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Année XXXVII.
21 Noveliibre 1902.
N. 38.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Liberté et catholicisme — 49.® Conférence Libre du Val-Pélis — Nécessité
d’un effort Chrétien (fin) — Questions
d’éducation — Missions — Echos de
la presse — Nouvelles et faits divers
— Revue Politique — Informations
— Annonces.
Liberté et catholicisme
Ce n’est pas un accord que l’union
de ces deux mots représente : c’est une
opposition, et une opposition qui paraît bien être irréductible.
C’est ce qu’on a beaucoup de peine
à comprendre dans le protestantisme.
Un protestant qui parle de liberté
en parle comme d’un bien dont il
voudrait que tous pussent jouir. Il a
de la peine à se persuader qu’ il y ait
des gens qui le réclament pour euxmême, afin de s’en servir comme moyen
d’oppression pour les autres. Ce sentiment fait, du reste, le plus grand honneur à la conscience protestante.
C’est ainsi que M. Ernest Naville ce
noble vieillard qui, à l’âge de 85 ans,
semble conserver toute la vigueur de
la jeunesse et continue à s’intéresser
à toutes les questions qui préoccupent
les esprits, a écrit dernièrement dans
le Journal de Genève deux articles où il
fait la critique, non seulement de la
loi, récemment votée par les Chambres
françaises sur les associations, mais de
celles de son propre pays et revendique
la pleine liberté aussi bien pour ceux
qui veulent s’associer en se cloîtrant
dans un couvent que pour toute autre
association quelle qu’ elle soit. Et il
conclut en formulant trois principes
qui devraient, selon lui, être mis à la
base de lois vraiment libérales et justes,
au sujet des Congrégations religieuses.
1. Principe de liberté. — Les vœux
religieux n’ont aucune valeur légale.
Un moine ou une religieuse qui veulent quitter leur couvent sont libres de
le faire ; la force publique n’interviendra
jamais pour les y maint;qnir ou les y
reconduire ; et l’Etat prendra les mesures nécessaires pour prémunir les
personnes vivant dans les demeures
clôturées, quelle que soit leur nature,
contre toute séquestration forcée.
2. Principe de justice générale. — Les
congrégations doivent être régies selon
le droit commun de toutes les associations en ce qui concerne soit leur existence, soit leur capacité juridique. La
vie purement religieuse ne doit être
l’objet d’aucune intervention des autorités civiles.
Z. Principe de justice pénale. — Les
délits commis par une congrégation
doivent être réprimés et punis comme
le seraient, en cas pareil, ceux d’une
loge de franc-maçon, d’un syndicat
ouvrier, d’une société quelconque.
On ne saurait vraiment que trouver
à redire à ces principes, au point de
vue théorique. •
Malheureusement, l’histoire de plusieurs siècles est là pour montrer que
malgré toute la bonne volonté de l’Etat
pour empêcher toute séquestration forcée aucun état n’a jamais pu y parvenir.
On s’en aperçoit quand quelque fait
particulièrement grave éclate et devient
du domaine public, mais le grand nombre des cas est ignoré. Le jour où l’on
connaîtrait tous les drames d’oppression et de tyrannie des consciences, de
tortures physiques et morales qui se
passent dans ces retraites soi-disant
toutes consacrées à la prière et à la
sanctification de l’âme, on se persuaderait probablement que pour protéger
efificacément la liberté individuelle, il,
faut mettre des restrictions à celle de
certaines collectivités.
D’un autre côté, comment l’Etat
pourrait-il laisser se développer librement des institutions qui tendent visiblement à asservir l’Etat lui-même ?
Car c’est bien là l’usage que les Congrégations religieuses tendent à faire
et font en effet, de la liberté qu’ elles
réclament.
Appelons de nos vœux le jour où
la vraie liberté, celle de la conscience,
de l’âme, sera non seulement reconnue
officiellement par le catholicisme, mais
pratiquée par la très grande majorité
des catholiques. Alors les lois restrictives disparaîtront d’elle-mêmes, et la
liberté d’enseignement, et toutes les
autres libertés extérieures pourront être
aussi complètes que doit le désirer,
pour les autres comme pour lui-même,
tout esprit vraiment libéral.
Surtout, n’oublions pas qu’à la base
de toute liberté quelle qu’elle soit, il
doit y avoir cet affranchissement que
Jésus offrait à ceux qui prétendaient
« n’ avoir jamais été esclaves de personne ».
49; Conférence Libre dn Val-Pélis
-o-O-o
Le 13 Novembre 1902, vers dix heures du matin, les membres de la conférence du Val-Pélis se réunissent dans
la grande école de Bobi.
La séance s’ouvre par un culte sous
la présidence de M. Th. Gay qui prononce un discours sur Jean V, 39, nous
montrant combien la Bible doit nous
être précieuse par le témoignage qu’elle
rend à Jésus-Christ, et par ce que Jésus-Christ nous dit d’elle. Elle nous
apporte la certitude de la vie éternelle ;
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elle accomplit des prodiges de transformation, de civilisation ; elle est une
source de force et de consolation ; elle
est le seul livre qui donne à Dieu sa
place dans l’histoire ; les fouilles faites
dans les ruines en révèlent la parfaite
exactitude. Bien que pauvre, elle est
riche la famille qui possède la parole
de Dieu comme les arches de la vie
éternelle, et au milieu de tous les trésors des palais, la Bible est la perle
de grand prix. Les vaisseaux la portent partout où il y a des âmes à sauver, et quand auront lieu les grandes
assises du jugement dernier, elle sera
le code d’après lequel nous devrons répondre. Sondez donc les Ecritures, recherchez et lisez. Nos pères ne nous
ont pas transmis des millions, mais la
Bible ; c’est le plus grand trésor.
Après la lecture du procès-verbal
de la séance précédente, M. Aug. Jahier
lit son rapport sur ce sujet : De l'étude
de la Bible. Il constate d’abord la connaissance que les anciens Vaudois
avaient de la Bible, d’après le témoignage même des inquisiteurs, et nous
parle ensuite de notre ignorance actuelle, malgré les progrès de l’instruction. Il n’y a plus personne qui puisse
réciter un livre entier de la Bible, ni
peut-être même dix versets de suite.
