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L’ECHO
DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vou.i me serez tfiinoiiis- Aot, t, 3. Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI 10.
Sommaire :
Avis important — La Bible d'Olivétan —
De temps en temps une poésie — En
Ecosse —- Eviuig'éJisatiou — Cliroiiicnie
— Revue l’olitique — Annonces.
Avis important
Nous sommes à la deuxième moitié
de l’année, et non moins de 150
abonnements nous sont encore dûs.
Il est urgent que les retardataires
se mettent en régie avec
_ l Administration.
LA BIBLE D’OLIVÉTAN
(Tire du grand ouvrage de M. le professeur Douniergue sur Jean Calvin).
Quand Olivétan n’aurait fait qu’initier Calvin à la Rléforme, il mériterait un souvenir et une reconnaissance impérissables.
Mais il a fait plus. On a dit :
« Entre les souvenirs des peuples, il
n’en est pas qui puissent se rapporter
a un fait plus important que la tra
duction de la Bible en leur langue ».
Or Olivétan est, avec Le Fevre d’Etaples, l’homme qui a donné sa Bible
au protestantisme français : notre
Bible. Cette Bible de 1535, voilà le
vrai granit dans lequel la physionomie d’Olivétan continue à vivre,
plus nette et plus précise que dans
aucune statue.
La Bible de 1535 nous révèle
d'abord sa modestie. Il fut le plus
modeste des réformateurs. Voici le
titre de la préface de la Bible: « P.
Robert Olivetanus l’humble et petit
translateur, à l’Eglise de Jésus-Christ,
Salut ».
Que veut-il ? « Tirer et déployer
iceluy trésor hors des armoires et
coffres Ebraïques et Grecs, pour
après l’avoir entassé et empaqueté
en bougettes françaises (une bougette est un petit sac de cuir que
l’on poi-te en voyage), le présenter
à l’Eglise ».
Il n’est qu’un petit page ou laquais
« au prix d’un chevalier tel que
saint Jérôme ». Il est moins encore
et dit ; Ces petits labeurs de moi qui
suis comme l’un des petits orteils
des bas et humbles pieds de ce corps »
qui est l’Eglise.
Aussi a-t-il fait tous ses efforts
pour ne pas entreprendre une œuvre
pareille : «Vous, ayant quelque estime
2
210
de moi, m’avez tànt pné, sollicité,
importuné, quasi adjuré, qu’ai été
contraint à entreprendre cette si
grande charge, vu la grande difficulté
de la besogne et la débilité et faiblesse de moi ».
Mais enfin il a donné ce qu’il avait.
I.e Seigneur a-t-il repoussé la pite
de la veuve ? « Je n’ai ¡Doint honte,
comme la veuve évangélique, d’avoir
apporté devant vos yeux mes deux
petits quadrins en valeur d’une maille,
qui est toute ma subsistance. Aucuns
viendront après moi qui pourront
mieux ».
Et déjà, dans cette modestie même,
d’une sincérité si touchante, la Bible
de 1535 nous révèle cet humour naïf,
qui a fait d’Olivétan un des fondateurs de la langue française. Voici
une page qui devrait être, dans les
anthologies de notre vieux français,
à une place d’honneur.
Olivétan se demande à qui il va
dédier sa traduction. Il parle des
auteurs « écrivants et translateurs »,
que 1’ on voit « courir et trotter »
pour offrir leur livre « 1’ un à son
Mécène libéralissime, F autre à son
patron colcndissime,- l’autre à son je
ne sais quel Reverendissime ». Mais
la Bible est « bien d’autres étoffes ».
Il ne songe pas à s’adresser à «quelque
glorieux Thraso, à quelque Très illustre, Très excellent. Très haut. Très
puissant, Très magnifique. Très redouté, Très victorieux, Très sacré
Beatissime, Sanctissime, nom. ». « Après lesquelles bêtes je ne chasse
point; je me passe bien de tel gibier».
