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Elisée Costabel, Torre Pellice
Février ■1890
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LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous ma serez ténioi ns. Acfc. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epi. IV, 15. Que ton régne vienne. Kstth. VI, 10
¡Sommaire:
Nos frères persécutés.___Que votre lumière
luise devantvles hommes______Evangélisa
tion en Saintonge (France). — L’arrivée
à Seshéké. — L’inspiration des Apôtres.
— Nécrologie: M. A. B. Malan. — Nouvelles religieuse.s. — Revue politique.
NOS FRÈRES PERSÉCUTÉS
L’Eglise Grecque-orthodoxe ne
vaut guère mieux que l’Eglise Romaine. Dans ses cérémonies elle
déploie un faste plus grand encore,
sj possible Elle les entoure de plus
de mystère. Tandis que, suivant le
rite latin, le prêtre célèbre la messe
seul devant un autel élevé de quelques marches sur le niveau de l’église, mais de manière au moims à
ce que tous ses mouvements puissent
être suivis par les fidèles, le prêtre
grec s’enferme dans un sanctuaire
où le pied du laïque ne peut pénétrer, et où on l’aperçoit à peine à
travers une' petite porte tendue de
draperies. Il faut avoir visité une
église russe, p. ex. la chapelle de
Genève, il faut avoir vu les images
sacrées (fcones) presque entièrement
recouvertes de lames d'or et entourées de deux, de trois rangs de
perles fines et de diamants, pour se
faire une idée du prix que les grecsorthodoxes altachenj, |J¿es^eiptures^
dont la valeur intrinsèque est souvent
bien mesquine. Hélas 1 dans les pays
qui professent cette religion, le culte
de ne s’est-il pas élevé au
dessus du culte de Dieu, de JésusChrist et méraê de celui de la Vierge
et des saints? Mais un des côtés
les jnpine attrayants, et pourquoi ne
diril(|j^{piis pas? les plus repoussants de cette église, c’est son alliance avec l’Etat, alliance si intime
qu’elle n’a pas craint de s’humilier
jusque dans la poussière, en proclamant comme son chef suprême un
prince de ce monde, le Czar de"
toutes les Russies; qu'elle n’a pas
craint de se déshonorer en mettant
au service de ce prince l’influence
énorme qu’elle a acquise sur les populations grossières et enfantines qui
peuplent ces contrées et en défen
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dant à leurs yeux la légitimité, l'autorité incontestable des ukases arbitraires et durs d’un autocrate qui
trouve le moyen de vivre et même
de vivre tranquille, tandisque des
milliers de ses sujets, et des meilleurs, périssent de froid, de fatigue
et de mauvais traitements, dans les
prisons sibériennes !
Naturellement, on ne se livre pas
ainsi sans espoir de réciprocité. Do
ut des, et le Czar n’a pas manqué
à ses engagements. Soutenez mon
trône, a-t-il dit à l'Eglise, proclamez
la déchéance des exilés politiques;
et moi je soutiendrai votre autel,
moi je persécuterai, j’anéantirai toute
église chrétienne qui aurait l’audace
d’exister, sur sol russe, à côté de la
vôtre.
Et il s’est mis à cette œuvre, et
il la continue, et il l’achèvera, si
Dieu lui-même n’intervient pour délivrer ses fidèles persécutés.
Voici, en attendant, ce qui se passe
dans les provinces de la Baltique,
habitées par une population se rattachant en grande majorité à la dénomination luthérienne.
Il est défendu aux pa.steurs luthériens de tenter la moindre projiagande auprès des grecs-ortlii^ilîes,
ou de leur offrir, même occasionnellement, le secours de leur minis^
tére.
Il leur est défendu de combattre
les efforts faits, auprès de leurs propres paroissiens, par leurs adversaires, en vue de les amener à abjurer le
protestantisme.
Quand de malheureux paysans
ont eu le malheur de se laisser confirmer par un pope, cela constitue
entre eux et l’église grecque un
lien que rien;jamais ne pourra rompre; ni eux ni leurs enfants ne peuvent revenir à l’Eglise Evangélique
sous peine de la déportation en
Sibérie.