Certains catéchumènes ne savent pas
dire qui était Caïn, ou qui étaient les
patriarches. On peut constater une
vraie confusion ou des notions fausses sur les choses les plus élémentaires. En second lieu, il cherche les
causes du mal, et les voit d’abord dans
l’école, où, malgré la bonne volonté
des instituteurs, par le fait des nouveaux programmes, l’étude de la Bible
est reléguée à l’arrière plan, et avec
le peu de temps qui lui reste, elle n’est
pas toujours faite avec intelligence, et
même parfois de manière à faire détester la Bible plutôt qu’à la faire aimer,
surtout lorsqu’on fait apprendre par
cœur ou copier des chapitres entiers
comme punition. D’autre part, la Bible
n’est pas lue dans les familles, le culte
domestique n’existe que chez une minorité, et même dans tel endroit, chez
une infime minorité des membres de
nos paroisses. Et les cultes publics sont
souvent désertés par nos jeunes gens
présentés à l’église, ou admis à la S.te
Cène. En troisième lieu, il indique les
remèdes : avoir un programme bien
défini ; s’appliquer à bien enseigner ;
réunir les régents de quartier pour leur
enseigner comment ils doivent s’y prendre ; introduire un bon manuel, bref,
complet, composé dans les termes mêmes de la Bible, que l’on pourrait subdiviser en cinq petites brochures, publiées à fort bas prix ; — avoir aussi
un programme bien défini, imprimé.
pour nos Ecoles du Dimanche ; nous
entourer de monitrices et moniteurs
capables ; obtenir la coopération des
parents ; — exiger des catéchumènes
qu’ils assistent au culte, ne pas les
lâcher à leur admission, donner à tous
quelque chose à faire, encourager le
culte domestique ; quand l’église est
dans la famille, la famille est aussi dans
l’église.
Dans la discussion, l’on constate que
dans la paroisse de S. Jean, les régents
rencontrent des difficultés. Sur près
de 700 élèves, il n’y en a que 43 au
dessus de 14 ans, tous les autres sont
au dessous ; ils quittent beaucoup trop
tôt l’école, et ont vite oublié ce qu’ils
ont appris. L’horaire pour l’étude de
la Bible est fort limité, deux, trois
heures. Quelques parents tiennent plus
à l’enseignement du français qü’à celui
de la Bible. Les régents qui souffrent
de voir l’étude de la Bible en souffrance y apportent tous leurs soins par
le choix des sujets, par leur préparation, en cherchant ce qui peut faire
aimer la Bible et en évitant ce qui
pourrait la faire prendre en dégoût.
A Bobi et au Villar, l’on a maintenu
dans les écoles paroissiales, et par conséquent aussi dans les quartiers, la leçon de Bible tous les jours, et régents
et maîtresses s’efforcent de mettre les
récits de la Bible à la portée de leurs
élèves en les racontant eux-mêmes.
Quant à l’ignorance constatée par le
rapporteur, il y en a sans doute beaucoup. Mais si on compare l’enseignement actuel de la Bible à ce qu’il
était, non parmi les Vaudois des premiers temps, ou du i6.e siècle, mais
au commencement du siècle dernier,
il y a une transformation complète.
Alors, en fait d’enseignement biblique,
on ne faisait que réciter le catéchisme ;
s’il y avait quelquefois une lecture dans
le Nouveau Testament le régent était
capable de lire « l’épître selon Saint
Corinthiens ». Dans le pays de la Bible,
la Bible était presque absente. Maintenant la Bible a sa place dans l’école,
et elle est enseignée d’une manière satisfaisante comparativement à ce qui
se faisait. Nous devons être reconnaissants de ce que tous les régents veulent la Bible dans l’école, de ce qu’ils
font leur devoir, selon leur lumière, et
■qu’en général, ils s’appliquent à l’étude
•et à l’enseignement de la parole de
Dieu. C’est dans la famille que l’on
•est en défaut.
Quant à introduire un manuel, c’est
fchose délicate. S’il devait substituer la
Bible, ce serait une mauvaise affaire.
Il ne faut pas que l’on puisse dire de
nous : <i Ils ont remplacé la Bible par
un manuel » ; mais si celui-ci est un
simple moyen pour faciliter l’étude de
2
— 2
la Bible, il serait à propos de l’adopter.
Peut-être qu’un programme bien développé pourrait atteindre ce but. En
tout cas, un manuel doit être inséparable de la Bible comme le catéchisme.
Au reste, nous n’avons pas à craindre
qu’on nous oblige à ne plus laisser de
place à la Bible dans l’école, maintenant que le pape en recommande la
lecture et l’étude, et fait semblant d’en
être l’ami. Il faut plutôt espérer que
le temps viendra où la Bible sera introduite dans toutes les écoles communales.
Une chose de première importance,
c’est que ceux qui lisent la Bible, la
mettent en pratique, pour la recommander à d’autres et pour fermer la
bouche aux contredisants.
M. J. P. Micol apporte les salutations
de la conférence du Val S. Martin. Il
est aussi d’avis que dans les écoles
nous sommes en J)rogrès sur la première moitié du siècle dernier, mais
que la famille est en défaut. Il serait
utile d’avoir des lecteurs et des lectrices de la Bible dans chaque village
pour établir et encourager la lecture
de la parole de Dieu dans les familles.
M. J. Weitzecker envoie ses salutations
et celles de la conférence du Val-Pé
rouse.
Livres à lire pendant cet hiver: Osée,
S. Jean, ép. aux Romains.
La prochaine conférence doit se tenir
au Villar : sujet à traiter : Le discours
de Jésus sur la montagne des Oliviers;
rapporteur : M. H. Tron.
J. D.
SéGBSsite d’un effort chrétien
(Fin).
