1
Compte-courant arec la Poste. Année XXXVI. N. 45*
Prix d’abonnement par an : Italie . . . . Fr. 3 EbvaDger ... „ 6 Plus d’un ex. à la même adresse, chacun Fr. 5 Allemagne, Autriche-Hongrie. Belgique, Brésil,Danemark, Egypte, Hollande, Suède, Suisae, par ahontigmeni Posteti selon V Âceurd de Vienns . . , Fr. 3 On s’abonne Au bureau d’Âdmini.stration ; Chez MM, les Pasteurs; et à rimp. Besson à Torre Pellice. [l'abonnement se paye d’avanoe. Annonces; pal' espaoc de lignes l.e fois, 15 centimes — de 2,e à 5.e : fois, 10 centimes — 6.e fois ee au-dessus,, 6 cent. S’adresser pour la Rédaction i H. N. Tourn, prof., Torre PelUee et pour l'Administration à M. Jean Jalla, prof,, 2’orre PelUee. Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du com- mencement de rannêe.
7 Novembre 1901
ECHO
DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Voua ineaereï têinoiua. Aut. t,3. Suivant la vérité avaa la ohavité. Ei'h. IV, tS- Que ton régna vienne. Matt.TI, 10.
Sommaire i
La grande camorra à Naples — Conférence
du Groupe Piémont des XJ. C. D. J. Gens.
— Arrivée de F expédition Lageard au
Zambèze — Correspondance — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Revue
Politique — Annonces.
LA GRANDE CAMORRA A NAPLES
On peut dire sans exagération que
le rapport Saredo sur l’administration
municipale de Naples absorbe, depuis
une dizaine de jours, l’attention de
notre presse, sans compter les commentaires plus ou moins bénévoles
dont nous gratifient, avec raison, hélas !
les journaux étrangers. On a beau se
répéter que Naples n’ est pas toute
r Italie, que le système de corruption
mis en évidence par le courageux
rapporteur ne serait toléré dans aucune autre de nos grandes villes, ni
même des petites ; le fait que de pareilles infamies aient été commises au
sein de notre patrie, nous couvre de
confusion et de honte !
Il en est qui en prennent aisément
leur parti en affirmant que chez nous,
même le scandale et la corruption
atteignent des proportions fort riio
destes ; qu’ ailleurs, en Amérique, par
exemple, on tramille sur une plus vaste
échelle et que les irrêgidarités H! de
Naples y seraient traitées d’enfantillages et de niaiseries. D’ autres plus
honnêtes déplorent le mal, mais ils
s’efforcent de faire accroire à qui veut
les entendre que, sauf quelques rares
oiseaux de proie qui ont avalé les
grosses becquées, il n’y a là personne
de bien gravement compromis.
Voilà où l’on se trompe, malheureusement, vu que l’enquête n’a pas
pu dévoiler la dixième partie des
coupables. Pour que les gros concussionnaires aient pu pendant si longtemps voler impunément les deniers
publics, il faut que leur clientèle ait
été particulièrement étendue et fidèle.
Et on sait ce que cela veut dire : I)o
ut des. Du reste, Naples n’a que des
patrons et des clients ayant sous eux
d’autres clients. Le grand mot de
Naples est: recorqmand.er et se faire
recommander. Tout le système de corruption est là. Il ; faut s’ entr’ aider,
dit-on là-bas. Les plus cyniques ajoutent : voler à la commune, c’ est ne
voler à personne ; et ceux qui n’osent
l’affirmer tout haut le pensent tout
bas et agissent en conséquence.
