1
Huitième année
IV. 4T.
26 Décembre 18T3.
L'ECHO DE$ VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.....occupent
vos pensées — ( PhUippieus., IV. 8.)
PRIX D ABONIfEMERT :
I talie, à domicile (i(nan)Fr. 3
Suisse...................» 5
P*rance..................» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Has * S
Ufi numéro separé : 10 cent.
Vn numéro arriéré : lOcent.
BUREAUZ B’ABOMRENEKT
Torre-Pft.mcb : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PioNKRor. : J. Chianfore Impr.
TvRìvr.J.J. Troti, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.oRBNCK : Libreria Bvange~
lica, via de'Panzani.
ANNONi'ES : 5 cent, la lign«
ou portion de ligne.
liOUres et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau d Torre’Pellice,
via Maestra N. 42 — pourJa
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof, h Torre-Pellice.
Avis. - L’année 1873. — Emngélination. - Sujets de prières. — Chronique
raitdoise. — Chronique politique.
A. vis.
Novs espérons que /lEcho des
\ allées pourra continuer à paraître pour /S74, mais avec quelques
changements dans la direction. —
Nous comptions pouvoir dire à nos
abonnés quelque chose de plus positif. C’est le motif du retard de ce
numéro.
L'ANNÉE 1873
L’année 1873 court à sa fin. Résumons les fait.s importants qui
l’ont remplie; d’abord pour ce qui
concerne notre vie ecclésiastique
dans ces vallées et dans l'Evangélisation .
Nous avons bien des grâces à
rendre au Seigneur. L’Evangile a'
été annoncé dans toutes les pa
roisses de notre Eglise et dans 40
stations de note œuvre d’Evangèlisation, quaftre nouveaux ou
vriers ont reçu l'imposition des
mains, après s’ôtre consacrés euxmêmes à l’œuvre du Seigneur; le
concours publié pour repourvoir
deux postes vacants, depuis longtemps, dans notre coDége, a donné
un résultat satisfaisant, et le provisoire a ainsi pris fin. Si le Synode
n'a pas été dos plus importants ,
il a cependant pris des délibérations qui auront des conséquences
heureuses pour l’avenir; la plus
essentielle est celle qui concerne
l’Evangélisation; par cette décision
la Commission est autorisée à |travailler à l’organisation des Eglises,
qui ont été divisées eu groupes
par les conférences de district.
Mais , nous avons cependant
passé par des épreuves bien sensibles. Deux pasteurs pleins de
force, et à la tête de d^qx de nos
pins grandes paroissef,,,jiioas ont
été retirés par le Seigneur et ont
ainsi fait un vide considérable au
^milieu de nous. Un troisième pas-
2
-374
teur a donné sa démission dans
des circonstances que nous ne
pouvons que déplorer. A la suite
de ces trois vides et de deux émé*
ritations accordées à la'fm de 1872,
un mouvement considérable s est
fait dans notre corps pastoral et
a frappé et semble devoir frapper
tout particulièrement notre Evangélisation qui aurait eu besoin de
nouveaux renforts , au lieu d’en
donner elle-même aux paroisses
de l’intérieur.
Quant à l’état spirituel de nos
paroisses , nous n’avons rien de
particulier à signaler. Pas de réveil encore dans le sens ordinaire
du mot; toutefois la prédication
de l’Evangile n’a pas été sans porter des fruits bénis. — La division, qui a tant fait de mal à la
paroisse d’Angrogne, semble près
de son terme ; la grave perte que
cette paroisse a faite, par la mort
prématurée de son excellent pasteur, a sans doute fait rentrer en
elle même plus d’une personne, et
nous souhaitons que cette portion
importante de notre Eglise éprouve
les effets de cette parole de l’Apôtre ; les fruits de l'esprit se sèment dans la paix. Malheureusement la paroisse de Rora, bien
malade déjà , se trouve dans une
condition des plus pénibles, par
la présence dans son sein d’un
instituteur destitué dans une autre
paroisse, et déclaré, par le Synode,
déchu du droit d’être 'à la tête
d’une école dans notre Eglise.
