1
Coinple-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie ........ L. 3
Tous les pays de l'Union
de poste 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s'abonne ;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M Ernest Robert (Pigoerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pelllce,
î-'ubonnernent pari du 1. Janvier
et se paye d'avanco.
Anîîée XÏX. N. 26.
29 JuTîTTSÏÏS.
Numéros séparée demandés avant
le tirage^ 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois » 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
^’adresser pour la Ilédactlon àM.
lePaal.H. Meille, Torre Pellice
et pour rAdinlnlstratlon à M
Elisée Costabel, TorrePellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me eerez témoin.. Acl. J, 8 Suivant la vérité avec la charité, Eph. IV, 15. Que ton régne vienne. Hakt.li, VI, 10
«t in III n i r v. ;
L’heure de Dieu. — Réveil Clérical. — Un
collecteur en Allemagne (suite). ~ Nos
nouveaux colons. — Chronique Vaudolse, etc.
£''fiC'Uze de- ©iei-t
Jean II, 4.
■ Sur le cadran des siècles, l’aiguille
du temps marque l’heure de Dieu.
L’homme voudrait .souvent y substituer la sienne qui est rarement d’accord avec la première: presque loujours il lui semble que Dieu avance
ou qu’il relarde. Us le surent bien
nos pauvres pères, alors que, levant
les mains au ciel pour montrer au
Vengeur leurs maisons ruinées, leurs
temples incendiés, leurs fils égorgés,
ils semblaient dire : jusques à quand?
Et pourlant la persécution continuait,
et après la persécution l’exil. Et
qu’elle dut lui paraître longue celte
attente de trente ans au jeune charpentier de Nazareth avant qu’il sè
manifesiât à la nation d’Israël comme le Messie promis! Une humanité
soutirante, perdue, se dresse' devant
son établi avec ses péchés, ses misères et ses larmes: mû par un amonr sans borne, il voudrait s’élancei' mais son heure n’est pas encore
venue! Savoir attendre son heure,
c’est une grande .science en même
temps qu’un grand exercice de patience: demandez-le au général qui
s'entend sollicité de toute part d'aller
à la rescousse, mais sentant qu’il
vaut mieux se réserver, pour un
coup décisif, il répond: Mon heure
n’est pas encore venue.
De même, il y a dans le plan de
Dieu une heure établie par Lui pour
l’accomplissement de ses desseins à
notre égard : cette heure n’est pa,s
toujours celle que nous croyons, mais
c’est toujours la bonne. Ce qui nous
empêche de la voir, c’est tout d’abord qu’il y a incompatibilité entre
nos vues humaines et les vues divines : «Qu’y a-t-il enlre loi et moi? »
Quoi de commun entre la créature
d’un jour et le Dieu éternel et tout
puissant? En s’avançant comme elle
le fil, Marie était mue autant par
l’ambition que par le désir de venir en aide. Elle veut voir Son fils
exailé, sa raessianilé manifestée par
l’éclat du miracle, vues matérielles,
qui ne cadrent pas avec le but pour
lequel Glirist est venu sur la terre,
but qui est tout renfermé dans ces
2
~ 102
P'
deux mois (ju’Il dira plus tard avec
angoisse: Mon heuret El que de
fois ne nous esL-il pas arrivé, en
face du mal qui semble étendre son
empire, de l’impiété qui fait des ravages, de dire à Dieu : « Dense à la
gloire: démontre la puissance! » Il y
a incompatibilité de vues entre nous
et Lui. Imi répond : «Je pense à .sauver, et ce n’est pas loi, être üni,
qui peux mesurer un plan éternel
de salut à ton œuvre d’un jour. Et
sa réponse est la même (juand il
.s'agit de l’avancement de .son Régne. Nous Lui disons: «Il e.st temps
d’agir, de réveiller les consciences,
de produire un mouvement ; sans
cela on pourra dire que l’Evangile
a perdu de force». Ce que nous demandons au fond, c’est moins sa
gloire, que la revendication personnelle de nos principes ou la juslilication de notre foi. Dieu répond:
« Mon heure n’est pas encore venue.
