1
OltLOLUième année.
]V. 39.
23 Septembre ISTO.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritoels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — {Philippiens., IV. 8.)
PBIX D’âBONNEHENT ;
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Suisse................» 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré ; 10 cent.
BDRnnx d’abonnehent
ToRRR-PEr.LiCE : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser poor l’administration
au Bureau â Torre-Pellice,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction; â Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice.
Somiiiaii?o,
Une grancie œuvre à poursuivre. — Non
Püssumus. — Faits divers. — Chronique locale — Chronique politique. — Souscriptions.
— Annonces.
mi GR4PIDË ffilYPiE A POIRSUIYBË
fVoir le N. 38 J.
Nous disons que les Vaudois ont
entrepris une œuvre d’évangélisation en Italie. 11 faut nous restreindre et dire quelqves Vaudois-, car
bien que cette œuvre ait été décidée et approuvée par nos Synodes,
elle n’est nullement l’œuvre de
l’Eglise vaudoise. C’est l’œuvre des
pasteurs, des évangélistes et des
instituteurs vaudois qui travaillent
en Italie, et celle de 20 ou 30
personnes qui 4^ns nos Vallées
s’intéressent vraiment à elle et la
soutiennent. Tout au plus s’il y
a encore 100 Vaudois de la vieille
roche, qui ont compris le^r tâche
et leur mission dans les âmes de
Dieu. Le reste ne s’en occupe pas
et doit soigneujMdBS^i^re mis à
part, n y a ÿ^||^^vara|^lisation
de l’Italie est encore très-loin d’être
populaire et même bien connue
dans nos Vallées. Elle a des ennemis.
Il est vrai que pour la plupart ce
sont des ennemis secrets qui n’ont
jamais eu le courage de se déclarer.
Si du moins ils osaient un beau
jour exprimer leur opinion, la défendre et dire sincèrement leurs raisons ! Comme nous les respecterions !
Mais non, il faut le dire, c’est à
la dérobée , c’est en dessous , c’est
par derrière que l’on travaille. Une
semblable lâcheté, disons le mot,
une pareille hypocrisie ne mérite
que le mépris. Nous mettons dans
ce nombre tous ceux qui, connaissant l’évangélisation, disant qu’ils
l’aiment, ne font absolument rien
pour elle. C’est à cela que vous
reconnaîtrez les vrais ennemis de
l’évangélisation de l’Italie, et à
toutes leurs protestations d’amour
et de dévouement, répondez, qu’ils
en ont menti! Vous aurez frappé
juste. D’un aùtre côté l’œuvre de
l’évangélisation et bien loin d’être
snffisamment connue parmi nous.
On ne la connait guère que par
les rapports annuels de la Corn-
2
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mission d’Evangélisation, et où
sont-ils ceux qui les lisent, par
YEco délia Verità que reçoivent
quelques familles et par les évangélistes ou les étudiants en théologie qui viennent passer leurs
vacances aux Vallées. Dans aucune
de nos paroisses, à notre connaissance, si ce n’est à La Tour et à
Rodoret, on n’a des réunions spéciales et régulières en faveur de
cette œuvre. Serait-il donc si impossible d’organiser dans chacune
de nos paroisses une réunion mensuelle où l’on s’occuperait exclusivement de cette œuvre qui nous
touche de si près, une seule réunion par mois? Il ne serait pas
du tout nécessaire que ce fût le
pasteur lui-même qu’en prît l’initiative , quoique après tout cela
lui revînt de droit. Qu’un ami de
l’évangélisation , mais un véritable
ami, se mette en rapport avec la
Commission, se fasse envoyer le
plus de lettres et de journaux
possible , qu’il se prépare , qu’il
fixe un jour, une heure, qu’on
se réunisse, qu’il dise tout ce qu’il
sait et qu’on finisse par une collecte. Ici toutefois, nous ne nous
le cachons pas, se présente une
grande difficulté, c’est le manque
d’initiative, c’est cette indifférence
colossale qui s’applique à tout dans
nos Vallées, et ne manquera pas
d’être bientôt universellement proverbiale , si elle ne Test pas déjà.
