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Huitième auuèe.
IV. 9.
7 Mars IS'73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialcmeiil consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
,occupent
PBiz d’abonnement ;
Italie, à pomicile run an) Fr. 3
Suisse.................» 5
France................. . » 6
Allemajjne . . , . \ • fi
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Vn nuwéro separé '■ 10 cent
Un numéro antriéré : 10 cent.
BUKEADX d’ABONNEMENT
ToRRR-PBt.r.iCR : Via Maestra,
N. -lii. (Agenzia hibìioiiraflca)
PiGNERuL : J, Chiantore Iinpr.
TeniN J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Librerìa Rvangeiica, via de'Panzani.
ANNON<'ES ; 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
I-ettres et envois franco. S’a*
dresser pour l’adiniaisirafioD
au Pureau <t Tnrre-Pellîce.
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. R. Malan
Prof, îi Torre relllce.
Sommaire.
Lps Coufiirencos d’avril. — Le D' GuIhrie. — La langue. — Correspondance. —
Souvellesreligieusps. — Chronique Vaudoise.
— Chronique Politique.
{ US COWÉRË^CËS D’AVRIL
Les bons résultats des Conférences évangéliques convoquées,
pour la première fois au mois
d’avril le sentiment toujours
plus profond que de telles réunions contribuent au déveloj)(iement intérieur et extérieur de
l’œuvre d’évangélisation en Italie,
la nécessité de consolider les résultats déjà obtenus et de faire
un pas en avant, sans déroger aux
principes établis et aux vœux exprimés l’année dernière, ont engagé la Commission d’Evangélisation de l’Eglise Evangélique vaudoise à convoquer de nouveau la
conférence dans la ville de Florence.
Les réunions seront ouvertes -,
D. V., le 15 avril prochain et leur
durée dépendra/if^ la plus ou
»
<•
<
moins grande importance de.s sujets qui seront traités.-...
Deux points requerront particulièrement toute l’attention ¿cle la
Conférence : les formes du culte
et l’organisalion des Eglises. Il n’est
pas question d’introduire le culte
des formes, mais d’établir les normes nécessaires à une, certaine,
organisation et à une unité désirable. Il est question en second
lieu de développer les conséquences du principe fédératif affirmé
l'année dernière; et, dans rebut,
les délégués devront éti'e munis
du pouvoir délibératif. Cette résolution paraîtra peut-être grave
(même très grave) à plusieurs;
mais personne ne pourra refuser
aux Eglises de l’Evangélisation le
droit et la faculté de définir par
elles-mêmes leur propre modus vivendi et les principes^de leur propre organisation. C’est ce qu’a
bien reconnu l’ancienne Eglise vaudoise qui, sans préjuger l’avenir
des .Eglises de l’Evangélisation, a
proclamé solennellement, par son
Synode constituant en 1855, de vou-
2
-(66)
loir se borner à la prédication de
l’Evangile et de ne vouloir imposer à qui que ce soit ses formes
ecclésiastiques. Dans cette déclaration, confirmée plus tard par
d’autres semblables se trouve en
germe la libre constitution des
nouvelles Eglises ; elle est leur
point de départ, leur base d’opérations. Pour cela leurs intimes
relations avec les Eglises des Vallées ne seront ni détruites ni diminuées; elles pourront au contraire devenir plus intimes que.
jamais, si au lieu d'annexions faites une à une et au lieu d'une représentation purement honoraire au
sein des synodes rmudois, les unes
et les autres Eglises sauront comprendre les avantages apportés par
le système fédératif. ( C’est nous qui
soulignons. — Nous croyons comprendre , mais 710US n'en sommes
pas bien sûrs).
Nous publions ci-dessous la circulaire envoyée par la Commission
d’Evaugélisation aux évangélistes
et aux églises. — Nous en publions
aussi la partie qui concerne les
conférences.
Gênes, le 21 février 1873.
Chers frères.
Le devoir m’est imposé, devoir
très agréable , de porter à votre
connaissance et à celle de l’Eglise
que vous dirigez, que les conférences d’avril commenceront cette
année, D. V,, le quinze du dit mois,
et pourront être continuées les
premiers jours de la semaine suivante, si les sujets qui jy {seront
traités le requièrent. Il y aura des
relations spéciales sur les sujets
suivants: a) des formes du culte ;
b) de l’organis.ation des Eglises ;
c) des écoles; dj de la prédication de l’Evangile.