11 faut du temps pour préparer Je
terrain, pour vanner les vrais disciples des hypocrites, pour mûrir les
consciences, afin de ne pas faire une
œuvre artificielle: l’heure viendra,
et qui sait encore que ce .soit celle
que vous attendez? »
Car ce qui constitue une autre
différence très sensible entre notre
heure et celle de Dieu, c’est que
nous la considérons toujours comme
celle de la délivrance, tandisqu’elle
est très souvent celle de la sanctification par la souffrance. Demandez-le aux sœurs de l.azare. Deraandez-le à cet homme qui lutte depuis
longtemps contre des détresses financières et qui s’enfonce chaque
jour davantage. Son cri est bien
plus angoissant que celui de Marie.
Ce n’est pas: «Ils n’ont plus de vin,
mais ils n’ont plus de pain !» Demandez-le à celte âme (idéle, qui voudrait (l'availler pour son Dieu, mais
- en est empêchée par üne écharde
dans la chair. L’heure de Christ,
celle pour laquelle il quitta le ciel,
ce ne fut ni celle de Cana, ni celle
du Tabor ; mais cette heure même
dont, il supplia le Père de le délivrer, et où, Irémis.sant dans l’angoRise
de son âme, il se coui'ba en Gelhsémané; jusqu’à ce que, le front dans
la poussière, il s’éci'iâl : «Non pas ce
que je veux, mais ce que tu veux!»
W. M.
ün lit,dan.s la Gazette Piémonlaise
du 26 courant,la dépêche suivante;
« La victoire des catholiques dans
» les élections administratives de
» Rome, qui eurent lieu Dimanche
» defiiier, a fait perdre la tète aux
» vainqueurs. Quelques cercles clé» ricaux se sont réunis et ont déci» dé de saisir celle occasion pour
» réveiller les esprits et pour reeons» lituer toutes les forces disponibles,
» afin de pouvoir, le moment venu,
» revendiquer les droits de la Pa» paulé. »
Que ces gens perdent la tête, nous
en douions gramlemenl pour notre
part; en tout cas ils ne perdent pas
leur temps. On dirait qu’un mot
d’ordre est parti du centre, et Rome,
’l’iirin. Milan, Venise... y ont répondu
— et Gènes y répondra bientôt ^—
en taisant triompher la liste cléricale, au grand ébahissement des libéraux, qui ne se donnent aucune'
peine ou c|ui se sont endormis sur
leurs lauriers. Et ce n’est pas seulement dans les grandes villes que
le cléricalisme relève la lête: c’e.st
aussi et surtout dans les carnpagnes,
c’est même et surtout dans nos Vallées.
Que l’on veuille bien se rappeler
ce qui est arrivé lors des deniiére.s
élections politiques de notre collège:
les deux camps se sont comptés
d’une manière aussi nette et aussi ,
ti'auchée que s’il s’était agi d’un recensement officiel. Et que le même
étal de choses persiste à l’état latent, mais sans rien perdre de son
3
10:1
ititensilé, nous en avons plus d’un
signe de nos jours.
Cinq ans déjà avant la léunion,
en une seule, des deux communes
de Si. Jean et de Luseene, le Conseil Municipal de celle dernière avait
rayé de son budget une somnrm annuelle de 50 francs pour frais de
(/narcsimalisla. Alors même qu’on
l’aurait maintenue, les choses étant
ce qu’elles étaient alors, nous n’y aurions pas vu trop de mal, populalion
et Conseil étant tous catholiques, et
les budgets de communes protestantes
portant plus d’une fois à leur charge
des frais do morléralure ou de communion. Lors do la finsion en J871
de la rive droite avec la gauche du
Pélis, on constitua un budget expressément vierge de toute allocation à l’un ou à l’autre culte, et
cela par principe d’égalité et d’impartialité. Mais voilà qu’au bout de
vingt ans de celte vie commune, le
curé de luiserne somme le Conseil
dé réintégrer dans le budget les honoraires du quaresimaiisla do liUsetne, exigeant en d’autres termes
que les Irais quarts des habilanls
de la Commune, professant le culte
Vaurlois; payent du denier public,
oni, mais .sorti beaucoup plus de
leurs poches <|ue de celles de leurs
voisins d’outre-Pélis , la personne
chargée de fonctions au.X(]uelles ils
se sentent parfaitement étrangers et
qui leur sont ouvertement contraires. Eli bien 1 le croirait-on? Anche
qnesla, è da oontare! Le Conseil Municipal, nanli de la requête, la repousse. l^e curé recourt à la Giuuta
Arnministraliva, qui elle aussi le
déboule de ses pr-étenlions. 11 en
appelle enfin au Conseil d’Etat, qui,
par décret Royal, et se fondant sur
le fait que « di tempo immemoriale
fu iscrùta sul hilancio dehComune
di LîiscrJiii San Giovanni » (qui
n’existe que depuis 20 ans) impose
au Conseil d’allouer pour sept ans
eelte somme de 50 francs éôrame article légulier du budget. J,e Conseil
dé Luserue S. Jean se laissera-t-il
iriürnider? Pour sa dignité, nous espérons que non: il y a encore des
juges à Berlin, et nous .sommes persuadés qu’il préférera se démettre
en ma.sse (pou)‘ ce qui concerne les
conseillers Vaudois qui en constituent les deux tiers), plutôt que de
se soumettre à une semblable iniquité. Au fond nous ne voyons pas
pourquoi les représentants attitrés
de la majorité de la population seraient obligés de se plier aux caprices d’un parti intrasigeant.
