1
•f
Troisième Année.
9 Novembre? 1877.
N. 45.
Joixfnal de T Egalise E vangèli q[ixe6 Vaixdoise
Vow* me tuerez témoins. Actbs I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant ift vMte avec la charité. Ep. 1, 15.
Priî de i^abonnbmbnt fau an Italie * , U > L 3 Tous les pays de TUnion de poste . . , . . > d Amérique .... . >9 On s’abonne: Pour Vlntérieur chez MM. les pasteurs et le» libraires de Terre Pellice. Pour \'Exiérieur au Bureau d'Adœinistration. Un numéro séparé; 10 centimes, j Annonces: 25 centimes par ligne. j Les envois d’argent font par lettre re- 1 comrnandée ou par mandats sur le 1 Bureau de Pcrosa Argentina. j
Pour la Rédaellon adresser ainsi; A la Direction du Té)min, Poraaretlo (Pinepalo) Italie. ! Pour rAdmlBlslratlon adresser ainsi: A l'Administration du Témoin, Pomarelto (Pinerolo) Itaüe. |
Sominalre.
Encore du confié des ministres. — Du
catéchuménal. —< Ecole d’Evangélisation.
— Un curieu* rapprochement. — Corres~
pondance, — iîetîwe politique — Souscrip«
tiOD en faveur du Rosario oriental. — Don»
en faveur des incendiés du Cronzet.
ENCORE DD GONfiB DES HINtSTRES
Nous ne nous proposions pas
d’insister davantage sur celte quealiojQ^soit,jparceqD-Ç» A .nna
du raoiris elle est sufflsatnmen't
éclaircie, soit pour attendre que
quelqu’un de nos frères et de nos
amis que nos argumenta n’auraient
pas convaincu, nous manifestât
une opinion contraire. 11 y a cependant une objection, la seule
que nous ayons entendue jusqu’ici,
à laquelle nous croyons devoir
répondre, ce qui nous amènera
tout naturellement à indiquer dès
aujourd’hui le moyen, unique nous
semble-t-il, de concilier les droits
de l’église et ceux des ministres
qui la servent, avec cette largeur
chrétienne que l’on nous recommande et à laquelle on voudrait
trop sacrifier.
Sommes-nous donc si riclies,
nous objecte-t-on , pour que nous
fermions notre porte, à des hommes excellents peut-être, qui, pour
des motifs très plausibles et toutà-fait honorables, sont sortis pour
un temps, mais sans jamais cesser
de sé considérer; comme des nôtres , membres dû môme corps et
de la même famille ? Ajoutez à
cela,.dit-ôn encore, que ces hommes, bien qu’éloignés de noua, et
grâce à la poeilion qu’ils ont su
conquérir, peuvent rendre à notre
Eglise autant de* services, plus
même, que s’ils étsûent demeurés
avec nous. Tenez compte enfiu du
bien qu’ils se seropt fait à eux
mêmes en travaillanj. dans un milieu moins restreint, et de la capacité plus grande ^qu’ils auront,
en revenant parmi ^us, d’être des
ouvriers véritableE|ënt utiles,
' Nous n’avona^pêf aifaibli l’objection; au contriâre. nous nous
sommes plu à la^résenter dans
toute sa force, cart elle n’infirme
qn rien notre? raiiîptmnemeat-^*»ut‘’
l’objet qui nous Occupe. Noos vom
Ions aussi peu que personne l’appauvrissement de notre chère Eglise. Nous désirons ardemment
qu’elle soit toujours plus enrichie
en dons du Seigneur, par conséquent en ouvriers qui les possèdent en abondante mesure. Nous
pensons qu’un homme qui a blanchi sous les drapeaux du commun
Capitaine, quoique sur une autre
partie du vaste champ de bataille,
sera toujours le bien venu aq
milieu de dous,, que l^s conseils
de son expérience seront toujours
reçus avec une respectueuse déférence. L’idée de fermer la porte
à des hommes pareils ne nous
est jamais venue; cette porte est
toute ouverte; seulement une fois
entrés, ou plutôt rentrés, quelle
est la place qu’ils occuperont et
quelle est la part qui leur sera
faite des biens amassés pendant
leur absence ?
