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aikiió©.
2V. 14.
7 Avril ISTI.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux inléréls matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les ohoïses rjin 8oiit véritables,
vos pensées — f Philippiena., IV. 8.)
occupent
PRIX D ABONNEMENT !
1 talie, à domicile (tinauiFr. 3
Suisse.................» 5
France.................» O
Allernap'ne 6
Angleterre , Pays'-Bas . • 8
fbi }iu?uéro séparé : 5 cent.
l'n nnmévo arriei'é : 10 cent.
BUKEAUX D'aBONNEMEMT
ToRRR-PftTj.ioK : Via .Maestra,
N.-12, (Agenzìa bibliogrnfìrn)
PiGNFiRoL : ,T. ChlarUore Iinpr.
Tuhjn :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Floruncr : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radiiiinistration
au Bureau à.Torre-Pelllce ^
via Maestra N. 42. — pour la
réiiat^tion : A Mr. E. Alalan
Prof. A Torre-Pellice.
J^onimairo.
Instruction primaire — Lettres sur l’Ecosse.
A’ourclfc.s reiigteuses. — Chrotnque l’imtloise. —
Chronique politique.
DE L’INSTRUCTION FRIMIRE
Nous avons reproduit dans noire
dernier numéro les points essentiels
du bill anglais sur la question quinous occupe. Deux idées méritent
surtout d’être relevées dans cette
loi ; la première c’est que l’état
ne doit pas enseigner, comme tel,
si ce n’est à la dernière extrémité;
la seconde , c’est que l’Etat doit
favoriser l’enseignement, en âidaût
de toutes ses forces au développement de l’instruction populaire-, et
nous sommes heureux de trouver
dans notre camp des personnes qui
s’entendent aussi un peu dans ces
matières; « Le système que je pré-'
fère , dit M. de Pressensé , c’est
celui qui ôst adopté depuis long-^
temps en Ângletetrre., et qui ôofii-'
siste à accorder de larges subvert^
tioQs à toute éeole présentait des
garanties sérieuses; de telle sorte
que; chaque: père de fkraille peet
donner à ses enfants l’éducation
qui lui convient • Revue X. 1870,
N. 11. — Voilà ce que nous voudrions chez nous, et nous sommes
bien près de ee système. Mais la
question importante ici est de sa-^
voir si nos écoles offrent à l’Etat
ou à la Commune des garanties sérieuses. Selon M. Bert, ce ne seraitguère le éas ; car les maîtres sont
paroissiaux, dans les écoles Vinfluence ecclésiastique est absolue.
On croirait, en lisant sa lettre, que
les irtstituteurs vaudois sont des
ecclésiastiques, comme c’est souvent le cas chez les cathôliques ,
que ce sont des membres de certaines congrégations religieuses.
Eh bien ! il n’ert est rien , ce sont
: tous des laïques ;- plusieurs sont
pères dé famille et céul qui ne le
sont pas peuvent le devenir. Mais
péut-êtr'é ënseignènt-ils à liré dans
le syllabus.dans quelque confession
; de fôi surannée òli dans quelque'
I vieux ciâiiéchisme ? Rien dé tôüï
i éelà i d’apréê le prógramme officiël,
' ôû âtpprend à lire- ani enfants siii'
■des tabïé'âùx , dàiid des livres de
! leclttrô'itâlféiis ét'frânéàis qui n’ont
2
-106
aucua caractère religieux ; il n’y
a plus même , dans nos écoles, des
leçons de religion, à part l’histoire
biblique à des heures fixées par
les Commissions locales , et nous
demanderions en outre que là où
cela n’existe pas, au commencement
de chaque journée, il y eût la simple lecture d’un chapitre de la Parole de Dieu , mais sans commentaires, ou sans notes. — Les écoles
vaudoises étant telles, les Communes devraient voir s’il ne convient
pas de continuer à leur accorder
des subsides , concurremment avec
l’Eglise , aussi longtemps qu’elles
marchent bien , ce dont elles peuvent s’assurer par leurs inspecteurs.
