1
Année XXXYH.
27 Juin 1902.
N. 22.
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L'ECHO DES VALLEES
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et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Toire Pellice.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Fhil. IV, 8J,
SOMMAIRE ;
Education et conscience — Léwanika —
Projet de Constitution — Cartes postales de Turin — Le Docteur Monnet
— Evangélisation — Faire la demoiselle — Chronique — Nouvelles et faits
divers — Revue Politique — Informations — Annonces.
La semaine prochaine VUcho sera
remplacé par le Vaudois, Echo des
Vallées mensuel.
Education et conscience
Rien de plus délicat que l’éducation de la conscience : le père et la
mère doivent y apporter le plus grand
soin et la plus sérieuse attention.
Il faut qu’ils apprennent à leur fils
I "A discerner avec soin cette voix mystérieuse, qu’ils lui fassent comprendre qu’une fois qu’elle a parlé, il
doit lui obéir scrupuleusement, quelles que puissent être les conséquences
de cette obéissance ; c’est à elle qu’il
doit donner la préférence en cas de
conflit de devoirs ; elle veut être
écoutée et suivie, quand bien même
elle serait seule à parler et que d’autres voix en grand nombre contrediraient ses ordres. Il faut que le
jeune homme comprenne qu’il agit
directement contre son intérêt, qu’il
pèche gravement chaque fois que,
pour une raison ou pour une autre,
il néglige la voix mystérieuse, ou qu’il
cherche à lui imposer silence. Personne ne remarquera ce qui vient
de se passer, il pourra même être
approuvé de tous, ce malaise intérieur provenant de la conscience
froissée n’en doit pas moins lui apparaître comme un symptôme des
plus fâcheux. Que le jeune homme
soit inflexible quand la conscience
a parlé, et il ne tardera pas à reconnaître qu’il a bien agi.
Que de parents ont perdu leurs
fils, ou du moins qui ont fort compromis leur avenir en scandalisant,
sans y prendre garde, peut-êlfe hélas !
avec intention, la conscience naissante
de leur garçon! On raconte que le célèbre écrivain français, Prosper Mérimée,
faisait remonter son incurable scepticisme à une scène de son enfance.
Etant tout jeune garçon, il avait un
jour fait une faute que sa conscience
lui reprocha sévèrement. Profondément troublé par le remords, il vint
en sanglotant raconter à sa mère
ce qu’il avait fait. Celle-ci, sans se
douter probablement du mal incalculable qu’elle allait faire à l’enfant.
tourna son remords en ridicule, et
se mit à rire sottement de la faute
commise. Ce rire était un crime : il
tua net la vie divine qui commençait
dans son garçon.
C’est la conscience qui fera de
l’homme, véritablement homme, un
être moral. La moralité peut en effet
être envisagée en elle-même, indépendamment de la question religieuse.
C’ est elle qui inspirera au jeune
homme le respect de lui-même et
d’autrui, la dignité de sa propre personne et de celle de son prochain,
qui le préservera du déchaînement
de ses passions.
(Nos fils). Frank Thomas.
LÉWANIKA
(Suite et fin, voir N. précèdent)
- Sa capitale était autrefois un village
très mal famé. Ba-Rotsi était synonyme
de fourberie et de cruauté, parler de
Léalouyi c’était parler d’un nid d’exacteurs et de détrousseurs, d’une Sodome.
Grâce à l’influence du christianisme,
Léwanika a réagi, puis lutté contre ces
plaies. En octobre 1896, il institua un
corps de police. Les « ma-polisa » ne
semblaient d’abord chargés que d’empêcher les gens de courir le village la
nuit. Plus tard ils furent autorisés à
frapper de cravache toute femme ou
jeune Allé qui fût trouvée seule dans
les rues. Une autre attribution, ce fut
d’obliger les enfants à aller à l’école,
et même de rassembler les gens pour
les cultes du dimanche. Le 14 octobre,
j’appris à mes dépens qu’ils devaient
barrer l’entrée de la grande enceinte
royale. Un le-polisa armé de lance et
de cravache m’arrêta. « Quoi, tu badines ?» — « Personne n’entre sans y
«être appelé». — «Va donc m’an« noncer. » — « Ce n’est pas mon affaire ». — Je fais volte-face et retraverse la place. Un officier du roi arrive
alors en courant et m’invite à entrer.
Je vais droit à la chambre de réception.
Après les salutations, je raconte au roi
la scène de tout à l’heure. Il s’excuse
aussitôt de ne pas m’avoir prévenu, puis
me dit en terminant; «Continue à considérer ma maison comme la tienne ».
Quand je repars, il m’accompagne jusqu’à l’enceinte et dit au chef de la police: «Sachez que le moruti est maîtie
ici comme moi-même, il peut entrer
et sortir en tout temps, et aller partout
où il veut. » Plus tard, quand le roi
défendit les danses à la capitale, après
les premiers battements de tambours de
la garde nocturne (entre 9 h. i/g et 10
h. du soir), ce furent encore les «mapolisa» qui durent veiller à faire ob
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server cette interdiction. Grâce à ces
diverses mesures, Léalouyi'fit de réels
progrès. Tout le mal n’a pas disparu,
loin de là, mais ce n’est plus la Sodome
d’autrefois.
Léwanika a accompli plusieurs réformes sociales. Il a aboli la traite des
esclaves. En 1895, nous l’avons vu refuser les magnifiques cadeaux d’un marchand d’esclaves, et nous l’avons entendu le réprimander publiquement et
l’angager à faire un commerce moral.
Or, ce traitant était un blanc, un Portugais. Il a en outre émancipé beaucoup
d’esclaves, les uns parce qu’ils étaient
maltraités par leur maîtres, d’autres afin
qu’ils pussent entrer dans nos internats
de stations, ou dans celui de l’Ecole
d’évangélistes. Il en a promu un grand
nombre à des fonctions administratives.
Enfin, il a libéré tous les esclaves qui
pouvaient prouver qu’ils étaient nés ou
issus de ma-Rotsé.
En suivant l’exemple de quelques-uns
de nos chrétiens, il est devenu abstinent.