Sera-ce #uae part supérieure,
ou égale à Celie de leurs frères
qui ont été fidèles au pòste et qui,
pendant de longues années, ont
lutté contre toute sorte de difficultés? Evidenament non; les au*
teurs de l’objection le reconnaissent sans peine; il y aurait à cela
plus que de l’injustice. Nous ne
répéterons pas ce que nous ayons
dit à ce sujet. Et pour ne pas
no>us étendre davantage, voici,"à
notre jugement, comment la difficulté très sérieuse . soulevée par
l’article de règlement adopté au
dernier Synode , peut être écartée.
Lorsqu’un ministre impesitionnaire, c’est-à-dire,/qui à bien reçu
l’imposition des lopins, mais , sans
avoir pu obtenir une occupation
a» -sein de son Eglise, ««eeepte
un appel d’une église sœur, ou
une occupation honorable qui lui
assure une existence indépendante,
si d’ailleurs il s’éloigne en prévenant la Table qü’il se considère
toujours comme à la disposition
de l’Eglise pour telle œuvre que
elle voudra lui confier, — la po»
sition de ce ministre est régulière,
et son nom doit être maintenu au
rôle des ecclésiastiques. '
Si par contre un ministre quitte
volontairement le poste qu'il'^occupe, ne se souciant que de soi
même et non des besoins de son
Eglise, cherchant ailleurs une si«»
tuation plus lucrative ou plus ho*
norable, son nom ne doit plus figurer sur la liste des ministres
Tsaudois. Toutefois si ' après un
temps plus ou moins long, il,soupire après fe’'pay8 natal, qu’il y
rentre et soit encore en état d^exercer le ministère ou d’uccuper tel
autre emploi, c’est au Synode et
non à >îa Table, qu’il appartiendra
de décider si, et dans quelles conditions il pourra être rétabli sur
le rôle deâ ecclésiastiques vaudois.
.m' V- ‘
2
182
nrfv »ywwrfwwv^»
DU CiTËCHUIHËN4T
V--/
Un peu d’histoire
f Continuation ). ■
-i
Tout cela était bon, mais ne
put durer: car en prenant pour modèle l’alliance traitée avec Abram,
identifiant à peu près le baptême
avec la circoncision, et voulant
avoir un peuple chrétien, comme
il y avait eu un peuple d'Israël ,
séparé du reste de l'humanité,
au bout de deux ou trois générations, les puritainh se retrouvèrent malgré eux, en plein multitudinisme et dans une vraie
décadence religieuse et moraleNous ne dirons pas comment cela
se fil, mais on en vint au point
de remplacer la profession individuelle par un catéchuménat oflîciel, afin que tous ceux qui avaient
été baptisés, fussent sans exception , membres de l’église, par la
ratification des voqbx du baptême.
Tous a-vaient été baptisés, tous
devaient être chrétiens, par conséquent membre« doi l’église, à
moins que quelqu’un ne se fût déclara incrédulei ou indifférentç, ©b
qu’il fût adonné à une vie scandaleuse. « Chose curieuse ! c’était
surtout la jeunesse qui échappait,
bien qu’on n’eût.rien négligé pour
l’enlacer« dès la naissance, dans le
filet d’une discipline extérieure ».
L’on sentait que là n'était point
le remède à la décadence qui s’était introduite dans les églises
puritaines, qu'au lieu d’arrêter
le mal on le favorisait. Il fallait
réagir et la réaction eut lieu par
le mojteB et à la suite du grand
réveil de 1735. Celui qui résolut
le problème délicat des rapports
du mondci eldé l'église fut Jonathan Edwards. Il admet que la
repentance, la foi, une vie noUf?
velle sont nécessaires pour qu’un
individu puitsse être vraiment dans
la communion de réglise et avoir
droit à ses privilège«. L’homme
ne.,p,égit s’assurer absolument que
ces qualifications sont réelles, mais
l'église dhîit exiger do celui qui
demande à êtce- admis (^ns son
sein qu’il fasse profession, qu-ill
s’estime sérieusement et sincères
ment les posséder en quelque degré. Les manifestations extérieures
et visibles devront servir à cons
LE TiMOm
tater la réalité d’une telle profession. L’église seule comme corps
est compétente pour juger si le
candééat , ou catéchumène, a les
dispositions convenables. « Il ne
s’agit pas, dit-il, de former une
église pure, mais simplement une
église de personnes professant sérieusement et avec connaissance
de cause, possédant certaines qualifications qui ordinairement impliquent la réalité de la vie et de
la foi II n’appartient qu’à Dieu
seul de connaître les cœurs ».
