1
Année Huilième.
PRIX D'ABBONNBMEtiT PAR AN
Italie . . Ij . "3
Tous les.pays derUnioii
de poâEfi ... > ^
Amérique ... *9
On s Hbonne :
Pour rintèi'ieur chez MM. leH
pasteurs et les libraires de
Torre Pellice.
Pour VEiJûiériem'un Bureau d’Ad*
minisCratioD.
IS 41
43 Octobre 1832
Tlii ou phi&iKurs numéro** sépa
rés, demandés avant I« U
rape 10 eent cUacun
Annonees: oenimi«« par lipne.
I,es envi>i¡t d'arç/epl. se toni par
lettre re£^o»miïot>dee ou pÂt mandais sur le Bureau rie Perosa Argentana.
• our la RÊBACiTION adre^eei
ainsi : A la Uirec ion du Témoi«,
Pomaretto (Piner- lo) Italie,
l’our rADMINISTRATION adresserainsi ; A l'Administration du
Témoin, Pomaretto (Pinerolo)
Italio.
LE TE3I01N
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres témoins» Actes Ij 8.
Sî^'rVatïi îa vérité avec la charité, Ep. 1,15
^oxamalre
CommunicatioDS ofSciellas aai! Consistoires de l’Eglise vaudoise. ~ 13 Octobre,
— Les députations étrangères au Synode
de 1882, (suite e fin J. — Correspondance.
— L’Egypte. — Nouvelles relyj^^es,..^-Chronique vaudoise. — Revue politique.
—, Souscription.
GOlIHUHIGATIOPiS OFFICIELLES
m\ Consisloires de l’Eglise Vandoise
Chers et honorés frères^
Nous manquerions très gravement à un devoir sacré, si nous
négligions d’appeler votre attention la plus sérieuse et toute votre
sympathie chrétienne vers cette
portion si considérable de notre
chère patrie que désole depuis si
longtemps le fléau d’épouvantables
inondations.
C'est par dixaines de milliers
que se comptent déjà Les victimes
de ce désastre sans précédents,
et c’est à des sommes fabuleuses
que s’élèveront les pertes causées
par l’inondation des provinces vénitiennes.
. Ce que nous voulons vous dire,
chers frères, c'est qu’il y a 50
raille, qui sait? à l'heure où nous
traçons ces ligues, 100 mille peutêtre, de nos compatriotes, agriculteurs, manoeuvres, ouvriers,
échappés à grand’peine de leurs
habitations submergées, qui sont
sans abri pour l’hiver et dépourvus du plus strict nécessaire,
c’est-à-dire, de la nourriture et
du. vêtement Let cela à l’entrée
de la saison, rigoureuse là bas
autant qu’elle l’est dans nos montagnes.
Ils trouveront certainement des
abris provisoires ; mais d’où leur
viendra le pain? Il faut qu’il leur
eu arrive un peu de ces Vallées
et nous y comptons fermement.
Il ne sera pas dit que l’Evangile
stérilise les cœurs, ni que les
vaudois auront laissé échapper
cette douloureuse et grande occasion de prouver qu’ils se sentent
membres d’une même famille avec
tous les citoyens de la libre Italie.
Sans rien vouloir vous prescrire,
et en laissant à chaque Consistoire
pleine liberté d’agir selon qu’il
l’estimera plus expédiept,oomme
il importe de recueillir, sans retard, les don.s de la charité, nous
suggérerions de faire une collecte
dans nos temples les dimanches
22 et 29, le 45 devant être réservé
2
pour la collecte en faveur des vaudois de Brunissard. — Outre les
collectes au temple et les dons
en argent qui pourront encore
être remis aux Consistoires , et
que ceux-ci enverront à la Table,
il est bon que chacun sache que
les dons en nature, denrées, linge,
habillements, sont reçus avec reconnaissance pour nos frères de
la Vénitie et que, si on les envoie
à la Municipalité de Turin , celleci se charge de les transmettre.
