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Cinqnant6--qnatrième année.
21 Juin 1918
N. 25.
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L'EGHO DES VILIEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Poor 6 mois
2,—
2,25
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PRIX D’ABONNEMENT:
Vallées Vaudoises ..............Fr. ^4'-^
Italie ......................... » 4,50
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Que tontes les choses vrajes, honnêtes, {nstes, pores, aimables... dignes de lonai^e, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE: Une tournée d’évangélisation
dans les Abruces — Courrier AngloAméricain — Page du soldat — Chronique vaudoise — Bibliographie —
Nouvelles politiques.
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dans les Abruces.
J’étais heureux de visiter Castel di
Sangro. Le nom de cette petite ville de
la province d’Aquila avait été souvent
mentionné par nos ouvriers dans leurs
rapports. Je m’y arrête, je visite les amis
et je prépare la réunion du soir qui aura
lieu dans la cuisine, d’un adhérent très
enthousiaste. L’espace n’est pas grand;
il y a même un lit dans un coin, et cependant nous parvenons à y loger dé 25 à
30 personnes. Voilà des auditeurs qui
savent écouter et se soustraire à la nature ambiante qui n’est pas ce qu’il y a
de plus favorable. Ils voudraient s’affirmer, ouvrir un local pour la prédication au grand public.
Cela sera fait à peine les circonstances
le permettront. Après mon discours, une
femme m’apostrophe et me dit: «Tu
devi venire sempre, por'chè ti fai ben
comprendere. 1 ». Dans les Atiruces tout
le monde vous tutoie. On dirait que les
Quakers ont passé par là. Cette manière
de s’exprimer donne un certain relief à
la conversation, qui n’est pas pour vous
déplaire. On appelle le chef de district
« Signor Capo » ; chef de district ne dit
rien ; Signor Capo dit beaucoup et laisse
sous-entendre un pouvoir sans bornes
dans celui qui le porte. Cela chatouille
notre orgueil et donne une nouvelle poussée au « bourgeon » dont parle le romancier genevois.
On arrive à Castel di Sangro avec le
chemin de fer de l’Etat; on peut en sortir par la Sangritana. Le chef de gare me
dit que la ligne a été interrompue par un
éboulement. Je dois me rendre à Borrello
qui est à 35 kilomètres de distance.
Que faire?
La journée est délicieuse, la route est
belle. Je me mets en marche. Vers midi
j’arrive à Ateleta. C’est l’heure canonique
pour le repas. Il n’y a pas une livre de
pain dans le pays qui compte 3.500 habitants. On m’offre des œufs, du vin,
mais un morceau de pain ferait bien
mieux mon affaire. À force de chercher,
je trouve quelques biscuits d’un âge respectable 1 Ils sont exquis I Pâtissier
suisses 1 voilez-voiis la face vous n’avez
jamais fabriqué rien de pareil 1 À mesure
que j’approche de Borrello, je rencontre
des personnes qui connaissent notre
évangéliste M.r Bert qui leur a distribué
des traités et des portions de la Sainte
Ecriture. Encore un coup de collier et
à 4 heures me voilà arrivé à destination.
M.me Bert, qui sait que la Sangritana
en a fait une des siennes, ne sait trop
s’expliquer ma présence dans sa maison.
Elle croit que j’ai voyagé en aréoplane I
Borrello est situé sur un rocher à 800
mètres au niveau de la mer. La vue est
superbe. Je revois la majestueuse Majella
couverte de neige que j’avais contemplée
depuis Salle qui se trouve à ses pieds.
En face, voilà Civitaluparella, vrai nid
d’aigle, plus loin les villages de Fallo et
de Fallo Osscuro; plus loin encore Monferrante. Au fond de la vallée le Sangro,
qui baigne plusieurs villes durant son
parcours. Les petites villes des ^»bruces
sont presque toutes bâties sur Une col- line ou sur un rocher. Le château féodal
et l’église en occupent la partie la plus
élevée; le tiers état qui travaille et qui
peine est logé dans des masures qui se
massent au pied des palais seigneuriaux.
