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Année Sixième.
17 Septembre 1880
N. 38
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voui me serez témoins. Actes 1, 8. -Sttivani la Hérité avec la charité. Ep. 1. ]5.
PRIX d*abbonnement par an Italie . . .. L. 3 Tous leâ paya de rUnion - de poste . . . * ^ I Amérique , . . » , 9 | On s'abonne : Pour l'Intérieur chez MM. lea pasteurs et les libraires de Torre Peliice. Pour rÆfCiéyietir au Bureau d’Ad»^ inmistratioiii. 1 L/n ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. 1 Annonces; 25 centimes par Ligne. Les envçis .d'argent se font par 1 lettre recommandée ou . par { mandats sur le Bureau de Ps- ! t^osa .Argentina.
Pour la RÉDACTION-adresser ainsi!’A la pireotJoo du Témoin , Fomaretto (Pïnerolo) UaU o pour I'ADMINISTRATION adresser ainsi : Ai’Adiïiiniatration du 5Té«iotrtj Poraaretto | PineroioJ Italie
Sommaire
Le Synode de 1880. — Encore de la
Glorieuse Rentrée. — La Mer. — Deux
lièvres. — La conscience et TEcrlture. —
Nomelles religimise$ et faite divers. —
Revue polüique.
LE SYNODE DE ,4880
Avant de continuer notre compte-rendu de la Session Synodale
qui s’est ouverte lundi 6 et a
doré jusqu’au 10 courant à sept
heures du soir , nous devons
rectifier l’erreur tout-à-fait involontaire dans laquelle est tombé
l’ami qui a eu l’obligeance d’en
rédiger la première partie. Si le
Rév- docteur Stewart et M. l’architecte Boulnois, délégués de
l’Eglise Libre d’Ecosse et de l’Eglise Presbytérienne d’Angleterre,
Ont demandé à être entendus dès
mardi matin, parcequ’il leur était
impossible de renvoyer leur départ jusqu’à jeudi, la séance spéciale pour la réception des députés des Eglises, ou sociétés
étrangèrès, n'en a pas moins eu
lieu au jour et à l’heure ordi
naires comme nous le verrons en
son temps. — Et puisque nous
avons dû faire cette rectification
nous serions heureux de pouvoir
apporter à notre dernier N.“ les
très nombreuses corrections dont
il aurait besoin. C’est un véritable
tour de force que de'corriger de®
épreuves tout en prêtant l’oreille
à une discussion intéressante. A
la place du collaborateur qui était
chargéjde cette petite besogne,
nous n’aurions certainement pas
mieux fait. — Ce sont surtout les
pages 298, 2® colonne et 299 1*
colonne qui ont été maltraitées.
Nous prions nos lecteurs de nous
pardonner et de faire eux-mêmes
les corrections suivantes; caswistique au lieu de cascustique ; invoquant au lieu i'imoquer (299,
ligne 40), et d’ajouter le mol
occupe à la 18* ligne de la môme
page.
C’est la gestion du Comité d’é
vangélisation qui avait cette année
la préséance, et aussitôt après la
réponse du président aux délégués
ci-dessus nommés, l’ordre du jour
2
-303
amena la lecture du rapport très
favoraBle: de la Commission examinatri^' de cette gestion et la
discussion qui s’y rattaciie. —
Le rapport du Comité lui-même
était connu deppis quinze jours
de la plupart des membres du
Synode et s’il n’a pas donné
lieu à beaucoup d’observations,
c’est tout d’abord parce que l’on
ne s’aventure pas volontiers à
parler de localités» ou de faits
que l’on ne connaît qu’imparfaitement; si ce n’est qu’on le fasse
pour' demander quelque éclaircissement, et les questions n’ont pas
manqué. C’est ensuite parce que
rédi^ avec soin et en termes gén^aTéraent très précis, le rapport
doDîne une idée très claire de la
marcbe et de l’étàt actuel de la
mission vaddoise. — Un raalentèB‘dd dans lequel il n’y a eu
la faiite; dô" personne, a provoqué
de* la ^ part du président et d’un
autre membre du Comité des protestations énergiques , superflues
pour la plus grande partie de
l’Assemblée, et que tous ont enténâu'és avec line légitime satisfaction. ‘
Un député d’une de nos parôisses
ayant parlé de certaines gens, qui
peur se dispenser de donner pour
cetiè oeuvre, semblent douter de
lar véracfté'des rapports qu’on en
fait, le président du Comité aL
firme avec'i fôrcé, comme un fiait
re^)«OU(iœêm'#!dé nos adversaires
et de ceux qui n’ont aucune sympathie pour nous, qu’en rendant
compte! notre •Eglise et à nos
amis‘des- progrès de lai mission
vaudóispi nouS' nous tenons par
princip'e eHi-dOga et' aiv dessous
de-lài ibéaiité!, pLutôt i que d’aller
au delà; c’est là une gloire à laquelle nous tenons beaucoup et
que l’impatience, diailleurs très
naturelle, des amis de notre oeuvre
ne nous fera pas compromettre.