— Jonathan Edwards, qui avait
été mis à la porte par ses paroissiens, à cause de la publication
de ses idées, eut avant sa mort,
la satisfaction de voir ses convictions reçues par toutes les églises
évangéliques de la nouvelle Angleterre, au grand avantage de
la vie religieuse et morale.
Sans nous arrêter à glaner plus
long temps dans Thisloire de quelques autres églises, venons-eu
maintenant à la nôtre* Nous voudrions bien a^iroir pour chaque
siècle de notre histoire, des détails
sur tout ce qui concerne les catéchumènes , mais faute de données, tious ne^diro ns que peu de
chose, sur le passé, pour en venir
tout de -suite à notre temps.
Nous pouvons tous lire le petit
catéchisme de nos ancêtres dans
l’histoire vandoise de Monastier,
et même il efi a été fait une édition à part, sous forme de traité.
Ce petit catéchisme divisé, en huit
sections, n'est certes point parfait,
ni complet, mais il a été fait d’une
manière tout à fait pratique pour
le temps: il enseignait au jeûne
vaudois les caractères de la foi.
de l’espérance et de la charité,
la nature du culte, de l’église et
de la communion des saints, et
le prémunissait contre les faux
ministres, la mauvaise doctrine et
les erreurs de toute sorte. Les enfants pouvaient certainement l’apprendre par cœur. Mais nos ancêtres ne se bornaient pas au
catéchisme; ils étudiaient la Bible
de manière à pouvoir en réciter
beaucoup de passages et même
des livres entiers. Un inquisiteur
met dans la bouché d’un mis doniiaire vaudois les paroles suivantes:
» chez nous, il est rare qu’une
femme me sache pas coiïvmuné*
ment, aussi bieB q«’an homme .
réciter l’ensemble du texte eu
langue vulgaire ».
Nos ancêtres avaient moins d’écoles que nous, mais iis avaient
plus que nous le respect et l’aflFectiod pour la parole de Dieu ; nous
sommes d’autant plus coupables de
ne pas la connaître mieux. Ce qui
faisait leur supériorité, c’est que
chaque famille devait être une
école d’instruction et d’éducation
religieuse. « Les enfants, disaient
les anciens vaudois, doivent être
rendus spirituels à Dieu, par le
moyen de la discipline et des enseignements. Celui qui enseigne
son fils confond l’ennemi, et à la
mort du père, on peut presque
dire, qu’il n’est pas décédé, car
il laisse après lui quelqu’un qui
lui est semblable. Enseigne donc
ton fils en la crainte du Seigneur
et dans la voie des saintes coûtâmes et de la foi. De plus, astu des filles? garde leurs corps
de peur qu’elles ne s’égarent. Car
Dina, Ja fille de Jacob, s'est corrompue pour s’être exposée aux
yeux des étrangers ». Nous voudrions bien connaître le contenu
d’un traité intitulé: De l'enseigne^
niMi âé li fiïïi, maïs ttoxis ne savons s’il est perdu ou’s'il existe
encore en quelque bibliothèque.
(A sxmre.)
EC0LE D’ElfANGÊlISATm^
Après un essai de trojs années,
M. le pasteur Léon Pi latte s’est
enfin décidé à publier une notice
et un compte-rendu sur cet établissent dont il* est le fondateur.
Imparfaitement connue au milieu
de nous, même des lecteurs de
l'Eglise libre, il mérite de l’être
plus exactement, non seulement à
cause de son importance pour les
Eglises de langue française, mais
parce que des élèves vaudois ( nous
le savons de la meilleure source)
y seraient tout particulièrement
les bien-venus.
Si l’exiguité de notre feuille
n’y mettait obstacle, nous ne
pourrions mieux faire que de réproduire le plus possible la notion
que nous avons sous les yeux;
ni&tis devons nous borner à on
faire connaître les points essentiels.
