1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italia . . ......... L. 3
Tana lea pays de l'Union
de poste . , G
Amérique du Sud . . . ï 9
Oû s’abonne ;
Au bureau d’Admiaiatratlon;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pïgnerol)
et à t’imprimerie Alpina à
Torre Peilice.
^’abonnement part du 1* Janvier
et se paye d’avance.
Année XIX. N. 49.
Tnial 1893
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
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pour un© seul© fois — 16 centimes de 2 & 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Rédaction à M,
lePast.H. Mellle, TorrePêlliee
et pour l’Adraluilstratlon à M
Elisée Cûstahel, TorrePellice^
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
ÉCHO DES VALLEES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. I, é. Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, IB. Que ton régne Vienne. MaUli. yi> 10
O ni m a i r « :
Aidone..— Missions. — Evangélisation.—
Oorrospondaneo. — Gfiponique Vau-,
doise. — Nouvelles religieuses. — Faits
divers. — Revue Politique.
AIDONE
Aidone (Sicile, le 3 Mai 1893.
"Cher ¿Monsieur,
îï
Vous reinercianit du bon accueil
que vous avez fait à une lettrei précédente je me permets de l’interpréter comme une invitation à poursuivre — si je me trompe, veuillez
, - m’en aviser — et j’en profite pour
., vous dopner sur Aidone quelques
|f nouvelles qui ne seront peut-être
pas sans intérêt pour vos lecteurs,
La lutte y est donc sérieusement
i- - engagée et même une corresponî dance parue sur le Giornale di Sicilia, s’en est laite l'écho.
Bien que prêtant un peu à l’équivoque, elle n'est pas trop malveillante pour nous, pour que nous
: devions' nous en plaindre : tout* lau
plus pourrians nous rappeler au cor-’
respondant Aidoriais que en courant
après l’esprit on risque fort d’attraper la sottise; c'efet arrivé'à d'autres
d’aussi'bonne maison que lui.
Invité à donner un' coup dé main
à notre sympathique ami M, Giampiccoli, c’est avec plaisir que Sosthène dL repris, pour la quatrième
fois la route d’Aidone, le soir du premier Mai. Quelles scènes, mes chers
lecteurs pour la fête de S. Philippe 1
On a beau être cuirassé contre les
inçipressions de ce genreAl est
impossible de se défendre contre ce
qui vous frappe à Aidone ce jour-là.
De pauvres malheureux, hommes et
femmes, pour raccomplissernent d’un
vœu, traînent de' lourdes, dcmhles et
même triples chaînes de fer attachées à leurs pieds en suivant ainsi
tout le chemin que la procession a
parcouru, rappelant, à s’y méprendre, les força;fs de nos établissemedts
de peine, D’autres, accl'oupis comme
des animaux, parcourent en le léchant, tout l’espace qui sépare ' le
seuil de l’église du maître-autel, se
félicitant d’avoir gagné je ne’sais
quelle indulgence, lorsqu’ils s’en retournent la langue., en sang ,èt toute
enflée. C’est simplement affreux!
‘ Et penser que cela se pratiqué au
nom d’une religion de relèvement
et ‘de liberté. '
' V
'.Si
2
— 146
N’est-il pas permis’ de s’étonner
de ce que les autorités tolèrent de
semblables opprobres? Ils ont pourtant été défendus à Castrogiovanni
et les désordres que certains appréhendaient ne se sont pas vérifiés du
tout.
Mais venons en à notre œuvre.
Elle a pris de telles proportions que
l’évêque de Piazza Armerina s’en
est sérieusement préoccupé et a cru
frapper un grand coup en envoyant
à Aidone pour la neuvaine de St.
Philippe un des meilleurs orateurs
de son clergé, le révérend Père Bilardi. Or il faut savoir que, de temps
immémorial, Aidone et Piazza Armerina sont divisés comme les Juifs
et les Samaritains par de profondes
antipathies que les dernières élections politiques ont rendues plus
terribles que jamais. Le père Bilardi
est de Piazza; grosse erreur de stratégie de l’évêque, car par ce fait il
ne devait pas être trop bien reçu.
C’est en elïet ce qui a eu lieu.
