1
Année Sepliëine.
30 Septembre 1881
N. 38
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou9 me aerei témoins. Actes 1, S.
Suivant la vérité avec la charité, Ep. 1,15*
y,
PRIX D’ABBONNBMENT PAR AN
Halle . . .. I.. 3 1
Totia Jes pays tle l'Union i
de poste . . . ‘ ^ !
Amérique . . * ^ j
On s’«bonne
Pour Vîntàrieur chez MM. ien
pasteurs et les libraires de
Torro Pellice.
Pour VEcciérieiir aAi Bureau d Ad*
ministration.
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tírale 10 cent, chacun.
Annonces: 25 centimee par ligne.
Les envois d'argent se font par
îl^tfre recommandée ou par
mandais sur le Bureau de Perosa Argeniina.
Puur la RÉDACTION adrasaer aioai : A 1» Direction du l'émoin, Pomaretto (.Pinerolo) Italie.
Pour 1’administration adresser ainsi : A )'Admitiistration du Témoin, Pomarettci i Pinerolo) Italie
Sommaire.
,50 Seplombre, — Correspondance. —
'Société d'histoiro Vaudoiso. — iSibiioffTrtphie. — Serponls en ville. — Los chercheurs d’or. — Muoelles religieuses.
.30 Septembre
LE SYiWDË V4ED0IS DE 1881
Nos amis étrangers qui nous honorent et nous réjouissent de leur
présence à nos Synodes, nous feraient
le plus grand tort s’ils jugeaient de
riniérôL que les Vaudois eux-mômes
prennent à leur œuvre d’Evangéli.sation d’après le temps que l’assemblée
synodale consacre à la discussion
ou rapport de sa Commission, Ce
rappori, plus détaillé que celui de la
Table, a été imprimé et distribué
assez tôt pour qpe tous les membies
du Synode en aient pu prendre une
connaissance suffisante. Une commission de 5 membres nommée par
le corps ecclésiastique a examiné
avec soin la gestion du Comité et en
a rèl'éré par écrit à l’assemblée la
rendant attentive à tout ce qui lui a
semblé particulièrement important.
Chaque membre de l’assemblée
sait d’avance quelle explication il se
propose de demander, ou quelle critique il veut présenter sur quelque
acte spécial de cette administration.
Il faut 43Îen "dirent l’éleir
gnement où s’accomplit l’œuvre
d’Evangélisalîon, la presque impossibilité où se sont trouvés les pasteurs
ministres et députés de vallées de connaître les circonstances dans lesquelles se meuvent les différentes
parties de celte œuvre , leur imposent une grande réserve dans leurs
observations et dans leurs critiques,
En nommant le Comité directeur de
sa mission, le Synode sait qu’il doit
choisir des hommes en qui il ait
une pleine confiance, non seulement
pour la capacité administrative, mais
aussi pour le sérieux e l’esprit dans
lequel l’Eglise Vaudoise entend que
cette œuvre soit conduite ; nous serions presque tenté d’ajouter comme
un des motifs que le Synode et
l’Eglise ont d’accepter comme parfaitement exact ce que le Comité
publie annuellement sur son travail,
2
WN^V/W\/V*n.
le contrôle multiple qui s’exerce sur
lui de la part des amis et des adversaires , ou des envieux de son
travail.
C’est donc en général, — et cette .
année n’a pas fait exception —
avec une assez grande rapidité que
l’on passe d’un district et d’une
station à l’autre , et lorsqu’un éclaircissement est demandé les membres
du Comité ne le font jamais attendre. Ce qui a été constaté avec un
très-vif sentiment de reconnaissance,
c’est un progrès général dans la
fréquentation des cultes, dans le
chiffre des communiants, et des catéchumènes aussi bien que dans
celui des contributions.
Et nous n’avons aucun sujet de
nous défier de ce progrès parce qu’il
est humble et que nous n’oublions
jamais que le royaume de Dieu
ne vient pas avec éclat.
»-------
La gestion de l’administration des
Hôpitaux a eu son tour cl n’a pas
occupé longtemps l’assemblée, La
Commission examinatrice voudrait
que l’hôpital du Pomaret se rapprochât davantage de celui de la Tour,
non pas pour l’ordre et la propreté,
qui ne laissent rien à désirer ni dans
l’un, ni dans l’autre, mais sous le
rapport de l’élégance et du confort.
