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Slxlèm© aiinóe.
N. 38.
22 Septembre ISTI.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMAD.\mE
Spécialcinenl consacrée au\ intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Yandoise.
Qud toutes tes choses tpii sont véritiittles..
vos pensées — ( Pliififpieus., IV. 8. )
,occupent
PRIX d’abonnement :
Italie, îi domicile ('hh an) Fr. 3
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BUREADX D AB0NNEMCNT
ToRRF--PKLf.icn : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
ProNiiRoT. : J. Chlantore Impr.
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ANNONi’FS : Tì cent, la ligne
ou portion rie ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
an Eitrean n Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : A Mr. E. ^alan
Prof * à Torre-Pelice.
Sommairo.
Evangislisation. — La mort à Naples. —
Correspondance. — Vanéics. — Inauguration
du tunnel du Mont-Cénis. — Chroniq^ue vaudoise. — Chronique politique. — Annonces.
0DRnjgclt3iition.
La mission de Gênes et celle de
Turin dont nous avons raconte les
origines se développent parallèlement. A Turin après le départ de
M‘‘ G. pour Gênes, c’est le ly D.
qui est appelé à prendre son poste
à côté de M'’ M.
Voici la lettre du D'' D. datée
de Genève le 17 août 1852, par
laquelle il demande à la Table
d’être admis à faire partie de l’Eglise Vaudoise et à travailler avec
elle à l’œuvre de l’évangélisation
de l’Italie:
« Il y a désormais cinq ans
que j’ai abandonné l’Eglise romaine , et dès ce moment mes
regards se sont toujours portés
vers l’Eglise des Vallées, parceque je reconnais en-elle la vraie
église primitive apostolique ita
lienne. Pendant les cinq années
que je vécus parmi des chrétiens,
on m’a proposé plus d’une fois ,
même avec des avantages temporels , d’appartenir à quelque église;
mais je m’y suis toujours refusé,
parcequ’il me paraissait qu’un italien qui recherche sincèrement le
bien de ses compatriotes ne devait
appartenir à aucune autre Eglise
qu’à l’ancienne Eglise italienne.
De cette manière , j’ai passé presque cinq ans , attendant qu’il se
présentât une occasion favorable
de demander à être admis dans
votre Eglise.
Après beaucoup de prières pour
connaître la volonié de Dieu, il
m’a semblé que c’est au moins un
état normal que de rester plus
longtemps ainsi isolé et sans appartenir à une Eglise visible; et
je crois ne pas devoir tarder un
instant à demander d’être admis
dans votre Eglise. C’est ce que je
fais par ces lignes.
Et, comme mon occupation depuis que j’ai abandonné l’Eglise
romaine a été d’évangéliser les
italiens, soit par des écrits, soit
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par la prédication ; ainsi je croirais que je pourrais continuer à
évangéliser à la gloire de Dieu.
Pour cela je me prends la liberté
de demander à la Table l’imposition des mains et la consécration
au S' Ministère, non que je croie
que l’imposition des mains me
communique quelque nouvelle vertu ; je sais que la vocation vient
de Dieu et non de l’Eglise; mais
je crois aussi que la vocation de
Dieu doit être reconnue, et je
dirais presque légalisée par l’Eglise
à laquelle on appartient.
Et, afin que la Table puisse se
faire un jugement sur ma personne,
je lui présenterai les documents
originaux suivants:
1) Le diplôme de D'' en théologie du 11 avril 1834;
2) Le diplôme de professeur en
philosophie et en théologie du 23
avril 1834;
3) La nomination de théologien
du S* Office du 9 juin 1837;
4) Le diplôme de prédicateur
à Rome du 4 juin 1838;
5) Le diplôme de l’Académie
de la religion catholique du 9
février 1837;
6) Le diplôme de curé à Rome
du 15 février 1840 jusqu’au jour
de mon départ, le 11 septembre
1847;
7) La nomination d’examinateur
prosynodal dans le diocèse de Velletri du 3 mars 1847;
8) Mon passeport pontifical régulier, (pour montrer que je ne
me suis pas enfui de Rome);
9) Le témoignage du cardinalvicaire pour mon départ et le témoignage de mon supérieur;
10) Deux lettres autographes
du Cardinal Ferretti, alors sécrétaire d’Etat, lesquelles me furent écrites après mon départ de
Rome, pour me rappeler dans
cette ville ».
