1
Quarante-sixième année.
L'ËGHO DES EILLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d’abonnement par an;
Vallées Vaudoises . . Fr. 2,50 — Italie .... Fr. 3,00
Etranger.........................................» 5
Plus d’un exemplaire à la même adresse, chacun . » 4
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Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement
Postal selon Accord de "Vienne...................> 3,00
On s’abonne: à Torre Pellice au bureau d’administration et à
l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses, chez MM. les
Pasteurs.
L’abonnement se paye d’avance.
Pour tontes les annonces, s’adresser à l’Imprimerie Alpine,
concessionnaire.
S’adresser pour laEédactlon àM.C.-A.Tron, past.,TorrePeliiee,
eÆur^°idminlstratlon à M. J. CoïssoN, prof., Torre Pelltce.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
commencement de l’année. , a» cent.
Les changements non accompagnes de la somme d
ne seront pas pris en consideration.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..i.i dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. , )
SOMMAIRE :
Communication officielle — L’urgence d’une
prédication rapide de l’Evangile au monde
entier— Sondez les Ecritures — Le Congrès
italien de la paix — Rome et les prêtres
— Les pertes de l’Eglise de Rome —
Chronique vaudoise — Nouvelles et faits
divers — Feuilleton : Le trésor de grand
prix.
COMMUNICATION OFFICIELLE
L’Ecole de Méthode pour le Val StMartin et le Val Pérouse s’ouvrira au
Pomaret, D. V., le 24 courant, à _ 8
hedres.
Prière k MM. les pasteurs des paroisses intéressées de faire parvenir
au Directeur, M. le prof. Fofneron, la
liste des régents et des maîtresses de
leurs Ecoles de quartier, dans la journée du 23 courant au plus tard.
L’Ecole de Méthode pour le Val Pélis s’ouvrira, D. V., à la Tour le 31
courant, à 8 heures.
La liste des régents et maîtresses
des paroisses intéressées doit être envoyée au Directeur, M. le past. Ch.
A. Tron, avant le 30 Octobre.
Terre Pellice, le 2 Octore 1910.
Pour la Table:
B. Léger, Modérateur.
L’uriiglice d’une prÈdication rapide de l’Evanoile
an inonde entier
Ce qui va suivre est une partie du
travail, qui a été présenté par un Comité à la conférence œucuménique
missionnaire d’Edimbourg.
Nous vivons dans des temps eiceptionhels et il est bon d’entendre la
note vraie qui s’impose à tous, à nous
Vàudols comme aux autres peuples
protestants :
c Cette urgence résulte des considérations suivantes:
« aj Le monde entier est actuellement connu, il est ouvert, il est accessible. Il est donc possible de l’évangéliser dans toutes ses parties, et qui
dit possibilité dit nécessité, urgence,
car le fait que le« monde était naguère
fermé et inaccessible était la seule
excuse que l’Eglise pût avoir pour ne
pas mettre à exécution l’ordre de son
Maître. Mais à quoi servirait cette
possibilité pour le monde d’être évangélisé si l’Eglise était incapable de
remplir sa tâche? Eh bien, la Commission affirme hardiment que l’Eglise
actuelle a à sa disposition la capacité
d’-évangéliser le monde : elle a des dizaines de millions de membres communiants qui détiennent des ressources financières considérables, elle a
organisé de vastes sociétés de Missions
qui ont déjà acquis une grande ex
périence; il se produit dans son sein
des mouvements en avant qui atteignent toutes les classes et tous les
âges; et surtout l’Eglise a à sa disposition la puissance par excellence : le
Saint-Esprit toujours disposé à agir
chez les individus et chez les collectivités qui le réclament.
« b) Les anciennes religions, d’une
part, ne répondent plus aux besoins de
leurs sectateurs, qui cherchent ailleurs
quelque chose de meilleur; d’autre
part, elles s’efforcent de se rajeunir,
souvent en faisant des emprunts au
christianisme et elles deviennent beaucoup plus agressives qu’elles ne l’étaient autrefois. Le bouddhisme a au
Japon ses Unions de jeunes gens et
son Ecole missionnaire, en Inde sa Société de Missions qui a pour but de
répandre le bouddhisme en Europe.
Le confucianisme se rajeunit pour se
présenter aux Chinois comme la religion du pays, par opposition au christianisme, qui est d’importation étrangère. L’hindouisme commence à opposer Union hindoue de jeunes gens
à Union chrétienne. Société de traités
à Société de'traités, prédicateurs hindous à prédicateurs chrétiens. L’islamisme est plus actif que jamais, non
seulement dans les anciens pays musulmans, mais dansTles Indes anglaises
et hollandaises, en Chine, en Russie
même, et actuellement avec sa grande
école missionnaire au Caire, il rivalise
avec le christianisme pour la conquête
de l’Afrique, s’avançant toujours plus
loin vers le Sud.
< c) Dans le contact avec les peuples civilisés, le sauvage a trouvé les
liqueurs fortes, une grossière immoralité, des maladies jusqu’alors inconnues ; le Japonais a trouvé en Europe
une littérature délétère; l’Evangile
est l'antidote à ces poisons divers,
et un antidote qui doit être donné
promptement si nous ne voulons pas
voir des races entières se corrompre
et disparaître ou devenir dangereuses.
€ d) Les peuples asiatiques, suivant
l’exemple du Japon, s’éveillent d’un
long sommeil. Les trois quarts de l’humanité sont actuellement en pleine
fermentation. Jamais encore, depuis
que le monde existe, on n’a vu une
époque où tant de millions d’âmes
aient été entraînées à la fois dans un
pareil mouvement de transformation
en ce qui concerne la vie sociale, les
relations industrielles et commerciales,
l’éducation et la religion. Il serait désastreux pour l’Eglise chrétienne et
dangereux pour le monde de laisser
une nation se civiliser sans chercher
à lui infuser la puissance moralisante
surhumaine qu’est l’Evangile. Il est
en particulier nécessaire de créer des
écoles chrétiennes dans ces pays qui
s’oüvrent. Sans cela, la première génération sortant de la barbarie sera
maiérialiste et athée, et par conséquent bien plus difficile à évangéliser.
