1
Seconde Année.
U Mars 1876.
N. ia.
«Toumal de 1’Éîg‘lise Évang'élîque Vaiidoise
Paraissant chaque Vendredi
Vou» me eerez témoin». Actes I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Prix db l*abonnbkicnt par ast On s'abonne: h Pignerol au Bureau de TadItalie L 3 min istradi on Maiion Micol.
Tous les pays de rUnion de A La Tour chez M. Oilli libraire.
poste (Europe) » d A Tarin chez M. Ooss, via Pi« Quinto, a. 15.
Etats-Unis .... » 8 A Pomaretohez M. Lantarkt Past. nirecttur.
Un Numéro séparé: 10 centimes.
Annonces à la 4.e page 35 centimes par ligne.
SomTnalz'e.
La »aaclincalioD par la fui. — Les vandois à Marseillfl. — Le méchant fait une
œn?ro qui le trompe. — Aurais je une place
parmi les anges? — Les échecs rie l’ultramontanisme. — L’absence. — Nouvelles religieuses et faits divers. — Chronique
vaudoise— Revue politique.
LA SA!\iCTIFlCATIOK i'AB LA FOI
•in.
Il est toujours très difficile ,
même dans des choses de moindre
importance et d’une nature moins
spirituelle, de parler de manière
à être bien compris. Parceqtie
dans la question de la sanctification par la foi, comme dans toutes
celles qui touchent à la vie de
l’âme , nous voulons nous laisser
convaincre et gûider, non point
par les expériences individuelles
des chrétiens, même de ceux qui
se disent ou que l’on dit les plus
avancés dans le chemin du ciel,
mais uniquement par la parole de
Dieu, l'on nous accuse de fermer
les yeux à l’évidence et de prétendre avoir nous-niêmes atteint
la limite au de là de laquelle nul
ne peut aller.
Le fait est que nous ouvrons
les yeux tout larges et que nous
nous efforçons de bien voir afin
de juger sainement selon les critères infaillibles des Ecritures.
Quant à croire que nous sommes en première ligne dans l’armée de Jésus-Christ, grâce à Dieu
nous n'en sommes pas là ; nous
le bénissons de nous avoir donné
une place, même la dernière de
toutes, mais dedans au sein de sa
famille.
Mais il n’est ici question ni de
nous, ni d'un autre homme; il
I s’agit des intérêts du royaume de
I Dieu qui nous semblent sérieuseI ment compromis par ceux qui en
I chantantsur la terre le canliquedes
' rachetés appuyent e^traordinaire' ment sur la note de la joie, et
I suppriment volontiers tontes les
i autres. Qui ne voudrait pouvoir
\ affirmer avec les accents de la joie
la plus vive, que la sérénité de sa
pavæ en Christ ne connaît plus
de nuage , et qu'il ne sent plus
rien dans son âme qui se débatte
contre Dieu ?
Mais si, à certains moments très
courts de notre vie, nous pouvons
et devons connaître eel état et
goûter cette joie, ne nous ferionsnous pas une illusion funeste à
nous-mêmes et ne tromperionsnous pas indignement nos frères
en nous imaginant et en faisant
croire aux autres, que cet état
nous est habituel , qu’il est permanent, ensorte que rien ne peut
le troubler ?
Si la pluie et la rosée concourent pour leur part pour amener
les fruits à la maturité, c'est le
soleil qui est l’agent principal
sans lequel rien ne mûrit.
C’est par beaucoup d’afflictions
qu’il nous faut entrer dans le
royaume de Dieu ; c’est en combattant même jusqu’au sang contre
le péché que l’on obtient la victoire par la puissance de la foi,
et après la victoire la couronne
de gloire dans le ciel. Sur la
terre c’est une couronne d’épines
que nous devons nous soumettre
à porter, comme notre Maître
Pour nous la condition du chrétien icirbas et le moyen par lequel
il est sanctifié sont clairement indiqués dans le fragment suivant de
la prière sacerdotale : Je leur ai
donné ta parole, et le monde les
a haïs, parcequ'ils ne sont point
du monde. Je ne te prie point
de les ôter du monde, mais de les
préserver du mal.... sanctifîe-les
par ta vérité; ta parole est la
vérité... Et je me sanctifie moimême pour eux afin qu'eux aussi
soient sanctifiés dans la vérité.