La Table par sa lettre du 1®'
septembre acceptait avec bonheur
l’offre du D® Desanctis; celui-ci ,
ayant, dans une réunion nombreuse
de ministres vaudois, manifesté
personnellement, avec son attachement profond aux doctrines évangéliques , son amour pour l’Eglise
vaudoise dont il se déclara prêt
à signer la confession de foi, a
été reconnu comme membre effectif de l’Eglise vaudoise et le 12
du mois d’octobre la Table nomma
M"" L. D. évangéliste à Turin, en
le chargeant de coopérer avec M.
M. à tout ce qui concerne l’avancement du règne de Dieu dans
cette ville et dans ses environs.
Peu de temps après, les progrès
de l’œuvre de Gênes firent sentir
à la Table le besoin de donner un
aide à M® G., dans la personne
de l’avocat M. que nous trouvons
dans cette ville, le 1®” décembre
1852.
Ces deux hommes travaillèrent,
l’un à Turin, l’autre à Gênes,
jusqu’en 1854, époque où éclatèrent dans les deux stations les
déplorables divisions qui ont fait
un si grand mal à l’œuvre de
l’évangélisation, non seulement
dans ces deux villes, mais dans
l’Italie toute entière.
A Gênes, la petite Eglise est
formée dès le commencement de
1853 et quinze personnes sorties
du catholicisme prennent, pour la
première fois, part à la Cène du
Seigneur. Le nombre des membres
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de l’Eglise et surtout celui des
auditeurs s’accrut rapidement, de
sorte que le besoin d’un lieu de
culte plus spacieux se fit sentir
bientôt d’une manière urgente et
qu’une commission compose'e des
deux évangélistes et de trois autres
membres de la congrégation firent
une adresse aux frères en Christ
disséminés sur toute la terre dans
les termes qui suivent: « Avec le
secours de Dieu et malgré l’opposition des prêtres, une Eglise
évangélique s’est formée à Gênes....
Le besoin d’avoir un temple simple , mais capable de contenir
quelques milliers d’auditeurs est
senti de tous; par là l’existence
de notre Eglise serait aussi mieux
assurée dans cette illustre et importante ville d’Italie. C’est pourquoi notre congrégation a nommé
une commission chargée de recueillir auprès des chrétiens des
sommes pour cet objet.
Frères, souvenez-vous des paroles cfe Vapôtre: Or ne nous relâchons point en faisant du bien;
car nous moissonnerons en la propre saison, si nous ne devenons
point lâches. Cest pourquoi, pendant que nous en avons le temps,
faisons du bien à tous; mais principalement aux doméstiques de la foi.
Gai. VI, 9. 10.
La Commission donnera un compte exact des sommes reçues et
un rapport imprimé de toutes
ses opérations. Que la grâce et la
paix soient avec vous ! ». Mais ce
ne fut que bien des années plus
tard que l’Eglise de Gênes put
avoir un temple.
L4 MORT A NAPLES
Nous extrayons d'ua article de M' Peter
inséré dans le Chrétien étangélique les
quelques détails qui suivent sur ce sujet.
« L’homme est fait pour jouir; voilà ce
que dit le paganisme; il suffit de visiter
Pompéï sortant des cendres qui l’ont ensevelie pour en avoir le sentiment. Ces
charmantes maisons, ces gracieuses peintures, ces décorations aux couleurs unies,
ces bains de marbre.... nous disent quelle,
était, il y a dix-huit siècles, la préoccu
pation de l'homme au pied de ce Vésuve
qui devait l’engloutir. Les autels des faux
dieux se sont écroulés, mais le paganisme
est encore de fait la religion qui fleurit
aujourd’hui eu Campanie. — Le plaisir
facile, léger, voluptueux, telle est l’aspiration suprême du peuple napolitain....
Aussi l’idée do la mort lui est-elle profondément antipathique. Ce n’est pas que
le cœur fasse défaut ici; tant qu’un malade peut être soulagé, il reçoit les soins
les plus empressés, mais quand le roi
des épouvantements s’approche, la désertion se fait. Les parents s’empressent
de quitter l’appartement, et le moribond
rend le dernier soupir, seul avec quebiue
vieux serviteur ou avec un prêtre qui récite des prières.