Il offre donc son oeuvre à la pauvre
Eglise de Jésus-Christ, à « toi, ô
pauvre petite Eglise », « à toi, pauvrette petite Eglise ». Ici il faut citer
exactement.'
« Or, avant donc, pauvre petite
Eglise, qui es encore en état de
chambrière et servíante, sous les furieuses menaces de tant de maîtres
refrognés et rébarbatifs : va décrotter
tes haillons tout poudreux et terreux,
d’avoir couru, viré et tracassé par le
marché fangeux de vaines tradi
tions... N’ est-il pas temps que tu
entendes à ton époux, Christ?»., Viens
hardiment avec tous les plus braves
de ta Cour, tous faits exécration pour
Christ, non pour leurs méfaits, desquels les titres sont ceux-ci: à savoir
Injuriés, Blâmés, Chassés, Décriés,
Désavoués, Abandonnés, Excommuniés, Anathématisés, Confisqués, Emprisonnés, Géhennés, Bannis, Eschellés, Tenaillés, Flétris, Lapidés, Brûlés,
Noyés, Décapités, et autres semblables titres glorieux et magnifiques du
Royaume des Cieux. Tous lesquels
il n’a point à dédain, lui qui est tout
au contraire des autres Princes et
Rois lesquels ne veulent personne à
leur cour et service s’il n’est noble,
bien accoutré, sain et en bon point.
Mais il les veut tels, comme lui-même
a été en ce monde ».
Enfin, la Bible de 1535 nous révèle la scie,me d’Olivétan. Et ici nous
n’avons rien de mieux à faire que
de résumer l’étude minutieuse et définitive que Reuss lui a consacrée.
Olivétan s’est montré un hébraïsant
de premier ordre pour l’époque; il
connaissait les Rabbins, les commentateurs juifs du -XII™® et du XIII“®
siècle. Ses études sont vraiment « hors
ligne » ; son érudition « prodigieuse ».
Il est vrai que toute F œuvre n’ a
pas la même valeur.
Pour les Apocryphes: « Olivétan
n’ a pas traduit ces livres, mais il
s’est borné à reproduire, sauf à' la
corriger très largement, la traduction
imprimée à Anvers, quelques années
auparavant », celle de Le Fèvre.
Pour le Nouveau Testament, Olivétan n’a pas rédigé une « traduction
foucièrement nouvelle ». Au fond,
c’est encore la traduction de Le Fèvre
avec des changements plus ou moins
nombreux, qui relèvent le plus souvent de la traduction latine d’Erasme.
Ce qui fait le mérite de l’œuvre
d’Olivétan, c’ est la traduction de
l’Ancien Testament. « L’Ancien Testament est non seulement une œuvre
d’érudition et de mérite, mais un
véritable chef-d’œuvre, bien entendu
3
an
quand on a égard aux ressources
littéraires et philologiques dont l’exégèse disposait à cette époque, et
surtout quand on compare cette traduction à ce qui existait antérieurement dans ce genre »,
Telle est la Bible de 1535, ce présent d’inestimable valeur que les
Vaudois ont fait à l’Eglise réformée.
C’ est à leur initiative, on le sait,
qu’est due la traduction ; c’est à leur
générosité (1500 écus d’or) qu’est due
l’impression.
Et surtout n’oublions pas que c’est
cette révision d’Olivétan qui a été
la Bible de nos confesseurs. C’est
elle qui a été lue, en cachette, dans
les familles. C’est elle qui a été lue
dans les prisons, dans les grottons.
C’est elle qui a été brûlée dans les
bûchers et dans les autodafés.
Voilà ce que fut et ce que fit
Pierre Robert, dit Olivétan, l’initiateur de Calvin au pur Evangile.
E. Doumkrgue.
De temps en temps une poésie
Nous ne publions pas souvent des vers.