— Mais sans parler des bâtiments
qui ne se ressemblent en rien, il
manque à l’établissement du Poraaret un élément que celui de la
Tour possède en abondance ; nous
voulons parler de l’eau de source
propre et limpide. Mais on aurait
beau frapper de la verge ou du
marteau sur les rochers de la montagne au pied dû laquelle l’hôpital
de Pomaret a été bâti, on n’en fera
pas jaillir la plus petite source qui
puisse y être amenée.
Quelque chose pourra cependant
être faite dans le sens des vœux
manifestés, et il n’y a nul doute
que .cela se fera.
Corrcsponbance
Suite de la Chapelle Baptiste.
Mon obligeant ami m’a dit encore
plusieurs choses dont je ne me souviens plus bien, sans doute pareeque
je ne l’écoulais plus qu’avec distraction. Ce que j’avais entendu avait fait
naître en moi une foule de réflexions
plaisantes ou sérieuses, .le me suis
dit d’abord que pour établir une baignoire, ou baptistère, comme on veut
l’appeler, l’endroit était très-bien choisi,
car â moins que l'Angrogne ne tarisse,
il y aura toujours un canal d’arrosage, passant tout joignant l’édifice,
qui sait? même au travers de la Chapelle. Si doue il ne s’agissait que de
nettoyer les gens des environs des
souillures., du corps, il y serait libéralement pourvu.
Une autre réflexion du même genre
m’était suggéi^ée par un vieux souvenir. Je me disais; si l’on a l’idée de
placer là un évêque jeune, célibataire
et quelque peu joli garçon, et que,
n’étanl d’ailleurs pas très délicat ni
très-scrupuleux, il soit aimable avec
un certain nombre de mamans ayant
des filles à marier, il y à dix à parier
contre un qu’il aura bientôt des adhérents.
C’est le côté plaisant de ta question,
mais elle en a une autre qui est souverainement triste et c’est celui dont
je ne puis en auctftie manière me
détacher. Je me .suis demandé quel
esprit pousse les directeurs de l’œuvre que les baptisles ont entreprise
en Italie, à venir s’établir au cœur
même de l’Eglise Vaudoise! Ce n’est
pas l’amour des âmes, la compassion
pour les pécheurs qui périssent loin
3
-307.
de Christ qu’ils ne connaissent pas.
Si c’est la charité de Christ qui les
presse, ils trouvent d’un bout à l’antre
de l’Italie des dixaines de millions
d’hommes entièrement étrangers à la
connaissance de la vérité qui sauve,
ou auxquels on la présente enveloppée
et comme cachée sous tant d’erreurs,
qu’il leur est presque impossible de
r apercevoir. Qu’ ils parlent à ces
âmes de l’amour du’ Sauveur et de ce
qu’il a fait et souffert pour les racheter.
Ici dans nos Vallées pour les 20 à
22,000 Vaudois qui l’habitent, il y a,
Dieu soit loué, une grande abondance
de moyens de grâce et c’est leur propre faute s’ils n’en. profitent pas à
salut. Ces nouveaux missionnaires viennent-ils écarter le salut par grâce et
la justification par la foi, et mettre à
leur place la doctrine du saint par le
baptême.^ S'il en est ainsi, je leur applique hardiment la parole de l’apôtre:
qu’ils soient anathème, et maudite
soit l'œuvre qu’ils sont venus faire
parmi nous. Ce n’est pas le Seigneur
qui les a appelés. J’ai peine à croire
que les chrétiens anglais et américains de celle dénomination prodiguent leur argent pour qu’on vienne
troubler la petite église de Dieu, qui
est sortie de ses Vallées pour évangéliser, pareeque c'est son incontestable
place au soleil|, mais qui ne s’est
montrée nulle part jalouse de la place
que d’autres églises sont venues prendre dans un champ qui est assez vaste
pour qu’elles y travaillent sans se coudoyer.
Je confesse volontiers que je ne suis
pas parfaitement au clair sur les points
de doctrine qui distinguent ces églises
diverses, avec lesquelles nous ne demandons qu’à vivre en paix, et j’ai
si peu d’aversion pour tous ces noms
Sue j’entends prononcer que s’il rn’élait
émonlré que dans telle de ces dénominations le salut s’obtient plus facilement et plus sùreineni, que le chemin de la sanctification est plus facile
et plus court, je n’hésiierais pas à
m’y ranger.
iflais je déclare aussi que provisoireinem et jusqu’à ce que j’aie élé convaincu
que c’est le zèle pour la maison de
Dieu qui élève sur les bords de i’Angrogne les murs de cette chapelle
Baptiste, je ne lirai plus une ligne du
journal dans lequel, à côté des nouvelles d’évangélisation vaudoise se publient les exploits de cette autre dénomination. Mon ami François qui est
abonné avec moi, est du même sentiment, et si je ne craignais de me
découvrir sans nécessité, je prierais
la direction d’en suspendre l’envoi.