Ou raconte à ce sujet un fait touchant
qui devrait faire cesser ce déplorable
abandon. Il y a quelques mois, la tille
d’un noble napolitain se mourait d’une
maladie de langueur; la faiblesse allait
croissant, et le père de la jeune fille,
qui était resté de longues heures auprès
de ce lit do mort, se disposait à le quitter
lorsque la mourante, l’entendant se lever,
le regarda et lui dit, les larmes aux yeux ;
« Je vois bien que tout est fini, puis(|ue
vous me laissez... » Ce reproche alla au
cœur du père, qui s’assit de nouveau,
prit la main de son enfant, et ne la quitta
que lorsque tout fut achevé, ün tel fait est
des plus rares à Naples; j’ai même entendu un Napolitain m’exprimer son indignation de ce que je n’avais pas empêché
un membre de mon église d’accompagner
le corps do son enfant au lieu du repos.
Pour les très pauvres gens, qui cou-
4
-300
chenl quelquefois jusqu’à dix dans la même
chambre, le déplacement est impossible;
ils restent auprès du mort et ils expriment
leur douleur avec une véhémence qui n’a
d’égale que sou peu de durée. Les amis,
du reste, feront tous leur possible pour
(ju’il en soit ainsi. Quelle que soit la classe
à laquelle ils appartiennent, ils vous conseilleront un divertissement, un changement d’air; ils éviteront iloute {allusion
un peu prolongée à l’affliction qu’ils veulent soulager, et votre servante vous dira
tout crûment. « Bonne santé à ceux qui
restent ».
A peine la mort est-elle constatée, que
commence l’œuvre des confréries. Ce sont
des associations destinées à assurer à leur
membres le bénéfice de messes quotidiennes et d’un ensevelissement convenable. Quelques-unes d’entre elles accordent, en outre, des secours aux malades,
aux vieillards et aux veuves. Ces associations sont nombreuses, fort anciennes
et parfois très riches.
Autrefois, on enterrait dans l’espace de
terrain réservé pour cela dans la chapelle
de chaque confrérie; depuis 1837 seulement, après les eflroyables ravages du
choléra la chose n’est plus permise, et
chaque confrérie a sa chapelle exclusivement funéraire au Campo-saiito de Poggio
Pxeale, bâti à cette époque.
Co cimetière occupe une position magniflque à gauche de la route de Portici,
sur une colline en face de la mer....
Quant aux protestants, jusqu’au commencement du siècle, leur inhumation
était une^ grosse affaire. On était obligé
d’enterrèrle cadavre sans bruit dans quelque lieu écarté, sur le bord d’un chemin
solitaire ou dans un bois éloigné de la
ville, jusqu’au moment où un honnête
napolitain condescendit à recevoir à prix
d’or dans son jardin des corps d’iiérétiques.
Il se forma ainsi un petit cimetière à San
Carlo à l’Aréna....
Les instances de quelques familles protestantes considérables, établies à Naple.s,
et le crédit de l’Angleterre obtinrent plus
tard qu’on permît aux protestants d’avoir
un cimetière reconnu. Propriété du Gouvernement anglais, ils est ouvert à tous
les évangéliques: c’est le cimetière de
Santa Maria délia Fede situé à l’extrémité
du bourg Sauf Antonio, habité par la plus
vile populace. Il n’était au commencement
qu’nn petit enclos, objet du mépris des
méprisés, où l’on jetait par dessus les
murs dos immondices de toute espèce.
Aujourd’hui, il est de beaucoup agrandi,
très propre, soigné, fleuri et vert.... Malheureusement l’administration, pour rentrer dans ses frais, exige des prix un peu
élevés. Force est donc pour les gens peu
favorisés de la forlune d’avoir recours au
cimetière des soldats protestants suisses,
situé au bas de la colline de Poggio Reale.
Aujourd’hui le Municipe a dans le Campo
Santo un emplacement réservé aux non
catholiques, et où quiconque le désire
jouit du bénéfice de la gratuité.
En province, quoique la loi ordonne à
chaque commune de réserver un emplacement pour les non-catholiques, il est
souvent nécessaire do recourir à l’autorité
supérieure qui agit toujours avec fermeté
pour faire exécuter la loi. Cependant les
difficultés tendent de plus en plus à disparaître: Portici, Capri, Castellamare ont
déjà leurs cimetières non catholiques,
d’autres localités vont suivre leur exemple ;
on travaille sérieusement à faire rentrer
les cimetières dans le domaine civil.
Correopontrance.