Nous avons trouvé très légitime le vœu manifesté par un évangéliste de Sicile, que le Comité
fournît aux ouvriers employés
dans les stations reculées lès moyens matériels d’assister à nos
Synodes, mais nous avons également compris que le Synode ne
pouvait rien prescrire à cet égard,
comme aussi le Comité ne devait
prendre aucun engagement, mais
réserver sa décision pour chaque
cas particulier.
Une assez longiiô discussion
s’étant engagée.à propos du Char
biblique mentionné dans le rap^port, ou plutôt de son conducteur
actuel, dont les antécédents trop
connus de plusieurs auraient dû
l'éloigner d’un emploi pareil, le
président du Comité met'fin à'cet
entretien ou à cet incident en aunionçant. que très prôbablement cet
homme ne sèra bièntôt plus au
service de notre .Eglise, C'est thut
ce que ron déinandait ; mais ahssi
l’on nepouvaitpas’demander môitïs.
¡Si tous ceux qui travaillent dans
le champ de notre évangélisatioh ,
'ministres , instituteurs' oü colper*
teûrs, ne déployent pas les raètues
talents et'ne sont pas' revêths de
la même aptitudé, ib y a uue chose
qui est requise d’nne manière absolue de chacun d’eux, et c'est
qu’ils aient up' ben témoignage;
quant à leur conduite, môme’de'
iceux deidehors; qu’ils'ne donnent.aucune occasion à radversaire dè^i
^médire, et' qu’ils honorent par-la''
pureté de leurs moeurs cet
3
■gile qu’ils voudraient faire accepter aux autres. Le looiide ne veut
pas, et au fond il ne doit pas,
sdparOr l’Îionime de l’œuvre qu'il
fait et de la dootrîné qu’il prêche.
La discussion du rapport de
ravangélisation est dose par le
vote nnaiiiiûe de l’ordre du jour
de la commission examinatrice:
U Assemblée Synodale exprime
au Comité d'Evangélisation sa vive
reconnaissance pour la fidélité, la
régularité adntirable et l'infatigable
activité à^c lesquelles elle s'est
acquittée de so% difficile mandat.
(à suivre J.
Encore de k fiioriense (ientrée
(Suite ).
Ven,OHS-en piaintenanl itw point de
vue social : au fond c’esl ici que nous
soininçs sur lé vrai lerratn de la quesiioii. ÏÎpus nous sommes applique jusqu’ici à revendiquer pour le chrélien
le droit de déféndre sa vie, du moins
dans certaines occasions, et cela, même
au prix de la |Vie de f ennemi. Il nous
reste maintéharil à examiner si ce droii,
individuel à rpfigine, s’étend à lin
peuple , pris dans son ensemble ; celle
question résolue adit'maiivemeni, nous
aurons cependant encore à.établir cerlàiijes réserves à ll’égard de l’usage
d'iin tel .droit : après quoi noqs pourrons en, lai ré rapplicàiion d’iine façon
pafiiculièi é aàx faits et gpstes de 1689
et eh général à la conduite des vaudois enviifs leurs ennemis.
