1
Huitième auuè
IV. 36.
11 Juillet IST-a.
L’ECHO DES VALLEES
FIÍU1LLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intéréls matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Quh luiiles les choses qui sont veritable»
vos pensées — f Philippiens., IV, 8.)
... i*ccu|»ent
PRIX d’abonnement :
l’aliH, k domicile (un au » Kr. 3
i-iiip.8e...................*5
France..................» fi
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Tpkin :J.J. Tenu, via Lapranp»
jArès le iS. 22.
Ki.orbnck : fAbrerki Evangeliza. via de Panzani.
ANNONt^CS ! 5 cent, la lien.*
ou portion de lipiio
Lettres et envois fivnico. S'a
dresser pour radnnnisira* OMt
au Bureau A Tçyt e-PeWt r
via Maestra N. 42 — p.our 1«
rédaction: à Mr. ii. Mohm
Prof», H Torre-Pellice.
.•SoIli niai 1*0.
CoiiféroDcos (le Klorciico. — lU'actiun
cléi'ieale en l•'I■allce. — \oiircUcs reliilimacs. — Chronique polUique. — .l/inonce. ' •
EUAFËIIËKCËS Dë FLOilË^CË
DE I. ORGANISATION DES EGLISES
Nous n’avons entendu parler de
l'oUe question de rorganisation
des églises de l’Evangélisation que
par la lettre de convocation de la
conférence du président de la Commission et par l’article de VEco
délia Verità qui précédait cette
lettre.
Hans ces pièces, les congrégations étaient in vitées à envoyer des
représentants' avec pouvoir délibérant, lesquels représentent véritablement l’Eglise dont ils ont
reçu le mandat.'Cette résolution
ou ne se le cachait pas, était grave
ou devait paraître grave à plu
' sieurs. On attendait de ces con
iférences délibérantes, de celle sur
tout qui avait pour but d’organiser
les Eglises, un résultat très important exprimé dans cos lignes un
peu vagues: <( Les relations intimes
avec les Flglises des Vallées ne seront ni détruites ni diminuées ;
elles pourrontau contraire devenir
plus intimes que jamais, si au lien
d’annexions faites une à une , et
au lieu d’une représentation purement honoraire au sein des Synodes
vaudois , les unes et les autres
Eglises sauront comprendre les
avantages apportés par le système
fédératif».
M. le prof. A. Revel avaitétéchargé de présenter aux conférences,le
rapport sur la que&tion de l’organisation des Eglises. Son point de
départ historique ce sont les conférences de 18'72, qui ont affirmé,
pour la première fois, le principe
représentatif et fédératif des congrégations italiennes qui se rattachent à l’Eglise vaudoise.
' Un second motif qui légitime
à ses yeux le projet d’organisation
c’est ce que ces Eglises ont de
commun, c’est-à-dire les cinq
unités savoir : l’unité de doctrine,
2
-202_
l'unité dann le ministère, l'unité
dans le culte, qui n'est plus un vœu
seulement dans ses, éléments essentiels, l’unité de discipline et l’unité
d'action ou le devoir d’évangéliser.
T’n troisième motif sé trouve én
ce que les diverses’congrégations
ont déjà, au point de vue ecclésiastique quelques points communs
quoiqu’elles ne soient pas encore
toutes parvenues au ratone point
de développement: 1° Elles sont
toutes composées de communiants
qui professent la même foi et qui
y ont été admis ensuite d’un examen ; 2“ elles ont des assemblées
d’Eglise composées- de tous les
communiants , hommes qui sont
parvenus à un certain âge; 3'' elles
ont un système de contributions
volontaires pour les dépenses locales et pour la caisse centrale de
l’évangélisation; 4° elles ont, à
quelques exceptions près, des conseils d’Eglise formés d’anciens et
de diacres.
Sur ces bases, et par un développement logique et légitime de
ces principes, en vertu du système
du prolongement de la ligne ou des
lignes, le rapporteur propose de
faire un pas de plus ( de [irolonger un peu la ligue), en partant
du principe de la complète liberté
laissée par le Synode de 1853 aux
églises sorties de l’évangélisation
de se constituer elles-mêmes, ou
mieux de l’abstention volontaire
et déclarée du Synode et des administrations de l’ancienne Eglise
vaudoise de v'ouloir imposer son
nom et sa constitution, ou un
nom pu une constitution quelconque. , ■ t
Quel est, demande-t-il, le premier
besoin d’une minorité religieuse
dispersée sur un vaste territoire
et désireuse d’une action commune?