Dès que les Communes seront convaincues que les écoles ne marchent
pas ou qu'elles sont insuffisantes ,
elles seront libres de retirer leurs
subsides et d’établir d’autres écoles.
Mais naturellement ces écoles n’auront plus d’enseignement religieux,
car la Commune, comme telle,
n’a aucune religion positive. C’est
là la logique du système, ou de la
force des choses ; c’est ce qu’exige
le principe libéral conséquent. Si
ce plan pouvait se réaliser, et nous
savons qu’il y a des personnes qui
y poussent, la Bible elle-même ne
pourra plus être lue dans l’école ,
car l’instituteur, dans cette école,
peut être croyant ou libre penseur,
catholique ou protestant, même juif,
et on a les alternatives suivantes; ou
bien elle serait lue sans foi. sans
exercer une influence vraiment religieuse et c’est ce qui arrive souvent sans doute en Allemagne et
en Amérique même où la Bible est
de par la loi dans toutes les écoles;
ou bien elle sera lue avec foi com
me étant la parole de Dieu, par un
instituteur évangélique. Dans le
premier cas , cette lecture serait
dérisoire , et dans le second , elle
serait un acte de foi et donnerait
un caractère religieux à une école
qui ne doit point en avoir, puisqu’elle
est publique et ouverte par conséquent à tout le monde. Comment
sortir de la difficulté ? C’est en maintenant l’école privée , l’école vaudoise, et nous dirons avec la Liberté chrétienne : que l’Eglise, que
les membres de l’Eglise se ceignent
les reins ! A eux de tenir allumé
dans l'école le flambeau de la Parole de Dieu pour éclaircir les
jeunes intelligences , s’ils ne veulent pas les voir s’éteindre dans les
mains de César ou sous l’éteignoir
du catholicisme romain !
Nous savons qu’il y a parmi nous
des personnes qui voudraient même
que la Bible fût exclue des écoles
vaudoises , parcequ’on ne sait pas
s’en servir ; eh bien ! qu’elles se
mettent à l'œuvre , que MM. les
pasteurs se mettent à l’œuvre, que
dans notre école de méthode particulièrement, on travaille pour que
tous nos instituteurs apprennent à
se servir de la Bible et enseignent
ensuite à leurs élèves à en faire
un bon usage. Mais que personne,
sous aucun prétexte , ne nous ôte
cette base de l’instruction religieuse et morale ; même nous ne
croyons pas nous tromper en soutenant , sur le témoignage des personnes les plus compétentes , que
l’Ecriture sainte -est de tous les
livres le plus propre à développer
l’intelligence et à former le caractère des enfants. On nous a rappelé âernièremeût que le philosophe
3
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français Victor Cousin . dans son
rapport au Gouvernement de juillet
sur Vinstruction publique en Prusse
donne comme une des causes de
la supériorité des écoles prussiennes sur les écoles françaises la
présence dans les premières de la
traduction de Luther. Catholique,
philosophe rationaliste et français,
il ne voulait pas accorder ce mérite
à la Bible elle-même, mais il s’est
cependant exprimé assez clairement
pour que tout le monde l’ait compris. — Il y a plus : un côté essentiel dans les écoles primaires c’est
l’éducation ; et à cet égard nous
avons lu avec plaisir dans le Carrière di Milano quelques pensées
que nous avions déjà entendu exprimer au dernier Congrès pédagogique de Turin. Ces pensées sont
les suivantes: « Il a été répété bien
souvent, mais avec peu de profit
jusqu’à présent, que l’école pour
obtenir son but, ne doit pas seulement donner une aride instruction
élémentaire, dont on peut faire un
très bon ou un très mauvais usage.