■ Lés péuples, comme le.s individus,
ont leur existence à eux , leur vie propre. Crtacup d’eux a son oriÿne çt sa
fin; èi entré ces deux termes se dêroide
une suite plns_ ou moins longue de
pliàses, de périodes qqi août pour les
peuples ce que, sont |es tiges popr les
îndividus- Dés tnqme/iis dp crise signalent et pl'odpisépt cq uë^^'ètoppaméni
de la vie pailoihàfe, qui est cé’pèndani
toujours soumis à l’aclion de la Drqvidence de Dieu. La Bible ep; effet nous
enseigne, d’açcoi’d avec l’hisloire eliq*
même, que Dieii lient les peuples sous
sa main ; il dirige les nations et juge
leurs conducteurs. A chaque peuple il a
assigné une place sur la terre et cela
en vue d’une mission á accpmpün.
Cette mission, celle œuvre elle résul,le
d’abord des conditions naturelles dans
lesquelles Ohaque peupla se trouve
placé, soit à régard du sol,, du climat, soit par rapport, à la rape, au
leippérament, au caractère,; eíléqrésuite ensuite de rinterveniion de Dlép
dans l’histoire de ce peuple, soit que
celte intervention revête un caractère
extraordinaire, soit qu’elfe sé fonde
pour ainsi dire avec la libre action 4è
l’homme. En ùn mot, Forigine des
peuples, leur formatipn , leurs
siludes, leurs destinées , leur ,
enfin ne sont pas, selon nous, des|ïi_.
nomènes purement uaiurels, ié i’és.qtM
du hasârd, mais soiil soumis .ÿ ià^ u|f
reclion providentielle de Diéu.lG^^'ijïi
d’eux à sa raison d’être parcequ’Îl eât
issu de la volonté de Dieu, qui:,lpi, a
assigné, dans sa sagesse rôle à
remplir sur celte terre; dé jnânie que
dans un corps chaque membre a. des
fonctions particulières a reinplir pour
le bien être du corps en, général ét
aussi pour le sien propre, ainsi cliaque
peuple occupe une placc,à. lot dans ce
vaste corps qui est Fhúfóahilé. Il.doh
s’appliquer à connaître le plan. de,4i'eu.
à son egard , c,-à-d. savoir ce qù’ü
dçit être et ce qu’il doit faire, et.réaliser toujours mieux l'idéal, qui lui esl
proposé. Ceci c’est ^s<?h dçvpii;, ' D’uii
autre côté Dieu, qui lui. a ifppôsé son
devoir, n’est pas sans jùj âvoir donné
les moyens de le remplir ; cap que sont
la bonté du climat, la,ferlilite du soi,
la variété des,productions nalurjeljep,,
les dons physiques ,,,|esjfàcultés inlollectuelles et iiioraies qui distinguen,t
tel ou tel peuple él en expriment ,lé
génie, qii’esl-be que tout cela sinon
de simples, inoyens pour aiiéindre .lé
but qui est dé réaliser,la vojpnié ;de
Dieu? orces moyéns^onstiLuétilprecisémeni ce qqe nous appérons fe di’é'îi*
d’uh pe’ufiie. Lorsqu’un peuplé eslasséit
4
■s304.
;wv\yv/vw’w
malheureux, assez ingrat pour tomber
dans l’ignorance complète de son devoir, il perd alors du même coup tous
ses droits, et le premier de tous, le
droit à l’existence; il ne mérite plus
de vivre : ainsi étaient les Cananéens,
lorsque Dieu les frappa d’une sentence
de mort. Par contre lorsqu’un peuple
conserve le sentiment de ses obligations envers Dieu, lorsqu’il a conscience de la mission que Dieu lui a
donnée et tant qu’il travaille à la remplir, en un mot aussi longtemps qu’il
agit en vue du devoir, il a, et cela
de la part de Dieu, des droits sacrés
à conserver. Son droit c’est de faire
son devoir; mais faire son devoir implique le maintien de ses droits, comme
moyens pour l’accomplissement du devoir.
Or, de tous les droits, le premier,
le plus sacré c’est celui de l’existence;
cela s’applique aux peuples aussi bien
qu’aux individus; ce droit fondamental
implique pour ces derniers tous les
droits qui en découlent ; le droit du
travail et de la propriété, le droit aux
joies do la famille et tout ce qui s’ensuit, Appliqué à cet ensemble d’hommes formant un peuple, le droit à
l’existence suppose, ou mieux impli
3lie, une foule de conditions. Tout
’abord vient la possession de son
pays, qui est pour lui ce qu’est le sol
pour la plante, puis la liberté et l’indépendance qui sont comme le soleil
d’une nation et sans lesquelles elle
traînera une ¡vie chétive et misérable: tels sont, à n’en pas douter,
les droits d’un peuple et pour noire
part, nous ne craignons pas d’afflrmer
que l'Evangile loin de contredire cette
vérité, l’a mise en pleine lumière.