Un bon point à Monseigneur 1 tâchons de tirer parti de sa faute
Or voici ce qui un beau soir est
advenu: Le Dimanche ‘23 Avril dernier, le révérend prêtre, un peu
piqué de son insuccès, remarque notre cher Giampiccoli au milieu de
son auditoire ; prend sa présence
pour üne provocation èt, se fâche
tout, rouge; le zèle de la maison du
Seigneur (?) le dévorant, dans un
magnifique mouvement d’éloquence,
il s’adresse directement à lui. Et
puisque, s’écrie-t-il, je vois devant
moi le loup ravisseur contre le quel
j’ai mission de vous mettre en ^avde,
voici ce que j’ai â lui dire... la dessus il se lance, gratifiant notre ami
d’un torrent d’injures dont la moins
'grave était celle dè charlatan, sans
compter d’autres accusations aussi
absurdes qu’offensantes, l’invitant
à laisser ce « vil métief » auquel
il s’êtait prêté, expression qu’il répète à plusieurs reprises. Pas aimable du tout le péyérend Bilardi ! L’orateur sacré ne fut pas peu flatté
des bravos, des très-bien qui accueillirent son éloquente tirade, mais les
prêtres d’Aidone froncèrent le sourcil; on assure qu’ils reprochèrent
le soir même au fougueux prédicateur son imprudence. Il n’eut pas
trop à se féliciter lorsqu’il sut devant quelle foule, Monsieur Giampiccoli, quelques instants après, lui
avait administré une verte réplique
et surtout lorsqu’il apprit que notre
ami avait déposé contre lui une
plainte formelle devant l’autorité judiciaire. Père Bilardi avait, paraîtil, complètement oublié un tout petit article caché d’un tout petit livre,
du code pénal, qui s’exprime comme suit:
Art. 14d. — Chiunque, per offendere uno dei culti ammessi nello
Stato, pubblicamente ofl'ende ohi lo
professa è punito o querela di parie,
con la detenzione sino ad un anno
e con la multa da lire cento a tremila. Cela pourrait suffire à la rigueur, mais l’alinéa de l’art. 142
porte encore: Qualora si tratti di
altro delitto commesso contro il ministro di un culto nell’esercizio o
a causa delle sue funzioni, la pena
stabilita per tale delitto è aumen tata di un sesto.
. Voiià, paraît-il, ce que le révérend pèi’G avait oublié; le Tribunal
de Callauissetla se chargera de lui
rafraîchir la mémoire.
L’excellent homme que nous eûmes le plaisir de rencontrer tout
dernièrement, avait l’air très préoccupé — on le serait à moins — ■
comme si la perspective qui l’attend
ne lui souriait pas du tout. Dût-elle
être plus sombre, ses amis lui auront bien fait comprendre que l’auréole du martyre ceindra son front,
il préférerait probablement la conquérir à moins de frais.
Tout Aidone, Piazza même, Bad-*'
dusa s’occupent de la chose, voilà
pourquoi je tiens à en informer autsi
le public Vauclois. Ce n’est pas fini
encore : le révérend père, entr’autres
3
- 147
choses, a dit aussi que l’église romaine pardonnait à l’église Vaudoise
les persécutions dont elle — la romaine bien entendu, avait été l’objet!
C’est un peu se moquer du monde,
mais le bon public n’y regarde pas
de si prés, on lui fait avaler d’autres
pillules. Ce n’a pas été l’avis de
plusieurs membres de la société ouvrière qui, pris à partie, ont trop
bruyamment désapprouvé l’orateur
qui à son tour a porté plainte contre eux pour avoir « troublé l’exercice de fonctions » etc. (art. 140), Le
révérend Bilardi serait charmé de
pouvoir comprendre M. Giampiccoli
dans ce nombre — ce qui est bien
gentil de sa part — mais il n’y réussira pas, car l’altitude de notre
ami a été d’une correction parfaite,
comme tout Aidone est forcé de le
reconnaître, ce dont les prêtres sont
bien fâchés.
Nous avons eu hier la visite d’un
messager, un rameau d’olivier à la
main, apportant des propositions de
paix: Prière à M. Giampiccoli de
retirer sa plainte; engagement de sa
part de ne plus mettre les pieds
clans l’église aussi longtemps qu’y
prêchera le pére Bilardi et, de leur
côté, les prêtres d’Aidone retireront
leur plainte contre... les ouvriers interrupteurs.