Les mariages mixtes conclus depuis 25 ans et bénis par des pasteurs
sont considérés comme nuis, et les
enfants qui en sont issus, comme
des bâtards, si on ne les fait pas
bénir de nouveau par le prêtre orthodoxe.
Un ukase récent subordonne la
constitution d’églises luthériennes
au consentement du clergé russe.
Il est même question de rendre
l’usage de la langue russe obligatoire
pour le culte public et d’interdire
les livres de prière et les cantiques
écrits en Allemand.
Ah ! s’il n’y avait pas l’Europe
protestante, ce serait bientôt fait;
le pastorat luthérien serait aboli ;
les autels, les 'icônes et les croix
grecques envahiraient les temples
évangéliques, et la population serait
mise dans l’alternative de courber
la tête et d’accepter une religion
qu’elle déteste, ou bien d’accroître
de quelques colonnes l’armée des
condamnés Sibériens,
Mais l’Europe protestante est là; mais
des centaines de milliers de cœurs
chrétiens sont là, mais surtout Dieu,
le Dieu juste et miséricordieux est'
là. «Jusqu'ici, dira-t-il et pas plus
loin!» C’est vers ce Dieu que nous
Vaudois qui jouis.sons de toutes les
libertés que nous pouvons souhaiter
et> même imaginer, mais dont les
pères ont vu leurs droits les plus
sacrés conculqués comme les voient
à présent les pauvres Allemands de
la Baltique, c’est vers ce Dieu que
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- 67
nous voulons nous tourner en faveur
de ces frères, et lui dire. « Seigneur!
brise leur joug, délie leurs liens,
dispose en leur faveur le cœur de
Celui qui les gouverne, rends-leur
la faculté de te servir librement,
suivant leur conscience, et en attendant, tandis que l’épreuve dure et
aussi longtemps qu’ il te plaira de
les y tenir soumis, donne-leur résignation, foi, courage et allégresse,
donne-leur cette liberté de l’esprit
qu’aucun pouvoir humain ne peut
briser et qui rend profondément
heureuse, en toute circonstance, celui
qui ta possède ».
H. M.
Que votre lumière luise devant les tiommes
Matt. V. 16,
fVoir le N. 4./
Il ne suffit pas que la lumière
soit bien placée, il est nécessaire en
outre; qu’ elle soit allumée, 11 est
des Églises qu’on ne saurait, appeler des églises visibles, parce qu’elles
ne se mettent pas en évidence par
leur vie et par leur activité. Voici
un moyen de rendre visibles les églises; "qu’elles soient composées de
membres qui puissent être comparés à autant de lumières, qui soient
vivants et qui apportent partout où
ils vont la bonne odeur de l’évangile de Christ.
Mais qui allumera cette lampe?
Elle ne s’allumera pas d’elle-raême,
comme elle n’a pas pu se donner
l'existence. Les lampes ne peuvent
pas d’avantage s'allumer les unes
les autres; c’est Dieu seul qui peut
apporter dq, ciel sur la terre le feu
sacré qui fait de nous des êtres régénérés, des âmes converties. L’étincelle qui vient allumer nos lampes
est prise de l’Etoile du matin, de la
brillante étoile du matin, de l’Orient
d’En-haut, du soleil de Justice qui
porte la santé dans ses rayons. Il
est Lui seul la Source de la lumière
et de la vie. Tel est le Maître et
tels peuvent être et doivent être les
disciples: Je suis la lumière du monde,
s’écrie-t-il. Oh! qu’il nous communique sa lumière vivifiante, afin que
nous soyons tous enfants de lumière
et enfants du jour. I Thess. V, 8, et
que personne ne soit enfant de ténèbres.
Est-elle allumée votre lumière
chers amis? Nous ne voyons, hélas!
qu’une faible lumière, un lumignon
qui ne dònne plus de flamme, seulement un peu de fumée; un léger
souffle suffirait pour le faire disparaître entièrement. Mais le Seigneur
n’éteint pas le lumignon qui fume
encore, il ne brise pas le roseau
froissé, il est lent à la colère, abon
dant en grâce, il ravive la flamme,
la faible lueur, il fortifie le roseau
froissé, il fait du bien à l’âme faible.