La statistique a démenti une de ces
phrases sonores qui sont souvent
débitées par ceux qui n’ont jamais
vu combien sont compliqués les problèmes humanitaires. Il n’est pas
vrai que la moralité d’un peuple
spit élevée en proportion de son
instruction primaire , ni que les
délits soient moindres là où il n’y
a point d’illettrés. Au contraire, là
où l’on prétend moraliser les foules
par le seul moyen de l’a h c, ou du
livret, et où l’on ne pense pas en
même temps à déposer dans les
esprits les principes sur lesquels
se fonde la vraie prospérité des
peuples, les listes criminelles aug
mentent , comme aussi la malice
des coupables. C’est pourquoi les
personnes éclairées ne doivent pas
seulement favoriser la multiplication des écoles, mais encore veiller
à ce que l’élément éducatif ne soit
pas négligé ». (d suivre)
Exemple vaut mieux que précepte, dit un ancien proverbe. Tout
ce que nous pourrions dire, en
vue de pousser de plus en plus
notre Eglise sur la voie royale
de se suffire à elle-même , ne
saurait valoir l’exemple qui, sous
ce rapport comme sous une foule
d’autres, nous est donné par une
Eglise sœur , envers laquelle la
nôtre a les plus grandes obligations : l’Eglise libre d'Ecosse. Aussi
est-ce avec plaisir que nous ouvrons nos colonnes à une série
d’articles sur les finances de l'E
glise libre d’Ecosse qui nous sont
envoyés par un de nos jeunes
frères étudiant en Théologie, présentement à Edimburgh.
Rédaction.
LETTRES D ECOSSE.
Les Finances de l'Eglise libre d'Ecusse
tntrod.txotlon.
En l’an 1843 eut lien en Ecosse la DisrupHon, comme on l’appelle ici, une
espèce de schisme par lequel un grand
nombre de pasteurs, suivis d’une partie
de leurs anciens et de leurs troupeaux,
se séparèrent de l’Eglise Presbytérienne
établie pour former une Eglise libre indépendante de l’Etat. La cause de cette division réside dans une pression plus violente que par le passé, exercée par le
pouvoir politique sur la liberté et l'autonomie dont l’Eglise doit jouir dans son
4
;^,o>iverpem0D^, cjpns l’exercjce de la discipline, surtout, dans l’acceptation ou
le rejet de ses pasteurs. Ce compromis
de l’Eglise unie à l'Etat, de l’Etat surmilffÂi l’Eglise, existait depuis longtemps
en Ecosse. L’espace qui m’est assigné ne
me permet pas d’en faire l'iiistoire, d’en
écrire les différentes péripéties, d’insister
sur le mal violent qu’il produisit à certaines époques, de décrire la fausse position qu’il créait soit à l’Etat soit à
l’Eglise ; je me bornerai à dire deux mots
de la situation telle qu’elle était à répoi]ue
de la Disruption, et du fait partiel, qui
fui comme l’étincelle destinée à allumer
le feu, dès longtemps préparé dans le
cœur do centaines et de milliers d’honir
mes, sérieux, intelligents, et qui étaient
arrivés à |a conclusion, qu’il vaut mieuç
obéir à Dieu qu’aux liommes.
