1
Décembre 1917
N. 49.
>
<
H
Z
<
P
O
W
Ok
a
O
U
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d'abonnement par an:
Vallées Vaudoises . Pt. i,5o — Italie........Fr. 3.
Btiangei • 5»"
Plus d'un exemplaire à la même adresse, chacun , ’
Allemagne, Autnche-Hongiie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, BoUande, Suède, Suisse, par abonnement Postal
selon Accòi^ de Vienne....................... » 3.
On s’abonne: à Torre Pellice au bureau d’administration et à
l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses, chez MM. les
Pasteurs. ' > '
L’abonnement se paye d'aTancc.
Pour tontea lea annonce#, 8'adre##er & l’Imprimerie Alpine,
concessionnaire. ________
S’adresser pour la Rédaction à M. C.-A. Tkoh. past., Jor« PsWm
et pour l^dministration à M. J. CoISSOK, prof., Worre PelUct.
Tout changement d’adresse coûte 19 centimes, sauf ceux dn
commencement de l’année. j ^
Les changements non accompagnés de la somme de if centime#,
ne seront pas pris en considération.
Q«e I» chose, vrrics, honnêUs, iustes, porcs, rimables.dignes de loo«.fe, ««opeirt »oé penstes. (PM. IV, 8).
SOMMAIRE : Résistons -— Impressions du
jour — Correspondance — Nos soldats •— Avis —■ Chronique vaudoise
— Nouvelles religieuses,
RÉSISTONS.
Résistons, on nous le dit sur tous les
tons ; résistons, car il y va de l’avenir de
tous les peuples du monde entier, ^ Il
s’agit de sauvegarder la liberté et la justice, deux vertus qu’on n’a pas su assez
apprécier, et qui sans elles laisseraient
le monde dans les ténèbres, dans la barbarie. Résistons, car il faut démontrer
que ce n’est pas vrai que la force prime
le droit, que le plus fort doit écraser le
plus faible; s’il en était ainsi, nous tomberions dans le règne de la brute, qui ne
sait pas autrement. ,
Résistez, ô soldats, appelés à défendre
votre patrie ! Le temps est long, le travail est rude, votre patience est inise à
une rude épreuve, des injustices criantes
sont commises; tout cela est vrai, mais
résistez, tenez bon jusqu’au bout, car
d’après votre bravoure, votre patrie sera
libre ou esclave, d’après vptre énergie
vous serez heureux ou malheureux.
Résistons, nous, de l’arrière, résistons
par nos prières, par nos sympathies, par
nos encouragements, par nos sacrifices,
par notre abnégation, par notre amour.
Résistons avec ceux qui sont au front;
formons un front unique. Et pour tenir
jusqu’au bout, n’oublions pas que Dieu
est avec nous, qu’il veut nous aider,
qu’il veut nous délivrer. Allons de l’avant résistant; l’heure de la délivrance
ne va pas tarder.
Résistons, résistons avec foi, patience,
courage et persévérance. C. A. Tron.
valeur, mais intrigant, têtu, fort bûcheur, ne tarda pas à se faire une majorité qu’il nourrit avec des promesses, en
allant jusqu’à s’engager à faire procéder au partage de la propriété.
L’Allemagne, aujourd’hui, se frotte
les mains de satisfaction, et se croit arrivée à dominer la situation embrouillée
du monde. Et cependant, malgré tout,
malgré les défections de la Russie, malgré
la vile trahison de Lenin qui ne respecte
plus rien, en faisant voler les documents
secrets et vider les caisses de l’Etat, la
Russie ne veut pas être une victime ni
de l’Allemagne ni de Lenin.
i Nous osons croire à un autre revirement, au bon sens du peuple qui, enfin,
ouvrira les yeux et fera payer cher aux
imposteurs leur imposture, leur délit
public. Si la Russie devait être une victime, on verra ce qui l’attend; ce sera un
déchirement général, et peut-être que le
Japon, la Chine, voire même les EtatsUnis, auront un mot à dire, pour rappeler aux traîtres leur trahison.
Quoi qu’il en soit, la défection de la
Russie ne modifiera pas le but que s’est
proposé,l’Entente; tout ce que l’on peut
déplorer,, c’est un prolongement de la
guerre. L’Allemagne aura l’honneur d’avoir produit des traîtres et traité avec
eux; cela s’appelle Kultur moderne, civilisation surhumaine.