Où sont-ils ceux qui s’apercevront
enfin que ce sommeil est un sommeil de mort ? Croirait-on que depuisSOansenviron que nos Synodes
ont décidé d'entreprendire une mtu.
vre d’évangélisatioa en Italie, il y
ait des paroisses dans nos Vallées
qui n’ont pas encore fourni un seul
Evangéliste, uh seul Instituteur, un
seul étudiant ? Bobbi, par exemple,
est du nombre; Bobbi une des paroisses les plus riches , les plus
fiorissantes, matériellement parlant,
et même les plus intelligentes de
nos Vallées ! Il est vrai qu’à Bobbi
ou n’aime pas les nouveautés. C’est
là, par exemple , que Ton à conservé l’usage du vieux psautier.
On y chante encore chaque dimanche cette horrible traduction des
psaumes, je ne dirai pas de tout
son cœur, mais de tous ses poumons et en s’appuyant des pieds
contre le banc. Voici bien autre
chose : les dimanches de communion on y chante, devinez quoi ?
— les 10 Commandements de la loi,
en commençant par le premier et
finissant par le dernier. Est-il étonnant que l’on y soit si indifférent,
si opposé même, à une chose aussi
nouvelle, que l’évangélisation ! Respectons le passé. Mais tout cela serait-il bien le passé? prenons garde
de nous faire illusion , c’en est la
momification, la momification sèche
et jaunie. La vie a totalement cessé;
il n’est plus resté que le cadavre
desséché. Il y a des amateurs d’antiquités qui trouvent cela très-intéressant, très-beau même. Laissons
les faire, laissons les même venir
de loin pour jouir de ce. spectacle
et de ces concerts, qu’ils en fassent
des romans religieux larmoyants
et des poésies écœurantes, s’ils le
yeulênti,.quant à nous, plaignons
sincèrement le brave pasteur préposé à la garde de ce musée égyptien. Yoüà pour Bobbi; et que trouverions-n^.’^si nous passions en
revue tq^es i|6a paroisses !
Yl (AsuivreJ.
3
-----397
POSSmRUS.
Un chrétien vénérable nous disait
hier: «Voyez, monsieur, il y a
encore dans notre église une certaine haine contre le mal, il faut
en convenir, mais ce qui manque
décidément, c’est l’amour pour le
bien ». Cette pensée nous a paru
remplie de justesse. Voulez-vous
vous assurer en effet que l’amour
pour le bien tend de plus en plus
à disparaître ? Allez une fois entendre le chant à notre temple de
La Tour! Vous savez que l’amour
pour le beau donne en quelque
sorte la mesure de l’amour pour
le bien. Le style c’est l’homme.
Il y a quelques années on se plaignait déjà bien fort à La Tour de
notre musique sacrée. Mais aujourd’hui c’est bien autre chose ! Les
chants les plus simples, les plus
beaux, ceux qui autrefois étaient
connus de tout le monde et chantés
avec le plus d’entrain , semblent
être tombés presque totaleüient
dans Toubli. On n’entend plus que
quelques voix par ci par là, au
nombre desquelles, bien enteiidu,
celle du brave chantre qui depuis
tant d’années accomplit sa tâche
ingrate avec la conscience, le zèle
et le dévoument que l’on connaît.
D’harmbnie,d’accords, de mesure,
de chants en chœur pleins de vie
et d’entrain, plus de traces ! Tout
cela est remplacé par une cacophonie dont les passages les plus
discordants de Wagner né donnent
qù’ùne faible idée. Tranchons le
mot: dn a l’air de ne plus aimer
et de ne plus s’aimer. C'est triste,
sombre, cofnme un ménage où
l’on boude, ou bien une journée
pluvieuse à la campagne, ou bien
encore comme une chambre sans
feu par une soirée d’hiver. Nous
avons bien un orgue, mais hélas !