Qui peut mesurer les conséquences
d’un effort des chrétiens dans ce sens,
soit pour l’aide à donner dans l’église,
soit pour les œuvres de nature sociale
qui nous entourent ? Et dans le feu
d’amour qui en sortirait, serait consumé ce sentiment de vanité qui pourrait surgir dans le cœur de quelques uns,
parce que nous sentirions tous que ce
n’est pas pour faire de nous un modèle
à proposer aux autres, mais pour regarder au Modèle qu’il nous a laissé.
Loin de nous l’esprit routinier, loin
de nous la tiédeur qui est la mort de
l’esprit ! Point de découragement pour
des déceptions subies. Christ n’a jamais,
jamais déçu personne.
Mais nous voulons la substance. lœs
Sociétés d ’ Activité chrétienne sont
une forme, une manière de présenter
la chose. Ce qui est bien plus important c’est la chose elle-même, dont la
nécessité est si vivement sentie de tous
quand on demande un réveil et des
églises meilleures. Or quand on parle
d’activité chrétienne, tout le monde
croit la connaître, mais si l’on voulait
la définir, dire qu’elle est ceci ou cela,
on serait bien embarassé, et nous nous
apercevrions que si nous sommes unanimes dans le désir, nous ne le sommes plus sur ce qui doit être l’objet
du désir.
Pour les uns, l’activité chrétienne,
c’est de fréquenter les réunions, d’en
tenir, de prendre la parole, d’avoir fréquemment sur les lèvres ce qu’on appelle le patois de Canaan, c’est de se
voir en toute situation appliquer comme
une étiquette un passage de la Bible,
Avec une telle idée il y a des catégories entières de personnes qui seraient exclues de l’activité chrétienne,
et qui seraient, comme certaines ré
ductions photographique^ des disciples
de Christ rapetissés, soit Bar la maladie,
soit par le sexe, soit pir la culture ou
par des circonstances spéciales. Evidemment, aux yeux ie Celui qui donnait tant de valeur à la pite de la
veuve, ce n’est pas là l’activité chrétienne. Cela peut en être une manifestation ayant pour but d’aider au réveil,
des conscience«, pourvu qu’ elle soit
exercée par dés personnes capables de
le faire. Aussi, tout en pensant que tout
n’est pas là, je trouve étrange l’aberration de tant de chrétiens, qui n’ont
pas encore compris qu’il faut aller aux
réunions non seulement pour recevoir,
mais aussi pour donner, et que l’on
reçoit tout juste en proportion de ce
que l’on apporte.
D’autres ont une soif incessante d’édification personnelle, et ils l’apaisent
par des lectures et des méditations individuelles ; là est pour eux l’activité
chrétienne, et ils la cherchent dans de
beaux livres, dans des formes vagues
qui facilitent l’élan vers l’idéal religieux.
Ces âmes répètent volontiers à Christ
la demande de Pierre sur la montagne
de la transfiguration. Oh ! se recueillir
sous une tente avec Christ, dans une
plus profonde connaissance de la douceur de ses paroles ! Eh bien, n’oublions pas que cet effort méditatif et
contemplatif, s’il n’est pas, pour peu
qu’on y réfléchisse, toute l’activité chrétienne est cependant aussi une tendance
qui ne doit pas manquer en chacun de
nous.
Pour d’autres encore l’activité chrétienne est une activité sociale. Sortez,
sortez des temples ; lancez-vous dans
l’arène de la vie quotidienne, où sévit
la lutte ; entrez dans les questions administratives, politiques, économiques ;
occupez-vous de vos voisins, comrtient
ils sont logés, comment ils sont nourris,
comment ils jouissent d’un repos hebdomadaire, comment ils sont ou ne
sont pas entraînés par le courant du
vice dans les formes les plus manifestes
de l’immoralité, de l’alcoolisme..C’est
ici qu’on doit voir de quoi l’âme chrétienne est capable.
Et l’on a fait observer que les préoccupations économiques et de caractère
moral dans un tel ordre d’idées, venaient obscurcir l’objectif de Christ qui
est le renouvellement de l’âme et la
vie future. Observation qui me paraît
être mal fondée et n’avoir que l’apparence de la vérité.
En réalité les pages de l’Evangile
ne nous présentent pas chacune de ces
trois actions isolées. L’activité de celui
qui se dit de Christ les comprend
toutes.
C’est une action personnelle, intime,
de chaque âme. « Plus près de Christ »
est sa devise. Tout ce qu’on fera dans
ce sens, lecture et méditation de la
Bible, recherche de livres inspirés par
l’idéal évangélique etc. sera de l’activité.
C’est une action de l’organisme et
dans l’organisme qui est spécialement
chargé de la diffusion de l’Evangile,
c’est à dire 1’ Eglise. « Plus unis aux
frères » en est le drapeau. Et tout ce
qui a trait aux écoles du dimanche,
aux réunions, aux Sociétés de missions,
à la diffusion des Ecritures, est de l’activité chrétienne.
C’est une action dans la société et
avec la société. « Plus conscients de ce
qu’ il faut entendre par notre prochain,
et des droits de son estomac et de son
âme », telle est sa bannière.
Et tout ce qui se rapporte aux so
ciétés ayant pour but de préparer des
vêtements ou des secours en argent,
de soigner les malades, d’assainir les
maiscMis, d’améliorer les conditions économiques des travailleurs, de diminuer
le luxe dans nos maisons, dans nos
vêtements, dans nos amusements, d’avoir
moins de frivolité dans nos conversations et moins de préoccupations les
sottes conventions sociales, etc. etc.,
tout cela est de l’activité chrétienne. Oh !
la toile s’élargit et s’allonge. Et cependant
ce n’est que de cette manière, en donnant
et en travaillant, que nous comprenons
réellement, non comme une simple et
parfois banale citation, quelles grandes
choses Dieu nous a faites.
Plus r action devient intense dans
les divers sens, plus nous comprenons
que quand nous aurions achevé tout ce
qu’ il y a à faire et en nous et dans
l’église et dans la société qui nous entoure, nous n’ aurions fait que notre
devoir, et nous éprouverons la joie
indicible qui en résulte.
