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le chev. B. Léger, pasteur
. Cinq ;raritep«MiâiSSTS9.'
N. IO
L'ÉCHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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• 5,— 3,—
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commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées.
(Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE : La Prédication de la Croix —
Notre Culte raisonnable — ^ Dr. J.
Gordon Gray — Nos bonnes vieilles habitudes — Deux bons opuscules Chronique vaudoise — Nouvelles religieuses
— Chronique vaudoise.
La Préilicatioa de la Creii.
II.
Jésus, au moment de Sa crucifixion, a
pensé à Ses bourreaux, et II a prié pour éux ;
ensuite. Il a sauvé l’âme du malfaiteur repentant ; enfin, Il a fait du bien à sa pauvre
mère et « au disciple qu’il aimait », en versant sur ces cœurs transpercés par la plus
grande douleur le baume consolateur qui
devait bientôt réconforter le cœur de tous
Ses disciples. Ce n’est que maintenant qu’il
pense à Lui-même, aux souffrances qui le
torturent !
I. - «Eli, Eli, lama sabachtani? (Matth.
XXVII, 46). C’est le cri le plus déchirant,
expression de l’angoisse la plus profonde,
qui ait jamais retenti sur cette terre de
péché et de douleur.
L’amour réciproque de Dieu le Père et
de Son Fils unique est pour nous un mystère: qui pourrait sonder ce profond océan?
Mais c’est aussi un mystère que l’océan des
souffrances que l’amour de Jésus lui a fait
subir pour notre salut. Aussi ne pouvonsnous pas la comprendre dans toute sa grandeur angoissante cette parole avec laquelle*
Jésus exprime Sa douleur, provenant du
fait que ses relations avec Son Père ont été
pour l’instant brisées. Le Sauveur ne dit
pas: «Mon Père...», mais: «Mon Dieu...».
Et ce n’est pas une requête du secours divin,
mais c’est la constatation douloureuse que
le secours divin lui a manqué ; « Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? ».
La carrière terrestre de Jésus a toujours
été parsemée d’épines; mais jusqu’ici l’amour de Son Père l’accompagnait. Oh, certes, Ses souffrances étaient bien cruelles,
lorsque Son cœur débordant d’amour rencontrait l’indifférence, le mépris, la dureté
de cœur, l’ingratitude, l’infidélité, l’obstination des pauvres pécheurs qui refusaient
la vie éternelle, et poursuivaient leur marche insensée sur la route de la perdition.
Oh que d’écueils contre lesquels se brisaient
les plus tendres appels de Son amour divin !
Et Jésus qui aurait voulu serrer toute l’humanité sur Son cœur... Oh quelles terribles
souffrances !
Mais, au sein de la lutte, Il levait les yeux,
et le regard du Père le soutenait. Et le soir,
quand II se retirait dans le silence de la nature, Il se retrempait dans ces prières ferventes qui n’étaient autre chose qu’une
. communion plus intime, plus profonde avec
son Père, loin des amertumes et des misères
morales de ce pauvre monde. Même dans
l’agonie du Gethsémané, Dieu a répondu à
Ses prières, en lui envoyant un ange pour
le fortifier. — Mais maintenant la face de
Son Père est voilée !
Nous savons que plus une âme est belle,
pure et sainte et plus elle souffre de l’éloignement de son Dieu. Quelle souffrance,
donc, et quelle angoisse dans ce cri: « Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? ».
~ « Pourquoi m’as-tu abandonné? ». —
A cette demande, c’est nous qui devons répondre, par le sentiment de notre péché et
par la foi dans l’expiation que Jésus a accomplie. La sympathie que nous éprouvons
pour ceux qui souffrent devient plus réelle
et profonde si elle est accompagnée de deux
éléments qui la transforment en vraie souffrance. Tout d’abord, plus nous aimons une ,
personne, et plus ses souffrances nous font
de la peine; mais, surtout, ce qui transforme
notre sympathie dans une douleur intense,
c’est le fait d’avoir été nous-mêmes la cause
des souffrances qui ont frappé cette personne que nous aimons. Or, ces deux éléments, nous devons en faire l’application à
nous-mêmes. A mesure que notre vie chrétienne se développera, notre amour pour le
Sauveur deviendra plus intense; notre douleur à cause de Ses souffrances nous trouvera
toujours plus sensibles, et cette douleur de-^
viendra pour nous toujours plus salutaire,
en produisant des fruits d’humiliation, de
foi, d’amour, de consécration.
Ne l’oublions jamais: ce sont nos péchés
qui ont voilé la face du Dieu trois fois saint
à cette heure solennelle; et c’est afin de
pouvoir nous réconcilier avec Dieu et nous
mettre en mesure de pouvoir l’appeler «Notre Père», que Jésus s’est placé — sur la
Croix — dans la condition angoissante de
ne plus pouvoir appeler Dieu « Son Père ».
S’il a été abandonné par Dieu, Il a été
abandonné pour nous !
II. - « J’ai soif 11, s’écrie ensuite le Sauveur (Jean xix, 28). Aux souffrances morales s’ajoutent celles physiques. Sa chair
transpercée, le front blessé par les épines...,
une prière dévorante... Et Jésus s’écrie:
«J’ai soif». — Cette parole si courte mais
qui résume tant de souffrances, ne trouverait-elle pas un écho dans nos cœurs? Souvenons-nous, de cette parole, quand nous
souffrons, nous qui sommes pécheurs, tandis
que Jésus était le Juste; et que de souvenir
nous empêche de murmurer.