le pauvre orgue depuis nombre
d’années n’a plus fait entendre sa
voix. Ce n’est pas , parait-il, qu’il
soit mauvais, ou gâté, ou qu’il
n’y ait point d’organiste courageux
et charitable à La Tour; an contraire, c’est que , malgré tous les
efforts, on n’a jamais pu le faire
marcher avec le chant. Il ne faut
pas s’en étonner. On a en conséquence fini par donner tortàl’orgue,
on l’a fait taire et même, pour
le punir, on l’a condamné à écouter
en silence tous les dimanches ce
chant qu’il se refusait formellement d’accompagner. Lui, bête
comme un orgue , n’a pas su protester. Il est resté là; mais ce
qu’il souffre , c’est ce que lui seul
pourrait dire. Voilà ce que c’est
que de tout se laisser faire sans
jamais se défendre ! II y a des
méchants qui voient dans cet orgue
qui enrage d’avoir raison, mais
qui n’en reste pas moins stupidement passif, un symbole..... Mais
revenons à notre sujet. Ce n’est
pas seulement au temple que le
chant va mal; nos étudiants qui
autrefois, dit-on, chantaient si bien,
ne chantent plus, ou chantent
comine à l’eglise. Les plus beaux
chants d’autrefois Sont totalement
oubliés ou sont horriblement mal
chantés. C’est à peine si l’on est
encore en état de répéter d’une
toit traînarde et discordante quelque Vieillerie d’il y a 20 ans, plus
que fade à force d’avoir été rëbùchéé. Eiicore un peu de temps
4
-398
et les chants joyeux d’autrefois ,
comme tant d’autres choses, aurant été remplacés à La Tour par
le silence du cimetière et l’unité
du tombeau. Où allons nous si les
étudiants ne chantent plus ? Toutefois, hâtons-nous de le dire, ce
n’est pas entièrement leur faute ;
ils voudraient chanter , ils ont de
la voix , de l’oreille et surtout du
cœur, mais que voulez-vous ? ils
ne savent pas ! Dés lors c'est
beaucoup la faute de la Table qui
jusqu’ici n’a pas senti la nécessité
absolue de donner un maître de
musique à notre Collège. Nous
savons que les étudiants lui ont
même adressé de leur plus belle
écriture et dans leur plus beau
style une pétition signée, lui demandant très-humblement, mais
instamment un maître de chant.
Qu’a-t-elle répondu ? Hélas ! le célébré mot vaudois ; c’est impossible! impossible comme le miracle!
Mais, qu’on nous permette une
petite observation; d’où vient que
ce qui était encore parfaitement
possible en 1864 ne le soit plus en
1870? Alors nous avions encore
un maître de chant au Collège.
S’il faut tout dire, nous savons
que cette Table, quand elle le
veut bien , est beaucoup plus puissante qu’il n’y parait au premier
abord. L’essentiel, c’est qu’elle
veuille. 11 y a des choses qui auraient paru plus qu’impossibles au
reste des humains et que pourtant
notre Table a trouvé le moyen
d’accomplir en un tour de main,
avec une incroyable facilité. C’est
une autorité avec laquelle il .faut
compter , allez! Eh! bien VEcho
des Vallées, croit être ici l'organe
de tous ceux qui fréquentent le
culte de La Tour, 'de tous les étudiants du Collège, nous pourrions
peut-être dire des professeurs ,
plus que cela, des jeunes demoiselles du Pensionnat, en demandant humblement à la Table Vaudoise de faire venir au plus vîte
un bon maître de musique, surtout
de chant, à La Tour. Il serait
chargé :
1® D’organiser un chœur mixte,
aussi nombreux que possible, chargé
de soutenir le chant sacré à La
Tour. Quant aux avantages esthétiques et moraux qui en résulteraient, ils sont incalculables. Nos
jeunes gens et nos jeunes demoiselles, nous en sommes sûrs, n’hésiteraient nullement, à se dévouer.
N’oublions pas que par là on arriverait aussi à soulager quelque
peu notre brave chantre, de la
complaisance duquel trop longtemps peut-être ou a abusé ;
2° De donner régulièrement des
leçons de chant au Collège, à TEcole normale et au Pensionnat, peutêtre de temps en temps aux trois
établissements à la fois. Combien il
est nécessaire à un futur pasteur ,
un futur évangéliste, un futur instituteur, une future institutrice ou
femme de pasteur, de connaître la
musique et de savoir chanter, c’est
là ce que tout le monde accordera. Les avantages qui en résulteront pour la moralité, l’union ,
da concorde, les vraies affections,
n’ont pas besoin d’être rappelés.
Il faut inspirer à nos jeunes gens
le goût des jouissance artistiques,
si l’on ,HO veut pas qu’ils recherchent les jouissances de l’auberge
5
. ^.399------
OU celles du pasquet dans une
écurie. Puis,
Les cœurs sont bien près de s'entendre
Quand les voix ont fraternisé.
Qu’aurons-nous gagné quand
nos jeunes gens se connaîtront
mieux, oseront se regarder en face,
ne se fuiront plus comme des niais,
s’aimeront vraiment et sauront
travailler à l’unisson !
Que la Table donc se laisse attendrir ! Elle aime le bien , nous
le savons , la musique et le progrès. Qu’elle aille donc fouiller
jusqu’au fond de ses tiroirs; peutêtre parviendra-t-elle à y trouver
encore 5 ou 600 francs, tout juste
ou plutôt plus qu’il ne faudraitpour
déterminer un honnête artiste à
passer vers nous. On sait qu’il
trouverait bien vite des leçons particulières. Nous connaissons même
un professeur du Collège qui est
tout décidé à céder 50 fr. de son
stipendium si la chose s’arrange
et que cela soit nécessaire. Qu’elle
sache bien notre Table, que rien
n’égalera la reconnaissance des
habitués au culte, celle de notre
jeunesse, et il faut compter avec
notre jeunesse, et même la reconnaissance des étrangers qui de
temps à autre honorent de leur
visite notre capitale, ce cerveau
des Vallées ( toujours eurhumé ).
Si vous saviez ce qu’ils disent de
nôtre chant vaudois! Montrons
que nous avons encore quelques
gouttes de sang italien dans les
veines et que l'amour des afts
n’est pas éteint parmi nous. Mais
il y a plus; comme notre vénérable Table se trouvera récompensée, quand on reviendra, comme
dans les beaux jours d'autrefois lui
donner une magnifique sérénade!
Rien que cet espoir, semble-t-il,
devrait lever toutes les difificultés.
Qu’elle se souvienne enfin que si,
cette fois encore, elle prononce
son impitoyable Non possumus (en
français et aux Vallées on dit; c’est
impossible) un séjour à La Tour
sans musique, que soit au temple
ou que ce soit au Collège, devient
si fade, si triste, si funéraire,
qu’il faudra bientôt s’écrier; Amis ,
éteignez les dernières lumières,
le jeu n’en vaut plus la chandelle !
faits biücrs.
Californie. Les mines de Californie et de Siarra Nevada ont
donné ensemble, dans le cours des
cinq dernières années, un produit
de 250,milllons en or et en argent.
Un milliard. On a calculé qu’un
milliard en or pèse 322,580 kilogrammes, et peut faire un volume
de 16 ^[4 mètres cubes. Passé à la
filière un milliard eu or donnerait
un fil de ^[4 de millimètre de diamètre assez long pour faire le tour
du globe. Un soldat présentant un
volume de 3(4 de mètre cube , l’on
pourrait avec un milliard fondre
22 soldats en or massif.
Un milliard en argent pèse cinq
millions de kilogrammes, et l’on
pourrait en faire 636 statues de
soldats de grandeur naturelle.
Disposées en ligne les pièces de
vingt francs en or nécessaires pour
faire un milliard donneraient une
longueur de mille et cinquante
kilomètres, tandis qu’en les mettant les unes sur les autres on obtiendrait huit piles aussi hautes
6
-400
que le Mont Blanc, soit Une séule
pile de 33 mille mètres.
Comme nous prenons ces résultats tels qu’on nous les donne,
ceux de nos jeunes lecteurs qui
auront des doutes sur leur exactitude feront bien de les vérifier.
Nous ajouterons que les dépenses
du royaume d’Italie sont d’un milliard au moins par an , et que sa
Dette Publique ne tardera pas de
s’élever à six millards.
Canons. Les prussiens ont des
canons qui portent à plus de huit
mille mètres des projectiles du
poids de cent à cinq cents kilogrammes.
Mont Viso. Le 6 de ce mois,
mardi matin , M“" Denza, directeur
de l’Observatoire de Moncalier,
M” Volante, professeur de physique
à Aoste, accompagné» de l’avocat
C. Isaïe et de son frère étudiant
en mathématiques, ont atteint le
sommet du Mont Viso. — Entres
autres observations faites à cette
hauteur, ces Messieurs ont constaté
que l’eau y entre en ébullition à
87“ 3.
La première ascension du Mont
Viso fut celle de M' Matheros en
1861, la seconde celle de M*' Tucket
en 1862, la troisième celle de M.
Quintino Sella en 1863. Celle de
M' Denza en 1870 comptera pour
la quatrième
La province de Turin contient cinq arrondissements (circondari ), 444 Communes, 942 mille
habitants, sur une superficie de
10269 kilomètres carrés. Le
Conseil )prDvincial vient de fixer
son budget pour l’année prochalné :
il s’élève pour les dépenses à deux
milliôns 363 mille 827 francs. —^
Tandis que la |)opulation de notre
province touche ainsi de près à un
million d’âmes, elle n’est, en
moyenne, pour les 68 provinces du
royaume que de 358 mille âmes
chacune.
®hront(|ue locale.
T-ià Tour*. Dimanche dernier, l’assemblée paroissale de La Tour était réunie
après le service pour la nomination d’un
ancien. Sur deux cent soixante neuf électeurs inscrits il s’en est présenté vingtdeux. Qui a tort? ceux qui se sont laissé
coucher sur les régistres de la paroisse,
ou ceux qui les y ont couchés sans rien
exiger d’eux que leur nom? Si cette indifférence se reproduit dans d’autres paroisses , et nous savons que c’est le cas
pour plusieurs, le mal nous paraît grave,
et il conviendrait d’en chercher les causes
sans trop tarder.
— Ceux de nos étudiants en philosophie
qui sont arrivés au terme de leurs cours,
ont subi pendant ces trois derniers jours
les examens sommaires qui leur donnent
droit à la licence lycéale dans le Collège
vaudois. Les sujets qui leur ont été donnés,
sont: pour la philosophie: les monades de
Leibnitz et son harmonie préétablie ; pour
la littérature française; de l'état de cette
littérature au commencement du 11* siècle;
pour la littérature italienne : du but de la
littérature, et des auteurs italiens qui s’en
sont le plus approchés ; pour l’histoire :
Grégoire yil et son œuvre. Pour le latin et
le grec: une composition latine (C. Julius
Qœsar) et la traduction en langue itaiienüe d’iine page de Sophocle, et enfin
■pour lès sciehces physiques et naturelles,
iîn travail par écrit, coinme tous les auîtres, sur la part du soleil dans les principaux phénomène terrestres.
De ces MX étudiants, trois savoir ; Paul
Long, Auguste Malan et Théodore Gay,
vont partir ^ur l’Ecole de Théologie de
’Gèhbv6 '(OrâI^è|, et les trois autres savbir i'ï. tiâ'éidt Hÿ^on, losué tron et Henri
7
_40l------
Pascal, pour Dotre Ecole de Théologie de
Florence, où ils auront à passer trois années pour le moins.
r»rar*TListtix. M' Philippe Cardon
n'ayant pas accepté l’appel qui lui à été
fait par la paroisse de Prarustin, les électeurs ont été convoqués à nouveau pour
dimanche 2 octobre afin de nommer leur
pasteur.
(¡Trkontquc j)oÜttque.
Italie. Tout pâlit devant l’entrée des
troupes italiennes dans la ville de Rome;
même nous avons un instant oublié la
guerre abominable pour arrêter nos régards sur le grand évènement qui vient de
mettre fin au pouvoir temporel des papes.