Que Dieu revête les membres
de notre Eglise d’entrailles de
miséricorde et de tendre compassion envers leurs frères qui sont
sous l’épreuve, et qu’il daigne
leur épargner ses sévères visitations.
Veuillez apporter à l'accomplissement de ce mandat qui noms
vient du Seigneur, plus" encore
que de nous, la plus grande sollicitude et recevoir nos cordiales
salutations.
La Table.
13 Octobre
L'eur profonde pauvreté s'est répandue en richesses par leur prompte
libéralité. ii Coa. viu, 1-3.
L'avant dernier numéro du Témoin a publié un appel delà Table
en faveur de nos frères de Brunissard , douloureusement éprouvé.s par l'incendie qni a con.sumé
outre leurs habitations, une grande
partie de leurs hardes et des denrées qu’ils avaient^déjà récoltées.
Nous avons la ferme confiance que
les paroisses répondront à cet
appel, et que les vaudois des Vallées ne tendront pas une main
vide k leurs frères de l’église
d’Arvieux.
Aujourd’hui nous plaçons sous
leurs yeux une nouvelle et pressa/ite invitation à la libéralité chrétienne afin de venir en aide, non
plus à quelques familles seulement
et à un seul village, mais à des
dixaines de milliers de familles
de nos compatriotes victim'es d’épouvantables inondations, comme
de mémoire d’homme, jamais l’Italie n’en avait vu. Le fléau dure
encore et nul ne peut dire ni
quand il se retirera, ni s'il ne
s’aggravera pas encore, ni même
si notre Piémont sera épargné,
comme, par la bonté de Dieu, il
Ta été jusqu’ici. '
Connaissant à^fond et dejiuis
fort longtemps les circonstances
matérielles dans lesquelles vit la
population de ces vallées, aussi
bien que ses habitudes, bonnes
et mauvaises, ses instincts et ses
sentiments, généreux, ou égoïstes, nous entendons d’ici les exclamations du grand nombre et
les raisons alléguées par plusieurs
pour se dispenser d’accomplir ce
devoir chrétien. « Nous sommes
pauvres nous-mêmes ». Ceux qui
le sonfflrtr plus ne sont pas ceux
qui crient le plus fort. « L’année
est beaucoup moins bonne qu’on
ne l’espérait ».
Vous en avez vu de plus mauvaises et aucun de vous n’est mort
de faim. « Nous n’avons rien à
vendre et l’argent est extrêmement
rare chez nous ». C’est vrai peutêtre, moins cependant que vous
ne le- dites ; le travail d'une journée fait entrer au moins 50 à 75
centimes dans votre poche. C’est
peu, mais on ne demande rien de
plus, si vous ne pouvez donner
davantage. Voilà pour les indigent.s. Mais à côté d’eux, il y a
un nombre très respectable de
familles qui n'ont pas à mesurer,
d’un œil inquiet du lendemain,
le pain qu’elles donnent à leursenfants, quelquefois à leurs do-,
mestiques. Là aussi, il n’est malheureusement pas rare d’entendre
.exprimer cette plainte payenne:
« on ne cesse de nous demander ».