Notre ami voulut bien s’en remettre à ce qu’aurait décidé Sosthène qui
accepta de traiter en son nom et
proposa les conditions suivantes:
1® M. Giampiccoli, renonce à
’toute indemnité personnelle, (accepté).
2“ Le révérend Bilardi aura la
bonté de verser entrer les mains du
Syndic la somme de 300 francs pour
être distribués aux pauvres d’Aidone.
3** Le révérend Bilardi voudra
bien rectifier ses appréciations par
Une lettre qui sera publiée sur quelque journal un peu répandu.
4“ M. Giampiccoli se réserve
pleine liberté d’aller écouter ‘ son
adversaire quand bon lui semble.
5“ Il autorise le révérend orateur à retirer sa plainte 'contre les
ouvriers ou a y donner suite, vu
que cela ne le regarde pas plus que
l’an quarante.
A ces conditions M. Giampiccoli
retire sa « querela ».
La discussion s’engage! VoyonSj
dit ie messager, 300 francs né se
trouvent point « dans ie pas d’un
cheval ». Sosthène: votre ami devrait
être fort aisé d’avoir une si belle
occasion de faire le bien, les indigents d’Aidone ne manqueront pas
de bénir son nom et sa mémoire.
Le messager, un fort brave homme^
est inébranlable, M. Giampiccoli ne
revient pas sur ce qu’il a dit tantôt
s’en remettant au soussigné et.... la
séance est... levée.
Inutile d’ajouter qu’Aidone s’intéresse fort à la chose. Les conditions
posées par nous ont un très' grand
succès, si bien que ce matin, père
Bilardi nous fait répondre qu’il ne
saurait les accepter.
Parfaitement. Nous avons des juges à Berlin, pardon, à Caltanissetta.
Espérons qu’ils seront plus impar tiaux que ne le fut jadis Gallion,
proconsul d’Achaïe, devant le quel
fut battu mon homonyme, sans que,
nous dit le livre des Actes, il s’en
mît en peine. (Actes XVIII, 17).
Ma correspondance est déjà démesurément longue et pour ne pas
abuser de votre patience je m’empresse d’en finir... pour aujourd’hui.
Si ces lignes étaient assez heureuses pour tomber sous les yeux
de Madame la baronne Cordova, nous
serait-il permis, en lui offrant l’expression de notre profond respect,
de la prier de s’intéresser à une
cause dont les principes doivent lui
être chers? Luthérienne de naissance, la haute- estime dont elle
jouit à Àidone, si elle voulait bien
agréer notre prière, nous serait d’un
secours infiniment précieux et notre
victoire avec l’aide de Dieu serait
a jamais assurée.
Sosthène.
0-
4
- Í4S —
MISSIONS
(Extrait (Tune lettre d’Ad. Jalla,'8 Janv, 93.)
Nouvelles de Séfula.
« Ce? malin nous avions à Séfula
plus d’une cenlaine d’auditeurs, malgré, ie m auvais temps, qui nous avait
fait craindre qu’il ne vînt presque
personne au culte. Qu’est-ce qui attire vers nous, dans notre maison
de prière, nos pauvres zambéziens ?
lis ne s’en rendent probablement pas
compte eux-méraes, mais nous croyons que. Dieu nous les amène et
que bientôt 11 nous accordera la joie
d’assister à un réveil des consciences.
En attendant ces gens s’habituent
à,nous: entendre parler de l’Evangile,
cac: il leur faut du temps pour qu’ils
nous comprennent. Comme ils nous
le disent eux)-mêraes, ce ne sont que
ceux qui nous suivent régulièrement
qui saisis.sent un peu ce que nous
leur annonçons. Les quelques conversa.tions qr^e- nous avons avec eux,
nous font entrevoir l’épaisseur des
ténèbres qui les enveloppent. Ce
n’est pas seulenaent leisens des choses religieuses qu’il faut créer en.
eux, mais lé sens,moral lui-même.