Sans doute ce que Jésus veut avant
tout c’est affranchir les hommes de la
loi du péché ; mais cette fiberlé spirituelle et individuelle devient la source
féconde de toutes les autres libertés
sociales , de telle sorte que les peuples
les plus jaloux de leur indépendance
sont précisément ceux qui sont le plus
sous l’influence de l’Evangile.
Gela admis, comment peut-on dire
qu’un peuple chrétien doit, pareequ’il
est chrétien, se laisser écraser par un
ennemi jaloux, par un voisin qui met
sa puissance au service de sa haine ?
Ne serait-ce pas de sa part un acte
d’infidélité envers Dieu ? Qui donne à
ce peuple le droit de se laisser dépouiller ? Dieu au contraire attend de
lui qu’il fasse son devoir et que dans
ce but il lutte et parfois à outrance,
pour revendiquer les droits sacrés qu’il
lient de Lui. Honneur au peuple fidèle
qui, dans de telles circonstances, sait
sacrifier quelques uns de ses enfants
et ose risquer tout plutôt que de devenir infidèle à sa mission et de trahir
son devoir ! Honneur et gloire au peuple américain qui n’a pas reculé devant
la mort elle-même, plutôt que de
souffrir celle honteuse plaie, celle iniquité qui s’appelle l’esclavage. Que des
frères destinés à s’aimer s’entr’égorgent sur un champ de bataille, certes
c’est un des spectacles les plus navrants, un des fruits les plus amers du
péché ; mais il est des cas où la guerre,
avec les horreurs qu’elle entraîne à sa
suite, devient non seulement une nécessité , mais le devoir immédiat d’un
peuple, et certes lorsque les vaillanis
soldats de l’armée du Nord quittaient
famille, parents, amis pour aller combattre en faveur des pauvres nègres,
ce n’est pas l’Evangile à la main qu'on
pouvait les condamner; ce n’élail pas
la haine, ni l’égoïsme, ni l’ambition, ni
l’amour de la gloire qui les arrachaient
à la vie tranquille dont ils jouissaient;
non c’était leur conscience de chrétiens,
c’était le cri du devoir; or il ne saurait y avoir rien au dessus du devoir,
car le devoir c’est la volonté de Dieu.
Et que dire de Lincoln ? Les chrétiens
de tous les pays se seraient-ils donc
trompés lorsque, en pleurant sa fin
prématurée, iis ont entouré son nom
d’une auréole de pieuse vénération ?
Cela ne saurait être et cela n’est pas.
Lincoln en servant son pays a fait son
devoir et il l’a fait en chrétien. Deux
siècles avant lui, il s’est trouvé aussi
et bien près de nous, un homme qui a
su , lui aussi, faire héroïquement son
devoir. Cet homme s’appelait Arnaud.
Que sa mémoire nous soit précieuse,
que sa gloire nous soit chère et gravons dans nos cœurs le souvenir de
5
~305—
ces vai|lanl$ hommes, de ces héros qui
osèrent braver tous les dangers, même
la mort, afin d’obéir à la voix de Dieu
qui du haut de nos montagnes retentissait dans leur cœur pour les rappeler dans les héritages de leurs pères,
afin d'y rétablir le témoignage de la
vérité, la pure lumière de la Parole
de Dieu. Henri Kibet.
(La (in prochainemenîj.