Aussi, lorsque nous avons reçu un
rayon de sa divine lumière, ne l’éteignons pas, faisons-en bon usage,
et cette lumière augmentera d’intensité, jusqu’à ce que le jour clair,
très clair se fasse en nous.
La lampe qjÿiesoin en outre d’étre
alimentée, et cela jour après jour,
continuellement; à defaut de quoi
la provision s’épuise et la lampe
s'éteint. Mais il faut de la bonne
huile; ne vous contentez pas des opinions des hommes en fait de nourriture intellectuelle et spirituelle:
cela pourrait n’être que de la nourriture malsaine, des erreurs, des
mensonges, des fausses doctrines.
Dieu seul possède l’huile de la grâce
pour alimenter la flamme, l’amour
pour lui et pour nos semblables et
le désir de nous maintenir fidèles
à son service. Nous' ne faisons qu’indiquer la source en ajoutant qu’elle
est inépuisable. Puisons à cette
source et notre lumière ne ts’éteindra point. E, Bonnet,
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L’EVANGELISATION EN SAINTONGE [France]
...Voici ce qu’on peut voir à celte
heure, dans tel canton de l’arrondissement de Saint Jean d’Angély
où s’est fondée, il y a quelque
trente ans, une petite communauté
évangélique, toute composée de recrues tirées du catholicisme ou de
l’incrédulité.
Le pasteur de Matha, M. Delattre
est assisté dans son œuvre, d’une
manière permanente, par un instituteur-évangéliste et par deux lectrices de la Bible; pendant la saison
d’hiver par un évangéliste supplémentaire, au quels’est venu adjoindre
spontanément un chrétien de la
Suisse qui ne reçoit aucun salaire
pour son concours. Or, pendant tous
ces soirs d'hiver, ces quatre hérauts
de l’Evangile ont organisé l’évangélisation de la contrée de telle sorte
3ue, chaque soir, quatre réunions
’évangélisation ont lieu dans autant
de villages aux environs. Et partout,
en dépit des oppositions qui se manifestent ici et là, du fait de quelque
maire bonapartiste ou de quelque
curé intolérant, ces réunions sont
fort bien suivies par des auditoires
qui ne sont jamais moins de
trente personnes et qui dépassent
souvent la centaine. Les allocutions
des évangélistes y sont écoutées avec attention et sympathie, même
par ceux qui ne se décident pas à
se convertir, et les cantiques du
Réveil y sont chantés avec entrain.
Chez plusieurs de ces néophites,
l’Esprit du Seigneur a opéré une
œuvre de régénération profonde et
solide, et tous ces convertis, constitués en groupe de Mission intérieure,
s’efforcent d^ptre autour d’eux des
apôtres de leur foi nouvelle et de
fidèles témoins du Sauveur.
Pendant ces sept dernières années,
nous disait M. Delattre, le nombre
des membres de l’Eglise a doublé.
Ce résultat, ajoutait-il, est d’autant
plus remarquable que les conditions
d’admission dans la communauté
(c’est une Eglise libre, dont les fidèles font eux-mêmes les frais) sont
très sérieuses, d’aucuns diraient peutêtre un peu rigides. Il faut, non
seulement avoir donné des preuves
réelles de régénération pour être
admis à la Sainte Cène, mais, après
cela, attendre encore six mois avarit
de pouvoir devenir « membre de
l’Eglise. » Tous ces membres, entre
eux tous, ne dépensent probablement
pas, d’après ce qu’on m’a assuré,
deux francs par an en cartes, en
tabac ou en liqueurs fortes; ils observent scrupuleusement le dimanche et reçoivent, à tous ces égards,
un bon témoignage de ceux-là mêmes
qui ne se décident pas à se joindre
à eux.