Sou premier besoin est d’affermir
sa cohésion et Ma solidarité de
toutes ses parties. Le rapporteur
propose-t-il une constitution, celle
de l’Eglise vaudoise ou une autre,
un Synode pour les congrégations
italiennes? On aurait pu le croire.
Mais il n’en est rien, scmblc-t-il,
tout d’abord. Aussi M. Meille, pasteur de Turin, a-t-il pu dire que
le rapport a été pour lui un désabusement. Est-ce là cette organisation promise? En effet, que
propose le rapporteur?'des conférences de district ou régionales ,
( conferenze distrettuali), conférences que le Comité aurait pu,
d’accord avec les évangélistes, établir lui même, dit M. Meille.
En vertu du système du prolongement de la ligne, M. A. Revel voit
déjà en germe la circonscription
des conférences régionales dans les
rapport.? présentés au Synode par
la Commission d’Evangélisation.
En effet, dit-il, dès 1868 on a distingué divers groupes de congrégations ou d’églises, selon les régions: groupepiémontais, ligurien,
lombard, etc. Quant à la composition des conférences régionales,
chaque Congrégation y serait représentée par son président et
■par un diacre ou un ancien; elles
auraient lieu deux fois par an au
moins, preuve de plus que M.- Rpvel
ne voit pas. en elles des Synodes',
mais quelque chose de semblable
aux colloques de l’ancienne église
vaudoise, dont il a entretenu, il
3
-303
y a quelques anftées, les [lecteurs
de VEcho, et qu’il aurait vou^u
voir introduire de nouveau da^
les ValléeSi Chaque conférencentimnierait dans son sein un président
et un secrétaire pour la durée de
sa convocation. L’ordre du jour
est même fixé d’une manière générale :
a) lecture d’une portion de la
parole de Dieu et prière;
h) Lecture du procès-verbal de
la réunipn. précédente ;
'c) Rapports des diversesEglises,
dont on fera un résumé pour le
Comité d’évangélisation ;
xl) Surveillance sur la célébration du culte et sur l'exercice de
la discipline, sur la situation morale et matérielle des Conseils d’E«
glise, sur la marche des écoles et
des contributions volontaires ;
e) Communications et correspondance avec les autres conférences régionales; relations avec
les autres congrégations évangéliques de la région.
f) Répartition des frais de convocation ;
g) Transmission d’une copie des
procès-verbaux au Comité ;
h) Cloture. — Prière.
Cependant le rapporteur n’entend pas supprimer les conférences
générales. Elles pourront avoir
lieu, dit-il, comme pour le passé,
mais tous les deux ou trois ans,
selon le cas. Il propose qu’à cette
assemblée interviennent des délégués choisis par les conférences
régionales, (une moitié des pasteurs , l’autre moitié des anciens
ou des diacres). Aux jconférences
générales appartiendrait l’expédi
tion des affaires plus générales,
en ce qui concerne le culte , la
discipline etl’organisation, comme
aussi la solution de toutes les questions qui lui seraient proposées
parles conférencesrégionales ellesmêmes. — Que reste-t-il à faire
au Synode de l'Eglise vaudoise
pour l’œuvre de l’Evangélisation?
Rien. Il sera remplacé par les conférences générales. Aussi le Chritien Evangélique a-t-il pu dire que
« la conférence (non pas régionale ,
mais générale), sera bien réellement un .Synode, qui fonctionnera
indépendamment de relui qui régit les intérêts de la famille ecclésiastique des Vallées ». Si le projet
de M. A. Revel a été adopté dans
son entier, si, avec les conférences
régionales, on a établi une conférence générale, l’as.sGmblée de
Florence a admis dès maintenant
un .Synode distinct de celui qui
est fixé par notre constitution.
(à suivre).