A. l’époque dont nous parlons, les troupeaux n’étaient pas libres d'élire les pasteurs qu’ils désiraient; mais (comme cela
est encore en vigueur dans l’Eglise de
l’Etat actuellement) cette élection était
fféyolue au patron, lequel patrou était
la couronne elle-même ou biep le noble
de l’endroit. Il est facile à vos lecteurs
d’imaginer que si parfois le choix du
pasteur rencontrait l’agrément du troupeau, parfois aussi il le contrecarrait de
tout point et donnait Ijeu à de graves
inconvénients, queh|uefois à des scènes
de violence, souvent à un profond mécontentement,
Ajoutons toutefois qu’en vertu d’une loi
passée en l’an 1834 le mal avait été mitigé et que l’autorité religieuse avait été
investie d’un droit de celo, par lequel
elle pouvait s'opposer à l’introduction
dans l’Eglis.e d’un pastçpr incapable ou
„ ■giß
Les choses s,e passèrent trauquill,eiBent
¿lys.qq’en l’an 1838. A cçtte CPoque pu
patron lyomma un candidat pour upe
Eglise laissée vacante. L’autorité rçligieu|,e
en vertu de spn droit ^ r^^oussa la candidature. Le patron insista, et par devant
les tribunaux contesta la validité de la
décision, prise par l’Eglise dans çe,tte circona,tan(çe._...^ EeJngenpçBu,t de la Çotf,r^ ^
$^s^ion tut'iavcffable, patron. L’i^lise
en appela h la Çbambre des Eprdp qpi
ne fît que confirmer le jugement qui avajt
précédé. Cette sentence elle-même était
basée sur des raisons qui étaient en directe
opposition avec le droit de l’Eglise à se
gouverner elle-même. Ce fait n’amena pas
cependant une crise immédiate. On eut
recours à des négociations qui durèrent
pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’en
1842 le gouvernement rejeta formellement
l’appel de l’Assemblée de l’Eglise demandant la reconnaissance de sou droit. Désormais il n’y avait plus à hésiter..... il
était temps d’agir. En 1843 l’Assemblée
fie l’Eglise se réunit comme d’ordinaire à
Edimburgh avec l’interyeqtion du Lord
Commissaire de la Couronne. La séance
ouverte, le Modérateur lut une protestation signée par 2*03 membres et se retira
aussitôt après, suivi des nouveaux protestants, pour aller constituer, dans un
vaste local ou s’étaient massées environ
trois mille personnes, la première Assemblée générale de l’Eglise libre d’Ecosse.
Aux 203 signatures, s’en ajoutèrent d’autres, et le nombre des ministres dissidents
se monta à 474. Ils renoncèrent loyalement à une position que leur conseienee
ne leur permettait pas de conserver plus
longtemps, pans leur acte de déiuission
ils se dé.elârère,nt prêts à abandonner tout
droit ou intérêt dans l’Eglise, la Cure,
les propriétés, l’émolument leur appartenant comme ministres de l’Eglise Établie.
Ces Ministres se trouvèrent donc, le
sachant et le voulant, littéralement sur
le pavé, sans argent pour vivre, sans
maisons où habiter, sans églises où prêcher. Heureusement, ils ne se trouvèrent
pas seuls; ils ne furent que les initiateurs
et les directeurs d’un immen.se et irrésistible mouvement. Après eux dans le chemin
droit, mais difficile qu’ils s’étaient choisi,
suivirent des multitudes pleines de zèle et
d’ardeur pour l’achèvenuent de cette noble
entreprise. Il n’y eut rien'.detuqiuUuenx,
rien de désordonné'dans la séparation;
elle était pressentie, prévue, attendue,
et chacun, avant qu’elle eût lieu, avait
pins ou moins choisi sa position. La sépsucation se fit d’une manière ordonnée
et organique,. si je puis, aipsi m’exprinaerj
5
-109
c'est-à-dire que d’une Eglise composée
de ministres, d’anciens, de diacres, et
de membres, se séparèrent des ministres
accompagnés d’anciens, de diacres et
d’une multitude de membres, qui n’eurent
pas de peine à se reconstituer ailleurs,
d’après leur même principe presbytérien,
mais désormais sans relation aucune avec
l’Etat.
Si nous tenons compte de ces deux
faits, c’est-à-dire d’un côté de l'organisation bien ordonnée et puissante dont
l’Eglise jouit tout d’abord et presque sans
eltbrts, et de l’autre du zèle pour l’indépendance do l’Eglise et pour le droit de
servir Dieu en liberté, non moins (|u’en
esprit et en vérité, nous n’aurons pas de
peine à nous rendre compte comment,
par un élan fort, général et soutenu, les
membres de la nouvelle Eglise donnèrent
n leurs pasteurs de l’argent pour vivre,
des cures pour y demeurer, des Eglises
pour y prêcher. Le mouvement ne s’arrêta pas là. ^ Il fallut des collèges pour
l’éducation des nouveaux ministres, il fallut des écoles normales, il fallut dos
écoles pour les enfants. — On y pourvoit,
r.e n'était pas assez. Il fallait évangéliser
dans l’Ecosse, il fallait évangéliser sur
le Continent, parmi les Juifs, parmi les
païens.... Le cœur de ces chiétiens était
briïlant lia charité et ils donnèrent pour
cela aussi en abondance.