ALLEMAGNE.
IMPRESSIONS DU JOUR.
RUSSIE.
Les événements se succèdent avec une
rapidité vertigineuse. Hier encore on
nourrissait l’espérance que la Russie saurait se ressaisir, en résistant à ceux qui
la conduisent tout droit à sa ruine y on
attendait quelque chose de Kerenski et
de plusieurs généraux qui ont joué un
grand rôle sur les champs de bataille, en
faisant trembler les empires centraux;
aujourd’hui, tout cela paraît de l’histoire
ancienne et les illusions sont tombées. La
France et l’Amérique qui ont répondu si
généreusement au cri angoissant.de l’empire russe, doivent penser avec une certaine amertume au revirement politique
qui s’accentue du côté de l’anarchie.
Comment expliquer tout cela? C est
bien simple; Parmi les nombreux préparatifs de l’avant-guerre, l’Allemagne
avait déclanché ses milliers d’espions
qui pénétrèrent au milieu des masses
prêchant l’anarchie, la chute de la maison
impériale, l’inutilité de la guerre. Ces
prédicateurs salariés et fanatiques, avec
des discours enflamméset de l’or répandu
à pleines mains, obtinrent un succès
monstre. Aussi à la chute du Tsar, le terrain était si bien préparé, que les meilleurs hommes échouèrent dans le travail
qu’ils voulaient faire, en se constituant
en république, à l’image de celles de la
France et des Etats-Unis pour être un
élément d’ordre.
Le misérable Lenin, homme de peu de
Il est bon qu’un armistice, ou même
une paix séparée se fassent sous la direction d’un Härtling, chancelier de l’empire, et chef du centre catholique. Est-ce
que les catholiques français ouvriront
enfin les yeux ?
,ùn a prêché avec une certaine force
qjie la guerre actuelle était une guerre de
religion, c’est-à-dire que l’Allemagne protestante voulait écraser la France catholique. Cette absurdité qui saute aux yeux
des aveugles, probablement, se dissipera
aujourd’hui, vu que l’Allemagne possède
25.000.000 de catholiques, et que l’Autriche-Hongrie, sa fidèle alliée, en a une
quarantaine, ce qui signifie que les enipires centraux ont une majorité catholique. Au reste, le h it que Härtling est à
la tête de l’Allemagne, le fait que le chef
du centre. Bavarois intolérant, est le
dictateur suprême, indique avec éloquence où en est le protestantisme allemand, dirigé actuellement par les Jésuites, auxquels on a ouvert les portes.
Au fond, dit ïEvangéliste, l’Allemagne dont le tiers de la population est catholique, et qui a fait alliance avec la
nation la plus papiste du monde, n’était
plus, en 1914, protestante, mais libre
penseuse, rationaliste et surtout athée.
.Elle suivait un nouveau maître, Nietzsche, dont on connaît le grand commandement; Soyez durs. Et de bonne qu’elle
était, quand elle croyait encore à Luther,
elle est devenue dure, très dure ; nos réfugiés, nos soldats et nos marins, l’ont
appris, hélas 1 à leurs dépens. Dès 1880
on peut appeler Berlin une capitale d’irreligion. Et on a calculé que déjà à cette
époque, selon M. Viénot, le 2 % des
protestants fréquentaient le culte, que
le 26 % des enfants n’étaient pas baptisés, qu’il y avait. 59 % de mariages civils, 80 % d’enterrements civils. Et depuis lors cet état de chose n’avait fait
qu’empirer. Ces données sont éloquentes
et nous expliquent bien des mystères.
La philosophie, la libre pensée,H’athéisme et le socialisme ont remplacé cette
Bible qui a fait la force d’un Luther, la
puissance d’une Allemagne, la gloire de
la réformation. Nous comprenons maintenant le pourquoi de cette soif de dominer, d’écraser le droit par la violence, la
justice par la brutalité; oui, nous comprenons et nous nous en humilions, car
cette défaillance est un deuil pour tous
les chrétiens, une victoire de l’ennemi de
nos âmes, mais aussi un appel à la vigilance.
En terminant, nous ne pouvons pas
résister à la tentation de signaler un article publié par le SemeurVaudois, intitulé
«La Conversion d’un trône»; il y a bien
à méditer. Spectator.
La conversion d'on trône.