La Mer
Que c’est beau la mer! Quelle grandeur ! Le rivage a disparu des yeux
du navigateur qui ne voit plus désormais que les ondes et les cieux. Promenant ses regards autour de son
navire, il ne voit plus que l’immensité
de l’océan. Des pensées mystérieuses
remplissent son cœur, et son âme sent
la présence du Créateur. Entouré de
dangers de toute espèce, bercé dans
un iVèle esquif, séparé de l’abîme par
quelques planches seulement, il a besoin de pouvoir se dire que le Créateur
de l’océan est son Dieu , son Père et
son Libérateur. Qu’elle est précieuse
la foi, ce don de Dieu que nous apprécions si peu ! « Ceux qui descendent sur la mer dans des navires,
faisant commerce sur les grandes eaux
qui voient les œuvres de l'Eternel, cl
ses merveilles dans les lieux profonds »
sentent le besoin de ci ier vers l’Eternel,
car, poussés^ par l’onde furieuse, ils
monleiu aux cieux et descendent aux
abîmes', et leur âme se fond d’angoisse
(Ps. cvii, 23-32). Heureux l’homme
qui se confie en l’Eternel, non seulement au jour de la détresse, mais en
toute circonstance !
Ceux qui ne savent pas nager, trouvent sur les bords de la nappe liquide
assez d’e'au pour se baigner, pour laver
et purifier leur corps et lui faire beaucoup de bien. Le nageur peut prendre
le large , et s’ébattre là où la mer est
plus profonde tout en essayant d’en
découvrir le fond. Mais s’il n’y réussit
pas c’est généralement à cause de la
faiblesse de sa vue", car l’eau est limpide partout, quelle que soit du reste
sa profondeur. Il en est de même de
la Parole de Dieu qui est claire et
bonne partout. Si notre œil h’est pas
clairvoyant il n’est pas juste d’en attribuer la cause à la Bible en disant
qu’elle est obscure. Elle est une lampe
à nos pieds et une lumière à notre
sentier. Les savants peuvent pousser
jusqu’aux profondeurs de l.a révélation
pourvu qu’ils soient humbles, et y
étudier avec profit les choses profondes
de Dieu. Tandis que les personnes
peu cultivées trouvent dans les pages
simples et claires de l’évangile tout
ce qui est nécessaire pour les guider
dans le chemin du ciel. La Parole de
Dieu restaure l’âme et donne la sagesse
aux simples.
Qu’elle est majestueuse et terrible
la mer agitée par la tempête! Les
ondes soulevées par le vent se jettent
l’une après l’autre contre les rochers,
ou viennent successivement se précipiter contre le bateau avec une fureur
sans pareille. Mais quel est te résultat
i>abiluel d’une semblable agitation ?
La mer a réussi, en se troublant, a
faire venir à sa surface la vase qu’elle
cachait au fond, et à salir les bords
qu’elle est venue toucher. 11 eh est de
même d’un homme en colère,; il s’agite, ses traits s’altèrent, l’écume lui
sort de la bouche , il est hors de lui.
Qu’a-t-ii obtenu ? H a manifesté ce
qu’il cachait au fond de son cœur, il
a produit à la vue de ses semblables
les pensées impures et les passions
violentes qu’il cachait soigneusement
au fond de son âme. La colère de
l’homme n’accomplit point la justice
de Dieu; elle réussit a le faire connaître tel qu’il esl.l
Qu’il est consolant de conlempler la
douce figure du Sauveur qui apaise
tes flots coijrroucis 'et dit à la mer :
sois tranquille ! C’est sa voix puissante
qui peut imposer silence aux passions
qui s’agitent audedans de nous, et
c’est la douce influence de son Saint
Esprit qui ramène la paix dans le
cœur agilé et souffrant. Oh qu'il est
beau et qu’il est bon d’avoir un Sauveur et de croire fermement eh lui !
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^VVVWWWVW'rt'iSÔÔ
Deux liífVKS
Un chasseur gvavii Ì9 dftuce p.enle
d’iiae colline, accompagné d’un dom.esliqoe qui porle son (usti. Ue maître
est indifférent en tnalière religieuse et
ne pense qu’à jouir du bien^qù’iì possède, sans rendre grâce à Celui qui
le lui a donné. Le dorneslique est un
chrélien vivant, quoique peu éclairé.
Il aime son Dieu et s’efforce de renoncer au péché.
•— J|e ne cotPiprends pas, dit le
maître an domestique, comment lu
parles si spuyent de luttes contre la
lenuiion et de résistance contra Satan,
Quant à moi je vis en paix, je jouis
de la vie et n’éprouve ni combat ni
tiraillement.