Tous ces groupements de maisons gagnent à être vus de loin ; de près la propreté est fort douteuse. Il faut tenir
compte cependant que la fontaine est
ordinairement à une certaine distance
des habitations. Les femmes s’y rendent
pour remplir leur « tina », grand vase en
cuivre de la contenance d’une dizaine de
litres qu’elles portent avec beaucoup
d’élégance sur la tête, tout en coupant
une bavette avec leurs voisines.
Prenons courage: il y a encore du bon
pain en Italie. J’aperçois une femme qui
en a une grosse miche dans son tablier.
J en fais l’observation; elle m’approuve
et baise la miche avec componction.
Au culte du soir la chapelle est bondée.
M.r Bert me présente avec quelques mots.
J’ai le plaisir de parler à une vraie foule.
Le docteur Caruso est présent avec un
confrère, ainsi que sa dame et sa fille
M.me Grilli avec sa nombreuse nichée.
Mon discours terminé, j’annonce un cantique. Je suis un peu mortifié quand je
vois que le jeune garçon qui joue de
l’harmonium dort comme une marmotte
et il n’est pas facile de l’arracher aux
bras de Morphée. — Si l’Echo des Vallées
avait des lecteurs malins, ils s’empresseraient d’en conclure que le discours a
été d’une monotonie massacrante ! Lecteur ! épargne ta critique. Le jeune homme avait pioché tout le jour et il était
rendu de fatigue.
La réputation du prédicateur est
sauve. Eutyche s’était endormi devant
un discours de Saint Paul et le correspondant de l’Echo n’est pas parent de
Saint Paul inême à la mode de Bretagne.
Samedi 4 mai. Nous voilà en marche.
Je me rends à Schiavi en passant par la
montagne. M.r Bert m’accompagne jusqu’au Colle del Soldato à 1200 m. sur le
niveau de la mer; il distribue quelques
évangiles aux paysans qui vont travailler
leurs champs. Nous nous entretenons
avec eux tout en admirant la campagne
qui a revêtu ses plus beaux atours; les
oiseaux gazouillent dans les bois. Il y a
50 ans, les campagnes des Abruces
étaient encore battues par les brigands
avec leur espingole et leur chapeau conique, à présent il n’y en a plus pour
vous ordonner le classique « faccia a
terra ». Décidément le pittoresque s’en va.
Au colle del soldato nous entrons dans
le châlet d’un gros propriétaire napolitain, le prince de Sambuono., Un garde
champêtre du seigneur de l’endroit me
demande brusquement: « Chi sei? dove
vai? «. Je réponds: « Veniamo da Borrello, vado a Schiavi ». « Ho capito »,
réplique le garde champêtre. Un étranger qui vient de Borrello et qui va à
Schiavi, doit être un évangélique. La
conversation s’engage. Tout en pensant
au corps, nous ne négligeons pas la nourriture de l’âme. Les hommes sont la plupart d’Agnone; ils ont connu Pasquale
Mario qui, avant de mourir, a laissé des
legs à des œuvres de bienfaisance; un
jeune homme appartient au régiment
d’un de mes fils. Nous distribuons des
Nouveaux Testaments. M.r Bert m’accompagne encore un bout de chemin;
avant de retourner sur ses pas, il fait la
prière en rase campagne.
Il va à Monferrante pour le culte; je
continue mon voyage, et vers le soir j’arrive à Schiavi après avoir parcouru une
quarantaine de kilomètres. Le repos relatif du dimanche 5 mai, sera le bienvenu.
F, Rostan.
Courrier Anglo-Américain.
L’Eglise Episcopale Protestante n’apas cru d’accepter la collaboration des
autres Eglises pendant le temps de la
guerre et a décliné de participer au sacrement de Sainte-Cène avec les autres
dénominations sur le champ de bataille.
Voilà de l’intolérance papiste qui. n’a
rien à faire avec l’esprit protestant. Et
on parle de réunion?
— Les Episcopaux en Amérique ne
sont que 1.098.197 tandis que les Baptistes sont 7.236.000; les Méthodistes
7.165.000 et les Presbytériens 2.257.000.
Ces chiffres sont éloquents.
— Les Américains ont collecté pour
les Unions Chrétiennes et leur œtivre au
milieu des soldats, la somme extraordinaire de 240 millions. Ils ont fait passer
à leurs frères Anglais 2 millions et demi !