Dès lors, il n’a pas cessé de lutter
contre l’ivrognerie, en dépit de l’opposition sourde ou manifeste de beaucoup
de chefs et d’officiers. Déjà, en 1895,
il a obligé son vieux Ngambéla à briser
publiquement sa coupe et à promettre
de ne plus s’enivrer. Puis il a interdit,
d’abord à la capitale, puis dans tout le
bo-Rotsé, la fabrication de la bière enivrante; enfin, en novembre 1899, il a
destitué quelques-uns des principaux
chefs et officiers qui avaient été trouvés
ivres. Il n’y a plus d’ivrognes indigènes
au bo-Rotsé.
Il a fait considérer le vol comme un
délit punissable par le Khotla, et a institué une prison avec travaux forcés.
De cette manière, il a empêché que
chacun se fît une justice sommaire et
cruelle, ainsi que c’était l’habitude, et
il a fait diminuer les vols à tel point,
qu’à Léalouyi nous ne fermons plus à
clé les portes de notre maison d’habitation ; il fait payer une forte amende
aux recéleurs.
Il a aussi sévi contre les meurtriers.
En 1897, il a rendu le chef Matindo responsable d’un crime qui s’était commis
dans son village, il lui a pris tout son
troupeau de vaches et de boeufs et l’a
distribué. La sécurité est a peu près
complète. Les indigènes ne s’arment
plus que pour les voyages où ils peuvent rencontrer des hyènes, des léopards
ou des lions.
Léwanika a aussi lutté contre les accusations de sorcellerie. Il a commencé
par fonder des « villages de sorciers »,
où les accusés pouvaient se réfugier;
puis il a défendu qu’on leur fît boire
le poison. Le 5 février 1897, il a fait
saisir en flagrant délit, la nuit, deux
devins qui, par leurs danses et toutes
sortes de pratiques, prétendaient découvrir les sorciers. Dans les différents
villages où ils étaient appelés, ils s’informaient secrètement de celui ou de
ceux que l’on voulait accuser, puis par
voie d’éliminations successives, ils excluaient d’abord les uns puis les autres
et en venaient ainsi à ceux qu’ils devaient désigner. Le roi les fit amener
à Léalouyi et comparaître devant le
tribunal. « Vous savez découvrir les
sorciers, leur dit-il, eh bien dites-moi
quel est celui qui est la cause des maladies et des morts qui surviennent à ma
capitale. » Ils furent naturellement interdits. Alors le roi de se moquer d’eux.
« Ah I les bons devins qui n’ont pas
même deviné qu’ils allaient être saisis
et condamnés à faire un vil service
dans les rues de Léalouyi ». Au bout
de 10 jours, il les fait recomparaître
avec leurs instruments de divination, il
les leur fait briser en plein Khotla puis
leur dit ; « Allez, parcourez le pays,
« et dites à tous vos compères les de« vins que s’ils continuent à tromper
« les gens, ils seront punis plus sévè« rement que vous ne l’avez été vous« mêmes ». Enfin, il fut décidé que, désormais, celui que l’on punirait ce ne
serait plus l’accusé de sorcellerie, mais
l’accusateur.
La dernière guerre faite par les baRotsi a été celle du bo-Loubale, de
1892. Depuis lors, Léwanika a renoncé
à la guerre.
Léwanika a compris que l’Evangile
est un puissant facteur de progrès et
d’ordre, il en a subi lui-même l’influence.
Il a compris qu’il ne pouvait accomplir
les réformes que j’ai mentionnées qu’à
mesure que l’action de l’Evangile s’étendait et pénétrait dans la masse. Il
l’a reconnu plus d’une fois. Il nous a
dit que les missionnaires avaient rendu
le sommeil à lui et à son peuple, que
c’est par notre œuvre que le feu n’a
plus cessé de brûler au Khotla.
Il a favorisé l’œuvre missionnaire. Il
nous a souvent aidés pour le repos du
dimanche. C’était pendant l’inondation :
un jour qu’il était assis sous notre vérandah, il voit un homme cingler la
plaine submergée, à la tête d’une flottille chargée de sorgho. Il l’appelle. C’est
le beau-père de Litia. « Comment, lui
dit-il, toi qui as appris à compter les
jours, tu n’ observes pas le jour de
Dieu ? Penses-tu me plaire en m’amenant le dimanche le produit de mon
champ? Si le Dieu que tu méprises s’y
refuse, peux-tu faire tomber la pluie
et germer les grains?» Je pourrais aussi
raconter comment il empêcha ses chefs
de travailler à la Nalikwanda, la grande
barque royale, un dimanche de mars,
alors que l’inondation menaçait de les
surprendre. Une autre fois, il les em
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pêcha de partir un dimanche, pour la
chasse annuelle aux jeunes sarcelles,
malgré le risque qu’ils couraient de les
voir' toutes s’eiivoler.
Nous devons beaucoup à Léwanika.
Hélas, pourquoi est-il encore un grand
obstacle à l’avancement du Règne de
Dieu dans son pays, par l’exemple qu’il
donne? Il a abandonné bien des pratiques païennes, il a fait la guerre à
beaucoup de préjugés et d’usages corrupteurs, il a établi quelques bonnes
lois, il n’en est pas moins une pierre
d’achoppement devant la porte de la
maison de Dieu.
Malgré tout, npus pouvons dire avec
Carey: «Les jeunes croient que rien
« n’a été fait, mais nous qui avons vu
« les choses à leur commencement, nous
«savons que beaucoup a été fait».
Il serait aussi tacile de se rendre
compte des progrès accomplis par Léwanika, en parcourant les parties de son
vaste empire où son autorité n’est assez
grande que pour en exiger le paiement
des impôts ou tributs. Au bo-Choukouloumboué, au bo-Nkoya, au bo-Lounda,
au bo-Loubale, au Wiko, au Machi, on
ne trouverait aucun chef qui puisse
lui être comparé; même on y trouverait encore, en pleine vigueur, l’ivrognerie, la sorcellerie, la traite des
esclaves, toutes ces plaies du paganisme
que, grâce à l’Evangile, Léwanika a si
efficacement combattues dans le boRotsé.
Il n’est pas encore chrétien, mais en
songeant au chemin parcouru nous ne
devons pas désespérer, prions, intercédons sans nous lasser. Dieu nous exau
cera.