3
LE TÉMOîN
183
Le hut de J’Ecoîe, l’idée qui
a présida à sa fondation,, est exprimée en ces termes; une instîtuiion oà des hommes ayant reçu
une instruction moyenne, chrétiens
et zélés, mais trop âgés pour
commencer des études régulières,
pourraient trouver un enseignement approprié à leur degré de
culture., et se préparer sérieusement à l'évangélisation, La nécessité d un pareil établissement ressort, pour la France spécialement,
du fait que dans les églises réformées seulement il y a, depuis
longtemps, une moyenne de quarante paroisses dépourvues de
pasteurs, et que l’Eglise libre ne
s'y trouve pas dans des conditions plus favorables.
» La résolution une fois prise, le
local, les étudiants ' et le corps
enseignant se sont trouvés sans
trop de peine. Ouverte en novembre 1874 avec 12 élèves tous
pensionnaires, dont l'âge variait
de dix-neuf à quarante-quatre ans,
l’Ecole en a accueilli, en trois
ans, 22, dont 4 s’y trouvent encore à l’ouverture de la quatrième
année.
L’étude des langues mortes,
latin , grec , hébreu , a natareliement été exclue sans hésitation ;
mais le tableau des cours et leçons,
que, malgré sa longueur, nous
donnons en entier, prouve que l’enseignement est aussi complet que
possible eu égard au but que l’on
s'est proposé.
1. Culture générale.
2. Inlroductmi générale au livres de
l’Ancien et du Nouveau Testament ;
introduction spéciale à chacun des
livres et analyse des mêmes.
3. Géographie Biblique,
i. Cours d’Herméneutique,^ ou r^les
pour rintërprélalion des Saintes Ecritures.
5. Dogmatique ou cours de doctrine
chrétienne.
6. Exégèse ou interprétation d’Esaïe.
7. Lectures cursive des divers livres de l’Ancien Testament.
8. Exégèse ou interprétation des
synoptiques et de l’Evangile selon S.
Jean.
9. Cours sut les principes de la morale.
10. Histoire de l’Eglise du i” siècle
jusqu’à nos jours.
11. Leçons de Lecture et d'Elocution.
12. Exégèse ou interprétation des
Epîlres pastorales et de l’Epître aux
Romains. - .t,
13. Cow's de controverse ou eî^posilion et réfutation des erreurs de
l'Eglise romaine.
14 Apologétique, ou exposition et
réfutation des objections modernes
contre le christianisme et Preuves de
la vérité de.,la religion chrétienne.
15. Homilétique ou Théorie e\. Pratique de la prédication , et plans de
sermons.
16. Cours théorique et pratique de
révangélisation.
17. Notions ôi'Ecommie politique,
18. Chant sacré et leçons diverses
par un Instituteur.
Chaque semaine, deux étudiants
ont eu à faire devant leurs professeurs et leurs condisciples réunis, des exercices de prédication
critiqués par tous.
— Nous avons eu l’avantage
d’assister à ces exercices et nous
pouvons attester qu’ils sont quelque chose de très sérieux, en
même temps que de très intéressant, comme aussi nous avons la
parfaite conviction que les élèves
qui sont sortis de l’école au bout
de leur 3* année d’études en sont,
partout où lis se trouvent à l’œuvre, la plus étoqhente recom-.
mandation.
La situation économique de
rinslitulion n’est pas brillante,
et cela en bonne partie par la
faute de son fondateur qui jusqu’ici n’a rien demandé. Les dépenses se sont élevées pendant Ifes
trois années à fr. 40473, 90 et
les recettes à fr. 8171, en sort qüe
l’on a fait une avance ( plutôt que
contracté une dette ) de fr. 32302,90
laquelle sera passée par proßts et
pertes, si les amis de l’e'vangélisation ne jugent pas convenable
de la couvrir, en tout ou èn partie.
Mais quant à l'aiienié de l’école, il dépend de deux conditions,
savoir,d’un n&mbre suffisant d’élèves bien qualifiés, et d’un con*
cours nvatériel et moral de la
part des chrétiens. La publicatioh
de la notice a eu pour but de
le réclamer.
Il nous reste à ^'parler des
conditions d’admission.
Sont seuls admissibles à l’Ecole
ceux qui offrent des garanties
suffisan tes , conversion , de vocation et d’apMiude.
Le poslulant .devra unir à sa
demande une courte autobiographie et se fajre recommander par
quelqu’un qui le connaisse bieu*.
À moins qu’il ne soit étranger,
le postulant doit pouvoir parler
et écrire correctement la langue
française. '
Toutes choses égales d’ailleurs le
postulant, muni d’un brevet d’instituteur sera préféré aux autres.