Au moment où devrait être composé
le deuxième article sur « le Vatican et
la paix » parvenait à la presse suisse une
dépêche fort laconique et d’qpparence
tout à fait insignifiante, mais quimérite des
commentaires immédiats. Les lignes suivantes forment une manière de parenthèse, non sans rapports avec les prochaines observations concernant l’Autriche.
Le 12 octobre, s’éteignait, chargé d’ans,
le duc Philippe de Wurtemberg.
« Mort d’un prince allemand », disait
simplement le journal vaudois où vous
avez pu lire la dite nouvelle. En fait,
cette mort rappelle présentement aux
bons Souabes, incarne même à leurs yeux
une véritable révolution confessionnelle,
ni plus ni moins qu’une conversion de
leur famille royale. Lorsque le souverain
actuel de Wurtemberg fermera ses yeux
de septuagénaire, la couronne passera à
la religion catholique-romaine, et cela
grâce à une opération spirituelle qu’il
vaut la peine de conter aux lecteurs fatigués de propos touffus de la dernière
chronique :
En 1838, le pasteur luthérien Cuvier
baptisait à Neuilly un petit prince entouré des faveurs de la maison royale de
France. L’appellation sacrée sonnait curieusement, laissant deviner la double origine de l’enfant; Philippe-AlexandreMarie-Ernest. Il s’agissait en effet du fils
de la princesse Marie d’Orléans, fille de
Louis-Philippe et du duc Alexandre de
Wurtemberg. L^ héros de la journée faisait son entrée dans l’Eglise évangélique
luthérienne, confession de son père. Ce
dernier était le chef d’une branche collatérale de la maison régnante à Stuttgart
et du reste nul ne songeait alors qu’il pût,
lui ou son rejeton, monter sur le trône
souabe. Ils n’y sont point montés, mais
le petit baptisé de Neuilly a eu des fils
dont l’aîné sera roi, demain peut-être, et
roi catholique (1). Que s’est-il donc passé
entre la cérémonie protestante présidée
par le ministre Cuvier et l’extrême-onction catholique romaine administrée au
prince Philippe-Alexandre-Marie-Ernest
de Wurtemberg, décédé *le 12 octobre
1917 ?
Voici: l’année qui suivit la naissance
du petit prince wurtembergeois, sa mère
se mourait à Pise. Le confesseur de la
princesse. Française très attachée à sa
foi, fit alors savoir à son époux que le
désir ultime ^e la moribonde et ardent
était de faire élever son unique enfant
(i) Le duc Albrecht, actuellement chef
d’une armée allemande au front ouest.
dans la religion qui lui assuraitjà ellemême son salut éternel. Le duc Alexandre céda aux instances du moine médiateur Fantaria et l’enfant fut rebaptisé
selon le rite romain puis élevé conformément aux vœux de sa mère défunte.
Cette conversion remplit de joie la famille d’Orléans, Marie-Amélie surtout, la
reine des Français, laquelle n avait pu
accepter en son âme pieuse, un mariage
mixte, suivi d’un baptême luthérien.
Une fois acquis à l’Eglise romaine, le
duc Philippe de Wurtemberg fut incorporé à la nombreuse nichée de petits
princes dont Marie-Amélie ||it la vigilante et tendre grand-mère. Le petit
Souabe grandit avec le comte de Paris,
le duc de Chartres, le prince de Condé,
le duc de Penthièvres, bref avec les petitsfils de Louis-Philippe dont il ne reste
aujourd’hui que quatre survivants : soit
Ferdinand de Bulgarie, le duc de Penthièvre, le conïte d’Eu-Bragance et le
duc de Galliera-Montpensie-r. Tous penseront aux obsèques célébrées cette semaine. Les années- ont fui, emportant les
princes français comme les princes wurtembergeois qui eussent pu et dû maintenir la Réformation à leur cour. Et maintenant, la prévoyance cléricale qui surveille les avenues des trônes, a réussi à
imposer à la descendance de Philippe de
Wurtemberg le devoir de célébrer la
messe au palais royal de Stuttgart. Gouverner, c’est prévoir! Nous le constaterons encore prochainement. C. D.
CORRESPONDANCE.
Torre Pellice, 4 Dicembre 1917Caro Direttore,
Di ritorno di viaggio, leggo un articolo
pubblicato dalVEcho des Vallées nel suo
numero 46 di quest’anno e firmato G. G.