Quelles turpitudes ne révèlent-ils
pas ces deux gros volumes de 1800
2
3^4
pages, où, comme dans une lanterne
magique, défilent les grands coupables,
dont les vols et concussions'sont dûment prouvés et documentés ! Obten^ tion d’emplois par favoritisme ou moyennant finance ; concessions onéreuses et
ruineuses polir la commune, pour les
tramways, 1’ éclairage public et l’eau
potable ; remaniement et adoption des
listes électorales à l’intention et au
profit des corrupteurs ; pots de vin
aux journalistes qui vendent leur plume
(Scarfoglio, M. Serao, Peppino Turco
et bien d'autres encore) ; nominations
d’employés sans concours ; cumulations d’emploi ; officiers municipaux
nommés pour sauvegarder les intérêts
du municipe qui reçoivent des grati-,
fications de ceux qu’ ils devraient surveiller ; pots de vin perçus par les
gros bonnets pour l’adjudication d’un
service public ; détournement pur et
simple de fonds (allant jusqu’à 600,000
frs. dans le scandaleux emprunt à la
banque Weill-Scott de Milan) au profit
du trio Summonte-Scarfoglio-Casale...
Et nous ne sommes pas au bout
de la liste, tant s’en faut, mais en
voilà assez pour prouver que la soidisant « minorité audacieuse et sans
scrupules » a trouvé de puissants appuis un peu partout et que les coupables sont légion.
A qui la faute? aux Napolitains
d’abord qui se sont donné de pareilles
administrations de leur plein gré; au
gouvernement ensuite qui savait tout
et qui a subordonné à un misérable
sentiment d’opportunisme , pendant
de longues années, une question de
haute moralité. Il fallait qu’un représentant des partis avancés, qu’ un
journal du peuple vinssent donner une
leçon de morale aux constitutionnels
qui sont au pouvoir, pour les décider
enfin à agir. Oui, si quelques grands
coupables seront punis, on le devra
au député socialiste Âltobelli et au
journal socialiste la Propaganda qui
avait commencé à flétrir le trop fameux Casale.
Maintenant que l’enquête est publiée, il ne reste qu' à souhaiter que
justice soit faite et que la tempête ne
finisse pas dans un verre d’eau............
comme tant d’autres. Gare au Gouvernement, si on va nous payer de
mots et ne nous jeter qu’ un peu de
poudre aux yeux. Il aurait contre lui
tout un peuple outré de voir la moralité publique si indignement outragée et lesdnstitutions même en seraient
gravement compromises.
j. c.
La conférence des U. Chrétiennes
annoncée dans notre dernier numéro
a eu lieu le i.r novembre dans le
temple du Serre. Malgré le mauvais
temps qui nous priva surtout de la
présence des délégués du Val St.
Martin, un bon nombre de personnes se trouvèrent réunies pour le
culte d’ouverture présidé par M.
David Peyrot. Le pasteur de Turin
parle de la soif spirituelle qui doit
caractériser tout membre des U. C.,
vraiment convaincu du rôle important que ces associations doivent
jouer au sein de l'Eglise.
Après le culte M. le prof. Falchi
occupe la présidence en qualité de
représentant du chef de Groupe M.
Eynard, dont il communique d’abord
à l’assemblée une excellente lettre.
Suit la lecture de plusieurs autres
lettres où MM. Weitzecker, D. Ricca,
E. Piovanelli, G. Griot, J. P, Pons
et D. Rosati expriment leurs regrets
de ne pouvoir prendre part à la
conférence pour laquelle ils font cependant les meilleurs vœux. Le président adresse ensuite un discours
efficace à l'assemblée. Il devrait,
d’après le programme, faire un rapport concernant l’activité des Unions
pendant l'année qui vient de s’écouler,
mais, pour ne pas répéter ce . que
les délégués diront plus tard, il trace
avec beaucoup de chaleur et d’à
propos le programme de l’année qui
3
— ^5 —
s’ouvre devant nous en invitant les
jeunes gens à sortir du cercle par
trop restreint de la Société, sans
cependant négliger les traveaux qui
doivent tendre au développement
intellectuel. Bannissons dit-il, du sein
de nos Unions ces luttes stériles,
ces discussions oiseuses qui ne caractérisent que trop bon nombre
d'assemblées, et entrons hardiment
dans le grand mouvement des missions, de l’évangélisation et des œuvres de relèvement parmi le peuple.
Que rien de ce qui caractérise le
royaume de Dieu ne demeure étranger à notre activité.