Monsieur le Direcleur,
Suivant avec un intérêt toujours croissant tous les événements qui peuvent
encourager ceux qui déjà se sont voués
ou qui désirent se vouer à l’instruction,
ce n’est pas sans éprouver une vive joie
que j'apprends par l’organe de votre feuille
que M. Cliambeaud a reçu un prix de mérite en récompense de ses longs et utiles
services. Il est beau en effet de voir ces
« Angeli del bene » comme aiment les appeler MM. Toramaséo e Larabruschini,
encouragés et soutenus par des personnes
influentes, tandis qu’ils sont dédaignés
très souvent par les parents même des
enfants au bien des quels ils consacrent
leur vie.
5
-301
Mais ce n’est là, à mon avis, qu’un
très faible moyen de faire surgir do bons
instituteurs pour combler le vide que
nous avons sous les yeux. Un professeurdéputé criait à pleins poumons, il y a
deux ans, à la Chambre: c Voulez-vous
relever la nation ? Ayez de bonnes écoles;
voulez-vous de bonnes écoles? Ayez de
bons instituteurs; voulez-vous de bons
instituteurs? payez-les, oui payez-les ».
Et je le dis avec lui, intimément convaincu qu’il a raison. Pour moi, c’est là
la condition sine qud non do notre progrès, car relever l’instituteur, c’est relever
l’instruction. Si nous marchons de ce pas,
dans quelques années, je ne sais pas où
nous trouverons des hommes pour diriger
nos écoles, si ceu.x qui actuellement les
dirigent n’ont cessé et ne cessent de se
plaindre. Répétera-t-on ce que j’entendais
dire, il y a quelques années, par une des
personnes les plus influentes de notre
église à qui je faisais part de nos misères;
Vous n’êtes cependant pas encore mort!
Oh! non, qu’on ne répète pas ce mot;
je préfère un grand soutllet. — A-t-on jamais pensé que quoique ce soit qu’entreprenne un jeune homme il aura toujours
plus de ressources qu’à entreprendre la
carrière d'instituteur pourtant si belle?
A-t-on jamais pensé à faire une bonne
fois le menu d’une journée à Venise, à
Cènes, à Turin, à Florence, à Rome à
Naples et plus bas encore et s’est-on demandé si, de temps en temps, on ne doit
pas pitoyablement bailler? A-t-on jamais
pensé qu’à côté des dépenses journalières
arrivent dans la vie aussi pour ce maître
tout noir, si noir qu'on n’ose pas rire,
des moments intéressants, qui entraînent
à leur suite des cas tellement graves qu’il
est tout autre qu’intéressant d'y assister?
Et dès lors est-il étonnant que nous soyons si misérables en fait de jeunes instituteurs? Est-il étonnant que lorsqu’il
s’agit de combler un vide on ne sache
plus où donner do la tête? Que les paroisses, les commune.s, les institutions se
disent bien qu’aussi longtemps que leurs
instituteurs ne seront pas convenablement
rétribués, l’instruction chômera, faute de
bons et dévoués ouvriers. L’argent fait
la guerre, dit-on ; il ne fait pas l’instituteur.
mais il y contribue certainement. Qu’on
le relève donc cet homme, si l’on veut
rendre la carrière attrayante pour nos
jeunes gens Vaudois; si on a vraiment à
cœur (et qui en doute?) le bien de nos
chères Vallées; si on ne veut pas que les
écoles communales hors des Vallées prennent le dessus sur les nôtres. Ilâtons-nous;
il y a tout à gagner pour notre église.
Que les commissions d’examen soient très
sévères à juger de l’aptitude d’un jeune
aspirant, plus sévères que les commissions
du Gouvernement, qu’on lui ofl'rc ensuite
de quoi entretenir convenablement une
famille et qu’on cesse de lui répéter uniquement cette éternelle parole pour le
consoler: Voi sietc i teri benemeriti délia
palria, parole qui menace de devenir une
cruelle ironie. Je suis tellement convaincu
do ce que je dis que si j’étais D. Ambrogio
j'irais le prêcher sur la place publique,
au grand risque d’être sifflé.
Permetlez-moi en terminant. Monsieur,
d’exprimer ici toute ma reconnaissance
a votre correspondant. Monsieur E. C.
pour avoir bien voulu s’occuper do nous
dans deux numéros [irecédents. Je suis
persuadé d’être le fidèle interprète do
tous mes collègues en le remerciant bien
sincèrement.
Veuillez agréer Monsieur, avec mes remerciements mes respectueuses salutations. Jean Garnier.