Nous faisions encore cette réllexion dimanche dernier en voyant les
rues de la Ginevra llaliana (!) pavoisées à l’occasion de l’inslallaliou du
nouveau prieur de la Paroisse et du
Couvitto Mauriziano. Que la fraction
Caliiolique so réjouît de cet évènement, rien que de très naturel et
légitime, et loin de nous la pensée
de critiquer ces témoignages d’estime, qui ont dû être Liés précieux à
celui qui en était l’objet. Mais de
là, à donner à ce lait la portée d’un
événement public, alïectaut tellemeut
toute la populalion que les autorité^
doivent intervenir en forme officielle,
il y a une ilislance assez appréciable. Nous ne demanderions pas, nous,
que dans le cas éventuel de l’installation d’un nouveau pasteur dans la
paroisse Vaudoise de la Tour, tout
aussi nombi'euse que la paroisse
romaine de St. Martin, les autorités
municipales, qui ne représentent ni
l’Etat, ni sa religion officielle, ni
une autre, mais purement et simplement la commune, fissent acte de
présence à cette cérémonie, surtout
si elles étaient catholiques. Or il ne
peut ni ne doit y avoir deux poids
et deux mesures, et il nous semble
qu’on a usé d’un peu trop d’initiative
d’une part et d’un peu trop de condescendance de l’autre à cet égard.
Nous croyons discerner une altitude
par trop militante d’un certain côté,
sut tout à la veille d’élections administratives... süusie patronage de saint
Joseph. Vaudois, prenons-y garde!
W. Meille.
4
- 104
tif «
en Allemagne .
--
(Suite. Voif N.o 24.)
La ville de Nuremberg est divisée en deux parties à peu près égales par la Pegni Iz, rivière qUi prend
sa source dans le Jura de la Franconie et qui, aprè.s s’être unie à la
tlegnilz, se jette dans le Main lequel
la porte au Rhin en saluant sur son
passage les villes de AVûrzburg, AschalTenburg et Francfort s. M.
Si la rive gauche s’honore de l’église de Saint I.aurent, la rive droite
est fière de Saint Séhald ; cëtle dernière me paraît un peu plus grande,
mais moins belle que f’autre. Elle
est en ce moment une véritable ,épitie qui tourmenle les Nurembergeois et dont je dois soull'rir aussi:
elle exige d’urgentes réparations, si
l’on ne veut pas la laisser tomber
en ruines et les réparations d’un lei
colosse ne sont pas une bagatelle;
on en évalue le montant à un million de francs — ce qui fait que
plus d’un ami du reste Iden disposé,
dit: * nous ne pouvons pas nous
intéresser à une œuvre étrangère,
notre propre église nous coûte déjà
beaucoup trop»; il est vrai qu’il y a
des gens à Nuremlierg, mais chacun
sait que riche et généreux ne vont
pas loujouns ensemble
Nuremberg a été la première ville
impériale libre qui ait embrassé la
Réformation, Jean Huss y a\ait prêché en 1414, à la grande édification
des bourgeois et même des pi ètres;
les moines fainéants étaient méprisés, mais les prèti es instruits et moraux étaient tenus en grand honneur
et ce furent eux précisément, qui
conlrihuèreiit, tout d’abord, à faire
accepter le.s doelrires évangéliques
telles que les proclamait lailhei'. En
'J526 les aulorilés civiles et religieuses de la ville ouvrirent un grand
gymnase qui existe encore aujourd’hui et dont la dédicace fut faite
par Pliilippe Melanchton. « Artium
iiberalium intei' germanos inslaurator, sapieritissimUs, humanissimus,
eloqueutissirniis » comme dit l’inscription commémorative qui orne la
belle statue du grand collaboraleilr
de Luther,
Nous avon.s déjà parlé de T)ürer',
nommons encore ici le grand poète
cordonnier Hans Sachs, et an moins
deux prêtres haut placés : Georg
Pessler et Hector Poernler, l’ablié
Fred Pistorius^ André Osiander, et
Lazarus Spengîer premier secrélaire
ou chancelier de la ville libre, et
nous connaîtrons au moins les noms
des principaux réfoi maleurs de Nuremberg.