Adolphe Jalla.
Projet de Constitution
— 2
On se souvient qu’au synode dernier,
à la suite d’un vote contraire au principe d’une administration unique, on a
nommé une nouvelle Commission de
la Constitution avec mandat de reprendre
l’étude dans la direction indiquée par
le Synode et de présenter ses propositions à la prochaine assemblée synodale.
La nouvelle Commission, présidée par
M. le pasteur Paolo Longo, a rédigé
ses propositions en huit articles, par lesquels elle entend donner « une formule
conciliative laquelle, sans de grands
changements dans nos institutions actuelles, laisse cependant la porte ouverte
à une évolution lente et tranquille, qui
puisse conduire, à l’avenir, à une seule
administration s’il est reconnu que celleci est vraiment utile au bien-être et au
progrès de l’Eglise — ou qui n’empêche
pas le maintien de notre organisation présente si celle-ci se démontre
mieux, adaptée à nos besoins ecclésiastiques». Voici le texte des articles qui
concernent les attributions de la Table
et du Comité d’Evangélisation :
Art. 23. — La Tavola è l’autorità
rappresentativa della Chiesa Evangelica
Valdese; essa è composta di un numero
di membri da determinarsi dal Regolamento: dei quali un Moderatorè, un
Vice-Moderatore, un Segretario, ministri
della Parola, e non meno di due membri
non ministri.
Art. 24. — Il Comitato di Evangelizzazione è l’autorità direttiva dell’Opera di Evangelizzazione; esso si compone di un Presidente e di un numero di
membri da determinarsi dal Regola
mento, dei quali non meno di due non
ministri.
Art. 25. — L’amministrazione della
Chiesa spetta alla Tavola ed al Comitato di Evangelizzazione, ciascuno secondo le regole e nei limiti stabiliti dai
Regolamenti ; ma le deliberazioni concernenti gli interessi generali della
Chiesa, quali sono specificati dai Regolamenti, sono prese unitamente dalla
Tavola e dal Comitato di Evangelizzazione in seduta plenaria sotto la Presidenza del Moderatore.
Les articles 26 à 29 reproduisent textuellement ceux de l’ancien projet tel
qu’il avait été modifié par la Commission en 1900, tandis que l’article 30
tout en maintenant le principe que la
faculté d’élire les mêmes personnes aux
mêmes charges doit être limitée, laisse
au Règlement de fixer quelle doit être
cette limite..
Les autres articles de l’ancien projet
(31 à 46) sont conservés tels quels. On
en ajoute un 47e (Disposition transitoire) établissant que la présente Constitution sera, dans le délai de trois mois
depuis son adoption par le Synode, soumise à l’approbation des paroisses et des
Conférences de district, et mise en vigueur quand elle aura été approuvée
par les deux tiers des unes et des autres.
Quelques-uns de ces articles (le 25e
surtout) se ressentent peut-être trop de
l’effort que la Commission a dû faire
pour trouver la formule de Conciliation
désirée, et, par la forme indéterminée
dans laquelle ils sont rédigés, laissent
peut-être trop à faire à la future commission des réglements. Mais il faut
avouer qu’il n’était pas facile de faire
autrement, à moins de consacrer pleinement le principe d’une double administration, ce qu’une commission composée en majorité de membres favorables à l’administration unique ne
pouvait faire.
Espérons que sous cette forme, le
projet ne soulèvera plus de trop longues
discussions, et que la nouvelle constitution finira pour arriver au port.
CARTES POSTALES DE TURIN
Nous avons eu le plaisir d’entendre,
il y a quelques semaines, grâce à l’initiative du «Circolo di Coltura», une
conférence des plus intéressantes de
Mr. le professeur Ed. Montet de l’Université de Genève sur le voyage d’études qu’il fit au Maroc pendant l’hiver
1900 à igoi. — C’est avec un vif intérêt que nous avons suivi ce savant
orientaliste dans son voyage (non exempt
de dangers) de Tanger par Arzila, les
lacs de Ras ed-Doura, Rabat, Casablanca, Mazagan, à Marocco ou Marakesch (ville de cca. 50 ou 60,000 âmes
l’une des capitales du Maroc) puis, au
retour, par les contreforts du Grand
Atlas, Mogador et Mazagan. — La conférence était illustrée par une série de
vues prises par le conférencier. Le résultat de ce voyage a été l’étude sur
les Confréries religieuses de l’Islam marochin, leur rôle religieux, politique et
social, publiée par Mr. Montet dans la
Revue de l’Histoire des Religions. —
Ces confréries sont bien plus nombreuses
qu’on ne le croit généralement, et presque tous les mahométans se rattachent
à l’une ou l’autre d’entre elles. Un proverbe arabe dit : « Qui n’a pas de cheikh
(ou de chef d’ordre religieux) a pour
scheikh Satan» — L’ordre de beaucoup
le plus important et le plus influent du
Maroc est celui des A'issâoua. 11 diite
du i6-me siècle, et cultive des pratiques religieuses les plus excentriques.
Citons seulement les « mangeurs de
serpents et de scorpions (vivants s’il
vous plait) qui sont les plus fidèles
adhérents du grand cheikh fondateur
de l’ordre.
L’Islamisme qui correspond si bien
aux mœurs payennes est loin d’être en
décadence, et c’est sans doute l’ennemi
le plus redoutable des missions chrétiennes en Afrique.