Les rapports des délégués lus et
discutés ensuite, ont laissé l’impression que si d’un côté il y a bien
des sujets de réjouissance, un certain nombre d’associations ne font
que végéter ; et qu’ il est à souhaiter
qu’ à r avenir, les Unions trouvent
le moyen de conférer plus souvent
ensemble pour s’encourager et se
fortifier.
Grande animation au dîner, fort
bien servi, auquel tous les délégués
ont pris part, et où on a bu à la
santé du chef de Groupe dont on
déplore l’absence.
A trois heures, a lieu une deuxième
séance où M. L. Joui'dan Ut un rapport sur le congrès national de Milan ;
la discussion en est ajournée d’autant plus que les délibérations qui
y ont été prises ne sont pas publiées.
Parmi les recommandations faites
aux membres des Unions, notons
celle qui les engage à ne pas laisser
de côté la langue française dans les
travaux qui sont présentés ; et l’autre
non moins importante de s’assurer
dans chaque paroisse le concours de
quelques personnes pouvant traiter
des sujets d’histoire vaudoise, si
peu connue hélas 1 II recommande
en outre d’une façon spéciale les
soldats.
Sur la proposition des nombreux
délégués de Turin, la prochaine conférence du mois de mai aura lieu à
Turin.
. Le comité du Groupe est nomtné
par acclamation comme suit : MM.
l’ingénieur Eynard, M. Falchi, D.
Ricca. ^
L’esprit de fraternité et d’amour
a caractérisé cette conférence qui a
laissé dans chacun de ceux qui ont
eu le privilège d’y assister le désir
et l’espoir dé voir les U. C. vivifiées
par une action plus intense de tous
leurs membres et surtout par l’influence de l’esprit de Dieu. X.
COiiESFOlBAlCE
Lugano, 4, 11. 1901.
Mm cher Echo,
Les lieporters mal informés ont
publié tant de sottises au sujet de
notre bâtisse de Lugano, qu’il n’est
guère possible de les démentir toutes.
Ce que tu as publié sur la foi du
Journal de Neuchâtel est vrai mais
incomplet. Pour que tu puisses le
compléter je t’envoie nos statuts
recommandant, à ton observation les
§. 7. 2®§8et§i2 d’après lesquels
tu verras que la Société édificatrice
de l’Eglise se compose de 14 membres divisés en trois groupes : i.®i'
groupe compte 4 membres et représente les protestants de Lugano :
Réformés, Luthériens, Uaidesi, Allemands, Suisses allemands, Suisses
français, Suisses italiens. Italiens
orthodoxes, libéraux et catholiques
convertis.
2.? groupe : 3 membres de confiance de la Tavola Valdese (actuellement : Consul Allemand Burçkard,
Baron Reiswitz, banquier Gunther,
M. Kelmsauer, P. Calvino). 3,® groupe : 5 Membres représentant la Société de. Bâle pour les protestants
disséminés.
§ 8, Traduis-le. (i)
(1) “Bu cas de décès ou de démission de
membres, la Société édificatrice de l’Kgliso sie
complète elle-même sur la prupoaition du
Groupe auquel appartenait le membre sortant.
Le préaideut a. également droit de suffrage
4
Ô56 —
§ 12. En cas de dispute la question est dévolue à la décision inappellable d’un tribunal arbitral nommé
par la Soc. Gust. Ad., la Soc. de
Bâle et la Tavola Valdese.
Le 1.®’^' versement de fr. gooo a
été fait par ton serviteur.
Un bazar dû à l’initiative de ma
femme a produit loooo fr.
Autres dons payés par mes mains
4000 fr. ^
Un livret de 1200 fr. à la caisse
d’épargne intestato à la Chiesa Valdese est destiné à couvrir les frais
de culte pour l’évangélisation. II y
a à Lugano plus de 3000 italiens.
Si l’église sans clocher est finie,
M. le Modérateur peut le dire.
Aff. salut.
P. Calvino.
Arrivée de l’expédition Lageard aii Meze
Le journal ' des Missions piMie la
lettre suivante ;
Kazungula, 1» 11 août 1901.