La population s'élève aujourd’hui
à près de 150,000 âmes dont 35,000
papistes et 3000 juifs. Ces derniers
qui, avant 1848, n’avaient pas le droit
d’habiler dans la ville, pos.sédent aujourd’hui les plus beaux palais des
laiihourgs el une synagogue monumenlale au cenlre même de la ville.
Une des inslilulions le.s pins remarquables de Nuremberg c’est le
musée germanique qui recueille lout
ce (|ui se rapporte à l’hisloire de la
civilisation en Allemagne, depuis l’àge de la pierre et les habitations
lacustres, jusqu’aux temps modernes,
Gerlains olijels l'ares ou uniques ont
une valeur, inouïe, Des olqels relativement modeiTies, celui qui m’a
le plus frappé c’est le salut Paul de
Rembrandt. L’administration du musée l’a payé 100.000 fr. Pauvre saint
Paul ! il n’a jamai.s en autant d’argent qu’en a coûté .son portrait,
qui vioeversa n’est pas plus son porIrail que le mien! J’ai dû à l’amabilité d'un pasteur le privilège de
pouvoir visiter ce musée vraiment
unique pour la richesse des colleclions.
Dans une vieille tour l’on peut
aussi admirer en frémissant d’indignation et de bonté pour l’Iuimanilé,
les instruments de torture en usage
dau.s le bon vieux temps..:
5
- 105
Te fis aussi visile à M. ScliwanImuser, ie Îalii'icaiit de crayons,
pour le prier d'expédier à tiolre cotnilé l'aifierU que j’rivnis ooileclé. Il
lut très aimable, ajoula 25 fi'. à la
somme (|iie je lui confiai, me lU
Voir sa l'abri que, très iiiléressanlo,
non seuloment au point de vue industriel, mais aussi au point de vue
luimanilaire, pui' les soins qu’il prend
de la saiilé de ses ouviiers.
Dans les aleliera: scierie, menuiserie, moulin de plombagine elc.,
fonctionne un système de ventilalion si perleclionné que, (pioi<|ue les
portes soient fermées et que l’on no
sente (ms de courant, l’air est loujouis très pur. Ce bon Monsieur me
<lit qu’il rournirnit volonliers à un
pi'ix très réduit les crayons dont
fions pourrions avoir besoin pour
tontes nos écoles évangéliques. Que
nos autorités scolaires en prennent
bonne noie.
Il me faut mainlenant dire quelques mots de la vie l'eligieuse qui
règne ici.
i.a population pi-oleslanle de
110,000 âmes (y compris les faubourgs) se divise en 9 paroisses
ayant ensemble 30 pasteurs, vieux
et jeunes y compris, tous lulbériens
positils. Il y a aussi des mélbodisles
qui sont en Iraiii de se eonslruii'e
■une église et des frwingiens en tout
petit nombre. Les papistes oui trois
belles églises.
A côté de beaucoup d’indifrérenls
comme l’on' en renconti'é dans toutes le.s grandes villes il y a un nombre réjouissant de fidèles assidus
aux ciilles et zélés pour les bonnes
neuvi'es; les missions parmi les païens, la mission inlérieure, la soc.
Gusl, Adolphe, la société biblique
etc., comptent beaucoup d’amis.
Plusieurs insUlulions de bienfaisance existent depuis des siècles;
un grand orplielinal, un asile pour
les vieillards des deux sexes,, des
bourus pour éludianls en théologie elc.,
De nos jours aussi de nombreux
legs faciliteut l’e.xercice de la bienfaisance, ou la londafion de nouvelles irislilutioiis, comme l'asile pour
les aveugles en ce moment en construclinn, et la crèche instituée eu
faveur de la population ouvrière.