Le format de notre feuille, avec, ses
colonnes si étroites, ne s’y prèle (juère.
Nous voulons cependant continuer à faire
de temps en temps mie exception.
Les strophes qui suivent ne sont pas
d’tin homme de lettres, mais d’un bon
vieux barba vaudois qui n’ a pas fait
d'études. On ne s’étonnera donc pas si
la pensée ne trouve pas toujours l’expression qui lui conviendrait le mieux.
On y remarquera cependant, entre (uttres bonnes qualités, que les lois de la
métriques sont exactement observées. Ce
n’est pas le cas de tous les poètes vaudois.
iitente de F immortalité
Seulement quelques joura encor sur cette terre
Par la foi je vivrai.
Oui, plus que quelques jours, et j’irai vers
[mon Père,
Et Jésus je verrai !
Quelques-uns de ces ans que le teinpa renou
[velle.
Seront à peine échus,
Que j’entrerai inoi-mêine eu la gloire éternelle
Au séjour des élu.?;
Quoi; plu? que ce trajet; plus que le court
[espace
De cea rapides jours.
Puis je verrai mou Dieu, dans le ciel, face à facé,
Moi-même, et pour toujours !
Quelle est dont ici-bas ma coupable folle
De refuser mon cœur.
Même quelques moments do cette courte vie,
A rainour du Sauveur!
Quoi! tu vas m’appeler eu ta pure lumière,
O Dieu de sainteté !
Et j’aimerais le monde, et je pourrai.? me plaire
A sa futilité I
Ah! garde tou enfant! Oui, d’un bonheur qui
[passe
Détourne mou désir!
Et qu’en toi seul mon cœur, réjoui de ta grilce.
Prenne tout son plaisir !
M. P.
üeDtsT lecassoe
M. le Modérateur, de retour du
voyage qu’il vient de faire en Ecosse,
en Angleterre et en France, nous a
parlé dimanche soir à la Tour, d’une
manière très intéressante, de quelquesunes dos choses qu’ il a vues, et en
particulier des assemblées auxquelles
il a assisté, en Ecosse, comme représentant de notre Eglise.
C’était d’abord l’assemblée générale des amis de la mission vaudoise
en Italie, réunie à Edimbourg le g
mai. Elle se composait de chrétiens
appartenant à toutes les églises, unis
dans un même amour pour les Vaudois. Edimbourg est la ville du monde
où les Vaudois ont le plus d’amis.
Tout le monde connaît M.me Ford
et l’œuvre qu’elle accomplit en faveur
de notre mission depuis nombre d’années. Elle est aidée par une quantité
de dames et demoiselles qui partagent son zèle pour l’œuvre vaudoise.
Elle a réussi à mettre ensemble environ 80 dames collectrices, qui cha-
4
— 212 —
que année recommencent la même
besogne et recueillent, presque sou
par sou, ou du moins shelling par
shèlling, des dizaines de milliers de
francs.
C’étaient ensiiite les grandes assemannuelles, ou synodes, des trois
églises presbytériennes d’Ecosse, l’Eglise établie (c’est-à-dire unie à l’Etat),
l’Eglise presb3^térienne-unie, et l’Eglise libre. Nous avons des amis
éprouvés dans chacune de ces trois
églises.
La grande question qui a occupé
cette année les synodes de 1’ Eglise
libre et de 1’ Eglise presbytérienneunie a été celle de l’union de ces
deux, églises. Aucune différence essentielle ne les sépare. Toutes deux
sont indépendantes de 1’ Etat ; elles
ont absolument la même doctrine, la
même organisation ecclésiastique. Cependant, il n’y a pas bien longtemps,
personne n’ aurait voulu entendre
parler d’union, et tel des hommes
les pl\is influents accueillait toute
proposition à ce sujet par ce seul
mot : Neoer ! Jamais ! Maintenant les
choses ont complètement changé. On
a formé un projet, pratique comme
les Ecossais savent en faire, lequel a
été voté à l’unanimité moins 4 voix
par le s^mode presbytérien-uni, et à
une majorité de 568' voix contre 38
par celui de l’Eglise libre. Il devra
encore être renvoyé aux presbytères
et au synodes pro.vinciaux, puis il
reviendra à ras.semblée, et dans deux
ans les deux églises n'en formeront
plus qu’ une.