Jean xvii, 14, 15, 17, 19.
LES VAliDOIS A NARSEII.LE
Nous avons mentionné, dans notre numéro du 10 courant, la lettre
du Consistoire de Marseille, renouvelant avec une insistance particulière la demande d’un pasteur,
dont le ministère serait exclusivement affecté à nos compatriotes
établis en si grand nombre dans
cette ville. Nous revenons aujourd’hui sur cette grave question qui
réclame impérieusement une solution prompte et énergique. Les
trois mille vaudois de Marseille
valent, numériquement et pour la
misère spirituelle où ils sont plongés, plus que la plus vaste des
paroisses des vallées, et que toutes
nos stations réunies. Pour qui conserverait quelques doutes à cet
égard, nous transcrivons, la rougeur au front, une partie de la
lettre signée par le président et
le secrétaire du Consistoire de
Marseille.
» ,...11 semble qu’ici, perdant
toute valeur, toute foi, toute énergie morale , elles (les populations
vaudoises) n’aient plus qu’une
seule préoccupation: gagner de
l’argent, sans se soucier de leurs
âmes immortelles. Il n’y a pour
elles ni temples, ni culte, à moins
que ce ne soit pour venir y cher-
2
46
LE TÉMOIH
cher des eecour« malariels. hm
exemples de d^avatioa et de demoralisatioQ diipasseat tente Idée;
et devant ce irislie spet^tacle n&u«
restons impuissants et nous nous
demandons si cette noble %lise
Vaudoise [qui peuplait autrefois
notre midi de ses colonies et de
ses missionnaires, ne peut plus
rien pour ses enfants qui viennent
tous les jours se démoraliser au
milieu de nous.
« ....N’abandonnez pas les Vaudois de Marseille; ils sont nombreux; il y a parmi eux des exceptions, nous aimons à le constater; mais le reste vit ici dans
une situation morale qui leur attire le mépris des populations catholiques qui les entourent «.
Nous voudrions pouvoir contredire ou affaiblir ces affirmations
si humiliantes; le courage nous
manque pour l’essayer et nous ne
réussirions pas. Les preuves de
la triste réalité de ce sombre tableau, — chacune de nos paroisses les a eues sous les yeux dans
ces misérables victimes du vice,
que l’on voit revenir chaque année,
ruinées . corps et âme , et bientôt
emportées par cette terrible maladie qui ne pardonne jamais.
L'appel du Consistoire de Marseille sera entendu. Les Vaudois
se souviendront de cette déclaration de S‘ Paul, applicable aux
besoins spirituels, beaucoup plus
encore qu’aux besoins matériels:
Si quelquttn na pas soin des
siens et principalement de ceux j
de sa famille, il a renié la foi,
et il est pire qu'un infidèle, i, j
Tim. V, H.
Mais H ne snffit pas de porter
remède au mal qui vient d’être !
signale dans toute sa laideur; il I
est tout aussi nécessaire, et peutêtre plus important encore, d’en
rechercher les causes diverses et
d’étudier les moyens de le prévenir, au moins en partie. C’est
ce que nous nous proposons de f
faire dans un prochain article.
le méchanl fail oae æivre qsi le trompe
Prov. H, IK.
L’homme essaye parfois de s’op- i
poser à l’œuvre de Dieu, mais le |
Seigneur qui tire le bien du mal |
se sert souvent des adversaires
mèiBâs, etnalgri eux, pour faire
ftvaneer son œuvra.
Salant^écipité dtt séjour de la
gloLr« i?Wit «bscaurdr ia gloir« de
Dieu en faisant tomber dans le
péché la créature faite à l’image du Seigneur. Mais il ne
réussit pas, car la gloire de Dieu
éclate précisément par le fait du
salut de l’homme déchu.