Accennando a persone che per la carica che coprono e l’opera che compiono
sono altamente rispettabili; l’autore di
detto articolo ha creduto parlarne con
frasi riguardo alle quali — quantunque
ì’Echo des Vallées non sia giornale ufficiale nè ufficioso, — non posso esimermi
dall’esprimere il mio rincrescimento; e
10 esprimo infatti affinchè non si creda
nè dentro nè fuori la nostra Chiesa che
l’atteggiamento dell’articolista sia pure
quello della Tavola o del Sinodo, in seno
al quale, nella sua ultima sessione, la
questione toccata dal sig. G. G. è stata
trattata in modo ben diverso e con ben
diverso spirito sia dal relatore* sia dai
varí oratori che hanno interloquito.
La Chiesa Valdese si è sempre onorata nel passato di tendere una mano
sinceramente fraterna ed amica ad uomini — per nominarne uno solo — come
11 venerando sig. James Piggott (di cui
vivamente rimpiangiamo la recente perdita ed alla cui cara memoria mandiamo
il più affettuoso e riverente saluto) venuti
dall’estero per compiere in Italia l’opera
cui erano chiamati dalla loro vocazione
cristiana. E con uomini simili anche oggi
ed in avvenire noi saremo sempre lieti
di collaborare, pur cercando, se mai,
forme di collaborazione migliori di quelle
avutesi finora.
Gradisca i miei cordiali saluti e mi
creda dev.mo suo
Ernesto Giampiccoli, moderatore.
Dispiace a noi pure che sia involontariamente sfuggito alla censura della Di-
2
:Tim: J
•í'?C?4íií’ , ,)
íHí?
reàone Varticolo segnalato dal Moderatore
alle cui considerazioni sottoscriviamo inieramente, lasciando per altro ai'nostri
^rrispondenti la loro piena liberà, sotto
da loro responsabilità. Direzione.
i NOS SOLDATS.
Plusieurs de nos soldats se plaignent
de’ne pas recevoir VEcho; en effet, il; a
été suspendu pendant deuii semaines par
4?rdre du Comando, mais il sera de
nouveau régulièrement envoyé à ceux
qui en feronf la demande.
Nous avons de bonnes nouvelles de
Cogno Paolo, du caporal Jouve Giovanni,
de; Paschetto Federico, de Peyrot Stefano
di^ Pomaret, du sergetit Théodore Billour;
tojas saluent parents'et amis.
î-’aumônier M. Henri Pascal fait savoir que sa nouVellè adresse est: 3° Alpm - Battaglione « Val Pellice « - Zona
di guerra. — Il se propose de nous donner bientôt des nouvelles de nos soldats ;
nous le remercions d’avance.
Le Comité d’Assistance de Turin prie
vivement toutes les familles vaudoises qui
ont des militaires sous les drapeaux, de
lui faire parvenir sans retard les nouvelles adresses.
Le Comité, comme les années précédentes, ayant l’intention d’envoyer le paquet
de Noël, ne pourrait le faire sans avoir
les adresses précises.
Messieims les Pasteurs seront heureux
de faire parvenir ces adresses au Comité
de Turin.
L’ECHO ne sera envoyé qu’aux soldats
qui auront fait parvenir leur nouvelle
adresse.
CHRONIQUE VAUDOISE
ANGROGNE. Une lettre de notre aumônier, M. Pascal, nous annonce la mort
du soldat Albert Revel, des Albarins, de
la classe 1896, du bataillon Monte Granero. Blessé mortellement par une balle
de mitrailleuse, il expira le 20 novembre,
après de courtes, mais fortes souffrances
supportées héroïquement. M. Pascal, qui
l’a assisté dans ses derniers moments et
l’a accompagné à sa dernière demeure
terrestre, écrit qu’il s’est endormi avec
le sentiment de la présence et du pardon
du Seigneur.
Dieu veuille soutenir et consoler le
pauvre père, ainsi que les frères et parents, auxquels est assurée toute notre
sympathie chrétienne.
BUSCA. Mercredi dernier nous eûmes
le plaisir de nous rencontrer avec le pasteur M. L. Marauda, dans cette localité
historique pour nous, Vaudois. En effet,
nous n’oublierons jamais que un de nos
grands ennemis, converti à l’Evangile,
en voulant combattre nos pères par la
parole de Dieu, devenu après un de nos
meilleurs pasteurs, Goffredo Varaglia,
était originaire de Busca. Cette petite
ville, assez proprette, laisse une bonne
impression à celui qui la voit pour la
première fois. C’est là que Gioffredo, vers
la fin de sa vie, attiré par le désir de revoir son lieu de naissance, fut découvert
et fait prisonnier, et ensuite envoyé à
Turin où il fut brûlé sur la place Château.