« e) Depuis que le Japon a vaincu
la feussie, un puissant mouvement de
nationalisme se manifeste dans tous
les peuples non chrétiens : Chine, Corée, Indes, Turquie, Afrique australe.
Partout ce mouvement tend à considérer le christianisme comme une importation étrangère qui entrave le
développement de la nation. Il importe
donc que le christianisme soit assez
fort dans ces divers pays pour ne pas
se laisser extirper et pour influencer
la constitution des nationalités nouvelles.
€ f) Les transformations qui se produisent dans le monde non chrétien
ont eu pour effet d’attirer l’attention
de ce dernier vers le christianisme,
si bien qu’on a vu se produire partout
une accélération considérable du recrutement de l’Eglise chrétienne. Au
Japon, en Corée, en Chine, en Inde,
dans les îles de la Sonde, dans certaines îles de l’Océanie, dans diverses
parties de l’Afrique, les dix dernières
années ont vu se produire plus de
conversions que plusieurs décades antérieures. Partout le nombre de missionnaires est insuffisant pour suivre
et diriger le mouvement, et si l’Eglise
chrétienne ne fait pas un effort considérable pour renforcer le personnel
missionnaire, ou bien le mouvement
se dirigera dans d’autres canaux, ou
bien on verra se produire une christianisation superficielle des masses, ce
qui compliquera singulièrement la tâche missionnaire de l’avenir.
< g) U est urgent que l’Eglise chrétienne fasse en ce moment un effort
spécial pour moissonner où elle a, durant un siècle, fidèlement semé et arrosé, pour rendre possible à Dieu par
sa propre activité l’exaucement des
prières d’intercession qu’elle fait depuis longtemps monter avec foi vers
le ciel, pour rendre fructueux le sacrifice de tant de martyrs qui ont
donné leur vie pour la cause missionnaire depuis un siècle.
« Aj Si l’Eglise chrétienne n’envoie
pas au plus tôt les renforts nécessaires dans tous les champs de Mission,
les missionnaires actuellement à l’œuvre seront surmenés et bientôt à bout
de forces, ou bien les résultats de leur
activité seront de qualité inférieure.
t U Si l’Eglise ne répond pas à l’appel actuel de Dieu, elle sera infidèle
à sa mission, elle s’endurcira et ne
sera plus réceptive pour d’autres appels, qui ne pourront jamais être plus
pressants que l’appel actuel; elle se
privera de toutes les bénédictions qui
peuvent lui être apportées par le monde
païen gagné à Christ, elle aura négligé un moyen puissant d’apologétique que Dieu avait mis à sa disposition et elle n’aura rien à opposer au
flot montant du matérialisme et de
l’incrédulité, car elle se sera montrée
incapable de transformer le monde.
c Nous livrons ces considérations si
fortes et si vraies à la méditation de
nos lecteurs. Quand ils s’en seront pénétrés, ils comprendront mieux l’appel
ci-dessous adressé par la Conférence
d’Edimbourg aux chrétiens du monde
entier. A. Ç. ». '
SONDEZ LES ECRITURES
Sondez les écritures, ce sont
elles qui rendent témoignage de
moi. Jean V, 39,
Quand Jésus vivait ici-bas, les Juifs
avaient leurs livres sacrés: la loi et
les prophètes. Ces saints livres étaient
pris à la lettre par les pharisiens, et
il en résultait un joug insupportable
pour le cœur de l’homme. Les Ecritures étaient un livre qui devait donner une direction particulière à la
vie, parce que à chaque page sont
exprimé des devoirs que personne ne
peut négliger. La piété était devenue
une pratique, comme le serait celle
d’apprendre une langue et de la parler. Pour être pieux à la manière des
pharisiens, il fallait renoncer à vivre
avec les hommes de son temps. A
cette manière d’expliquer les Ecritures Jésus s’y oppose de la manière la
plus énergique, car II a le courage
de dire bien haut: Moïse a dit, mais
moi je vous dis. Cette foi aveugle à
la lettre des écritures. Il la rejette
comme quelque chose qui n’est plus
d’aucune utilité. Il réclame de ceux
qui l’écoutent le devoir de lire avec
un esprit nouveau, les vieux livres
des prophètes. Il a le courage. Lui,
l’adversaire de la piété traditionnelle
de dire aux habitants de Jérusalem f
Sondez les écritures, ce sont elles qui
rendent témoignage de moi!
Dans ces quelques mots, pour tout
Israélite pieux, se trouvait une révolution complète des idées traditionnelles. Chaque Israélite était assuré
que les prêtres, les scribes et les pharisiens étaient les représentants de la
loi, et par conséquent ce qu’il entendait dans la synagogue était la révélation de Dieu. Mais Jésus, veut qu’on
le cherche lui-même dans les écritures. Sondez, et vous trouverez quelque chose de mieux, et d’infiniment
plus grand que la doctrine des chefs
du peuple!
Représentons-nous maintenant un
2
Israélite qui fut capable ^de déchiffrer
le rouleau des écritures. En arrivant
chez lui, il monte sur la terrasse de
sa demeure, et commence à lire les
écritures avec cet esprit nouveau. Au
commencement, il nous semble que
ses meilleurs sentiments ont dû être
blessés, car il devait chercher dans
les écritures ce qui était contre les
pharisiens; il devait lire avec un esprit de critique, de méfiance, toujours
prêt à se scandaliser de tout ce qui
n’était pas en harmonie avec son éducation passée. Dans l’écriture il devait
chercher les principes du prophète de
Nazareth que les chefs du peuple persécutaient. Bien souvent il a dû laisser tomber à ses pieds le rouleau des
écritures, et pendant que son regard
s’élevait vers le ciel, ses lèvres murmuraient: mon Dieu, est-ce bien, que
de lire ta parole comme le veut Jésus
de Nazareth!