Cher monsieur Bcegner,
C’est le ccéür rempli de réconnaissatice q'üe Je' daté ceS lignes de
KazunguTa ; c’est dire gue .'notre
voyage jusqu’au grand fleuve est
arrivé à son térmé. En eifet, depuis
le'’7, nous avons sous nos yéux lés
eaux qui descendent . dè la vallée.
C’est mercrddi matin vers sept' heures et demie que j’ai eu le' plaisir
de rencontrer M. Louis Jalla. Nous
avions quitté I^shoma le matin' du
mêmè j dur', vers trois ' heurés ; ét à
six heures un , quart j’ài devancé'Îès
wagons croyant être â qirelquéS'centaines de mètres du Zambèze ; mais
j’ai dû marcher pendant uué heure
et demie environ. M. Jalla venait à
notre rencontre ; et lorsque nous
nous aperçûmes, un cri de joie sortit
de nos bouches. Pendant tout le
voyage j’ai profité de toutes les
occasions pour prévenir soit M. Coïsson, soit M, Jalla de là date de no
tre arrivée ; mais on peut si peu
compter sur ces occasions que nous
étions toujours anxieusement à nous
demander si nos messages étaient
arrivés à leur destination. Et nous
ne nous trompions pas, car M. Jalla
n’était là que parce qu’il avait eu
vent de notre arrivée. Mais aucun
de mes billets ne lui était parvenu,
si ce n’est ma lettre de Bulawayo
lui apprenant que nous nous mettions en route de 12 juin.
Cependant mon dernier message
de Pandamatenga arrivait aux Chutes le 3, de sorte que M. Goïsson
était prévenu. Notre surprise fut très
agréable à notre arrivée car non
seulement M. Jalla, mais aussi M.
Coillard et M. Coïsson étaient là
pour nous recevoir ; et avec eux un
nombre considérable de canots et
de gens pour transporter les caisses
des dix wagons qui venaient d’arriver (les trois nôtres et les sept
qui nous devançaient). En route, nous
avions ouï dire qu’il était très difficile. de se pi'ocurer des canots et
cela nous inquiétait un peu.
Mais Dieu est plein de ' bonté ;
Il a aplani toutes nos difficultés.
Notre voyage de Bulawayo jusqu’ici
a été exceptionnellement bon. Au
lien de huit semaines nous aurions
pu n’en mettre que, sept, ou même
"moins, 'si ndtre conducteur n’avait
pas traîné au début pour attendre
les wagons du gouvernement. Et
puis la chasse nous a ■ pris quelques
jours au.ssi. Mais ne regrettons rien
puisque tout a été si bien. Je n.e
m’arrête pas, pour le moment, à
d’àütres déiails,': aussi veuillez ih’excusër; — Nous •'monterons demain
à Sésbéké'avec'M. Jalla. MM. Coill'ctrd et Coïsson, restent encore ici.
'Je né Sais 'rien 'de nouveau, - de ■ M.
Ankef et de nos caisses mais lioûs
ne sommes pas inquiets.
Veuillez recevoir pour vdus ét
les vôtrés nos cordiales salutations.
Votre affectueusement attaché
A.'Lageari).
5
àHf
CJÎf(0]MlQlfîÎ
La Tour. Vendredi soir, expirait,
après une courte maladie, Madame
Marie Costabel née Blanc, la femme
dévouée de M. Elisée Costabel, ancien professeur. Nous exprimons
notre vive sympathie chrétienne à
la famille affligée.
— L’Ecole de Méthode (du 28
Octobre au 2 Novembre) a été fréquentée par 13 maîtres de quartier
et 27 maîtresses, total 4.0. La paroisse de Rorà n’ était pas représentée. 1 -a régularité, exemplaire chez
la plupart, a lahssé à désirer chez
quelques-uns.
Nous avons eu la bonne fortune
d’entendre, Dimanche soir, à la Maison Vaudoise, un vaillant ouvrier
du Seigneur, dont plusieurs de nos
lecteurs connaissent sans doute en
partie l’œuvre accomplie en Amérique.