Ce n’est pas pour des campagnes
glorieuses, pour des actions retentissantes que Dieu nous appelle à l’œuvre ;
mais il nous invite à être fermes, persévérants, infatigables à l’action où nous
avons été placés.
M. Falchi.
QUESTIONS D’EDUCATION
Eviter la Peine.
« Mes enfants seront plus heureux
que moi». Une foule d’hommes de bien,
entrés dans la vie par une jeunesse
rude, ayant servi des servitudes de tout
genre, se promettent d’épargner à leurs
descendants les maux dont ils ont
souffert. Quel sentiment serait plus légitime ? Non seulement l’amour paternel, mais la tendresse humaine, peuvent nous l’inspirer.
Un des plus précieux fruits de l’expérience n’est-il pas de pouvoir faire
profiter autrui de ses peines î Les pièges où nous sommes tombés ; les ignorances dont nous avons pâti, seront
évités à nos successeurs. Plusieurs gros
obstacles, qui faisaient notre désespoir,
auront disparu de leur chemin. Il y a
dans cette certitude de quoi nous faire
oublier bien des labeurs et d’âpres
combats.
Pourquoi faut-il que chaque médaille
ait son revers et que tout profit se
traduise ailleurs par un déficit inattendu ?
Ce n’est pas là l’effet de quelque malicieuse volonté occupée à contrarier
et à neutraliser nos efforts vers le mieux.
N’y voyons que le résultat de la plus
simple des lois. Toute lumière produit
de l’ombre ; toute action une réaction.
Les faits, quels qu’ils soient, traînent
à leur suite une double série de conséquences ; les unes favorables, les autres défavorables. Aucune puissance
ne saurait les séparer.
Aplanir les routes à nos successeurs,
rendre leur vie plus douce, plus facile,
quoi de plus humain ?
Mais de tels soins feront de ces heureux mortels des privilégiés. Tout privilège est un danger. Où il y a moins
de peine, il y aura moins d’effort ; où
l’effort diminue, l’énergie baisse ; où
l’énergie baisse, le caractère, la moralité, l’esprit d’initiative, la joie de vivre
baissent du même coup.
Méditez ceci, parents qui dites : «Nos
enfants seront plus heureux que nous».
Le bonheur ne consiste pas dans V absence
d'effort. Tout être comblé de biens faciles, de prévenances accumulées, ne
rencontrant que des chemins déblayés,
s’affadit très vite. Blasé avant le temps,
gâté, émasculé, il lui reste une bouche
amère après avoir vidé la coupe de
douceur que notre tendresse lui a préparée. Il est frappé du vide de l’existance, désarmé devant ses âpretés, vaincu
d’avance.
Ne leur évitez pas les peines, à vos
fils, si vous les aimez. N’élevez pas
vos filles dans la mollesse, le confort,
la nonchalance, si vous voulez qu’elles
soient un jour heureuses. Vous en feriez des incapables et des malheureuses.
La vie est pleine de contradictions.
Un homme raisonnable, animé de sentiments paternels se dit que sans doute
les parents sont là pour être de quelque secours aux enfants, les empêcher
de faire des sottises, leur offrir des
moyens d’existence, en attendant qu’ils
puissent s’en procurer à eux-mêmes.
Or, il se trouve qu’après avoir raisonné ainsi, et par conséquent raisonné
juste, on empêche ses enfants de devenir des hommes par un excès de
prudente prévoyance, tandis qu’il se
rencontre des jeunes gens d’une extraordinaire valeur parmi ceux à qui
a manqué la sollicitude paternelle. Je
pourrais raconter ici une série de biographies d’hommes ayant fait une carrière très remarquable par l’effort, les
difficultés vaincues, le courage indomptable au milieu de contrariétés accumulées.
Quelques-uns d’entre eux ont eu des
parents inqualifiables, durs de cœur,
oublieux de tous leurs devoirs, de ces
parents qui souvent éteignent chez
leurs malheureux enfants l’entrain et
la joie.
Et, par un contraste troublant, ces
pères que l’apathie, l’égoïsme brutal,
et parfois l’inconduite, permettent de
classer parmi les pères dénaturés, ont
eu des fils d’une trempe exceptionnelle.
On ne peut cependant pas conseiller
aux parents de laisser leurs enfants se
débrouiller comme s’ils étaient orphelins. Ce serait inhumain, immoral.
Quelle leçon néanmoins dans de semblables faits ! Quel appel à une tendresse plus clairvoyante et plus virile!
Eviter la peine n’est pas un effet
de l’amour vrai, mais d’un amour entaché de faiblesse. La peine et l’effort
sont indispensables. Prenons garde en
voulant que nos enfants soient heureux, de préparer des inutiles, de pauvres existences frileuses, efféminées,
d’où la capacité même du bonheur s’est
enfuie.
Dans le domaine de l’enseignement,
l’idée d’éviter la peine aux écoliers peut
tourner contre son but qui est d’améliorer les études.
Je crains que la tendance à les instruire sans fatigue ne nous ait amenés
petit à petit à des résultats très bizarres. Tout leur est facilité à tel point
que ce qu’ils savent le mieux au bout
de ce régime commode c’est de cultiver leurs aises. Leurs devanciers se
débattaient dans des méthodes absurdes,
conquérant à coups de dictionnaires, à
force d’âpres et de longues pratiques,
le sens des langues mortes et le savoir
de carrière. Mais dans ce métier ingrat
ils s’habituaient à l’effort et en restaient
capables.
Nous, par des méthodes perfectionnées, produisons un résultat contraire.
Nous avons si bien mâché la besogne
aux derniers venus qu’ils risquent de
3
perdre les dents, n’en ayant plus besoin. C. Wagner.
('Du BeUvement Social).
II®
Dans quelques lignes qu’elle adressait
4 Madame Jalla, le 23 septembre, Madame Elisabeth Volla-Bernus parle de
son arrivée, avec M. Voila, à Leoatile,
où l’école leur a fait, par l’exécution de
beaux chants, un accueil des plus chaleureux.