Non seulenaent ils ne connaissent ou
ne comprennent pas le mol que. nous
employons pour désigner la consscimce^ mé.is,la. conscience ne semble pas exister en eux, à n’en juger
que par son silence absoluv Je; crois
vous avoh’i dit déjà que jarnais un
morotsi ne.'revient sur se.s pas quand
il'^ 8: manqué son sentier, mais il fera
plutôt;un détour pour aller retrouver le bùiii Je crois qu'il en agit
ainsi : pour ne pas iB’avoueciàsoi'même qu’il s’est, trompé. Il en est
de même dans son monde moral.
Il n'avouera; à personne, et ne s’avouera pas à soi-même, une faute.
De tout le temps que j’ai passé
parmi eux je n’ai presque jamais^
entendu'quelqu’un dire: je regretle.»
a Litia à dit à, M. Goillard qu’il
sentait deux cœurs en lui, un le
poussait vers les choses de Dieu,
l’autre l’attirait vers les plaisirs, et
il avouait i|ue ce second cœur avait
le dessus. J’avais cru, dit-il, que
' pour être chrétien il suffit de croire
que Dieu est le Vrai Dieu nt d’avoir
le désir de s’instruire et de faire de
bonnes choses ; mais tu me parles
sans cesse dü S.t Esprit. Cet Esprit
je ne l’ài jamais eu. Eafln il annonça qu’il allait, avec Mokamba,
participer à la danse de la pleine
lune. C’était faire profession ouverte
de paganisme, et ils le firent. Qu’ajouter !.. Nos cœurs .saignent, mais
nous regardons en haut... Priez, priez
beaucoup avec nous et pour nous, a
Nouvelles de Kazungulà.
4 Mars 1893. — Après de nombreux et vains efforts pour expédier
vers le Sud notre correspotidance
prête depuis plusieurs mois, j’enverrai trois jeunes gens qui, moyennant .
75 francs chacun, porteront nos lettres au bureau de poste le plus
voisin, et nous reviendront, nous
l’espérons, avec des nouvelles de
vous que nous attendons depuis si
longtemps.
Nous traversons une année bien
terrible par les maladies et les lléaux qu’elle nous a apporté.s, nous
ne voyons autour de nous que misères et désolation. Après une longue
sécheresse, qui a duré d’Octobi'e à
Janvier, les indigènes commençaient
à espère)' de revoir leur prés reverdir. flélas! les sauterelles sont arri- j
vées et ont fait partout-¿aftuZa rasa.
Tandis que je vous éci'ivais le 27
Décembre, c’était le troisième nuage
de sauterelles qui passait en faisant ;
un bruit semblable à celui des ,va- ’
gués dans là tem^pêle. ■ Celles du ‘
mois passé étaient rouges; celles-ci ;
au contraire sont plus petites et jau- ;
nés. Hier elles ont traversé lé fleuve :
qui est;ici d’une largeur de 600 ra.; ,
-:d¡
5
- 149
F.
U:,
r’
environ ! Je n'ai jamais si bien compris les descriptions qu’en font les
prophètes. Il est réellement impossible de les combattre. Nous en avons
tué et brûlé des millièi's... Nous
avons creusé unè fosse dans le jardin potager et les sauterelles l’ont
envahie et elles ont détruit les récoltes. Heureusement elles ne dévorent pas les haricots, les petits
pois, la salade et les melons. Mais
par contre, le maïs et le sorgho y
passent jusqu’à la racine. Bien plus,
dans le village, même la paille des
toits n’a pas échappé à leur voracité.
La petite vérole a fait (le vi’ais
ravages autour de nous. Cinq de
nos élèves, garçons, l’ont eue ainsi
que quatre de nos fillettes; mais
tous sont en voie de guérison. Dieu
merci.
De nos voisins les plus proches
deux seuls sont morts. Nous faisons
tout ce que' nous'pouvons-pour leur
venir en aide, mais, comme toujours,
nos livres ne nous disent pas ce que
nous voudrions et aurions besoin
de savoir, et nous sommes ainsi livrés à nos propres lumières, et à
notre expérience. Les vivres sont
pourtant partout le remède le plus
apprécié. Nous devons donner beaucoup parce que les besoins sont
grandis, mais la reconnaissance ne
se trouve que chez les esoiaves. Les
chefs, pour pauvres et manquant de
tout qu’ils soient, sont trop fiers et
orgueilleux pour remercier!...