— Je ne suis pas assez savant, monsieur, pour expliquer cela , répondit
le servilèur. Mais il est de fait que
chaque jour je suis obligé de Intler
et sur^ul d’invoquer le secours de
mon pieu, si je ne yeux pas pie laisser
entraîner par le péché q<ui lait ia guerre
à mon âme.
Ils raarchèreni silencieusement pendant pn Gerlain temps , jusqu’à ce que
deux lièvres sortirent loul-à-cpup d’ui)
bpisson., Le maître Îil feu, en luenl
un lièvre et blessant l’autre,
— lÎâlCi loi d’altrapppr d’abord le
lièvre ,bies^ , dit le chasseur, .après
quoi in ir,a^ cherciier,.l’antre.
— ^on ruailre, fifi 1^ dqineslique ep
apppriapi d‘abord le, lièvre, blessé, je
crois pouvoir répondre à la demailde
que voés me iites il y a, un roonlept,
et, à la qp cl je jlai .rêfiéeïii
— ypyops cela. ,
— yo.ifs m’avez ordonné de eporcher d’abord le Hèvre blessé, parçequ’ff pppvail encore vous échapper
lapais que le lijort était une-proie sui’o.
ypué, è.te4 le boy'® 'PO' t ' ,Îè vpps le
dis .puisque vous voujez bien me permeUrè dfi parler Ubreraent, et que
vous Mes pas dé la franchisé plbé qué
des compì imeais, et je, sais le Îièyrê
blessé. Mort dans vos,fautes et dans
vos péchés yoné ne lùùez plùs conli e
Satan én la possession du qü'el vous
étps tombé' tout epiier. H n’y a plus
lutte entre vons et le péché parceqne
vents êtes déjà vaincu; Vous jouissez
d’une vie malérielle et animale* mais
la vie spirituelle est morte en vous.
Satan vous laisse tranquille parce que
vous lui apparienezdéjà; Je vous plains^
mon cher maître, et vous supplie de
crier à FEternel pour qu’il vods délivre.
Quant à moi je suis pécheni' et je
lutte contre le péché poué ne plus le
faire. Je liiUe chaque jour avec les
forces que J’obtiens de Dieu par la
prière, et j’ai la ferme conviction qu’il
me délivrera. Il vous délivrera aiiSsi,
si vous le lui demandez. Ne tardez
pas!
La eonsekncé et l’fierilure
L’Evangile a pour effet de réveiller
la Conscience dé l’homme par le Saiqi
Esprit, de. l’amener à Dieu par JésusGiiirist, et de le placer sous l’autorité
des Ecritures qui|Je ¿dirigent dans
toute la vérité. v ..
La Conscience el l’anlorité dès Ecritures sont les deux points fondanrentaux de la vie chrétienne. Sans la conscience la Parole n’a point d’autorité
et sans la Parole la conscience n'a
point de .guide sûr.
Dans l’Eglise romaine c’est tout le
contraire ^ c’est le prêtre qui joue
tous les rôles : il maintient la conscienice endormie en usurpant les fonctions du St. fepril et la personne de
Gbrisi par de vaines eé’émonies et
quant à la parole le fidèle n’en pout
prendre que ce' que îe prêtre lui en
donne.
Les Darhysles sont tombés dans la
même erreur à l’ocçasion de ce qi^’ils
^Ippébenl iinprppremenl (a disciphpe.
Ils sbiii ¿dnvaincu^ que jjexcpnrmunjcation, ^d^ni.ps ont leurs frères,
est ariüspripim'aire (ijs ne l’onl jamáis c0nle^l0, eEîIs ont la conscience
que oeft, qtiluers dé frères qubis biàinliennérij sous lë coup de I'excofnmunicqiion depuis trente ans environ
sont aussi fidèles qu’eux, sans dire de
plus. ( Ne pas cônfontîre les frères sé-
7
"'\<%/'A./V«.
'ai<s/w307
parés des Vallées, lesquels sönt ex*
communiés par les Dai’bysles ). Sur
quoi se sont-ils fondés? Sur Faulôrilé
d’un homme. Que ce soit un prêtre,
un pape, ou up grand doeleur, même
avec Une certaine döse de mysiicisme
c‘esl toujours un usurpateur.