*
* *
Notre dernière Assemblée paroissiale
a été invitée à se prononcer sur les
articles de la nouvelle Commission pour
l’étude de la Constitution concernant la
Table et le comité d’évangélisation. —
Vos lecteurs connaissent ces articles,
aussi nous limiterons-nous à reproduire
ici l’ordre du jour voté le 10 courant:
— « L’Assemblée électorale de la paroisse évangélique vaudoise de Turin,
ayant pris connaissance des articles proposés par la nouvelle Commission du
projet de Constitution concernant la direction et l’administration de l’église
vaudoise, — tout en regrettant que le
dernier Synode ait rejeté le projet primitif (quoiqu’à une très faible majorité),
et tout en exprimant sa persuasion toujours plus arrêtée que, pour avoir l’unité dans l’église, il faut l’unité de direction et d’administration, désirant toutefois que le Synode arrive finalement
à une conclusion sur ce point et dans
l’espoir que les articles proposés seront
un acheminement vers l’administration
unique... les approuve dans ce sens
et charge ses députés de les appuyer
à la prochaine assemblée synodale». —
Il résulte en effet de ces articles que
la Table est la seule autorité représentative de l’église vaudoise tandis que
le Comité d’évangélisation reste l’autorité directive de l’œuvre d’évangélisation de lui dépendante. Cela ne veut
certainement pas dire que les paroisses
dépendant de la Table ne puissent pas
s’occuper (comme c’est leur devoir) directement de l’œuvre d’évangélisation
dans le milieu où elles se trouvent. Une
église qui n’a pas l’esprit missionnaire
ne peut être une église vivante. — L’administration de l’église sera partagée
entre Table et Comité, toutefois les délibérations d’intérêt général ne pourront
être prises que dans une assemblée générale sous la présidence du Modérateur.
— Votre correspondant de Turin est
loin d’être persuadé que ce soit là l’idéal d’administration, mais il espère que
c’est au moins un acheminement vers
cet idéal. — Du reste n’oublions pas
que les questions de constitution et de
règlement de l’église sont secondaires:
la grande question, la plus importante
est que l’église soit vivante; que l’Esprit du Seigneur souffle dans ses membres: c’est bien là la conviction de nos
chers administrateurs actuels, et de
chaque pécheur qui a trouvé en Christ
son Sauveur. Unissons nos efforts pour
demander au Seigneur un réveil de
notre église, et les questions secondaires s’aplaniront bien plus facilement.
L’assemblée paroissiale fut aussi consultée à propos du vote à donner aux
femmes dans l’église. Sans avoir formulé un ordre du jour, la majorité des
voix se prononcèrent en faveur de ce
vote.
Mentionnons enfin l’acte le plus important de cette assemblée qui fut la
nomination de deux nouveaux anciens
dans les personnes de Messieurs Ed.
Nüsseler (allemand) et G. Fiertz (suisse),
qui tous les deux eurent une belle votation. — C’est avec une vraie satisfaction que le Consistoire donne la bienvenue à ces nouveaux collègues qui
représentent les membres de la paroisse appartenant à leurs nationalités. —
Ainsi le Consistoire est composé de 3
Suisses, I Allemand, i frère venu du
champ d’évangélisation et 5 Vaudois de
naissance.
Turin 18 Juin 1902.
D. P.
Le Docteur Monnet
(Suite et fin v. N. précédent).
La bienfaisance fut une des caractéristiques du D.r Monnet. Faire du
bien, en faire le plus possible, en faire
partout et à tous fut comme la devise
de sa longue vie ef ce fut là un des
côtés par lesquels il montra le mieux
que pour lui le christianisme était,
selon son expression, « passé dans le
sang». Si nous pouvions dresser la
liste de toutes les bonnes œuvres qu’il
a contribué à fonder, ou entretenir,
elle serait, sans doute, bien longue.
Mais cela nous est impossible, pour le
moment du moins, et d’ailleurs la place
que nous pouvons occuper dans ce
journal n’y suffirait pas. Mentionnons
simplement qu’il fut un des fondateurs
de l’Orphelinat de Crest, dans le département de la Drôme, en France, et
chez nous de l’Asile des Vieillards de
Saint-Germain, du Refuge Roi Charles-Albert de Luserne Saint Jean et
que son nom figurera aussi, pour une
bonne somme, parmi celui des fondateurs du futur Hôpital Civil de La
Pérouse. Ce fut en grande partie à
ses frais que fut restauré, il y a quelques années, le temple Vaudois de
Saint-Germain. Il contribua aussi à la
bâtisse du temple des Clos, fit du bien
de différentes manières à Praly, sa paroisse d’origine, et contribua largement
au fonds nécessaire pour la constitution
de la station d’évangélisation de Pignerol en paroisse Vaudoise. Il secourut aussi plusieurs autres Eglises et
fit un don important pour les pauvres
de la paroisse de Pomaret, en souvenir
de sa fille Léontine dont la dépouille
repose dans cette localité. Il contribua
aussi pour les réparations du presbytère. Il fut le promoteur de la conduite d’eau potable à Saint-Germain et
aux Chabrands, un des fondateurs et
membre à vie du Club-Alpin Italien,
etc. etc. Ce qui ne pourrait pas s’indiquer, en aucune façon, ce sont les
largesses qu’il a faites à des individus
au sein de sa grande parenté ou en
dehors d’elle, pour pourvoir à toutes
sortes de situations ou de besoins. A
Florence aussi, où il passa une vingtaine d’années, il fit beaucoup de bien
à notre Eglise et à l’Institut Comandi
et plusieurs volées d’étudiants en théologie trouvèrent dans sa maison un
accueil toujours bienveillant et instructif.
Depuis que miss Janny Martin, nièce
de sa 2.de femme, était devenue comme
membre de sa famille, il avait trouvé
en elle un auxiliaire précieux pour
toutes les bonnes œuvres auxquelles
il s’intéressait et leurs noms figurent
conjointement l’un à l’autre dans quantité de listes de souscriptions. Cette amitié chrétienne, cette entente pour le
bien, qui durèrent tant d’années et
l’attachement que le Docteur avait pour
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3
— 3 —
Florence, comme lieu de séjour firent
qu’il désira que son corps reposât dans
cette ville, quoique d’un autre côté il
ait aimé venir finir ses jours dans son
pays natal et au sein de sa famille.
Quand le D.r Monnet revint à Pignerol, il avait déjà 90 ans, il s’y installa auprès de son neveu M. Henry
Monnet, dans cette belle villa de Sainte
Hélène qu’il avait autrefois possédée,
revendue, et que son neveu at^ait pu,
plus tard, racheter.
C’est là, comme nous l’avons dit en
commençant, qu’il expira le mercredi
I 4 Juin courant. Son désir, d’être transporté à Florence, et enterré dans le
beau cimetière protestant des Allori,
auprès de miss Martin, fut réalisé.