RÉA€TI0,H CLÉRIOALË M FRANCE
Depuis la chute de M. Thiers et
l’avènenement à la présidence du
Maréchal Mac-Mahon, la réaction
cléricale marche en France à pas
de géants, à tel point que le député .pèlerin Bisson a pu s’écrier
avec des transports de joie à Paray-le-Monial: «Frères, nous retournons en arrière de plusieurs siècles,»et,que M. deBelcastel entend
continuellement retentir à ses oreilles cette parole; « Miracle!
miracle! ». — Les plus importantes
manifestations de cette réaction
4
-204
sontles décrets du préfet de Lyon,
M. Ducros et les pèlerinages, surtout celui du sanctuaire de Parayle-Monial , où le Sacré-Cœur est
adoré.
¡VI. Ducros en veut surtout pour
1.^ moment aux libres penseurs.
11 leji met Irors de la loi commune,
en ordonnant (ju’ils soient enterrés avant six heures du matin en
été et avant le jour en hiver. D’al)rès une circulaire du ministre de
la. guerre, les libres penseurs seront privés des honneurs militaires
•luxquels ils pourraient avoir droit;
et si, en vertu de leurs fonctions
do certains honneurs, civils leur
sont dûs, comme cela est arrivé
pour le député Brousses, ces honneurs leui' sont.refusés. Les députés délégués pour accompa-gner
leur collègue au champ du repos,
n’apercevant pas les prêtres , se
sont retirés et ont congédié les
soldats qui avaient été command'és
comme garde d’honneur. — Et
comme 4.000 personnes assistent,
à Lyon, dès ii à 6 heures du matin
à l’enterrement civil d’un ouvrier
tisseur, le préfet émet un autre
décret par lequel il défend qu’un
nombre dépassant 300 personnes
assistent à ces enterrements et
charge un commissaire de police,
assisté de nombreux agents, de
veiller à ce qu'on ne contrevienne
pas à ses ordres. — L’Assemblée
de Versailles interpellée sur ces
faits attentoires aux principes de
1789, à l’égalité devant la loi et à
la liberté de conscience et de culte,
approuve M. DuÇros, ce restaurateur de l'ordre moral en France.
L’Eglise libre voit'avéc raison dans
ces mesures le premier degré de
'la persécution pour cause d’opinions religieuses. .« C'est l’Etat intervenant dans les affaires des
âmes, avec la folle prétention d’y
mettre ordre ». « Nul que Dieu,
continue ce même journal, n’a le
droit de demander compte à l’homme de ce qu’il croit ou ne croit pa.s ;
et quand un ministré, un préfet, un
homine de police quelconque se livre à cette inquisition, il devient
aussi ridicule qu’il est odieux. N’ayant pas le droit de s’informer de
ce qu’un homme croit, à plus forte
raison ni l’Etat ni ses agents ne
sauraient augmenter ses droits ou
les restreindre selon son degré de
croyance. Or, c’est ce que vient
de tenter , avec l’approbation du
ministre M. de Beulé et de la majorité de la Chambre, le préfet de
Lyon ».
La liberté des croyants des Eglises libres n’est pas moins menacée par l’arrêté de M. Ducros
que celle des incrédules. Si le ministre de l’un des cultes reconnus
par l’Etat « n’otficie pas, » l'enterrement est « civil » et doit se faire
au petit jour , à l’heure déshonorée qu’a choisi la police, et nous
pouvons ajouter avec l’accom-'
pagnement d’un nombre limité de
personnes, et f)eut-être bientôt,
assure-t-on, dans un lieu spécial,
en dehors des cimetières ordinaires
de la commune.
Le second fait qui atteste les
progrès de la réaction cléricale ,
c’est la recrudescence des pèlerinages. Il paraît que ceux qui eurent lieu l’année dernière à la
Salette, à Lourdes et plus tard k
5
-205
Chartres, sont entièrement offusqués par ceux qui ont eu lieu
dernièrement à Paray-le-Monial ,
où se trouve un sanctuaire dédié
à la bienheureuse Marie Madeleine.
La raison de la préférence donnée
à Marie Madeleine, c’est que JésuhClirist lui est apparu, il y a deux
siècles, et lui dit en lui montrant
son Sacré-Cœur: « Voici le cceur
qui a tellement aiiaé les hommes
qu’il a été consumé par cet amoui' • . Le Sacré-Cœur est aujourd’hui l’es])érance de la Franco.