Siîartctis.
S’il vous plait, faites de moi
un chrétien. 11 me semble entendre encore un jeune Indou me
faire celle demande en me suivant
de la salle d’école dans le pelit
jardin qui l’enlourail. — Ce n’esl
pas moi qui le puis, cher enfant,
lui avais-je répondu, ce n’esl pas
moi: c’esl le Seigneur Jésus seul;
adresse-lui la demande. — Mais
ce donl je me souviens surtoul,
c’est du visage rayonnant de l’enfant, quand, un peu plus tard, il
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vint me dire avec une voix pleine
de douceur: « le Seigneur Jésus
a pris sa place dans mon cœur! ».
— Comment cela, lui demandai-je?
— 11 répondit: J’ai prié et je lui
ai dit: O Seigneur Jésus, fais de
moi un Chrétien , et il a été si
bon qu’il est descendu du Ciel et
que, depuis ce jour, il habite dans
mon cœur! ». — Cher lecteur, avezvous adressé au Seigneur la même
demande que le jeune Indou? il
n’est pas besoin d’autre science
que la sienne pour obtenir la
même réponse.
Un Missionnaire.
INAUGURATION
Du Tunnel du Slont-Cenis
L’inauguration du tunnel du Mont-Cenis
eut lieu le dimanche 17 septembre dernier.
Pourquoi pas lundi ? Dès le matin de bonne
heure partaient de la gare de Turin, à
brefs intervalles une longue suite de trains.
Le premier d’enlre ces convois , dans lequel se trouvaient les ministres ViscontiVenosta, Sella, De Vincenzi et Castagnola,
un grand nombre de sénateurs, de députés, la Junte du Municipe de Turin, les
membres de la Direction du tunnel et
plusieurs antres notabilités, se rendit
jusqu’à Modane pour y recevoir M' Lefranc, ministre d’agriculture et de commerce de la République française, M'
Lesseps et quelques autres illustrations
françaises. Le départ du convoi de Bardonnêche eut lieu à 10 1(2 heures et son
arrivée à Modane à 11 heures et quelques
minutes. Le convoi ne resta que 22 minutes sous le tunnel. Du côté de l’Italie,
de Turin à Bardonnêche, tout était en
fête, ce n’étaient que cris de joie que démonstrations enthousiastes; à Modane,
pas un drapeau, pas un signe de réjouissïjjco. Presque personne pour recevoir
les hôtes italiens, si ce n’est le Ministre
Lefranc, quelques gardes nationaux et
une demi douzaine de gendarmes. Aussi
le train ne s’arrêta-t-iJ à Modane que le
temps nécessaire. Il retourna à Bardonnêche où un somptueux banquet avait
été préparé pour 1000 à 1500 personnes
sous un magnifique pavillon construit
exprès sur les débris du rocher, tirés du
percement du mont Fréjus. Ce pavillon
de 100 mètres de longueur était orné de
bannières italiennes et françaises et de
trophées représentant les instruments et
les machines qui avaient servi au percement. A la fin du banquet, plusieurs discours furent prononcés; le premier fut
celui de Visconti-Venosta , en italien, disscours bref mais substantiel, sur les heureuses conséquences possibles, soit politiques soit économiques de l’ouvrage achevé.
Le Ministre des affaires étrangères fut applaudi par tous. Après lui se leva Lefranc,
il prononça un brefdiscours élégant, quelquefois éloquent; il fit allusion à la fraternité des deux peuples, aux intérêts
communs à l’amitié qui les a unis dans
le passé, et que cette communication
plus active et plus facile doit augmenter
dans l’avenir. Il rappela avec des paroles
émouvantes et tout à fait convenables
Sommeiller et Cavour. Il finit en portant
un toast au Roi, au peuple, aux savants
italiens et surtout aux hommes qui ont achevé cette grande entreprise qui, commencée, dit-il, pour unir deux provinces d’un
petit Etat, est maintenant terminé pour être
le grand moyen d’union entre deux peuples, entre deux grandes nations.—Après
lui parla Devincenzi un peu en italien et
un peu en français, puis Sella longuement,
Lesseps et Grattoni et plusieurs autres.
On assure que le pauvre Grandis a pu
prendre part à la fête. — A 6 heures le
convoi ou plutôt les convois se dirigèrent
vers Turin où une magnifique réception
était préparée.