Combien les temps ont changé ! Mercredi
dernier, M. Marauda et moi nous nous
trouvions là pour une sépulture, celle de
notre frère Alimonda, qui avait fixé sa
demeure à Busca avec sa famille. Consumé par une longue maladie, il mourut
dans la foi évangélique à laquelle il était
fortement attaché. Nous n’oublierons
jamais le recueillement de toute cette
foule qui avait envahi deux chambres
pour écouter le discours de M. Marauda
et la prière. — Quel contraste, quand on
pense à l’indifférence du grand nombre
qui se dit professer le christianisme de
l’Evangile I
LA TOUR. M. le lieutenant de la Croix
Rouge, F. Margaría, vient d’être promu
au grade de capitaine, ce dont nous le
félicitons.
— Notre réunion de la Jeunesse a été
fort nombreuse et attentive; il a été dé
cidé de s’intéresser d’une manière partiÈulière à nos soldats.
f ' — Nous avons eu, (^manche soir, à
Ste-Margueritèjf devant un nombreux
auditoire, la première conférence sur la
Réformation. M. C. A. Tron ayant parlé
sur l’œuvre de Luther. Nous espérons
dans le courant du mois, avoir d*autres
conférences du même genre.
— Mardi s’est réunie la V. Table, à la
Maison Vaudoise, pour l’une de ses séances ordinaires.
— Nous avons de très bonnes nouvelles de nos soldats ; mais malheureusement un certain nombre de familles n’ont
encore rien reçu de quelques-uns d’entre
eux. Il se peut que de ce nombre nous
devions ; compter quelques prisonniers,
aussi nous exhortons à la patience et à
la prière.
PIGNEROL. Nous sommes informés
que deux étudiants de la Pra del Torno,
MM. R. Longo et V. Rcstagno, qui précédemment avaient déjà présidé à StGermain une encourageante réunion,
prirent une part active au culte de dimanche 2 cour., à Pignerol, en donnant
à un auditoire nombreux et bienveillant,
d’intéressants détails sur l’œuvre des
Missions. Une excellente recette au profit de cette œuvre fut la meilleure des
récompenses à l’activité de ces chers
jeunes gens.
SAINT JEAN. Dimanche dernier, M.
Giovanni Rodio, ci-devant pasteur à
Brusio (Canton des Grisons), remplaça
M. Rostagno au culte du matin, en nous
donnant en langue italienne un excellent
discours.
— Ce même soir, dans la grande école
des Blonats, nous fûmes favorisés par
une lecture très intéressante de notre
frère M. J. Fuhrmann sur la Bible, le
livre par excellence.
Nous exprimons à ces deux amis notre
vive reconnaissance.
■— Les diverses activités de la Paroisse
y compris les réunions de quartier, sont
en plein mouvement d’hiver.
— Une collecte spéciale à domicile au
profit des évacués de la Vénétie, organisée par un groupe de-Dames auxquelles
ne fait pas défaut le dévouement, a donné
un très bon résultat.
plus profonde attention. Après le culte,
le r^ent de te localité ajousta qteiqpws
parûtes émuiiœ. V * ^
mort de notre frère a unecoii»^oU'^nique pour faire coqhaîtoe le Cl^t
de l’Evangile, la certitude du salût%
la vie éternelle. La semence a été jetée et
1 Esprit de -Dieu saura fa^^e son œuvre.
A Verzuolo, M. l’ing. B®go a fait des
merveilles, car ses établissements sopt,,
une seconde ville à côté de l’ancienne. Il '
est considéré par tous comme le père dé'
ces centaines d’ouvriers qui travaillent,,
avec plaisir sous un tel patron.. ;
Nous exprimons à M. Alimonda de
Gênes, à sa mère, à sa sœur et à la veuve
avec ses deux orphelins, toute notre
sympathie chrétienne. , '
Ceux gui le rejettent souffrent itens
ps^ir de g^iérisoîi, ce^ qui l’aiment et
^9^ libérés p^ le beau message
qu|2 ce. îivÿe préc^uji“ contient ets ils
'échappent iau joug térrible du péché
quand après s’être donnés au Sauvéur,
ils peuvent dire : « Oui, je crois que Jésus
est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du
monde »., ■ L’oncle Louis.