Au commencement, les conseils de
Jésus, lui semblaient être des conseils
impies, qui n’avaient qu’un seul but,
de tout détruire. Puis à mesure qu’il
avance, une nouvelle lumière, et avec
elle, une nouvelle vie se dégage de
ces vieux parchemins. Chacun des prophètes tourne son regard vers Jésus ;
Moïse même lui parle du prophète qui
devait venir au monde; et les psaumes, lui parlent du Fils de David,
qu’il a rencontré dans le temple, et
dont le regard a exercé sur lui une
puissance telle dont il ne peut se débarasser. Son regard contemple maintenant dans les écritures seulement
Jésus, car ce sont elles qui rendent
témoignage de lui!
La témérité avec laquelle Jésus a
osé transporter sur un fondement nouveau la piété de son temps, doit nous
enseigner quelque chose quand nous
ouvrons notre Bible. Ce n’est pas nécessaire que nous y cherchions une
foi traditionnelle ; mais dans nos recherches aujourd'hui comme alors,
nous ne devons pas oublier, ce que
Jésus a dit: l’écriture rend témoignage
de moi! L’esprit des écritures est l’esprit de Celui qui disait un jour de
soi-même: Je suis le chemin la vérité
et la vie. P. Gtieaud.
Le conyrës ¡talen de la paia
Ce congrès a tenu ses séances à
Como du 18 au 21 Septembre dernier
et a été vraiment remarquable par le
grand nombre de personnes distinguées qui y ont participé et par les
intéressantes discussions qui y ont eu
lieu et qui ont démontré les immenses progrès faits dans le monde par
l’idée de la paix.
Le Comité Pacifiste de Torre Pellice
était représenté par M. le pasteur P,
Calvino et l’Eglise Vaudoise avait cette
fois son représentant officiel dans la
personne du pasteur Vaudois de Como
M. Barth. Revel.
Notre délégué a présenté au congrès
l’ordre du jour du dernier Synode,’
déclarant que notre Eglise fait adhésion au bureau international de la
paix siégeant à Berne et son discours
a été accueilli par de vifs applaudis-.
sements. L’adhésion de l’Eglise Vaudoise a fait une si excellente impression que un des membres du congrès,
Alma Dolens (Madame Pasini de Milan)
proposa même que le prochain congrès national se tînt à Ton-e Pellice.
Aucune décision ne fut prise, car l’année prochaine aura lieu le congrès
international à Rome et c’est à cette
occasion que le groupe italien fixera •
la localité du prochain congrès nation
nal qui aura lieu en 19J2.
Nul n’apprécie la paix autant que
les Vaudois qui ont eu trop de siècles
de guerre à subir.
Rome et les prêtres
Plus le Vatican se manifeste intran-.
sigeant et plus aussi les défections
s’accentuent. Ces derniers’’temps plusieurs prêtres sont sortis des rangs de
l’Eglise Romaine. On parle du cas de
deux barnabites célèbres qui se trouvent dans une mauvaise posture, et il
paraît bien que Gazzala et Semeria
sont sérieusement menacés. Ils sont
actuellement sous surveillance et empêchés de prêcher, surtout dans l’Italie septentrionale. Mais le cas le plus
déchirant est celui du prêtre Rutili,
qui vient de se dépouiller de sa robe
et prendre congé de son archevêque
de Fermo par une lettre admirable,
pleine de nobles sentiments et de fermeté.
Cette lettre publiée par la Stampa,
nous ne pouvons pas la reproduire
dans son entier et nous nous limitons
à quelques phrases: « Oggi io non
rinnego nulla del mio passato. Lavorai, come meglio mi fu possibile, fra
gli odii e le diffidenze, per compiere
il mio ministero sacerdotale, per ridare un po’ dell’anima del Cristo a
questa vecchia chiesa c,\xe del Cristo
ha dimenticato l’esempio e l’insegnamento. Aiutai, per quanto potei, gli
umili, gli oppressi per la loro redenzione, portai il mio contributo per il,
trionfo delle aspirazioni democratiche,
volli rifare la mia coltura falsata e
corrotta nei vostri seminari, in cui
non insegnate nè la dottrina, nè la
vita, e volli essere, non come si augura per il clero l’Eccellenza vòstra
e Pio X, un automa in vostre mani,
ma un uomo — meglio, un sacerdote
— vivente ed operante nella grande
chiesa di Dio. Chi mi conosce mi è
testimonio di questo e me ne appello
a quanti colleghi nel sacerdozio - e
son molti - vollero onorarmi delia loro
amicizia, che oggi, nell’ora della prova,
spero mi vorranno riconfermare- * Coi
propositi con cui ho vissuto ed operato sin qui, continuerò a vivere e kd
operare. Voi mi respingete, ma seijto
che non mi respinge Dio, e la sua a,pprovazione mi vai meglio che la vostra. — Lasciando una posizione Comoda nella vita, non ho rimpianti,
avrò anzi certe soddisfazioni migliori
lottando per il pane quotidiano. « Questo, che l’eccellenza vostra chiamejà
scandalo,, mi auguro sia invece di
esempio a quei che mi furono colleghi
per rivendicare a sè stessi la libertà
dei figli di Dio.
Ernesto Rutili ».
Les pertes, de l’Eglise Romaine
Plusieurs de nos lecteurs seront sans
doute surpris de connaître les grandes
pertes subies par l’Eglise Romainé au
siècle dernier. D’après un calcul qui
a été fait par l’alliance des Eglises
réformées, il résulterait que les pertes s’élèvent au chifre énorme de
80.000.000 d’âmes.