M. Pmzoüi est originaire des Grisons italiens, et précisément de Castasegna dans le Val Bregaglia. Il paraît âgé d’une cinquantaine d'années.
Il était encore enfant quand il se rendit en Amérique avec une partie de
sa famiile. Né catholique il n’avait,
dit-il, jamais entendu parler de la
Bible. Ce fut à Montevideo qu’il
vint à la connaissance de l’Evangile,
à'.l’âge de 25 ans. Il éprouva aussitôt
un vif désir de le faire connaître à
d’autres. Après trois ans il fut invité
■à se rendre â Golonia Valdense.
'«J’étais, dit-il un enfant de trois
ans qui • avais besoin d’être nourri
du lait spirituel et pur de la Parole. »
-Le temps qu’il passa à Colonia Vald.
i-fut, il nous l’assure, le plus heureux
de sa vie. Fortifié dans la connaissance de l’Eyangile, il se mit à évangéliser et parcoj-irut l’Uruguay, l’Argentine, le Paraguay, la Bolivie, le
Pérou, l’Ecuador, la Colombie, le
Venezuela, les républiques de l’Amé
rique centrale, Cuba, le Mexique,
les Etats Unis. Pcirtout Dieu lui a
accordé de voir des conversions, non
seulement parmi les catholiques romains, mais parmi les Indiens. Il
a raconté le cas touchant d’une pauvre petite Indienne de la Bolivie qui,
après l’avoir entendu dans une réunion, vint le trouver et lui dit:
« M. Penzotti, je suis bien malheureuse : j’ai froid, j’ai faim, ma mère
me bat. Je ne veux plus vivre ici,
je veux aller au ciel et je viens
vous prier de me donner une lettre- de recommandation. » Cette
petite fille non seulement se convertit, mais devint l’instrument de
la conversion de sa mère et de son
frère.
On conçoit que, dans ces 23 ans
de voyages dans toute l’Amérique,
M. Penzotti ait dû endurer, non
seulement des privations et des
souffrances de toutes sortes, mais
de graves persécutions. A Arequipa
(Pérou) il -fut emprisonné pour avoir
répandu la Bible. Après ig jours,
il en sortit, à peu près comme Paul
et vSilas à Philippe, à la suite d’un
épouvantable tremblement de terre;
comme eux il fut reçu avec beaucoup d’égards chez l’officier qui l’avait
conduit en prison, A Callao (port
de Lima), il resta huit mois, dans
une prison souterraine, obscure et
d’une saleté telle, qu’en y entrant
il ne croyait pas qu’il pourrait y
demeurer en vie une semaine. Ce
fut le temps du plus grand progrès
de l’Evangile à Callao et à Lima,
car tout le monde parlait de «l’affaire Penzotti » tellement qu’on écrivait ces deux mots en gros caractères en tête des .articles réclame
dans les journaux.
M. Penzotti a quelque peine à
s’exprimer en italien, n’ayant plus
parlé cette langue depuis son départ
de l’Europe, il y a 36 ans. Il n’a
pas de prétentions oratoires, mais
son langage simple et clair se fait
écouter, même dans une langue qui
ne lui est plus familière. Il compte
6
— 358
maintenant poursuivre son voyage
en France et en Suisse, puis se rendre en Palestine et de là en Angleterre, d’où il repartira pour l’Amérique. Que Dieu l’accompagne.
Turiil. De lien nous apprend que
le projet d’instituer une Maison de
Diaconesses est en bonne voie d’être
réalisé. La nouvelle institution se
rattachera, provisoirement du moins,
à l’Hôpital évangélique de Turin,
mais sera une œuvre indépendante
du Consistoire et de la Paroisse
vaudoise. Les personnes qui se sont
mises à la tête de ce mouvement
désirent que ce ne soit ni l’œuvre
d’une église particulière, ni une œuvre exclusivement turinaise. Grâce
à une convention que le Comité
promoteur de cette œuvre a faite
avec l’Hôpital évangélique, l’institution pourra être immédiatement
fondée, en évitant les énormes frais
que nécessiterait une installation
neuve de fond en comble.