Ces « membres d’Eglise » sont répandus dans vingt-deuæ localités et
sont tons, sans aucune exception,
d’anciens catholiques. Quelques uns
donnent leur concours au pasteur
ou prient à haute voix dans les réunion.s d’évangélisation, et ils s’édifient
entre eux, chaque semaine, quand
le pasteur ou les évangélistes ne
peuvent aller les visiter, ou quand
eux-mêmes sont empêchés de ’se
rendre aux réunions générales qui
ont lieu, à intervalles réguliers, tantôt sur un point, tantôt sur un autre
de cette vaste paroisse. Les progrès
de l’Evangile n’ont rien à craindre
de cette disséminationAk, ce’s disséminés étant vraiment des grains
de semence, et chaque grain étant,
dans son milieu, un principe de vie
et de fécondité. Ils sont « en bonne
odeur, » nous l’avons dit, aux catholiques de leur voisinage qui ne tiennent guère à leur Eglise que par
le lien de la routine ou parce que
le ri^risme de ces néo-protestants
les effraie. Mais d’ailleurs les lectrices de la Bible sont accueillies dans
toutes les maisons. Nos journaux
religieux et nos traités sont partout
reçus avec plaisir et même aUeridus
avec avidité. Des familles catholiques
5
- 69
ne craignent pas d’appeler le pasteur
tantôt pour un ensevelissement, tantôt pour un baptême. En un mot,
le pays tout entier est ouvert à l’action de l’Evangile. Et nous ajouterons
un dernier trait; c’est que le budget
de toute cette œuvre ne dépasse pas
4.000 francs, dont la plus grande
partie est faite par les otfrande.s des
fidèles, pourtant bien peu fortunés.
Le Signal.
L’ARRIVEE A SESHEKE
Extraits de lettres de M, A. Jalla
6 Sept. — Dans notre dernière
étape il nous a fallu 45 minutes par
mille à cause du sable. Le boue et
le reste des chèvres ont tous péri
pour avoir mangé d’une berbe vénéneuse.
16 Sept. — Ce matin il nous
est arrivé une 20™ de Matébélés et
de-Makalakas qui ont fait les exigeants et voulaient s’emparer de
tout ce qu’ils voyaient. Ils ont même
malmené un de nos garçons. Je me
suis alors présenté et, leur ai donné
ordre de laisser le pauvre enfant
tranquille. Ils ont essayé de m’effrayer en brandissant leurs bâches;
mais c’est quelque chose que d’être
un blanc; ces gens le craignent plus
que dix noirs. Je prends à la lettre
ces paroles: «Même les cheveux de
votre tête sont tous comptés, ne
craignez donc point.» Pas d’eau ici.
20 Sept. — Un bœuf vient de
s’enfoncer dans la vase; beaucoup
de peine pour l’en sortir.
21 Sept. — Panda Matenga.
Hier un autre bœuf s’est enfoncé
et a péri dans la vase. Nous avons
eu un culte; plusieurs hommes, femmes et filles connaissaient plusieurs
cantiques 'qu’ils ont chantés avec
nous. Ils sont tout heureux si Louis
s’établit a Mambowa prés de Kazun
gula, à la pensée d’envoyer chez
lui leurs enfants pour l’école. Que
de choses nouvelles ici: maisons
plus ou moins à l’Européenne, familles de gens un peu comme nous,
cris et pleurs d’enfants, pain, beurre
lait, pois verts, de l’eau en abondance! Tous fruits de la civilisation,
et je suis content de les trouver
aussi loin dans l’intérieur.
24 Sept. — De nouveau en marche. J’accomplis ma 25.“® année
en ce jour. Que Dieu bénisse tous
ceux qui pensent sans doute particulièrement à moi. Je,, ne passerai
probablement plus de septembre à
la maison. Mon cœur déborde de
reconnaissance envers Dieu qui m’a
comblé de bénédictions de toutes
sortes.
29 Sept. Kazungula. Avec quel
bonheur j’écris ce nom ! Il est enfin
là ce Zambèze après lequel j’ai tant
soupiré. Qu’il est beau! Je ne puis
me lasser de contempler cette eau
bleue, et ces belles rives, et mes
oreilles se délectent à entendre le
clapotement des vagues soulevées
par le vent. Je suis complètement
seul comme Robinson dans son île.