Qu'on nous donne une petite feuille
qui nous apporte deux fois, ou même
seulement une fois par mois des nouvelles de l'évangélisation dirigée par
le Comité Vaudois et cela nous suffira
pleinement. Si d’auti'es font quelque
chose , je crois qu’ils ne manqueront
pas de le publier — il arrive parfois
que l’on publie ce que l’on n’a pas
fait — et si nous tenons à le connaître, nous lirons leurs journaux ou
leurs livres.
Je ne veux pas terminer celle trèslongue lettre sans indiquer au moins
un côlé utile dans la fondation de
celte station des missions baptisles, et
c’est celui-ci. Que le bapliseur en
chef, ou quelqu'un , de ses disciples,
lorsqu’il en aura, fasse prendre un -ou
deux bains à la plupart des orphelines,
au moment de leur admission dans
rétablissement voisin, et il aura fait
une [œuvre de miséricorde dont la
directrice lui sera, sans doute, exirêrhement reconnaissante, puisqu’il la
déchargerait (je l'une de ses corvées
les moins atlrayanles.
Voilà ce que j’avais sur le cœur,
et je crains bien que même après
l’avoir dit, je ne sois contraint de l’y
garder encore.
Plus que jamais j’ai celle fois abusé
de votre patience et de votre bienveillance éprouvée et je finis en vous
jrianl de me pardonner, si j’ai dépassé
es bornes et de me croire loujonrs
Voire dévoué et reconnaissant
Jacques.
P
le
Si notre ami a usé d’une liberté
à laquelle il ne nous avait pas habitué
jusqu’ici, il s’aperceveVa bientôt que
nous ne nous sommes pas gênés pour
4
-308..
>.f-rfc/vwvvw
l’imiler. Chose singulière! la question
qu’il a soulevée était une des premières
dont nous nous proposions d’entrelenir
prochainement nos lecleurs. Nous n’avons donc eu aucune peine à ajouter
quelques développements aux idées qu’il
a exprimées avec l'énergie d’un vieux
soldat et d’un chrétien qui est Vaudois
jusqu’à la moelle.
Société ii’hisloire Yaudoisc
Compte rendu de la Séance du 6 septembre courant convoquée par le
Docl, Roslan dans le but de fonder
une Société de recherches historiques,
¿itléraires et scienti/iqnes au sein des
Vallées Vaudoises.
Comme cela avait été annoncé dans
le Témojw, plusieurs personnes s’inléressanl'à la proposition faite au N° 28
du susdit journal (1), furent invitées
par le promoteur à assister à cette
séance, où après l’exposé du programme et la lecture aune ébauche
de règlement, le président ouvrit la
. discussion sur l’opportunité de fonder
une telle société. L'assemblée, après
une courte discussion déclara la société établie à partir de cette même
séance. Quant au champ d’activité ouvert à ses membres, il fut admis par
la majorité des personnes qui prirent
part à la discussion, que les recherches historiques (2) auraient la première place sans exclure toutefois d’autres sujets tels que; élude des dialectes,
traditions, mœurs et coutumes, éludes
topographiques et recherches d’histoire naturelle.
La séance se termina par la discussion du nom à donner à celle société,
et la proposition de M. le Professeur
Tron de l’appeler Société d’Histoire
Vaudoise fut approuvée."
Furent nommés par acclamation;
M. Alexis Muston, historien, Président honoraire.
Et le Bureau dans les personnes de
MM. Rostati, docteur. Président
Lanlai'el, Modérateur
Tron , Professeur
Bosio, Pasteur
Olivel, Pi'ofesseui'
Robert, Négociant
Soulier, Instituteur émérite
chargés de rédiger le Règlement et de
le présenter aux Membres à la pi'ochaine séance.
A l’issue de la séance se déclarèrent
Membres fondateurs les personnes dont
suivent les noms;
MM. Alexis Muston historien.
Pierre Lanlaret Modérateur.