Il y a deux ans que fui ouvert le
« Vereins haus » dans le style de la
Renaissance, dû an même archilecte
qui est chargé de renouveler ta
Sebaldiiskircbo.
it mil
Ile
près du (‘.bateau des Hoiienzoilei'n à
100 mèires des anciens murs de la
ville, a coulé 250,000 fr. Il se ciomposc de deux grandes salles, pouvant
n’en former (|ii’une seule servant de
lieu de léunion ¡tour différentes so(Uélés elirétiennes.
Ou y tient aussi l’école du Dimanche et les réunions chrétiennes des
apprentis.
Dans celte même maison demeure
un pasteur (jui (fsl chargé de la
Direction de la Mi.ssion inlérieure
dans loule la Bavière; on y trouve
aussi l’établissement de.s diacres <ini
donne une éducalion ad hoc à des
jeunes gens pieux, qui ont l’intention
de se dévouer aux oeuvres de charité chrétienne. Au rez de chaus.s('!e
se trouve un restaurant sur le modèle de ceux de l’Allemagne du
moycn-ége, conduit dans un esprit
chrétien et chargé de fournir de.s
raliaîcln'ssemenls non seulement au
public ordinaire, mais nus,si ù ceux
qui prennent part aux réunions.
An .sommet de la façade se trouve
une niche destinée à recevoir un
jour la statue du Bon Berger. Ou
attend seulement qu’nn bieid'aileur
veuille en faire un cadeau. Un don
de 10,000 fr. aux missions serait
plus utile pour l’avancement du régne de Dieu.
Il y a de quoi se réjouir de ce
<pie dans la plus grande villô enmmerçpiile et industrielle de la Bavière, ou ne s’occupe pas seulement
de commerce et d’industrie mais
6
- 106
aussi des iritérêls du royaume de
Dieu. Cependant, après avoir assisté
à la fête annuelle de la société des
missions parmi les païens et à la
fête de la société biblique, ' où furent prononcés de nombreux et excellents discour.s, j’ai dû me dire que
le grand public Nureu'bei’geois est
encore loin de savoir apprécier comme il le devrait, l’excellente nourriture spirituelle qui lui est olierle.
J’ai aussi eu l’avantage de prendre part à rassemblée anniielle de
la société pastorale, à laquelle étaient
présents la grande majorité des pasteurs de. toute la Bavière; le prof,
Zahn, Dr. Th. de rUniversilé d’Erlangen y prononça un discours dont
je ne sais si je dois admirer davantage la riche.sse des idées ou la
i)eaulé de la forme; l’a-ssernhlée entière adopta ses conclusions sur la
vérité indiscutable du symbole des
apfttres.
Grâce aux bons offices de ce charmant savant homme je pus aussi
tenir un discours à une société d'étudiants pieux à Erlangen. Là j’entendis parler de nos amis, docteurs
et professeurs qui ont su s’y faire
aimer. J’observe avec plaisir que la
faculté de Théologie d’Erlangen est
occupée par des professeurs qui unissent à la science la foi en Jésus
Christ le Fils unique du Dieu vivant.
Pour, aujourd’hui mon cher Témoin, je termine en te priant de
saluer chaque lecteur de la part du
pauvre collecteur
P. Calvino.
IVos nouYeaiix colons
M. Pons, modérateur, nous communique une lettre qu’il vient de
recevoir de M. C, A. Tron^ et que
nous mettons sous les yeux de nos
lecteurs, tout en jugeant à propos
de ne pas nous départir, jusqu’à ce
que des faits prouvés par une expérience suffisamment longue nous
y engagent, de l’attitude de neutralité que nous avons gardée dés le
copimencernent à propos de celle
entreprise.
Morganton, N. C. 12 Juin 93.
Cher ami,
Mercredi et Jeudi j’ai enfin pu
faire le contrat. Je ne puis vous dire
toutes mes anxiétés; je crois qu’elles m’ont fait vieillir de dix années.
Mais peu importe, maintenant que
c’est fait et, je l’espére, bien fait.