C’est une énorme exagération; car
3
.323
enfin on peut compter sur les
doigts d'une seule main les objets
pour lesquels votre assistance est
réclamée. ,
Mais sans raisonner et di.scuter
plus longuement avec vous, chers
frères vaudois, pauvres ou riches,
nous voulons vous rappeler les
très pui.ssants motifs qui doivent
vous contraindre, si vous vous
dites chrétiens, à exercer joyeusement la bienfaisance, en donnant
selon votre pouvoir, et même au
delà de votre pouvoir. Ces motifs
c’est St. Paul qui les indique dans
le passage que nous avons cité
ci-dessus et ailleurs dans ses épîtres ; sans parler de la déclaration
du Sauveur lui-même: qu'il y a
plus de bonheur à donner qu'à recevoir, — Conformément à cette
parole du maître, Paul déclare
(v, 1], que si les chrétiens de
Macédonie ont donné promptement, joyeusement et libéralement, pour venir en aide à leurs
frères de Judée, c’est là une grâce
que le Seigneur leur a faite. Vous
parlez sans doute de la gjràce de
Dieu lorsqu’il vous épargne les
épreuves, qu’il vo.us délivre des
dangers auxquels vous ôtes exposés , ou qu’il vous enrichit de ses
biens. Mais avez-vous déjà appris
à considérer comme une grâce nn
acte de générosité, ou bien un
sacrifice qu’il vous a donné la
pensée et les moyens d'accomplir?
Probablement non ; c'est pourquoi
nous .souhaitons de tout notre
cœur que, à cette double occasion qui vous en est offerte, vous
appreniez par votre propre expérience, que c’e.st une grâce du
Seigneur que de pouvoir donner,
et que l’on est réellement plus
heureux qu’en obtenant ce que
l’on d(frnande
St. Paul ajoute qulau sein môme
de leur grande épreuve d’affliction la joie, - des macédoniens a
été augmentée. Ils ont donné
joyeusement et bien loin de s’ap
pauvrir, ils se sont enrichis, de
cette joie de l'Rternel qui est la
force de l'enfant de Dieu.—Si
vous connaissez déjà la joie véritable, ayant savouré et goûté combien le Seigneur e.st doux, vous
devez eu être altéré en sorte que
pour*en jouir avec plus d’abondance, aucun sacrifice ne vous
paraisse trop grand. Donnez donc,
comme les macédoniens , et vôtre
joie' sera augmentée et « celui qui
donne la semence au semeur, vous
donnera aussi du pain à manger,
il multipliera votre semence et
augmentera les revenus de votre
justice » IX, 10.
Les DépiiUlioiis étrangères
au Synaiie de 1882
cFin)
M. Beluz délégué de la Fédération
internationale pour l’observation du
dimanche, entendu le jeudi soir:
« Je suis heureux de me trouver
pour la première fois au milieu de
vous. On s’y retrempe. La Fédération
3ue je .représente a eu plusieurs fois
éjà de vos délégués. Le Comité central m’a chargé de vous saluer cordialemenl. — On nous dit quelquefois: votre société est-elle nécessaire?
Vous partagez, dans vos Vallées, j’en
suis persuadé, l’opinion de ce fonctionnaire supérieur qui disait: si
votre société n’existail pas il faudrait
la créer. Le mal est trop grand pour
que les églises suffisent, à rites seules, pour le combattre. Elles ne peuvent s’occuper des pétitions à faire
Eour restreindre le travail dans les
urcaux de poste, du télégraphe,
dans les chemins de fer, usines, percements de tunnels etc. Une association internationale est donc indispensable. Nous travaillons à enlever les
cailldux du 'chemin afin de rendre
possible la marche au char de l’Evangile.
» Notre société est nécessaire pour
créer une littérature sur la question
4
-324
du dimanche et pour !a répandre.
Notre Bulletin se publie à 1-4000
exemplaires. Nous avons des traités
qui considèrent la question du dimanche aux points de vue hygiénique,
social et religieux et cela en diverses
langues. Nous aidons donc les églises
et nous venons leur dire de nous
aider II y a' beaucoup à faire sous
le rapport de la sanctificiuion du dimanche aux Vallées. Nous disons aux
pasteurs: aidez-nous en formant des
comités* spéciaux. Vos consistoires,
au reste, sont des comités pour la
sanctification du dimanche.