Mais une autre pensée se présente à notre
esprit: Si nous avions été présents, avec
quel empressement, et avec quel amour,
n’est-il pas vrai, nous aurions répondu à
cette requête du Roi de l’Univers qui s’était
soumis à de telles douleurs, et cela pour nous
sauver ! Eh bien, Jésus souffre aujourd’hui
encore, et — dans un certain sens — Il
meurt encore. Ne redescendons pas du Calvaire, pour retourner en bas, dans la plaine
où nous attend une grande mission, ne redescendons pas sans avoir médité cette autre parole du Sauveur: «J’ai eu soif, et vous
m’avez donné à boire... Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces
choses à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous les avez faites » (Jean
XXV, ^5, 40). J- Bebtinatti.
NotPB GiiItE pai^onnablB.
(Extrait d’un article de A. G. dans le « Bulletin de la Mission Romande», hl 405)
« Je vous exhorte donc, fteres,
par les compassions de Dieu, à
offrir vos corps comme un sacrifice vivetnt, saint, agréable a Dieu,
ce qui est de votre part un culte
raisonnable ». (Rom. xii, i).
Le monde passe par une crise intense,
d’où tous les chiffres qui constituent la situation économique doivent sortir majorés;
majoration des recettes aussi bien que des
dépenses. En ce qui concerne les œuvres religieuses, la majoration des dépenses nous a
atteints fatalement par le simple concours
des faits brutaux, tandis que la majoration
des recettes ne peut provenir que de la libre
décision des chrétiens d’augmenter leurs
contributions... Ce qu’il faut pour que l’œuvre de Dieu s’accomplisse, c’est que chacun
de ses enfants fasse monter vers lui son culte
raisonnable, c’est à dire lui offre son corps
en sacrifice vivant. Alors les administrateurs des œuvres chrétiennes n’auront plus
à promener autour d’eux des regards inquiets.
Le culte raisonnable, ce ne sont pas seulement des paroles, des cantiques, des prières (c’en est pourtant une partie importante),
c’est l’offrande sans réserve de notre corps,
c’est à dire de notre instrument d’action,
•
de l’organe par lequel notre âme entre en
contact avec le monde matériel. L’un, le
missionnaire, le pasteur, l’évangéliste, sera
appelé à consacrer à l’œuvre de Dieu toutes
ses forces physiques, toutes ses facultés, toutes ses capacités; l’autre. Industriel, l’ouvrier, l’agriculteur, le banquier, le commerçant, l’homme à profession libérale, seraappelé à lui consacrer la portion du produit de
son travail dont il n’a pas besoin pour vivre,
et cette offrande contribuera à ennoblir et à
sanctifier toute sa vie, en donnant à son activité un but supérieur. Cette notion vraie
du culte raisonnable donnera le coup de
mort au cléricalisme. Il n’y aura plus deux
classes d’hommes, les uns travaillant poulie ciel, les autres pour la terre; mais tous
travailleront également à l’établissement du
royaume de Dieu sur la terre. Quelle sqüdarité admirable dans ce travail collectif
au service de Dieu: les uns appelés à travailler pour Di'eu sans rien gagner, les autres
à gagner par leur travail, pour faire vivre
les premiers.
11 faut que cette notion de la libéralité,
qui a été jusqu’ici celle d’une élite parmi les
chrétiens, se généralise; il faut que tous arrivent à comprendre que c’est pour eux un
devoir et un privilège de prélever ime part
fixe de leurs revenus et du produit de leuxtravail pour l’œuvre de Dieu. Et si la libéralité doit se généraliser, elle doit aussi se
démocratiser. Trop souvent jusqu’ici, on
s’est contenté d’une modeste contribution
en faveur des œuvres chrétiennes et on a
regardé à ceux qui possèdent des capitaux
pour faire le gros effort. Aujourd’hui, un
vent d’égalité souffle sur le monde; les rentes baissent, le produit du travail augmente,
et nous avons le droit d’attendre nos ressources encore plus des diverses catégories
de travailleurs que de ceux qu’on est convenu d’appeler les rentiers, et que tout aujourd’hui contribue à appauvrir. Pourquoi
ne consacrerait-on pas aux œuvres chrétiennes soit ses heures de loisir, soit le produit d’un nombre fixe d’heures de travail?
Nous savons des personnes qui consacrent
à la Mission une heure par jour. Un groupe
missionnaire, dans une Union Chrétienne
nombreuse, a lancé un appel demandant
aux unionistes de donner à la Mission com
me minimum le produit d’une heure de travail par mois. Nos listes de dons portent
quelquefois des mentions que nous voudrions
voir se généraliser: produit d’ime ruche,
fleurs d’un jardin, vente d’un veau, prémices de nos arbres, etc. La coutume de prélever la dîme sur des ressources soüvent modestes nous paraît aussi gagner du terrain.
Tout cela est fort encourageant, et nous en
avons grand besoin dans le temps actuel.
Dans cet ordre d’idées, qu’il noxis soit
permis de recommander d’une façon spéciale les ventes en faveur des Missions. C’est
l’une des meilleures occasions de mettre en
pratique les principes énoncés ci-dessus.