Les autres sont tous en arriére avec
le wagon Middleton. Je crois avoir
vu la tombe de Dardier. Quel avertissement à l’entrée du Barotsé! Ce
n’est qu’un monticule ; je proposerai
d’y planter du chèvre-feuille, dont
il y a abondance ici.
1. Oci. Enfin j’ai vu Louis; nous
sommes ensemble. Ce pauvre frère
avait un peu de fièvre; mais comme
nos cœurs bondissaient! Ce n’est que
le 3, et après avoir eu beaucoup de
peine à faire traverser le gué à nos
bœufs, que nous montâmes dans nos
bateaux zambéziens, pas trop conforta1>les. Une nuit d’arrêt, et enfin
le 4, à 5 h. ^h, nous débarquions à
Sesbéké. Sur le rivage je distinguai
bien vite Marie; M. et M.® Jeanmairet
étaient là aussi. Leurs domestiques
et ceux de Louis me chantèrent un
cantique de bienvenue qui m'émut
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profondément. iEn voici la traduction:
Nous te saluons, serviteur du Dieu très-hautf
La lumière nous a éelatrés, Tamour nous -à recher»
Chantons avec allégresse (cités,
Les ccÊurs pleins de joie (bis) r
Aujourd’hui il nous est arrivé
C'est un enfant du Dieu Haut,
H a aimé nos familles ;
Soyez reconnaissautS; frères!
Paix lui soit dans notre paya (bis)
Je serai le voisin de Louis et de
Marie pendant un an, eux à Manbowa (Ka^ungula), moi a Seshéké, à
nn ou deux jours de trajet. Nous
avons monté plus 'd’une fois notre
beau « Pra del Torno » qui vogue
si bien. Merci encore à ces chers
amis.
24 Oet. — Les wagons partent.
Je salue tous les amis. Je suis
parfaitement bien et heureux; heureux et sous la protection de notre
Père Céleste.
LA DIVINE INSPIRATION DES APOTRES
Quant à nous... la divine inspiration des apôtres nous apparaît
avec toujours plus d’éclat, à mesure
que nous étudions de plus près les
grands théologiens qui se sont succédés depuis 18 siècles. Certes l’Eglise a compté d’illustres docteurs,
dont elle à le droit d’être fière: Origène, Augustin,Cal vin, Luther, Schleiermacher, Rotbe, et que sais-je encore? Etoiles de première grandeur
dans le ciel de la théologie, nous
sommes pour vous pleins de respect.
Vous êtes des géants à nos yeux,
mais nous pouvons l’avouer sans
offenser votre mémoire, et vous
l’eussiez dit vous-mêmes, vous n’êtes
encore que des pygmées auprès des
Saint-Paul et des Saint-Jean. Quand
nous passons ;de vous à eux, nous
nous élevons de la plaine à demi
éclairée sur les lumineuses hauteurs,
nous éprouvons'la même impression
que lorsque nous faisons un voyage
à'Ghamounix, après avoir vu lé re
lief du Mont Blanc au jardin Anglais de Genève, On admire vos
chefs-d’œuvre, mais ils ne sont que
la reproduction des leurs, et combien imparfaite, combien rapetissée!
Vos pages les plus sublimes sont un
reflet de leurs oracles; ce que vous
avez de meilleur, c’est à eux que
vous le devez; vous n’êtes jamais
de plus grands docteurs que lorsque
vous restez leurs dociles élèves ; et
quand, par hasard, vous essayez de
le.s façonner à votre image ou de
-combler leurs lacunes en vous inspirant de vous mêmes, il arrive à
chacun de vous,surtout aux plus modernes, d’introduire dans l’organisme
chrétien des ferments de dissolution,
et de compromettre la divine beauté
de l’Evangile par des retranchements
arbitraires ou des excroissances maladives. Là où vous tâtonnez, ils ont
le vol de l’aigle ; où votre œil se
perd dans le vide, ils voient le 'eîel
ouvert. Voilà pourquoi ils resteront
nos maîtres; premiers témoins du
Christ, eux seuls et pour tous le.s
âges, il lés a marqués de son divin
sceau !