Dans l’Eglise établie même, les
hommes les plus pieux ne sont pas
de très chauds amis de l’église d’état,
et il ne se passera peut-être pas
longtemps qu’il n’y aura plus qu’une
seule Eglise preshglénenne d’Ecosse,
qui sera la plus puissante église
presbytérienne du inonde, si l’qn
excepte celles des Etats-Unis d’Amérique.
Quant à la manière dont procèdent
les discussions à ces assemblées, M.
Pons sçuhaiterait que chacun des
membres depiotrc synode assistât au
moins une fois à un s3’node écossaisi Ils y apprendraient comment
on peut faire beaucoup de besogne
en peu de temps... quand on connaît
la valeur du temps. Les questions
secondaires sont presque toujours
liquidées en cinq ou dix minutes.
Quant aux grandes questions, même
les plus vitales, on jugera de la rapidité avec laquelle elles sont résolues par le fait que le projet d’union
n’a pas occupé les assemblées plus
de quatre heures. Chez nous, il en
est un peu autrement — même je
soupçonne fort que tous ceux qui
ont été en Ecosse n’en aient pas
profité autant qu’ ils l’auraient dû.
On ne peut parler d’Edimbourg
sans mentionner l’œuvre d’évangélisation qui s’y fait parmi les italiens.
C’est M.me Ford, qui en est l’âme,
et nos candidats en, théologie qui se
succèdent à Edimbourg année par
année, en sont les instruments. Ils
vont chercher les italiens, les conduisent au local des réunions. On
les entoure de soins, on organise
des fêtes à leur intention ; des
dames et des demoiselles, pour les
encourager assistent régulièrement à
leurs réunions. Malheuresement on
obtient peu de résultats. C’ est une
œuvre ingrate s’il en fut. Il n’y a
dans ces grandes villes maritimes
que la lie de notre peuple: joueurs
d’orgues de barbarie, piÿerari, vendeurs de statuettes de plâtre, vagabonds rompus à tous les vices et à
toutes les roueries. Que peut - on
espérer de tels sujets ? Cependant
ces dames persévèrent année après
année avec un dévouement infatigable, dans r espoir de parvenir, à
force de soins, d’amour et de persévérance, à leur faire quelque bien.
Elles ont d’autant plus de droit à
notre reconnaissance, que les difficultés de l’œuvre sont, humainemeut
parlant, plus insurmontables.
5
2lâ —
Une lionne lettre de 31. Ein. Longo
nous apporte quelques nouvelles de
l’œuvre à Mantova et dans les environs. Le joli petit temple vauclois de
cette ville accueille do belles assemblées surtout quand il s’agit do coni'érences sur des sujets spéciaux ; les
Israélites y affluent aussi pour entendre parler de rantisémitismo, de
la loi hébraïque et de loi chrétienne.
Trois conférences consécutives sur le
motto « Los von Tiorn » ( détachons
nous de Rome ) ont été annoncées
par deux journaux de la ville et ont
attiré de nombreux auditoires. Les
auditeurs appartiennent à toutes les
classes sociales, professeurs, étudiants,
avocats, médecins, rentiers, ouvriers
et commerçants.