, (L’Aurorfi),
:î)XEMple; a,suivre.,ci
Ì ,
i r
SAINT-GERMAIN. Le sous-officier de
marine, M. Aldo Rivoir, fils du secrétaire
vient d’être promu maréchal. Félicitations.
SCHIAVI D’ABRUZZO. Notre Eglise
continue à prospérer d’une manière visible. Les frères sont assidus aux cultes
et s’efforcent de rendre un bon témoignage. L’arrivée de M.lle Cimili, abruzzese d’origine, élève de l’Institut Ferretti
de Florence, connaissant la musique, va
redonner un autre élan de vie. Son école
va être une nouvelle force pour faire
connaître l’Evangile à cette population
qui est très sympathique.
TURIN. Dimanche dernier ont eu lieu
les obsèques de M.me Lucia Lanfranco
De Martino. Cette chère sœur qui avait
épousé le lieutenant Lanfranco qui l’a
précédée dans l’éternité depuis deux ans,
était une des colonnes de notre Eglise
italienne. Par son caractère très franc,
par sa foi et par son témoignage fidèle,
elle a exercé une bonne influence et dans
l’église et dans son entourage. — Pour
notre église de Turin, c’est une perte
sensible.
VERZUOLO. Notre, frère Alimonda,
décédé à Busca, ayant exprimé le désir
d’être enseveli à Verzuolo, à côté d’un
enfant qu’il avait perdu il y a quelques
années, le convoi funèbre se dirigea vers
cette localité, en faisant 10 kilomètres
de marche. Le char funèbre était couvert de couronnes et sur tout le parcours,
nous avons observé le plus grand respect.
Arrivés à Verzuolo, à l’entrée du pays
nous trouvâmes quelques centaines de
personnes, la société ouvrière et M, l'ing.
Burgo, l’âme du pays, attendant le convoi qui s’organisa pour se rendre au cimetière. Tout le pays voulut voir défiler
le convoi funèbre, notre frère Alimonda
y étant très connu et apprécié. Encore ici
le plus grand respect fut, observé. Au
champ du repos, M. C. A. Tron et M.
Marauda parlèrent successivement à
cette foule assoiffée de vérité, qui écoula
avec le plus grand recueillement et la
Nouvelles Religieuses.
LE CADEAU MÉPRISÉ.
Un Anglais qui voyageait en Abyssinie
fut arrêté un jour par ordre du négus et
jeté en prison. Trouvé coupable par les
juges de la cour, il entendit tomber des
lèvres du négus ces paroles: « Chargez ses
pieds de deux grosses chaînes ». Les soldats obéirent, puis le souverain de l’Abyssinie dit en ricanant au pauvre captif: «Tu es libre, va où tu voudras ».
Quelle dérision ! Avec ces deux grosses
chaînes, l’Anglais pouvait à peine bouger, mais on le laissa dans les rues de la
capitale. Il pouvait, au prix de mille
souffrances faire quelques verges par
heure.
Les étrangers qui le voyaient dans ce
triste état, le plaignaient, de. tout leur
cœur et pour alléger le poids de ses chaînes et de sa captivité, ils lui donnaient
toujours quelque chose à manger ou un
vêtement.
Un jour un compatriote s’approcha de
lui et lui donna un livre. Le prisonnier
accepta ce don nouveau sans dire merci,
mais quand il rentra dans sa cellule, il
lança le livre dans un coin en s’écriant
avec colère: « Quelle idée bête, un livre,
il aurait bien pu me donner quelque
chose d’utile », puis il tomba et s’endormit en versant des larmes amères et en
disant : « Oh ! quand reverrai-je ma patrie, personne ne pense à m’aider à retrouver la liberté I ».
Trois ans se passèrent dans la langueur
et l’attente quand ce pauvre homme se
décida enfin à regarder le livre méprisé.
Il l’ouvrit sans curiosité, mais il lui
sembla que le dos du livre n’était pas
comme les autres, et ô bonheur, il en
retira une petite lime. « Quoi, s’écria-t-il,
ce compatriote m’avait donné le moyen
de recouvrer la liberté, il avait caché une
lime dans ce livre que j’ai méprisé et que.
je n’ai pas voulu toucher pendant trois
ans 1 C’est moi qui étais stupide et méchant et j’ai accusé cet ami d’imbécile !