C’est ce soir, mercredi, que la nouvelle chapelle de Saint Donat doit.
être inaugurée. Nous regrettons de
ne pas avoir reçu la convocation à
cette solennelle cérémonie à temps
pour l’insérer dans notre numéro
précédent. Le culte qui sera présidé
par M. Peyrot, se célébrera selon
la nouvelle liturgie, dont nous avons
parlé la semaine dernière.
C’est M. Pons qui déposera la
Bible et prononcera la prière de
consécration. Le discours de circonstance sera , prononcé par M.r
Giampiccoli.
L’Union chrétienne de Jeunes Gens
vient de prendre une délibération
qui n’est.pas ce que nous pouvions
désirer de mieux, mais qui, pour le
moment, était imposée par les circonstances.
. Comme la plupart de ses sœurs,
l’Union de Turin ne se rattachait à
aucune église, se proposant de réunir
les jeunes gens de toutes les dénominations évangéliques. Mais en réalité, elle était constituée, dans la
presque totalité de ses membres, par
des jeunes gens appartenant à l’église
vaudoise. Une réunion de tous les pa.steurs de Turin eut lieu au mois d’octobre dans le but d’examiner s’il ne
serait pas possible d’obtenir qu’elle
fût davantage en pratique ce qu’elle
voulait être en théorie. On a dû reconnaître que, pour le moment, la
réunion, dans une même société, des
jeunes gens de toutes les églises
n’était pas pratiquement réalisable.
Aussi l’Union du Corso Oporto at-elle décidé qu'elle se reconsidérerait
désormais comme une des œuvres
qui déploient leur activité au sein
de l’Eglise vaudoise.
Nous souhaitons j que ce ne soit
là qu’une phase transitoire de la
vie de la Société et que ce qui n’a
pu se faire actuellement se fera plus
tard — et pas trop tard.
L’Ecole de jlléthode du Pomaret
a été fréquentée par 33 régents et
28. maîtresses, sur un total, de 82
maîtres ou maîtresses qui composent
le personnel enseignant des écoles
de quartier de la vallée. Les autres
21 en ont" été dispensés, soit pour
avoir atteint les dix années de service réglementaires, soit pour d’autres raisons.
Leur régularité et leur conduite
ont été exemplaires et, du commencement à la fin ils ont prêté une
attention soutenue aux conseils et
directions qui leur étaient donnés.
C’est que la Commission avait pris
sa tâche vraiment à cœur. La méthode à suivre dans ce court enseignement d’une semaine, les limites
du programme à développer devant
ces maîtres-élèves, les indications
a leur donner pour l’accomplissement
de leur tâche modeste mais point
facile, tout cela avait été débattu
dans une réunion préliminaire de la
Commission, tenue le 19 au Pomaret,
et dans laquelle on avait accentué
la nécessité de donner au programme
une direction aussi pratique que
possible, visant moins à donner aux
7
- 35&
maîtres la connaissance des choses
à enseigner — qu’ils doivent posséder à un degré suffisant — qu’à
leur indiquer la manière de s’y prendre, le chemin le plus court, le plus
facile et le plus profitable à suivi-e
dans les diverses branches d’enseignement.
Les membres .de la Commission,
pasteurs, professeurs et instituteurs,
se sont efforcés de suivre fidèlement
ce programme. L’attention et l’intérêt avec lesquels leurs leçons ont
été écoutées prouvent qu’ils y ont
bien réussi.
La Commission a aussi senti le
besoin d’une plus grande unité d’enseignement dans les diverses paroisses et dans les diverses écoles ;
elle a tâché de définir le programme
que chaque régent devra s’efforcer
de développer dans son enseignement. 11 arrive encore trop souvent
que chacun fait plus ou moins ce
qu’il veut ou ce qu’il peut sans s’inquiéter de ce que font les autres.
Pour que les leçons reçues à l’Ecole
de Méthode soient vraiment efficaces,
il est nécessaire que les Consistoires
et les Commissions scolaires veillent
à ce que les directions qui y ont
été données soient fidèlement suivies
par tous les membres du corps enseignant.