— Le docteur Jowett a obtenu un succès merveilleux comme prédicateur, à
Londres. Son retour d’Amérique a été
fêté. Lloyd George était à son premier
culte et a tenu à lui serrer la main. Westminster Chapel devient le rendez-vous
de l’élite chrétienne.
— L’évêque M'uave, qui avait assisté
jadis à notre Synode, vient de mourir à
Bournmouth. On regrette sincèrement
cet homme de foi.
— Il y a encore, à l’heure qu’il est,
150.000 réfugiés Belges à Londres; le
grand nombre a trouvé du trgivail.
— Les soldats Américains en France
qui sont blessés, sont transportés en Angleterre, où ils peuvent être mieux compris.
— L’Eglise Irlandaise Presbytérienne
compte i25U)oo membres.
— Les pasteurs Henri Bois et Monod
ont été reçus, à Londres, par le Conseil
Fédéral des Eglises Libres, et ont eu un
■ accueil très cordial.
— L- docteur Campbell Morgan, le docteur Kelmann, le docteur Whyte ont souhaité, dans une assemblée solennelle, la
bienvenue au docteur Jowett, le prédicateur favori de New-York, qui est retourné dans son pays natal et qui «era
une force spéciale pour Londres.
Speciator.
LA PAGE DU SOLDAT.
— Dal cappellano Adolfo Tron, riceviamo:
Militari visitati: Alpini: Sottotenente
Geymonat Abele, soldati Benech Giovanni
(Torre Pellice), Baret Ernesto (Pomaretto) , Soulier Carto; caporale Davit Paolo
(Boblaio), caporale Catalin Eliseo (Bobbio), soldato Armand-Hugon Daniele
(Torre Pf Ilice), capitano S. M. Tron Ernestlo, tenente artiglieria Sibille Alberto,
tenente bersaglieri Muston Franco, caporal maggiore genio Bonetti Archimede e
■soldato genio FerilU. Andrea (Milano).
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Abbiamo visitato (11-6) all’ospedale
militare di Reggio Emilia il caporale Bonetti Varo Alfano (Milano), ricoverato in
detto ospedale per la frattura della tibia
sinistra.
— Dal Comitato di Assistenza di
T orino:
Il 29 Maggio il pastore Jahier presiedette a Mondovì alla Sepoltura del soldato Poèt Augusto di Torre Pellice, deceduto per paralisi cardiaca. «
— Il pastore Jahier visitò, durante il
mese di Maggio, i seguenti militari malati o feriti nei diversi ospedali di Torino :
Soldato Negrin Eliseo, di Bobbio ; soldato
Planchon Giovanni, di Torre Pellice; caporale Martinat Luigi, di Maniglia; soldato Long Emilio, di Pramollo; caporal
maggiore Pellegrin Bartolomeo, caporale
Davite Carlo, soldato Gelso Giovanni; soldato Póns Augusto, di Rodoretto; soldato Pons Giov. Pietro, soldato BertellinoTron Carlo.
Zona, li 9-5-1918.
Egregio Sig. Tron,
I moti di qui non mi permisero a tutt’oggi adempiere ad un mio primo dovere. Azioni, cambiamenti, tutto si intrigò e si alternò alla lettura dèi pregiato
giornaletto, che leggo con sempre premuroso interessamento anche rubando
ore al sonno ed al servizio sempre interrotto, richiesto dal momento. Vorrà tenere presente essere mio principale compito vivi ed auspicanti ringraziamenti èd
auguri, eo avere intima persuasione che
dalla lettura del giornale, cui Ella ben
meritatamente dirige, io traggo sollievo
alle ore di sgomento per cui unitamente a
sentite grazie faccio voti eh’Ella continui
a sorreggermi nei momenti lieti e traviati
che ci attenderanno per l’avvenire.
Con stima saluto.
Caporale /. More.
— Cesena, li 10-5-1918.
Egregio Signor Tron,
Vorrà scusarmi se non le scrissi fin da
quando mi trova vo all’ospedale da campo,
ma c’era tanto poca comodità dato che'
non potevo star su, che rimandai a quando
sarei stato in un ospedale territoriale, e
sarei stato meglio.
Ora grazie a Dio sto bene assai e posso
far qualunque movimento, la mia ferita
è quasi rimarginata completamente.