» Ceux pour lesquels nous travaillons sont reconnaissants. Us ont com
firis que leurs vrais défenseurs sont
es chrétiens. Des cartes de nouvelan, de buralistes, de chefs de gare,
d’employés des postes etc. nous le
prouvent. Nos enveloppes se répandent largement. Depuis deux ans nous
en avons vendu 250.000. Un seul facteur en a pris au moins 10.000 pour
les placer en dépôt. Notre action s’étend aussi sur les catholiques quand
même les préjugés contre le protestantisme soient grands. Nous avons
obtenu la coopération d’un conférencier catholique qui parcourt les
cathédrales. Il y a des chrétiens qui
nous prennent presque pour des juifs.
Nous ne voulons cependant pas d’un
dimanche légal et pharisaïque : l’homme n’est pas fait pour le sabbat. Mais
nous ne voulons pas davantage du
dimanche mondain, passé- dans la
dissipation. Le dimanche humanitaire
est insuffisant. Nous voulons avec
Ex. XX la sanctification du jour du
repos, mais aussi tout ce qu’il y a
dans la parole du Sauveur: le sabloat
a été fait pour l’homme. Je propose
que les pasteurs veuillent bien prêcher sur le dimanche une fois par
an, par exemple le premier dimanche
après Pâques ». (Applaui.)
M, le past. Nicot (Guilléstre):
« Je suis venu par plaisir sans mandat officiel. J’ai à remercier ceux qui
ont contribué pour le Rau de saint
Véran, Je vous recommande les incendiés de Brunissard. Je remercie
la Table pour l’envoi de M.i- P. Tron
colporteur évangéliste à Aiguilles.
Une église y est en formation. J’àiraerais que l’on pût y ouvrir une
école pour les enfants vaudois. C’est
la huitième fois que je viens à votre
Synode; mais je suis heureux d’être
venu à celui-ci. Une église ne peut
faire des progrès qu’en étant église
missionnaire ». (Applaud.)
M, le past. Brunei :
«Jamais peut-être nous n’avons été
plus unis nous protestants français,
qui sommes appelés vaudois français,
avec les vaudois de ce côté des Alpes.
Cet amour fraternel ne passera point.
Nos ennemis sont nombreux; demeurons unis. Le vœu que je forme c’est
3ue rien au monde ne nous sépare
e l’amour de Dieu en J. C. ». (Applaudissements).
Correapottbance
On nous écrit de Marseille :
Cher Monsieur le Directeur,
La sublime devise: «aimons-nous,
aidons-nous, » vient d’être mise une
fois de plus en pratique, par les Vaudois du Piémont résidants à Marseille.
Ceux-ci, touchés de plus en pluS'
du bienveillant intérêt que l’Eglise
Réformée de Marseille leur témoigne
sous tous les rapports, comprenant
que cette sympathie ne leur a jamais
tait défaut dans leurs moments de
détresse et d’infortune, se sont fait
un devoir de se grouper et de constituer une Union de bienfaisance des
Vaudois du Piémont à Marseille, en
faveur de l'infirmerie protestante de
cette ville.
Le but des initiateurs est de recueillir régulièrement, chaque semestre, parmi la colonie, une somme
destinée, tout d’abord, à l’infirmerie,
comme le titre ci-dessus l’indique.
Faible obole, sans doute, mais qui
prouvera, au moins, que la reconnaissance n’est pas éteinte dans nos
cœurs.
5
^325
En effet, vous n’ignorez pas M. le
Directeur, les secours empressés, les
soins dévoués que tes malades italiennes ont toujours reçu dans cette institution depuis sa fondation, qui date
de 1840; et qui a été reconnue établissement d’utilité publique par décret du 6 mars 1875.
L’infirmerie protestante de Marseille
pour être française et locale n’en a
pas moins un caractère essentiellement cosmopolite.
' L’espace serait trop restreint pour
vous entretenir, en détail, de cette
œuvre de charité.
Qu’il nous suffise' de dire que dans
l’espace de dix années sur 1200 étrangères malades recueillies, 600 étaient
vaudoises. Sans cette institution, nos
compatriotes auraient manqué des
soins les plus nécessaires, ou les auraient cherchés dans les hôpitaux où
domine hélas I l’influence du clergé
romain.