L’œuvre d’évangélisation a donné
aussi de bons résultats à Marmirolo
( gros village situé à 8 h. au nord de
Mantova ) où les réunions se tiennent
d.ans une modeste cuisine ; les auditeurs s’y groupent autour d’une table
rustique, s’asseyent près du foyer ou
restent debout faute de place pour
s’asseoir. Trois nouveaux membres ont
été admis, 2 à Marmirolo et uu à
Mantova où 8 catéchumènes étaient
inscrits, Une école du Uimanche fondée
par Mlles Longo, il y a deux ans,
compte 25 élèves inscrits qui chantent déjà plusieurs hymnes de L’Arpa
Evangelica. Ils ont ouvert de grands
yeux quand le premier arbre de Moël
a été allumé pour eux : tout le hameau
était en émoi, Ton est venu de bien
loin pour le voir, le local s’est trouvé
trop petit et un grand nombre de
personnes n’a pu y pénétrer. 3Iais
la porte et les fenêtres ayant été
laissées ouvertes, tout le monde a
pu entendre les discours, les beaux
chants et les bonnes réponses des
enfants. Cela a troublé le repos du
curé, qui — le pauvre homme — n’a
pas été écouté quand il a sommé les
parents de ne plus envoyer leurs enfants à cette école d’hérésie et de
perdition. Un mariage a fourni l’occasion à 31. Longo cTamioncer l’Evangile à uu cortège d’uiie 50ne de personnes réunies dans le salon de la
3T!la Einzi. Bien des porsomies vinrent serrer la main au pasteur vaudois et le célèbre avocat Finzi déclara
qu’il n’avait jamais assisté à une cérémonie si jolie et si émouvante. Au
déjeuner un autre avocat a porté un
toast qui terminait par ces mots ;
Bien (¡lie de siiinteté je iie sois en odeur
Je porte 1«, simté de Monsieur ie Tasteur.
Le curé de Alonzanihano sul Mincio
a travaillé pour notre œuvre, sans le
faire exprès. Il excommunia le marguillier qui avait sonné les cloches du
château pour Tentcrrement d’uii évangélique en suite de la permission
donnée par le syndic sur la demande
du pasteur. Trois cloches appartenant
au curé, celui-ci les fit descendre et
placer sur le clocher de sou église
et ne restèrent sur la tour du château que les cloches commuiialos. Le
marguillier, ami des protestants, ne
sonna plus dès lors que les cloches
du château et le curé en chercha jin
autre selon sou cœur pour sonner
celles de l’église. 3"oiIà donc les pouvoirs séparés, Lihere cantpanna in lihero
Monzamhano et tout le monde y a
gagné. Le village a deux sonneurs
au lieu d’un, les habitants entendent
maintenant les deux cloches et leurs
deux sons bien distincts et les cloches
do l’église ont eu un bon nettoyage
sous forme d’aspersion d’eau bénite,
ce qui ne peut leur avoir fait aucun
mal.... si on les a bien essuyées après.
Mais ceux qui ont gagné le plus en
cette circonstance ce sont les évangéliques, qui ont vu un frère do plus
se décider à grossir leurs rangs,, trois
catéchumènes s’inscrire dans T espoir
d’être reçus pi'ochainejnent et la joie
de pouvoir réunir bientôt un bel auditoire hi“haut sous les tours crénelées, sur la belle esplanade du château
féodal. Que diraient les Visconti et
les Gonzaga s’ils pouvaient revenir!
La jolie et pittoresque presqu’île
6
214
de Sennlone sur le beau lac de Garde,
si chère au poète Catulk;, ■ a aussi
été visitée ]u.u' le pasteur vaudois. Ou
y a trouvé en plein lac les anciennes
Boiole ( eaux thermales bouillonnant à
la surface j on les a captées au moyeu
de tubes artésiens et conduites dans
un bel établissement (pii a été inauf^uré l’année dernière. Oes eaux ont
de l’analogie avec celles d’Aix-los-bains
et on les utilise comme aux temps
de jadis. Qui sait que quelqu’un de
nos lecteurs n’on profite un jour ou
l’autre? Il est, en attendant, intéressant de leur dire qu’une œuvre évangélique est cüimneiicée parmi les pêcheurs de l’endroit, que ceux-ci ont
pris part au culte et agréé maintes
publications évangéliques. Que Dieu
bénisse ces petits commencements !