Comment donnèrent-ils et dans quelle
mesure pour faire face à tant do besoins?
Ja me propose de répondre à cette question daps ma prochaine lettre.
II. Meillk.
üouücUcd reltijtcu60d
et Faits divers
•TT^ n
Nous lisons dans l'Eglise libre-,
La Société des Missions de Pans vient
de faire une perte seqsjble; Le vénérable
IPissipnaire Daumas, à ppipe de refQtir
au Sud de l’Afrique, y est tombé malade
et après avoir langui quelque temps est
mort le ?2 janvier. « Quelle perte peur
nous et pour sa nombreuse famille spirituelle, écrit M' Casalis ! Sa vie et ses
succès ont prouvé qu’il n’ost pas do puissance égale à celle d’une Ame bienfaisante
et intègre. On no saura jamais toutes les
bénédictions dont sou ministère a été la
source pour uue infinité d’africains ».
Tous les journaux religieux protestants
de faris, excepté la Renac chrétienne et
le Lieu devenu la Renaissance, ont cessé
de paraître pendant le siège et n’out pas
reparu deimis, savoir: l’.lmirfe la jeunesse,
lo Didletin théalogique, la Croix, le Journal des missions, le Vvotnslanl libéral, le
Témoignage, Ix rrai Protestant, IL Espérance qui a cependant publié deux deminuméros eu janvior et on février. Nous
espérons (|uo, i)our la [)lnpart do ces
journaux, la disparition n’est que momentanée. Nous regrettons surtout lo Journal des missions qui était plus ou moins
lu dans toutes nos paroisses. Comme
nous no pouvons rester sans nouvelles
sur l’œuvre missionnaire nous recomandous aux Consistoires, aux pasteurs et à
tous nos lecteurs/,e.v missions au IQ’-siècle
publiées à Neuçliàtel et dout rahoiiucmeut
annuel ne oofito que p fr. pÇ) e.
Les incrédules sont aussi capables do
fanatisme. Ce qui est prouvé uue fois
de plus par le fait suivant'■ Uu chrétien
russe fort zélé, M'' Papengouth, a organisé
dans le Canton de Sclmllduse (Suisse)
des réunions religieuses fini rassemblent
de nombreux auditoires. Un soir après lo
culte M' Treuler, un docteur en médecine,
se précipita à la tribune, les poings lovés,
un couteau à la main, poussant des cris
féroces et proférant des paroles ignobles
et injurienses contre le prédicateur, sa
femme et ses amis chrétiens, Pour toute
défense, M' Papengouth recourut à la
prière ; les assistants purent, quoique
avec peine, regagner saine et saufs leurs
demeures.
Le Comité des écoles de Londres représentant les pères de famille vient de
prendre une décision importante. Sur 4t
membres dont il se compose, 33 oqt vol.'
6
-110
pour la lecture de la Bible sans notes,
sans commentaires, dans les écoles publiques de son ressort. On sait que la loi
de l’Etat laisse aux parents la responsabilité de l’enseigne/nent religieux dans
les écoles primaires et publiques. Des 8
votes de la minorité les uns auront voulu
un enseignementconfessionnel, catholique,
anglican ou autre, quelques-uns, mais
en bien petit nombre, l'abolition de,tout
enseignement religieux.
On lit dans une proclamation du général
Trochu, gouverneur de Paris:
Je suis croyant; j’ai demandé à S" Geneviève , libératrice de Paris aux temps
de l’invasion des barbares, d’accorder
une fois encore sa protection à Paris. Et
à l’instant, mon vœu a été exaucé. Elle
a providentiellement inspiré à l’ennemi
l’idée du bombardament qui déshonore
les armes allemandes et la civilisation,
et met en lumière, d’une manière si
émouvante et claire, la fermeté du peuple
de Paris. « C’est de la foi, de la piété, un
peu trop brelonne ou napolitaine ».