Combien de malades retournées
dans leurs foyers, qui ont emporté
le doux souvenir des bons soins dont
elles avaient été l’objet, de la part
des diaconesses, des dames patronesses ou des pasteurs de cette ville.
Aussi que l’Église Réformée de Marseille ne doute pas ,que les Vaudois
d’Italie, résidant ici, apprécient profondément tout ce qui se fait en leur
faveur, et qu’ils ne négligeront aucune occasion pour lui prouver leur
entière reconnaissance.
Agréez, etc. F. G.
L’
Dans un temps où l’attention du
monde est tournée vers l’Egypte, le
Témoin, écho des Vallées, peut bien
en dire aussi deux mots à ses lecteurs.
Quiconque a lu la Genèse et l’Exode,
sait que l’Egypte est un pays fort
célèbre dés la plus haute antiquité.
Abram y est descendu, Joseph y a
été esclave et y est devenu le Tsaphenath-Pahanéah, c’est-à-dire le révélateur des secrets et le salut du
monik. Les Israélites y ont éié dans
le plus dur esclavage et en ont été
délivrés par la force du Tout-Puissant.
Ce pays situé entre les rochers et
la mer Rouge à l’Orient, et les déserts de sable à l’Occident, offre une
terre salée et par conséquent stérile.
Mais le Nil qui descend du centre de
l’Afrique dans la Méditerranée en
rend très fertile le sol qu’il arrôse.
L’on y récolte du riz, du blé, du
maïs, de l’orge, du colon. Parmi les
arbres l’on voit des figuiers, des
pêchers, et sur tout des palmiers.
Nos arbres fruitiers comme pommiers
et poiriers, et même nos légumes n’y
réussissent guère.
Le climat est chaud, l’on sait qu’il
y a une saison d’hiver, pareequ’il y
pleut alors quelque peuj L’on y souffre
beaucoup des vents qui arrivent du
désert.
_ La population est composée de races
diverses. Les plus anciens habitants
sont ceux que l’on appelle fellahs et
coptes, puis viennent des arabes, des
turcs, lies européens de tout genre,
même des vaudois. Les deux principales villes sont Alexandrie et le
Caire. Quant à la première,,il faudrait plutôt dire qu’elle était, car
elle a été ruinée il y a peu de semaines. La seconde qui est tombée
entre les mains des anglais, compte
trois cent mille habitants.
Autrefois, il y avait des villes bien
Elus nombreuses et plus prospères.
es rois,puissants les enrichissaient
de monuments, mais ils avaient le
défaut de Nébucadnézar, un grand
orgueil; ils avaient l’audace de dire:
«mes fleuves sont à moi, et je me
les suis faits, » et ils s’adonnaient à
l’oppression et à la cruauté. Les pyramides sont encore debout pour le
démontrer. C’est maintenant et depuis
longtemps un pays de ruines. « Les
soutiens de l’Egypte, a écrit le prophète Ezéchiel, seront désolés parmi
les pays désolés, et ses villes seront
parmi les villes désertes ». Pour ne
citer qu’un exemple, l’ancienne Thèbes présente des ruines sur un circuit de vingt-sept milles. — L’Egypte
«sera le plus bas des royaumes et il
ne s’élèvera plus par dessus les na-
6
lions; je le diminuerai, afin qu’il ne
domine point sur les aulres nations ».
Je livrerai le pays entre les mains
des méchants. Je ravagerai le pays
et ce qu’il renferme, par la main des
étrangers, moi l’Elernel j’ai parlé,
«J’anéantirai les idoles... il n’y aura
plus de prince du pays d’Egypte ».