Les pertes seraient réparties ainsi :
France................. 26.000.000
Italie................. 6.000.000
Espagne et Portugal 4,500.000
2.250:000
700.000
550.000
14.000.000
Amérique du Sud . 8.000.000
. Oe^qui donnerait un total pour lès
races latines de 43.500.000. | |
Pour les races anglo-saxonnes voici
cè qu’on a pu calculer: une diminution nette de 17.500.000.
Grande Bretagne .
Canadá ....
Australie . . .
Etats-Unis . . .
Les pertes parmi les races allemandes seraient de 18.800.000, car le cri
ou le mot d’ordre est, plus que jamais: los von Rom.
Dans les pays latins ces millions
vont au bénéfice de la libre pensée et
de l’incrédulité; ailleurs le bénéfice
est en grande partie au profit du protestantisme, qui lui aussi est sérieusement menacé par le même ennemi,
si ce n’est pour les mêmes causes.
CHRONIQUE VAUDOISE
Ang^i’ogne. M. le pasteur A. Jahier,
prié par la Commission Exécutive, a
occupé la chaire d’Angrogne le dernier Dimanche du mois.
Bobi. Le culte principal de Dimanche passé a été consacré à la commémoration de M. G. Appia si connu et
aimé dans notre paroisse, où il venait
presque chaque année nous donner un
de ses Dimanches. Nous n’avons pas
oublié la dernière visite qu’il nous fit
l’année dernière à cette époque, ni sa
prédication originale et vivante sur
ces paroles du Sauveur; « Que celui
qui a soif vienne à moi et qu’il boive ».
Quel accent noble et entraînant que
le sien, quelle abondance d’images
brillantes, surtout quelle richesse de
souvenirs et d'expériences personnelles! Nous n’avons pas non plus oublié la réunion de l’après-midi de ce
même jour au cours de laquelle il
nous traduisait en français l’allocution
si chaleureuse du Preb. Webb-Peploe
en séjour alors au milieu de nous.
Au reste M. Appia est un peu des
nôtres puisque dçux de ses ancêtres,
tous deux portant le nom de Paul
Appia, ont exercé le ministère à Bobi
de 1739 à 1770; et son arrière grandmère Mad. M. Appia décédée en 1757
repose au milieu de nous, comme l’atteste sa pierre funéraire qui se voit
aujourd’hui encore dans le jardin du
presbytère.
Nous exprimons notre profonde sympathie à M“® Appia, à son fils et à sa
fille qui ont entouré leur bien-aimé
jusqu’à la fin avec tant de sollicitude.
S L’inauguration de la Maison des
Unions, maintenant achevée, meublée
et éclairée à la lumière électrique,
est fixée au Mardi l"" Novembre pour
laisser le temps à notre ami et bienfaiteur d’être ce jour-là au milieu de
nous.
@ Le chef-lieu de notre Commune
était passablement en émoi. Mercredi
passé, à la suite de l’arrivée bien inattendue de S. M. la Reine et des trois
princes aînés ; et dans l’après-midi de
Samedi notre souveraine retournait
encore au milieu de nous, accompagnée cette fois de S. M. le Roi. Nos
hôtes illustres se sont arrêtés plus de
deux heures au milieu de nous, traversant à pied le village, admirant le
superbe panorama qui rappelait à la
reine les belles montagnes du Montenegro, s’entretenant avec la plus grande
affabilité avec quelques-uns des présents, et recevant un accueil simple
mais correct et plein de dignité, sans
trace de manifestations bruyantes de
la part de notre population qui n’était
guère habituée à ce genre de surprises. B. G.
Colonia Valdenae, 27 Août 1910.
Le 25 Août dernier, anniversaire de
la fondation de notre République de
l’Uruguay, nous avons eu une gentille
petite fête, organisée par la directrice
des écoles primaires de Colonia Valdense, M"® Ana M, Armand-Ugon, fête
qui eut pour but l’inauguration du
parc des écoles et qui a eu un très
joli succès, malgré le temps peu favorable.
Tous les enfants se réunirent chez
la directrice d’où partit le cortège
pour se rendre au parc, non loin situé.
Un char, artistiquement garni Me
guirlandes et de verdure laissait
apercevoir au milieu du charme de
ses fieurs un ravissant bouquet de 12
jeunes filles, vêtues de différentes couleurs représentant les quatre saisons.
Suivi du long cortège des enfants,
des maîtres, des maîtresses, des professeurs et du nombreux public, le
char se rendit au parc accompagné
par la bande musicale. A son arrivée,
les quatre saisons, disons le dessus
du panier des fillettes des écoles primaires chantèrent « l’hymne à l’Arbre » qui fut suivi par un joli chœur
d’enfants qui entonnèrent l’hymne na-'
tional de l’Uruguay.
Nous rappellerons le discours plein
d’éloquence et de vœux pour .le nouveau parc tenu par l’Inspecteur des
écoles du Département, M. Pontet.
Plusieurs enfants récitèrent aussi
leur petit préparé en honneur du parc
et la fête se conclut par un discours
choisi de M“® Ana M. Armand-Ugon,
discours plein de feu, rappelant aux
mères les fruits que d’elles attend la
patrie, et aux enfants le but de leur
application, de leur instruction et de
leur vie.
Entre les vivats et les applaudissements il y eut une petite distribution
de bonbons aux enfants et en suite
le phar et le cortège quittèrent le parc,
et les joyeux enfants se rendirent par
de différentes directions à leurs maisons et l’on entendait au loin les échos
de leur voix sonore, chantant l’hymne
national, et qui peu à peu se perdirent dans la campagne. A.
S M. Guido Rével a laissé les cours
de sciences physiques et naturelles
qu’il donnait au Lycée et a été remplacé par les étudiants E. Malan, Charles Piquerez, M. Martinez, Jeanne A.