AH’ospedaletto da campo ebbi la visita del sig. Bonnet, che mi fece molto
piacere. Qui a Cesena, dove mi trovo ora,
non so so avrò il piacere di aver la visita
di qualche nostro pastore, dato che non
credo ci sia una chiesa valdese; ho però
buona speranza di presto potermi avvicinare alle nostre care Valli, e cosi alla
nostra chiesa.
In attesa di poter venir io a Torre, mi
farà il favore di salutare i miei cari genitori e la Jeunesse, che credo continui ad
avere le sue riunioni mensili, grazie al
suo grande interessamento per vederla
prospera e dedicata al bene; mi auguro
di presto poter partecipare anch’io a
quelle belle riunioni.
Ricevetti sempre il caro Echo, salvo i
due ultimi numeri, ma adesso che sono
in posto un po’ fisso, spero di ricevere
anche quelli.
Ringraziandola di tutto quanto fa per
i suoi cari soldati, riceva, caro sig. Tron,
come pure la di Lei Signora, i miei distinti saluti.
Dev.mo Armand-Bosc Gustavo.
2
/
— Zone de guerre, 25 mai 1918.
Cher et honoré M.r Tron,
Je viens avec ces quelques lignes pour
vous bien remercier de votre cher journal Y Echo des Vallées, que je reçois régulièrement et que je lis Joujours avec empressement; c’est que j’y trouve des paroles qui relèvent et fortifient, et des
nouvelles de nos chères Vallées, c’est à
dire de notre famille vaudoise; c’est toujours pour moi, le moment que je le lis,
un moment de joie et de paix même au
milieu de la guerre.
Je suis bien, ma santé est bonne ; merci
à Dieu qui m’a toujours gardé de tout
mal, et de bien des périls.
Veuillez, cher M.r Tron, recevoir, ainsi
que votre Dame, mes sincères et affectueuses salutations.
Votre dévoué soldât
Bounous Jean Jacques (Faët).
— Z. G., 28-5-1918.
Cher Monsieur Tron,
J’ai eu aujourd’hui le plaisir de recevoir le cljer Echo des Vallées que je n’avais plus reçu depuis le mois de novembre dernier, et je vous remercie bien sincèrement d’avoir bien voulu me l’envoyer de nouveau.
Étant seul vaudots dans ma compagnie,
VEcho est pour moi le seul ami avec qui
je puisse m’entretenir un instant de mes
chèresVallées, et les nouvelles qu’il m’apportejdes Vallées et de mes chers coreligionnaires qui comme mo| sont au front,
loin de la, famille, pour accomplir fidèlement jusqu’au bout leur devoir sacré
envers la patrie, me font toujours un
grand plaisir et m’encouragent à supporter avec patience et résignation les
nombreuses peines et difficultés qui nous
sont imposées par la vie 4e tranchée.
Je vous prie de saluer, par le moyen de
YEcho, tous mes parents, les amis de
l’église de Pral et le pasteur M.r Peyronel.
Veuillez agréer. Monsieur et Madame
Tron, bien que je n’aie pas l’bonneur de
vous connaître personnellement, mes cordiales et respectueuses salutations.
Sergent major J. Louis Garrou.
— Villa Bartolomea, il 1-6-1918.
111.mo Signor Tron,
È già tempo che venga a darle de lie
mie notizie. Dal 19 Maggio, mi trovo
all’ospedale coi dolori aile gambe, e sono
ancora nelle medesime condizioni. Ho il
mio Testamento; leggendolo mi dà conforte, pazienza e coraggio. Se Dio ci
manda la malattia è sempre péril nostro
bene, perché ci rivolgiamo sempre più
verso il Signore.
Gradisca, signor Tron, tanto corne la
sua Signera, i miei più cordiali saluli.
Suo dev.mo Gellato Ai^iguslo.
— Zone de guerre, le 4-6-1918.
Très cher et honoré M.r Tron,
Me voici avec un moment de liberté,
et je suis heureux de pouvoir vous donner de mes nouvelles qui, grâce à Dieu,
sont excellentes; depuis un an et plus
que je me trouve ici sur ces terribles
montagnes du Trentin, j’ai parfois bien
souffert pour toute sorte de mauvais
temps, mais je peux remercier notre Père
Céleste qui m’a conservé une santé parfaite: pas un seul jour de maladie n’est
venu troubler ma gaieté. Que Dieu, donc,
en soit loué. 11 m’a donné une bonne
santé. Il m’a gardé sous sa sainte protection, Il m’a préservé de tous les périls
que j’ai rencontrés; je ne pourrai jamais
lui témoigner assez ma reconnaissance.