Voir Ezéchiel chap. 29, 30, 31, 32
Un incrédule de la fin du sièçle
passé, écrivait dans un petit ouvrage
sur l’Egypte les paroles suivantes ;
« tout ce que le voyageur voit et
entend lui rappelle qu’il est dans une
terre d’esclavage et de tyrannie ».
« On ne parle que de trouiàles civils,
que de misères publiques, que d’extorsions d’argent, que de bastonnades
et de meurtres ». Un savant historien
de notre siècle a écrit ceci: «En 340
avant Jésus-Christ, finit pour toujours
l’autorité des princes indigènes. Artaxercès Ochus rétablit la domination
des Perses, puis vint Alexandre, puis
le.s Ptolémées. Ceux-ci rendent pendant trois siècles. une grande prospérité à l’Egypte. Maisi depuis le moment où Auguste arrache l’Egypte à
Cléopâtre, ■ la vallée du Nil cesse d’avoir une vie propre et une existence
nationale... Quand Théodose (iv® siècle) fit fermer les temples de l’Egypte,
l’antique civilisation avait depuis plusieurs générations, rendu le dernier
soupir». En 641 arrivèrent les Sarrazins, en 1250 le.s Mamelouks, esclaves
achetés sui' les bords de la mer Caspienne, et qui régirent les destins
de l’Egypte jusqu’au commencement
de ce siècle, même depuis que les
Turcs s’en furent j'endus les maîtres,
en l’an 1517.
Les menaces écrites par les prophètes de l’Elernel se sont accomplies, et elles s’accomplissent encore
sous nos yeux. « Dieu juge le monde,
avec justice, et les peuples selon sa
fidéliié ».
Si les menaces se sont accomplies,
les promesses s’accomplii'ont aussi.
« L’Elernel se fera connaître à l’Egypte; et en ce jour-Ià l’Egypte con-'
naîtra l’Eternel, L’Eternel frappera,
donc les égyptiens; il les guérira'
après les avoir frappés, et ils retour
neront jusqu’à l’Eternel, lequel sera
fléchi par leurs prières, et les guérira». Esaïe chap. 19, v. 21, 22.
L’Egypte a été évangélisé dès les
temps apostoliques, elle a eu des
écoles ciiréüennes fort célèbres et
des martyrs. Des églises chrétiennes
sont parvenues jmsqu’à nous, mais
dans un état de profonde ignorance.— En 1825, cinq missionnaires furent
envoyés en Egypte. C’était messieurs
S. Gobât, Lieder, Théodore Millier,
W. Krusé, et Chr. Kugler. Les résultats ùirent petits, à cause du fanatisme musulman.
La principale mission en Egypte
est maintenant celle des presbytériens
d’Amérique, qui ont plus de vingt
agents à l’œuvre, et environ mille
communiants.
llouïïclUs reÜqieuscs
France. Veut-on savoir comment
certains Maires, dans ce pays républicain entendent la liberté de conscience cl le respect des lois? Qu’on
lise le fait suivant rapporté par le
Journal de Genève.
Le dimanche 24 septembre, au village des Fourgs sur la frontière suisse,
M.- H. Jacques pasteur aux Granges
Sle-Croix, appelé en cette qualité,
à assister à l’ensevelissement d’une
daine Bougnon , protestante , originaire de Ste-Croix et décédée aux
Fourgs, s’est vu par ordre du maire
interdire la parole et cela au mépris
de la loi. Cela se passait à l’entrée
du cimetière, au moment où M. Jacques lisait dans son Nouveau Testament quelques paroles de consolation
à la famille affligée ». Et cela, observe
une feuille française, à deux pas. du
village suisse de Ste-Croix dans le
cimetière du quel non seulement six
soldais français tombés dans la désastreuse guerre de 1870 ont trouvé
une honorable sépulture, mais où
« ceux aux quels on a défendu au
nom de la loi, de pénétrer dans un
cimetière français, ont érigé de leurs
7
.327.
deniers un monument à nos infortunés
compatriotes et ont gravé leurs noms
en lettres d’or».