Après le service funèbre du 6 cour,
à Pignerol, son corps accompagné de
son neveu M. Henry Monnet, de son
petit fils M. Max A. Eynard, du pasteur M. Henri Pascal et du soussigné,
partait pour Florence, et le Lundi matin 8 cour., celui qui écrit ces lignes
et que le défunt avait désigné pour
prononcer son oraison funèbre, avait
la douce mais triste satisfaction, de
présider ses funérailles. Après lui, parla
M. le pasteur Pascal qui, au nom de
Pignerol, confia la vénérée dépouille
à l’Eglise de Florence ; et le pasteur
de celle-ci M. Luzzi parla pour accepter ce dépôt. La cérémonie, qui
'S avait réuni dans la chapelle du cimetière un bon nombre d’anciens amis
et connaissances du défunt, et qui avait
commencé par une prière de M. le
ministre Auguste Meille, s’y termina
par une prière de M. le prof. Geymop nat. Après quoi, le cortège se forma
et accompagna le corps jusqu’à sa tombe
où eut lieu la fin du service liturgique
et où l’assemblée affirma sa foi et son
espérance chrétiennes par le chant du
cantique
« Oh ! heati su nel cielo,
I redenti del Signore. »
-iv En terminant cette courte notice,
nous exprimons le vœu que le souvenir d’une vie aussi longue et bienfaisante que celle du Docteur Monnet
se perpétue longtemps au sein de notre peuple, non seulement à cause de
la reconnaissance à laquelle elle a droit,
mais encore pour l’exemple que cette
vie nous a laissé et pour la fin dont
fi elle a été couronnée.
Certes, l’exemple n’est point parfait.
Le D.r Monnet a eu, lui aussi, ses
faiblesses, ses manquements, ses fautes.
Il le reconnaissait lui-même et s’avouait
pécheur. Jusqu’à la fin, il éprouva le
besoin du pardon et de la grâce de Dieu,
et le dernier mot qu’il prononça fut
celui-ci « Prière I.. »
Il fut assez juste pour se sentir pécheur, mais ce fut un pécheur qui
aima Dieu, en se sentant aimé de lui,
et qui chercha à le servir et à le glorifier.
“ Qne je meure de la mort des justes,
“ Et que ma iiu soit semblable à la leur ! „
(Nombre XXIII, 10.)
“ Elle a du prix aux yeux de l’Btfrnel
“ La mort de ceux qui l’aimeut.
CFs. CXri, 15.)
Le Docteur Monnet avait pour nos
Vallées une sainte ambition en même
temps qu’une grande affection. « Mon
« cœur, me disait-il, dans son avant
« dernier entretien, est dans mes Val« lées et je voudrais qu’elles repren« nent la position privilégiée que Dieu
î « leur a faite. » ,
A présent qu’il est mort, nous pouvons dire que s’il avait beaucoup d’imitateurs parmi nous, nos Vallées au
raient bien vite repris « la position
privilégiée que Dieu leur a faite » et
qui est d’être un pays éclairé par l’Evangile et riche en fruits de l’Evangile.
J. Weitzecker.
ERRATA-CORRIGE. Nons n’aYons pas été
heureux avec notre corrige du l.r article et uous
sommes tombés de Charybde en Scylla. Qu’on
veuille bien placer avant le mot développa le
nom de M. le pasteur de Pignerol et non l’y
laisser après ! — A la l.re ligue du 2.d article
(N. précédent) lisez partit, au lieu de parti.
La Conférence du District .« PiémontLigurie-Nice a siégé à Turin les 25
et 26 courant. Nous sommes heureux
de pouvoir fournir à nos lecteurs quelques détails du rapport de l’église de
Nice sur l’œuvre que poursuit notre
église dans cette ville. — Malgré la
saison mauvaise cette année et une
épidémie de vérole qui a sévi à Nice
durant plusieurs mois, les cultes du
Temple de la rue Gioffredo ont été
suivis d’une façon normale. Dans quelques circonstances même le Temple et
la Chapelle ne pouvaient contenir tous
les auditeurs. Les actes liturgiques ont
été aussi nombreux qu’autrefois et malgré de nouvelles charges, le chiffre
des entrées dépasse considérablement
celui de l’an dernier. Plus de vingt
délégués d’œuvres religieuses se sont
fait entendre dans la chapelle et quelques-uns d’entre eux ont collecté des
sommes importantes parmi les membres
de la communauté. Plus d’un millier
d’auditeurs occasionnels, en grande partie catholiques, ont entendu proclamer
l’Evangile, particulèrement à l’occasion
d’enterrements ou de mariages. Il y a
peu de semaines une nombreuse assistance, presque toute composée de catholiques, où on remarquait 3g officiers
de toutes armes et de tous grades,
se pressait dans le Temple pour une
bénédiction nuptiale.
FAIRE LA DEMOISELLE
Qu’on aille dans les villes ou qu’on
aille à la campagne, on rencontre des
jeunes filles, — enfants de parents qui
travaillent pour vivre, — qui ne paraissent penser sérieusement qu’à une
chose; faire la demoiselle, par où l’on
entend: vivre à la manière de jeunes
filles qui, possédant des ressources financières suffisantes, peuvent se passer
de travailler et pourvoient, cependant,
à leurs besoins. En conséquence, on a
un soin tout particulier de sa chère personne. On rêve plaisir et jouissance. On
fuit, instinctivement, tout devoir sérieux,
comme chose trop vulgaire. On craint
de gâter ses doigts, de salir sa robe
faite à la dernière mode. On a peur dp
tout ce qui pourrait donner quelque
peine. Tandis qu’on se sert de sa mère,
peut-être âgée, comme d’une domestique,
et qu’elle est à la peine, on fait une
broderie, un petit travail au crochet,
une frivolité, ou bien l’on se promène.
Peut-être pour varier les plaisirs, faiton de la musique ou la lecture de quelque roman.
Bref, plus on devient un zéro, plus
on se croit bien élevé. Il faut vraiment
avoir l’esprit égaré pour comprendre
ainsi la vie! Quelle différence y a-t-il
entre un pauvre aliéné qui s’imagine
qu’il est un roi et qui entend qu’on le
traite comme tel, et une jeune fille, sans
fortune, qui prétend vivre et être traitée
comme une rentière qu’elle n’est pas ?