Le prix de la pension est de
600 fr. par an. Ce prix peut être
réduit. La gratuité complète est
accordée à ceux qui ne peuvent
rien payer. L’école fournit aux
étudiants tout sauf le blanchissage
du linge personnel, l’achat et
l'entretien des vêtements.
Sauf dans certains cas exceptionnels très rares, aucun étudiant
ne sera admis pour moins de
trois ans.
Les cours de l’école commencent chaque année dans la 1'®
moitié d’octobre et finissent d’ordinaire avec le mois de juilletLes vacances durent environ deux
mois. Les élèves peuvent les passer á l’école.
lin eurieoit rapprochement
il y avait à Ancôné '(il y est peulêtre encore) un prêtre, charitable à sa
manière, prêlani volontiers son argent
aux nécessiteux, mais par très petites
sommes de 5 à 20 fr. à la fois, et
moyennant l'intérSt modique de 10 à
40 centimes par semaine.
11 y avait aussi , bon pas dans la
même ville^ mais ailleurs ( peut-être
y estril encore) un ancien qui, pour
obliger un ami, empruntait au 5 pour
cent, pour prêter luL-même au 7. —
Ces deux hora mes, s’ils s’étaient rencontrés n’aiiraienl pas eu de peine à se
comprendre.
(ffomspottbAuce
Angrogne le-27 Octobre 1S77, (retardé)..
C’est avec le cCÉur pleiifdè douleur
et de sympathie chrétienne pour notre
ami et frère M. Auguste Meille de Florence, que nous avons appris le départ
prématuré de sa bien-aiméé compagne
M»»« Ida Meille née ConvIbbs, entrée
daii son repos dimanche deinier 21
octobre à 2,45''du miilin.
De retour des Vallées Vadbises .àprès
un très heureux voyage iièlle fut toutâ-6oap assaillie par un mal, autre que
la maladie dont elle souffrait, qui ¡’emporta ^rès vingt-cinq jours de cruelles souffrances. Malgré les crises longues
et violentes qui la faisaient cruellement
souffrir, elle conserva jusqu’à. la fin
sa clarté d’esprit unie à la plus parfaite sérénité. Elle rendit le dernier
4
i8á
LE TÉMOIN
soupir pendant que par une ardente
prière son bien-aimé la remettait entre
les.mains de son Père Céleste et de
son Sauveur. Maintenant elle repose du
bon, du vrai repos. C’est pour les
grandes épreuves que le Seigneur nous
réserve les plus précieuses consolations, et, noire frère qui vient d’être
privé de son affectueuse compagne qu’il
aimait si tendrement, est abondamment
soutenu par la pleine certitude qu’elle
est maintenant parmi les rachetés. Les
quelques paroles qu’elle a prononcées,
de temps, en temps, au sujet de sa
foi et de son espérance pour l’éternité
seront le plus précieux souvenir pour
son époux et lui dounent la douce assurance que, pour elle, le salut de
i’àme était une chose depuis longtemps
assurée et incontestable.
iJe sais que je suis sauvée, disaitelle un jour à son mari, mais je suis
trop faiole pour eu jouir. « Et à un
autre moment elle diisait;
ir Je siiis trop absorbée par mes souffrances, il me suffit d’avoir une ancre
à la quelle m’accrocher. »
— Et la quelle?
— Jésus Christ mon Sauveur.
f Je me suis se^ttie enfant de Dieu
du moment 0« j’ai cru. Je n’ai pas
attendu à maintenant pour me préparer
à la mort. Ce n’est pas au Ut de mort
qu'on se convertit. Prêche bien cela ,
ajoutait-elle en s’adressant à son mari.
Le jour avant sa mort voyant son
père a son chevet, elle lui demanda;
♦ Est ce que mes traits ont l’empreinte
de la mort ? »
— Oui ma chère, lui fut-il répondu.
Alors avec un effort rendu nécessaire
per la faiblesse elle dit:
— tJe ne puis pas parler, mais je
veux que vous sachiez que ceci est ma
foi. J’ai reconnu dès ma plus tendre
enfance que nous .ne sommes que péché
et que tout en nous tourne enpéché;mais
dès que j’ai connu Christ, je l’ai embrassé comme mon Sauveur. Tu mettras
sur ma tombe ce qui m’a sauvée'. Celte
parole est certaine et digne d’être reçue
avec une entière croyance: c’est que JésusChrist est venu au monde pour sauver
les pécheurs (i Tim, i 15). Et aussi
cet autre verset: Heuretix sont dès à
présent les morts qui meurent au Seigneur! Oui, dit l’esprit, car ils se reposent de leurs travaux et leurs œuvres
les suivent (Apec, xiv. 13).