Les constructeurs de la tour
de Babel veulent s’opposer à Celui
qui avait dit aux hommes « remplissez la terre et vous l’assujétissez », ils' s’efforcent de rester
unis dans la plaine de Sinhar, et
c’est ià précisément que commence
leur dispersion, la fondation des
nationalités et l’occupation de la
terre.
Les enfants de J.»cob vendent
leur frère pouren faire un esclave
et contribuent, sans le savoir, à
l’élever à la dignité de premier
ministre de Pharaon.
Après ia résurrection de Lazare,
les sacrificateurs veulent prendre
Jésus et le tuer , craignant que
les Romains ne détruisent la ville
et la nation à cause du « Roi des
Juifs», du «Fils de David», et
Jérusalem est précisément détruite
pour punir le peuple d’avoir tué
le Messie / DaN. IX, 25-27), Ils
veulent empêcher ses triomphes
en le tuant , et lui préparent au
contraire le triomphe de la résurrection. Us croient se débarasser
d’un prédicateur qui les gêne, et
voient bientôt surgir douze prédicateurs qui remplissent la terre
de la doctrine du crucifié. En le
crucifiant ils croient l’abaisser jusqu'à l’infamie , et ne savent pas
que l’abaissement de Jésus est le
comble de sa gloire.
Néron, Dioclétien, Julien, Décius
et d’autres, tranchent la tète aux
disciples de Christ, croyant couper
court aux progrès du christianisme , ils les préparent au contraire , puisque les cendres des
martyrs furent la semence de nouveaux chrétiens qui se multiplièrent partout, parmi le peuple,
dans les rangs de l’armee, et dans
le palais même des Césars.
Les pontifes de Rome publient
des croisades, établissent l’Inquisition, ouvrent des prisons,.élèvent
des échafauds pour détruire les
disciples de Jésus , et ceux-ci ne
font qu’augmenter. Ils brûlent la
Bible, £11 défendent la lecture, et
le volume sacré est porté dans
tous les pays par nsilliers et par
million« d’exemplaires.
« C’est en vain que se mutinent
les nations, et que les peuples projettent des choses vaines. Celui
qui habite dans les deux se rira
d’eux ; le Seigneur s’en moquera •.
(Ps. 11. 1,4/. B.
Anrais-je une place parmi les aitfes f
Une mère est en train de préparer le repas du soir et sa petite
Lydie la suit dans tous les coins
de la cuisine, se tenant pendue à
la robe de sa mère et voulant se
rendre compte de tout ce que fait
celle-ci. La chère petite fait mille et
une questions, et voulant connaître
le contenu d’une tasse elle la renverse et la brise par mégarde. La
mère s’irrite et lé frappe grossièrement en lui disant qu’elle est
toujours sur son chemin et ne fait
que l’importuner tout le long de
la journée.
Dix jours après, la chère enfant
tombe malade et meurt. Sur son
lit de mort, et dans le délire, elle
demande à sa mère s’il y aura une
place pour elle parmi les anges.
— J’étais toujours sur ton chemin, chère maman', tu n’avais pas
de place pour la petite Lydie. Au
rai-je une place parmi les anges ?
'La pauvre mère, le cœur brisé,
n’aurait épargné aucun sacrifice,
si elle avait pu voir sa fille se
rétablir et rester auprès d’elle.
M^ais la petite Lydie cessa d’être
sur son chemin et de la gêner ,
elle trouva une place parmi les
antres anges.
Les échecs de l’oilramoiilaoisme
Nous empruntons à ce sujet, au
numéro de mars de la Revue chréj tienne, les excellentes réflexions
' qui suivent, sous la signature de
j M. Auguste Sabatier.
. a L'événement religieux le plus
important du dernier mois , c’est
I la défaite générale de rnltramon: tanisme. Dans l'histoire de la déI cadence de l'Eglise romaine , ce
I mois de février restera une date.
I »Les hommes qui ont travaillé
, depuis vingt ans et ont enfin réussi
3
LE TÉMOIN
47
à faire du catholicisme un parti
politique peuvent s’apercevoir aujourd’hui à quels périls ils l’ont
eiposé.