Les nouveaux arrivés se sont aussitôt
mis à l’œuvre, bien que les difficultés
de la langue soient encore un obstacle
pour eux. Ils ont trouvé les demoiselles,
laissées seules à Loatile pendant la conférence, surtout M.lle Kiener, très fatiguées. Elles reprenaient un peu leurs
forces depuis que l’école avait commencé
ses vacances.
M. Coillard avait souffert du dernier
voyage sur le fleuve, qui avait été un
peu long. Il avait eu les deux yeux
malades et était en outre tenu par un
mal de gorge persistant.
Il n’y a que de bonnes nouvelles des
autres missionnaires.
Société de Bâle. — L’éducation des
enfants missionnaires de cette Société a
depuis longtemps attiré son attention.
Une Commission spéciale s’en occupe, et
s’intéresse très spécialement aux 347
enfants missionnaires, dont les uns sont
en Europe, et les autres dans les champs
missionnaires. Deux maisons, à Bâle,
reçoivent près de quatre-vingt-dix garçons et filles. Un grand nombre d’autres
sont élevés soit chez des parents, soit
dans des familles chrétiennes, tant en
Suisse, qu’en Allemagne.
Echos de la presse
Le vent pcusse, en France, à l’abolition du Concordat et à la séparation de
l’Eglise et de l’Etat. Un projet de loi
dans ce sens a été déposé par M.
Francis de Pressensé. Les journaux
protestants se préoccupent naturellement beaucoup de cette grosse question. Voici quelques extraits d’articles
récemment publiés sur ce sujet.
,f M. Luigi, dans VEglise Libre:
Cet événement, dont Gambetta disait
que ce serait «la fin du monde», ne
surprendra pas les diverses Eglises indépendantes. Elles ont la satisfaction
d’avoir quitté l’édifice longtemps avant
d avoir entendu les craquements que
l’on Commence à percevoir aujourd’hui.
Et> à vrai dire, eût-il menacé ruine,
que cette menace n’eût été pour rien
dans leur sortie. Leur résolution était
toute religieuse et n’avait que des raisons religieuses. Elles se constituaient
on dehors du Concordat pour ne connaître que la seule royauté ^ de JésusChrist parmi son peuple. C’était un
^cte de foi en ce divin Rédempteur et
on son règne invisible, une affirmation
ce gouvernement spirituel qui diffore plus qu’on ne croit du gouvernement temporel, qui en diffère au point
^6 défier toute comparaison, n’ayant
ni le même but, ni les mêmes moyens,
ni la même méthode, ni la même régularité dure et froide, n’imposant pas,
ontr’autres, à une paroisse le même
pasteur, inamovible, pendant un demioiecle, même s’il la ravage. Dire que
los Eglises indépendantes elles-mêmes
aient toujours compris et pratiqué ce
divin et sublime gouvernement, certes
je ne vais pas jusque-là. Mais son idée
les attirait et les enflammait.
Aujourd’hui, la séparation se présente
et frappe notre attention par son côté
politique et social. Il s’agit, pour nos
contemporains, de rompre avec les derniers vestiges de théocratie, avec l’héritage du moyœn âge ; il s’agit de rejeter les chaînes cléricales que les diverses monarchies du XIX.e siècle ont
laissées si imprudemment se reformer,
se replier autour de nous. Il s’agit
d’accomplir enfin l’œuvre de la Révolution française, qui a surtout voulu,
exigé, la distinction complète entre
l’ordre civil et l’ordre religieux tandis
que l’essence de l’ancien régime, c’était
précisément leur mélange inextricable :
des rois travaillant au salut de leurs
sujets, des prêtres appuyés par des
gendarmes, etc. La Révolution, en
affranchissant l’Etat, devait affranchir
aussi l’Eglise, ou les Eglises, et même
après de, terribles fluctuations, elle y
était arrivée, dans les toutes dernières
années du XVIII.e siècle, par la main
de Boissy d’Anglas. Mais la pleine liberté des cultes, qui comporte leur
égalité, ne dura pas longtemps, et le
régime du Concordat, chef-d’œuvre douteux de Portalis et du premier consul,
obscurcit tous les principes, embrouilla
toutes les notions, remplaça la liberté
par le salaire, l’indépendance, par Vadministrution et la règlementation, la vie
en plein air par les antichambres ministérielles, le droit commun par le
joug et le privilège......
On se demande si la liberté sera
complète, si elle ne sera pas restreinte
par une loi sévère sur la police des
cultes. Nous ne pouvons pas raisonner
sur ce que nous ignorons. Tenons-nous
en, pour aujourd’hui, à ce fait ; il n’y
aura plus d’Eglises privilégiées : elles
deviendront ce qu’elles auraient toujours dû être : des sociétés privées.
Leur maintien, leur existence, dépendront du bon vouloir des fidèles.
Dès lors, dit-on, il y aura une crise,
et elle sera terrible ; beaucoup d’Eglises, de paroisses, seront en souffrance,
abandonnées, privées de culte. — Nous
devons nous y attendre en effet : mais
si la mesure est prochaine, si elle s’accomplit par conséquent, à une époque
relativement calme et prospère, qui
ne sera pas un temps de guerre ni de
bouleversements civils, où les capitaux
ne se cacheront pas, où tout le personnel des pasteurs, évangélistes, laïques
dévoués et capables, restera au complet, à la disposition des Eglises, il ne
sera pas impossible de conjurer cette
crise ni de remédier à un désordre
momentané........
Dans les Eglises réformées aussi, qui
nous garantit la persistance d’une unité
souvent factice et plus apparente que
réelle? Je sais qu’à l’heure présente le
vent souffle vers l’union à tout prix ;
cependant la « conciliation » n’a pas
que des partisans et des admirateurs ;
et le grand tremblement de terre pourrait changer de beaucoup l’orientation
des partis. La montagne où se remarquent depuis longtemps des fissures
pourrait très bien se fendre en deux
ou trois collines séparées par de profondes vallées.
M. Louis Lafon, dans la Vie Nouvelle.
La vraie question, ce n’est pas : la
séparation des Eglises et de l’Etat
sera-t-elle un bienfait ou un malheur?