L’indifférence, le mépris du jour
du repos, l’immoralité, 'sous des
formes diverses, y font des progrès effrayants. Et cependant la
paroisse de^ Rora, comme celle
d’Angrogne, était une dos plus
célèbres et des plus glorieuses
dans notre glorieuse histoire.
Si maintenant, nous jetons un
regard sur la marche de l’Eglise
chrétienneen général, pendant l’année dernière, nous mentionnons
les faits suivants ; dans la France,
catholique recrudescence du cléricalisme, pèlerinages à plusieurs
sanctuaires, adoration du Sacrécœur , mysticisme matérialiste ,
superstition, religion au service
de la politique, tel est le,spectacle que nous offre la fille aînée
de l’Eglise. — Dans la France
évangélique, des divisions déplorables dans l’Eglise réformée ; le
soi-disant libéralisme qui compte
un si •grand nombre de représentants , soit parmi les pasteurs ,
soit parmi les laïques, s’est séparé
du parti évangélique qui a eu une
majorité de 19 ou 20 voix, lors
de la’ convocation du Synode de
cette Eglise. Ce Synode a son importance, en ce qu’il a été reconnu
par le Gouvernement, et en ce qu’il
a confirmé sa confession de foi
biblique et s’est prononcé pour
une constitution presbytérienne
et synodale.
Nous faisons toutefois des vœux
pour que le parti évangélique comprenne qu’il ne peut développer
avec fruit son principe que s’il
se sépare de l'Etat et s’unit aux
autres’Eglises libres qui existent
déjà en France et avec lesquelles
il est bien plus d’accord qu’avec
les ^libéraux de son Eglise.
En Allemagne et en Suisse , la
lutte’ des gouvernements avec le
3
-r-375
cléricalisme a continué pendant
toute l’année. Les gouvernements
combattent pour leur existence
et leur indépendance. Que dans
la mêlée, le bras séculier dépasse
quelquefois le but, cela est facile
k comprendre; la sépai'ation des
Eglises d’avec les Etats préviendra bien des frottements et bien
des maux.
En Allemagne, les vieux catholiques se sont étendus et organisés ; ils ont un évêque dans la
personne du D" Reinkens, et ils
sont reconnus par les gouvernements de l’Empire germanique ,
sur le même pied que les catholiques romains.
En Suisse, mômes progrès, surtout à Genève où l’Eglise catholique est scindée en deux parties
de force presque égale.
Dans l’Eglise évangélique d'Allemagne, les points les plus saillants sont le développement de la
mission intérieure et l’œuvre de
la Société Gustave Adolphe qui
est en progrès. — En Suisse, le
libéralisme semble s’étendre dans
les I Cantons allemands, comme
dans les Cantons français et sur.
tout à Genève. La petite et paisible Eglise de Neuchâtel s’est vue
forcée â se séparer de. l'Etat, pareeque ce dernier a voulu lui imposer une constitution contraire
il ses principes. Cette Eglise vraiment évangélique est maintenant
divisée en deux Eglises, celle qui
est unie â l’Etat est celle qui, tout
en s’appelant nationale évangélique , s’en est séparée.
Mais l’événement principal, dans
l’Eglise évangélique, ce sont les
grandes assises de l’Alliance évangélique à New-York. L’existence
de l’Alliance évangélique et ses assemblées sont la meilleure réponse
que le protestantisme puisse faire
au reproche de division que lui
fait le catholicisme. La diversité
dans l’unité, telle est la devise de
l’Egli.'ie évangélique , c’était déjà
celle de l’Eglise apostolique.
L’Italie a été représentée à cette
grande assemblée , .et particulièrement l’Eglise vaudoise, ]>ar le
jirésident de sa commission d’Evangélisation. Si nous n’avons pas
annoncé son heureux retour au
milieu de nous , c’est que nous
n’aimons pas à brûler de l’encens
et surtout sous le nez de nos
amis. Mais nous avouons que lorsque nous avons appris le desastre
de la Ville du Havre et la mort
de MM. Pronier et Carasco, notre
pensée s’est portée vers notre représentant, et un sentiment de vive
reconnaissance envers le Seigneur,
pour la conservation de notre représentant s’est mêlée à notre regret pour la perte des deux frères
dont l’existence était si précieuse.