E. E.
Kied le 30 juin 1899.
Faisons aujourd’hui une visite à
une des nombreuses soufrières des
alentours de Ilicsi, Ce qui nous frappe
le plus c’est cette longue file de cai-usi
chargés de soutro. Vous les voyez, à
moitié mis, maigres, ruisselants de
sueur, sortir des soufrières en pliant
sous leurs lourds fardeaux. Dès qu’ils
ont déposé leurs charges, vous entendez les plus grands blasphémer
contre tous les saints et la madone,
comme s’ils étaient eux la cause de
leur fatigue insupportable. Puis toutà-coup le tapage cesse et l’on n’entend plus que la voix impérieuse de
quelque qui leur ordonne de
rentrer tout de suite pour prendre
une autre charge. Et alors recommence
la procession triste et douloureuse de
ces cariisi, qui vont et viennent, pleurant, blasphémant, gémissant au milieu
de ces voûtes étroites et obscures.
Mais voici, parmi eux, trois ou
quatre garçons qui no blasphèment
pas et fout sans murmurer leur dur
travail. C’est qu’ils ont été à l’école
évangélique du soir. Les premiers jours
ils ont eu de. la peine à mettre en
pratique les enseignement qu’ils recevaient, mais Ils s’y sont habitués et
rendent, par leur conduite, le meilleur
des témoignage aux écoles vaudoises.
Et ce ne sont pas seulement les petits
carusi qui rendent témoignage à l’Evangile dans ces lieux de pénible labeur ;
ce sont aussi et particulièrement les
picconieri membres de notre église.
Là-bas, dans le sein d(j la terre, à
trois cents mètre.s de profondeur, l’Evangile est annoncé. Des portions des
gtes Ecritures et des brochures de la
Tipografiu popolare de Home y sont
distribuées spécialement aux ouvriers
des villes voisines, et plus d’une âme
a été conduite au Seigneur par ce
moyen. En ancien de notre église
me disait dernièrement que depuis
qu’il parle de l’Evangile à ses compagnons de travail, leurs idées ont
beaucoup changé, tiuolqucs-mis ont
voulu voir les choses de près et sont
venus à Riesi pour assister à nos
cultes. Ils ont été frappé de la différence entre la religion de l’Evangile et celle de Rome.
La Société Immcmitaire continue à
faire du bien. Par exemple, la mauvaise habitude, chez les enfants, de
détruire les nichées d’oiseaux, est en
diminution. Cola aussi est un fruit
de l’Evangile.
J. Buffa,
CfiRoKlQpIi
Pomaret. On mus (fo'lt :
Les promotions à l’Ecole Latine
ont eu lieu vendredi 30 Juin à n
heures sous la présidence de M. Léger
secrétaire de la Table et avec le concours de nombreux amis.
L’année s’était ouverte avec 33
élèves: 9 filles et 24 garçons; 27
seulement ont subi les examens; 16
ont bien réussi, 5 ont un examen à
refaire, 4 en ont deux et les 2 autres
ont manqué sur plusieurs points ; 13
nouvelles recrues ont été introduites
en première classe.
Après la lecture des résultats, M.
7
ài5
Léger ouvre la série des discours en
exhortant les élèves à poursuivre
avec constance leur travail, malgré
les difficultés. Ai. Weitzecker, d’un
ton enjoué, -recommande le cosmétique (de komios) c’est à dire l’ordre,
depuis l’ordre le plus extérieur et
matériel jusqu’ à celui de la conscience. M. le prof. Rivoir lit les salutations que, depuis Genève, nous
envoie AI. Micol, habitué à être des
nôtres, et indique comme levier poulie progrès de l’instruction à l’avenir
la conscience tenue en éveil par les
pères et les mères de familles. AI.