» Imprudemment associé à toutes
les réactions du passé et à toutes
les causes perdues devant l’esprit
moderne, il se trouve partout con
damné et frappé avec elles. Les
prétendues persécutions qu’il a
subies en Allemagne et en Suisse
n’ont pas réussi à lui rendre, dans
ces pays, le crédite! l’estime qu’il
y a perdues.
» En Espagne, le carlisme, dont
il avait épousé la fortune et escompté déjà la victoire , est irrémissibiement vaincu, et disparaît
en laissant le souvenir des ruines
qu’il a faites et en gardant la responsabilité d’une guerre criminelle
de quatre années, et stérilement
criminelle.
• En Angleterre s’il a rêvé un
moment d’attirer à lui la fraction
ritualiste de l’Eglise anglicane ,
il a dû renoncer à cette conquête
qu’il faudrait payer trop cher.
» En Amérique, il lui a suffi
de dévoiler ses ambitions et son
intolérance pour s'attirer les avertissements du président Grant et
voir se former contre lui une formidable association.
• La France lui restait, en apparence du moins. N’avait-il pas
été l'àme de l’Assemblée nationale,
qui ne retrouvait une majorité et
des forces que dans les questions
religieuses ? Dans le gouvernement
M. de Broglie d’abord. M. Buffet
ensuite, ne s'étaienl-ils pas faits
les défenseurs de ses intérêts et
les instruments de son ambition ?
Il avait emporté, de haute lutte,
la loi sur l'enseignement supérieur
et il se préparait à monter à l’ass.aut du Code civil pour en effacer
toutes les traces du libéralisme.
Les triomphes obtenus semblaient
lui garantir ceux qu'il rêvait encore. On avait remué les masses
par des prédications passionnée.s,
des manifestations bruyantes et
des pèlêrinages triomphants. On
croyait avoir conquis le pays ;
on n’avait fliit que l’exaspérer.
Selon le mot même do V Univers,
les élections qui viennent d’avoir
lieu ont été la revanche des pèlerinages et de la consécration au
Sacré Cœur. En vain a-t-on organisé des neuvaines politiques ; en
vain a-t-on vu paraître les plas
audacieux mandements épiscopaux;
iH meitaces, ni séductions, ni prières
n’ont réussi à ébranler le Vieil
esprit libéral français. Les paysans des campagnes, pas plus que
les ouvriers des villes, n’ont voulu
entendre parler de Syllabus- Ils
ont renvoyé les prêtres à leurs
sacristies et ont choisi pour re- *
présentants des hommes dévoués
aux institutions républicaines, aux
idées libérales et au progrès.
L'ABSË\CE
Oh ! qtril «St dur d« quiuer s« patrie,
s'exiler loin da toit paternel,
D'abandonaér «a famille ehdrie
Et le climat de la douce Italie
Tutir un ciel sombre, un brouillard éternel
Je m* attriête en voyant une |entie couvée
disperser loin de son premier oidl
Je m'attriste en voyant une fleur »*Dlevée
Dâ son appui, la plante bien aimée .
Qui la vit naître et long temps la no.nrrit!
O noble Albion! nvec ton ciel sévère ,
Bien qu'aliritaot de généreux umia.
Tu Q*ea pourtant qu'une terre étrangère
l^our celle qui. de tout son cœur, espùre
Rentrer bieotét au paternel lo^^is.
Ainsi que le piueon dont parle Lafunbtine,
Oo veut quitter le aol de ses .ifeux,
^aroonrir monta et mers, franchir rimmenee plai''e.
Pour visiter la contrée loinTaiDe
Et vuir les moeurs qu'abritent d'autres cieuz.
Hélas I bientét la douleur de rabsence
Tornit l’attrait qu’offre un lointain .séjour :
Tont ce qu'on voit augmente la puissance
De son amour pour aon lieu de naisS/^noe
Et rend plus vif le désir du retour.
C'est ainsi que mon cœur, en la terre étrangère.
Souvent aonpire en pensant au retour,
O moment bien>heureax, ofJ la brise légère
Me poussera joyeuse p ssagère.