— C’est par milliers, et par dixaines de milliers qu’accourent chaque jour dos ¡)élerins dévots , et
cela depuis plus d’un mois. L’fL
nivers pense que plus de 300.000
personnes sont allées adorer ce
sanctuaire depuis le commencement de juin. Mais le jour le ])lus
glorieux de cotte sainte campagne
ce fut celui du 29 juin. Dans ce
jour , non moins de cinquante
membres de l’Assemblée nationale
se rendirent en corps pour vénérer la sainte image de la bienheureuse Marie Madeleine. A leur tête
marchait une bannière portée tantôt par un député et tantôt par
un autre , avec l’image du Christ
qui montre son cœur et avec cette
inscription: Cor Jesu, in te sp'eranlium salas. Les député.s et les
autres pèlerins , eutr’autres beaucoup d’officiers, portaient sur la
poitrine une croi,x rouge , c’était
là l’ordre du pape. Or l’intention'
évidente du Vatican est de transformer , au plus tôt, les pèlerins
croisés en guerriers-croisés, et de
les appeler tous à l’entreprise
sainte de rétablir le pape sur son
trône temporel. Après queles membres de r.àssemblée furent entrés
dans l’église de la Sainte Marie
Madeleine, le célèbre député Relcastel prononça une allocution par
laquelle il consacra l’Assemblée
de Versailles au Sacré Cœur de
Jésus et à Marie Madeleine. La
fonction terminée , et après un
discours de l’évêque d'.àutun , au
diocèse duquel Paray-lc-Monial
appartient, les dévots sijrtirent du
sanctuaire en chantant un hymne
dont le refrain est :
Oie U lie clémence }.
O Dieu vainqueur,
Sativoz Home et la France
Par notre Sacré Co ur.
M. Belcastel raconte et décrit
lui-même dans rrmeers cette saink*
entreprise: « M. le rédacteur, ditil, j’ai vu et je ne crois pas à mes
yeux; j’ai entendu et je ne crois pa.s
à mes oreilles, j’ai parlé et je ne
crois pas à im.'S lèvres. Cinquante
membres de r.Vssemblée nationale,
l'àme ouverte à rospéranco , partent portés par.le souffle de la
grâce; ils arrivent à Faray dans
les premières heures d’un jour
resplendissant ». »
Apeine arrivés, leur premier acte
a été de se distribuer» les uns aux
autres des cœurs d’or sur un fond
de soie rouge, que les religieuses
de la Visitation d’Orléans avaient
envoyés aux députés et aux officiers qui s’uniraient à eux dans
le pèlerinage. Et ces fils généreux
de l’armée française se hâtèrent
de fixer, comme nous, l’image
sacrée sur leurs mâles poitrines.
C’était là une chose étrange , —
ajoute M. Belcastel : *au milieu du
désotdre des esprits, le grand
6
bienfait a(;,cordé à ce siècle c’est
l’infaillibilité papale^, le remède
à. l’égoïsme, c’est l’amour pour le
Sacré-Cœur de Jésus______; voilà le
moyen de régénérer la France,
adorer des images , faire des pèlerinages! Et quoique Belcastel appelle la consécration de l’Assemblée au Sacré Cœur, un acte de
folie, commis dans un état d’ivresse , il discute cependant le
droit et les motifs qu’il avait de
le faire. — Ces manifestations ont
de l’importance pour nous, au
moment où l’évéque de Turin réu,nit ses prêtres en Synode et où
l’on se prépare en Italie à faire
aussi un pèlerinage à la Madone
des Anges d’Assisi. Ce pèlerinage
doit être une grande démonstration du catholicisme italien.
itouDcllce rcügtéuscô
floi'enoo. — I,a semaine' dernière
ont eu lieu les examens annuels de promotion de l’Ecole de Théologie. Dix élèves
se sont présentés pour les subir. Tous ont
obtenu la promotion et deux d’entr’eux
ont terminé leur trieunium. M’ J. J. Trou
a subi en même temps avec succès ses
examens généraux et pourra se, présenter
devant le Corps des Pasteurs pour la consécration.