La Commission invite l’Eglise
que vous dirigez à examiner attentivement les deux premières
questions, afin d’envoyer aux conférences des représentants qui représentent véritablement l’Eglise
dont ils auront reçu le mandat.
D’autre part, il faut que les Eglises comprennent bien toutes
les conséquences du système presbytérien et fédératif initié l’année
dernière, afin que leurs»délégués
soient en même temps munis du
pouvoir d’adhérer en leur nom à
ce que la majorité de l’assemblée
auraétabli pourlebien commun_____
Le Président
M. Prochet.
(Extrait de l’Eco délia Verità).
LE D' GUTHRIE
« L’Eglise libre d’Ecosse, l’Eglise
chrétienne toute entière , et tout
particulièrement l’Eglise vaudoise,
vient de faire une grande perte :
le docteur Guthrie, le bon, l’éloquent, le bien aimé docteur Guthrie est mort le 24 février à deux
heures du matin». (Eglise libre).
Le lE Guthrie était fils d’un banquier; après avoir fait sa théologie,
il étudia la médecine à Paris ,
commença son ministère en 1830
et en 1843, lors de la séparation
d’une partie de l’Eglise d’Ecosse
de l’Etat, il était pasteur de l’Eglise de Saint-Jean à Edimbourg.
Il prit une grande part aux luttes
et aux discussions qui eurent lieu
3
-(fTO
alors pour la séparation , en faveur de laquelle il se déclara. Il
a 'été dans sa patrie un des fondateurs des écoleè dites des déguenillés. D’autres raconteront sa
vie, nous vaudois, nous n’oublierons pas avec quel enthousiasme,
avec quelle aiïection il a parlé dans
nos synodes et avec quel zèle il
s’est mis à l’œuvre, déjà malade,
et malgré les prescriptions des
hommes de l’art qui lui ordonnaient le silence ; pour nous procurer, par sa puissante et sympathique parole et par ses écrits, des
amis en faveur de notre œuvre
d’Evangélisation. Pendant sa longue et doulouieuse maladie, la
Reine d’Angleterre, l’Empereur
d’Allemagne et beaucoup de personnages haut placés ont souvent
fait demander de ses nouvelles.
LA LANGIE
Depuis les dernières guerres,
on entend beaucoup parler d’armes perfectionnées de carabines,
portant à un quart de lieue , de
canons portant à plus d’une lieue
de distance. Nous connaissons une
arme dont les ravages vont beaucoup plus loin, une arme qui défie
toutes les distances et l’épaisseur
des remparts ; ses coups, portés
sans bruit, produisent des bles
sures douloureuses, qui guérissent
difficilement et quelquefois, tuent,
c’est la langue.
. Cette personn'è vivait estimée et
tranquille, maintenant elle est trou,blée et tout le voisinage la regarde de travers. Comment cette
existence a-t-elle été’empoisonnée ?
Une mauvaise langue l’a frappée
de ses coups.
Comment cetto jeune personne
au trefois simple et candide, estelle devenue hardie et provocatrice? les discours impurs de son
entourage ont tué la modestie de
son cœur.
Il y avait bonne harmonie autrefois entre ces voisins; actuellement il n’y a que discorde et haine :
c’est encore l’œuvre des mauvaises
langues.
Et les faits souvent imaginaires
qui n’ont pour base que le soupçon
et la jalousie et qui sont rajjportés, colportés avec une facilité desespérante pour celui qui en est
l’objet, s’il n’a pas fait l’exjiérience
que Dieu, à son heure, débrouillera
tous ces chaos grands et petits,
et qui n’a pas encore appris que
le silence et une paisible attente,
sont la meilleure des réponses.
En parlant de mauvaises langues,
il ne faut pas penser à telle ou
telle personne signalée par ses
bavardages ; chaque langue est
mauvaise, si elle n’est tenue eu
bride. Une femme va à la fontaine
sans mauvaise pensée ; là , elle
cause, et en rentrant, elle se fait
des reproches; sans le vouloir,
elle a été entraînée à dire du mal.
Quelquefois, après un entretien, on
a la conscience troublée ; on réfléchit sur ce qu’on a dit; on ne
se rappelle rien de méchant, et
pourtant on est inquiet, car là oii
il y a abondance de paroles, il se
glisse presque toujours du mal.
Veillons donc, en priant, sur notre
langue, et pour qu’elle ne soit pas
4
-(68)
au service du péché ,'coasacronsla au service de Dieu.