Tron pasteur à Alassel, regardant
aux examens comme à une bataille,
encourage les blessés et montre en
Dieu la source du courage et de la
force. M. Gay pasteur à Prarustin
conjure les élèves â avoir dans le
voyage de la vie une boussole et un
pilote : la parole et le Christ; tandis
que AI. C. A. Tron leur conseille,
pendant les vacances, la prière et
de bonnes lectures. Finalement le
Chevalier Coucourde insiste sur la
nécessité toujours croissante de l’instruction et apporte à AI. Rivoir, dont
la carrière comme professeur semble
se clore avec l’année, le salut ému,
émouvant aussi, de l’ancien élève.
Ces allocutions sont entrecoupées
et la fête est egayée par trois chœurs,
très bien exécutés sous la direction
de AI. le prof, Forneron.
Le sentiment général est que, malgré le nombre considérable des blessés, voire même des morts, il y a
eu du travail et la marche de l’établissement a été satisfaisante cette
année encore.
La ToilP. Les examens ont commencé au Collège et à l’Ecole supérieure. Un élève de la troisième
classe du lycée, Gustave Cougn, a
été déclaré licencié sans examen,
ayant obtenu à toutes les branches
la moyenne annuelle requise pour
être exempté.
Une élève de la cinquième année
de r Ecole supérieure, ALlle Elisq
Bonnet, a aussi achevé ses études
avec r exemption complète des exar
mens.
Le sujet de composition envoyé
par le Alinistère pour les candidats
à la licence lycéale est le suivant:
Le virtù private e pubbliche dei citta,dini
iiono il 2nù sicuro presidio delle libere
istituzioni.
Revue Politique
A la suite des désordres sans nom dont la
Chambre a été demièreineiit le théâtre, S. M.
a ordonné la clôture de la session législative.
La séance de vendredi restera mémorable dans
les annales de notre parlement ; il ne .s’ agit
plus d’interruptions, de motions inoiiportunes,
d'appels nomináis pour faire perdre du temps ;
c’est une vraie bataille (jui a eu lien, engagée
naturellement par les énerguinèiies de l’Extrême Gauche, et à laquelle ont pris paît plus
de deux coûts députés. II n' y a pas eu de
morts, mais bon nombre de combattants sont
sortis de la lutte avec des contusions et les
habits en lainbeanx. Nos honorables représentants ont emprauté pour la . circonstance le
vocabulaire des maquignons et se sont couverts d'injures, sans épargner le pauvre président impuissant à maîtriser ces bêtes féroces. Non, il n'y a pas de termes assez forts
pour flétrir ce spectacle indigne qui a profondément affligé toutes les personnes sérieuses.
La clôture du Parlement s’imposait donc,
puisque quinze ou vingt députés, ont réussi,
grâce aussi à l'apatide de la majorité, à entraver la marche des délibérations de l’assemblée. Cette victoire de.s radicaux intransigeants n’ erapêobera pourtant pas que le
projet des mesures politiques n’eiitre en vigueur,
par décret royal, â la date fixée, c’est-à-dire
au 20 Juillet, qidtte à être sanctionné par le
Parlement à la prochaine session.
La Belgique est en révolution depuis tantôt
huit jours; on a même en un semblant de
harricades à Bruxelles et à Liège. I.a révolte,
initiée par les radicaux-socialistes se propose
de renverser le gouvernement clérical coupable d’avoir proposé dernièrement une nouvelle
loi électorale que le parti ouvrier très puissant en Belgique, a jugée antilibérale. On
espère que le projet sera retiré, et -que la
guerre civile sera ainsi évitée. Eu attendant
la situation est des plus graves.
Les mesures fiscales du gouvernement espagnol ont provoqué des troubles dans plusieurs
grandes villes de la péninsule. Saragosse e.st
en état de siège.