Ce malin, en longeant une cabane
vidé, mon cœur se serra. Je m’y
étais arrêté huit jours auparavant
pour, causer avec un aimable jeune
homme qui n’était encore que légèrement couvert de boutons de petite
vérole. i.,e jour après il se plaignait
de douleurs intérieures et le lendemain il expirait. Aujourd’hui sa hutte
était dései'te, enfoncée par derrière
et là tout près se trouve la tombe
couverte des débris de ses plats de
bois. On ne fait jamais sortir un
mort par la porte mais on pratique
toujours une ouverture sur un des I
côtés de la maisonnette, on ensevelit le cadavre tout prés et on abandonne le pauvre logis à la ruine.
Les victimes de celte terrible maladie
sont les seuls morts que l’on ne
pleure pas. Les indigènes les enterrent comme des chiens parce que,
disent-il-s, si on les- pleurait et si on
tirait des salves en leur honneur,
personne n’échapperait à l’épidémie I
Au milieu d’une telle désolation
il est d’autant plus merveilleux de
nous sentir gardés ainsi par le Seigneur de tout mal. Les dernières
nouvelles de la Capitale étaient boniiesi Emma a souvent la fièvre. C’est
notre sort à tous pendant la première année que nous passons au
Zambèze.
Le point noir à notre horizon est
la désertion de Litia, fils aîné du
roi, et de son cousin, attirés de nouveau au mal par Andréase, devenu
un renégat qui ne démontre aucun
remords ni aucune repentance pour
sa honteuse manière d’agir contre
son bienfaiteur. M. Coillard est beaucoup mieux, se sent plus foid et fait
construire avec entrain sa nouvelle
Station à Léalui.
I^es Goy de Sesheké sont bien,
mais la petite vérole ne les a. pas
épargnés non plus dans leur village.
Il y a huit jours Lébeso, une de
nos élèves mariée à uii chef, était
au plus mal., De tous nos. jeunes
gens c’est celle qui nous dauiiait les
plus grandes e,spérances pour l’avenir, qui semblait touchée et avait
montré un changement intérieur
plus sérieux et intelligent.
Nous travaillons à la chapelle.
Quel luxe cela sera d’avoir à la
fin un abri pour nos cultes, après
les avoir présidés ,en plein air pendant Six ans ici et à Sesheké 1 Nos
élèves font passablement de progrès.
Nous espérons pouvoir en envoyer
trois de nos meilleurs se perfectionner à Misrija, au Lessouto, profitant
du voyage dans le Sud de M. Waddell, qui va i partir pour l’Europe, s’y
6
- \m
marier et ensuite retourner ici. J’aurais plus que jamais be.soiu des secours de nos chers frères italiens.
Pendant l’année 189i2 l’unique aide
que nous ayons eu pour couvrir les
dépenses que nous occasionne notre école, pour la quelle nous avons
donné nous-mêmes 1600 francs, a
été les 200 francs de la société missionnaire d’étudiants le « Pra del
Torno ».
Louis Jalla.
CORRESPONDANCE
La Tour, le 6 Mai 1893.
M- le pirecteiir du Témoin
Terre Peltice.
'Gber ü^'Londeiu'j
Permettez-moi de venir vous remercier chaleureusement, au nom
de la Commission administrative de
l’Orphelinat, de l’initiative que, à son
insu, et à l’occa.sion des Noces d'argent de nos bien-aimés souverains,
vous avez spontanément voulu prendre en faveur d’une Institution, qui
est l’œuvre de l’Eglise et dont bénéficient toutes nos paroisses: La réponse faite â votre appel a été des
plus cbrdiale.s, et ce qui m’a touché
profondément, après tout ce que
nous avons déjà reçu en nature pour
les besoins courants de l’Orphelinat,
c’est de voir la pi'oportion de petites bourses, qui ont senti qu'il s’agissait ici de quelque chose d’ex Iraordihaire et ont voulu, en prenant
part à celte démonstration, entier
dans ta pensée que le Roi a voulu
voir présider à la souscription nationale pour la fondation, à Rome,
d’un établissement d’orphelins^ d,u
genre du nôtre. Le fonds ainsi constitué de dons sjiontanés qui n’ont
point fait de tort a d’autres projets
en voie d’exécution, restera complé-’
temont distinct des finances ordi
naires de l’Orphelinat, et sous forme
d.’une cédule inaliénable intitulée:
« Fonds des Noce.s d’argent », viendra ajouter chaque année une petite
rente à ajouter aux ressources bien
insulfisanles de cette Institution charitable. En vous donnant reçu régulier et décharge complète des L.