,!. Pierre Pons Mod, adjoint. ■
B.arihéleinj' Olivel Professeur.
Pau! Geymonat id.
Albert Revel id.
Emile Combe idi
Barlliélerny Tron, id.
Etienne Malati id.
Alexandre Vinay id.
Naïf Tourn id.
,1. Pierre Meille Pasteur.
William Meille Evangéliste.
Henry Meille id.
Auguste, Meille Agent de la
Soc. Bibl. Bril. et Elr. en
Italie.
Amédée Beri Pasteur émérite.
Mathieu Prochel Président du
•Corn. d’Evang.
Auguste Ma\an Vice-Présid. id.
Daniel Gay (senior) Pasteur.
Philippe Roslan id.
Jean Romano id.
Henry Bosio id.
,1. Jacques Tron id.
J. Pierre Micol id.
.1. Daniel Armand-Hugon id.
Antoine Gay id.
Etienne Bonnot id.
David Peyrot Evangéliste.
Paul Calvino id.
Charles Tron id.
Arthur Muston id.
Jacques Weilzecker id.
Josué Vola Avocat.
David Monnet Docteur.
Edouard Roslan id.
Robert Négociant.
Albert Malan.
J. Jacques Maian Insliluleur.
Pierre Malan Professeur.
5
*W\/WwwVWW\/VWW\/V^^'
309.
Le litre de Membre fondateur esl
accordé à quiconque se fer-a inscrire
auprès d’un des membres du bureau
avant la première séance de la Société
qui aura lieu dans le courant du mois de
novembre prochain.
La quote à payer pour la première
année esl, pour chaque membre, de
quinze francs et de cinq francs pour
les années suivantes.
Le règlement sera prochainement
comuniqué pour être discuté et adopté
à la première séance de la Société.
^tbltcrgraphtc
Histoire des Eglises Vaudoises,
par Gilles. — Deux vol. le de
6. viii et 464 pages, le 2« de 508.
— Nouvelle édition, imprimée chez
Chiantore et Mascarelli, éditeurs,
Pignerol, 4881.
( Suite voii’ le n* 37 )
Gilles nous raconte les sollicitations
de toute espèce, auxquelles étaient en
bulle les prisonniers Vaudois de quelque importance sociale, à qui on offrait non seulement la vie, mais la
fortune et des honneurs, pour obtenir
leur abjuratioTi. Bien rares furent
ceux qui cédèrent; et bien longue esl
la liste de ceux dont la persévérance
fut couronnée du martyre.
Qu’on lise Thisloire d’Augustin Gros
pasteur à St. Germain , et celle d’un
autre pasteur de la même église, dont
Gilles ne donne pas le nom, mais qui
fui brûlé vif à l’Abbaye de Pignerol.
On força d’apporter des fagots au bûcher de leur pasteur quelques femmes de St. Germain qu’on avait faites
prisonnières.
Citons encore Louis Malberbes, mort
à Saluces ; et Varaille, de Busca, fils
d’un des chefs d’armée qui avait persécuté les Vaudois, el qui ayant embrassé leur cause, en mourut martyr.
Tel fut aussi le fils d’un autre persécuteur, Louis Bressoiir, ou Bersour,
fils du terrible el cruel Panlaléon
Bressour qui se signala à la fois dans
les -vallées et en Provence. E que de
drames d’héroïsme, de vicissitudes
de force el de douceur, de foi et de
palriolisme dans ces vies cachées ! —N’esl-il pas vrai de dire que celle histoire de Gilles, est une source inépuisable de sujles d’étude el d’édification ?
11 n’esl presque pas de famille Vaudoise, qui ne puisse retrouver son
nom, dans ces annales des nos ancêtres. Quelques unes sans doute sont
plus récentes; d’autres en revanche,
ont disparu, — Telle est celle des Solari, d’où prélend être issu un des
poêles distingués de notre époque :
M. Joséphin Soulares, de Lyon (*).
Les de Villeneuve Solari (au singulier : Solavo) étaient les seigneurs de
Carail, {Caraglio), D’abord très-toléranls pour les Vaudois, ils devinrent
peu à peu leur protecteurs, el liiiireni par embrasser leur doctrine. Ils
étaient six frères. En 1565, leur parent, qui était Grand Chancelier (le
Comte de Slropiane), les fil prévenir
qu’ils seraient poursuivis comme héréliques, s’ils ne revenaient à l’église
romaine. Aucun d’eux ne revint; leurs
biens furent confisqués; la plupart
s’exilèrent, el le troisième des six,
Jean Baptiste Solaro, vint avec sa famille s’établir dans la Vallée deLuserne.