Noüïelles et faits divers
Le Rév. Thomas Lord, le vétéran
des ministres congrégationalistes, a
prêché deux fois encore dimanche
dernier dans la paroisse où il débuta
comme pasteur en 1845. A l’âge de
94 ans, le digne vieillard est encore
robuste et vigoureux. Comme il ne
peut plus y voir suffisamment pour
lire en chaire, il se contente de dire
par cœur des chapitres entiers de
la Bible. C’est de cette façon qu’en
ce dimanche-là il fit entendre à la
communauté, lors de son premier
service, le psaume 116 et le chap.
8 de l’Evangile selon S.t Matthieu ;
lors du second, le 55.6 chap. d’Esaïe
et la parabole des Vierges.
(Chrétien français).
La famille ELISEE COSTABEL
profondément émue, remercie tous
les parents et amis qui lui ont donné
des témoignages de sympathie si
bienfaisants à l’occasion du départ
de leur épouse et mère chérie,
Marie Costabel née Blanc,
et demande excuse aux amis auxquels elle aurait oublié d’envoyer la
lettre de faire part.
D. L. Moody: L’Atnore infinito
di Dio. Tradotto e pubblicato da
Paolo Calvino, Pastore evangelico
à Lugano. 13°migliaio. I.ugano presso
Paolo Calvino, 1901. (16 p.)
Evangelischer Kirchenbauvereiii Lugano, constituirt am 25
Juni 1897. Statuten.
llevue Politique
Peu d’événementa en Italie, si ce ii’est que
les grèves d'ouvriersoüiitiiineiit à être à l’ordre
du jour un peu partout. .Souvent ces grèves sont
excitées par des meneurs .sans conscietice et
qui n’ont enx-mêmes rien à perdre. Mais il
faut reconnaître que dans beaucoup de cas
leurs plaintes ne sont que trop justifiées et
ce n’est pas une figure de rhétorique de dire
qn’il y a beaucoup de patrons qui exploitent
réellement lenrs ouvriers, réduisant le plus
possible leurs sahrires et. profitant de l’état
de misère où la plupart d’entre eux se trouvent pour en obtenir au meilleur marché
possible la plus grande somme de travail.
Dans de telles conditions, on ne comprend
que trop que les ouvriers s’agitent et clierolient à obtenir des conditions moins dures.
Malheuren.seineut ils le fout le plus souvent
sous la conduite de chefs qui sont mus par
leur propre ambition beauconp plus que par
r.amonr du “ peuple „ ; aussi la plupart de ces
grèves sont-elles sans résultat, qicand elles
n’oiit pas pour effet, comme c’est souvent le'
cas, d’empirer la condition des ouvriers, au
lieu de l’améliorer.
8
3Ö0.—
L’Angleterre et le Brésil ont déféré à l’arbitrage de S. M. Victor Eminaimcl III leur
controverse au sujet de la frontière entre la
Guyane britannique et le Brésil.
Lia question qui se débat dcpuîs des mois
déjà entre le gonvernemeut français et celui
de la Turquie, nu sujet d'une indemnité que
celui-ci devrait payer à un banquier levantin,
et qui a motivé le rappel de l’einbassadeur,
M. Constans, est arrivée à son point culminant, si bien que la France, lasse des tergiversations de la Turquie, se décide à agir
et envoie une partie de sa flotte dans les
mers du Levant. Il ne s’agit pas pour le
moment d'une déclaration de guerre ; c'est
ce qu’on appelle une démonstration navale.
Mais il y a tant- de matière combustible dans
ce vieil Orient, et tant de feu qui couve
sous la cendre tout autour, que l'on peut
toujours craindre un immense incendie à peine
quelque chose bouge. La France paraît à
beaucoup de journaux avoir montré trop de
zèle pour les intérêts de ce particulier* et
avoir cherché plutôt à envenimer la querelle
qu’à l'apaiser. Ce qui peut bien causer quelque ipqniétude pour la paix du monde.