Ugon, David Berton et Charles Jourdan qui sont tous des ex-élèves du
prof. Henri Pons. — Par leur zèle et.
application ils font honneur à leur
ancien professeur.
Florence. C’est avec regret que
nous constatons, que pas un de nos
élèves du Collège de la Tour, se rendra à Florence pour y étudier la théo-,
logie cette année. On nous assure cependant que le fils d’un de nos pasteurs sera admis en première année.
S A propos de Florence et de notre
Ecole de Théologie, nous sommes heureux de porter à la connaissance du
public, que M. le docteur prof. Henri
Bosio, vient de publier un ouvrage
théologique qui est appelé à rendre
de grands services. Nous faisons allusion au Commentaire sur les Epîtres
pastorales de Timothée et Tite, publié
par la Typographie Claudienne de
Florence, au prix de 4 fi-ancs. Ce Commentaire est érudit, simple et pratique en même temps. Il nous rappelle
les Commentaires du D'’ Stewart sur
les Evangiles. C’est en effet le même
format, le même esprit pratique que
l’on constate. Ce Commentaire se recommande aux pasteurs, évangélistes,
régents-évangélistes avant tout, mais
il peut se placer entre les mains de
tout chrétien studieux de la Bible qui
désire enrichir ses connaissances et
s’édifier. C’est dire que nous recommandons ce livre précieux, en remerciant le D’' Bosio d’avoir ainsi, avec
un travail consciencieux, enrichi la
littérature religieuse de notre pays.
Fa Tour. Le concert de bienfaisance donné par M“° Henriette Didero
à l’Aula Magna, en Septembre dernier,
a produit la somme nette de 250 frs.
Cette somme sera répartie, comme
cela a été annoncé, au profit de VAsile, des enfants pawm'es et des Unions
chrétiennes. Nous renouvelons nos remerciements à M"” Didero et à ses
trois collaborateurs qui l’ont si bien
secondée.
3
' o^'5
ü K.
í lis
Ü Le Consistoire en vue de donner
Un aide au pasteur, après avoir consulté rassemblée d’Eglise, a décidé
d’accepter pour un an les services de
M. l’ancien D. Gaydou, qui s’occupera
d’une manière spéciale des visites et
des réunions. mSi. les pasteurs émérites J. Weitzecker et J. D. A. Ugon,
donneront aussi une prédication par
mois et présideront la réunion d’un
quartier.
MM. l’ancien Rpmano et le prof.
Falchi, prêteront aussi leur généreux concours, pour présider une réunion hebdomadaire, pendant la saison
d’hiver.
S M. le régent émérite J. Forneron
ayant dû renoncer momentanément,
pour cause de santé, à la direction de
l’Ecole du Dimanche des Appiots, c’est
M. l’instituteur A. Rivoir qui a bien
voulu se charger de cette œuvre si
importante.
Londres. Le secrétaire de l’Alliance Evangélique, M. Gooch, écrit
un article très élogieux sur les Vaudois et leur Synode dans le English
Churchman. Il est trop long pour le
reproduire; nous nous limitons à ceci
qui nous paraît très intéressant et qui
concerne M. A. Muston — après le retour de son voyage très béni aux
Etats-Unis. «Le père Bartoli accompagna M. Muston dans le but de donner quelques conférences, mais je suis
fâché d’apprendre que sa santé a été
sérieusement atteinte, comme cela
avait déjà eu lieu en Angleterre et il a
été obligé de suspendre tout engagement, Lé père Bartoli se trouve actuellement attaché à l’œuvre du D”
Comandi à. Florence. M. Muston m’a
dit qu’un résultat très flatteur de sa
visite en Amérique a été le don d’une
très riche dame américaine qui permettra aux Vaudois de construire à
Rome un Temple pouvant contenir
1200 personnes. Le don s’élève à un
million et devra être dépensé uniquement dans ce but. Certainement on
se réjouira d’une telle nouvelle qui
permettra de construire, «within the
sight of the* Vatican, of a worthy meihorial of past persecutions for the
thruth’s sake, and an incentive to the
entire evangelical forces in Italy,
especially the historic and apostolic
church of the Waldenses, to whom
we can look with assurance for yet
greater usefulness in the evangelization of Italy ». Très bien.
IMas$iel. La paroisse ayant décliné
son droit à la nomination d’un pasteur,
les deux administrations réunies ont
appelé M. le pasteur F. Peyronel, à
occuper ce poste d’une manière provisoire.
milan. Nous apprenons avec plaisir que M. Joseph Armand-Hugon, secrétaire de la chambre de commerce
française à Milan, vient d’être nommé
chevalier de la couronne d’Italie. M.
Hugon est le fils du pasteur émérite
J. D. A. Hugon ; nos félicitations aux
parents et au digne fils, qui honore
par son activité, la patrie et la famille.
Paleruie. M. le pasteur L. Rostagno aura comme aide M. le candidat
Emile Tron.
Kodorcl. Sous la présidence du
secrétaire de la Commission Exécutive,
M. Ph. Grill, la paroisse a procédé
Dimanche dernier au choix du nouveau pasteur, et à l’unanimité a élu
M. le D’’ Henri Pons, ci-devant professeur à Golonia Valdense. Une telle
unanimité est ùn bon exemple donné
par nos frères de Rodoret, et nous félicitons de grand cœur les paroissiens
de Rodoret et le pasteur auquel ils
viennent d’adresser un appel si cordial.
Rome. Les journaux ont publié une
nouvelle à sensation, qui nous paraît
inexacte. Il s’agirait de voir surgir,
tout près du Vatican, un Temple Allemand pour la Colonie Allemande.