Combien d’heures de travail pour la Mission représentent la confection des objets
et l’organisation de la vente? Combien de
personnes, aux ressources limitées, peuvent
ainsi donner leur travail, consacrer leurs
forces à Dieu, tripler et quadrupler la petite somme qu’il leur est possible de prélever
sur leurs revenus et sur leurs gains ! En ce
temps où les objets manufacturés atteignent
des prix si élevés, les ventes en faveur des
Missions ont un succès assuré.
Mais ce travail matériel doit être fait dans
un esprit de consécration au service de Dieu ;
notre culte raisonnable, c’est d’offrir nos
corps en sacrifice vivant, saint, agréable à
Dieu,.
Le Doctenr J. GORDON GRAY,
le pasteur bien connu de l’Eglise Presbytérienne de Rome, nous a laissés pour la Patrie
Céleste, le soir du 2 courant, dans sa 80.me
année, après 53 ans de travail pastoral accompli presque entièrement en Italie. C’est
une violente pneumonie qui l’a emporté.
Son ensevelissement a eu lieu Samedi 6
courant, au cimetière du Testaccio.
Le docteur Gray était iié à Aberdeen, en
1840, et .fit ses études en Ecosse. Du 18621865 B travailla comme candidat à Livourne,
sous la direction intelligente et pleine de zèle
du docteur Stewart, le grand ami et bienfaiteur de l’Eglise Vaudoise. En 1865 il était
consacré pasteur en Ecosse et quelques
temps après on l’appelait à diriger l’Eglise
Presbytérienne de Naples, où il accomplit un
travail béni, non seulement au sein de la
2
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colonie anglaise, mais aussi parmi les marins
anglais qui s’arrêtaient de temps en temps
dans ce port.
En i88i la Congrégation presb5dérienne
de Rome l’appelait comme son conducteur;
il consacra à cette Congrégation ses dernières 39 années en l’édifiant et l’instruisant
avec ses prédications nourries de doctrine
biblique et d’histoire et avec ses conférences
sur les magnifiques monuments de Rome.
Nous comprenons le deuil qui frappe cette
Eglise, â laquelle il a consacré tous ses dons
et nous sympathisons avec eUe.
Le docteur Gray aimait l’Italie et travailla de toutes ses forces à l’œuvre de l’Evangélisation. Il obtint que la Société Biblique d'Ecosse le nommât son âge«/ pour l’œuvre en Italie et montra beaucoup de bon
sens et d’esprit pratique dans son travail.
Il ne limita pas l’œuvre des colportéUrs à la'
vente des Bibles, mais demanda à la Société
d’autoriser les colporteurs à vendre aussi
des opuscules et des almanachs afin que,
par leur moyen, le public apprît à apprécier
les SS. Ecritures.
En 1880 le docteur Gray demandait à la
Société des Publications Evangéliques de lui
fournir ces opuscules et depuis lors il fut
un membre fidèle de cette vieille et toujours
utile Société.
En 1891, le docteur Gray devenait le trésorier du Comité National des Ecoles du Dûmanche. Et l’on peut bien dire que pendant
sa longue vie il participa à tous les efforts
ayant pour but l’avancement de la cause
évangélique en Italie. C’est ainsi qu’il s’intéressa à la Société Fides et Amor, à la préparation d’une Histoire Vaudoise illustrée,
au Congrès évangélique qui doit se tenir l’automne prochain et à notre Eglise Vaudoise
dont il fut un des meilleurs et des plus généreux amis.
Nous exprimons à sa chère sœur, qui fut
sa compagne affectionnée pendant toute sa
vie, aux autres membres de sa famille, à
sa Congrégation et à ses Colporteurs Bibliques, notre profonde sympathie.
Ed. J alla.
Le docteur Gray voulut encore participer à
notre avant-dernier Synode et exprima d'une
manière émue tout le bien qu'il en reçut.
Il aimait l'Eglise Vaudoise autant que sa
propre Eglise et nous le démontra maintes fois.
Sa mémoire sera en bénédiction parmi nous;
son nom est inscrit dans nos cœurs !
Nos bonnes vieilles habitudes!
Elles s’en vont, malheureusement. Voici
ce que nous racontent d’une de ces habitudes
nos vieillards du Val St-Martin.
C’est un jour de noces. L’époux bien endimanché, une fleur à la boutonnière (sauf
dans les mois d’hiver), part de son village,
accompagné de ses amis. Le col de sa chemise n’a jamais été aussi blanc, ses guêtres
n’oiit jamais été boutonnés avec autant de
soin ! Il ne se contente pas d’une modeste
jacquette comme les époux de nos jours, il
a sa brave redingote (qui ressemble à celles
que nos femmes de la montagne trouvent
encore de temps en temps au fond d’une
armoire et qui ont appartenn à quelque arrière-grand-père). Et son chapeau ! Presqtle
aussi beau que celui d’un banquier anglais !
Ils s’acheminent. Quelques observations
sur le temps, les personnes qui viendront à
la noce, les... amies de l’épouse et les voilà
arrivés à la maison de la jeune fille. Le monde
n’est pas encore venu; on voit seulement
poindre aux fenêtres et aux coins des ruelles du village, des têtes de femmes très curieuses qui observent la scène. Ah ! c’est
que le moment est d’une importance !...
L’époux est tout intimidé; mais ce n’est
pas lui qui ihonte le premier l’escalier de
pierre qui conduit à la « maison » ; son ami
le précédé. Il arrive à la porte, i'i frappe. Le
père de l’épouse vient lui ouvrir.