Elle indiqua aussi un cantique pour
ses funérailles, le 147® du nouveau
Recueil italien dont son mari lui lisait
de temps à autre quelques vers.
« Pas de discours stir ma tombe,
dit-elle, mais n'oubliez pas le notre
père. » Plus lard elle cqn.senlit à un
petit discours, mais où il ne fut pas
question d’elle.
Quand son mari voulait prier, elle
lui disait.
— <r Disnotrepère seulement. C’est cela
mit me console pim que tout le reste. »
Son âme avait senti et apprécié ce
qu’il y a de sublime et de précieux
dans ce modèle de prière qui nous a
été enseigné par notre Seigneur.
La cérémonie funèbre a eu lieu le
22 cOuranl à 5 du soir avec un concours considérable d’amis. M. le pasteur
G. P. Meille de Turin lut quelques
fragments de la parole de Dieu et M.
le professeur Paul Geymonat fit la
prière. Les enfants des ;■écoles aidés
des grandes personnes chantèrent deux
strophes du beau cantique indiqué par
la mourante pour être chanté à ses
funérailles. |
A ta chambre mortuaire le service i
funèbre a élé célébré par M. le professeur E. Combe qui s’est tenu à la
recommandation de la-défunte de ne
point parler d’elle, mais simplement
de presser les âmes de se convertir
sans retard. Malgré l’heure avancée et
la distance, il y avait là non moins
de 200. personnes appartenant à toutes
les dénominations évangéliques de Florence. Là, plus encore qu’à la maison,
le chant a donné à la cérémonie un
caractère solennel et doux tout ensemble.
Puisse le Seigneur continuer à soutenir abondamment notre bien-aimé
frère dans l’immense épreuve qui vient
de lui être dispensée, et faire sentir
à chacun combien l’espérance chrétienne est une glorieuse réalité.
E. Bonnet, Pasteur.
|>altttque.
Mtaiie. — C’est pour le 22 du mois
courant que la Chambre des députés
et le Sénat sont convoqués; la première par son président, l’hpn. Crispí
qui sollicite ses collègues, sur le zèle
desquels il ne doute pas, à faire acte
de présence pour le jour fixé. Rien de
nouveau au sujet de la question des
chemins de fer. Toujours les mêmes
tiraillements entre Zanardelli et les
autres ministres.
Menaces de crise ministérielle, partielle ou totale, à propos de celte
éternelle question que Deprelis voudrait enfin résoudre.
La sûreté publique laisse bien à
désirer dans nos principales villes à
cause du nombre insuffisant d’agents,
du défaut de concours de la part des
citoyens et peut-être à cause du mépris
dont ils sont trop souvent l’objet.
JPranee. — Les élections des conseillers généraux semblent être favorables au parti républicain. Les
conservateurs ont déjà perdus quelques
sièges. Cependant nous ne sommes pas
encore en mesure, au moment où nous
écrivons, de porter un jugement dé
finitif ni même approsstmalif. Le parti
libéral français donne celte année une
importance à ces élections administratives parceque de leur résullalldépendra,
dès l’annee prochaine, une majorité
républicaine ou une majorHé conservatrice dans le sénat dont le quart de
ses membres doivent être soumis à la
riélection.
tiuerre d’orient. — Le sort
des armes continue à être favorable
aux Russes qui ont porté en face de
l’ennemi des forces prépondérantes.
En Asie la forteresse de Kars est
réduite, assure-t-on, à l’extrémité, et
en Europe Plewna est entièrement investi. Si cette place est pourvue de
vivres pour plusieurs mois, Osman
pourra se maintenir longtemps encore
et peut-être même être secouru à temps.
La perspective d’une campagne
d’hiver sourit si peu aux Russes euxmêmes que s’ils pourraient faire la
paix à des conditions avantageuses et*
honorables, ils ne seraient pas éloignés
d’en saisir l’occasion favorable C’est
du moins dans ce sens que l’opinion
publique se prononce.
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