11 est vrai que là aussi on a dû tirer l’épée
du fourreau. Cette puissance qui est née
dans le sang, qui pendant onze siècles
■s’est énivrée do sang, ne pouvait mourir
sans en voir une fois encore ne fût-ce que
la couleur. — Heureusemeut il ne paraît
pas qu’il y ait eu beaucoup de morts ni
d'un côté ni de l’autre, tant l’affaire a été
rapide; mais ce petit nombre même est
de trop, et nous le déplorons.
Voici du reste en résumé l’espèce de
procès-verbal que nous donne de l’évènement en question la Gazette Officielle. Le
20 septembre, à 5 heures et un quart
du matin, les troupes du 4« corps d’arn^ée,
commandées par le lieutenant-général
chevalier Cadorna, ouvrirent le feu çontre
les murs d’enceinte entre Porte Salare et
Porte Pie. A 10 heures et demie, les
colonnes d’attaque formées dans la villa
Patrizi.... entrèrent par la brèche de Porte
Pie, en s’avançant jusqu’à la rue du Triton
et du Quirinal. Aussitôt que la brèche fut
couronnée, le général Kanzler se présenta
pour parlementer, et la capitulation fut
conclue. Elle porte en substaçce que la
ville de Rome, sauf la partie qui constitué
la cité Léonine, sera remise aux troupes,de,
de S. SL le Roi d’Italie. Toutes les troupes
étrangères seront dissoutes et les soldats
renvoyés immédiatement dans leurs foyers
par les soins du gouvernement italien. —
Les troupes indigènes seront constituées
en dépôt, sans armes, et envoyées à Civitavecchia, en attendant qu’il soit statué
à leur égard.
En conséquence de cette capitulation
signée le 20 Septembre, dès le lendemain
matin 21, les troupes étrangères et indigènes, qui s’étaient réunies dans la cité
Léonine, défilèrent avec armes et bagages
devant le commandant général du 4a
corps dans le chemin extérieur qui conduit de la Porte Cavalleggeri à celle de
S. Pancrace. Les honneurs de la guerre
ainsi rendus et reçus, ces troupes déposèrent leurs armes et furent envoyées par
le chemin de fer à Civitavecchia, pour
les effets de la capitulation.
Le nombre des prisonniers pontificaux
faits à Rome ou dans le territoire romain
s’élève à 10.700, dont environ la moitié
sont des étrangers. Ou sait que le pape
avait un peu plus de 13 mille hommes à
opposer aux troupes italiennes, avec 50
pièces d’artillerie.
A la suite de quelques désordres qui se
sont produits dans la cité Léonine et qui
ont été causés par la colère du peuple
contre les gendarmes pontificaux, le pape
s’est adressé, paraît-il, avec insistance
au lieutenant général Cadorna afin qu’il
envoyât des troupes pour la sauvegarde
et le maintien de l’ordre. Le général s’est
empressé d’adhérer à cette demande; —
en sorte que nos troupes occupent la cité
Léonine, et que le pape peut de ses fenêtres voir nos hersai 11ers.
Comme on devait s’attendre les Romains
ont fait un accueil enthousiaste à leurs
concitoyens de l’armée. Nos soldats se demandaient où ils avaient pu prendre ce
nombre infini de drapeaux italiens qui
flottaient à toutes les. fenêtres.
Les adresses au roi et au gouvernement
se multiplient, provinces et communes
exprimant à l’envi leur satisfaction pour
cette occupation de Rome, qui d’an même
ooup met un terme au pouvoir temporel
. des papes, et le sceau a notre unité na• tionale. — Florence, qui pourtant perdra
quelque chose au trasfert de la Capital des
rives de l’Arno sur celles du Tibre, n’est
I restéq en, arrière d’aucune autre ville,
j Là, conime à Bologne, à Livourne, à
Vérone et à Venise, la grosse cloche s’est
ébranlée pour annoncer en son grave langage Téyenement considérable qui étonnera le monde, quand la guerre lui laissera 1« libenté d’y penser.