«Ah, bonjour, bonjour. Quel, bon vent
vous amène? Asseyez-vous s’il vous plaît,
ne faites pas de compliments ».
Puis il va à la cave prendre une bouteille.
Né t’épouvante pas, lecteur, ce n’est que du
vin de Poumeifré ou de Riccapanso, pas besoin d’en dire davantage. Et la conversation
commence:
« Nous sommes au beau, n’est-ce pas? ».
« Oui, le Col du Pis est libre de nuages ;
c’est toujours un bon signe».
« Et un signe sûr. Je me rappelle une fois,
il y a de ça bien 40 ans (mon frère Jean
n’était pas encore allé, faire le soldat), il
avait plu pendant vingt jours... ». Nous ne
rapportons pas toute l’histoire, elle est un
peu longue !
Un quart d’heure passe, vingt minutes,
et nous ne sommes pas encoré arrivés au
sujet. Il' y a du monde qui se plaint que
les éxordes des pasteurs sont parfois un peu
longs, mais que dire de ceux de nos montagnards?
Enfin, ça y est. L’ami de l’époux, tandis
que ce dernier agite fièvreusement son chapeau dans ses mains, se tourne vers le père
de l’épouse. « Je voudrais vous parler d’une
chose. Vous connaissez bien mon ami (Jacques ou Barthélemi) ici présent, brave garçon, travailleur, respecté dans la Commune,
ne boit pas, fidèle à son église ».
« Ah, certes que je le connais, répond le
père, et j’ai connu son père avant lui. Nous
avons toujours été amis. Je me rappelle... ».
Pas besoin de raconter .toute l’histoire, il
s’agit de certains détails concernant ime
vente de moutons à la foire de la Pérouse.
« Bien, reprend l’ami, nous sommes venus
voir si vous consentiriez à lui donner votre
fille en mariage ».
Le père a l’air tout étonné. Il réfléchit, il
passe la main autour du menton.
« Une fille ! ça remplit bien la maison, et
la maison est bien vide quand elle s’en va ».
« C’est vrai, reprend l’ami, mais pensez à
leur bonheur, ils s’aiment ».
«Qui, oui, je comprends, soupire le père;
eh bien, puisque vous vous aimez, que Dieu
vous bénisse et vous garde ».
Ils se lèvent solennellement, se serrent la
mam. Dans une heure ils seront sur le chemin (3e l’église, à la tête d’un cortège d’hommes endimanchés et de bonnes coiffes !
Cette habitude s’en va. Notre siècle agité
et nerveux ne supporte plus les tranquilles
conversations et les formes cérémonieuses
et nobles que nos pères aimaient. Il ne faut
pas croire toutefois qu’il n’y eut des gens
nerveux et impatients même dans les siècles
passés. J’ai une histoire à vous raconter à
cet égard et je demande pardon à son protagoniste s’il est encore en vie. Il était « ami »
de l’époux et avec lui se présenta au père
de l’épouse. Au commencement, tout alla
bien; ce dernier alla prendre la bouteille,
après les avoir fait asseoir. Puis tout à coup,
tandis que l’on s’attendait à l’observation
obligatoire sur le temps et sur la direction
des nuages, etc., voilà l’ami qui part:
« Nous sommes venus pour vous demander la main de votre fille pour mon ami ici
présent. Vous le connaissez,* pas besoin que
je vous en parle. Et s'ou voulè nous la dounâ
diséou vite ! ».
Le malheureux ! Est-ce que l’on va avec
cette vitesse à la montagne. S’il avait été
à New-York nons dirions qu’il avait appris
là-bas à marcher de ce train, mais il n’était
jamais sorti de son village.
Heureusement que le père de l’épouse
était un esprit moderne qui aurait compris
notre siècle de l’électricité et des grands express. Il répondit tout simplement: Oui. et
la noce eut lieu sans inconvénients.
E visser felici e contenti
E a noi si allegano i denti.
J’ai raconté la mienne. Cher lecteur, si
vous connaissez quelque autre habitude qui
disparaît, dépêchez-vous de nous la raconter
à votre tour. L'ex-ardito.
DEUX BONS OPUSCULES.
La Commission Vaudoise des Publications
travaille. Elle vient de publier deux opuscules que nous recommandons chaudement
à nos lecteurs.
Le premier a été écrit par M. le pasteur
Ugo Janni et s’intitule: Il Culto Cristiano
rivendicato contro la degenerazione romana.
C’est un traité de polémique (150 pages),
très moderne et très claire ; il nous fait voir
, d’une manière admirable quelles sont les
différences entre l’église catholique et le
protestantisme en ce qui a trait à l’idée du
culte que nous devons rendre à Dieu.
Le second opuscule nous parle de La nostra Facoltà di Teologia de Florence et est
dû à la piume bien connue du prof. Luzzi.
C’est le discours qu’il prononça à l’ouverture
des cours de notre Faculté au mois d’Octobre dernier; il mérite des milliers de lecteurs.
Le prix du premier opuscule est de L. i
franco en Italie; le prix du second est de
L. 0,50 franco en Italie. Pour l’étranger,
respectivement L. 1,30 et L. 0,65.
S’adresser à la « Libreria della Litce » Torre Pellice.
CHRONIQUE VAUDOISE.