Allemagne. Un des plus illustres
représentants de la tendance évangélique en Allemagne, M"' J. J. Herzog,
successivement professeur de théologie
historique, à Lausanne, à Halle et
à Erlangen vient,de mourir dans cette
dernière ville, à la suite d’une longue
maladie. D’entre les publications, sorties de sa plume ou auxquelles il
prit une très grande part, la plus
■ célèbre est la monumentale Emydopédie théologiqtie, dont le succès a
été si brillant. Pour ceux des pasteurs
de notre Eglise qui ont eu le privilège de l’avoir pour professeur, pendant son enseignement à Lausanne,
et qui savent tout ce que à côté d’une
vaste science, il y avait chez lui de
bonté et de tendre attachement pour
ses élèves, et avec quel paternel intérêt il les suivait encore dans leur
carrière respective, apprendront avec
une grande tristesse la nouvelle de
son déiogement, et demanderont à
Dieu de lui donner, pour le bien de
son Eglise, un successeur unissant à
la même science, la même foi et le
même zèle pour sa gloire.
Angleterre, La mission en plein air
offre à ses amis la statistique suivante
qui ne manque pas d'intérêt; elle
compte 611 membres avec 21 auxiliaires; elle a tenu 46 conférences,
fait visiter 81 « steeple-chases », 105
lieux de fête , 56 lieux de régates,
anniversaires etc. organisé 878 missions et services, distribué plus d’un
million de publications et de traités,
évangélisé 396 villes et villages dans
34 comtés, et reçu plus de 25.000
francs.
La Mission dite des Universités dans
le centre de l’Afrique, a trois centres
principaux d’action, Zanzibar, l’Usaml3ura et le district de Rovuma. L’ancien marché de Zanzibar où l’on vendait annuellement 30.000 esclaves, a
été transformé en maison de mission,
avec école et église. Elle emploie 34
missionnaires européens et 26 évangélistes indigènes.
(Le Christianisme),
Clironique ©aiiboiee
/
Florence. — Le 3 courant à 10
heures du matin a eu lieu la séance
d’ouverture de l’Ecole de Théologie.
Mf le prof. Geymonat a traité avec
une incontestable compétence et à
l’édiflcation d’un fort bel auditoire la
question toujours opportune de la
doctrine du Saint-Esprit, en rappelant
les deux tendances opposés d’Abelard
(le rationalisme, ou la libre pensée)
et de Saint Bernard (despotisme clérical). Gomme ce beau et bon travail
sera publié, nous nous abstenons
d’en parler aujourd’hui. — C’est sur
ce meme sujet que se sont ensuite
concentrées les exhortations et les
considérations présentées par quelques-uns des pasteurs présents: MM.
J. P. Pons, B. Pons, Th, Gay, Bennemann, Moreno.
Dans l’après midi et dans les deux
séances du lendemain, trois étudiants
on fait tout ou partie de leurs grands
examens (Fr, Rostan, D. Jourdan et
P. Lantaret) et .trois ont refait un
examen manqué en juin dernier
(A. Tron, T. Ghauvie et P. Pons).
Trois nouveaux élèves ont été introduits dans l’Ecole après avoir fait, au
Collège de La Tour, la neuvième
année préparatoire'ù la théologie.
PoMARET. — Douze nouveaux élèves
ont été introduits à l’Ecole Latine ,
seulement un de moins qu’au Collège
de La Tour.
La Conférence pastorale du Val
Saint Martin aura lieu à Pral le 23
courant et s’ouvrira à 9 heures du
matin. Le sujet à l’ordre du jour est:
Le Cuite de famille.