Un de ses descendants ( en 1620) ,
ayant une fille de rare beauté, la vil
recherchée par un grand seigneur
catholique 1 <t homme de savoir, dit
» Gilles, el qui approuvait avec nous,
» que l’homme esl justifié devant
» Dieu par la seule foi ». — Le
mariage se fil ; mais la pauvre Oclavie, malgré les promesses de son mari,
ne trouva dans sa famille adoptive que
des obslacles à cette liberté de conscience qu’elle avait droit d’espérer ;
bientôt on entreprit de la convertir
au catholicisme ; elle fut de plus en
plus isolée de ses coréligiotinaires ;
des obsessions d’abord affeclueuses puis
menaçantes, l’assaillirent de tout côté.
Elle en tomba malade el se montra
désireuse de mourir plutôt que de
vivre.
D M Soularea pst mainlonant Directeur
rie la lìibliotliique du Palais ries Arts, à
Lyon, —Sa fiuiiilla eat d’origiiie il»Iienne.
6
,,.310.
Un jour qii’ntie de ses párenles proIcslanles était venue la voir: nous
prierons Dieu qu'il vous relève, lui dit
la visileuse. — Air! priez-le plulôL
qu’il me relire à lui, avant qu’on m’en
ait davantage écartée , répondit-elle ;
priez avec moi, rapporte Gilles, qu’il
nie recueille de celte vie, pendant que
i’ai encore l’amour de sa vérité et que
le peu de lumière qui me reste reluit
encore en moi. — Ainsi fut-elle emportée à la fleur de son âge, malgré
tous les remèdes qu'on lui continua,
étant desLiluéo de celui qu’elle désirait.— Ce que nous proposons, selon
la vérité, pour miroir à ceux qui en
ont besoin d.
Ces paroles donnent á réfléchir. Qui
n’aimerail ce grave et sympathique
narrateur, dans ses pensées sérieuses
si mesurées, non moins que dans son
vieux style si savoureux.
C’est un éminent .service rendu aux
Vallées, que la reproduction de leur
premier annaliste, où tous les historiens ultérieurs ont puisé ; c' est
un prodige d’avoir pu mettre à la
portée de toutes les bourses, un
ouvrage dont les rares exemplaires
primitifs, atteignent dans les ventes des
prix fabuleux; ce sera une bonne
oeuvre, et féconde, J’espère , de l’avoir
rendu populaire.
Celle nouvelle édilion est bien plus
belle que l’ancienne. L’impression en
est de tout point remarquable ; l’émission de ees deux volumes, ferait
honneur même aux presses de Genève
et de Paris. La beauté du papier, la
correct ion du texte , la neltelé des caraclères, l’heureuse disposition des
litres , la justification des pages, dont
l’exactitude ne peut être altérée que
par lin pliage défectueux, tout concourt
à faire de cette publication un ouvrage de prix. Les amateurs de beaux
et bons livres, feront bien de se bâter, car celui-ci fera priitie bientôt.
Alexis Muston.
(Massachnsselts, Etats-Unis), la fuite
de nombreux .serpents produisit une
terreur générale.
Les chevaux qui conduisaient à la
ménagerie une énorme cage contenant
quarante serpents de loiitesdimensions,
prirent le mors aux dents et dans la
course précipitée la cage se brisa et
les serpents sortirent. Nul besoin d’invilerlesnombreuxspeclaieufs â prendre
la fuite lorsque l’on vit ces énormes
serpents véuirneux se disperser dans
les rues et dans les places de la ville.
il y a parmi nous un serpent bien
plus à" craindre, c’est le serpent ancien qui jette son venin dans l’âme
pour ruiner l’âme et te corps. On
le voit venir, on le voit enlacer de
ses horribles spires les pauvres vieil mes,
on sait qu’il veut les précipiter dans
l’enfer, on le laisse faire , on le regarde faire sans s’émouvoir, et sans
se sauver. Fuyons ce serpent; résistons
au diable et il s’enfuira de nous.
Serpents en ville.
Le Christian Hérald nous l’aconle que
tout récemment dans la ville de Salem,
Les chercheurs d'or.