Dieu n’a pas voulu, dans sa miséricorde, que nous eussions à
ajouter un nouveau deuil à ceux
par lesquels il lui a plus de nous
affliger.
SUJETS DE PRIÈRES
proposées
pour chaque jour de la semaiue
Dimanche , i janvéir: Sermons.
L’ unité de 1’ Eglise « chrétienne.
L’union réelle de tous les chré-
4
-376
tieus. Obstacles qui s’opposent à
cette union. Motifs pour la rechercher (.Jean, XVII, 21, 22, 23).
Lundi 5 janvier: Actions de grâces pour toutes les bénédictions
reçues, soit nationales, soit dans
la famille , soit personnellement,
dans l’ordre temporel et dans l'ordre spirituel. Confession de nos
péchés et de ceux de notre peuple. (Daniel, IX, 7).
Mardi, 6 janvier: Prières pour
l’Eglise chrétienne. Demander â
Dieu qu’il lui accorde un accroissement de foi, de sainteté , d’amour , d’activité , et une plus
abondante mesure de son Esprit
( COLOSSIENS , 1, 9, 11 ).
Mercredi, 1 janvier: Prières pour
les familles. Demander que l’influence des parents et de la maison
paternelle soit plus efficace sur les
enfants. — Prières pour les écoles
publiques et particulières. Pour
les enfants qui sont séparés de
leur famille; pour les enfants qui
sont éprouvés par la maladie ou
par d’autres afflictions; pour les
enfants engagés dans une mauvaise
voie , ou indociles envers leurs
parents. (Ps CXV, 12 à 14; Psaume
CXLIV, 12).
Jeudi, 8 janvier: Prières pour
les nations, pour la paix entre les
hommes, pour le développement
de la vertu et de la justice; pour
la destruction de l’intempérance,
de l’infidélité, de l’erreur, de la
superstition, et pour Ifi^Rjus grande
diffusion d’une saine littérature.
(Esaie, LX. 17, 18). .
Vendredi, 9 janvier: Prières
pour demander l’efflcacité de l’é
vangélisation dans toute’l’Europe,
pour la conversion des Israélites ;
pour que l'Evangile soit répandu
au milieu des Mahométans et des
idolâtres; pour les chrétiens persécutés et souffrants (Ps. LXVIII,
31; Psaume , CXXII, 6; Hébreux,
XIII, 3).
Samedi, \0 janvier: Prières au
sujet des événements qui se sont
accomplis en 1873. Actions de
grâces pour les bons soins de la
Providence divine et pour l’heureuse issue de toutes ses dispensations. (Esaie, XXVI, 8, 9),
Dimanche, 11 yanuter: Sermons.
Sujets; Le royaume universel et
éternel de Christ (Psaume, XCVII,
1. 2,).
Les Comités qui recevront cette
Circulaire sont instamment priés
d'en faire insérer au moins les
principales dispositions dans les
journaux ou autres publications
périodique-^ de leur localité. Us
sont aussi priés de provoquer et
de favoriser des réunions, de prières dans les localités qui les environnent. — Les secrétaires de
la branche anglaise de l’Alliance
évangélique (7. Adam Street,
Strand, London) seront reconnaissants pour toutes les communications de faits intéressants se
rapportant aux assemblées de
prières.
Nous serons aussi très recouDaissaol
aux personues qui voudront bien nous
donner des nouvelles do la ¡semaine de
prières dans leur localité. (Réd.).
5
-377
Suggestions présentées aux chrétiens
du monde entier pour un Concert
continuel des prières, soit en particulier, soit au culte de famille.
Dimandie: Les écoles du Dimanche. (II y a dans le monde au
moins un million de moniteurs).
— Lundi: Les Missions chrétiennes. — Mardi : Les Sociétés bibliques. — Mercredi: L’Abolition
de l'esclavage et de l’intempérance. — Jeudi: Les Sociétés de
traités religieux. — Vendredi: F.ffusion du Saint-Esprit sur tout lé
genre humain. — Samedi: Les ministres de l’Evangile. (On présume qu’il y en a au moins 90.000).