Pour corriger ce qu’une telle éducation a de défectueux, on a créé des
ecoles de cuisine, des écoles ménagères,
etc. La jeune fille pourra, sons doute.
obtenir un certificat d’étude qui ira rejoindre d’autres certificats. Mais il est
une chose que ces écoles ne donneront
guère ou même ne donneront pas, c’est
le goût de la tenue d’un ménage. Pour
posséder ce «goût», il faut que la jeune
fille, avant qu’elle ait le temps de commencer à «faire la demoiselle», disons
plutôt la fausse demoiselle, s’occupe du
ménage chez ses parents et sous la direction de sa mère. Rien ne remplacera
jamais cette première éducation reçue à
la maison. Et puis, que les jeunes filles
ne s’y trompent pas, demoiselle n’est pas
du tout synonyme de jeune fille paresseuse, vaine, oisive. On peut faire la
cuisine, mettre la main aux travaux du
ménage, et avoir en même temps, des
pensées et des sentiments élevés.
Quoi de plus beau que de se rendre
utile! Si un jeune homme était assez
aveugle pour épouser une jeune fille
égoïste et jouisseuse, cette jeune fille,
devenue mère, ne pourrait élever ses
enfants que dans le désordre et préparer
ainsi de futurs anarchistes.
Une jeune baronne allemande, d’environ dix-huit ans, arrivait par un train
de nuit, dans l’une des capitales de la
Suisse française, pour se perfectionnet
dans le français. Vu l’heure tardive, la
domestique était allée se coucher. Un
souper fut servi par la maîtresse de la
maison. Le repas fini, la jeune baronne
se leva et.... fit l’office de la domestique
absente: elle leva le couvert !
Jeune fille qui désires faire la demoiselle, l’exemple de cette jeune baronne,
•— une vraie demoiselle, celle-là, —
n’aurait-il pas quelque chose à t’enseigner? — J. P., past.. Notre petite feuille.
C aî î( O IQ1/ïi
Collège. Le Ministre de l’instruction
publique ayant modifié le décret dont
il a été question dans le dernier N^,
la Direction du Collège nous prie d’annoncer que les examens d’introduction
auront lieu Lundi 7 juillet à sept heures du matin.
La ïoui’. Pour compléter notre bref
compte-rendu du cinquantenaire de la
dédicace du Temple neuf, nous devons
ajouter que deux églises ont adressé
à la nôtre l’expression de leur affectueuse sympathie dans cette circonstance ; celle de Turin, dont le pasteur
M. Peyrot a écrit une lettre qui a été
lue à la réunion de l’après midi, et
celle de Florence (via dei Serraglij,
au nom de laquelle M. Luzzi a envoyé,
le 17, un télégramme ainsi conçu :
«Il tempio di Torre, appiè del Van« dalino e del Forte, dice al cuore
« valdese : Egli è fedele. Risponda la
« fedeltà vostra alla fedeltà dell’ Eterno.
« Gradite il bacio délia sorella fioren« tina ».
On nous annonce le décès de M.
J. Henri Tron, de l’Armaria, père de
M. le pasteur A. B.- Tron et frère du
vénéré profe,sseur et ministre émérite
M. B. Tron. Notre vive sympathie à
la famille.
Villar. — Des réunions du quatrième
dimanche du mois furent instituées, il y
a quelques années, dans, cette Paroisse,
pour l’exhortation mutuelle et la prière.
Elles eurent lieu tout d’abord dans les
différents quartiers, mais depuis deux
ans, elles se tiennent alternativement
aux deux extrémités du Villar : à la
Piantà, et au Teynaud, pour faciliter
aussi le concours des frères des paroisses voisines, désireux de s’unir à
nous. — Bonne réunion au Teynaud,
dimanche dernier, quatrième dimanche
de Juin. Plusieurs membres de l’Eglise,
outre le pasteur M. H. Tron, ont adressé
de pressants appels et de fraternelles
exhortations à l’assemblée, ainsi que
nos amis bien connus; MM. Geymet
de Pralafera et D. Revel de St. Jean.
Ces réunions ont déjà fait beaucoup
de bien à l’Eglise et à la Paroisse, et
nous remercions le Seigneur de ce qu’il
continue à nous bénir.
X.
Poniaret. Dimanche a eu lieu la
visite d’église. La délégation de la
Table se composait de M. le pasteur
Léger et de M. le colonel Balmas.
Après le culte M. Léger a exposé le
but de la convocation, invitant les membres de l’assemblée à manifester librement leur opinion sur la marche de
l’église dans les diverses branches de
son activité : fréquentation des cultes,
écoles du Dimanche, écoles sur semaine, Unions chrétiennes, contributions pour les œuvres diverses, etc.
Plusieurs personnes ont pris la parole
sur ces différents points. On a constaté
que la fréquentation des cultes est en
général satisfaisante. Il y a tel membre
de la paroisse habitant à l’extrémité
du quartier le plus éloigné, qui nè
manque pas un seul dimanche, donnant
le bon exemple à ceux qui habitent
plus près et dont plusieurs sont loin
d’être aussi réguliers. — Les réunions
dans les quartiers sont toujours bien
fréquentées. Celles du soir au chef-lieu
le sont moins.
On se plaint que les écoles du dimanche ne soient bien fréquentées que
pendant quelques mois d’hiver. Le
pasteur demande ce qu’il y aurait à
faire pour que les enfants continuent
à les fréquenter au printemps et en
été, mais il n’obtient pas de réponse. —
La Bible est toujours à la place d’honneur dans les écoles sur semaine. M.
Weitzecker rend un excellent témoignage à l’activité consciencieuse des
maîtres et maîtresses d’école.
L’Union'chrétienne des jeunes gens
est moins nombreuse qu’elle ne l’a été
pendant quelques temps, mais les vingt
membres environ qui la composent
paraissent animés de la bonne volonté
et il y a espoir qu’elle fera du bien.
L’Union des jeunes fillés marche d’une
manière satisfaisante.
Un bon témoignage est rendu aux
membres du Consistoire. On remercie
le pasteur du soin qu’il met à sa prédication et l’on constate avec une satisfaction visible (nous avons entendu
plusieurs membres de l’assemblée exprimer ce sentiment) qu’il se rend mieux
compte que les premiers temps, de l’importance des visites à domicile pour
la cure d’âmes.