Veuis©. M. Wallace, missionnaire
parmi les juifs, a loué à Venise un vaste
et beau local dans le sestiere di Canareggio, partie de 1a ville inexplorée jus-'
qu’ici, dans le but d’y commencer, dès
septembre prochain, des réunions d’évangélisation.
rtom©. Le journal la R&ma Evangelica, annonce que le révérend Piggot a
ouvert, son éc(^e d^ théologie, la même
que celle do Padoue sans doute, dans le
local de l’Eglise méthodiste à Rome , et
q\ie y Eglise évangélique militaire, composée do 43 communiants et dirigée par
Cappellini, se transporte dans un local
plus beau et plus grand sur la place
Mattie , N. 30.
Allemagne. Le nombre des diaconesses de Kaiserswerth est de 2657 ; elles
occupent 700 postes. L’institution n’a pas
diminué d’importance avec la mort de son
fondateur, le.pasteur Fliedner père, car
dans les quatre dernières années, le nombre. des diaconesses a été augmenté de
600 et celui des stations de 150. — La
rente des maisons qu’elle occupe s’élève
à 3.750.000 francs qui sont lolalement dépensés. L’action des diaconesses de Kaiserswerth s’étend chaque année à 44.000
personnes.
— l.’assemblée qui, Ie7juin, à Cologne,
élisait le docteur Reinkéns évêque des
vieux-catholiques d’Allemagne , adoptait
un projet de constitution ecclésiastique
d’après lequel les paroisses nomment leurs
pasteurs et envoient leurs délégués au
Synode. Le Synode nomme à son tour la
Commission Synodale qui gouverne l’Eglise
sous la présidence de l’évêque.
— Universités Allemandes. Dans les Universités Alleidandes, si le nombre dos
étudiants diminue .‘cette diminution se
manifeste tout particulièrement là où domino ta théologie libérale. Ainsi à Heidelberg, sur 180 nouvelles inscriptions,
on n’en compte que 3 poflr les théologiens;
è Marbourg il n’y eu a plus qu’une vingtaine, et à Giessen, que 7. Par contre,
riJuiversité de Leipzig a 421 théologiens
sur 2772 étudiants.'— On a calculé que
la faculté de théologie de Heidelberg et
celle do Giessen occasionnent à l’Etat une
dépense de 1000 a 2000 florins par étudiant, de 2500 à 5000 francs.
f Semaine Religieuse).
Elspague. Ainsi que nous l’avons
annoncé, le 11 juin, les représentants des
diverses églises évangéliques d’Espagne
se sont réunis en assemblée générale.
Deux projets étaient à l’ordre du jour,
un projet de catéchisme pour toutes les
églises et un code commun de discipline.
L’assemblée, après avoir examiné le projet
de catéchisme pendant quelqués jours, a
7
-207
é[é obligée de suspendre cette étude trop
longue, et avait commencé la discussion
du projet de discipline, l.a ses.sion ii’olait
pas encore clo.se.
Ki^iinco. Un collège de jésuites s’établit à .Marseille. — Encore un grand pèlerinage à Lourdes pt des contraventions
aux ministres protestants pour des réunions religieuses sans autorisation préfectorale.
— Le minisire, des cultes [)araît disposé
à autoriser la publication do la déclaration
de foi du Synode ; cette, autorisation est
tont-à-fait régitima et légale même, dans
les termes ilu concordat. Toutefois la Ilo
- nninanncp, journal libéral de M. Co(|uerel,
crie,an complot, au coup d’Etat, au deux
déc(nntii(‘ du parti cvangéli(|ue do l'Eglise
réformée nationale. Le Synode se réunira
do nnuveu, annonce yFjjlisc libre, après
les vacances, — et c’est pour cela peutêtre f)ue la Commission de permanence
du Synode est réuuie à Paris.
Marskille. — \ la suite des grandes
processions récentes, les prisons de Marseille regorgeaient de militaires, punis
|)Our murmuré ou révolte. L’armée n’accepte qu’à contre cœur l’emploi de marguillier ampiel on la soumet.,
Sixilsso. La paroisse catholique de
Zurich a déclaré , à une forte majorité,
rompre toute relation avec Rome ; et vouloir accepter et soutenir volontiers ei toujours toute tendance ayant pour but de
ramener l’Eglise catholique, sa doctrine,
son culte et sa coosti^tntiou au fondement
posé par notre Seigneur Jésus-Christ et
les .àpétres.