J
Correoponbancc
Od nous écrit :
€ Sans être un admirateur aveugle de
l’Ecole Normale, qui n’est certainement
pas, pas plus que toule autre œuvre humaine, exempte de défauts, je no puis
pourtant pas partager entièrement les critiques que le correspondant de l’Eco della
Verità, M. Garnier, adresse à ce propos
au public vaudois en général et à l’autorité ecclésiastique, en particulier, pour
les raisons que voici :
Le public, nous dit-ou, est apathique
pour ne pas dire antipathique, quand ij
s’agit d’école normale, parcequ’il la considère comme le rifugium peccatorum,
duquel rien de bon ne peut sortir. Ammeseo
ma non concesso, qu’elle n’ait pas les sympathies d’un certain public, je puis dire
à M. Carnieri que nos autres établissements
supérieurs d’instruction ne les out pas
davantage, puisque même à l’époque de
l’année scolaire la plus importante , celle
des promotions, qui attirent dans toutes
les grandes aussi bien que dans les petites
villes de l’Italie,, une grande foule de pa
rents et d’amis des élèves, l'Ecole Normale
réunie au Collège et au Pensionnat n’attirent qu’uu nombre assez restreint do
curieux et de curieuses et presque pas
de personnes qui nourrissent un véritable
interêl pour l'instruction qui ii’estpas,avant
tout, utilitaire. Pour peu que l’on connaisse nos Vallées , l’on peut luou dire que
le nombre de ceux qui rataicmient plusieurs l'ois leurs paroles, avant (jue de déclarer que leur fils est maître d’école, n’est
pas plus grand que le nombre, de ceux
qui croiraient s’abaisser, s’avilir même,
si jamais leur fils, l’héritier de c|uelques
milliers de francs, devenait pasteur ou
évangéliste. Ainsi cette apathie existe,
mais elle ne provient pas de ce que l’on
considère l’Ecole Normale comme un refugium peccatorum , puisque l’on sait que
le temps où l’on n’y trouvait que des élèves
qui avaient déjà usé leurs pantalons en
les frottant pendant plusieurs années de
suite à la même place, sur le même banc,
dans la même classe du Collège, ou bien
des eul'anis d’une douzaine d’années, passé
pour ne plus revenir, grâces aux articles
28 et 29 du Synode de 1872 ainsi conçus :
Aucun élève du Collège ayant échoué aux
examens annuels ne pourra être admis,
la même année, à l'Ecole Normale, à moins
qu'il ne soit muni d'une déclaration du
directeur du Collège, constatant l'assiduité
et la bonne conduite de l’élève. 1,’on n’admettra à l’acenir à l’Ecole Normale que
les jeunes gens de ts ans révolus et qui ont
un témoignage délivré par des personnes
reconnues compétentes. — L’Ecole Normale,
placée dans de telles conditions, n’aura
plus les rebutsdu collège, mais elle pourra
facilement, par la bonne conduite et le
travail de ses élèves, reconquérir les sympathies des personnes intelligentes qu’elle
possédait anciennement, autant du moins
que cela faire se peut; car il est bien
vrai, que parmi nous les personnes riches
ne se laissent guère électriser que par la
perspective d’une belle position, matériellement parlant, qui peut devenir le partage
de leur.s enfants et n’out [qu’un dédain
superbe pour la carrière de maître d’école
qui est pourtaul celui qui est chargé do
la plus belle et de la plus honorable des
missious,
6
-â78.