M' de Rémusat, retenu à Paris, n’a pu
arriver à Turin qu’à 9 heures du soir.
dltrontque
La Table nous charge d’annoncer que
l’examen d’introduction du Collège^ de
l’Ecole Normale, de l’Ecole supérieure
7
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des jeunes filles, aura lieu à la Tour,
et celui do l’Ecole latine du Pomaret, à
Pomaret, le lundi 2 octobre prochain dès
8 heures du matin, dans les salles d’6tudc respectives de ces établissements.
Nous rappelons au.': parents et aux enfants que la Table a supprimé l’euseigneiiicut des éléments du latin en première
année du Collège, et l’a considérablement
réduit eu seconde année; afin que les
élèves puissent concentrer tous leurs efforts sur l’étude du français et de l’italien.
(ilironti|ue poUtijqtie.
lloiiao. Un article de VOpinion sur
la politique française assure que le ministre des affaires étrangères M. de Uémusat a déclaré i)ue le Gouvernement
français a accepté le fait accompli en
Italie, dans la question romaine, qu’il
n’a jamais pensé à le mettre en contestation, mais qu’il désire seulement que
la loi des garanties, qui assure l’indépendance spirituelle du pape, ne soit pas
diminuée.
Espagne. Le roi Amédée a été partout très bien reçu dans son voyage,
même à Valence oü le parti républicain
est très considérable ; l’emprunt espagnol
de 600.000.000 de réaux a été couvert 7
fois.
Eranco. L’Assemblée et le Gouvernement continueront à résider à Versailles,
mais les services publics resteront à Paris.
L’Assemblée a pris ses vacances jusqu’au
4 décembre.
Bar'clonnêotie. Le 12 septembre
le 1"train d’essai a parcouru la galerie des
' Alpes. L’ingénieur Grattoni était dans le
train d’aller et de retour. 11 n’y a presque
pas eu de fumée d’une ouverture à l’autre. La température, dans les vagons
couverts, au milieu de là galerie était de
23 centigrades. Tous les doutes sont donc
J écartés quant à la fumée et à la tempét rature.
I Oênes. Garibaldi, moins sage que
Maxzini, s’est prononcé, disent les journaux, pour l’/ntemaiionafe. LeMovimenlo
de Gènes, dévoué jusqu’ici au héros légendaire, faisant allusion à ce fait, déclare se séparer do ses anciens amis et
est bien décidé à défendre les principes
d’ordre menacés par cette dangereuse association.
Oeirovo. Nous extrayons encore du
journal do Genève sur les finances italiennes par Iludry-.Mcnos ce (|ui suit:
« La plus grosse part des dépenses intangibles est consacrée au service de la
dette consolidée (269 millions) et de la
deltc rachetablc (13.) millions), total 404
millions d’intérêts annuels que doit payer
l’Italie. Bon nombre des emprunts ont
été contractés pour être employés à des
dépenses productives, aux travaux publics,
aux routes, aux canaux, aux chemins de
fer, aux améliorations de la viabilité terrestre et maritime.
.'> Les anciens gouvernements avaient
laissé le pays dans un état misérable. Au
moment des annexions tout était à faire
ou à refaire. Point de chemins vicinaux,
ni de chemins de fer, peu de grandes
routes ordinaires et mal entretenues. Dès
lors, l’Italie a été sillonnée de chemins
de fer qui ont marché presque aussi vite
que l’unification. Le grand port do guerre
de la Spezia a été créé et les ports do
commerce améliorés. Tout cela a coûté.
Plus de 408 millions ont été dépensés en
travaux publics pendant sept ans, et rien
que la garantie d’intérêts accordée aux
compagnies de chemins de for s’élève
pour la même période à 3.36 millions.
■» Une dépense qui n’est pas aussi productive est comprise dans la partie intangible du budget, c’est celle des pensions de retraite, et la mort seule peut
y toucher. L’élévation du chapitre des
pensions est une particularité rémarquable qui’caractérise la révolution italienne.
Jamais révolution ne fut plus conservatrice , si tant est que ces deux mots puissent aller ensemble. Faite sous un roi
qui n’est certes pas un révolutionnaire,
par les classes supérieures de la nation,
elle s’est avancée, en respectant les droits
acquis et même les droits non-acquis, en
prenant à sa charge toutes les valeurs et
non-valeurs qui s’écroulaient devant elle.