Une réparation à fond venait d’être
faite au temple, et l’on aurait dit qu’il
s’était habillé de neuf tout exprès pour
bien recevoir la visite des délégués de
la Table. Même il nous a paru pécher
par trop de luxe... d’inscriptions.
Société (l’Utilité publique. Le Comité central de cette Société s’est réuni
dimanche après midi au Pomaret sous
la présidence de M. le professeur Ribet.
Quatorze délégués (y compris les membres du bureaux), dont neuf venus du Val
Pélis, ont pris part à cette importante
séance. Le principal objet à l’ordre du
jour était la proposition d’un concours
pour l’élevage et la tenue du bétail.
Après une assez longue discussion, on
a décidé de limiter ce premier concours
à « l’hygiène de l’étable et la propreté
du bétail ».
On a voté un premier prix de cent
francs et un second prix de cinquante
pour chacune des deux vallées, du
4
Pélis d’un côté et de Saint Martin et
Pérouse de l’autre. Le bureau nommera
à cet effet une Commission composée
de six membres, trois d’une vallée et
trois de l’autre, plus le président de la
Société qui en sera le président d’office. La Commission en publiant le
concours, en fera Connaître les modalités,
qui n’ont pu être fixées qu’en gros
dans cette séance.
Vu l’importance de cet objet, il est
convenu que l’activité de la Société
pendant la prochaine campagne d’hiver
sera principalement dirigée de ce côté.
Ce n’est pas seulement une question
de progrès. La manière dont on tient
le bétail dans le plus grand nombre des
familles, est si éloignée des règles les
plus élémentaires de l’hygiène et de la
propreté, qu’il est urgent de faire un
effort soutenu pour qu’un changement
se produise. Le Comité central espère
avoir, dans cette campagne, le concours
actif des sections, dont la plupart ont
à peine donné signe de vie pendant
l’année sociétaire qui touche à sa fin.
Beaucoup de membres sont en retard
pour le payement de leurs contributions,
et les entrées de la Société ont été
faibles cette année. Le Guide continue
à se vendre, quoique lentement, et l’édition ne tardera pas à être épuisée.
La Commission de révision est confirmée dans les personnes de MM. J. J.
Malan, El. Costabel et J. Coïsson professeur.
Nouvelles et faits divers
Ecosse. A Edimbourg est mort
d’une manière très soudaine, à l’âge
de 39 ans, le prof. Halliday Douglas,
qui depuis un an seulement, avait été
appelé comme professeur d’apologétique au Collège de Knox; Toronto.
C’est une grande perte. M. Douglas
avait été l’aide du D.r Whyte et pasteur à Cambridge.
Londres. Le D.r Parker est de nouveau peu bien. Il venait de donner
quelques sermons modèles, sur la paix,
au City Temple, quand sa maladie de
cœur l’a repris. Nous faisons des vœux
sincères pour la guérison d’un tel
homme, si utile dans la grande métropole.
On annonce la mort du Rév. John
Spurgeon, le père du fameux prédicateur Charles, à l’âge de 91 ans.
France. Le clergé catholique commence à moissonner ce qu’il a semé
lors des élections. Un certain nombre
de prêtres ont été révoqués ou privés
de leurs salaires. Combien il aurait été
plus sage de garder le silence devant
un peuple si divisé ! Le cléricalisme,
décidément ne veut pas en savoir, que
d’apprendre quelque chose, serait bon.
_ 4 —
La consécration de M. Ernest Morin,
ancien prêtre, a eu lieu le dimanche
8 Juin, à 4 heures, dans l’Eglise de
Port Royal. M. le pasteur Picard a
fait le sermon de circonstance.
Tout le monde, au courant de la
lecture, connaissait l’écrivain Gréville,
M.me Durand Fleury, qui vient de
mourir tout dernièrement. Bien que
catholique, romancière de grand talent
et de mérite, elle connaissait assez l’évangile pour l’aimer et au grand étonnement des prêtres ses funérailles furent
présidées par M. le pasteur Decoppet,
d’après l’expresse volonté de la défunte.
Quatre nouveaux missionnaires ont
été consacrés à l’Oratoire ; un d’entre
eux part pour le Zambèze.
Allemagne. A la chambre des Seigneurs, un noble osa attaquer le clergé
protestant et surtout la tendance théologique des professeurs, qu’il croyait
être nuisible au protestantisme. Le
comte de Bulow, et un pasteur répondirent avec beaucoup d’à propos, en
défendant l’idée de la liberté dans la
pensée et en s’opposant à toute contrainte de la part de l’état.
L’empereur d’Allemagne, en recevant les autorités d’Aix-la-Chapelle,
a cru bon de faire sentir la note religieuse, en faisant appel aux catholiques et aux protestants à garder leur
foi et la crainte de Dieu. Ce qui nous
déplaît dans la bouche d’un empereur
protestant c’est de s’en appeler au témoignage d’un pape sur l’esprit religieux d’un peuple. Si le pape trouve
qu’en Allemagne il y a de l’ordre, la
discipline et l’amour pour l’Eglise,
pourquoi a-t-il toutes ses affections pour
la France et ses malédictions pour
l’Italie ? Le Protestantisme se passe
d’un certificat, même quand il est délivré par un infaillible.
C. A. Tron.
Le Synode général officieux des
Eglises réformées de France et réuni
à Anduze (Cévennes) depuis le 24. M.
le Modérateur y représente l’Eglise
vaudoise.