Mais c’est surtout l'autorité ecclésiastique , selon M. Garnier, qui est fcoupable
du peu de fruits que donne l’Ecole Normale , à peu près comme l’ou accuse en
Italie le Gouvernement de n’avoir pas fait
pleuvoir en temps et lieu pour arroser les
caroles ou les raves, ou bien de n’avoir
pas empêché les fleuves de sortir de leur
lit pour inonder les campagnes environnantes. — La Table, si c’est elle que l’on
veut désigner par le nom d’administration
ecclésiastique, estcoupable en premier lieu
d’avoir appelé à la direction de tel établissement un de nos meilleurs pasteurs, pour
lequel .M, Garnier n’a que des éloges, en
second lieu d’y avoir nommé un de nos
instituteurs les plus capables, en troisième
et qualrième lieu, d’y faire donner des
leçons d’italien, do dessin, et de calligraphie par deux professeurs éminemment
qualiflés pour cela, plus qu’aucun autre,
comme mon contradicteur n’aura pas de
peine è le reconnaître. Les loris de la
Table ne s’arrêtent pourtant pas ici, mais
ils sont bien plus grands encore; car elle
y fait donner une cinquantaine de leçons
par semaine et surtout elle doit trouver
annuellement environ 4000 francs d’appointements pour les professeurs et un
millier de francs pour bourses aux étudiants ( on n’a pas de fonds fixes pour est
objet) qu’on doit collecter au moyen de
lettres pathétiques, si l’on veut, mais
dont l’effet est très souvent détruit par
l’envoi que l’on exige du tableau des derniers examens. Le Synode, si c’est lui que
l’on veut désigner par le nom d’autorité
écclésiaslique , n’est pas plus coupable
que la Table de négligence, à l’endroit de
l’Ecole Normale puisqu’il a fait imprimer
dans le compte rendu de ses délibérations
de 72 l’article 30 que voici :
le Synode engage la Table à sHnléreseer à
la création de bourses fixes pour les élèves
de l’Ecole Normale. Toutefois ces ‘ bourses
ne peurent être accordées qu’à des élèves
dont on a la certitude morale qu'ils se
vouent à la carrière d’institulewr, et pu is
qu’il a voté, sur la proposition d’un mem bre du Comité d’Evangélisalionj l’article
31 consigné dans le compte rendu de 72
qui dit : Il Sínodo autor iàza ’la Commissione di Eoangelizzazione a promedere oc
ciocché ogni allievo della Scuola Normale
di Torre-Penice, compiuto il suo triennio
e ottenuto la patente governativa e della.
Tavola, possa, se desideroso di dedicare
le sue fatiche al servizio della Chiesa, ottenere un sussidio che gli permetta di spendere un anno o Firenze, affine di perfezionarsi negli studi e nella lingua.
Si tout cela signifie indifférence ou négligence de la part de l’administration,
décidément nous jouons sur les mots sur
le sens desquels, il faudra avant tout que
nous nous entendions, avant que de passer
outre ; mais, si nous laissons aux,paroles
le sens qu’elles ont, il est à supposer que
M. Garnier ignorait ces quelques détails,
lorsqu’il écrivait sa lettre à VEco della Verità, à moins que je ne me trompe moimême en les citant.
Ainsi, si t’Ecole Normalene donne pas
les résultats que nous serions en droit
d’attendre, cherchons en ailleurs les motifs
que dans l’apathie du public, qui n’çmpêche pas d’autres établissements placés
dans les mêmes conditions, de donner
des résultats satisfaisants , ou dans l’incurie de l’administration qui a fait et continue à faire pour l’Ecole Normale plus
qu’elle n’a fait et peut faire pour le Pensionual, par exemple, auquel on ne peut
adresser les mêmes reproches quoique èn
réalité il soit moins favorisé:
Chrontujue ^aubotee
Angrogné. Dimanche dernier, 21
décembre, a eu lieu l’assemblée électorale
pour la nomination du pasteur de la paroisse. Tout s’est passé de la manière la
plus cbnveùable, avec ordre ét sérieux.
Après avoir eu'si souvent l’occasion de
blâmer, c’est avec bonheur qud'nous pouvons aujourd’hui louer sans réserve. —
Le nombre des membres in.scritsi est de
409, dóni'plus de cent se sont fait inscrire dernifei'eirient; fiat ces 409, dont un
bon'nomln’e de noms doivent être effacés
de' la liste, 292 ont pfîs pafl'à la Votation
au premier tour du scrutin ; *
7
-379
M. Auguste Malaii, évangéliste à Messine,
a obtenu .... 112 voix
M. Jean Pons évangéliste à
Vérone.......................74
M. L Monastier pasteur au
Périer.......................71
M. E. Bonnet évangéliste a
Rio Marina .... 33
Voix perdues ... ?