Dreyfus a débarqué à Quiberon en Bretagne d’où il a été conduit à Keimes. M-nie
I
8
- 216
lireyiua a olitenn la permiasion de visiter son
pauvre mari dès le jour de son arrivée. Leur
rencontre a été tout ce ipi’il y a de plus touchant. Le mallienroux a heaiiconp vieilli et on
ntfirme qu'il a presque perdu l’u.sage de la
païdle, et qrt’il est comme hébété. Les avocats
Démangé et Lahori but pu avoir uii premier
entretien avec lui.
Fonds (lu Fiiif|iin]iipnaire
poux' la dotation du Refuge
(Lit Dr. Voile.)
4.e liste
H. Ihiiil Daniel Abolie (Bohi)
„ Jacques Long-, pasteur (Sienne)
,, Jean Voile, maréchal (Milan)
„ Pierre Pellenc
N. N. (Genève)
Quelques amis de Pranistiii (1)
Ecole du Dimanche Eglise
Ital. (Turin)
Unicui chrét. j. filles (Massel)
M. Pierre Pons (Naples)
Ecolo Umberto I (St. Second)
Eglise de Còme (par M. F.)
liostan, pasteur
Report L. 1362,25
5 —
lo
is—
28 —
2Ü10 —
7 —
3,35
.50 ■
Total
L. It. 1520,60
(1) Quelques amis de Pranistin :
MM. Robert Antoine (St. Second) L. 10
Gay Camille (St. Second) 5 — A^icino Jean
(St. Second) 5 — Gay Daniel (Serrei 6
Godin Jacques (Bonin) 1 ■— Gay Joan (Serre)
1 — M.me Pasquet, veuvo (Serre) 1.
Total L. 28 ■
LEGGETE
ogni mattina la GAZZETTA DEL POPOLO
ohe è il Giornale il meglio informato
e il più antico del Piemonte
Il suo servizio ielegrafloo è il più completo
Coloro ohe.si abbonano alla Gazzetta
del Poiyolo direttamente al suo ufflcio
d^amministrazione in Torino, o con vaglia o con
cartolina-vaglia, hanno diritto :
1. Alla Gazzetta del Fopolo dellii Domenica,
settimanale, illustrata ;
2. Alla Cronaca Agrricola, colle lezioni della
Scuola Affraria delrUuivevsità di Torino ;
3. Al Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Finanziarie, colla Tabella himem^Ue dei corsi dei principali
valori 0 titoli quotati alle Borse più importanti
d’Europa.
Oltre Tinteressante romanzo Amori iiiiclici di
Renalo De Pont-Jest, in corso di pubblicazione, la
irctszcUa lici i’opolo si è assicurata la primizia di uu
nuovo racconto, che riiìiistre Anton Giulio narrili
sta scrivendo appositarnenle per Tautorevole e tanto
diffuso giornale torinese.
inoltre diamo ai Ifetlori la lieta notizia che la
Gazzetta del Popolo ha Ottenuto dalla Simiiatlea &
popolare scrittrice Matilde Serao la facoltà di pubblicare un suo romanzo, che sta ultimando e che
avrà a suo tempo Tonore della riproduziotie in autorevoli giornali francesi.
Coloro die prenderanno l'abbonamento direttamente alVAinmiiùstrazione della Gazzetta dei Popolo
in Torino riceveranno gratuitamente i niimert doppi,
colle corrispondenze dei cotnuiii di tutte le provincie
piémontesi, la CriMiaca Affrioola, le Estrazioni
Fiunnzinrio e la Gazzetta del Popolo della Domenica (Ictteraria-illustratal. L’abbouameuto per le
quattro pubblicazioni riunite costa U. 1, ftO ài rties^
L.4,80 perire mesi, U 9,60 per sei mesi^ L.
per un anno.
Agli abbonati che ne faranno richiesta sarà spedita In dono la raccolta dei numeri speciali pubblicatisi per il Cinquantenario dello Statuto, compresi
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