Vers le pays oü se trouve La Tot/lt!
P C.
HouYieUc6 religteuees
et faits divers
JSapngng. — A Coruii,'i, plusieurs
protestants anglais demandèrent la permission d’onvi ir une Chapelle. Le gouverneur la leur refusa de la manière
la plus positive. Ces chrétiens alien- j
dirent quelques jours, espéranl que le I
gouverneur ferait réflexion ; enfin ils
décidèrent de se pas.ser d’aulorisalion
et d’ouvrir leur lieu de culte, qui
fut aussitôt rempli par plusieurs cen- ;
laines de personnes. Le gouverneur '
alarmé télégraphia à Madrid, et voici
la réponse qu’il reçut: « laissez-les ■
faire; nous ne pouvons les en empêcher ». Kn effet les réunions ont continué et les aulorilés ont laissé faire.
ÆuÊértmmm, — On a calculé que
les â50 églises, de New-York dépensent
annuellement, pour le seul enlrelien
de leurs chœurs, la somme de 500.0001
dollars, soit 2.500.000 frs. En présence
d'une pareille dépense pour l’une des
parties du culte seulement, on se demande comment on fait pour se procurer l’argent nécessaire à l’entretien
du culle dan.s son entier? Ce qui s’est
passé, il y a quelques semaines, dans
une seule de ces églises, l’une des plus
ari.<tocratiques, il est vrai, aidera a la
solution de ce problème. Dans cette
église donc, celle de Plymonlh, à Broocklyn, dont est pasteur le célèbre
Henry Ward Beecher, eut lieu le 4
I’anvier dernier la mise à l’enchère des
>anus pour l’année. Eh bien I l'un de
ces bancs est monté à 650 dollars,
un autre à 600 ! L’adjudication la plus
basse s’est faite à raison de 5 dollars.
L'ensemble de la vente s’est élevé à
63.680 dollars, soit frs. 318.400 !
La chaise
sur laquelle M. Moody s’est assis pendant les réunious de réveil à Philadelphie, vient d’être vendue à l’enchère
el cédée au prix de cent dollars (500fr,);
celle de M. Sankey à 55 dollars. Les
servidles qui ont servi aux évangéliste.s SC .sont vendues à b dollars la pièce.
Les vendeurs de ces curieuses reliques ont fait une bonne affaire, et il
y a lieu de croii'e que s’ils en avaient,
ils mellraient tout aussi gaiment à
l’enchère quelques poils de In ;barbe du
prophète des musulmans, ou de celui
des Mormons, et les amateurs ne manqueraient pas. Quant aux heureux acquéreurs de ces précieux objets, il est
probable qu’ils ont voulu, à leur manière et sans trop de peine, entrer dans
le mouvement.
Comme le Diable est habile à gûler
l’œuvre de Dieu ! Au.ssilôt qu'un chrétien a reçu quelque grâce excelleiilo,
ou une mesure ahóndame de dons
spirituels, malheur à lui s'il ne redouble pas de vigilance et de priêi’es
et s’il ne croit piis dans l’humilité! Ce
n’est pas toujours, comme pour Saint
Paul, un ange de Satan qui viendra
le souflleter (ii, Coa. xij. 7); ce sera
quelque cho.se de plus subtil et de plus
dangereux. Dus amis chrétiens, admirateurs stupides, autant que passionnés, chanteront sur tous les tons les
louanges de ce malheureux; ils l’accableront tant et si bien de leurs
louanges in.sensées, ils brûleront tant
d'encens autour de lui, qu’il en peidra
la tête. Cela s’est vu.
Que Dieu garde tout spécialement
ses serviteurs que l’on flalle ! quant à
ceux que l’on mallraile, une mesure
ordinaire de sa grâce .suffit poui’ les
préserver du découragemeitl.