Le mysticisme consiste à prendre
les pensées de notre propre cosor pour'
de linspiratjon divine ; mais lorsque
Dieu nous inspire par son Esprit, o’esl
par sa Parole* et non par notre cœur
désespérément malin. Lorsque TEsprit
poussa le Seigneur Jésus dans le désert pour y être tenté, il repoussa les
attaques dé Satan par l’Ecriipre,; et il
fin victorieux. Si âdàw en avait fait
de même, il aurait conservé sa position d’Bden ; mais Sala«: inspira le
mensonge am cceuä’ d’Ev« ei Adam obéit
à cette irispiiralion;
Ainsi la désobéissanced’Adamià l’autorité de la Parole, dans des cirepnslance's les plus fàvorâbièS^fCîtÎ^^SIâricc
a constitué la chute,; et l''obêissançe;
de‘Christ à l'aufôriié' de la PérOlè ,
dans dés circonsfanées lès plus ,déikvorabîes à robéissance, a cphstitué'le:
salut. J; SAppiroiï.
^ La Tour. — Uu' bazar' au prpfii de
l’Evangéliaâtion aeu'Iieü'pèndaHt'toüte
U durée- du Syupde et nous somwes
heureux de pouvoir annoncer qiiil a
produit environ 3000 francs, Ceba?ar
est dû à l’initiative d’un Comité dè
demoiselles de La Tour et de Si. Jèan
qui ont travaillé à l’exécution de leur
projet avec un zèle qui ne- peut s’expliquer que par l’intérêt porté par
elles à notre œuvre d’Evangélisation.
— çiousspenBOns qûè‘c’est là un signe
réjouissant pour nos Vallées.
-- A propos de éaion, Mr W. Meille
npûs chfliTggi.d’annoncer que pour fa*
ciliier l'envoi des dons pour celui d’Edimbourg, les personnes suivantes ont
la bonté de recevoir les coniribulions
de leurs paroisses respectives :
La Tour, Mesdames Meille, Via d’üliva.
St. Jeàii, Mi' le chev* Peyroi. Hollande.
Les dons d’Angvogne, Rora, Villar
et Bobi peuvent être envoyés à ces
mêmes adréssesv
Pi0ierotet Pr<xrUiHm, M. Aug. Micoii
PigneVôL .
'SU Germ&in el Pramol, M'. Bosio;
f^steur, St. Germain.
Vni PéroiiU, Mi Laniarot * pasteur.
Fai Sfi Mwlin, Docteur Rostan au
Perrier.
Les conii’ibulions doivent être enveyéete aux aéi'esses sus indiquées te
23 séptèrtibre au plus tard. M' W.
Meille désirerait beaucoup; que MM.
les' paSieui's voulussent rappeler eri*
core'une fois la chose à leur paroisse
du haut de la chaire oir de là manière
qui leur paraîtra'le plus convenâblei
Les’choseà' antiques sont cellès'qui' se
vendront le mièüii,
MomzAM'BAKOv — IPparali que ia tdléraüce relîgîeusem’esi pas encore chosé
cotiniie chez certains membrès^de mus*nieîgâlîlés- reilomméès* pour leur» libéralisme. Nous lisons dans le iSt’tsJittKo
Ehangdico qu’un évangélique de celle
ville étant entré pour affaires dans la
maison ■d’qtÎ CtmneiHer, cet- ®fmme
corameiipdi^â le CôùVrir d’injtife^'; puis
le prenant pour le collet il le battit
plusieurs fois contre le mur, et pour
achever son oènyre il saisit unie douve
et commença à lui doniiqr de, lélè
coups que si quelqu’un rPétail intervenu à lêrrips, ¡M’aurait as.sbrtimé.