292
Aucun des candidats n’ayant obtenu la
majorité absolue, l’Assemblée a procédé
à un nouveau tour de scrutin. Ou s’attendait à ce que le nombre des électeurs
serait beaucoup moins considérable , car
l’heure était avancée; mais on se trompait, et 273 votants portèrent leurs billets
dans l’urne, et cette fois, les voix so répartirent de la manière suivante :
M. Auguste Malan . . 164
-M. Jean Pons ... 55
M. L. Monastier ... 54
273
Les arbres de Noël. Nous ne
uous occuperons pas do décrire le.s arbres
de Noël ; ils se ressemblent tous , et ees
fêtes sont à peu près les mêmes partout.
Cependant, nous ne voulons pas pa.sser
sons silence ce qui a été fait cette année
encore à la Tour, de la part des dames
et des demoiselles qui ont préparé un
magnifique arbre pour les enfants de l’Ecole enfantine, à l’Orphelinat où la Directrice a réjoui les orphelines, et avec
elles les grands et les petits. Vraiment
les enfants auxquels ou a préparé la fête,
en ont donné une eux mêmes à tous ceux
qui ont eu l’avantage de les entendre, par
leurs chants, leurs récitations et leurs
narrations. Du reste, l’entrain a régné,
pendant toute cette belle soirée, dont, tous
ceux qui y ont pris part, se souviendront
avec reconnaissance. ^
Nous croyons savoir’qu’il y a aussi eu
uno fête à Saint Jean pour les enfants
des Ecoles; ailleurs peut-être encore; mais
nous no pouvons parler que de celle de
l’Hôpital du Pomaret. La directrice de cet
établissement a eu pour la seconde fois
l’beureuse idée de réjouir les malades enj
préparant, principalement à leur intention,
un bel arbre de Noël, bien illuminé cl
bien chargé do beaucoup de bonnes choses. Un grand nombre d’enfanis et do
grandes personnes so sont associées à la
joie des pauvres malades. Ici aussi, pendant toute la soirée, égayée pardeschaiils,
a régné la pins franche cordialité.
Dans aucune do ces fétos, uous le constatons avec bonheur, l’on n’a oublié quo
c’est au Seigneur Jésus-Christ que uous
devons ces maiiifostations de la charité
chrétienne, et qu’’à lui avant tout en revient la gloire, selon lo magnifique canti([ue de l’arméo céleste; * Gloire soit à
Dieu au plus haut dos deux, paix sur la
terre et bienvicillanco envers les hommes ! ».
Chronique |>olttique
La mort vient encore d’oolevor à l’Italie
un do ses fils les plus dévoués ; Nino Bixio,
le patriote anJent, le soldat courageux,
qui s’était fait marin pour rendre encore
à>sa patrie , dans des contrées loutaines,
les services de son activité infatigable,
Nino Bixio est mort devant Atehin , sur
son navire de guerre le Maddaloni. Tons
les journaux italiens, si uous en exceptons les cléricaux, qui ne sont d’aucun
pays et ont pour patrie la boUega du Vatican, regrettent, sans exception do parti,
cet homme <|ui s’était si complètement
consacré à son pays, qu’il abandonnait
les douceurs d’une position sociale très
élevée — il était sénateur et lieutenant
général — pour aller lui chercher, dans
toutes les mers, de nouvelles stations et
de nouveaux débouchés pour son comliitce. VUnità CaUolica, dans un article
où transpire à chaque mot, pour cotte mort,
un pieuse joie catholique et romaine , fait
observer qu’il jugeait que les cléricaux
sont moins dignes de colère que de mépris, ce qui irrite terriblement tous ces
bravos gens qui ont élevé le mensonge à
la hauteur d’une industrie,... fructueuse ,
il faut l’avouer.
Mundüa vult decipi ergo decipiatur.
8
-380.
C’est ainsi que don Margotli faisait l’autre
our un parallèle décidément blasphématoire entre Jésus-Christ et le pape, le martyr du Calvaire et celui du Vatican.
Cette impudence leur sert : à une des
dernières séances .du Parlement Belge, un
certain monsieur Casier interpella le ministre des affaires étrangères sur la conduite du Gouvernement italien à l’égard
des corporations religieuses. Il venait probablement d’acheter un de ces petits paniers que l’on fait avec la paille du cachot
du Saint père; ce panier qu’il tenait devant lui, pendant son discours, procurait
à sa voix une émotion .profonde.