Angrogne. Samedi dernier un nombreux
public remplissait l’école de St-Laurent pour
assister à une soirée récréative organisée
par quelques membres de l’Union Chrétienne
de La Tour, qui nous ont aimablement offert de répéter au profit de la « Lapide ai
caduti di Angrogna » la soirée du 17 Février
• donnée dans l’Aula Magna du Collège. L’intéressant programme, augmenté de quelques monologues et d’une farce, captiva
pendant quatre heures l’attention du public,
qui ne marchanda pas ses applaudissements
aux artistes ! La Chorale d’Angrogne, dans
les intervalles, chanta trois chœurs, aussi
vivement applaudis. Ajoutons que, malgré
l’étroitesse du local, la recette a été bonne,
puisque nous avons pu encaisser la somme
nette de L. 100.
Nous remercions encore bien sincèrement
les deux demoiselles et les jeunes gens de
La Tour, qui ont bien voulu nous proem-er
cette agréable soirée.
Envers-Pinachc. Les familles delà bourgade de la Fayole et plusieurs autres de la
Commune envoient, par le moyen de l'Echo,
les meilleurs souhaits, avec l’expression de
leur durable reconnaissance, à la jeune maîtresse M.lle Caterina Bonifacio, qui après
avoir tenu l’école avec beaucoup d’abnégation pendant plusieurs années, a accepté
une bonne place dans la province d’Alexandrie, pour être plus rapprochée de sa propre
famille.
»
La Tour. Vendredi dernier nous
avons eu la sépulture de M.me Marguerite
Eynard du quartier des Simounds, décédée
à Tâge de 50 ans. Notre sympathie à la famille affligée.
— Dimanche soir, malgré le temps horrible, un bon nombre de personnes assistaient
dans l’école de Ste-Marguerite à la conférence d’histoire vaudoise donnée par M. le
prof. A. Jalla. Son sujet était: De la Restauration au 1848.
— L’Union Chrétienne des Jeunes Gens
a inaugnré dans ses locaux une Salle de lecture qui est ouverte à tout le monde. Qn y
trouve bon nombre de journaux politiques
et religieux. Il y a en outre une bibliothèque
dont on peut lire les livres même à la maison. La Salle est ouverte chaque soir de 8 à
10 heures.
Perricr-Maneillc.. Le Consistoire de
Perrier-Maneille remercie la Colonie Vau• doise de Genève qui luí a fait parvenir, par
le moyen de M.r le pasteur Frédéric Balmas,
frs. 300, pour acheter une jambe articulée
à Alexandre Poët des Grangettes.
Ces chers frèrçs ont voulu démontrer leur
attachement à leurs Vallées d’une manière
tangible, en secourant un de leurs malheureux coreligionnaires dans le besoin, aussi
ont-ils toute sa reconnaissance.
— Jeudi, 4 courant, à 2 heures, un
nombre imposant de personnes, venues de
toute la vallée, s’assemblait sur la place du
Perrier pour attendre les dépouilles mortelles du comm. Jean Henri Poët, décédé à
Pignerol le 2 Mars. Un long cortège les accompagna ensuite, jusqu’à St-Martin, où
elles furent déposées dans le vieux cimetière ensoleillé. Une allocution du pasteur,
M. Henri Tron, rappela au nombreux auditoire combien M. Poët, qui s’est toujours
fait gloire d’être Vaudois, a su se dépenser
pour le bien de ses Vallées et combien il est
nécessaire que les jeunes gens sachent, en
suivant leurs traces bénies, prendre la place
de nos vieillards qui s’en vont.
— Nous avons dû, prendre bien sonvent, ces derniers temps, le chemin du cimetière. Le 6 courant, c’était pour y accompagner les dépouilles de François Ferrerò,
du Saret de Faët, succombé après quelques
jours de cruelles souffrances.
C’est bien triste de quitter la vie à 48
ans seulement et de laisser, après soi, cinq
enfants encore en bas âge, mais notre frère
a su accepter la séparation avec calme et
confiance en Dieu.
Sa veuve, M.me Madeleine Peyrot, désire,
par le, moyen de l'Echo, remercier tous ceux
qui, dans son épreuve, l’ont aidée et lui ont
témoigné leur précieuse sympathie, ainsi
que les nombreuses personnes qui ont voulu
accompagner son cher mari au champ du
repos.
Pignerol. Jeudi 4 courant ont eu
lieu les obsèques du comm. avocat Jean-Henri
Poët; Dieu l’a rappelé à Lui à l’âge avancé
de 86 ans et sans grandes souffrances, bien
qu’après plusieurs années d’infirmité.
C’est M. le pasteur émérite H. Tron qui
a présidé le culte a la maison ; au temple
ont parlé, outre MM. les pasteurs L. Marauda et Henri Pascal, plusieurs orateurs.
Le Pasteur de la paroisse et l’ancien Pasteur de cette Eglise ont adressé au nombreux
public les consolations et les exhortations
de l’Evangile de vie; après quoi l’hon. Bouvier, en sa qualité d’ami et de représentant
de la Province, a rappelé comment l’avocat
Poët avait été pendant plus de 50 ans membre actif et consciencieux du Conseil provincial; le comm. ing. Bosio, syndic de Pignerol, le prof. De Antonio, vice-« preside »
de l’Institut Technique, l’avocat chev. J. E.
Peyrot ont ensuite parlé au nom des différentes institutions qu’ils représentent.