Nous ignorons absolument qu’il s’agisse d’une chose semblable. Nous
croyons plutôt qu’il y a une confusion,'-et que le fameux Temple Allemand doive bientôt se transformer en
Temple Vaudois puisque, grâce à une
généreuse donatrice américaine, notre
Eglise a pu acheter un emplacement
superbe, ai prati, près de Piazza Cavour où, s’il plaît à Dieu, s’élèvera
un temple et une bâtisse attenante
pour les besoins de l’Eglise.
Les plans de la nouvelle construction ont été exposés à la Tour par
trois architectes distingués.
S Le Comité a donné comme aide
à M. Comba, le candidat D. Bosio.
Saint-Germain; Le mois de Septembre nous avons accompagné au
champ du repos deux jeunes membres
de notre Eglise.
Louise Durand après de longues
souffrances, nous a laissé à l’âge de
26 ans.
Travers Gustave a été rappelé d’une
manière presque soudaine à l’âge de
18 ans. Il venait de terminer d’une
manière brillante ses études à l’Institut
Technique de Pignerol. Un cortège
de plus de 600 personnes a accom- ■*
pagné sa dépouille mortelle à sa dernière demeure terrestre. Le pasteur
de la paroisse après avoir présidé un
culte dans la chambre mortuaire et
sur la place publique, a présidé le
service au cimetière; à lui s’est uni
le pasteur Soulier, parent de la famille éprouvée. Le directeur de l’Institut Technique de Pignerol, le prof.
Seves, et un compagnon du défunt
prononcèrent des paroles émues sur
sa tombe. — Aux deux familles dans
le deuil notre profonde sympathie
chrétienne. G.
Saini-J«an. Dimanche dernier la
chaire a été occupée par M. le pasteur David Revel.
§ Actes liturgiques. — Baptême;
Stallé Oreste de Samuel et de Godin
Marguerite (2 Octobre). — Mariage:
Gay Jean Daniel et Besson Henriette
(1 Octobre). — Ensevelissements : Malanot Susanne Catherine, Henriette
née Gay, 67 ans, nièce du pasteur
J. D. Revel de La Haye et petite-fille
de Jean Revel, le dernier régent des
Staliats (29 Septembre); Rivoire Jean,
82 ans, beau-frère du regretté pasteur
Bonnet d’Angrogne (3 Octobre).
Turin. M. le pasteur Bufifa devant
se rendre en Hollande pour une tournée de collectes, il sera remplacé à
Turin par M. Senarega qui lui a été
accordé par le Comité comme aide.
Villar. Le Conseil Communal dans
sa dernière séance, a nommé comme
maîtresse d’Ecole, M““ Pauline Bonnet
de la Tour, jusqu’ici institutrice à l’orphelinat. Nous regrettons vivement le
départ de cette ouvrière de l’Eglise,
mais puisqu’il s’agit d’améliorer sa
position vis-à-Vis de la loi, nous ne
pouvons que lui souhaiter un heureux
succès dans son nouveau champ d’activité.
Viercng;. L’on cherche pour une
école rurale mixte de l’Evangélisation
une maîtresse, même non diplômée.
S’adresser au plus tôt, au bureau du
journal.
Nouvelles et faits divers
Angleterre. L’archev èque de York,
le D'' Maclagan, qui s’était retiré il y a
deux ans, vient de mourir à l’âge de
84 ans. Ecossais d’origine et presbytérien il fut admis dans l’Eglise anglicane et y exerça une grande influence. Il n’était pas oi'ateur, mais
un excellent pasteur, visitant surtout
les campagnes. Son influence a été
spirituelle et sa vie un modèle. Tout
en étant à Broad Churchman, il favorisa le ritualisme.
S Cambridge, la célèbre ville universitaire, a donné ces jours-ci l’hospitalité au Church Cong^-ess, l’assemblée générale de l’Eglise anglicane.
Il s’agissait de célébrer le cinquantenaire de cette institution qui a donné
d’excellents fruits et qui était née à
Cambridge même. Dans ce congrès
toutes les principales questions du jour
y sont traitées et toutes les tendances
y ont leur place. Le discours de l’archevêque de York, docteur Lang, a
été une surprise. Tout en admettant
que l’Eglise doit être libre dans ses
allures, il tient mordicus à l’Union de
l’Eglise et de l’Etat. Tout en désirant
aussi l’Union avec les autres Eglises,
il se montre intolérant vis-à-vis des
non conformistes. Inconséquences humaines !
ü Les docteurs Chapman d’Amérique et Alexander ont visité l’Ecosse,
mais tout en ayant été très appréciés,
ils n’ont pas pu créer un réveil comme
au temps de Moody, ou même comme
Evans en Galles. Les temps seraientils changés?.
O M. Artington a laissé, en mourant, 26 millions pour les œuvres de
bienfaisance.
O II se trouve actuellement à Londres, le Rev. D” Rébusam, pasteur indigène de la Cafrerie, et élu récemment comme membre au parlement
de la Confédération Sud Africaine. Il
paraît que dans ce beau pays les pasteurs ne sont pas encore considérés
comme des cléricaux. A Londres, du
reste, le Rev. Home, lui aussi membre au parlement anglais, montre comment un pasteur sait aussi travailler
pour l’intérêt de la patrie.