'Extrait, d’un discours de M. Aloys
Berthoüd prof.
NÉCEOLOGIE
Dans l’après-midi du mercredi, 19
courant, une foule nombreuse, composée d’environ 500 personnes, se
réunissait aux Blonats pour rendre
les derniers devoirs au vénéré vieillard,
M.r AUG. BARTH. MAIAN,
décédé deux jours auparavant dans
sa 74.“® année.
Né en 1816, excellemment doué,
il fit ses premières études classiques
à la Tour où il eut dqà pour professeur, le digne Papa Revel et pour
condisciples, entr’autres, les futurs
pasteurs J. P. Meille e t Matthieu Gay,
7
- 71
qui l’ont précédé récemment dans
un monde meilleur. 11 passa ensuite
cinq à six ans k Lausanne où ses
professeurs, dont le plus célèbre
était Monnard, se plaisaient à faire
l'éloge de son assiduité. Ses études
préparatoires étaient achevées et il
venait de commencer les études théologiques, lorsque sa vive amitié pour
M.r Gûdin l’engagea à renoncer au
pastoral et fit de lui un pédagogue
chrétien, honoré dans cette Hollande
où son ami l’avait précédé et entraîné, au grand regret de ses parents.
Après s’être fait apprécier pendant
quelques années comme inslituteur
à Harlem, il épousa en 1846, une
demoiselle, Hélène Meylan, d’origine
suisse qui fut, presque pendant trente
ans, sa digne compagne, son bras
droit et sa consolation. Il fonda avec
elle à Leyde, un externat pour demoiselles, Le bon renom de cet établissement; permit aux époux Malan
d'acquérir une certaine fortune et
de se retirer à St. Jean dès l’an 1860,
Lee trente dernières années de sa
vie ne furent pour le défunt qu’un
repos très-relatif, car il travaillait à
racheter le temps, à se perfectionner
dans la connaissance de la Bible et
en particulier du Nouveau Testament
qu’il étudiait dans l’original, et à
faire valoir, en toute occasion, et
selon sa conscience, pour le bien de
ses frères, les talents dont il était
doué, et les lumières qu’il avait acquises. Les personnes qu’il a édifiées,
les malades qu’il a consolés pendant
ces trente années ont tenu, sans
doute, à honorer, Mercredi, le chrétien humble, fidèle et dévoué. Sa
mémoire sera en bénédiction pour
plusieurs. Elle sera surtout en bênédietion pour sa veuve, sa seconde
excellente compagne. Les consolations
humaines ne lui ont pas manqué
dans cette douloureuse circonstance.
L’Espi'it Consolateur achèvera l’œuvr’e.
Je ne dirai que peu de mots du
service funèbre, soit à la maison
mortuaire, soit au cimetière. Le principal discours d’exhortation, de consolation et de commémoration a été
fait en italien par M. Proehet, président de te Commission d’Evangélisation. Les autres prédicateurs me
pardonneront de ne pas les mentionner, car l’on ne peut, sans inconvénient, décrire par le menu tout
ce qui se dit et se fait dans ces
occasions. Le public sent bien si l’on
parle pour consoler, ou si l’on ne
veut que dogmatiser et polémiser.
J. J. Parander.
Nouvelles Religieuses
La Bible dans le Pacifique. —
Sous ce titre vient de paraître en
Angleterre un livre qui montre jusqu’où va parfois l’amour des païens
convertis pour la Parole de Dieu.
A Taïti, quand la Bible a été imprimée, le roi Pomaré a tenu à en
imprimer de sa propre main les
premières.feuilles. Environ cent-cinquante indigènes des autres îles
stationnaient dans leur» canots le
long du rivage, attendant que des
exemplaires du saint volume iussen.t
disponibles. — A Tonga, plusieurs
éditions de la Bible se sont succédées,
rapidement. On a vu des indigènes
apporter au missionnaire le prix du
volume un an à l’avance pour être
sûrs d’être parmi les premiers servis.