it. 1233,05, (1) je vous prie d’agréer
pour vous et pour tous les donateurs
l’expression de la très vive reconnaissance de
Votre bien dévoué
W. ¿Heille, président
CIlUOIVIQllE VAIDOISE
TORRE PELLICE. Soirée Littéraire. — Beaucoup de monde assistait Vendredi dernier à' la jolie
fête littéraire organisée par la société
la Balsille, au pi'ofit: du fonds de
nos établissements d’instruction supérieure.
Le programme brillait par son
abondance .et pac sa .variété. Travaux par écrits, monologues, chœurs,
productions dramatiques se succédèrent de 8 h à 12, et furent accueillis par des applaudissements
bien nourris.Nos chers étudiants ont
montré combien la prospérité du
Collège leur tenait à cœur, car pour
arriver au résultat qu’ils ont atteint
ils ne se sont
pas épargnés. Evidemment jamais le
nombreux public qui répondit à leur
appel n’aurait pu tenir dans un local moins vasle que la Salle du Synode; mais elle ne se prête guère,
Ce sont maintenant fr. 1238,80 grâce
aux dons suivants reçus dernièrement."
M.lle M- Favat ancienne orpheline fr. G,—
» I C. Fontane (Arigrogne) » 50
■» Mme Simound », » 25
» 5,75
7
s;*. ■ ■
ïSfS:*.;"
— 151 —
et cela pour plus d'un motif, a des
soirées de ce genre elle besoin d’une
salle de lectures, concerts, fêtes an •
niversaires de sociétés etc. -se fait
sentir plus vivement que jamais.
X
RORÀ. — On nous communique
que le iiO, 21, 22 Avril dernier les
militaires en congé, ouvriers des
carrières de Palavas des Roches Hautes et de Fourneau du Pra-du-Tour,
ont travaillé de toutes leurs forces
â extraire des pierre.s pouvant servir pour pavés ou toits, et dont une
partie sera envoyée à Rome pour
l’Asile des orphelins des ouvriers, et
l’autre <à S.t Germain pour l’Asile
des Vieillards.
Au dîner qui eut lieu au Fourneau, Ie22,M. l’ex-maréchal des gendarmes, Morel, donna à chacun des
fils des ouvriers présents, un livret
de la caisse d’épargne postale de fr.
1,25, en souhaitant à tous de faire
des économies pour pouvoir aller
dans 25 ans à Rome y fêter la noce
d’or de nos souverains. Un Evviva
à Humbert et Marguerite accueillit
ces paroles, et les enfanfs grimpant
sur la hutte de la carrière, y déployèrent les drapeaux tricolores.
Nouvelles Religieuses
Le Concistoire d’Alger adres.se uu
appel en faveur des affamés d’algérie. Nous y lisons :
« Les souffrances endurées par
, les indigènes sont horribles. Depuis
trois ou quatre ans, par suite de la
sécheresse, du sirocco et des sautebelles, les récoltes avaient été mauvaises pu nulles. A la fin de 1892,
la majeure partie de la population
arabe avait consommé le peu de grain,
récolté à la mois-son dernière. A
présent il ne lui reste absolument
rien.
« Pouissés par là faim, les malheureux ont pris ie chemin des villes
et des villages. Les, premiers arrivaient un à un; puis sont venus des
groupes, enfin le’ gros de l’armée.