Un journal de San Francisco rapporte qu’il n’y a pas moins de deux
milles personnes occupées à chercher
de l’or dans la Californie. Quelques
uns sont là depuis dix ans, d’autres
depuis vingt ans. Ils sont tous pauvres, et l’ont presque tous été depuis
qu’ils sonl-là. Mal nourris et mal vêtus,
ils travaillent comme des esclaves, et
vivent dans l’espoir qu’un jour ou
l’autre ils feront fortune.
Que ne cherchons-nous avec autant
de patience et avec une persévérance
pareille les trésors célestes que les
vers et la rouille ne peuvent gâter
et que les larrons ne peuvent ni percer ni dérober. « Cherchez avant tout
le royaume de Dieu et sa justice et
les autres choses vous seront données
par dessus a.
üoutiieUeô reUxi[tcu0e!9
Italie. — Ce à quoi il fallait s’attendre n’a pas lardé. Après quelques jours
d’un silence significatif, les feuilles
7
fliu
cléricales se sont mises, A qui mieux
mieux, à déverser sur Monseigneur
Gampello , de vérilahles lonenls d’injures. Le même iiomme qui, la veille
encore, élait lenu par eux dans celle
haute estime dans laquelle sonl tonus
les chanoines de la basilique vaticane,
ii’esL plus depuis sa conversion à l'Evangile, qu'un a sarmenl pourri » un
homme dont « la vie déréglée esl
connue de tout le monde » un homme
qui, plutôt qu’une perte, a apporté à
l’Egii.se dont il s’esl ^séparé, un gain
pour lequel on ne saurait assez lui
avoir de reconnaissance.
— Noire ferme espérance esl que
l’homme si vilement et si indignement
attaqué montrera, mieux encore que
par des pai'oles, par une vie de tout
point conforme à l’Evangile, la fausseté de ces accnsalioas, et sera pour
plus d’un de ses pareils un puissant
encouragement à suivre etix aussi la
voix de leur conscience, qui les pousse
à sortir de la Bahylone romaine, poui'
s’attacher de tout leur cœur à l’Evatigile.
France. — Les détails ci-après,
extraits d’une lettre du Directeur de
la A/oiso» des Missions de Paris aux
journaux, sur les derniers jours de
Monsieur et Madame Golnz, ces jeunes
missionnaires enlevés h deux heures
de distance, l’un de l’autre à SaintLouis, dans le Sénégal , seront lus
avec intérêt, nous n’en doutons pas,
par tous nos lecteurs.
M. et M”® Goiaz ont été soignés,
jour et nuit, par leur collègue. Monsieur Taylor, et par noire pieuse institutrice, Salimaia, avec un admirable
dévouement. Un médecin les a visités
régulièremenl. Quoique souvent en
proie à une lerrible agilalion et à
des absences mentales, ils ont eu des
moments lucides. Leur confiance en
Dieu et leur soumission à sa yolonié
ne s’esl pas un instant démentie.
Le jour où, sur l'avis du médecin,
Monsieur Taylor informa M. Goiaz de
l’extrême gravité de son étal, il lui
conseilla de penser aux affaires qu’il
pouvait avoir à régler; le mourant,
saiis'se laisser troubler par l’émotion
de son collègue, écoula d’un bout à
l’aiilre le psaume Lxxvn®; puis indiqua
lui-même le vu® chapitre de l’Epîlre
aux Romains. La lecture terminée, il
s’écria; « Quel beau chapitre! » —
>De son côlé Madame Goiaz, un peu
avant de mourir, s’esl fait lire, par
sa jeune amie Satimata, le chapitre
de l’Epître aux Philippiens, et a fait
elle-même une prière. ■
Ainsi s’esl terminée, en quelques
heures, la carrière de deux jeunes
messagers de l’Evangile que nous avons
vus partir de la maison des Missions
il n’y a que sept mois, pleins de santé
et siirloul pleins de foi et de zèle!
Comprenant quelle devrait êire ma
douleur. Monsieur de Pressensé, des
le lendemain de l'arrivée de ces foudroyanles nouvelles m'écrivait ces mots
que je me sens pressé de placer sons
les yeux de tous mes frères:
« Je pleure sur ce jeune ami, que
Dieu avait si richement doué par l’esprit et par l’âme, et qui était parti
avec tant d’enthousiasme et d’héro'ique
résolution. Je suis heureux d’.avoir
participé à sa consécration l’année
dernière. Quel deuil dans la famille
de sa jeune et charmante femme ! ~
La seule consolation c’est que de telles
morts relèvent bien haut l’idéal missionnaire et ta grandeur d’ime vocation qui implique de tels sacrifices. Il
faut que Dieu ail de bien grandes
vues sur le Sénégal, pour que notre
œuvre y reçoive de sa main un tel
baptême!