— Les recettes de la Société des Missions évangéliques de Genève se sont
élevées, pendant cette dernière année, à
frs. 52.417. dont 17.000 ont élé euyoyés
•à la Société des Missions de Paris, la plus
grande partie*(plus de 30.000) à la Société
de Kéle , le reste aux Moraves. '
lütats-UnIs. New-York. Les conférences de rAlliauce auront lieu cettei
année à New-York, du 2 au 12 octobre-.
Ceux qui auront le temps et les moyens
de s’y rendre, le goût des voyages et des
discours, pourront s’accorder la satisfaction d’y entendre traiter en huit séances
et par 98 orateurs au moins, allemands,
frarrçais, anglais, toutes sortes de sujets
concernant Te règne de Dieu, tels que
ceux-ci : — de l’état du Christianisme dans
les pays où la langue anglaise n’o.st pas
usitée. — De l’union chrétienne. — Le
Christiauisme et ses adversaires. — La
vio chrétienne. — Le pruteslautisme et le
romanisme. — Le christianisme et le gouvernement civil. — Les missions évangéliques. — Le christianisme et les maux'
de la société. Nous faisons bien des voeux
pour qu’il sorte de là quelque lumière,
dont l’Eglise puisse proliier pour l’édification et pour le salut du monde.
/Semaine relifiieiisrI
(ÎThroniquc politique.
Une crise ministérielle s'esi déclarée a
Rome au sujet des projets financiers de
M. Sella,, projets repoussés par Minghetli
au nom de là droite el par Doprelis an
nom de la gauche. I,o Couveriiemeni de
maudqif 45 millions d’impôts nouveaux ,
pour faire fai e aux. dépenses de l’armement national et la coalilioii des deux
partis extrêmes n’en accordait que (|intorze à quinze. Le ministère a aussiiôl
présenté sa démission au Roi alors en
séjour à Turin et Sa Majesié. après avoir
consulté différents hommes politiques ,
s’est décidée à l’accepter. Ce ministère ,
le plus long qae nous ayons eu en Italie
après la mort de Cavour”a vécu trois ans,
.six mois et douze jours; il a r.aniené l’onire
dans l’adminislraiion , il a donné à notre
armée un oeraclère plus national, én en
conformant on grande partie l’orgaiiisalion
au .système territorial prussien, et il a ainsi
dnuîilé on triplé les forces du tiays sans
en augmenter énormément les dépenses ;
enfin, nous ne saurions oublier qu’il nuns
a coüdiiits à Rome, et qu’après tout il a
^inené à bon port le navire de l’Etal à travers de nombreux écueils. Ministère do
conciliation porté [>ar la gauche et maintenu par la droite par crainte de Rattazz.i,
il est tombé dès que la situation n’a plus
jnslifié les craintes des.uns ni la sympathie des autres.
LIu violent tremblement de terre s’est
fait sentir dans toute la Vénétie et (dus
particulièrenq>trrdans la [irovince de 'Trévise. A Bellune presque Ions les édifices
ont été endommagés, des églises .ont été
renversées, et fou évalue à une cinquan'taino le uoinbro des morts.
La.Erance semble vouloir, conlinuer à
rétablir par des-mesures d’un autre âge
« l’ordre moral » expression qui, librement traduite, siguilie; Ionie puissance
du prêtre. Il ne s’agirait encore , pour le
moment, que de faire le (u ocès à tout
ce qui reste de l’ancienne commune, c'està-dire à tout ce ()ui avait été jugé innocent
ou non dangereux , et d’empêcher les incrédules de se faire eulerrer en plein jour
à Lyon, cérémonie que l’absence de préln-s
change en scandale pour la population
bien pensante de cette ville,
8
-208
Oue le tour des dissidents doive venir
a près'celui des athées, c’est ce qu’on ne
saurait encore aiTirrner. Le ('lOuvernement
semble cepend'ani vouloir faire une évolution vers le cenlre gauche, et si cette
union pouvait devenir un fait, il pourrait
se débarrasser des im()rudents de la majorité qui l'a soutenu Jusqu’ici.