Aux condoléances qui ont été esprimées,
nous ajoutons ici les nôtres, en demandant
à Dieu de soutenir les nombreux parents et,
d’une façon particulière, la sœur M.lle l’avo, cat Lydie Poët, que la maladie retient actuellement encore chez elle, et la nièce M.lle
Anna Rostan, qui a entouré de ses soins
assidus et affectueusement dévoués celui
qu’elle a aimé comme un père.
Pomarct. M. Ferdinand Ribet, fils de
l’ancien des Faures, Jean Jacques, s’est marié le 6 Mars au temple avec M.lle Madeleine
Marguerite Bernard de Pierre.
— La Société de couture était au complet
le 3 Mars pour fêter le retour en bonne santé
de M.lle Alphonsine Grill, qui s’est dévouée
pendant plusieurs années à la charge quelquefois très lourde de présidente. M.me
Adèle Gartou,, qui a succédé à la direction
depuis l’automne passé, a offert à M.lle Grill
un magnifique souvenir auquel ont contri
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,bué toutes les dames qui se réjouissent de
pouvoir de nouveau compter sur elle.
— Les décès de la semaine sont les
suivants: Jean Ribet des Bouchards, enseveli le 5; Gustave Bleynat, de 7 ans, fils
de Jean, chef-ouvrier de la Fabrique Seterosa, enseveli le 4 à La Pérouse ; et Jean David Tron, de Rodoret, enseveli le 6 Mars.
Prarastin. (/• B.). Notre Paroisse a célébré elle aussi avec joie la fête du 17 Février. La veille, de nombreux falos aux dimensions imposantes égayaient les hauteurs.
Le matin un long cortège se rendit au temple, la Chorale de la Jeunesse en tête, et ensuite les enfants de toutes nos écoles, avec
les bannières déployées. Manquaient à l’appel les enfants de Rocheplate, qui pourtant
eurent eux aussi leur fête à la même heure,
dans notre vieux temple, sous la direction
de M.r Pierre Tron. Quant au temple de StBarthélemy, il se remplit d’une façon réjouissante. Après un culte d’actions de grâces et
une allocution du Pasteur, nous eûmes le
plaisir d’entendre un bon nombre de récitations intercalées de chants. La Chorale,
sous l’habile direction de M.r J ahier, contribua à la réussite de la fête.
Le dernier numéro du programme fut,
probablement, le plus intéressant pour nos
chers enfants qui reçurent avec joie l’opuscule et les friandises traditionnelles.
A midi, un bon nombre de paroissiens et
de paroissiennes re réunirent pour une agape
fraternelle organisée par le Consistoire.
— Notre jeunesse, animée de bonne volonté et d’entrain, a donné et répété une
représentation de bienfaisance qui a fort
bien réussi. Le programme riche et varié a
été fort goûté par le public qui, à trois reprises, a bondé notre grande école. Nous ne
faisons pas de noms, mais nous tenons à
remercier indistinctement tous nos jeunes
gens et nos jeunes filles qui ont fait dç leur
mieux. Nous nous réjouissons à la pensée
que bientôt ils remettront la main à l’œuvre,
toujours dans un noble but.
— Les conférences d’histoire vaudoise
ont continué à être fréquentées d’une façon
réjouissante, ainsi que les réunions dans les
écoles de quartier.
— La note douloureuse s’est aussi
faite sentir. Outre le départ de deux enfants,
nous avons dû enregistrer, en Février, le
décès de Paul Roman de Cavoret et du vieux
Daniel Constantin ^ de St-Barthélemy. —
Amélie F or nerón de Faré nous quittait à
l’âge de 22 ans. C’était un membre actif de
notre Union Chrétienne, qui a pris une large
part, ainsi que toute la population, au deuil
qui a frappé cette famille, laquelle nous
charge d’exprimer sa reconnaissance. Enfin,
notre chère catéchumène Giulia Gay de Pocapaglia (14 ans). Son père, Henri, est mort
subitement trois jours après sa fille !
Que le Seigneur console et bénisse ces
cœurs si affligés.
Rome. Nous apprenons avec plaisir que
notre ami le docteur Robert Prochet a été
nommé commandeur de la couronne d’Italie.
Cette distinction lui a été conférée pour le
travail prêté pendant les 4 années de guerre
comme vice-président du Comité d’organisation civile de Rome. — Nos plus cordiales
félicitations.
— La Table Vaudoise s’est réunie la semaine passée à Rome.
Saint—Jean. Une série de conférences très
appréciées sur les périodes plus saillantes de
notre Histoire Vaudoise, a été initiée le 29
du mois dernier dans notre Salle Albarin, le
Dimanche soir à 8 h. La première a été donnée par M. le prof. Attilio Jalla sur le 16.me
siècle. La deuxième, ce Dimanche dernier
par M. le pasteur Davide Bosio sur les événements tragiques du 1655 et du 1686,
l’Exil. La prochaine sera tenue. Dieu voulant, par notre historien M. le prof. Jean
Jalla qui, le Dimanche 14 courant, nous parlera de la Glorieuse Rentrée.
L’intérêt palpitant avec lequel furent suivies ces deux premières splendides conférences, nous laissent espérer que celles qui
suivront, jusqu’au 28 de ce mois, seront
fréquentées par un public toujours plus
uomlireux. Nous adressons à nos distingués
et dévoués conférenciers l’expression de notre
plus vive reconnaissance : l’effet de leurs vibrantes évocations ne manquera pas d’être
des plus bienfaisants.