— A Mangvjai un chrétien, aussitôt
en possession de aa Bible, ne put dormir avant d’avoir lu le livre de Job
tout entier. La poussière ne couvrira
jamais ma Bible! disait-il; l’humidité ne la fera pas moisir, les vers
ne la mangeront pas. Ce livre, c'est
ma lumière, c’est ma joie!
(Edaireiir).
Touioir c’est pouvoir. ~ Avezvous entendu parle» de Miss Robinson de Portsmouth, qui depuis de
longues années poursuit une œuvre
ri
V‘/.^
■■yi.
/»V ij.
8
— 72 —
Bi.
S-;-.'
à
admirable parmi les soldats et les
marins anglais? Dernièrement Miss
Robinson est devenue infirme, mais
elle n’a pas voulu renoncer pour
cela à un travail que Dieu avait
tant béni. Elle s’est fait construire
une voiture de famille où elle peut
faire entrer un lit, et où il y a en
outre place pour quelques amis.
Dans cette voiture de famille, elle
a fait un voyage d’évangélisation de
seize-cents kilomètres, qui a duré
du 11 Juillet au 21 septembre dernier. Elle a pu tenir soixante trois
réunions. Parfois les réunions se
tenaient au premier étage: alors trois
ou quatre hommes y montaient Miss
Robinson, couchée dans son lit.
Elle a distribué pendant ce voyage
douze mille livres ou traités, elle en
a vendu pour plus de mille francs,
et a collecté trente-cinq mille frs.
pour son œuvre.
(Eclaireur).
Revue Politique
Italie — Le Prince de Naples a
repris son voyage en Orient, qu’il
avait dû interrompre à cause de la
mort de son oncle, le duc d’Aoste.
Il est maintenant en Grèce. Lé voyage
se fait en forme tout-à-fait privée,
ce qui n’empêche pas que le Prince
ne reçoive de nombreuses démonstrations de sympathie.
X X
Afrique — Le général Orerò a
invité 22 chefs des tribus de l’Assaorte, d’Arafali et de Zula, pour les
engager à renoncer à leurs haines
réciproques qui maintenaient les
pays en état de guerre perpétuelle
et à faire acte de soumission au
gouvernement italien. Les propositions du Général ont été acceptées,
et tous ont juré sur le Koran de
garder fidèlement leurs promesses.
X X
France. — Un nouvel acte d’indiscipline, qui rappelle celui qui a
rendu si célèbre le général Boulan
ger, a été commis dernièrement
dans l’armée française. Le Général
Huhert-Castex, n’ayant pas obtenu
la promotion à laquelle il croyait
avoir droit, a prononcé devant ses
soldats, à Meaux, un violent discours
contre le ministre de la guerre,
Freycinet. Après avoir excité l’indignation de ses soldats contre ceux
qui avaient infligé une pareille humiliation à un homme de son mérite, il ajoute: « Quand un ministre
n'a pas vécu de notre vie militaire,
comment pourrait-il apprécier à leur
juste valeur nos services, et la portée de notre carrière? Il ne la connaît pas; il se laisse influencer par
ceux qui l'entourent et ne connaît
pas d’arguments à leur opposer. »
Et tout le reste sur le même ton.
Le Conseil des Ministres, après avoir
demandé par télégraphe, au Général,
s’il avait vraiment prononcé les paroles qu’on lui attribuait — à quoi
il répondit laconiquement oui — a
décidé que le Général serait soumis
à un Conseil d’enquête.
X X
Alleuiag;iic — Jeudi 20 courant,
a eu lieu la votation pour l’élection
des membres du Reichstag. Les partis opposés à la politique du Gouvernement ont été sensiblement renforcés. Les socialistes, surtout, ont à
peu près doublé le nombre de leurs
représentants, et menacent de gagner
d’autres sièges encore aux votations
de balûtages, si leurs adversaires ne
se décident pas à oublier leurs propres divisions pour s’unir tous contre
eux.
On peut se procurer auprès de la
Table Vaudoise le Choix de Cantiques pour les Ecoles du Dimanche,
édition sans musique, au prix de 15
centimes l’exemplaire.
On fera l’escompte du iO p. o/o
aux personnes qui prendront au
moins 50 exemplaires.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.