Ces derniers jours j’ai eu la joie de
faire la connaissance du cher M.r Fuhrmann; jamais, depuis que je parcours
la zone de guerre, je n’avais pu rencontrer un de nos chers aumôniers.
Depuis quelques semaines je ne reçois
plus le cher Echo, et j’en suis affligé. Si
cela vous est possible, de me l’envoyer
encore, je vous en serai très reconnaissant.
En attendant de pouvoirlire dans mon
cher ami YEcho quelques bonnes nouvelles de nos cÉères Vallées et de mes
amis au front, je vous envoie, cher M.r
Tron, ainsi qu’à votre Dame, mes })lus
cordiales et sincères salutations.
Votre dévoué et affectionné soldat
Jean Hector Massel.
P.S. Veuillez saluer, par le moyen de
YEcho, ma chère maman et ma chère
famille, mon pasteur M.r Marauda et tous
mes amis comme moi occupés à empêcher
au terrible ennemi d’envahir notre belle
pai^rie. j. H. m.
CHRONIQUE VAUDOISE.
LA TOUR. Jeudi dernier ont eu lieu
les obsèques de Daniel Tourn, de Via
Oliva, décédé à l’âge de 74 ans. Ce frère,
originaire de Rorà, avait été un des premiers à former le noyau des Vau dois se
rendant à l’Uruguay. Il y a été béni par
le Seigneur et sut se faire une bonne position. Pour des raisons de santé, il revint aux Vallées et se fixa à la Tour, oÜ
il devinU propriétaire de la Villa Valdense. Tant qu’il l’a pu, notre frère a
suivi les cultes avec régularité, mais ces
derniers temps sa santé l’en a empêché
et il en souffrait. Parlant fort peu, il aimait cependant à s’entretenir des choses
du règne de Dieu* dans lesquelles il trouvait un plaisir spécial.
Nos frères de Colonia Valdense apprendront avec douleur ce départ.
— M. le pasteur F. Peyronel, qui remplace M. Tron pendant son congé, nous
a prêché dimanche dernier son premier
sermon sur: Il émonde tout celui qui porte
du fruit, afin qu’il en porte plus encore —
devant un auditoire nombreux et recueilli. Nous lui souhaitons la, plus cordiale bienvenue.
Mardi 18 courant, a eu lieu le mariage de M. le lieutenant Enrico Pons,
docteur en sciences commerciales, avec
M.lle Mélanie Bernoulli. La cérémonie,
qui a revêtu un caractère strictenrent
privé, a été présidée par M. le pa.stcur
Peyronel. Nous accompagnons les époux
de nos meilleurs vœux de bonheur et de
prospérité.
MASSEE. Pour terminer agréablement les travaux de l’hiver, un bon
groupe de Y Union Chrétienne de Jeunes
Filles, guidé par la présidente M.me Peyronel, visitait dimanche 9 cour., le frais
vallon de Praly qui se dépouille rapidement de son voile blanc pour se couvrir
d’un beau vert tendre. Toute la troupe
joyeuse, après avoir assisté à un bon
culte dans le temple, se retirait’près d’une
verte fontaine pour faire honneur, aux
provisions. Dans l’après-midi, l’Union de
Praly, avec M.lle Goss et les pasteurs
Tron et Pejœonel, s’unissait en corps auic
Masselincs pour visiter le hameau solitaire de la Ribbe, où quelques beaux cantiques, chantés avec entrain, furent appréciés surtout par une bonne vieille
grand’mère qui a dépassé depuis assez
longtemps les 90 ans. Au retour par les
Guigou, les Unionistes de Massel, après
avoir dit au-revoir aux compagnes de
Praly, acceptaient avec reconnaissance
une excellente tasse de café très gentiment offerte par M.lle Elda Rostan. La
dernière partie de la course s’effectua
joyeusement par le Col des Fontaines.