®ltrontc|uc Slauboiee
Une visite inattendue, et de quelques
heures, de M. le pasteur Appia de Paris
nous a valu une réunion improvisée de
quelques centaines de personnes, avides
d’apprendre de quelqu'un qui a été renfermé dans la Capitale de la France, pendant toute la durée du siège, des détails
sur cet évènement mémorable. Il nous
serait difficile de résumer le discours de
l’orateur, qui nous a parlé pendant plus
d’une heure un peu de tout ce qu’il a vu
et entendu , et qui nous a présenté beaucoup plus ses impressions et ses sentiments personnels que le récit même des
faits. Qu’il nous soit toutefois permis de
tirer des notes que nous avons prises et
de nos souvenirs les quelques données
suivantes :
Les évènements en eux-mêmes , a-t-il
dit, ne sont pas grands, si nous n’y faisons rien répondre dans notre cœur; ce
qu’il y a de vraiment grand, ce sont les
jugements de Dieu. Le Seigneur a voulu
montrer que le chef de l’ancien gouvernement, que les riches qui n’ont eu en
vue que les richesses, que le militarisme
fier de ses succès et de ses victoires
passées, ont tous bâti sur le sable. Dieu
fait son compte à tous, aux vaincus et
aux vainqueurs. Il a versé les coupes de
sa colère, mais non de sa colère toute pure,
car il châtie ceux qu'il aime. Ici, l’orateur
signale comme des marques de la bonté
de Dieu la présence à la tête du gouvernement de la défense nationale des hommes de bien comme Trochu, Favre et
Jules Simon, du premier surtout qui ne
craignait pas, malgré le mépris dont on le
couvrait, d’invoquer le nom du Seigneur;
M. Appia a oublié de nous dire qu’il a
aussi souvent invoqué celui de S“ Geneviève patronne de Paris. Quelques réserves
sur la foi de cet homme, comme celles
qu’il a faites sur la piété des mobiles de
la province et particulièrement sur la
lettre touchante du bon vieux breton,
n’eussent pas été superflues devant un
auditoire évangélique. — Un autre sujet
de consolation, c’est le réveil de l’amour
commun de la patrie, c’est le sentiment
de la solidarité et de l’affection entre les
protestants et les catholiques, lequel s’est
surtout manifesté dans l’épreuve, c’est
le sentiment religieux qui semblait s’être
ravivé, et qui se faisait jour dans de
nombreuses réunions de prières. — Il établit comme un fait que les protestants
français aussi bien que les catholiques ont
été dans l’illusion au commencement de
la guerre aussi bien que dans la suite,
oubliant, les uns et les autres, que celui
qui tire Vépée périt par l'épée. Et il considère ce fait comme heureux pour le
protestantisme français, qui a été suspect
et qui le serait bien plus sans cette circonstance. Les protestants non seulement
ont rivalisé de zèje à secourir les blessés
en faveur desquels ils n’avaient pas
moins de 28 à 30 ambulances dans Paris,
mais encore ils ont pris une part active à
la guerre, non seulement les protestants
de langue frauçaise mais encore les protestants de iangue^allemande. Ils ont été,
7
-111
dit l’orateur, à leur poste. — Quelques
pasteurs, entr'autres MM. Bersier, Presseusé, Ath. Coquerel et G. Monod se sont
lancés dans la vie politique et ont prononcé des discours même dans des clubs.
Enfin les protestants et les catholiques
ont pleuré ensemble sur les pertes les
plus sensibles.