En outre le royaume d’Italie a dû s’an-
8
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nexer toutes les fiettos de tous les petits
états qu'il a admis dans sou sein.
» Ceux qui accusent le gouvernement
italien de spoliation n’ont sans doute pas
observé sa manière de procéder. I.’ltalie
a payé en pensions en 7 ans 391 millions,
et au passif irréductible de 1870 il y a
encore 52.000.000 do dotations et de Votraites. Ce chillre répond , plus que tout
autre argument, à l’accusation de spoliation que, lance, chaque jour la presse
hostile à ritalie. La politique italienne no
s’est pas départie du respect scrupuleux
des droits indi\iduels de propriété. Los
propriétés privées des princes déchus ont
été respectées, et il n’y a pas longtemps
que le gouvernement signait une convention qui charge ses finances d’une rente
do plus de 3 millions en faveur des aguats
do la maisou d’Autriche.
» La liste civile du pape a été reconnue
et inscrite au grand livre italien en rente
perpétuelle et irréductible. Il u’est pas
jusqu’aux membres des corporations religieuses supprimées, qui n’aient été indemnisés par cotte révolution soi-disant
spoliatrice. Il reçoivent aussi une pension calculée sur leur Age, qui est fourni
par la caisse spéciale du fonds pour le
culte. — Do ces dix ou onze milliards
dont elle porte, aujourd’hui le fardeau et
dont elle doit servir la rente, près de la
moitié vient des anciennes dettes des
Etats particuliers et témoigne ainsi de sa
fidélité aux anciens engagements ».
Ainsi pondant qu’un grand nombre de
journaux français nous prodiguent des
insultes quotidiennes et répandent des
nouvelles de prétendus emprunts, dans
le but do compromettre noire crédit, un
journal républicain , le Journal de Genèee,
([ui se publie dans une vraie république
entreprend d’examiner nos affaires et les
juge avec une grande bienveillance. Il
montre que les embarras do nos finances
dépendent, en grande partie, de ce que
nous avons voulu maintenir scrupuleusement les engagements pris par les gouvernements despotiques precedents, et
qu’une bonne partie de notre déficit dépend du payement annuel do dettes dont
nous avons hérité.
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à demi-heure du Collège, — au Chalet
de .M. Et. Gay à Saint Jean.
L’Aixiioo di Oasa.
n Venti Settembre p. p. ( 1871 ), è stato
pubblicato iu tutto il regno d’Italia L’AMICO
DI CASA, almanacco popolare illustrato,
per Tanno 1872, diciannovesimo della di
lui esistenza.
Volumetto10“ grande di pag. 112,
al Prezzo di Centesimi 20.
Il sottoscritto per facilitare Io smercio e
per rendere un sicuro guadagno ai Corrispondenti, Librai e Rivenditori che ne vorranno fare acquisto in certo numero di copie,
questi li avverte che saranno spedite loro
franche di porto e di ogni altra spesa
{ferme alla Stazione], in tutto il regno , con
lo sconto seguente:
Da 100 Copie a 1000 con lo sconto del 25 0[o
» 1000 s 2000 » 30 0(0
> 2000 » in su » 35 0[q
Chi manderh, T ordinazione non più tardi
del 5 Settembre prossimo, avrìi diritto ad un
certo numero di Manifesti col proprio indirizzo, sufficienti per la pubblicità, non che
all'annunzio del loro deposito di vendita,
sia sopra la coperta delTAlmanacco , sia in
vari giornali italiani. Chi ritarderà per la
detta epoca, perderà i diritti sopraccennati.
La spesa di bollattura ed attaccatura dei
Manifesti sarà a carico dei Committenti.
Non si riprendono copie invendute.
Non si accettano reclami per disguidi o
ritardi di ferrovie.
I pagamenti si potranno fare a rate, ed il
saldo totale sarà fatto non più tardi del 31
Dicembre.
A quei Signori che TANNO SCORSO non
hanno corrisposto in tempo debito coi pagamenti non sarà fatta nessuna spedizione,
come non inviano l'ammontare del prezzo
anticipato, oppure una sufficiente garanzia.
Le ordinazioni che non saranno uniformi
alle suddette condizioni non saranno considerate.
Per le commissioni alT ingrosso dirigersi
all’ agen te
FEDERIGO BASSI
Direttore della Tipografia Claudiana
Via MaiRa, 33
FIRENZE.
E. Malan Direeteur-Góraut.
Pignerol, Impr. Chiantore.