— c’est : que devons-nous faire pour
nous préparer à cette séparation désormais inévitable ?
Car, à discuter théoriquement sur
les mérites ou les inconvénients du
Concordat, outre que personne n’a grand
chose de neuf à nous dire là-dessus,
nous n’empêchons nullement les événements de se produire et nous perdons du temps quand il faudrait en
gagner.......
La rupture du lien concordataire,
entre l’Etat Erançais et la Rome papale, c’est, pour nous, protestants, la
séparation inévitable. Et qu’elle séparation !
On a déjà abandonné la formule si
vantée : IdEglise libre dans l'Etat libre,
dont l’application n’est possible que
dans les Etats protestants. Et l’on nous
crie aujourd’hui : VEglise libre dans l'Etat souverain. Si l’Etat est souverain, je
ne vois pas trop comment l’Eglise .serait
libre. Mais passons. Et demandons-nous
simplement comment l’Etat pourrait
donner la liberté à une Eglise qui
n’aurait qu’ une ambition : renverser
l’Etat ! Or, avec le budget des cultes,
ou sans le budget des cultes, l’Eglise
romaine persévère et persévérera, tant
qu’elle sera, dans son rêve de théocratie et dans sa politique. Séparée de
l’Etat elle travaillera encore à s’emparer deJl’Etat. Et la lutte, bien loin de
s’apaiser par la rupture des liens concordataires, ne fera que s’exaspérer.
Nous, protestants, nous aussi nous
serons victimes des excès despotiques
de la Libre-Pen.sée installée au char
de l’Etat, sur le siège du cocher. Ce
n’est pas une idylle qui se prépare
avec la Séparation, c’est un drame. Le
dénouement sera heureux — j’en ai
l’indomptable espérance — parce que
Dieu dit le dernier mot, toujours. Mais
les péripéties seront douloureuses : églises disparues dans l’indifférence ou
dans l’incrédulité, temples fermés, pasteurs sans troupeau et sans pain, la
bourgeoisie protestante apeurée, et le
peuple protestant passant d’un seul
élan à l’irréligion — voilà ce que nous
verrons. Il y en aura sans doute, qui
persévéreront jusqu’à la fin, et ceux-là
sauveront l’Eglise.
Mais la question est de savoir si
nous allons attendre que l’orage fonde
sur nos Eglises, attendre comme nous
le faisons, dans la dispersion et même
dans l’hostilité des groupes protestants,
et dans les discussions futiles et néanmoins violentes de choses microscopiques, attendre à la belle étoile la pluie
et la foudre, ou bien commencer à bâtir un logis, si humble soit-il, où nous
pourrons du moins braver la tempête.
Il serait temps de se mettre au travail. Il y a une Commission Fraternelle qui représente les Eglises réformées, il y a une Commission exécutive du Synode Général qui représente
les Eglises luthériennes, il y a une
Commission synodale des Eglises libres,
il y a un Synode méthodiste, il y a
des Comités dans toutes nos œuvres
d’évangélisation qui dirigent de véritables églises libres. Qu’ils se réunissent
en conférence, qu’ils cherchent les moyens
de faire « le bloc » protestant contre
l’irréligion qui monte.
Le mot du salut a été prononcé par
M. Trial, ici-même. Ce mot, c’est : Fédération.
La fusion des Eglises est actuellement impossible. La Eédération est
possible, nécessaire par surcroît et urgente.
Si les organismes ecclésiastiques sont
paralysés par les querelles d’Eglises
et de partis si, myopes, ils ne peuvent
pas voir à l’horizon monter les nuages
chargés de la foudre, s’ils restent muets,
sourds et aveugles — alors, appelons-en
aux Eglises et convoquons une vaste
conférence qui aura à son ordre du
jour ce seul programme : Fédération.
Et ce n’est pas dans dix ans, ou
dans trois ans que cette conférence doit
se réunir. C’est l’année prochaine, au
plus tard. Donnons-nous une année,
soit, pour discuter. Mais craignons que
si nous délibérons plus longtemps,
l’ennemi, en envahissant l’enceinte de
nos délibérations, ne vienne nous crier
lui-même : il est trop tard !
dtf îIo]^ iqiJï;
Coloiiia Valdense. — Les examens
vont avoir lieu au Lycée. Le nombre
des inscriptions pour examen de l’nn
des cours du baccalauréal s’élève à 103.
Seize élèves oot demandé d’être admis
à l’examen d’entrée. C’est le nombre
le plus élevé qu’on ait enregistré jusqu’à présent, quoique deux élèves se
soient éloignés dans le courant de l’année
et que deux autres ne se soient pas
présentés à l’examen, ne se sentant pas
suffisamment préparés.
NouTelles et faits divers
Ferrare. — Le Conseiller Righini,
président de la députation provinciale
étant intervenu à la fête offerte au
président des associations catholiques,
comte Grosoli, le Conseil a voté à l’unanimité moins deux un ordre du jour,
affirmant l’intangibilité de Rome et
Righini a démissionné ; c’est le moins
qu’il pouvait faire. Grosoli représente
les aspirations de Rome et sa haine
contre l’unité d’Italie ; là où il est un
libéral doit s’éloigner.
France. — La séparation de l’Eglise
et de l’Etat est la question posée au
parlement et devant le public. Les notabilités protestantes et juives se sont
prononcées dans un sens favorable ainsi
que quelques catholiques intransigeants,
cependant quoique le principe soit admis dans la démocratie, il faudra qu’il
mûrisse et comme le dit si bien Frank
Puaux dans sa Revue Chrétienne, il faut
écarter toute mesure révolutionnaire.
— On n’aime pas toujours la Bible
dans ce beau pays. Le colporteur Golibert écrit: Un jour je m’approche
d’une maison à belle apparence et j’offre
mes livres à une dame qui se montre.
Combien voulez-vous de ces livres ?