Nous avon.s obtenu une constitution
pour la Valdese Corporation et nous
avons élu les directeurs, 4 Vaiidois
et 3 Américains, notre pasteur, Pons
Albert, Richard Ph, Micol Jauhert,
MM. Ersem, llarsen et I\ev. Rose le
pasteur presbytérien. J’ai eu recours
aux services d’un homme de loi
pour le contrat, et de la sorte il
n’y a aucune crainte. La Compagnie
Morganton Improvement a vendu à
la Valdese Corporation et comme U
y a l’hypothèque, nous, comme corporation, avons émis 250 actions de
100 dollars chacune, et dès qu’une
famille possède 100 dollars, elle peut
raclieter une aclion et acheter sa propriété avec uu titre libre de toute
charge. L’intérêt est du 5 OjO et le
capital est payable en vingt années.
Le pays est charmant, le climat délicieux et les gens d’une amabilité
vraiment admirable. Nous n’avorïs
aucune idée de l’étendue représen tée par 10 ou 11,(00 acres, C’est si
grand que nous sommes prest[ue
perdus. Nous commençons une petite ville et bientôt nous aurons un
bureau de poste et une station de
chemin de fer. Il y a place poùr
200 familles au moins, mais avec
100, elles seront très heureuses. J’espère être de retour en juillet ou en
août.
Vob’e bien dévoué
G. A. 'pRON,
7
rr ■
— 107
Par le même coui'rier que celle
lettre, nous irarveriait uti journal, le
Morfianlon Herald (¡ui clonne sur
les Vaiulois des reiiseiiinemet)ls aussi
curieux qu’inédîls, et qu’il vaut la
peine de relever:
«Ce'peuple soulieut avec raison,
qu’il est l’eml)rion du l^resbylérianisrne et repousse IgvS données historiques de l’Encyclopédie Bi'itanuique, qui leur assigne comme père
Pierre Valdo. Au contraire leur tradition affirme que quelques soldats
appartenant aux troupes Romaines
qui se trouvaient en Judée, à l’é[)0que de la crucifixion, reçurent la foi
nouvelle de la bouche de Son fondateur et de Ses disciples, et la
rapportèrent en Italie à leur retour...
et que lorsque. Constantin convertit
le Cbrisliani.sme en un paganisme
déguisé, les nobles âmes de ces vrais
fidèles cherchèrent à .se soustraire
au nouveau joug en se réfugiant
dans des bois éimis (Val-densa)...
« C’est une institution capitale parmi
eux que chaque eufaut apprenne
par cœur un livre entier de la Bible,
de sorte que si le texte sacré était
délj'uit, on pourrait le reproduire
liltéraleraent. Celle habitude est encore en vigueur aujourd’hui, et nous
ne trouvons d’autre rappruchement
à ce fait (|ue la conservation d’Ho«1ère par les rapsodes Grecs...
« L’accroissement de la population
excédant le revenu du sol, Ibè^frique,
l’Australie et le Canada firent des
ofi'res séduisantes aux Vaudois qui
Voudraient émigrer, mais c'était à
la Caroline du Nord qu’était réservé
le privilège de .s’imposer aux yeux
de leurs principaux personiragés,
comme l’iiabitation désirable pour y
loger leur trop, plein, pour nous
servir du langage des distillateurs..
« r.e D'' Théophile Gay, pasteur
de l’Eglise Vaudoi.se à Rome, a visité
' cet Elal l’année dernière et fait une
conférence à Morgaidon. Ce qu'il y
a trouvé l’a décidé à recqmmaiidfer
Un vaste' territoire de 12,000 acres,
bien boisé de è-hênes et de sapin.s,
traversé par des çours d’eau et
adaplé à la culture de la vigne et
des frui(i3.'‘’f..a Compagnie fournit à
cliaque colon une maison',^simplement meublée, une vache, ùn four,
un jardin, et pour un mois dê.provisions... (!!!)
a L’edelweis, qui lleurit dans les
neiges, a clé ap[)orté ¡>arces familles (([ui nous Tespéious, seront bientôt suivies par une centaine d'aidres)
et donné par elles eu souvenir aux
messieurs et dames de Morganton,
qui allèrent à leur rencontre. Il.s
étaient (juarante, dont dix enfards...
Un seul d’enir'eux paiiait anglais,
le Docteur C. A. Trop. Us se plaignent beaucoup de leur voyage de
Boulogne à New-York, qui a duré
vingt-six jours, la quaianlaine y
comprise,...
Us témoignaient toute leur reconnaissance à M, Scaife, le pré.sident
de la Com|)agnie qui a vendu le
terrain (à 10 francs l’acre) et aux
employés du Cliemiu de fer de Richmond qui les Irausportéieut gratuitement, et leur promirent une station à huit milles de Morganton,
qu’on appellera Valdese...