D’après un télégramme tout récent du
célèbre explorateur anglais, sir Samuel
Baker, le riouvernement égyptien aurait
réalisé la conquête de la haute .Afrique
jus(|u’à l'Equateur, la roule de Zanzibar
serait ouverte, et la première consé(luence du nouvel étal (te choses serait l’aliolilion de la traite des noirs. A tous les
points de vue, sauf à celui des marchands
d’esclaves, il est à souhaiter (|ue celté
nouvelle se confirme et que la civilisation
s’ouvre une roule nouvelle dans cos vastes
et riches contrées.
l.a crise ministerielle a duré moins longt(unps (pue. l’on aurait pu s’attendre, et la
semaine qui vient de s’écouler, après nous
avoir fait assister à l’avortement successif
de plusieurs combinaisons ministérielles ,
entr’aulres pie la fameuse union MinghettiDpfiretis, a vu se former un ministère
homogène, de droite, constitué ainsi qu’il
suit; Minghej.li présidence et finances, —
Visconti Veuüsta, affaires étrangôies, —
Scialoia, instruction publique; — Ricotti
à la guerre, — Cantelli à l’interieur, —
Spaveula au.'c travaux publics, — et Vigliani an ministère de grâce et justice.
Les titulaires des portefeuilles de l’agriculture et ilu commerce ne sont pas encore désignés.
Ou craignait que le Pape ne finît par
excommunier personnellement les auteurs
de la loi sur les corporations religieuses ,
mais, l’excommunication personnelle, est
une arme dangereuse qui pourrait bien .
le cas échéant, se tourner contre celui
'qui s’en sert ; les avis de la prudence ont
prévalu dans les conseils du Vatican , et
le Pape se contentera de lancer-une bujie
d'excommunication générale, contre lés
fauteurs et les soutiens de cette loi irnpie;
il est peu probable que ces foudres spirituelles produisent beaucoup d’effet.
Lne chose qui en produira certainement
davantage, c’est le pèlerinage français à
la petite ville de Paray-le-Ménial, manifestation dont faisaient partie une cin(¡iiantaine de députés et plusieurs milliers
de pèlerins. Les bannières belges et espagnoles s’y déployaient au vent, u.uies aux
bannières françaises dans un pieux désir
de sang, et dans un religieux sentiment
de haine pour l’Italie; Un orateur, dans
un,O péroraison pathétique, montrant de
la main les zouaves pontificâux qui occupaient le premier rang, ‘ les a d.ésignés
comme futurs restanratejars du pouvoir
temporel des papes. Nous verrons' bien.
Le que CPS pasquinades 'cléricales produisent dPiplu's.clair, c’est un rapprocheoient (io plus en plus intime et toujours
plus justifié entre l’ilalie et l’Allemagne ,
qui ont évidemment les mêmes intérêts
a défendre contre les mêmes ennemis.,
Le shah de Perse est arrivé a Paris oii
des fêtes splendides lüi sont préparées ;
sa venue sert aux parisieos'de distraction
aux soucis de la polilicjue. dont ils comrnençaieiil h se sentir accablés, {»a Majesté
se propose de visiter ensuite les principales villes italiennes, et déjà'Turin se
prépare à le recevoir. La Perse s’ouvre
à la civilisation par un acte qui rappelle
certain conte des JIJille et une, nuits, ou
tlafouu-al-Rashid offre a Shéhérazade la
moitié de son empire, hommes et choses;
il s’agit ici d’une concession complète ,
absolue, faite par le shah au baron de
Reuter, de tout ce qui peut offrir on Perse,
matière à exploitation, forêts. terrains
incultes, raines, chemins de fer, télégraphes et canaux.
^ Un autre souverain musulman, le sultan
Abdul-Aziz, vient d’entrer dans la voie des
concessions, en âceortfant à son vassal
le khédivé le droit de succession au trône
dans sa famille , par ordre de primogéniture. L’Egypte continuera à payer te
tribut insignifiant de trois millioos-Pt demi
de francs, et sera de fait complètement
indépendante de la sublime Porte.
La guerre contre Khiva a pris fio par
la couiiuête du Khauah , et la reddition
volontaire du Khan. Les russes garderont
probablement ce qu’ils ont pris.
ERRATA-CORRIGE du n. 25. — Première
page, 2* colonne, 9“' ligne d’en bas, au
lieu d’Apollon, lisez Apollos. -- Page 200,
1" colonne,, 6°” ligne d’en haut, au lieu
d'imporlation, lisez imputation.
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S’adresser à M. Paul Buffe.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chi antère.