Demain nous aviserons ».
Le lendemain, le prisonnier sortit traînant ses chaînes grosses, il se dirigea
lentement vers une forêt où loin du regard des curieux moqueurs ou sympathiques il lima les anneaux de ses chaînes
jusqu’à ce qu’elles tombassent d’ellesmêmes.
Étant enfin vraiment libre, il se dirigea, ne voyageant que la nuit, vers la
Mer Rouge où il trouva un bateau anglais. Le capitaine ému au récit de ses
souffrances et de sa longue captivité,
lui dit: «Embarque, mon incrédule, je
te reconduirai en Angleterre pour rien,
à condition que tu racontes à tes compatriotes ce qui t’arriva sur la terre d’Afrique où le mépris d’un cadeau d’un
ami inconnu te valut trois ans de dure
captivité ».
Chers neveux et nièces, le connaissezvous le livre qui vient de Dieu, qui contient le moyen d’échapper à la condamnation éternelle ?
Sur l’ùft dès'plris, hauts sommets de
la chaîne des Andes qui, dans l’ Amérique
du Sud, sépare le Chili de la République
.'argentine, on peut voir';* à.;^pe altitude
de 3900 mètres, une colossaie statue du
Christ. Les pieds, posés sur une sphèrÇ de
granit, représentent le monde. Il soutient
une croix de la main gauche, tandis que
sa main droite est levée en un geste de
bénédiction sur les pays qui s’étendent
au loin entre les océans. Le piédestal
porte l’inscription suivante : « Ces montagnes s’écrouleront et tomberont en
poussière ayant que les habitants du
Chili et de la République argentine aient
oublié les solennels serments qu’ils ont
échangés aux pieds du Christ ».
Cette statue date de 1903: les deux
pays allaient en venir aux mains pour
des questions de frontières quand, le
jour de Pâques, Mgr. Benovente, évêque
de Cuto, termina les cérémonies de la semaine sainte à Buenos-Ayres en adjurant
le peuple argentin d’écouter la voix du
Rédempteur venu pour apporter la paix
sur la terre et en formant le vœu que sa
statue s’élevât sur les bornes des pays
énnemis, en témoignage de réconciliation
et d’amour. Mgr. Jera, évêque de Chili,
entendit cet appel et prêcha à son tour
l’apaisement. Tous deux firent tant et si
bien qu’ils produisirent un mouvement
populaire qui obligea les deux gouvernements à renoncer à la guerre. Trois
mois après, sous l’irrésistible poussée de
ce mouvement, les deux gouvernements
concluaient un traité par lequel « ils s’engageaient, pour une période de cinq années, à soumettre à l’arbitrage toutes les
contestations qui pourraient s’élever
entre eux. Ils convenaient en outre d’arrêter la fabrication des navires en construction et de diminuer leur marine de
guerre ».
Ces engagements ne sont pas restés
lettre, morte. Les armées ont été réduites
on a vendu ou transformé plusieurs navires de guerre en vaisseaux marchands.
Dans le grand arsenal du Chili une école
de travail manuel s’est installée; une
immense digue a été construite dans le
port de Valparaíso. On a procédé à l’établissement d’une ligne de chemin de. fer
qui réunit, à travers les Andes, les deux
capitales, qui ne sont plus qu’à dix-huit
heures de. distance l’une de l’autre. On
a tracé de nouvelles routes, édifié quantité d’habitations salubres et confortables, etc. Puis on s’est occupé de la statue. Elle fut fondue à l’arsenal avec le
bronze des canons des forts. L’inauguration eut lieu le 13 mars 1904 en présence d’une foule immense: le canon
grondait et l’écho des montagnes, étonné,
répétait pour la première fois les mâles
accents de musiques militaires. La statue
fut alors découverte, au milieu d’un silence religieux et impressionnant. Tandis
que le disque du soleil descendait sur
l’océan, les deux peuples assemblés aux
pieds du Christ, triomphateur de la haine,
demandaient à Dieu « que toutes les nations du globe suivissent un jour leur
exemple de fraternité et d’amour».
(Tiré de La guerre infernale).
Quand pourrons-nous voir une. chose
semblable en Europe! O Jésus, hâte ce
temps !
Ab. payé! et non goittanoéi.
1918: Janavel Jean Etienne, Ombues de
Lavalle.
C.-A. Tron, Directeur-Responsable.