Frmmifr. — Le dernier diuianche
de février a eu lieu, dans le temple de
rOraloire , à Paris, en piésence d’un
auditoire nombreux et allenlif une co«férence mr k dimanche, dans laquelle
4
48
L£ TÉMOl»
le conféiencier M. le pasteur Edmond
Monod de Mazamel, a exposé la question avec une véritable éloquence et
l’a, on peut le croire, imposée a la consscience de ses auditeurs. Cetle conférence a été suivie d’une allocution de
.M. le banquier Alexandre Lombard de
Genève , l’infatigable apôtre , depuis
plus de 14 ans, de la snnelifleation du
dimanche.
— La librairie Sandoz et Fisbacher
de Paris a entrepris, ou va entreprendre, sous la direction de M. Lichlemberger, ci-devant professeur à Strasbourg, une Encyclopédie des sciences
religieuses. « Il va sans dire » lisonsnous dans le manifeste annonçant celte
publication, f que les questions dogmatiques et critiques seront présentées
essentiellement au point de vue historique et critique, et que toute controverse blessante sera sévèrement bannie
du recueil. Il paraîtra environ deux
volumes par an , de 7 à 800 pages
in 8“ et jusqu’à concurrence de 10 à
12 volumes.
— La Commission permanente du
Synode de l’Egli.^ie Réformée a demandé et obtenu une audience de
M. le Ministre des cultes pour le prier
de hâter, auprès du Conseil d’Etat, la
solution de la question qui a été portée devant ce corps, de la légalité ou
non des conditions religieuses de l’électoral paroissial, telles qu’elles ont
été établies par le Synode. La Commission espère sur une solution de
cetle question, prochaine et favorable
aux vues du parti évangélique.
— On croit assez généralement qu’enir’aiilres dispositions législatives qui
seront présentées par le Gouvernement
issu des dernières élections, se trouve
celle de la suppression des jurys mixtes pour la collation des grades universitaires aux étudiants sortis des Universités libres, et le letour de ce droit
à la seule Lniversité de Finance. Si
celte mesure était adoptée, elle équivaudrait à une défaite pour le parti
ultramontain en France.
Mnaem. — Le livre bleu que le
Gouvernement anglais vient de publier
â Calcutta dit qtie * les travaux des
missionnaires revêtent diverses formes.
En dehors de leurs fonctions,spéciales
de prédicateurs et de pasteurs, ils rendent les plus grandes services comme
éducateurs. Ils ont publié plusieurs
grammaires et dictionnaires; ils ont
écrit des ouvrages de valeur sur les
livres classiques du pays et sur les
divers systèmes de philosophie moderne; ils ont imprimé une puissante
impulsion à la littérature indigène.
Les diverses sociétés de missions possèdent 25 imprimeries qui de 1862 à
1872 ont iniprimé ëi.4IO ouvrages en
30 dialer’les dilférents, 1 835 500 exem
fdaires des livres saints; 2.875.000 de
ivres classiques et 8.750.000 de traités ou livres chrétiens ».
/Journal des Missions/.
Swine. Un apôtre du mormonisme
dénoncé à la justice de paix de Langnan (Berne) pour colportage de livres de cftUe secte, a été condamné à
une amende de 50 fr. et à la confiscation des écrits incriminés. Le jugement est motivé sur ce que le code
pénal bernois envisage la pluralité des
femmes comme un délit, et qu’il n’est
ainsi pas permis de répandre des imprimés dans les quels la polygamie est
recommandée. Le tribunal d’appel, auquel le condamné a recouru, a confirmé ce jugement.
(^Krontque ^aubotoc
JE»v»i «t’ecn EvnngéUmt« à
MtsfBeiUe. — On nous assure —
mais nous n’osons encore le donner
comme fait certain — que M. le pasleur Michelin de Prarustin aurait olfcrt
à la Commission d’Evangélisation, qui
les aurait acceptés, ses services pour
le poste si impoilantde Pasteur-Evangéliste , parmi les nombreux Vaudois
domiciliés à Marseille. Si celle nouvelle se confirme, ce que nous souhaitons de tout cffiir, il n’y a personne
parmi nous d'entre ceux qui sont convaincus de l’importance suprême de
celle œuvre, qui n’accompagne de
toute sa sympathie et do ses plus ferventes prièi es, le jeune frère gui se
dispose à l’enirepiendre. Travailler à
Marseille, dans les conditions que nous
avons indiquées, c’est travailler au bien
de l’Eglise Vaiidoise, plus qu’on ne
pourrait le faire dans aucune des paroisses des Vallées proprement dites.