« Cette persécution contre le saint vieillard , cette persécution qui cherche à
l’atteindre — une caresse au panier —
c dans ce qu’il a de plus cher , dans cos
moines et nonnes dont la conduite et le renoncement au monde, » un pleur, seconde
caresse au panier * était l’édification de
l’univers (de Veuillot?); cette persécution
intéressé la catholicité toute entière. Il
faut que l’Italie rende compte de ses actes,
rende Rome à son père et ses couvents
aux leurs, ou que la Belgique déclare la
.... » Ici l’orateur est interrompu par le
ministre des affaires étrangères qui lu'
déclare que les actes du Gouvernement italien ne regardent aucunement le gouvernement belge, interruption opportune s’il en
fut jamais. Qu’aurions-nous fait, si M. Casier
nous avait déclaré la guerre? Il est terrible ce monsieur Casier.
Et voibà la Suisse qui donne do son côté
un déplorable exemple. On sait que le
prisonnier du Vatican l’avait grossièrement
insultée, ne dédaignant pas d’emprunter
ses qualificatifs au vocabulaire des halles;
ce que la petite république eut le grand
tort de trouver si peu de bon goût, qu’elle
signifia à l’ambassadeur de ce prêfi
qu’il eût à faire ses malles dans l’esp!
de quinze jours. Suite de la persécution
commencée par ordre de Dioclétien-Bismark.
Les cardinaux sont faits: le pape les a
nommés au fond do son cachot. La France
en a trois, Dupanloup n’en est pas et
Mermillod pas encore. Mods. Guibert, celui i
qui fit, dans le temps, un mandement fameux. Les injures qu’il nous lançait lui
ont si bien profité , que d’autres évêques
se hâtent de marcher sur ses traces, témoin celui d’Angers qui appelle Victor
Emmanuel, roi de Piémont. C’est bien vieux
et bien resassé, Mg. l’évêque !
Quoiijue des employés de l’état en France,
ne veuillent pas se refuser le plaisir de
nous traiter en ennemis, notre ambassadeur Nigra n’en donnera pas moins au
Gouvernement français les assurances fes
plus amicales do la part de notre Gouvernement, en attendant les nouvaux et
plus vifs témoignages d’affection que provoquera l’interpellation du Temple, desapprouvée, dit-on, même par l’extrême
droite. Faut-il qu’elle soit peu opportune!
Eu résumé, ce qui caractérise la situation
politi<juo de l’Europe à la fin de l’année
1873, c’est l’état d’hostilité déclarée do
la curie romaine contre tous ou presque
tous les Gouvernements. Insultes à l’Allemagne et à la Suisse, injures à l’Italie ,
prétentions à la domination universelle ,
telle, qu’on aurait cru, il y a quelques
années, qu’un fou seul aurait pu les concevoir. Ce qu’il y a de remarquable , c’est
que la chûte du pouvoir temporel dont
il se plaint constamment, p’empêche paS
le pape d'être infiniment plus libre avec
les gouvernements qu’il ne l’était lorsqu’il
pouvaitet devait traiter de puissance à pui.ssance. De là cette absence complète des ménagements les plus élémentaires et ces
transgressions continuelles des concordats.
Il est clair que la papaulé compte plus
maintenant, pour arriver au but qu’elle a
toujours poursuivi, sur l’ignorance et la
superstition des masses , que. sur les baionettes des gouvernements. On aurait tort,
du reste, pensons-nous, de croire que l’effort
immense qu’elle fait en ce moment pour
ressaisir l’empire qui lui échappe , soit
la mesure do sa force réelle. Cet effort
e.st factice, et passager, car il repo.se
essentiellement sur ces travers de l’humanité que la civilisation tend à diminuer
de plus en plus. Que l’instruction continue
jpjb se répandre, et quand les peuples sauront choisir, ils n’iront pas échanger leur
liberté contre le joug le plus odieux que
l’humanitéaiten core connu: Ceux-là mêmes qui ont le plus peur, finiront par
comprendre que l’Eglise romaine se vante
quand elle prétend posséder les clefs du
paradis.
E. Malaix Directeui-Cérant.
‘Pjgnerol j.Impr. Chiaptore.