8
-403
France. — Les espérances qu’avaient données la circulaire de M'Jules Favre
et son entrevue du 17 avec sr de Bismark
semblent s’évanouir. — La Prusse pour
consentir à un armistice demandait comme
gage l’occupation de Strasbourg, de Tout
et de Verdun; — le gouvernement de la
défense a trouvé cette prétention excessive,
et toujours ferme dans sa résolution de
ne ceder « ni un fragment du territoire
de la France, ni une pierre de ses forteresses », il se résigne à continuer la lutte.
— « L’aveuglement qui nous a donné la
guerre», ainsi que s'exprimait un jour
M' Thiers, n’est donc pas si près de faire
places au bon sens.
Depuis l’entrevue, la forteresse de Toul
a capitulé, laissant aux mains des Prussiens 2350 prisonniers, près de deux cents
canons et trois mille fusils. On pressent
que Strasbourg n’est pas loin de succomber aussi; la reddition sera presque une
délivrance pour le 80 mille habitants.
Une dépêche de Gambetta constate que
dans la matinée du 19 ( lundi) le général
Ducrot, ayant fait une sortie à la tète
de quatre divisions, a rencontré des troupes allemandes qui l’ont refoulé sans les
forts de Paris. — Les batteries françaises
auraient tiré ce jour là plus de 25 mille
coups de canon. — Le général Trochu a
vivement blâmé le 1’ régiment des zouaves qui, saisi d’une terreur panique, s’est
rétire avec précipitation, semant l’alarme
et le désordre autour de lui.
Suisse. — Plusieurs cantons de la
Suisse ont accueilli avec beaucoup d’affection les deux mille Strasbourgéois dont
leurs députés ont obtenu la sortie. — La
seule ville de Zurich, profitant du jeune
fédéral, qui a été célébré le 18 courant, a
fait une collecte de 22 mille francs, pour
soulager ses hôtes, qui sont pour la plupart des vieillards, des femmes, et des
enfants sans ressources sufBssantes.
Autrielxo. Une Société Catholico-politique écrit en même temps au président
du conseil et au chancelier de l’Empire
pour leur demander d’intervenir sans retard en faveur de la puissance temporelle
du Pape, les menaçant, s’ils n’obéissent,
du démembrement de l’Empire d’Autriche,
ou même de sa ruine pour faire place à
la république. — L’Autriche est avertie.
SouscripüoD pour le Rosario
(temple, école centrale, presbytère)
Report du N. Si . fr. 298 00
Mr J. R. » 2 00
Total fr. 300 00
LISTE DES DONS
en favenr des incendiés des Traverses
( Pragela ).
Quelques étudiants membres de
la Balziglia fr. 5 15
M. Niccolini prof. » 1 00
M. Henri Seeli, cand. théol. » 1 00
M. Emile Long, id. » 1 00
M. Henri Meille, id. » 1 00
Total au 28 septembre fr. 9 15
-A.IV IN OIV OE S.
Une Jeune dame, veuve d’un pasteur, voudrait recevoir en pension
des jeunes filles désireuses de fréquenter l’Ecole supérieure — Leçons
de musique, à part, soins assidus —
Position centrale.
S’adresser à M“" le Prof. B. Tron à
Torre-Pellice.
Pension pour jeunes demoiselles
à Torre-Pellice.
Les parents qui envoient leur jeunes
filles à l’Ecole supérieure ou â d’autres
écoles et qui voudront les placer dans
cette pension, peuvent être assurés
qu’elles y seront l’objet des soins les
plus assidus. Les personnes qui la
dirigent ont à cœur de mériter toujours plus la confiance qu’on voudra
bien leur accorder. Les soirées seront
employées â la préparation des tâches
du lendemain. S’adresser pour les informations à Madame Parisb, aux Appiots (Torre-Pellice).______________
Levons d’allemand et de français;
s’adresser â M' L. Bert, chez Madame
Parise, aux Appiots près Torré-Pellice.
Une famille chrétienne, sans enfants, habitant la colline de St Jean recevrait en pension quelques jeunes
garçons ou quelques jeunes filles qui
pourraient fréquenter les écoles publiques de la Tour.
S’adresser â M' le Prof. Olivet à
S‘ Jean.
I A. Rével Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.