Neuf francs, je réponds, croyant qu’elle
désirait en faire une distribution gratuite. Elle paya et ensuite appela sa
domestique en lui disant : Jetez ces
livres au feu. Non répondis-je, arrêtez,
voici votre argent. Je vous ai payé répond la dame, et vous m’obligeriez si
vous repassiez avec d’autres livres, ils
auraient le même sort. Madame répond
le colporteur, je m’en vais, mais cette
parole de Dieu se dressera contre vous
au jour du jugement dernier.
En Espagne le pays des ténèbres,
la Bible se vend aussi : Un jour, dit
le rapport de la société biblique, deux
moines s’approchèrent d’un vieillard qui
lisait avec attention le livre sacré et
ils lui demandèrent l’aumône. Il se leva
alla chercher quelque argent qu’ il remit. Vous êtes un excellent homme
dirent les moines, c’est seulement dom-
4
m.
mage que vous lisez ce livre que vous
ne pouvez pas comprendre. Le vieillard
répondit : Il y a 40 ans que je fréquente
la messe, mais j’ai appris beaucoup
plus en cinq mois en lisant ce livre
béni. Les moines eurent la bouche
close.
Angleterre. — L’Evêque de Londres s’est enfin décidé à sévir contre
le Rev. Evans, pasteur de S. MichelShoeeditch. Ce n’est pas trop tôt, car ce
révérend se permet d’avoir un culte
très compliqué, un mélange de Bible,
de rosaire, de Vierge Marie, de sacré
cœur, de litanie aux saints, de vœux,
etc. En Irlande, à Belfast, un colpoteur qui avait été frappé d’une amende
pour avoir vendu des livres protestants,
après s’en être appelé à la cour d’appel
a pu obtenir son absolution. — Quel
drôle de pays que le Royaume-Uni.
— On ne peut donc plus vendre des
livres protestants, ni parler en plein air?
Le doyen de Ripon, Dr. Freemantle,
fait beaucoup parler de lui à cause d’un
discours qui laisserait croire qu’ il ne
croit pas au surnaturel. Pour le doyen
d’une cathédrale c’est grave.
L’Evêque de Liverpool, P. Chavasse,
jette un cri d’alarme contre les ritualistes ; on a fermé les yeux dit-il, on
s’en est appelé aux tribunaux, maintenant il faut agir et recourir à l’excommunication. C’est très bien, mais pourquoi avoir fermé les yeux au début ?
Allemagne. — La « Croix » de
France veut coûte que coûte prouver
la décadence du protestantisme et s’écrie : «Est-ce que l’hérésie protestante
fait des progrès en Allemagne, où le
tiers de la population est catholique,
où le parlement est présidé par un catholique, où le centre catholique fait
la loi?» Voici: En 1888, il y avait
en Allemagne 23 millions de catholiques contre 20 millions de protestants ;
en igoi on compte 31 millions-de protestants contre 17 millions de catholiques. La conclusion : les protestants
allenaands ont augmenté d’un tiers. Les
catholiques allemands ont presque diminué d’un quart. Ce n’est pas flatteur
et nous n’avons qu’à souhaiter que cela
continue ainsi.
Suisse. — A Genève on a tenté un
essai que nous approuvons et admirons
de grand cœur, celui de réunir autour
de la Sainte Cène les chrétiens des
différentes églises et groupes religieux.
A la suite de pourparlers qui ont eu
lieu entre l’Union nationale évangélique, l’Eglise libre, l’association chrétienne évangélique et l’évangélisation
populaire, le Comité de l’alliance évangélique a pris l’initiative d’organiser
deux ou trois fois par année, à la salle
de la Réformation, un culte avec Sainte
Cène. Le premier essai a eu un plein
succès. Environ 1000 personnes prirent
part au culte. Voilà un moyen pratique
pour montrer à qui en doute que nous
sommes un en Christ et cela sans avoir
un pape. Unité et Liberté, c’est l’esprit de l’Evangile.
Amérique. L’Eglise Méthodiste épiscopale qui avait établi de souscrire
cent millions pour les œuvres d’éducation a déjà obtenu 80 millions. Les
Evêques Fowler, Warren et Mc Cabe
ont été nommés membres du Comité
pour administrer ce fond. — L’Eglise
M. E. n’est pas des plus riches et son
élan est d’autant plus admirable.
C. A. Tron.
— 4 —
Revue Politique
Les deux Chambres sont convoquées
le 26 c. avec un ordre du jour passablement chargé. La Chambre des députés est appelée à discuter non moins
de 26 projets de lois, dont plusieurs fort
importants. Nous ignorons si les projets
de dégrèvement d’impôts sont compris
dans les 26, mais il semblerait que, si
ce n’est avant les vacances de Noël, au
moins dans les premiers mois de 1903,
le Ministère soumettrait au Parlement
les lois sur la diminution du sel, sur
l’abolition totale ou la réduction des cotes minimes de l’impôt foncier, sur l’abolition de l’impôt “ fabbricati „ des maisons ouvrières, et enfin sur le dégrèvement de la richesse mobilière à l’égard
des industries naissantes. C’est comme
vous voyez, tout un programme économique, que les conditions du budget permettent d’effectuer, et qui soulagera une
certaine catégorie de contribuables répandus dans tout le royaume, tandis que
le projet Sonnino dont nous parlions
dans notre dernière revue ne favoriserait
que les méridionaux.
Une imposante réunion convoquée à
Turin par le syndic de l’endroit a eu
lieu dernièrement. Une cinquantaine entre députés et sénateurs du Piémont, les
syndics de plusieurs villes de notre région, des réprésentants des conseils provinciaux de Turin, Alexandrie et Cuneo
y ont pris part. Il s’agissait de la question brûlante du chemin de fer CuneoNizza. Tout le monde sait qu’ après
maintes promesses du Gouvernement à
l’égard de l’achèvement de cette ligne
importante, unissant plus directement le
Piémont à la France, sans passer par
Savone, grâce aux pressions intéressées
de M. Biancheri qui est avant tout député de la Ligurie occidentale, les promesses souvent réitérées risquent fort
d’etre violées. Et c’est pour les rappeler au
Gouvernement et à la Chambre que la
réunion de Turin a eu lieu. Après une
longue discussion l’assemblée a voté à
l’unanimité l’ordre du jour suivant : L’assemblée convaincue que les droits et les
intérêts du Piémont, conformes aux intérêts nationaux exigent qu’on pourvoie
sans retard à la construction du tronc
Vievola-Confine de la ligne Cuneo-Nice;
délibère que de nouvelles instances soient
faites au Gouvernement, et fait appel à
l’appui des sénateurs et des députés de
la région pour que ces légitimes instances soient prises en considération.
