
que le seul but de se réunir en conférence embrassant les cinq parois.ses
du Vid S‘ Martin était de rendre la
coidérence possible et prolilable pour
toutes les paroisses qui en,feront par-
4
88
^ « w'^^WWWVVV'
LE TÉMOIN
lie, piiisnn’jl faut nécessairement tenir
compté des circonstances dans lestjuelles cHes se troiNenl. Lès différenTs*
articles ayant été admis daiàs léiir eri-'j
semble il fut proposé d’êtendi'é le tirôil
de parler aux rnembi es de la paroisse
au sein de la quelle se tenait la Conférence, 'niais comme elle aurait pu
être sollicitée par eux à entrer dans
une voie qui la détournerait de son
bnl, et de sa marche lé^ulière et,indépendanle, Il fut adopté de la leur
accorder seulement pour la discussion
()a sujet préétabli.
Après line interruption de deux heures fa conféience s’occupa du sujet qui
avait été proposé, savoir la S‘® Cène,
cl loiit parlicidièremenl de la réception des catéchumènes, des motifs qui
tiennent eloistnés les mernbres de l’Eglise de la Table du Seigneur, et enfin
dos communions qui ne se font pas
^ans les conditions requises par la Parole de Dieu. L’expérience prouva la
sagesse de la mesure d’accorder la parole aux membres de la paroisse dans
les limites indiquées, ce qui amena un
entretien plus varié et pratique aboutissant à la conclu.sion de sidvre autant
a lie possible les nouveaux commnni.aiils,
e visiter ceux qui se relâchent dans
raccomplissernenl de leur devoir, et
de ne recourir à la dl.-icipline d’esclusion que lorsqu’on aura tout fait pour
les ramener.
En vertu des réglements approuvés,
il fui décidé que la prochaine contérence aura lieu à Ville-Sèche dans la
1'* quinzaine de novembre et que le
sujet à traiter sera l’emploi du jour
du Seigneur.
Un second repas frugal réunit encore dans la soirée tous les membres
de la Confèrence, et la simplicité et
une franche gailé régnaient entre les
convives après une journée si bien employée. La séparation eut lieu en se
di.-cml au revoir, pour les uns le lendemain au temple, et pour les autres
qui allaient reprendre an plus tôt les
travaux urgents de la campagne, lors
de la prochaine convocalion.
Il était convenu que le sujet Irailé
tiar la Couféieuce serait exposé devant
e public convoqué le lendemain an
temple on un auditoire assez nombreux
écoula avec un iiilérêl visible les différents pasteurs qui leur adressèrent la
parole. Chacun de ceux qui prirent
part à la Conlérence enqiorla l’impression, que les assemlilées où pasteurs, anciens et membres de l’Eglise
se consultent ensemble sur les intérêts
du règne de Dieu, et où les paroisses
voisines se rapprochent pour mieux se
connaître, sont goûtées parmi nous et
répondent à un besoin réel.
D. Gay.
i*oMu«re<. — Aujourd’hui 31 mai,
à 11 h. du malin, un cortège de 5 à
600 personnes accompagnait au lieu
du repos la dépouille de P. Metnier
pendant plusieurs années, membre laïque déjà Table, À0ien;de la paroisse
jaè Pom.irçi , Côrtséîller'Confmuinal et
iaiiléefüiis Syndic dë'Perosa, décédé le
29dai»sa,>i® année. Négociant intelligent et intègre, bOn et servi-ible envers tou.s, plein de compassion pour
les pauvres, il s’élail concilié i'afieclion
et resijme de la population, en grande
majorité calholiqne, an milieu de laquelle ïl vivait. Aussi croyons-nous
aue, outre le Syndic, et la majorité
n Conseil Communal et une délégation de la Société ouvrière, une centaine, an moins, de catholiques des
premières familles de Perosa, s’étaient
joints au convoi funèbre, manifestant
ainsi, en même temps que leur estime
pour le défunt, leur regret de sa mort
prématurée. Tandis que, en bien d’autres lieux de notre chère pairie, l’intolérance religieuse et le fanatisme du
moyen âge sont maintenus par qui
aurait mission d’en .faire disparaître
jusqu’aux dernières traces, il nous est
très jirécieux d’être appelé à constater
une manifestation d’uu caractère tout
opposé et à ollïir à la population catholifjue de Perosa nos sincères félicitations et l’expression de la reconnaissance de la famille en deuil.