Canada. — Montréal. La mission
méthodiste italienne de cette ville qui
a pour pasteur M. L. Lattoni, sent le
besoin d’un lieu du culte. Les services ont lieu dans l’édifice de la « Ail
People’s Missions », à l’angle des rues
Dorchester et St-Urbain. Les cultes
sont bien suivis, l’assistance moyenne,
au servicé du soir, étant d’une centaine. La congrégation se composerait
de 75 membres communiants et de 30
adhérents. L’œuvre a pris un tel développement que ses amis ont conçu
l’idée de bâtir un local convenable
dans le quartier Laurier, au sein même
de la colonie italienne. Un comité de
construction éomposé de MM. Lattoni,
D. H. Lanno, Giovanni e Giuseppe
Vincelli,.ja été nominé pour mener à
bonne fin cette louable entreprise. Le
co'mité ne commencera pas ses travaux
de construction avant d’avoir recueilli
la somme de 2.000 dollars. MM. Di
Stanio et Fiorillo Tatta, ainsi que M“*
L. R. Cerini secondent le pasteur dans
son œuvre missionnaire et patriotique. Les contributions peuvent être
envoyées à M. le pasteur L. Lattoni,
t.210 rue Saint-Urbain, ou au Rev. Dr
Young. i
Norvège. Ce petit pays montre les
résultats que l’on atteint dans la lutte
contre l’alcool en combinant les efforts de l’initiative privée et de la
législation. Sa consommation d’eau-devie, qui était de 16 litres par habitant
en 1838, est tombée à 3,1 litres en
1908. La consommation des autres
boissons alcooliques est également très
basse. :
Le nombre des abstinents organisés
actuellement est de 250.000 environ,
soit 10 0[O de la population. Dans les
campagnes, les débits d’eau-de-vie ont
complètement disparu; 64,7 0[0 des
communes rurales ont même interdit
toute vente de boissons, distillées ou
fermentées. 33 villes ont usé de leur
droit de prohiber, par une votation
populairé, le trafic local de l’eau-devie ; les autres l’ont soumis à des restrictions sévères: régime dit de Gothembourg, fermeture le Dimanche et
les jours d’élection.
Les résultats sont notables. Le nombre des suicides a notamment diminué:
10.8 pour 10.000 en 1836-1840, 6,5 pour
10.000 soixante-dix ans plus tard; la
statistique de mortalité est également
favorable, malgré le climat rude et
l’émigration des jeunes gens les plus
robustes en Amérique.
Le soldat norvégien est probablement le plus grand du monde; sa taille
moyenne qui était de 168,8 centimètres en 1880, a passé à 171,24 centimètres en 1907. Chaque année, on signale au recrutement quelques jeunes
géants, de 1 m. 90 centimètres à 2
mètres. (Témoignage).
Ab. payés et «on quittancés.
L- H- Nott, Esq., London (15 Septembre 1910 15 Septembre 1911 — Menusan, Toulon (Octobre 1910 - Octobre 1911) — M“® Corimse Varese (Octobre 1910 - Octobre 1911) — M. E.
Pascal, Pignerol (p.r vente fr. 6,10).
(19) LE
TRËSOR DE GRAND PRIX
PAR
MARGUERITE S. COMRIE
TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LIVRES RELIGIEUX
Chapitre VII - Jokébed.
Malgré tous les efforts de M“' Mactavish,
le dimanche était long et triste pour ses jeunes
maîtres. Ils célébraient le « service » du matin
dans la tourelle; tous trois lisaient quelques
chapitres, puis un sermon, et chantaient des
cantiques. L’après-midi, ils se réunissaient de
nouveau pour ce qu’ils appelaient les « fouilles
bibliques », autrement dit une étude de la Bible.
— Savez-vous mes enfants, dit un jour M“®
Mactavish, que nous pourrons peut-être bientôt
retourner au temple ?
— Comment cela ? s’écrid Eisa, tandis que
Bruce écarquillait démesurément ses yeux de
hibou.
— Vous avez bien remarqué cette jolie maison
blanche, là-haut sur la colline; on l’appelle
« Bagatelle » ; elle appartient à un Anglais qui
se nomme M. le professeur Clarence, et qui'
vient y passer l’été avec sa famille. 11 a fait
convertir une vieille grange en chapelle, et
lui-même fait le service tous les dimanches.
N’est-ce pas une bonne fortune pour nous î
— Je me demande si ce professeur se connaîtra en vieilles médailles, observa Bruce.
Et dès que le sermon fut lu et que le dernier
verset de cantiqué eût été chanté, il s’éclipsa
pour aller se plonger dans l’étude d’un vieux
bouquin dans lequel il espérait trouver les
origines de sa monnaie antique. t
Eisa aimait particulièreinent à s’asseoir sous
la véranda, à l’heure du crépuscule et là, toute
seule, à se rappeler les souvenirs de son heureuse enfance. C’est à ce moment-Ià que son
oncle Alister lui manquait le plus, car elle
avait été accoutumée à passer avec lui ses
soirées du dimanche; et personne ne l’avait'
remplacé pour elle. Elle s’efforçait de ne paà
se laisser envahir par la tristesse et les’regrets, bien que cela lui fût difficile. Elle était
ce soir-là plongée dans ses réflexions, quand
un léger bruit lui fit tourner la tête et elle
vit son frère le nez dans son livre essayant,
malgré l’obscurité croissante, de déchiffrer
quelques inscriptions. Il lui sembla qu’une pareille étude n’était, pas précisément appro^*'
priée an dimanche; elle se hasarda doncle
suggérer à Bruce. Louchant horriblement malgré ses lunettes, celui-ci lui demanda depuis
quand une concordance des Saintes Ecritures
était un livre profane.
— Tu n’as pas besoin de me regarder comme
un païen, Eisa; je t’assure que mes recherches
ne sont pas superficielles; j’ai un but sérieux
que je poursuis. Sais-tu déjà que je vais avoir
un précepteur? et sais-tu qui il est? Un étudiant en théologie, M. Franck Clarence. Peutêtre entre lui, toi et Nanette, finirez-vous par
faire de moi un bon petit garçon.
— Ohl Bruce, que je suis contenté 1 Ce sera
bien moins triste pour toi, car jusqu’ici tu
n’avais que des filles pohr toute ressource.
Est-ce que ce M. Clarence est parent des habitants de Bagatelle? Si c’était leur fils!