— Léopold de Belgique a failli être
victime d’un attentat anarchiste, samedi
dernier, a Bruxelles au retour d’un service funebre célébré à la mémoire de la
feue reine. Un certain Eubino, âgé de
43 ans, natif de Bitônto (Bari) déchargea quelques coups de revolver sur la
3.me voiture du cortège royal croyant
que le Roi s’y trouverait. Personne n’a
fort heureusement été blessé et la police
a pu mettre aussitôt la main sur le coupable qui a avoué, ce qu’il n’aurait du
reste pu nier, d’avoir voulu tuer le Roi.
A un premier interrogatoire l’anarchiste
Rubino dit avoir été employé à Londres
par le gouvernement italien pour surveiller les anarchistes quoique la chose
ne soit pas prouvée. Il ajoute qu’il avait
d’abord eu l’intention de tuer Edouard
YII ou le Roi d’Italie, mais que les
moyens lui manquaient pour se rendre
dans son pays. — Et voilà un autre
sans-patrie, un diséquilibré, peut-être
avide de réclame, né malheureusement
dans notre beau pays et qui ne contribuera certes pas à relever le prestige de
l’Italie à l’étranger. Ce nouvel attentat
fait toujours plus désirer une entente
internationale contre les anarchistes.
— La grève des mineurs qui a fait
tant de mal à l’industrie française a enfin cessé. Tous les mineurs ont repris
le travail sauf ceux du bassin de Saint
Etienne.
— Non seulement M. Montero Rios
n’a pas accepté la direction du nouveau
cabinet espagnol, mais il a refusé même
d’en faire partie. Le nouveau ministère
a donc été constitué et il sera encore
présidé par M. Sagasta. Les ministres
ont prêté serment samedi entre les mains
du roi et se sont présentés lundi devant
les Chambres.
j. c.
INFORMATIONS.
La députation provinciale dans sa séance du 2 octobre, a autorisé le rembours
des frais de renouvellement du dallage
du pont de l’Angrogne, la construction,
de la part du consistoire du Pomaret,
de travaux de maçonnerie sur la route
de la Pérouse au Perrier.
Le 9 octobre, elle a pris acte des
mesures occasionnées par les cas de
typhus, qui se sont manifestés dans la
commune de Pinache ; elle a autorisé la
commune de S. Second à surélever la
partie inférieure du moulin de Miradolo,
sur la route de Pignerol.
Le 16 octobre elle a pris acte des cas
de vérole qui ont éclaté à Pignerol.
Les conscrits de 1902, assignés à la
cavalerie et à l’artillerie, sont appelés à
se rendre sous les armes, le 5 décembre
prochain.
— Nous publions la liste des syndics
des communes des Vallées, liste qui
complète, et corrige en partie, les données qui ont paru précédemment dans
l’Echo :
Pral : J. Daniel Rostan ; Salse : Henri
Meytre ; Macel : encore à élire ; Maneille:
Jean Balme ; Chabran : Jacques Henri
Pascal ; Traverse : Frédéric Poët ; S.
Martin: Alphonse Gelato; Bouvil: Alexandre Genre ; Perrier : Chev. Henri Coucourde ; Faët : David Peyronel ; Riclaret;
Jacques Peyronel ; Pomaret : Henri Lageard ; Pérouse : Chev. J. P. Tron ; Pinache : Etienne Richard ; Envers-Pinache : Emile Bertet ; Pramol : Jean Bouchard ; S. Germain: Chev.Etienne Balmas,
lieutenant colonel ; Envers-Portes : Barthélemi Monnet ; Rocheplate : Daniel
Gönnet; Prarustin : David Rostaing; S.
Second : Comm. Ch. Trombotto ; Luserne
S. Jean : Chev. Alexis Jalla ; Rorà :
Jacques Michel Mourglia ; Angrogne :
David Monnet ; La Tour : Daniel Bertin,
prof. ; N illar : J. Pierre Talmon ; Bobi :
Etienne Geymonat.
Mercredi matin S. M. la Reine
donnait le jour à sa seconde tille,
la princesse 3Iatliilde, ou Mafalda,
selon la forme portugaise de ce
nom, la reine du Portugal devant
être sa marraine. Nos vœux les
plus ardents pour la petite princesse, pour son auguste mère et
pour toute la famille royale, sur
laquelle nous appelons toutes les
bénédictions de Dieu.
II Notaio ENRICO PELLEGRINI
partecipa che col U novembre 1902, ha
aperto il suo studio in Torre Pellice,
casa avv. Vola.
La Rivista Cristiana.
Sommario del numero di Novembre.
Calvino Paolo: San Carlo Borromeo
secondo le più recenti investigazioni.
Bosio E. ; L’esegesi ed il ministerio evangelico. Prolusione letta all’inaugurazione
dell’anno accademico alla Scuola Valdese
di Teologia in Firenze, il 15 del p, p
Ottobre. - Rochat G. : Un nuovo commento sulla morale insegnata da Gesù
Cristo negli Evangeli. — Janni Ugo;
Spiritismo e Cristianesimo. XI. Evoluzionismo e reincarnazione rispetto al Cristianesimo. — G. L. ; Schiarimento biblico : « Beati i morti » di Apoc. XIV
13. — Saloiati G. P. : Rassegna mensile:
Una “ Commissione , pontificia per gli
studi biblici. «Coltura religiosa», secondo
La Stampa. L’insediamento del nuovo
professore nella Facoltà teologica della
Chiesa Valdese. — Delle Riviste: 1. Riviste
inglesi (G. L.) 2. Riviste francesi (F. G.)
3. Riviste italiane (F. G. e E. C.) —
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