Revue Politique
On a bûché ferme à la Chambre ces
huit derniers jours. Jugez-en plutôt. Sans
compter la discussion et la votation des
budgets de l’Intérieur, de Grâce et Justice, de l’Instruction Publique, l’assemblée a voté tambour battant des projets
de lois sur les œuvres hydrauliques, sur
r inséquestrabilité des honoraires, sur les
frais pour l’expédition de Chine, sur
r indemnité de résidence aux employés
de Rome et bien d’autres encore. Elle
a donc passé d’un extrême à l’autre, et
nous nous réjouirions sincèrement de
cette activité inusitée si elle ne tenait
pour beaucoup à la hâte que nos députés
ont de quitter Rome, et si le travail accompli ne se ressentait de cet excès de
zèle. Le budget actuellement en discussion est celui de la Guerre qu’on votera
dans le courant de la semaine avec les
deux projets, concernant l’un les officiers
subalternes, l’autre les sous-officiers. Et
à ce propos le ministre de la Guerre et
le Parlement ont dû s’occuper ces jours
derniers d’un acte d’indélicatesse qui ne
ferait pas honneur à l’armée. Il s’ agit
d’une démonstration que les officiers subalternes de la garnison de Rome auraient projeté de faire en se portant en
masse sur la place de Montecitorio le
jour où le Parlement discutait la loi qui
les concernait directement, et dans le
but de faire pression sur la Chambre.
Les commandants des corps ayant été
avertis à temps, la réunion ne put avoir
lieu ; mais le fait qu’ une pareille démonstration aurait été ne fût-ce que
projetée est déjà suffisamment grave pour
justifier les rigueurs du ministre et la
désapprobation du pays.
— L’Angleterre se préparait à célébrer
avec solennité le couronnement de son
souverain. Les délégations étrangères
étaient arrivées pour la grande fête du
26, la grande métropole avait achevé ses
préparatifs et la foule innombrable et
joyeuse attendait avec impatience le moment de voir défiler le cortège royal vers
l’abbaye de Westminster. Mais mardi
matin la nouvelle douloureuse qu’Edouârd
VII était gravement atteint dans sa santé,
parcourut la ville avec la rapidité de
l’éclair, et fut bientôt confirmée par une
communication officielle. Le roi a dû
être opéré d’une pérityphlite ; l’opération
a, dit-on, fort bien réussi, mais le cas n’en
est pas moins très grave. Les fêtes du
couronnement sont naturellement renvoyées à une époque indéterminée, et les
étrangers accourus à Londres pour la
circonstance se préparent à quitter la
ville. Toute l’Angleterre est consternée.
Nous faisons les vœux les plus sincères
pour que Dieu lui conserve son souverain.
— M. Combes vient d’adresser une
circulaire aux préfets en leur recommandant de surveiller leurs dépendants au
point de vue de leurs opinions politiques
et de réserver leurs faveurs à ceux qui
ont donné des preuves non équivoques
de fidélité républicaine. C’est un peu raide.
Le projet pour le service militaire de
deux ans, qui était d’initiative du ministre de la guerre a été adopté par le
gouvernement français. Il sera donc approuvé par les chambres et appliqué
selon toute probabilité aux nouvelles recrues de novembre prochain.
— Le roi Albert de Saxe, un des
principaux coopérateurs de l’unité allemande, vaillant stratège dans la guerre
de 1870 et souverain universellement
regretté, est mort à l’âge de 70 ans.
Dans un discours tenu à AVézel, Guillaume II a rappelé en termes émus ce
que le roi de Saxe a été pour son peuple
et pour l’Allemagne toute entière.
— Que M. Sagasta subisse l’influence
du Vatican et des jésuites ce n’est un
mystère pour personne, pas plus que les
concessions que le vieux libéral fait journellement aux cléricaux. Rien d’étpnnant
donc qu’on s’efforce de réagir contre sa
politique réactionnaire. Et c’est un de
ses collègues d’hier, M. Canalejas qui
s’est fait le porte-voix des anticléricaux.
Il parcourt les villes d’Espagne où des
foules applaudissent ses discours prêchant
l’opposition au clergé et même à la royauté. Le règne du petit Alphonse commence sous de bien mauvais auspices.
.1- c.
INFORMATIONS.
A partire dal i° luglio prossimo cessano di aver corso i francobolli da i,
2 6 5 centesimi collo stemma; éd i
francobolli da io, 20 e 25 centesimi
coH’effigie di S. M. ’Umberto I, che si
possono però cambiare presso qualunque
ufficio postale del Regno fino a tutto
il 30 giugno 1903.
Parimenti i francobolli da 40, 45 e
60 centesimi colla stessa effigie hanno
corso soltanto fino a tutto settembre
p. V. e se ne può ottenere il cambio
fino a tutto settembre 1903.
A partire quindi rispettivamente da
dette epoche (i® luglio e ottobre
1902) le corrispondenze portanti francobolli fuori corso saranno considerate
come non affrancate e soggette perciò a
tassazione. (Communiqué).
La députation provinciale, dans sa
séance du 30 mai, a assigné l’entreprise
pour la manutention de la route intercommunale de Luserne à Rorà.
Le 30 c. auront lieu les foires de Luserne S. Jean, Barge, Cesanne.
Foh-es de juillet : le 2 à Bagnol, le 7
à la Tour, le 25 au Sauze de Césane,
le, 26 à Saluces, le 28 à Barge; le 4
août à Cavour.
i©fms
Un coin des Cévennes : Anduze.
Montluçon, imp. G. Bonnet. Prix 0,30
l’ex. En nombre 0,15.
Jolie plaquette contenant : première
page, une vue d’Anduze, 2® page, quelques considérations sur « les Ancêtres »,
3® et 4® pages, deux poésies dont une
en patois.
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M.M. Bertin, Ayassot, H. Rostan,
Pignerol; Mylius, Frache, Turin; Bertalot, Cardiff. — M.me Peyrot, Envers
(i juillet 1901 - 30 juin 1902. M.M.
Marauda, Pramol; Revel, S. Second,
Bauer, Gênes (aussi 1903); Evanq,Paris;
Künzel, Berlin; Guyot, un semestre.
COMUNE DI MASSELLO
Avviso di Concorso.
In seguito a decesso della titolare,
trovasi vacante pel prossimo venturo
biennio il posto di Maestra Elementare,
pella scuola femminile di questa comunità « 3.a rurale » collo stipendio di
L. 560, pagabile a bimestri maturati,
oltre r alloggio e 1’ eventuale sussidio
della Tavola Valdese.
Le concorrenti dovranno presentare
al sottoscritto e prima del 31 Luglio
p. V. la domanda in carta da L. 0,60
corredata dai documenti prescritti dalr art. 128 del Regolamento 9 Ottobre
1895.
Massello, il 10 Giugno 1903.
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