Bonne et heureuse journée qui nous
en fait désirer bien d’autres pareilles.
jf-P
PRADY. Dimanche 9 juin, le rapport
annuel du Consistoire et le compte-rendu
financier furent soumis à l’examen de
l’Assemblée d’Eglise.
M. le pasteur F. Peyronel, qui a desservi la paroisse de Praly pendant l’hiver, était présent à cette assemblée’et
lui-même s’était occupé de la rédaction
du Rapport et du compte-rendu.
De total des contributions annuelles
est de 613 francs, dont 219 correspondent
à l’augmentation de la collecte annuelle.
En outre le Consistoirp a un encaisse
de fm. 667,30 pour la' nouvelle année
1918-1919.
— D’Union Chrétienne de Jeunes Filles
de Massel, avec sa présidente M.me Fr.
Peyronel, fit une promenade à Praly ce
même jour. Des jeunes-filles de l’Uniou
Chrétienne de Praly les accompagnèrent
dans l’après-midi, jusqu’au village de la
Ribba.
“f œs habitants de ce paisible hameau de
montagne furent très agréablement surpris de voir arriver toute cette jeunesse
enthousiaste et plus encore d’entendre
plusieurs de nos beaux cantiques, chantés, au beau milieu du village, avec une
vivacité et une force vraiment juvénile,
par les jeunes filles. Vers le soir, les Unionistes de Massel rentraient chez elles et
ce fut avec regret que leurs compagnes
de Praly les virent partir. D’on ne se sépara pas sans avoir plusieurs fois exprimé
le désir de se retrouver bientôt ensemble
fine autre fois.
— Lundi, 10 j uin eut lieu la promenade
nade de l’école du dimanche de Praly.
Malgré la pluie et la saison avancée, un
bon nombre d’enfants *et de monitrices
y prirent part.
D’on fit halte au village des Fontaines.
D’ancien du quartier, ayant gentiment
mis à notre disposition la belle et spacieuse école de l’endroit, toute la joyeuse
petite troupe s’y installa immédiatement. On chanta beaucoup de cantiques,
on joua et l'on fit plus d’une fois honneur
aux provisions de bouche que l’on avait
apportées. De temps s’écoula rapidement
dans une atmosphère de gaîté saine et
spontanée. En rentrant à Praly, tout le
monde se sentait heureux d’avoir participé à cette fête.
— De 8 juin, dans le temple de Praly,
fut béni le mariage de Bounous Louis du
Crouzet%t de Bertalot Alice du Crouzet.
— Nous annonçons aussi la triste nou
velle de la mort de Jean Grill de là Ville,
âgé de 75 ans. On l’avait apporté à l’hôpital du Pomaret, mais il succomba à la
maladie le 8 juin. Que Dieu console la
famjlle affligée ! E. T.
INSTITUTIONS
HOSPITALIÈRES VAUDOISES.
3me Liste de Souscriptions.
M. et M.me Charles Decker
(Hôpitaux) U. 500,—
Des mêmes (Orphelinat) » 250,^—
Sig.ra Oudry (Ospedali) » 10,—
M. Jean Charbonnier (Refuge) » ' 5,—
N. N., Miradolo (Id.) » 2,—
M.me Henriette Forneron,
Roc (Id.) >, 5 _
V M.me Jeanne Avondet, Pra
rustin (Id.) » 3,—
M.lle Henriette Pasquet (Id.) » 2,—
L.
777,
4,102,
Listes précédentes
Total L. 4.879,—
BIBLIOGRAPHIE.
A. A. Pons (dell’I. Superiore di Magistero
femminile iiuRoma), Petit Jean lia au
Collège — Dattes, Turin, frs. 2.
D’auteur, si favorablement connu eu
Italie par ses publications destinées à la
jeunesse de nos écoles, nous offre cette
année ces « premières lectures à l’usage
des écoles secondaires de garçons ». Un
joli petit volume de 130 pages, qui sera,
à n’en pas douter, apprécié à sa juste
valeur par les professeurs de français de
premier degré et adopté dans maintes
écoles. Petit Jean, qui fréquente la première année de l’Ecole Technique, nous
raconte ses petites expériences d’écolier,
ses succès, ses déboires ; nous parle avec
beaucoup d’esprit, de ses cours, de ses
condisciples, de ses professeurs ; nous introduit auprès de ses parents, des amis
de ses parents, etc. De tout est agrémenté d’observations judicieuses et fines, saupoudrées de toute l’érudition que
comportent l’âge et la culture d’un gamin de douze ans, et rédigé en un style
simple, clair, enjoué... et .surtout correct.