. — Nous sommes heureux d’apprendre
que M. Jean Bonnet, nouveau propriétaire
de la Librairie-Papeterie des Ayrals, a initié
un. dépôt de Bibles, livres et journaux religieux. Nous sommes sûrs que nos frères de
St-Jean sauront en profiter.
Paris. Le Dimanche 22 Février, dans la
salle du i.r étage de l’église Saint-Marcel (2,
rue Pierre-Nicole), une cinquantaine de personnes originaires des Vallées du Piémont,
étaient réunies pour célébrer la fête vaudoise
du 17 Février, date anniversaire de l’Emancipation des Vaudois par le roi Charles-Albert en 1848. Allocutions et récits de M. et
M. lle Appia ont alterné avec des chants et
des récitations et une lecture en patois des
Vallées. Plusieurs des assistants étaient des
rescapés de la guerre, blessés et décorés, anciens prisonniers des Autrichiens ; l’un d’entre eux, lieutenant de l’armée italienne, n’a
dû qu’à son évasion au bon moment, de
n’être pas fusillé comme l’y avait condamné
le conseil de guerre autrichien.
Bonne séance, resserrant les liens qui
unissent entre eux ceux qui aiment ces Vallées des Alpes, qui leur rappellent les souffrances des pères et leur intrépide attachement à la foi évangélique.
{Le Témoignage).
Amérique du Sud. Un Vaudois qui se
fait honneur est certainement M. Pablo Besson qui vient de publier sous les auspices de
la Société des Publications Evangéliques de
Buenos-Ayres, une nouvelle traduction du
N. Testament en espagnol. A ce que nous
en dit le Mensajero Valdense il s’agit d’un
travail remarquable pour sa précision et la
pureté de la langue. Nos félicitations à M.
Besson.
NOUVELLES RELIGIEUSES.
France. Ue la « Semaine Religieuse ». « Par
suite des fusions de paroisses qui se font
ou se préparent, certains pasteurs seront à
la tête de circonscritpions trop vastes pour
qu’ils puissent les desservir sans un moyen
de locomotion. C’est pourquoi le Synode de
Neuilly, de l’Union nationale -^des Eglises * certains socialistes
la prière. Nous les invitons instamment à
ne pas y manquer. Cette innovation commencera le deuxième Dimanche de Février. • {Evangile et Liberté).
— Il est assez curieux que ce soit un député protestant, et même un député pasteur qui, le premier à la Chambre, ait proposé le rétablissement de l’ambassade fran
çaise au Vatican.
Il s’agit de M. E. Soulier, nommé derniètement député au Parlement Français.
Il a cru montrer ainsi de la largeur d’esprit; mais il n’a certes pas contribué à faire
triompher en France le grand princip>e chrétien et protestant de l’Eglise libre dans
l’Etat libre.
Suisse. Nos confrères Suisses nous annoncent la mort d’un pasteur et écrivain
suisse bien connu, M. Paul Vallotton, âge
de 73 ans. Il avait écrit plusieurs livres de
sermons et bien d’autres écrits parmi lesquels nous citerons: VEducation de nos enfants et VAncien Testament et La Grande A urore publicaticm des plus bieufaisantes sur
l’Au-delà. L’une des joies de la vie de M.
Vallotton a été le succès la notoriété étendue de son fils Benjamin l’écrivain bien
connu.
réformées évangéliques, a constitué une Commission spéciale pour s’occuper de cette importante question. La « Commission synodales des Automobiles », composée de MM.
Louis Monnier, Jean Pierson, Pierre Maury
et Pierre Goût, s’est mise aussitôt à l’œuvre et lance un appel pour avoir un fonds '
capable de suf&rre aux besoins dans cet ordre
de dépenses. Elle demande aussi qu’on lui
envoie, en dons, des automobiles, bicyclettes, side-cars neufs ou d’occasion ».
Voilà un besoin que nos frères de Rodoret
et de Pramol ne ressenthont pas pour quelques années encore !
— Les membres de l’Eglise de Corbeil dit
la Bonne Semence sont informés que par
analogie avec ce qui se passe dans les églises
protestantes d’Alsace, la cloche du temple
sonnera tous les Dimanches à partir du moment où le Pasteur dira le « Notre Père » et
ne cessera de sonner que lorsque la prière
dominicale sera finie. De la sorte il sera possible aux fidèles qui n’ont pu venir au culte
de s’associer au moins un instant avec ceux
qui ont eu le privilège de s’y rendre et de
consacrer chez eux, s’ils le veulent, au moins
deux ou trois minutes au recueillement et à
Chronique politique.
En l’absence de M. Nitti, la position du
Cabinet ne s’est pas précisément consolidée.
La crise est en l’air depuis longtemps et va
éclater d’un moment à l’autre; seulement,
il n’est guère possible de prévoir si elle sera
totale ou partielle. En attendant, les ministres du Trésor et de l’Industrie, MM. Schanzer et Ferraris,- ont offert leur démission,
afin de provoquer un remaniement du Cabinet. .Les ministres Mortara, Tedesco, Visocchi et Albrizzi, seraient également disposés à résignerTeurs fonctions, et cela aussi
faciliterait la pénible tâche du remaniement.