Le service funèbre qui a eu lieu
dans le Temple el dans les deux langues, italienne el française, a été écoulé
jiisqu’ii la fin avec un recueillement et
un intérêt visibles.
Ecüuc politique
Deux questions ont continué à préoccuper et â occuper les hotumes po»
liliques durant la dernière semaine;
c’est la question d’Orienl et celle du
rachat des chemins de fer.
Le mémorandum élaboré par leg
chanceliers des trois empires du nord
a obtenu l’adhésion iinmédiale de la
France el de^ l’ilalic. Notre ministre
des affaires étrangères, interrogé à ce
sujet par l’honorable Massari, a déclaré que notre gouvernement avec le
gouvernement français , avec lequel
nous sommes dans des relations inlimes d’amitié, s’était joint aux trois
puissances du nord dans leur aciion
commune envers le Sultan dans l’intérêt de la paix et de la civilisation.
L'Angleterre, par contre, fidèle à sa
politique traditionnelle, a refusé jusqu’ici son adhésion au mémorandum ;
elle demande qu’on y apporte des modifications. On ne désespère pas de
l’amener à une entente, moyennant
quelques concessions de part el d’autre.
l.a France el l’Italie joignent, à cet
égard, leurs efforts à ceux des puis
sances du nord, dans fa pensée qu’une
action çommune des .six gouvernements,
qui, avec jâ Turquie,, ont signé le
traité de Paris, aurait plus de forte
auprès du Sultan.
Quoiqu’il en soit, a dit M. Alélégari,
les cinq puissances, qui sont déjà d’accord, ne laisseront pas d’agir à cause
de t'abslenlion el de l’oppasilion de
l’Angleterre; notre ministre exprime
même la pensée que l’Angleterre appuyera à Constantinople les propositions qu'elle n’a pas admises el dont
elle ne veut pas prendre la responsabilité.
On assure que le gonvernemenl du
Sultan repoiKssera le mémorandum
dont les provinces insurgées ne sont
pas non plus satisfaites. — De là des
craintes de complications, peut être de
guerres ; de là la méfiance dont les
finances, le commerce et l’industrie
commencent à se ressentir.
Le minisire de Russie à Rome va
être élevé au rang d’ambassadeur,
comme aussi .\I. Nigra, noire ministre
à Sv Pélersbourg, n’entrera dans son
nouveau poste qu’avec ce même titre.
Le voyage du prince el de la princesse de Piémoni en Russie parait
être décidé; le baron d’Uxhull, ministre de Russie à Rome les précède
à S‘ Pélersbourg pour y préparer leur
reception. n
La question du rachat des chemins
(le fer de la pari de notre gouvernement est entrée dans une nouvelle
phase. Le ministère .semble se sentir
dans l'obligation d’accomplir celte transaction; mais apiès l’opposition qu’il
■n faite avec ses amis de la gauche et
de la droite toscane conduite par Periizzi, il ne peut pas, sans s’aliéner
ses amis qui l’ont porté au pouvoir,
adopter, telle quelle, la convention de
Bâle, d’autant plus qu’elle est l’œuvre
Me iViinghelti el de Sella; il a besoin
que Roilischild consente à accepter quelques modifications, que l'on qualifiera
(lu nom de facilitations ou d’avantages.
Jusqu’ici rien n’avait été obtenu; cependant on n’a pas cessé de traiter el
d’espérer; el l’honorable Correnli a
été envoyé à Paris pour faire un dernier effort ou un dernier e.ssai après
de M. de Rothschild. Le résultat de la
mission du chef du centre gauche n’est
pas encore connu; car les informations
que quelques journaux ont données
ont été demenlies. — Le rapporteur
du projet de loi du rachat des chemins de fer attend d’avoir reçu ce résultat pour finir sa relalion.
En attendant la Chambre discute
lentement el doucement les budgets et
quelques lois d’intérêt secondaire.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pigoerot, Impr. Chiautore et Mascarelli.