: Nôtre frèire a pénè plainte devant la
j Prétpre’ de Volta MantovanR , et le 31'
! Août d'ètiiier ce tribuh'àl a' été saisi de
l’aifâirè, — ÊspérOnS'què cél inquisiteur in 16® récévrii la leçofi i qu’il
mériiei
fÎéÀiscE': -- C’èsl avec uiie jralicfe
crârate' tfue Pou aitèrid'ParrH'ée, de
V^âriAfè m:SüluU ii‘: ftièci-All lüi-même,
loul Ahglàfs qu’il ést',rié' semble,pas être
un' chaud parlisan"^de' cétle nOiiVèlIe
rnèthédè d’évajigélisatîphl
• TdUt.étí'énrottVáht', dlMI, une
vraie' symnfrtinfe ponr tops ceux qui,
cheréhépt à' rétiàéfdré. PËVimgHe, jè
sois prbfbhÜéhièflt cônvkiricü que, surtout dans un ' tel ‘ pays I et dah's u'pe pà- ■
reiile’crise , il fàut' cdnèèrveT sérûpü-'
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leusement la sage simplicil*5, la dignilé
virile (si je puis m’exprimer ainsi) qui
disiingiièrenl partout le ministère de
notre Seigneur et de ses apôtres. Il
faut étudier les mœurs d’un peuple,
afin de ne pas donner occasion aux
moqueries et aux mauvaises plaisanteries. Bien des choses qui peuvent
faire du bien dans un certain milieu
en Angleterre, arrêteraient fatalement
le vrai progrès de l’Evangile en France».
PaussE. — Le correspondant berlinois de VUnivm assure que la princesse royale, de Prusse, fille de la reine
Victoria, ne laisse passer aucune occasion d’afficher sês idées ultra-libérales en fait de religion. Ce libéralisme
s’est encore montré récemment, à l’occasion des noces d’argent du grand
aumônier de la Cour, le pasteur Kœgel,
protestant fervent et croyant. Celui-ci
a reçu des ovations de tous les cercles
de la Cour, à commencer par Leurs
Majestés. Le prince royal et la princesse, Sa femme, ont seuls fait exception, ce qui réjouit, paraît-il, les feuilles libérales ».
}
ipoUttciuc
Mtaiie. — S. M. le roi Humbert a
passé en revue 30.000 hommes de
l’armée à Florence ; après avoir visité
rexposilion de peinture et reçu la Commission,des Associations ouvrières réunies, est parti pour Milan et pour
Mohza. On assure qu'il a i’inlention
de se trouver à Rome pour lé 20 courant, jour anniversaire de l’entrée de
nos troupes dans la capitale d’Italie.
Un attentat a été commis à Himini
sur la personne d’un soldat qui a été
tué. La sûreté publique laisse particulièrement,à désirer dans les Romagnes
et dans les Marches ; en attendant,
Déprétis, qui devrait pourvoir, et mettre à la raison les associations secrètes,
est reparti pour Slradella où il compte
s’arrêter quelque temps en famille. ■
Magliani a publié le budget de première prévision pour 1881; d’après ce
projet la situation financière serait sa
tisfaisante, puisque malgré une augmentation de 8 rnillions pour la guerre
et les travaux publics, , l’abolition du
quart de l’impôt de mouture , l’exlinclion de 20 millions de dettes, il y aura
encore huit millions d’excédent de recettes. Cairoli et Baccarini doivent se
rendre au St. Golhard pour y visiter
les travaux du tunnel. On annonce le
voyage de Sella à Catania d’où il visiterait d’autres parties de la Sicile.
t'ranoe. — La position de Freycinet paraît devenir de plus en plus
difficile. On l’accuse de n’être pas assez
énergique dans ses rapports avec les
associations religieuses. Il aurait contre
lui Gambetta et la gauche républicaine.
AngMeterfe. — Gladstone est toutà-fait rétabli. Le général Roberts poursuit sa marche en avant après sa victoire sur les Afghans.
Aitetnagne. —11 y a eu à Berlin
de grandes fêles en l’honneur du prince
Rodolpbe d’Autriche. — Les journaux
parlent beaucoup de projets d’alliance
entre la France et la Russie, entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Iialie, comme
aussi entre les Etals de l’Europe centrale en vue-de s’opposer à ragrandissement et à rinfluence de l’Angleterre et de la Russie en Orient'. —H
paraît que Bismark occupe ses loisirs
de Friedricisruhe dans ces combinaisons plus ou moins fantastiques.
Mêpàgne. — La reine à donné le
jour à une princesse qui portera le
nom d’infante Therèse-Mei'cédes.
A-nnoiioe. , V
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L’examen ,de conconrs aux
bourses anonymes est fi^d''à mercredi 22 courant à 8 -heures' du'^
matin.'
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EumsT Rob^ri,,Gérant et Adminisirateur
Piguerol, lmp. Chian tore et Mascarelli.