Le mal est que M. Nitti, nullement dégoûté
de pouvoir, va se heurter à de graves difficultés dans le choix des nouveaux ministres
qu’il voudrait recruter, en partie du moins,
dans le soi-disant « parti populaire » sur lequel il songerait à s’appuyer à l’avenir. Les
cléricaux-populaires sont divisés en deux
fractions: l’une pour la non-participation,
etTautre, la plus nombreuse, qui accepterait,
sous certaines conditions bien établis, de
collaborer au pouvoir. Or ce n’est qu’après
la réunion du Conseil National des « popolari » du ii courant que M. Nitti saura s’il
peut, oui ou non, compter sur leur collaboration. Mais d’ici là les affaires pourraienj^
encore se gâter et obliger le Président du
Conseil à tourner ses regards ailleurs, vers
moins intransigeants,
par exemple, ou vers les « réformistes », ou
vers 1’« alliance démocratique ». Ce qui ne
fait pas le moindre doute c’est qu’il est urgent de remanier et renforcer le Cabinet, et
très probablement la chose sera faite dans
moins de huit jours.
— Ce n’est pas encore la chronique sans
grève celle de cette semaine: grève générale à Sienne, grève des garçons d’hôtel à
Naples, des garçons perruquiers à Turin;
grève persistante des « agraires » de Mortara,
Vercelli, Novara, Pavia et Casale, où les deux
partis extrêmes, cléricaux et socialistes, sont
en lutte pour une plus grande désorganisation et pour embrouiller les choses. Par contre la grève des usines Mazzonis a pris fin,
heureusement, et aujourd’hui même, 9 coul'ant, le travail a repris dans toutes les fabriques sous le contrôle d’un soi-disant représentant des propriétaires... nommé pai
le Préfet cependant. Un singulier arrangement, comme vous voyez !
— La Conférence de Londres, avant
de s’ajourner pour se réunir, parait-il, prochainement à Sanremo, a longuement discuté
la question économique, à savoir, la vie chère,
le change, la pénurie et la distribution du
charbon, mais nous ignorons la portée des
décisions qu’on doit avoir prises... si tant
est qu’on en ait pris. La réponse à la dernière note de M. Wilson au sujet de l’Adriatique est ajournée aussi, et nous serions étonnés du contraire !
— Le Gonvemement des Soviets a fait
des offres de paix à la Roumanie, au Japon
et aux Etats-Unis en mettant en relief les
avantages de tout ordre qui résulteraient
d’un loyal accord. La Roumanie a déjà répondu par l’organe de son Président du Conseil, se déclarant prête à discuter les propositions qui seront présentées et avec l’espoir
sincère de reprendre sous peu les relations
amicales entre les deux pays.
— D’ailleurs le bolchévisme russe se transforme et s’assagit. D’après certaines données, entièrement prises dans les journaux
ou dans les actes officiels bolchévistes, il
est surabondamment démontré, chiffres en
main, que le régime soviétiste a occasionné
une diminution du ^00, 400 meme du
500 % dans toutes les productions. On a donc
aboli les « conseils de fabriques », l’égalité de
paye, les grèves et même la journée de 8
heures, portée à 12. Ah ! si nos bolchévistes...
indigènes savaient ou voulaient ouvrir les
yeux et ne pas laisser nos masses dans l’ignorance de ces faits indiscutables !
— Une nouvelle à sensation: le maréchal
Hindenburg accepte la candidatrure à la
présidence de la République allemaûde ! Il
y aurait lieu, n’est-ce pas, de commenter
ce défi lancé à l’Entente, Hindenburg étant
un des personnages marquants de la fameuse « liste noire » des goo qu’on avait
d’abord réclamés à l’Allemagne.
— La révolution du Portugal n’en était
pas une, à ce qu’il paraît, mais une simple
crise de Cabinet, indirectement provoquée
par une grève des cheminots que le Gouvernement aurait voulu réprimer énergiquement. N’empêche que le Portugal a lui aussi
ses plaies à panser, ses agitations violentes
et ses désordres.
— Sous la pression de l’opinion publique
et de M. Wilson qui ne veut absolument plus
les Turcs en Europe, l’Angleterre aurait décidé d’occuper Constantinople avec la
coopération de la France et de l’Italie. Occupation temporaire d’intimidation au Gouvernement Turc, ou quelque chose de plus
sérieux et de définitif? L’avenir nous le dira.
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Abonnements payés et non quittancés.
1920: J- Avondet, Invei'so Pinasca —
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— Pellegrini P., Torino — Pellrgrini D., Id.
— Berna M., Incino ~ Bert G., Borrello —
Génicoud Th., Berlin — Primo G., Torino —
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S. G. — Vinay G. P., Torre Pellice — Vola
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Faetto — Olivetti M., Stati Uniti — Bonjour C., Bobbio Pellice — Jahier B., Torre
Pellice — Robert Pierre, Luserna S. G. —
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Jacques, Rorà — Morel Delphine, Id. —
Demaria L., Villar Pellice — Capitaine Malan, Id. ~ Genre G. P-, Inverso Pinasca —
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Frache A., Torre Pellice — Frache C., Id. —
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J. D., Ivrea — Maurin G., Pinasca — Prochet H., Roma — Prochet M., Sa vigliano —
Bonjour G., Torino — Comba C., Firenze —
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Favat E., Bobbio — Gay G-, Luserna S. G.
D. Bosio, Rédacteur-Responsable.
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corrente anno, un dividendo di Lire 37 per ogni azione, destinando la
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