Nous nous bornons à citer encore quelques sentences que l’orateur à rappelées
et qui ont été confirmées par l’expérience,
comme les suivantes ; La piété de l’enfance ne fait pas défaut à l’heure du
trouble. — Quand tout s’effondre, la foi
tient bon. — Dans chaque situation il
faut que chacun remplisse son poste. —
Le militarisme est nue détestable chose. <
Quoique nous ne puissions pas souscrire à tous les jugements de notre frère,
nous avons cependant entendu avec plaisir
son récit, à bâtons rompus, parce qu’il a
parlé de tout son cœur, non pas aux enfants qui ont été dérangés de leurs leçons
bien gratuitement, mais aux grandes personnes.—Nous terminons ce compte rendu
en disant avec la Liberté chrétienne-, opposons toujours la vérité à l’erreur, la
foi chrétienne à l’incrédulité et à la superstition , l’instruction à l’ignorance et
surtout des cœurs aimants à des cœurs
aigris, et souvenons-nous, pour revenir à
la pensée de laquelle M. Appia est parti,
, que Dieu pèse constamment les nations ,
et que si nous pouvions entrer dans son
conseil, nous reconnaîtrions que ses jugements sont justes, et que ceux qui sont
debout, individus ou nations, prennent
garde qu’ils ne tombent.
^ L’assemblée paroissiale de la Tour a
adopté, après une longue et vive discussion do deux heures, les résolutions suivantes ; 1* L’assemblée recommande au
Consistoire de s’employer afin que la maîtresse de l’école des filles puisse avoir
une aide qui la soulage dans sa tâche
pénible ; 2* L’assemblée exprime le vœu
que les écoles continuent à rester, comme
parle passé, sous la direction et l’influence
de l’Eglise.
XJne séanoo d.e l’Union.
Olirétlenne. Nous nous sommes
trouvé, la semaine dernière, à une séance
de {’Union dans l’école paroissiale do la
Tour. Nous en rendrions compte dans
cette chronique si ce que nous aurions à
on dire n’était trop pénible pour nousjet
pour d’autres.
Ce qu’il y a de certain c’est qu’il n’y a
eu, dans cette réunion â’amis chrétiens,
ni union , ni esprit chrétien. La lecture
d’un travail, dont nous nous abstenons
pour le moment de qualifier la tendance,
approuvé, nous assure-t-on, par la grande
majorité, d’une autre société d’amis, et
les discussions auxquelles celte lecture a
donné lieu, ont fait un contraste choquant
avec le beau chap. IV de l'Epître aux
PhiL, qui avait été proposé à la méditation de l’assemblée au commencement de
la séance.
Avec plus de clairvoyance et de bonne
volonté de la part des personnes placées
à la tête des deux sociétés do la Tour et
S' Jean, ce grave inconvénient, pour no
pas dire ce scandale, eût pu être évité.
C'est afin qu’il ne se renouvelle pas, au
grand préjudice de la piété, que nous
avons voulu y rendre attentifs les membres sincères et sérieux de {'Union , pour
lesquels la lecture de la Bible et la prière
sont plus que de vaines formes.
(ÎThronique politique.
Italio. La Chambre des députés a
discuté et approuvé la loi sur la perception des impôts déjà votée par le Sénat.
Cette loi nous promet plus de régularité
et plus d’équité dans cette partie de l’administration publique. Elle mettra surtout
un terme à l’abus des arriérés qui sont
assez considérables à la fin de chaque
année dans plusieurs provinces.
Allexn.agxie. La diète de l’Empire
germanique a adopté le projet d’adresse
en réponse au discours de la Couronne.
Nous en tirons les deux passages suivants;
« Les jours de l’intervention dans les affaires des autres peuples ne retourneront
plus sous aucun prétexte et en aucune
8
-Hï
maaièpe. Maintet(A»l l’Alldmagae n’a plus
d’autre désir si ce u’est de remporter la
victoire dans la lutte pour assurer à la
patrie les bienfaits de là liberté et de la
paix.
iviuiiioli. Le chanoine Doellinger
sommé par sou archevêque de se soumettre aux décisions du concile du Vatican, "a définitivement déclaré de ne
pouvoir accepter le dogme de l’infaillibilité r comme catholiq,ue, comme tliéologicn, comme historien et comme citoyen.
