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Cinquante et unième année.
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1915
N. 19.
L'ËCHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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Vallées Vaudoises . . Fr. 2,50 — Italie ... Fr 300
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées. fPhil. IV, SJ.
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SOMMAIRE: Le droit à l’ignorance — Ce
que l’Italie demande —Courrier AngloAméricain — Ce que les indigènes pensent de nos missionnaires — A propos
de fête de chant — Chronique vaudoise
— Nouvelles politiques.
LE DROIT A L’IGNORANCE.
Il est des choses sur la terre que le
chrétien peut arriver à comprendre. Il y
a un temps dans lequel il embrasse la religion d’une manière vague et superficielle, il la pratique dans ses formes extérieures et ses simagrées rituelles; il
croit par là avoir accompli tous ses devoirs. religieux et il est content de luimême. L’homme qui s’applique dans la
solitude du cabinet, dans les austérités
de la prière silencieuse à sentir et à connaître Dieu, il le considère comme un
original, comme un être mélancolique et
lugubre, comme un troubl,e-fêtes et un
ennemi du monde. Mais à mesure qu’il
pénétrera dans l’âme du christianisme,
dont il ne connaît encore que les dépouilles mortelles, il comprendra la joie qu’on
éprouve à comparer Dieu, sa sagesse; sa
voix, ses désirs à notre personne, aux besoins de notre raison, à la voix de notre
conscience, aux désirs de notre cœur; il
tressaillera aux communions intimes de
l’âme avec son Père céleste et il saura revenir de ces ravissements spirituels pour
déclarer que le Seigneur est la source sublime de la véritable sagesse. Il concevra
ce que nous raconte un grand père de
l’Eglis^: tandis que St-Augustin se promenai sur les plages d’Ostie, il aperçut
un piüvre enfant qui creusait un trou
dan^le sable, avec l’intention d’y enfermejf la mer entière et il ne put contenir
co^e exclamation: « Voilà le but unique
M notre vie: rassembler l’Eternité dans
nos petites âmes 1 ».
Toutefois il est des choses sur la terre
que le chrétien n’arrivera jamais à comprendre. Aussi devant elles, voulant être
sincère, il ne lui restera d’autre ressource
que de réclamer son droit à l’ignorance.
Si Dieu est l’auteur de tout ce qui existe,
comment expliquer l’existence du mal ?
Si Dieu est juste, pourquoi les injustes
triomphent-ils ? Si Dieu est amour, pourquoi les souffrances humaines sont-elles
sans nombre ? Si Dieu est tout-puissant,
pourquoi n’empêche-t-il pas les tremblements et les guerres, ces désastres horribles ? Si Dieu connaît toutes choses,
même celles qui sont cachées dans les entrailles des plus lointains avenirs, comment l’homme peut-il encore s’estimer
libre? Et si sa liberté n’est qu’un leurre,
si nous obéissons aux poussées d’une
Force irrésistible, d’un Destin, comment
serions-nous responsables... C’est ainsi
que les questions se multiplient à l’infini
sans que rien ne vienne qui nous répondel
Et nous ne nous étonnons pas de ces
mystères insondables qui s’ouvrent devant nous, leurs ténèbres ne nous scandalisent point; bien plus, nous nous étonnerions de leur absence. Car nous savons
que les organes dont nous disposons sont
imparfaits: des êtres infiniment petits
s’agitent dans ce monde, des couleurs
aux nuances les plus riches apparaissent
et disparaissent et nos yeux ne les apercevront jamais; des harmonies ineffables
et des parfums exquis remplissent l’air
qui nous entoure et nos sens ne pourront
jamais en avoir la moindre notion...
Nous savons que dans tout domaine
de la science et de l’expérience il y a des
abîmes sans fond. Que connaissons-nous
de la vie ? Quand nous croyons pouvoir
la saisir et l’analyser, elle s’est évanouie,
elle n’est plus. La matière est-elle irréductible ? Ne serait-elle pas la force condensée ? Ne se réduit-elle pas en énergies ? A-t-on jamais pu nous donner une
notion exacte de cette force primordiale,
qui nous apparaît dans ses variétés multiples qui est à.la base du mouvement et
de la vie ? Deux substances mêlées dans
des proportions établies produisent un
précipité constamment identique; mais
pourquoi cela ? Nous ne le saurons jamais. Un grain de sable, un simple grain
est un écueil pour l’homme de science et
renferme dans ses profondeurs des nuits
impénétrables ! Une goutte de connaissances perdue dans un océan de ténèbres,
quelques vestiges égarés dans l’immense
inconnu, un point lumineux suspendu
entre le néant et l’Etre, voilà la science
de l’homme, la cause de son orgueil sans
bornes.
Or si le domaine de la science est réduit à tel degré, il n’y a pas lieu à s’étonner si nos connaissances religieuses sont
limitées aussi. Descendez des hautes régions, ô prophètes de l’Eternel, venez,
disciples de Jésus, soyez nos théologiens
et nos philosophes; répétez-nous ce que
le Maître vous disait sur les collines de
la Judée: « Pour ce qui est du jour et de
l’heure (de mon retour), personne ne le
sait, pas même les anges qui sont dans
les deux, ni même le Fils, mais seulement le Père» (Marc xin, 32). Que pensiez-vous lorsque vous vous demandiez:
« Prétends-tu sonder les pensées de Dieu,
parvenir à la connaissance parfaite du
Tout-Puissant ? Elle est aussi haute que
les cieux: que feras-tu ? Plus profonde
que le séjour des morts : que sauras-tu ? »
(Job XI, 7-8). Que sentiez-vous lorsque
vous vous écriiez : « 0 profondeurs de la
sagesse et de la science de Dieu, que ses
jugements sont insondables et ses voies
incompréhensibles 1 » (Rom. xi, 33-34).
Vers quelles plages blanchissantes et heureuses se posaient vos regards, lorsque
vous écriviez : « Car nous connaissons en
partie (imparfaitement) et nous prophétisons en partie; mais quand ce qui est
parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra » (1 Cor. XIII, 9-10). O confesseurs de Jésus-Christ, apprenez-nous que
la permission d’ignorer, qui représente
un privilège du savant, constitue un droit
du chrétien. Mais surtout réveillez e
nous la nostalgie des réalités célestes,
mais surtout gravez dans nos cœurs la
vive loi du devoir claire et actuelle:
« Crains Dieu et observe ses commandements; c’est là ce que doit tout homme »
(Eccles. XII, 15); mais surtout faitesnous comprendre « qu’il n’y a de salut
pour les hommes en aucun autre » qu’en
Jésus-Christ (Actes iv, 12). G. G.
Ce que l’Italie demande.
En faisant paraître ces lignes nous désirons mettre au courant nos lecteurs, de
ce que l’on connaît peut-être mieux à
l’étranger que chez nous. Le Journal de
Genève paraît bien informé et, en effet,
c’est bien ce que l’Italie réclame.
« Nous avons exposé dans de précédeifls articles quelles sont les aspirations
de l’Italie dans le Trentin et sur la rive
austro-hongroise de l’Adriatique. Ces aspirations n’ont jamais été jusqu’ici exprimées par le gouvernement italien; elles
n’ont jamais revêtu une forme officielle.
Sauf en ce qui concerne le Trentin, réclamé avec insistance après Sadowa, en
1866, l’irrédentisme, c’est à dire la revendication des pays de langue italienne
non encore rattachés au royaume, n’a
pas cessé de figurer dans le programme
des républicains: c’était une arme d’opposition. L’Italie monarchiste, en adhérant à la Triple Alliance et en lui restant
fidèle pendant quelque trente ans, semblait avoir renoncé pour toujours aux
terres italiennes de l’Autriche-Hongrie
et à l’héritage de Venise, malgré les
exhortations des écrivains, l’agitation de
la jeunesse intellectuelle du royaume et
les appels émouvants de ces Italiens qui
habitent sur l’autre rive de cette mer où
Venise domina pendant tant de siècles et
que D’Annunzio, dans un dramme célèbre, a nommé l’amaro Adriatico, l’Adriatique amer.
« Le conflit européen, les bouleversements qui en peuvent résulter ont amené
le gouvernement à prendre de graves déterminations. En effet, si l’Autriche succombe, ce sont les Slaves, Croates et Serbes, qui s’empareront de ces provinces.
Pour les Italiens qui les habitent, aucune
solution ne pourrait être plus malheureuse. C’est contre l’élément slave que
l’Italien de Trieste, de l’Istrie, de la Dalmatie lutte depuis des siècles. Le gouvernement de Vienne, tout en favorisant les
Slaves, surtout depuis quelque temps,
maintient toutefois un certain contrepoids qui n’existerait plus le jour où les
Slaves seraient les maîtres.
« Parmi ces Slaves on distingue les
deux grands groupes dominants : les Serbes et les Croates qui ne sont séparés les
uns des autres, que par la religion, les
Serbes étant orthodoxes et les Croates
catholiques. Mais cela suffit à rendre à
cette heure toute fusion impossible entre
ces deux peuples. Les Serbes, sujets de
l’Autriche, demandent à être réunis à la
Serbie. Les Croates forment en grande
majorité la population d’une province
hongroise. Ils demandent à être détachés
de la Hongrie pour former un Etat séparé
mais toujours sous le sceptre des Habsbourg. Un parti croate aspire à une indépendance absolue. Il est représenté à Rétrograde par un agent très actif, M.Supilo.
« À cette heure l’Italie poursuit donc
des négociations avec le gouvernement
de Vienne, avec la Serbie et, par-dessour;
main, avec des groupes croates.
« D’après des renseignements de source
très autorisée, les revendications de l’Italie seraient les suivantes:
«L’Italie demande à l’Autriche-Hongrie de lui abandonner le Trentin jusqu’à a
la ligne du Brenner. Mais ce n’est pas
pour ces arpents de neiges et de rocs
¡qu’elle dresse au nord de la péninsule un
million et demi de baïonnettes. Elle réclame en outre à l’Autriche-Hongrie:
« 1° Trieste et l’Istrie jusqu’au sud de
Fiume.
« 2° Elle consent à abandonner à la
Croatie la partie de la côte qui s’étend du
sud de Fiume jusqu’au fleuve Zermagna,
qui se jette dans l’Adriatique au nord-est
de Zara, à Novigrad.
«3° L’Italie revendique le territoire
entre le fleuve Zermagna et le fleuve Narenta, avec toutes les îles dalmates. Il y
en a 600.
«4° L’Italie abandonnerait à la Serbie
le reste de la côte austro-hongroise à partir de la Narenta jusqu’au port albanais
<de Durazzo et entre autres Cattaro et les
fameuses Bouches. Le Monténégro possède dans cet espace Antivari et Dulcigno. À la Serbie de s’entendre avec le
Monténégro.
« Au sud de Durazzo, en Albanie, l’Italie est déjà en possession du port et de
l’admirable golfe de Vallona.
«En résumé, l’Italie demanderait à
l’Aütriche-Hongrie l’abandon de toute la
■côte de l’Adriatique. Elle assurerait à
l’empire des faveurs spéciales dans un
(Certain nombre de ports. Elle disposerait
«d’une partie des territoires qui lui seTàient abandonnés: 1° en faveur de la
iSerbie; 2° en faveur de la Croatie, soit
/que la Croatie devienne un Etat indépen(dant, soit qu’elle continue à faire partie
«de l’empire.
« À ces conditions de l’Italie, l’Autri<che aura sans doute opposé d’autres solutions. À cette heure les deux gouverjiements discutent, la main sur l’épée ».
G. W.
2
COURRIER ANGLO-AMERICAIN.
Les membres du Parleragnt anglais
n’ont pas cru bon de suivre l’exemple
donné par le roi, en s’abstenant de toute
boisson alcoolique, jusqu’à la fin de la
guerre. 11 paraît que le Gouvernement a
fort exagéré le vice de rivrognerie qui
régnerait en Angleterre.
— Plusieurs femmes se sont oiîertes et
ont été acceptées comme chef de gare
et autres offices jusqu’ici aft'ectés aux
hommes.
— Le docteur Campbell Morgan a accepté l’offre d’aller quelques semaines à
Northfield, en Amérique.
— Le fameux Rotschild, qui vient de
mourir, a laissé une fortune de 65 millions, mais pas un centime aux oeuvres
de bienfaisance.
— Un pasteur de l’Eglise anglicane,
connaissant le métier de mécanicien,
prête ses services pendant la semaine au
gouvernement, et se rend à Birmingham
chaque dimanche pour y prêcher l’Evangile.
— Le Rev. Rogerson, nommé modérateur de l’Eglise presbytérienne, est
tombé dangereusement malade qj, ne
pourra pas, par conséquent, présider le
synode qui doit se tenir eu mai à New
Castle on Tyne.
— Le baron de Reuter, initiateur de
la puissante compagnie télégraphique,
vient de se suicider, à cause du profond
chagrin causé par la mort de sa femme.
Les deux corps ont été placés dans la
même tombe.
— Aux Etats-Unis se trouvent 200.000
malheureux renfermés dans des maisons
de santé. Le nombre des hommes est supérieur à celui des femmes, et cela est dû
en grande partie à la boisson. — Tout
n’est pas rose dans cette république I
— D’après le Sign of the Urnes, il résulterait que de 538 à 1798, cinquante
millions de créatures auraient été mises
à mort dans l’intérêt de l’Eglise romaine.
L’archevêque de Cincinnati, le docteur
Purcell, dans une discussion avec Alexandre Campbell, aurait admis ce chiffre
comme exact. Seulement, pour ce dernier, les morts ne sont pas des martyrs,
mais des hérétiques !
— Enfin ! L’archevêque de Canterbury, après plus d’un an d’un silence absolu, après avoir consulté le corps archiépiscopal, a fait connaître son jugement
sur la question de Kikugu, qui a préoccupé pendant si longtemps le public anglais et surtout les chrétiens du monde
entier. L’intransigeance de l’évêque de
Zanzibar, était telle, que le public chrétien en a été outré, dégoûté à la lettre.
La réponse, qui s’est fait attendre trop
longtemps, est empreinte d’un bon esprit, ce dont nous nous réjouissons, car
on est obligé de reconnaître que le protestantisme doit présenter un front uni
à l’étranger, dans le champ des missions,
et la réunion de Kikuyu a été un triomphe pour l’Evangile dépouillé de tout
esprit sectaire. Nous déplorons cependant encore que l’archevêque de Canterbury insiste sur le système épiscopal
qui empêcherait aux anglicans de participer avec les pasteurs des autres dénominations dans le service de Sainte-Cène.
En présence de la Table sainte, évêques,
archevêques, anglicans ou non conformistes, doivent disparaître; là. Christ
doit être seul, le centre du repas sacré.
Ce que les indioènes pensent des missionnaires/^^
L’Européen, qui se sent très supérieur
à l’indigène, aurait grand tort de s’attendre à voir cette supériorité reconnue
d’emblée. L’impression première des indigènes est qu’ils ont affaire à un homme
très inférieur, et les observations qu’ils
font sur leurs missionnaires ne peuvent
que fortifier ce sentiment.
D’abord l’homme blanc est un étranger.
Comme dans notre vieille Europe, ce
n’est pas au village un titre d’honneur.
Généralement le nouveau venu n’a rien
de plus pressé que de se créer une parenté.
(i) Extrait d’un article de la mission allemande à Sumatra.
L’Européen, lui, n’a pas de parenté au
village, on ne sait pas d’où il vient; il est
sans famille, comme les esclaves.
Puis le missionnaire est pauvre, carfil
n’a pas de terres. Avec fierté, le chef lui
montre ses champs, sa forêt: « Voilà mon
bien, dit-il ». Malgré ses caisses pleines
d’objetS'étranges, le missionnaire ne possède rien. Sans doute dans sa patrie non
plus, sans cela il ne l’aurait pas quittée.
Le missionnaire n’est pas intelligent,
car il ne sait pas la langue du pays. Il
parle comme un enfant, il cherche ses
mots. 11 est vrai qu’il parle aussi une langue, mais elle ressemble à un papotage
d’oiseau. En effet, l’indigène ne croit pas
qu’il existe d’autre langue que la sienne,
il méprise l’habitant du district voisin qui
fait des fautes, et ne se doute pas qu’il
parle simplement un autre dialecte.
Au bout d’un certain temps de travail
acharné, le missionnaire s’aperçoit avec
joie qu’il comprend son interlocuteur.
Mais il ne comprend encore rien à une
conversation entre deux indigènes. C’est
que ceux-ci ont pitié de lui, et, lorsqu’ils
parlent à l’homme blanc, tâchent de se
mettre à sa portée, comme on le fait en
parlant à un enfant : l’étranger est si peu
développé! '
Les efforts que le missionnaire fait pour
se rendre maître de la langue ne font que
accroître le dédain de l’indigène pour un
homme qui doit demander à propos de
tout: «Qu’est-ce que c’est ? Comment
fais-tu cela ? Comment bâtis-tu ta maison ? ». Mais ce sont des choses qu’un enfant sait 1 Cet Européen est un peu siiriplet; plus il se donne de peine pour àpprendre, plus il fait montre d’ininteïïigence.
L’Européen est très maladroit. Ainsi il
ne sait pas tenir un couteau; pour pëîér
un fruit, pour couper un bâton, il ramêhie
le couteau à lui; cela ne se fait pa#il
coupe de droite à gauche, comble de' la
maladresse. Si la méthode indigène j)araît peu pratique au blanc, celle du blanc
fait rire l’indigène. '
L’Européen est incapable de se servir
des choses que la forêt lui fournit. Il lui
faut des courroies compliquées que l’humidité ronge, là où les lianes abondent.
À la station, il a ce qu’il faut, mais en
voyage, sans cesse on doit venir en aide
au pauvre homme, qui ne sait pas s’en
tirer. Gâté par ce que l’indigène met à sa
disposition, le blanc ne sait pas utiliser
sur place le matériel que la forêt offre en
abondance.
L’homme blanc ne sait pas se diriger.
Dans le fourré, il doit demander son chemin là où l’indigène a depuis longtemps
deviné. Quelquefois le jeune missionnaire
tire sa boussole et refuse fièrement les
conseils; le guide se tait et rit sous cape,
jusqu’au moment où l’on arrive au ravin
infranchissable qu’il faut contourner à
grand’peine pour retrouver le sentier où
il vous aurait conduit sûrement. Et puis
l’Européen ne voit rien, il est comme un
enfant auquel il faut crier de prendre
garde. « Halte ! », crie le guide. « Qu’estce qu’il y a ?», et le blanc de regarder à
droite et à gauche sans succès. C’est une
énorme trappe à sanglier dissimulée sous
les feuilles; un petit rameau fiché dans
un arbre voisin indique l’endroit dangereux; mais le pauvre blanc ne sait pas
voir.
Sur le chemin, un serpent se chauffe au
soleil; le missionnaire saisit son couteau
et le coupe en deux. Voilà les deux moitiés du serpent qui se mettent à sauter.
On ne tue jamais un serpent comme cela,
on lui casse l’épine dorsale, alors il est
immobilisé, tandis que, coupé en deux, il
peut faire encore, dans son agonie, une
blessure mortelle. C’est une vieille règle,
le premier gamin venu sait cela. ^
Et quelle maladresse dans leur démarche ! Rien d’étonnant, avec ce que ces
blancs se mettent aux pieds 1 Regardezles vaciller comme des hommes ivres sur
l’étroit sentier qui court entre deux marais, risquant à chaque instant de prendre
un bain ! Devant eux, gracieuse, court une
femme chargée d’un sac de riz sur la tête
et de son moutard sur les reins. Quoi de
surprenant si elle laisse échapper un sourire moqueur à la vue de l’homme blanc,
qui, péniblement appuyé sur un bâton,
s’en va comme un vieillard I
L’Européen, si peu au courant des choses ordinaires, est complètement ignorant de ce que des gens intelligents savent. Le chef, le magicien, sont des gens
qui savent; lui, ne sait pas. Par exemple,
il ne voit pas d’obstacle au mariage d’un
homme avec la veuve de son frère; or,
selon le droit bataque, cela ne se fait pas.
Il écoute la plainte d’un homme qui, voulant quitter le village, désire vendre son
bien, confisqué par le chef. Se croyant en
présence d’une injustice, plein de zèle
pour la défense du pauvre, le jeune missionnaire va trouver le chef, qui sourit et
lui apprend que tout homme s’établissant au village, a droit à du terrain, et
que là où il ira ce sera la même chose;
c’est donc stricte justice qu’à son départ
le bien lui soit repris. Le compatissant
Européen vient de prouver qu’il n’a aucune notion du droit le plus élémentaire.
Il est aussi ignorant des choses de la
magie. Quand on lui demande un remède,
il doit bêtement s’enquérir d’une quantité
de choses : ce que le malade a mangé et
bu, par exemple. Et il prétend qu’on a
trop mangé de fruit, parce qu’il est incapable de nommer l’esprit qui a apporté
le mal, ni de dire comment il est venu;
tandis que le malade sait fort bien que
l’esprit lui est monté dans les jambes et
s’est mis à hurler en s’établissant dans son
ventre. L’homme blanc ne prend pas
garde à ce récit. Il dit aussi que les formules magiques ne servent à rien. C’est
tout simplement qu’il n’en connaît point.
Pis que cela: le missionnaire n’a pas
d’éducation. Quand il engage conversation sur le chemin, il tire, selon la coutume, sa tabatière et offre une prise à son
interlocuteur. Mais, ô grossièreté 1 il la
tend avec la main gauche ! Il a rencontré
les femmes allant à l’eau et s’est informé
du nom de l’utensile qu’elles portent;
c’est «Garigit». Le lendemain, dans un
autre district, il rencontre également des
femmes, et les complimente sur la propreté de leur « garigit », tout fier de montrer sa science nouvelle. Horreur 1 dans
ce district, ce mot est plus qu’inconvenant, et, le soir, les femmes raconteront
au village que le missionnaire est un
homme qui n’a pas de tenue.
Le bruit s’est répandu, il y a quelques
années, que les chrétiens, dans leur culte,
commettaient des actes d’immoralité.
Après enquête on apprend que pour traduire le mot « commandement » on avait
utilisé un vocable d’un dialecte voisin au
sens fort peu convenable. Or le culte commençait régulièrement par la lecture du
décalogue. De là, la pudeur offensée des
Bataques.
Quoi d’étonnant si le missionnaire est
tenu d’abord pour un être inférieur, ignorant et même grossier ! La difficulté qu’il
éprouve à se mettre au courant des coutumes indigènes a provoqué maint malentendu et souvent l’hostilité à son égard.
Pour se débarrasser de cet étranger, on
a eu recours à la sorcellerie. Que de charmes et de formules ont été utilisées pour
rendre l’honjme blanc inoffensif I Mais
voici que naît chez l’indigène un premier
sentiment de respect:|ce blanc si inférieur n’a pas peur, il semble invulnérable
aux armes de la magie. Il doit donc pÎ>s-^
séder une force mystérieuse qui le protège. On commence à le considérer, à le
respecter. — P. Vz. Semeur Vaudois.
A propos de la fête de ehant.
Excusez, cher Directeur, s’il nous faut
évoquer le passé et faire «œuvre de commentaire « là où certain reporter a cru
bon faire œuvre de juge. C’est avec un
véritable regret que nous déplorons un
tel incident qui, certes, ne va pas militer
en faveur de la belle initiative dont le
but a été fourvoyé, ce qui a contribué à
la naissance isolée de certains griefs qui,
aujourd’hui, grâce au suprême entendement de quelqu’un, sont devenus unanimes.
Les argumentations ne sont pas nécessaires.
L’esprit qui a enfanté l’idée de fonder
des Chorales au sein des Paroisses pour
les exposer ensuite à la claque, pas toujours loyale, du public,, et à lâïèritique;
piquante des entrefilets, croyant par là
améliorer le chant dans l’Eglise, a fait
une bévue. À part les questions de temps,
de savoir et de talent, — vu que tout le
monde n’a pas la chance de naître avec
la bosse de l’art, — personne, soit direc- *
teur, soit chanteur, n’est venu à la Tour
pour être jugé; mais tout bonnement
pour répondre à une invitation amicale
y apportant la modeste contribution
d’un travail consciencieux, exécuté en
vue d’une fête de famille, sans se préoccuper de certaines exigences de théâtre.
Pour cela, chacun déjà était digne de
louange et non pas de blâme.
Veuillez pardonner si nous osons relever les traits saillants qui, d’après reporter, caractérisent les différentes Chorales : « Chancelance passée et meilleure
assurance», pour les uns; «dissonances
et intonation défectueuse », pour les autres; «réussite, grâce au bon élément»,
pour des troisièmes. Une seule a ravi au
septième ciel l’âme plus que sensible du
« juge «.
Nous ne voulons pas douter de la légitimité de telles observations qui, tout
en ayant les dehors de « vérité », de
« justice », « de pureté », ne sont pourtant pas « aimables ni dignes d^ louange » vis-à-vis de ceux dont l’ui^ique
ambition est de faire le mieux pos^ble
sans prétendre de donner au public des
« essais de Conservatoire ». Pouvait^on
faire de la critique ? Nous l’admets
tons : r entrée était payante et ceux
qui l’ont voulue telle n’en craignaient
pas les conséquences. Devait-on faire
de la critique ? Elle peut être un mobile d’émulation. Mais le vrai mobile
de l’émulation ce n’est pas d’abaisser un
concurrent, de nous élever à ses dépens,
de nous réjouir de sa défaite; c’est le bonheur d’avoir fait de son mieux et d’être
encouragé par l’approbation et la bienveillante indulgence... même.de reporter.
Sensible.
La sensiblerie de M. Sensible est tout
à fait déplacée, car notre reporter n’a
fait que son devoir d’une manière impartiale, équitable, apte à encourager et,
certes, non pas à décourager qui que ce
soit. Sensible n’a pas compris ce qu’il
a lu. Réd.
——awiim iMI ——B——W
CHRONIQUE WUDOISE
LA TOUR. Dimanche dernier l’assemblée d’Eglise, au nombre de 62 électeurs,
désigna comme ses députés à la Conférence, qui devra s’ouvrir au Pomaret le
3
26 mai, MM. David Po'ét, J. J. Jourdan,
ex-instituteur, et Attilio Jalla, professeur,
et comme son représentant au Synode, M.
le diacre David Po'èt.
— Mardi dernier eut lieu une cérémonie pro Croce Rossa, présidée par M. le
commandeur prof. A. Vinay, qui prononce
un excellent discours, à laquelle intervinrent en corps le Collège, l’Ecole Normale, un bon nombre d’amis de l’œuvre
éminemment philanthropique et les membres de la V. Table Vaudoise. La brochure très intéressante, publiée par M.lle
Amilda Pons, pro Croce Rossa, tirée à
300.000 exemplaires, éditée par la Typographie Alpine, a été sollicitée et acquise
par le grand nombre des présents.
— Vendredi dernier ont eu lieu les obsèques de M. Thomas Griot, originaire de
St-Germain, décédé presque soudainement à la Tour, à l’âge de 78 ans. Notre
frère a eu une carrière honorable dans
l’administration des chemins de fer et, à
Milan où il a fait un long séjour, il a rendu
un grand nombre de services à ses coreligionnaires. Partout où il a été il s’est
montré fidèle à sa tâche et à son Dieu.
Il a été ùn exemple de régularité aux
cultes. Nous exprimons à sa compagne,
à son fils qui est à Milan, à sa fille qui est
en Allemagne et à tous les parents, notre
vive sympathie. MM. les pasteurs Tron
et Bonnet prirent chacun une part dans
le culte et, M. Charles Pons de Miradolo,
en termes émus, apporta son témoignage
d’ami affectionné.
— Mardi dernier ont eu lieu les funérailles de M. Henri Pellegrin, étudiant en
troisième année à l’Ecole Normale de Pignerol et décédé à l’Hôpital de la Tour,
à Tâge de 20 ans. Un typhus et ensuite
une consomption galopante ont été la
cause de sa mort prématurée. — Une délégation de 12 étudiants, avec drapeau,
a assisté à la cérémonie funèbre. Les élèves de l’Ecole ont offert une superbe couronne, et l’un d’entre eux a prononcé à
l’adresse du condisciple, quelques paroles touchantes.
Notre sympathie est assurée au frère,
aux sœurs et aux parents du défunt.
— Mercredi à 4 heures, un nombreux
convoi funèbre a accompagné au champ
du repos les dépouilles mortelles de M.
Baptiste Peyrot, décédé à La Tour, très
soudainement, à l’âge de 88 ans. C’est
une figjtre de Vaudois de la vieille roche,
très caractéristique, qui disparaît. Il a
joui d’une bonne santé jusqu’à ses derniers jours et a accompli fidèlement sa
tâclp comme citoyen et chrétien.
fous exprimons à ses enfants et aux
'fiarents nos sincères condoléances.
M. D. Chauvie, comme président de
la Société Ouvrière, rendit un excellent
témoignage au fidèle Caissier de la Société.
MILAN. M. le pasteur D. Revel annonce qu’il vient d’admettre dans son
Eglise sept nouvelles recrues, desquelles
trois provenant du catholicisme.
— D’après La Lace, les Eglises de Milan auraient mis à la disposition de la
Croix Rouge leurs immeubles, en cas de
guerre. Seule S. Giovanni in Conca serait
réservée pour les cultes des différentes
Eglises.
NEW-YORK. L’Araldo noul apporte
la bonne nouvelle que, en suite de l’initiative du comité central pour aider les
Vaudois, il s’est formé une branche Italienne, ayant pour but de venir en aide à
notre œuvre d’évangélisation d’unè manière régulière. Comme le nom l’indique,
ce sont les Eglises issues du catholicisme,
ayant accepté l’Evangile, qui se proposent ce but fort louable et digne d’admiration. Une circulaire a été lancée et
adressée à plus de 100 pasteurs, les convoquant pour le 15 avril à New-York
même, dans l’EgUse congrégationaliste
de la 76.me Road, Broodway. — C’est
M. le pasteur Albert Costabel qui a eu
l’honneur de prononcer le discours d’ouverture avec la collaboration de MM. Sar-;
toris, de Boston, Pirazzini, de New-York,
De Pierro, de Montreal. Après un lunch
offert par le Comité Vaudois, on discuta
les articles du réglement de la nouvelle
société. La convention fut reçue par Mrs.
Colgate, qui offrit a high Tea, et le soir du
même jour eut lieu une grande réunion
où 1 on entendit de la musique classique,
des' discours, entre autres ceux du docteur Schaufïler et du docteur Jowett, deux
pasteurs eminents de l’Eglise presbytérienne. L’âme de tout ce mouvement très
réjouissant nous la trouvons facilement
auprès de Mrs. Colgate, amie dévouée des
Vaudois, et de M. le prof. Albert Clôt, notre délégué officiel aux Etats-Unis. Nous
tenons à signaler les noms de M. Marco
Peyrot, notre artiste des Vallées, et M.
le pasteur Roussel de Reims, qui a bien
voulu apporter son concours pour aider
la cause de l’Evangile en Italie. -Que Dieu
bénisse cette nouvelle entreprise et puisse-t-elle être un nouveau moyen pour
nous pousser à redoubler d’efforts et de
reconnaissance.
PRARUSTIN. Quel beau coup d’œil
présentait le temple de St-Barthélemy
dimanche passé, à l’occasion de l’échange
de chaire: bondé du côté des femmes, joliment rempli du côté des hommes. C’est
qu’aux frères et sœurs de Prarustin s’étaient unies trois comitives de jeunesse
venant d’Angrogne, de la Tour et de StGermain. C’étaient les Chorales qui donnaient leur concours pour rendre plus
efficace le sermon sur le chant sacré, que
M. Revel, pasteur d’Angrogne, nous a
adressé. Et en effet, avec quel ensemble,
quelle force, quel entrain les cantiques
ont été enlevés: un tel chant est vraiment un élément d’édification dans le
culte. Nous en avons beaucoup joui.
Dans le courant de l’après-midi, après
une bonne tasse de café aimablement offerte par M.me Bertalot, cette nombreuse
jeunesse s’est rendue aux Plans, et sur le
beau plateau vert, les chants et les jeux
se sont succédé alternativement. La
Chorale d’Angrogne nous a délecté par
quelques chœurs très bien exécutés et
qui nous montrent quels magnifiques résultats l’on peut obtenir avec des efforts
persévérants et sous une direction expérimentée telle que celle du président de
la Commission du chant sacré. Plusieurs
cantiques de notre recueil ont réuni autour de lui tous les chanteurs, qui ne se
sont séparés que vers les six heures après
le chant à chœurs alternés de Salve, o
monti. Tout le monde a emporté avec soi
un agréable souvenir de cette journée et
il y en a plusieurs qui souhaitaient qu’une
semblable fête de chant en plein air
puisse se répéter et devenir traditionelle.
RIO MARINA. Notre congrégation de
Rio vient de perdre un de ses mefnbres
qui a eu sa part dans le développement
de l’oeuvre, en la personne de M.lle Philomène Quattrini, sœur de feu le pasteur
Joseph Quattrini et tante du docteur Alfred Quattrini. Nous adressons à la famille frappée par ce deuil nos sincères
condoléances.
ROME. On nous apprend que le président de notre Comité cl’Evangélisation
M. E. Giampiccoli, vient de partir pour
l’Angleterre, dans le but de représenter
notre Eglise aux assemblées synodales et
de visiter quelques amis de l’œuvre. Nous
lui souhaitons un bon succès et un heureux retour.
SAINT-GERMAIN.. Jeudi, 29 avril, à
10 h., avait lieu dans le temple de cette
paroisse la fête de chant pour les écoles
du diniânql]^ ;jâe St-Germain, Pignerol,
Prarustin et Pramol.
Sous la présidence de M. Louis Marauda, lès élèves chantèrent ensemble
les quatre’çântiques proposés par la Commission du Chant Sacré et chaque école
chanta ensuite deux ou trois autres cantiques de son choix.
MM. les pasteurs Marauda, Grill et
Bertalot adressèrent quelques paroles
aux enfants, et M. Comba termina par la
prière la première partie de la jolie fête.
La seconde partie se passa sous les
châtaigners des Chabrands où, après un
frugal repas, toute cette jeunesse s’en
donna à cœur joie jusqu’à l’heure de rentrer chacun dans sa demeure.
Nouvelles et faits divers.
Deux frères ennemis, ou ennemis frères.
Le Cri de Guerre du 5 décembre raconte le trait authentique que voici. Un
salustiste anglais du nom de Coombs, enrôlé dans un régiment du comté de Gloucester, avait pris part, en France, à un
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assaut contre un poste d’artillerie allemand. Ef^ rentrant ensuite dans sa tranchée, il vit un pauvre soldat allemand
grièvement blessé qui essayait de prendre sa gourde. Coombs s’agenouilla près
de lui et lui donna à boire de sa propre
gourde. Le blessé ouvrit les yeux et
aperçut l’uniforme salutiste de l’Anglais.
Son visage s’éclaira alors d’un sourire
et il dit, en montrant son propre uniforme, épinglé à sa tunique et tout taché de sang: «Et moi aussi, je suis
salutiste ». Les yeux des deux soldats
ennemis se remplirent alors de larmes.
L’Anglais prit dans ses bras le pauvre
corps brisé et le transporta wssi douce-,
ment que possible dans la voiture d’ambulance la plus voisine. Mais on ne pouvait .plus rien faire pour sa guérison. Au
moment où il fut déposé dans le char, le
salutiste allemand fit signe à son camarade anglais et murmura: «Jésus! En
sûreté avec Jésus ! ». Puis il mourut.
Un fait authentique.
Un chrétien, sentinelle à la tête d’un
pont, voit arriver deux uhlans à qui il
fait les sommations d’usage. Ceux-ci
mettent crosse en l’air et déclarent que
comme chrétiens, ils ne peuvent tirer.
Alofs, la sentinelle leur avoue que, lui
aussi, est chrétien. Que vont-ils faire ?
Les uhlans se constituent prisonniers et
se laissent emmener par leur frère, en
bénissant Dieu de cette délivrance et de
cette rencontre., O. M,
IVouyelles politiques.
La ville de Gênes a élevé à Quarto un
monument commémoratif du départ des
Mille de Garibaldi. C’est un groupe symbolique, œuvre du jeune sculpteur Enrico’Baroni, inspiré par les premiers vers
de Thymne fameux: Si scopron le tombe Si levano i morti, dont l’inauguration a
eu lieu justement le 5 mai, jour anniversaire du grand événement. Le poète Gabriele D’Annunzio a quitté son exil de
France pour venir prononcer l’oraison
inaugurale. Nous ne Connaissons pas encore les détails de la fête ; mais il est hors
de doute que l’enthousiasme patriotique
aura débordé.*
Le roi et plusieurs ministres avaient
promis d’assister à cette solennité. Le
Président du Conseil avait même déclaré
qu’il aurait prononcé un discours, mais
au dernier moment le Gouvernement a
décidé de s’abstenir, ne pouvant pas
quitter Rome en ce moment, à cause de
la situation politique. Le roi a aussi dé-,^
cliné l’invitation. Les commentaires les j
plus disparates ont été soulevés par cette
décision, dictée par la prudence et la nécessité d’éviter à tout prix que le Gouvernement soit entraîné par des manifestations populaires dans des moments
si difficiles.
L’activité diplomatique au ministère
des affaires étrangères continue sans relâche. Les négociations avec l’Autriche
ne sont pas encore rompues puisqu’on
annonce l’arrivée imminente à Rome de
M. Goluchowsky, ambassadeur extraordinaire de l’empereur. M. De Bülow a
montré ces derniers jours une activité
plus grande, ce qui fait que les neutralistes espèrent encore une solution pacifique. Notre Gouvernement est impénétrable.
Un événement luctueux nous est annoncé de la Lybie. Une colonne de troupes commandée par le colonel Miani a
été attaquée près de Sirte par les compagnies de troupes irrégulières indigènes
qui la suivaient. Les traîtres, au nombre
de 4000 ont commencé à tirer sur les
blancs et les ascari, qui ont dû se retirer
avec de fortes pertes, plus de 300 morts
et 400 blessés. Le colonel est blessé, le
lieutenant-colonel’ et 17 autres officiers
ont payé de leur vie. Ces bandes se sont
révoltées à la suite des manœuvres d’agents secrets et ce n’est pas malheureusement un acte isolé.
Une reprise d’activité de la part des
Austro-Allemands se manifeste sur le
front oriental de la guerre européenne.
Les Russes ont cédé, dans la Galicie occidentale, devant l’offensive ennemie >•
laissant au dire des Autrichiens, plus d^
30.000 prisonniers et un énorme butin?
dans les mains de l’ennemi. Les télégram-î
mes de source russe atténuent beaucoupj
l’importance et la portée de cette défaite,!
tandis que pour les Autrichiens c’est une'
victoire éclatante. De même à la frontière de la Prusse orientale les Allemands:
se sont avancés dans la direction de Riga
plus de 200 kilomètres sur territoire russe.
L’attaque des Dardanelles continue
avec beaucoup de lenteur. Les débarquements de troupes ont eu lieu sur les deux
rives, mais avec beaucoup de difficultés
à cause de nombreuses tranchées préparées par les Turcs pour entraver la marche en avant. La nouvelle de la prise de
la ville de Gallipoli a été démentie. La
flotte n’a rien fait de décisif. Les Russes
ont encore bombardé les forts du Bosphore, étant désormais maîtres absolus
de la Mer Noire.
La guerre maritime se poursuit avec
les mêmes méthodes. Plusieurs bâteaux
marchands ont été coulés par des sousmarins allemands qui n’ont pas respecté
les neutres plus que par le passé. Un
combat de torpilleurs et sous-marins anglais et allemands a causé la perte d’un
destroyer anglais et de deux unités allemandes.
En France et en Belgique il n’y a pas
de nouveautés; c’est toujours la même
guerre de tranchées, inutile et meurtrière.
Les puissances balkaniques persistent
dans leur neutralité sans réussir pourtant à se mettre d’accord. La Grèce a
fait des démarches auprès de la Triple
Entente pour faire payer chèrement son
intervention; mais les exigences étaient
si exagérées et grotesques que les puissances ont décliné l’honneur d’être aidées
à ce prix. C’est peut-être pour cette raison que la presse grecque déverse sa mauvaise humeur sur l’Italie, considérée
comme une rivale dangereuse. E. L.
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Apertura di libretti nominativi di Risparmio Ordinario col massimo credito di
L. 10.000, e col disponibile giornaliero di L. 500, sui quali è corrisposto l’interesse del 3.25% netto da imposta. Alle stesse condizioni di deposito, di prelievo e di tasso sono pure emessi libretti di Risparmio Ordinario con RAPPRFSBNTANTE DICHIARATO, sui quali il rappresentante può eseguire
senza speciali formalità le stesse operazioni autorizzate al titolare.
Apertura a determinate categorie di persone (persone di servizio, salariati,
operai e attendenti in genere a lavori manuali) di libretti nominativi di Piccolo Risparmio col massimo credito di L. 2000, e col disponibile giornaliero
di L. 100, sui quali viene corrisposto l’interesse del 3,50 °/„ netto da imposta.
Apertura di libretti nominativi, pagabili al portatore, col massimo credito fruttifero di L. 25.000, e con un disponibile giornaliero di L. 2500, sui quali è
corrisposto l’interesse del 3 ®/o netto da imposta.
Apertura di libretti nominativi, con depositi non inferiori alle L. 5000, vincolati
per sei mesi, tasso 3,50% netto da imposta — per nove mesi, tasso 3,75 % netto
da imposta — per un anno ed oltre, sino a due anni e sei mesi, tasso 4 %
netto da imposta.
Deposito di titoli in amministrazione : La Cassa accetta dai titolari dei libretti
nominativi quale deposito in amministrazione, i titoli di loro proprietà, tanto
nominativi che al portatore, compresi fra quelli che la Cassa può acquistare, e
si incarica di esigere per conto loro le cedole maturate dei titoli, inscrivendone
l’importo sui relativi libretti. — Questo servizio è fatto GRATUITAMENTE AI
TITOLARI DI LIBRETTI DI PICCOLO RISPARMIO sino alla concorrente
di titoli del valore nominale di L. 3000.
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può acquistare, facendone eseguire su richiesta il trapasso in certificati nominativi.
Tutte le Sedi della Cassa di Risparmio, sia in Torino che fuori di Torino, rilasciano
a richiesta, in vece del denaro, degli chèques GIRABILI, PAGABILI PRESSO
QUALUNQUE SEDE DELL'ISTITUTO e presso qualsiasi sede delle Casse di
Risparmio di Bologna, Ferrara, Firenze, Genova, Lucca, Padova, Palermo,
Parma, Venezia, Verona, e pagano gli assegni da queste emessi, come risulta
da relativo elenco pubblicato in ogni Sede.
Servizio di CASSETTE DI RISPARMIO A DOMICILIO. Tali cassette venqno distribuite gratuitamente dalla Cassa a chiunque possegga già un libretto
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