Eeouc politique
Mtnlim. — Les membres du bureau
et des diverses commissions de la
Chambre des députés, en dehors du
président, ont été choisis dans les rangs
de l’Opposition; à la .‘uiile de la nomination de l’honorable Coppino, on
annonçait la démission du cabinet. Il
n’en a rien été. Au contraire Minghetli
a fait une hrillarile exposition financière dans laquelle il annonce, pour
celle année môme, l’équilibre du budget. On ne croil pas, cependant que le
ministère puisse .se maintenir, en présence de ja défection des députés toscans et de celle du centre gauche qui
font cause commune avec la gauche
pour démolir, quilles à se diviser quand
il s’agira de reconstruire. On pense
généralement à un minislèie de la
gauche. — Voilà quelle était la situation à la fin de la semaine dernière;
mais les atfaires ont marché depuis
samedi. L’Opposition, composée de la
gauche, du centre et d’une partie de
la droite, la dépulalion toscane, était
pressée de renverser le ministère; elle
a chargé le député Morana de faire
une interpellation sur l’application de
la loi de moûture. L’orateur au nom
de la gauche déclare vouloir maintenir
cet impôt nécessaire à l’équilibre, mais
rélève les abus. Minghetli répond et
demande que celle question soit renvoyée après l’examen des conventionssur les chemins de fer et fait de ce
renvoi une question de cabinet. .Morana
déclare" qu’il n’est pas satisfait; Puccioni, Depretis et Correnli pai lenl contre le mini.stère. On passe à la votation par appel nominal, et le Ministère
est battu par 242 voix contre 181. —
Ainsi Minghetli est renversé par une
coalition semblable à celle dont il s’était servi pour abattre l’adminislralion
de Lanza et de Sella. C’est la loi du
talion. M. Deprelis est chargé de former
le nouveau ministère sans conditions.
— Dernières Nouvelles. Le ministère est composé comme suit :
Dëprktis , Présidence et Finances.
Nicotera , Inlérieni'.
.Melegari , Affaires étrangères.
.Manchhi, Grâce et Justice.
Zanardelli , Travaux publics.
Corpino , Instruction.
Majorana-Calatabiano , Agriculture.
Mezzacapo , Guerre.
De Brociietti , Marine.
JFranev. — Le ministère a fait sa
déclaration dans un sens libéral et conservaleur. Ce message a été bien accueilli par les deux Chambres et surtout par le Sénat; il l’est ègalemenl
par les principaux organes de la presse
libérale.
— Les vents furieux qui nous ont visités, s’étaient fait sentir dans le nord
de la Fi ance et dans la Belgique quelques jours auparavant. Les perles sont
considérables ; et bien des personnes
ont été victime.s de l’onragan. — Des
nouvelles semblables nous arrivent de
.Milán et de Veni.«e. Au delà des Alpes,
avec le vent, il y a les inondations, et
spécialement celles de la Seine, qui
est cependant en décroissance.
A la Chambre des dépniés, Floquet
a .demandé de faire lever l’étal de
siège; la Chambre a voté l’urgence de
celle proposition.
Une autre question à Tordre du jour
c’est le renvoi d’un grand nombre de
préfets qui se sont montrés ou que
l’on sait hostiles au nouvel ordre de
choses en France.
Bat»n0ne!. — La question la plus
discutée, par la presse, c’est celle de
la conservation ou de l’abolition des
fueros dans les Provinces basques. Il
est assez probable que les Corles ôteront ce privilège aux provinces du
nord et les mettront sur le même pied
que les autres.
A»*0teterr«>. — La Chambie des
Communes a discuté et adopté, en
seconde lecture, à une forte majorité,
le pi'ojel de conférer à la reine d’Angleterre le titre d’impératrice des Indes.
Erxest Robert, Gérant et Administrateur.
I l’igoerol, Impr. Cliianlore et Masearelli.