Il exige que, soit dan.s une réunion de
l’épiscopat à Fulda, soit dans une Coufé-^
renco de théologiens à Miunich, l’occasion
lui soit offerte de prouver que le dogme
de l’infaillibilité est contraire aus Saintesi
Ecritures, à la traditiou constante, des.
dix premiers siècles de- l’Eglise chrétienne,
et qu’il n’a été importé dans l’Eglise que
grâce à des falsifications.
Fx-anoo. L’état de Paris continue à
inspirer les plus vives inquiétudes. Les
journaux après avoir fait espérer une réconciliation, puis la. prépondérance- du
parti !de l’ordre, continuent à vous faire'
le tableau le plus triste de l’état des choses,
dans celte ville. Les élections municipales
auxquelles ont pris part 180 à 200.000
électeurs sur 500.000 ont porté au pouvoir tous les hommes du Comité central
ou de la république l’Oise, cntt-''autfes
Flourens et Félix Pyat,. qui se sont installés à rilôtel de ville. Paris forme ainsi,
par une des malheureuses parodies du
mot de Cavour, la tille' libre dans ÎËtat
Ubre. La Commune estt. proclamée" et son’
premier soin a été de prociamef la dé'^
chéance de l'Assernhlée' nafiuüale' dV Versailles issue du suffrage- universel'. L’Ai*gérie est eu pleine' révolution'; et lè
fiouvernement de la colouie' a demaïr<fé'
un renfort de 50.090'hommes pour répri*'
mer la. sédition:.
L’ordre estrétahli dans les départament%
après avoir, été trouhlôm Lyon,.à Marseille,, à Toulouse et. à S‘ Etienne et dans
cette dernière ville.avec accompagnement
d’assassinats- semhlahles- è eeu«. qpL eut
ensanglanté Paris. ¡ ¡t u'
A Versailles les légitiiliiStes M les or-*
léanistes, ont Opéré la fusion et ils paraissent s’êtiG entendus avec les bonapartistes
et avec tonte la droite et le ¿entre’ gauche
de l’Assemblée pouf rétablir au plus tôt
un gouvernement monarchique. M . Thiers,
de son côté, proteste de son inaltérable
fidélité à la république. La Commune de
Paris a résolu de désarmer les gardes
nationaux- qui s© rattachent au parti do
l’ordre.
Le générât de Barrai a été nommé commandant en chef des troupes réunies A
Versailles à la place du- général VîBoy
démissionnaire.
Le service des postes à Paris est complètement désorganisé.
^oms et adresses des soldats vaodois
Fsot'ctiss'é! de! ittìdrià.
1. ToBBJt 1" Gio. viee-brigadiefe a cav'allo Trctiglio.
2. Tòusn 2“ Gio. brigaci, a cavallo,
Venerià Reale.
8. BivoiitA 1” Giacomo, Carabiniere a
piede, Brimsarfo fChitassoJ.
4. Tòtan 2’ Già. brigéd. a piede , Pìanello f PiabedzaJ.
5. Durando Gió. brigad. a piede, S(l>npeyre ( Saluzzo J.
6. Salvageot Luigi 1”, carabiùfére a
piede, Àgnone [Napoli).
7. Rivoira Gio. itfflciale' bersagfiéri,
Ancona,
8. Morglia. Gìo‘. Ufficiale bérSagfieri ,
Roma.
9. Tourn Ippolito lancieri Vittorio Emmaouele, Ferrara’.
10. Patarino GiàBOmo faneféri' Vitìo’riO'
Emmanuele, Ferralra.
11. MoKEt Bartolomeo laueierl Vittorio
Emm amiele, • Ferrara.
12. Mordi. Napoleone' sergente 9* bersaglieri, Gapnet.
13; MoREt Giu^ppe oarUbiniere a piede,
Monttana ( drosselo’)'.
E. Malan Direeteur-Gératìfe
Pignercri, Impr. Ghiantoro.