Bruce montrait peu ses impressions; comme
tous les mortels, il était sujet à des accès de
rire ou de larmes, mais il savait les réprimer
et conservait une impassibilité vraiment britannique. 11 répondit donc à sa sœur:
— Il me paraîtrait difficile qu’il fût le fils
du professeur Clarence, attendu qu’il est son
neveu.
— Fils ou neveu, peu importe, dit Eisa;
l’essentiel est qu’il soit de la famille.
— Eisa, dit une voix plaintive, es-tu là?
La petite fille rentra vivement dans la maison; elle avait oublié que sa tante l’attendait
pour lui faire la lecture; M“' Brindini n’était
pas comblée d’attentions et de prévenances,
car Marguerite la traitait avec une froide indifférence. Le colonel l’avait beaucoup soignée
et gâtée; mais depuis quelques temps, quoique toqjours plein d’égards et de tendresse, il
était si occupé et préoccupé qu’elle le voyait
beaucoup moins, et la pauvre malade s’attachait d’autant plus à sa jeune nièce que celleci était toujours prête à rendre service et à
s’oublier pour les autres.
Eisa avait sonné pour avoir la lampe et elle
se mettait en frais d’éloquence pour persuader à Bruce do venir écouter une très itûéressante histoire, quand le colonel entra dans
le boudoir. Il fut reçu avec une joie évidente
par les enfants et par sa femme, dont le visage rayonnait de bonheur.
— Petite demoiselle, dit-il en s’adressant à
s.'
4
Eisa, je suis appelé demain à Rome pour affaires, seriez-vous tentés de m’accompagner
toi. Bruce et Rita? < ^
■ Les yeux étincelants d’Eisa répondirent poüi*
elle. Bruce, non moins ravi, mais toujours
calme, s’approcha de son oncle :
— Croyez-vous qu'après avoir tout visité,
il nous restera le temps de nous informer si
ma médaille est bien de Jules César?
— Nous pourrons certainement nous occuper de Jules César, répondit gravement M.
Brindini. Ce grand homme a quelque réputation dans la ville de Rome. Ma chère femme,
quel dommage que vous ne puissiez pas être
de la partie!
— Mais nous lui raconterons tout ce que
nous aurons vu, s’écria Eisa.
M““ Brindini sourit; pour le moment, elle
avait son mari, rien ne lui manquait.
Pendant qu’elle faisait sa toilette de nuit,
Eisa se demandait si Rita n’assombrirait pas
leur jolie partie du lendemain; sa cousine avait
été presque invisible toute la journée et ne
paraissait pas en bonnes dispositions. Quelle
ne fut pas sa surprise, le lundi matin, de trou
ver Marguerite de la meilleure humeur du
monde.: elle avait secoué tousses soucis et se
proposait de profiter le mieux possible de ce
jour de vacances.
Les deux jeunes filles, habillées de même
avec des robes de cachemire blanc et des ceintures noires, formaient un charmant tableau.
Rita, grande, élancée, avec ses cheveux noirs,
ses grands yeux intelligents et malicieux, se»
joues colorées, frappait les regards, et ce fut
avec un cri parti du cœur qu’Elsa s’écria:
— Tu es la plus jolie jeune fille que j’aiè
jamais vue, Rital
Tout le monde se mit à rire.
— Je n'ai pas d’autre remerciement qu’un
tendre baiser, dit Marguerite ; mais un pareil
compliment mériterait davantage.
Il serait fastidieux de raconter par le menu
cette excursion à Rome; pour les deux jeunes
Ecossais, la journée fut une succession non interrompue de surprises et de jouissances. La
course en voiture à travers les bois pour rejoindre le chemin de fer, l’arrivée à Rome, où
M. Brindini donna ordre au cocher d’aller lentement pour que ses neveux pussent voir les
monuments devant lesquels on passait; le Jorum, le Colisée, le Capitole leur étaient connus de nom seulement. Ils arrivèrent enfin au
palais Brindini ; là le colonel abandonna les trois
enfants, dont Christine Baldi avait consenti à
être le chaperon; ils eurent tout le loisir dé
parcourir les galeries de peinture et de sculpture, pendant que M. Maxwell vaquait à ses
affaires.
Tandis que Bruce, avec ses allures indépendantes, allait mettre son nez et ses lunettes
dans tous les coins et recoins, Eisa et Christine, guidées par , Marguerite, faisaient une
inspection plus sérieuse des différents salons.
La femme de l’intendant n’était guère artiste
de nature, mais elle était enchantée de voir
l’enthousiasme et le ravissement d’Eisa. Celleci n’avait jamais été à pareille fête ; aussi
avait-elle de la peine à quitter un tableau ou
une statue pour passer à une autre.
— Cela te plaît donc, cousine î Viens, tu n’as
pas encore vu le bijou de la,collection.
C’était une statue de femme d’une merveil>leuse beauté; non seulement les membres
étaient admirablement modelés, mais le vi
sage avait une expression si pathétiqoe de
douleur et de tendresse, que les personnes les
moins artistes s’arrêtaient involontairement.
— Qui est-ce? demanda Eisa tout émue.
— Les uns disent que c’est Niobé après le
meurtre de ses enfants; d’autres, et mon père
est de ce nombre, prétendent que c’est une
statue longtemps égarée et faite par un de nos
ancêtres, de Jokébed, la mère de Moïse, au
moment où elle vient d’exposer son fils sur
le Nil. Il lui manque un bras entier et les
doigts de l’autre main; d’après la courbe du
bras mutilé et la position inclinée de tout le
corps, on suppose qu’elle devait tenir quelque
chose, le berceau de son enfant probablement.
Asseyons-nous là sur ce banc, et je te raconterai l’histoire de cette statue, pendant que
Christine, qui là connaît déjà, fera un petit
somme.
Bruce, dérangé dans ses voyages d’exploration par les regards inquisiteurs des gardiens
du musée, vint rejoindre ses compagnes.
(à suivre)
C.-A. Teon, Directeur-responsable.
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