— La Commission d’Evangélisation de l’Eglise Vaudoise, à la suite du
dernier Synode, a fait'de nombreuses
permutations d’ouvriers, dont voici les
principales : M‘ Lissolo transféré de Ve-,
rona à Catania, M' E. Long de Rio-Marina à Verona, M J. Long de Pisa à
Rio-Marina, M' Quattrini de Brescia
à Livorno, M'' De Vita de Lucques à
Brescia, M'' Bosio de S. Bartolomeo
in Galdo à Turin, en qualité d’Evaq-
8
^338.
géliste adjoint; M'' Jahier, au même
titre de Brindisi à Naples, Ribetti
de Florence à Pise. Les deux ministres
récemment consacrés, MM. Rodio et
Buffa, ont été placés: le premier,
comme évangéliste à Rimini; le second, comme évangéliste adjoint à
Rome; et M''E. Jalla ci-devant évan
géliste à Venise, en vue surtout des
groupes épars dans le Frioul, a été
invite à se transporter, en cette même
qualité, à Treviso, comme localité
K lacée plus au centre de son charnp.
ieu veuille mettre sa bénédiction
sur ces changements et les faire concourir efficacement au progrès de son
Evangile dans la sphère de notre
Evangélisation!
I&eimc poUttquc
StaMie. - Le discours de Déprétis
est généralement jugé d’une manière
favorable par la presse italienne et
même par la presse étrangère, surtout celle de France et d’Angleterre.
L’on'aurait voulu des déclarations
plus explicites et plus positives sur la
politique étrangère. Mais si Déprétis
a contenté les français, les allemands
et les anglais et d’autres encore,
pourquoi ferions-nous .les difficiles
et ne nous associerons-nous pas ap
concert d’éloges que nous apportent
les journaux d’au delà les Alpes et
' d’au delà les mers ! — On Joue surtout notre premier ministre d’avoir
répudié toute solidarité avec les partis
extrêmes. Au fond, reconnaissons-le,
le chef du parti de la gauche a fait
au moins un demi tour à droite, et
s’est fort rapprochés des modérés.
On porte à 300 le nombre des convives du banquet de Stradella. Dans
ce nombre il y avait ' environ cent
ex-députés et plusieurs sénateurs.
Sa Majesté a par un décret signé
à Monza clos la session' de la Chamhrc
et convoqué les électeurs pour le 29
octobre courant.
Aussi l’àgitation électorale a-t-elle
commencé partout et même dans
notre quatrième collège de Turin,
qui comprend les trois anciens col
lèges du district de Pignerol, celui
de Vigon, de Pignerol et de Briqnéras.
— Les récentes pluies et la rupture
des digues maintiennent et étendent
l’inondation dans la Vénitie. Les souscriptions nombreuses et les dons considérables'ne répareront qu’une petite
partie des dommages et ne soulageront que quelques-unes des grandes
misères que le désastre a occasionnées.
Awtrictte. — L’agitation antisémitique a dégénéré à Presbourg en
une violente persécution contre les
juifs. La force armée a dû intervenir
pour les protéger et empêcher la
continuation des mauvais traitements
^ dont ils étaient les objets.
JEgy^te. — L’Angleterre se dispose a retirer de l’Egypte une partie
de son armée. Le contingent indien
est parti et quelques régiments sont
sur le point de rentrer dans leur
patrie. Cinq mille hommes seulement
resteront encore pour quelque temps
dans la vallée du Nil jusqu’à ce que
le Khédive ait réussi à organiser une
petite armée qui doit être au moins
de 12.000 hommes. Il parait donc
que le Gouvernement anglais né songe
nullement à s’annexer une partie
quelconque de ce pays.
■ SOÜSCRII'TION EN FAVEUIl
DES ISCBNlJIfiS „
iÎM village de lîrwnissard fAnieuxJ
Collecte au Temple de Pignerol francs
15,35.
DANS Ll-THS, VAJ.LBES
par
Il O n r* 1 A r 11 a U. d.
i'ris fr. 1,60
Eunbst Robbht, Géranl elÀdminüiniCenr
Figûerol, lmp. ChiaoLore el Mascarelli.