Casalis.
Suisse. ■— La fête annuelle de la
maison des Diaconesses de Saint-Loup,
qui a eu lieux le 7 seplembre , a été
üllrislée par le fâcheux étal de sanlé
du Directeur, dont la maladie, déjà
ancienne, s’esl beaucoup agravée ces
derniers temps. 11 y a eu, vers la lin
de la séance de f’api'ès-midi un moment
Irès-saisissanl. C'est quand l'assemblée
toute entière s’esl levée, en témoignage de sympathie, pour rec.evoir un
message de Monsieur Henry Germond,
envoyant un mot d’alfeclion à tous
les amis de Saint-Loup et leur donnant à tous rendez-vous dans le ciel.
8
______________________________________^312'
s’il ne devait pas les revoir sur la
terre.
— La fête annuelle de TUnion évangélique suisse doit avoir lieu à Bâle ,
les 26 et 27 septembre. Elle commencera le lundi, à 5 heures du soir,
par une conférence des délégués, qui
sera suivie, à 6 heures et demie, d’une
prédication faite à la cathédrale par
Monsieur le doyen Zimmermann, de
Zurich. Le lendemain mardi se tiendra,
dans la grande salle du Vereinshaus,
l’assemblée générale proprement dite,
Monsieur le professeur d’Orelly présentera un rapport sur ce sujet : Les
lumières el les ombres de notre situation
eedésiastique aeluelte. La discussion
sera iniroduite par Monsieur le licencié Schlaller, de Berne.
Irlande. — La statistique des dix
dernières années montre qu’en Irlande
il se dépense, pour la boisson iroiscent-quaranlecinq millions, cinq-centcinqnanle-sepl-niillei cinq-cenl-cinquanle francs par an, c’est à-dire cinquantesept million six cent dix-sepl mille septcent-cinquante francs de plus que ne
produit la rente collective annuelle de
tous les fermages du pays. Ce qui
prouve que si le paysan irlandais mettait de côté l’argent qu’il gaspille chaque année au cabaret, il pourrait en
peu de temps devenir le propriétaire
de sa ferme.
Asie. — Un missionnaire de Luclenow vient de 'terminer la publication
d’un Annuaire des missions pour les
Indes. Les statistiques qu'il a lecueiilies sont fort encouiageanles. Il y a
dans_ l'HindousIan en ce moment 689
missionnaires européens ou américains,
représenlanl 32 sociétés de missions
et 389 missionnaires indigènes. Les
indigènes qui pi'ofossenl le christianisme sont ,au nombré de 340,000,
les communiants de 102,000. Ces chiffres, comparés à ceux d’il y a dix
ans, constatent un progrès considér.able. Ainsi celui des communiants a
doublé.
Æinionoes.
# _________________
En vente à la Librairie Chiantore et
Mascarelli, à Pignerol:
P...Gilles: Histoire des Eglises
Tandoises, 2 vol. Prix 5 fr. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
H. Arnaud; La Glorieuse Rentrée des Vaudois daws leurs vallées,
en L689, 1 vol. Prix fr. 1,60. — Le
port en sus pour les pays de l’Onion
postale. '
Les mômes ouvrages se trouvent en
dépôt chez M'' Laniarel pasteur au Pomaret, ei sont remis aux mêmes conditions.
Les souscripteurs à VHisloire de
Gilles sont invités à ta retirer au plus
tôt, en ayant soin d’ajouler au prix
de soiisciiption , qui est de fr. 4, el
s’ils désirèul qu’il leur soit expédié par
la poste, 80 cent, pour les pays de
l’Union postale, el 40 cent, pour l’inlérienr.
En dépôt chez le Pasteur ciePomarel :
Choix de Cantiques pour les Eco les du dimanche, nouvelle édition avec
siipplémeril. Pi ix: 40 cent. — el 80 fr.
les 100.
Séries de tableaux de lecture
française, cartonnés. Prix : 2,70 la série.
Se trouve aussi au bureau de la Table
à La Toiir-Pélis.
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Piffuerol, lmp. Chiaulure et Miisearelli.