« Quelqu’un qui a assisté à leur
culte le premier soir de leur arrivée
dit que c'était une scène des plus
émouvantes.
« Ces gens sont supérieurs aux
émigrants ordinaires et au tlessus
du niveau macaronique, et pipmelteut d’être de bons citoyens ».
Et c’est ainsi qu’on éciit i’bistoire
ancienne et l’iiisloire contemporaine!
JiCs erreurs dont fourmille cet article, dont nous n’avons oiTert à nos
lecteurs qu’un eaggio, et sui tout son
style ftomiasA'c, sont bien laits jiour
nous fortifier dans nos réserves.
m
8
— 108
CllllOIVKtdIi VAimOISIi
[.A TOUR, — Dans un discours
plein d’inlérêt et de vie, M’’ le modéi'atenr a raconté Dimanche soir,
dans le Temple Neuf do la Tour,
son voyage en Eoo.sse, où il avait
élé représenter l'Eglise Vauiloise auprès des .Assemblées de l'Eglise l,i!)i'e et de l'Egli-se établie. J/accueil
a été partout; aussi alTeclneux qu’on
pouvait le désirer, et quoiqu’il fût
le 45® orateur inscrit pour la fête
du Jubilé cinquantenaire, il n’eut à
t;e plaindre ni du défaut d’iulérél,
ni de l’absoncq, de cordialité. D’autre part il fut l’objet d’attentions très
aimables de la part du repré.sentant
de la Reine, Lord Rreadalbane, qui
voulut l’avoir parmi les personnes
invitées an dîner officiel qu’il donna
au cbéteau d’Hlyrod.
— J.a Table a délégué, pour repré.senter l’Eglise Vaudoise auprès
de la société Evangélique de Genève,
qui aura sa séance anniver.saire le
29 Juin, M. le pasteur Ant. Gay de
S. Jean.
BIBLIOGRAPHIE
La scienza del bene, ossia Morale
Crisliana del doit. Paolo Geymonat.
Fironze 4893 p. p. 226 in 46 gr.
Prix fr. 2,50.
Voici, comme pour la dogmali(|ue,
le l'ésullat de bien des années d’étude, de [»rofessorat, et d’expérience
cbrétienne. Ici la tliéologie aux formules parfois un peu arides, descend dans la vie |n’alique et s’applique aux s|)bères très diveifses de
l’individu, de la famille, de la société et de l'église, sous forme de
principes, et de préceptes inséparables de la grande source de vérité
et de sainteté; l’Evangile. Partant
de la notion du bien et du mal,
l’auteur s’élève aisément à celle do
la conscience et du devpir au point
de vue chrétien. Ce devoir, se produisant tantôt sous forme de renoncement, tantôt sous celle de dévuuernenl, s’épanouit dans la possession
des verlus cbi'étiennes et dans l’accomitlissement des bonnes œuvres.
Tout cela est ex[)Osé d’une manière
aussi complète que claiie (si l’on en
excepte le style parfois un [leu enchevêtré) dans quinze chapitres de
longueur à peu (irés égale et dont
tel contient des aperçus assez frappants. Nous n’en citons qu’un seul:
P. 89. « Pourquoi [aul-il renoncer à
soi-même? Poui'sé posséder. Pour(|uoi faut-il se posséder? Pour pouvoir se donner ». Oui: c’est bien là
la ba.se de la vraie morale chrétienne.
POUR LA VENTE
en faveur de nos Etabllssemeiits d’inslructioii
À reporter Fr. 4124,—
Mademoi.selle Pauline Pons 5 —
» 'Eouisa Pons 8—
Madame A. Rodet-Gaudin 40 —
M. le pasteur G. Pons (Naples) 40—
» » Ü. Peyrot 20— 4
B » Arved Senft 5— ■;
M, et M.me Gustave Deckei’ 20— ’
M.me H. Pake (5 I. st.) 431— ^
Total » 4333,—
VENDITA VOLONTARIA
J. V. U&.LA.V, Gérant
Ì
di parte di fabbricato nel concentrico di Pomaretto cioè : ' tinaggio e
silo attiguo, stalla e fienile.
Por informazioni, rivolgersi al sig.
Luigi Ghigo, segretario.
Torre Pel lice — Imprimerie Alpin»