Nous soulignons ce dernier adjectif, nous
qui avons maintes fois déploré les fautes
de style, de grammaire, d’orthographe
et de syntaxe dont sont si souvent farcis
quantité de manuels scolaires destinés à
I enseignement du français dans nos
écoles d’Italie. *
IVouYclIes politiques.
La grande offensive autrichienne sur
notre front a commencé le 15 juin à 3
heures du matin. Depuis la val Dagarina
jusqu’à la mer les tirs de l’artillerie ennemie se sont intensifiés, mais la lutte de
feu a pris un caractère d’une très grande
violence surtout sur le plateau d’Asiago,
le monte Grappa, et sur le cours moyeu
du Piave. D’attaque de l’infanterie a
commencé à sept heures du matin. Nos
troupes ont magnifiquement résisté. De
puissant bombardement et les effectifs
énormes lancés à l’attaque ont permis à
l’ennemi d’occuper quelques points de
nos premières lignes dans la région'de
Monte Valbella, dans la zone di monte
Solarolo et de l’Asolone, Mais les contreattaques énergiques entreprises dans le
courant de la même journée ont permis
à_nos troupes de contenir la pression très
violente de l’adversaire et de reconquérir
la plupart des positions perdues.
^ Sur le plateau d’Asiago et le Grappa
l’ennemi a été complètement arrêté. Sur
le Piave il a réussi à passer le ffeuve et
établir des têtes de pont sur la rive
droite, surtout en face du Montello et
à l’oüest de San Donà di Piave où la lutte
est très accentuée. D’occupation du Montello, position élevée sur la droite du
Piave qui domine la plaine au nord de
Treviso, semble être un des objectifs
principaux de la lutte dans ce secteur
moyen entre les montagnes et la plaine.
De succès des trois premiers jours de
bataille est prouvé .par le nombre des
prisonniers qui dépassentfles 5000. De
soir du deuxième jour nous avions capturé 120 officiers et 4500 hommes de
troupe. Sur ce nombre nos alliés britan^niques et français qui combattent sur
notre front en avaient pris presque un
millier.
Des aviateurs ont concouru puissamment à la bataille en bombardant les
points de passage du Piave et mitraillant les troupes ennemies massées pour
, les assauts. Malgré les conditions atmosphériques peu favorables ils ont abattu
en deux jours 44 avions ennemis et en
ont perdu un seul.
De jour avant la grande offensive l’ennemi avait tenté de forcer nos défenses
an Passo du Tonale. Après une préparation d’artillerie intense et étendue l’infanterie avait attaque les positions de
Cime Cady et du Monticello dominant
la grande route, '¡fiais nos troupes repoussaient les assauts successifs et par des
contre-attaques et dès actions heureuses
ramenaient 185 soldats prisonniers et ii
officiers.
Un magnifique exploit accompli par
notre marine a privé l’Autriche-de deux
grands cuirassés et d’un contre-torpilleur. Près des îles dalmates deux petits
torpilleurs, commandés par le capitaine
de corvette Rizzo Luigi, de Milazzo, ont
attaqué une^ division navale austro-hongroise formée de deux grands cuirassés
protégés par dix contre-torpilleurs. Nos
unités ont frappé de deux torpilles le
navire en tête et par une torpille le suivant et sont rentréss indemnes à leurs
bases. Un communiqué autrichien avoue
la perte du grand cuirassé Szent Istvan,
de 21000 tonnes, coulé au cours d’un
voyage nocturne.
^ M. Orlando a annoncé à la Chambre
l’ouverture de l’offensive autrichienne.
Toute l’assemblée fut debout s’écriant:
«Vive l’Italie! Vive l’armée!». Après
un vote de confiance où le Gouvernement
a eu 282 voix contre 34, la Chambre s’est
ajournée au mois de septembre, ayant
approuvé l’exercice provisoire jusqu’à la
fin de l’année. R. r.
Pour F «Echo» des Soldats.
Sous-lieut. Italo Mathieu Fr.
M.me Jeanne Jahier, La Tour »
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