Décharnés, couverts de haillons, ils
succombent .sous la fatigue et le besoin. En route, ils ont vécu de l’herbe
des champs, de racines et de tubercules; en ville, ils assiègent les passants, se précipitent sur les ordures
ménagères, bataillent avec les chiens
pour se nourrir. Quelques-uns sont
morts dés leur arrivée; d’autres ad- .
mis d’urgence à l’hôpital n’ont dû
qu’à des soins énergiques leur retour à l’existence. »
On annonce de Berlin qu’un membre de la Compagnie de Jésus, le
comte Paul de Hœnsbrœch, vient de
sortir de la Compagnie; U a expliqué, dans un manifeste que publient
les Annales Tprussiennes, les motifs
de sa ,sortie. Spn. manifeste se résumerait dans les deux thèmes suivants: «Le jésuitisme opprime et,
jusqu’à un certain point, anéantit
l’indépendance et le caractère de
l’individualité dp la personne ; le jésuitisme supprime et, jusqu’à un
certain point, anéantit le sprilimenl
national légitime comme le patriotisme légitime. »
Un pasteur luthérien des provinces baltiques, Th. Doehaer, vient
d’être condamné à la perle de sa
dignité ecclésiastique et à huit mois
de prison pour délits commis dans
l’exercice de ses fonctions, c’esi-àdire pour contravention à l’une des
lois que le. Gouvernëment russe a
)[mrtées contre la liberté de conscience
de ses sujets protestants.
FAITS l>ITFRS
Nouveau temple Mormon. — Le
6 avril et les jours suivants, les
Mormons ont inauguré à Sait-Lake-
8
— 152 —
City, capitale du terrUoire d’Utah, le
teràple dont ils avaient entrepris la
construction il y a quarante ans et
qui leur a coûté plus de 25 millions
de francs. Bâti en granit, ce temple est un des plus grand.s édifices
du monde: il est long de 186 pieds,
large de 99 et haut de 167 4¡2 ; ses
six tours mesurent 222 pieds de
hauteur. L’uu de ses clochers est
surmonté d’une statue représentant
un ange; tous six sont munis de
lampes électriques. L’intérieur du
temple est très richement orné: les
murs et le parquet sont en marbre;
les vitraux sont de couleur bleu
et or.
Beaucoup d’adeptes, venus de tous
les points du pays, assistaient aux
fêtes d’avril. Nombre d'entre eux
s’attendaient, dit-on, à ce que les
fondateurs de la secte, Joseph Smith
et Brigham Yoimg, réapparussent
sur cette terre pour la circonstance.
Le fait ne s’est pas produit. Les
Mormons n’en croient pas moins que
le second avèHement du Seigneur
ne saurait maintenant tarder, et que
c’est dans leur nouveau temple que
le Christ se montrera au monde.
ÉVANGÉLISATION
ROME. — Plus de 150 personnes
ont participé à la Sainte Gène le
Vendredi Saint et le jour de Pâques.
Quatre jeunes gens ofit été admis
dont deux fils de parents catholiques
et un fils de père catholique. Deux
vont terminer le coiirs lycéàl et se
proposent d’étudier la médecine ; un
autre entrera à l’Académie Militaire.
Il reste 14 catéchumènes.
Le bazar de bienfaisance a donné
fr. 3800.
DIASPORA ANGONITAINE. —
Un mouvement évangélique intéressant semble se produire à Schiavi
et à Villa Canale d'Agnone.
Revue Poliliqiie
Kalie Le ministre des finances Seismit-Doda est rnort.
— Le Reichstag s’é
tant montré obstinément contraiie
au nouveau projet de loi militaire,
l’Empereur l’a dissous.
AV I s
Maison
Pjrotestante
Logement, nourriture, médecin, depuis 5 fr. par jour.
Gratuité des eaux pour MM.rs les
pasteurs. — S'adresser à .Mademoiselle Grœbitz, Villa des Tilleuls,
Moulins (Allier), ou à M. Camus
pasteur, 14, Avenue d’ürvîUiers,
Moulins (Allier).
X s
VENISE. — Sept nouvelles admissions à Pâques, dont cinq fils de
parents évangéliques et deux provenant du catliolicisme.
Les examens annuels de VEeole
de Théologie, commenceront, D. V.,
le 20 du mois de Juin prochain.
MM. les étudiants qui se proposent de terminer leurs examens: généraux dans cette session, sont priés
d’envoyer leur thèse, avant le 21 du
mois courant.
Pour le Conseil de ^Théologie:
'Em. Comtoa, secrétaire.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina