1
Slx.lème année.
N. 3G.
8 Septembre ISTI.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDl consacrée aux intéréls matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. oceupeni
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, ÒL domicile ani Fr. 3
Suisse..................5
France...................»6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Vit numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torre-Pelmce ; Vìa Maestra.
N.42, (Agenzia hibìiografica)
PiONERor. : J. Chiantore Impr.
Turin;/./. r»*on,via Lagrange
près le N. 22.
Florencb : Libreria Evangelica, vìa de'Panzanì.
ANNONCES : 5 cent, la ligna
ou portion de ligne.
Lettres et envois /'ranco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torr.e-Pelllcet
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction .* â Mr. E. Jifalan
Prof • Ò. Torre-Pelice.
Sommalro.
Evangélisation. — Un discours du Comm.
Tegas. — Correspondance. — Les ultramontains à Genève. — Nouvelles religieuses. —
Revue de livres. — Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Annonces.
(Su/mjgiÉlbatton.
STATION DE TURIN
Déjà avant 1848, et depuis plusieurs années, il y avait à Turin
un culte évangélique, en langue
française pour les vaudois, et les
protestants étrangers, sous la protection des Ambassades protestantes et surtout de celles de Prusse,
de Hollande et d’Angleterre. La
Table, par sa délibération du 9
novembre 1849, commença par
établir dans cette même ville un
culte mensuel en langue italienne.
Ce culte était présidé à tour par
MM. les professeurs B. Malan,
J. P. Meille, F. Gay, et B. Tron,
lesquels , depuis peu de retour de
Florence, où ils avaient passé huit,
mois, connaissaient là langue italienne; et durant un séjour que
M'' le pasteur et chapelain Bert
de Turin fit en Toscane, la première moitié de l’année 1850, ce
culte italien fut régulièrement célébré. Mais à son retour de Florence, M‘‘ Bert écrivit, sous la
date du 1®'' juillet, à la Table, et
le 3 du même mois à M'' Meille,
qu’il prenait lui-même l’engagement de prêcher chaque premier dimanche du mois en langue
italienne, afin denepasoccasionner
à la Table et à une personne généreuse une dépense inutile; que,
dans tous les cas, cette détermination aurait son effet des le premier dimanche de juillet.
Les archives de la Table se
taisent jusqu’au lôseptembre 1850.
A cette date nous trouvons la lettre
suivante du général Beckwith au
modérateur Revel:
Monsieur le Modérateur,
Deux messieurs anglais, M' Brewiu de
Tiverton, et M' Milsom de Lyon m’ont
chargé de vous prévenir, que dans le cas
ob la Table se dispose à nommer M' Meille
évangéliste à Turin ,, ils se chargent de
payer une somme, de. 1500 fr. par an,
dans la proportion de-1000 fr. M'Bféwin,
2
et 500 fr. M' Milsom, dès le jour de cette
nomiaatioa, et cela pour trois années
cousécutivs. J. C. Begkvith.
Le 19 septembre 1850, la Table
délibérait d’envoyer Meille
comme évangéliste à Turin et dans
ses environs, provisoirement do
l"^ novembre au 31 mai 1851 ,
époque du Synode.... Mais l’œuvre
prospéra et après le Synode M,
Meille ayant donné sa démission
de recteur titulaire des deux classes inférieures du Collège de la
Tour, accepta définitivement le
poste de pasteur évangéliste àTurin
et, dès le 15 juillet 1851, M' Geymonat lui fut adjoint comme second évangéliste. Pendant cette
première année, l’Evangile pénétra
parmi les ouvriers de Tarsenal et
dans les rangs de l’émigration lombarde, vénitienne, toscane et napolitaine ; et -il y eut un grand
nombre d’adhésions à l’église vaudoise. — Il ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs de connaître,
non pas les noms de ces premiers
convertis du catholicisme, mais la
formule d’adhésion signée par eux.
La voici:
Nous soussignés, ayant acquis la conviction que l’église dans laquelle nous
sommes nés et nous avons été élevés, —
parcequ’elle s’est éloignée dans beaucoup
de doctrines et pratiques des enseignements .de , tels que nou.s les trouvons contenus dans les Ecritures, — ne
peut plus être considérée par nous comme
la vraie église et l'épouse légitime de
Jésus-Christ;
Ayant d’un autre côté, récoona, dans
l’église évangélique, vaudoise, laquelle a
été conservée en fiémont de temps immémorial, soit dans les doctrines, soit
dans.les pra.tjques, de cette église, une
étroite conCpfmité aux enseignements dé'
Jésus-Christ,et, des Apôtres ;
Cùnvaincusque ahandonqer Terreur qui
a été reconnue comme telle, et embrasser
ta vérité à la conttaissaaee dé laquelle
Weu nous a fait parvenir, c’est l’oMigation
absolue de quiconque a en soi une conscience, et que négliger une telle obligafiou serait neu seulement une faute,
mais deviendrait la cause certaine d’un
malheur infaillible;
Pour ces raisons, de notre volonté propre et spontanée, sans égards humains
d’aucune espèce, poussés par Tunique
désir de donner la paix à nos âmes, et
de rendre à notre Seigneur Jésus-Christ,
qui nous a rachetés par son propre sang,
ce témoignage que nous sommes tenus
de lui rendre; nous déclarons abaudooner
dès aujourd’hui extérieurement comme
nous Tavous déjà abandonnée spirituellement, l’église dont la naissance nous avait
faits membres, pour retourner à l’église
do Jesus-Christ et des Apôtres, à l’église
de l’Evangile, et pour devenir membres
de la fraction de cette église qui est appelée Eglise vaudoise; aux doctrines et
à la discipline de laquelle nous adhérons
pleinement, en priant tous ceux qui professent de coeur cette foi de nous reconnaître comm® des frère» et comme membres du même corps dont Jésus-Christ est
le Chef, les assurant de uotre ferme intention dans le Seigneur de bous employer
avec eux, soit par nos paroles, soit par
notre vie, à l'accroissement de l’église et
à la gloire de Dieu, le but suprême de
toutes nos résolutions.
Tout ceci, au nom et en ta présence
du père, du Fils et du S‘ Esprit, un seul
Dieu béni éternellement. Amen.
Les premières 10 signatures portent la date du 29 octobre-1851. Les
9 qui suivent sont du 23 décembre
de la même année» Les autres, et
en grand nombre , sont du com«
mencement du 1852.
■;a
BrscoDrs tfo Gamn. Te^as
0
Nous traduisons de la Gazzetta
di Pinerolo le Discours du Commandeur AvOcdt Tëgas, Préfet de
3
Brescia, prononcé le 5 août, à
l'occasion de la distribution des
récompenses annuelles faite, dans
celte ville, aux élèves de l’Ecole
Normale supérieure des jeunes
filles, sous la sage direction de
M. Charles Cochetti.
Permettez-moi, chères jeunes filles,
de clôre cette belle et émouvante fonction , par quelques modestes paroles, qui
sont l’expression du sentiment do douce
complaisance que j’ai éprouvé, en entendant les témoignages de vos progrès dans
l’instruction et dans l’éducation, dans lesquels, unissant l’utile au doux, vous avez
su entrelacer, avec des harmouies angéliques, des compositions inspirées par
des sentiments vertueux, nobles, patriotiques, revêtus de formes simples, naturelles et correctes.
Je puis vous dire, à vous. Donne che
avete intelletto d’amore, que j’ai dû remporter une victoire sur moi-même, en me
rendant aujourd’hui dans cette enceinte,
qui me rappelle que j’assistais, il y a un
an, heureux, à celle même solennité,
avec une chère compagne, qui me fut
cruellement ravie par la mort. Mais j'ai
voulu y venir, non seulement pour répondre à une aimable invitation et témoigner en quelque sorte de ma reconnaissance à qui a pris une part si vivo et si
/délicate, soit è ma joie domestique, soit
à mon malheur; mais aussi pour m’unir
aux intentions de mon épouse bienheureuse qui avait pour cette institution une
aOTection et un intérêt sincères.
Pardonnez-moi si je viens peut-être
troubler la joie de ce jour par un souvenir douloureux, et si j’ose mêler le triste
son d’un deuil jparticulief à votre publique réjouissance .pour les prix que vous
avez mérités. Mais vous avez montré
aujourd’hui, dans les sujets que vous
avez traités, que vous avez appris à
«oilnattre que dans Mes affiedtions de famille il y a la 'source de )ramonr de
■la patrie et do toutes Jes vertus..!Goethe
a dit une parole profonde : la foree douce
est grande; oui, la force qui établit sa demeure dans le cœur et dans l’esprit et
qui germe dans les alTectioas et dans les
idées de la femme est grande dans le
monde; elle est plus forte que les cuirasses de fer et que le canon rayé. Je no
répéterai pas que c’est à l’école que sont
dues les grandes victoires militaires, mais
il est certain que les fruits les plus savoureux de la civilisation mûrissent au
soleil d’une saine éducation de toutes les
classes sociales.
C’est aux mères italiennes qu'est maintenant confié l’auguste ministère d’élever
une génération d’hommes libres , forts de
bras et doux d’esprit, dévoués au travail
et amis de l’ordre.
Les exagérations, les vanleries, l’indiscipline , l’arrogance ne sont jamais des
signes de maturité civile, mais de faiblesse et de légéreté d’enfant. — La force
consiste à se dominer et à se modérer,
comme la vertu est dans le juste milieu
et non dans les extrêmes. Nous avons fait
l’Italie, faisons les italiens, et montrons
que les différences morales entre les peuples ne doivent pas être attribuées à une
fatale infériorité de race, mais à oelle de
l’éducation.
C'est de ces sanctuaires de la science,
de ces pépinières de plantes choisies, de
ces gynécées des temps nouveaux, que
la patrie attend sa régénéralion. D’ici
partent les courageux pionniers en habits
de femme, les aimables missionnaires,
les apôtres séduisants qui vont propager
la lumière de l’instruclioa jusques dans
les coins les pins éloignes des monts de
la Calabre ou sur les playes rie la lointaine Sicile.
Ce n’est que par une instruction également répandue sur toute la Péninsule, que
nous pourrons nous dire une nation; ce
n’est que par une éducation vraiment
morale et chrétienne que nous nous pourrons dire un peuple'honnête ;'ce nfostqne
par la réforme des mœurs corrompues et
des habitudes malsaines que nous pourrons devenir une raoe forte. Et c’est précisément parceqne je crois-qoe la femme
est plus patiente, plus résignée, pius af‘fectueuse, plus morale, en un mot, que
l’homme, que jene cratras pas de déclarer
que je verrais confier sans crainte, è elle
aussi, l’école élémentaire des jeunes-gar-
4
-284
ÇODS, persuadé qu’eu Italie, comme en
Allemagne et dans les Etats-Unis, la condition morale et hygiénique des enfants
en retirerait un grand avantage, comme
les Communes et la Nation.
Certainement, il faudrait, avant tout,
améliorer la condition économique de
cette armée d’enseignants, trop mal rétribuée , afin que le décorum de la vie
dans la satisfaction des premiers besoins
correspondît à la hauteur de la mission.
.Mais aussi longtemps que l’ignorance et
l’injustice des hommes ou les nécessités
des finances publiques ne permettent pas
que ce vœu s’accomplisse, j’admire la
femme qui persévère avec intrépidité dans
sa mission sévère, soutenue par la pensée que ce n’est pas dans les biens matériels que consistent les meilleures jouissances, mais dans les visions célestes d'un
monde idéal, où l’on contemple la suprême vérité et l’absolue justice. En attendant, ne vous découragez pas, vous
qui allez bientôt entreprendre le rude
chemin ; que la foi vous soutienne, que
le sentiment du devoir vous anime et
que le cher et innocent souvenir de ces
êtres que vous éduquez et que vous créez,
pour ainsi dire, à la vie de la morale et
de l’intelligence vous défende contre les
désillusions. Partout où vous serez appelées à exercer votre noble charge, vous
conserverez le souvenir de ce jour et de
ce lieu, où vous avez passé les plus belles
années de votre adolescence , et vous reviendrez quelquefois par la pensée reconnaissante auprès de ceux qui ont en tant
de soin de vous : auprès de l’excellent Directeur. aussi distingué par ses études
historiques et littéraires, que par son ardeur à faire avancer cette Ecole Normale;
à la bonne Directrice qui [veille sur ce
Pensionnat avec une sollicitude maternelle;
auprès des dignes Professeurs, qui rivalisent à orner vos esprits des connaissances
tes plus utiles; auprès de la Commission qui
préside avec alfection à la bonne marche
de l’Institut, au point de vue économique
et moral, et enfin auprès des Conseils administratifs de cette Province et.de cette
ville, qui ont voté des fonds pour les dépenses et pour les dotations des élèves
Plusieurs d’entre vous seront déstiuées
à vivre dans des villages. Allez volontiers
au milieu de cea saines populations rurales, la force principale de l’armée et de
l’État, lesquelles ne sont pas encore
toutes souillées par l’oisiveté et par les
vices des villes. C’est à vous qu’il appartient d’en dépouiller la rudesse naturelle,
sans qu’elles perdent toutefois leurs habitudes de travail et d’économie. Puissiezvous par la parole et par l’exemple, par
l’enseignement et la dignité modeste de
la vie, porter partout haut et honoré le
nom de cette Ecole. Les générations à
venir la béniront quand, ayant chassé
l’ignorance qui offusque les esprits, ayant
déraciné les préjugés qui affaiblissent les
volontés, ayant calmé les passions qui
troublent les cœurs, elles verront, avec
la bénédiction de Dieu, un peu de paix
régner sur la terre ».
Un tel discours est au dessus
de éloges et n’a pas besoin de nos
commentaires. Son digne auteur ,
qui nous appartient aussi un peu,
puisqu’il a représenté pendant plusieurs années, comme député à la
Chambres, une partie de la population vaudoise, a parfaitement
compris ce qui nous manquecomme
nation; ce qui nous est nécessaire,
et ce qui peut nous rendre forts
et heureux; l’instruction et l’éducation, non pas l’instruction toute
seule, mais l’instruction unie à
l’éducation qui est le côté moral
et religieux de la grande œuvre
de notre régénération. Nous connaissions déjà les vues sages et
vraiment libérales du Préfet de
Brescia, par la lecture d’un rapport qu’il avaitjfait, il y a quelqu.es
années. sur son administration
dans la Province de Lacques, de
sorte que le discours que nous
venons de reproduire faiblement,
ne nous a pas surpris. U est évident que ce ne sont- pas chez lui
des vues passagères mais une con-
5
-285
viction bien arrêtée et bien mûrie.
Nous ne faisons qu’un vœu, c’est
qu’il y ait bientôt dans notre chère
Italie beaucoup d’administrateurs
animés d’un zèle aussi éclairé et
de sentiments aussi élevés, que
ceux qui distinguent l’illustre citoyen Pinérolais,
La Rédaction.
LGS ILTRyiONTAlIVS A GËPiÈVE
La Liberté Chrétienne nous
dit que Genève est plus que jamais
la ville du refuge. Mais les temps
sont passés où cette ville ne recevait que des éléments sains, où
il ne lui arrivait que ce que la
France et l’Italie avaient de plus
grand et de plus pur, les fugitifs
de la S* Barthélemy, des dragonades et de l'inquisition. La cité
de Calvin exerce tout particulièrement son attraction, de nos
jours, sur les défenseurs du papisme. Ils y vont même de Rome. C’est
de Genève qu’est émanée dernièrement une proclamation catholique, adressée aux catholiques de
tous les pays. « Il s’agit, disent
les promoteurs de la pia Opera
delVUnione cattolica, de donner à
la vérité, à la justice, à la religion un noble hommage, en fondant dans la ville éternelle une
institution de bienfaisance consacrée au nom de Pie IX, et qui
réponde fidèlement au cœur magnanime du prince et du pontife, et
en élevànt un monument de l’art
rende visibles les souffrances du
triomphateur..... L’offrande géné
reuse du riche et la modeste pièce
du pauvre, concourront, avec un
égal mérite, à l’érection du monu
ment qui, dans son caractère cosmopolite, doit être digne de Rome,
qui l’accueille au milieu de ses
merveilles éternelles, digne de
l’époque splendide où on l’inaugurera et du pontife qui a rempli
l’univers de son nom. — Catholiques de l’univers ! Qui de vous
pourra s’abstenir de présenter son
tribut avec un empressement spontané ? ». — Cette proclamation
obscure et énigmatique est datée
du 15 août 1871, le jour de la
Vergine Assunta, et est signée
par Mgr. Gaetano Golfieri. Cameriere de S. Sainteté, président du
Comité promoteur; par le marquis
Cavallette , S. E. Don E. Altieri,
D. P. Altieri etc. etc. C’est la fine
fleur des partisans de la papauté
temporelle qui se sont donné rendez-vous à Genève. Quel rapprochement! dit la Liberté Chrétienne,
quel signe des temps! Genève, la
ville maudite des papes, la Samarie
moderne qu’ils se sont efforcés
pendant trois siècles de réduire
en armant contre elle France,
Espagne et Savoie, Genève devenue
le lieu de réunion de ses anciens
ennemis , des derniers défenseurs
du pape-roi! C’est, continue le
même journal , que les prélats ,
les ducs, les princes romains et
les marquis français qui viennent
y fonder leurs œuvres pies pour
la restauration du pape, se trouvent chez eux dans cette paroisse,
comme les internationaux russes
et allemands et les communards
français dans leur association des
travailleurs. ^
6
(ffôtrrèôfottbance.
'monsieur le Rédacteur,
Caselle Torinese, 2 septembre I8“î.
Veuillez, je vous prie, recevoir dans les
colonnes de votre journal ces lignes, par
lesquelles je désire porter à la connaissance des aspirants à l’émigration un feit
qui, -malgré sa simplicité, me semble de
nature a faire réfléchir hien sérieusement
les agriculteurs qui acceptent avec une
lègéreté incroyable la proposition d’émigrer dans l’Amérique du Sud.
Je reçus, le mois dernier, une lettre
datée de Gènes dans laquelle l’écrivain
me disait entre autres choses:
« Veniamo giustamente di fissare per
detti terreni (Rosario de S‘ Fé) più famiglie valdesi e siccome siamo desiderosi
di aumentare il numero di quelle famiglie
di religione evangelica, ci permettiamo
di rivolgerci a voi per domandarvi se
vorreste prestarci la vostra opera a tale
scopo ».
Mon correspondant se trompait évidemment d’adresse, mais afin d’aquérir le
plus de lumières possibles à ce sujet et<
après en avoir parlé à M' le D' M. qui ,
comme vous le savez, est un grand ami
des agriculteurs pauvres de nos Vallées,
je me rendis à Gènes à l’agence générale
de l’émigration. Je m'informai tout d’abord de la situation de la colonie, de la
topographie, des propriétés physiques et
chimiques du sol etc; — Il paraît que
les émigrants n’out pas l’habitude de s’enquérir de la nature des lieux qui leur
sont offerts, carge o’ai pu avoir ni carte
topographique ni description détaiilléq de
la configuration du sol, ni des* échantillons de minéraux,mi des résultats d’analyses des sols et sous sols. — Mais on
vous présente des lettres d’émigrés, dans
le genre des remerciements pour-gués^oti,
qui se publient dans la 4* page des journaux, C’est de la réclame. Comme pos
MM. insistaient sur les grands avantages
.jjue la Compagnie des chemins fer argentine, concessionnaire des terrains,
offre aux émigrants, je leur dis qu'avant
d’engager des agriculteurs à s’établir dans
une colonie, il fallait la leur faire con
naître parfaitement sOBStotases rapports;
que .s’ils désmaient avoir de nombreinc
colons vaudois, ils feraient bien d’envoyer
d’abord dans la colonie une personne
compétente et digne de confiance, et que
d’après le rapport fidèle et détaillé du
mandataire les agriculteurs preudraient
une :né.solution. Mais ce plan h’étaiit pas
de leur goût, et ils m’engagèrent a tewr
procurer des émigrants, contre rémunération.... Tout commentaire est superflu !
Peut-on être assez léger, assez ennemi
de soi-même pour se confier à des traficants ! — Non seulement l’agenee refuse
de s’engager à rien de positif et de clair
pour ce qui concerne les questions vitales
d’un établissement colonial, mais elleno
s’occupe d’émigration qu’en vue des bénéfices considérables qu’elle réalise sur
les émigrants.
Voici ce que L’Eco d'Italia, de BuenosAyres, dît dans un de ses derniers numéros :
«.Il giornalismo italiano farà una vera
opera di carità coosigliando gli itaÜani a
non emigrare per ora nella repubblica
Argentìua ed alla Orientale, sotto pena di
dover sottostare alla pili ohida miserià.
« t’opera degli àgetrti tfetnigrazìone stàbìiita in Genòva ed in altre partì d’Italia
deve ora essere osteggiata in ogni modo,
se si vuole evitare a tanta povera gente
di venir qui a soffrire le più crudeli privazioni. Che si chieda a coloro che ora
ritornano in patria ciò che hanno già espeTimentato, e siamo persuasi che la minima
parte del loro racconto basterà per persuadere i più increduli.
'«Che il giornalismo in Italia faccia Si suo
dovere in proposito, come ci siamo creduti in sacro obbligo rdi farlo noi; ed avrà
compiuta una santa missione».
'En terminant j’ai le plaisir de vous antìODcelr que MM. les itiinistros des Bnanees, et'de l’agriculture ont très bien
taneuBîlli l'idée d'une colonisation vaudeise
dans les .provinces'romaines et que lea
négociations préliminaires vont commencer, eu vue d’avoir aux meilleures
conditions deux à trois millebectares situés
le plus avantageusement possible au point
de viua de ‘la sélubrilé j de 'la fertilité, de
féchairgc des produits etc.
7
-SS87,
Un feit des plus pcâcieux «t q,u<i nous
remptit le cœur de joie c'est que sotre
projet est chateurensemeat appuyé par
nombre de députés des plus influents,, et
qu’il nous arrive même de nos amis à
l’étranger, des offres d’appui et d’excellents conseils.
Veuillez agréer. Monsieur, mes remerciements et mes salutations bien respectueuses.
Iules Pause.
Cher Monsieurr,
Je me fais un vrai plaisir de vous annoncer que notre brave régent Cbameeaud
est allé, hier, à Turin, recevoir le prix de
mérite que lui a décerné le Comité delà Société des enseignants élémentaires ruraux, présidé par le Comm. Berü, ancien
ministre de l’instruction publique. Ce témoignage rendu à l’Instituteur vaudois
de cette paroisse, en récompense de longs
et dévoués .services rendus par lui à la
cause de l’instruction primaire dans la
Commune de la Tour, no peut qu’être
agréable à tous ceux qui savent le zèle
qu’a toujours déployé M. Chambeaud au
milieu de ses eorreligionnaires. Un pareil
témoignage ne peut qu’encourager toujours plus à l’accomplissement de sa tâche
celui qui à la fin de sa carrière en a été
l’objet, et être pour ses collègues dans
l’enseignement, une preuve que le respect
public et la reconnaissance des personnes sérieuses ne peuvent, avec le temps,
leur faire défaut.
Veuille le Seigneur susciter tomours plus
dans notre chère Italie des maîtres instruits et dévoués.
Chev. Amédée Bert.
fiouoelke rcUjgku0eo
Nous lisons dans la Semaine religieuse
de Genève :
■ « C’est avec un profond regret que noos
avons appris la mort de M. te pasteur
Fabre, de Lausanne, que Pieu vient de
rappeler à 74 ans. — Malgré scm âge, il
avait conservé toute son acKvîté, soit dans
l’exercice do son ministère, qu’il accom
plàsBait,>vec bénédiction, d^mis tant d'années , soit pour bien des œuvres chrétiennes , et spécialement pour celle des,
protestants disséminés, dont il s’occupait
avec un zèle et un dévouement qui ne se
sont jamais ralentis.
La Liberté chrétienne nous annonce aussi
ia mort de M. Lrdilller, pasteur de TSglise libre do Genève. et se rattachant à
la Pélisserie. Reçu dans cette église, il
continua sou œuvre pastorale au milieu
d’elle. Il la poursuivit sans interruption
malgré les infirmités croissantes, avec la
douceur, la patience et le zèle dont le
Maître qu’il servait avec amour l’avait richement doué; puis il s’endormit paisiblement dans ses bras, à i’âge de 80 ans,
le 18 août dernier, après une courte maladie.
dspiigne. L’adresse suivante a été
remise au Roi d’Espagne au nom du Comité français de la Société pour l’abolition
de l’esclatage:
Sire,
Les signataires, membres du Comité interoational abolitionniste , s'approchent
respectueusement de Votre Majesté pour
intercéder en faveur des esclaves de Cuba
et Porto-Rico.
Le peuple espagnol a noblement exprimé par la voix do ses députés son
désir de voir l’esclavage aboli; c’est uu
système condamné par ta justice et par
rhumaDÎlé comme la violation des droits
les plus sacrés de l’homme.
L’Eglise catholique l’a aussi condamné
comme un grand crime et un grand péché. Pie II, Paul III, Urbain Vl, Léon X
et Grégoire XVI l’ont condamné.
Jadis l’esclavage existait dans les colonies de la Grande Bretagne, de France,
de Daneraarck, de Suède, de Hollande et
aux États-Unis. Toutes ces puissances
l'ont aboli.
L’initiative prise l’année dernière par
les Cortès et la promesse du ministre de
présenter pendant la session actuelle un
projet d’émancipation, fait uaîtr« l’espeir
que l’Espagne n’aura pas non plus des
esclaves dans une période rapprochée. Il
faut cependant espérer, dans l’intérêt des
maîtres eux-môraes, que cette naesure soit
Vabolition immédiate, parceque l’expérience à démontré , àu’entre la liberté
plaine et entière et l’esclavage, il n’a pas
de moyen terme possible, comme entre
le crime et la justice il oa peut exister
de transaction.
8
-288
-n y'a eo outre un fait sur lequel la Comité se fixera spécialement. La Maison
dé Savoie n’a jamais ré^né sur des esclaves. irserait donc glorieux d’inaugurer
l’avénement de Votre Majesté au trône
d’Espagne en rendant aux colonies espagnoles la liberté dont elles ont été si injustement privées.
Au nom de la sainte religion chrétienne,
au nom de l’humanité et de la justice,
en l’honneur de la nation espagnole et
pour la gloire de la maison de Savoie,
les signataires prient Votre Majesté de
vouloir bien accorder, sans plus de délai,
liberté pleine et entière aux esclaves des
.Antilles espagnoles.
De Votre Majesté les respectueux serviteurs
Pour le Comité français;
E. L.VBOOLAYE, membre de l'Institut
et Député; A. CocuM, membre de
l’Institut et Préfet de Seine-et-Oise;
Gdizot, membre de l’Institut; De
Pbessensé Député; Henri Martin Député.
)Kc0ue be lbr£0.
SARA L’ITALIENNE, — Seines des Vallées
Vaudoises, par M™ Vallotton. — Brochure de 17St pag. atec deux gravures:
70 cent. — Pour les enfants. — Dépôt
chez MM. L. Forgues à Tonmnns', Bonnefon, pasteur à Alois.
Sara l’Italibnnb nous transporte dans
les hautes vallées du Dauphiné et du Piémont, où les fils des anciens Vaudois, de
ces fidèles et antiques confesseurs de
l’Evangile, habitent encore aujourd’hui.
Ce petit livre est de ceux qu’on n’oublie
pas une fois lus. Sara et la chèvre brune,
les poules du vieux Simon, ses psaumes et
son amour de la liberté, l’école de la religieuse, le passage du col neigeux de la Croix,
le beau rêve de la vieille Vaudoise, et tant
d’autres figures, et tant d’autres épisodes
l’en passe et des meilleurs), tout cela se
évore, mais encore une fois ne s’oublie
pas. {Eglise librej
s:
Chronique ^auhotoe
La Table nous charge d’annoncer ; i
1’ Que le concours pour les bourses
Campbell, fixé au 26 septembre, n’aura
lieu que le 3 octobre.
2“ Que les examens annuels de l’Ecole
de Théologie de Florencé sont renvoyés à
la seconde semaine d’octobre et commenceront le mercredi, 11* jour de ce mois.
L’écho des bruits discordants de nos
vallées nous vient aigourd’hui de là plaine.
En effet la Gazzetta del popolo de Turin
contient, dans son N. du l'septembre,, un
article signé par les conseillers d’Angrdgne
Gaydou J. P., Bertalot J. P., Bertalot D,
Monnet L‘, Monastier P., Benech G., Berlin
Et., Agli B., Gaydou P, Berlin D', Albarin
J. Da, lesquels protestent hautement contre
toutes les calomnies lancées sur le compte de leur cher Maître élémentaire M. E.
Poët. Ils lancent, est-il dit, également un
vote de blâme contre qui piqua ( indispettì) M. Poët au point de donner sa démission auprès de la Table Vaudoise.
Les auteurs de l’article, après avoir
donné à M. Poët le plus splendide témoignage pour sa conduite irrépréhensible,
déclarent, sous forme de menace, aux
autorités ecclésiastiques, que si elles mettent des obstacles à l’exercice du ministère de leur très intègre instituteur, dans
leur Commune, ils sauront se séparer entièrement de l’Eglise, en mettant ainsi en
pratique le principe : « Eglise libre dans
l’Etat libre». — Nous demandons si MM.
les conseillers ont bien pesé toutes les
conséquences de la déclaration menaçante
qu’ils viennent de faire.
Chronique |>oUttque.
Un télégramme de Londres anneiJSl la
conclusion d’un nouveau traité offensif et
défensif entre l’Italie et la Prusse, juste
mais triste réponse faite par l’Italie aux
papalins de l’Assemblée nationale.
(Eglise librej
'Versailles. L’Assemblée nationale
s’est déclarée constituante et a prolongé
à M. Thie'rs ses pouvoirs en le nommant
président responsable de la République.
Ces deux résolutions ont été prises à une
très forte majorité.
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