En Angleterre il semble que les amis de la
paix reprennent peu à peu courage et que le
ministre des colonies perde quelque peu de
la grande confiance qu’on avait en lui. Le
nombre des personnes qui demandent que l’on
offre aux Boers des conditions acceptables
pour un peuple qui défend si vaillamment
son indépendance paraît aller eu anginentaut.
En attendant, la guerre continue. Les Anglais ont de nouveau subi un échec de quelque importance, et ce qui est pire c’est qu’ils
continuent à condamner à mort ou à l’éxil
les chefs boers dont ils peuvent s’emparer,
parce qu’il a plu an Gouvernement de déclare): finie une guerre qui malheureusement
ne l'est pas. On signale aussi, et nous le
constatons avec douleur, quelques cas de représailles de la part des Boors, qni ne se
répéteront pas, nous l'espérons, car leurs chefs
les plus autorisés sont unanimes à recommander la modération.
On annonce, au dernier moment, que l’escadre française, sons les ordre-s de l’amiral
Gaillard, a occupé les trois ports principaux
de rile de Mylilène.
BIBLIOTECA LEGALE
PER GLI ABBONATI
DELLA
Gazzetta del Popolo
A coloro, ohe prendono direttamente all' ufficio
d’amministrazione in Torino, l'abbonamento del
giornale per tutto mi a,uno, la UiK^ieitn del ['¡¡polo
epedisoe regolarmente in fasoiooli la SIBILIO*
Tasca BISOAISIS, raccolta nfllciale
delle leggi, decreti e regolamenti emanati dal
Governo.'
Tale BIBLIOTECA è necessaria agli avvocati,
procuratori, notai, segretari comunali e a tutf.i gli
uomini d'affari.
Diamo ai lettori la lieta notizia ohe Tillustre
scrittore ANTON GIULIO BARRILI ha dottato
per là Qaxzeua del l'otiolo un commovente romanzo:
IL PONTE DEL PARADISO, a cui faranno seguito
racconti originali di noti romanzieri Italiani.
La Gazzettif del l'opolo ha pure acquistata la proprietà di romanzi di ELY MONTCLERC.di RENE’DB
POÑT-JEST e di DAÜUET, eLs ebbero in Trancia
successo clamoroso e di altri, che annunzieremo
a tempo debito,
B Coloro ohe prenderanno Tahhonamento
della (Àazzetta del Popolo, direttamente
all'Amministrazione in Torino, o con
vaglia 0 con cartolina-vaglia, riceveranno'pure gratuitamente :
1. La Gazzetta del Popolo della Domenica,
settimanale illustrata ;
S. La Cronaca Agricola, coi prezzi dei principali
Mercati Italiani ed Esteri.;
3. Il Bollettino Dfflciale delle Estrazioni Finanziarie, colla iViteite bimcasHe. dei corsi dei valori
6 titoli quotati alle Borse più importanti d'Europa.
L’abbonuraeiito per le quattro pubblicazioni riunite costa :
Per un mese L. f|60 || Per sei mesi L. 9.60
Per tre mesi „ 4,80 II Per un anno „ 19,20
fioflo speciale a.gli abliooati aiinoi,
Agli abbonati diretti per un' intera annata
la Gazzetta del Popolo offre la scelta fra
i seguenti DONI ;
1. Spedizione in fascicoli della BrESI.fIO«
Tli^OA I*15GrAIrfJ5, raccolta delle Legni,
Decreti e Regolantf.nti ohe saranno emanati dal Governo nel 1901. {Aggiungere una lira per le spese
postali ).
2. IIv 9 attraentissimo
romanzo di Kly Montclerc. Volume di oltre 600 pagine, legato in brochut^e. {Aggiungsrs centesimi 30 per
le spese jposfaii).
HOTEL PENSION BEL-AIR
VILLA OLANDA
TORRE PELLICE
Pour la saison d’ hiver l’on reçoit
en pension des étudiants, des employés etc., à prix modérés.
Appartements meublés
pour familles
Bé Bleynat, prop.
J. Jalla, gérant-administratmr..
La Tour — Imprimerie Besson.