- Car si elle est un instrument de
destruction, tant qu’elle est abandonnée à l'influence du malin, elle
devient un instrument de bénédiction lorsqu’elle est conduite par
l’Esprit du Seigneur.
Bienheureux ceux dont la langue
est un instrument de réconciliation, de relèvement, de consolation sous l’inspiration du SaintEsprit 1 bienheureux ceux qui procurent la paix en annonçant la paix
faite sur la croix ! ils seront' appelés enfants de Dieu.
(fforrcôponbancc
Pomaret, le 27 février 1873.
Mon cher Ri’iiacteiir,
.le ne lis jamais la petite feuille mousuelle qui porte le titre passablement ambitieux d'Eloile du Matin. Ce n’est pas
que je croie son Rédacteur incapable d’écrire des choses bonnes et utiles, — mais
j'ai cru, dès l'abord, que cette publication
u’avail aucune raison d’étre et ne répondait à aucun besoin réel, Puis je confesse
que le nom qui lui a été donné m'a inspiré peu de. goût pour ce petit journal.
De deux choses, l’une ; ou l'Etoile du Matin est cette arrogante puissance macédonienne , mentionnée au ch. XIV d’Esaie
et dont la ruine y est prédite ; ou bien
c’est le prix glorieux de la victoire du
chrétien ( Apoc. Il v. 28) c’est-à-dire Jésus-Christ lui-même qui s’appelle au chap.
XXII V. 16, du même livre, la brillante
Etoile du Malin.
Le titre m’a donc paru choisi aussi mal
adroitement que possible.
Pour en revenir à la feuille elle-même,
ce que l’on m’a dit do son onzième N*
m’a imposé le devoir d’en prendre connaissance, et, après l’avoir parcouru, je
U© puis me dispouser de protester éner
giquement contre le fond et la fornae de
l’article intitulé le Nœud gordien.
Je passe par dessus le sans-façon avec
lequel l’auteur, qui compte à peine deux
ans de ministère actif et d'expérience pastorale , apprend à ses lecteurs qu’il commence à reconnaître que le plus simple
est de s’endormir avec tous les autres,
se donnant ainsi, très gratuitement selon
moi, le témoignage d’être seul réveillé,
ün peu plus de modestie siérait, me semblet-il , même à un commençant.
Posant en fait que l’Eglise vaudoi.se est
dans line posilion fausse, il propose deux
alternalives pour l’eu faire sortir. La première est une- prétendue simplification
de la Constilution , plaisanterie de mauvais goût et véritable caricature que l’auteur ne devait pas se perméttre, et que
je n'ai garde de' reproduire.
L’autre alternative , la seule sérieuse
dans la pensée de l’auteur de l’article,
moyen radical d'en finir avec la dite fausse
position consiste à renoncer hardiment à
tous les subsides étrangers. Que ceux qui
veulent une Eglise la paient. Une fois
celte règle'établie, nos gens commenceront
à sentir ce que c’est qu'une Eglise.
Si, à la place de nos gens , expression
trop peu ecclésiastique ( car c’est d’Eglise
qu’il s’agit), l'on mettait celle de chrétiens virants, je crois aussi qu’il serait
possible d’obtenir d’eux tous les sacrifices
en leur pouvoir; il est parfaitement inutile de les demander à ceux qui n'ont pas
encore fait le sacrifice d’eux-mêmes.
Mais , en admettant comme démontré
(ce qui ne l’est absolument pas) que le
remède à toutes les misères de l’Eglise
soit la renonciation à tout subside étranger, encore faut-il examiner si le moyen
e.st applicable et si les Vaudois peuvent
prendre à leur charge la totalité des dépenses auxquelles ils ne concourent jusqu’ici que pour'une petite part. C’est sur
cette question et essentieliemeat sur son
côté matériel, que l’auteur de l’article,
déployant les aîles de son. imagination
juvénile et recourant à de véritables artifices oratoires , s’imagine avoir dûment
fermé la bonche a quiconque s’aviserait
enoone de parler de notre pauvreté. —
Pour prouver natre nohesse» ou tout «a
5
moins notre aisance, il allègue les budgets communaux s’élevant à plusieurs
milliers de francs, des terre» que l’on ne
peut pas cultiver, 20 è 30 auberges à la
Tour, et les 10 à 15 millionnaires qu’il
compte sur une population de 22.000 âmes.
Comme si les dépenses eominuoales obligaCoires, des terres en,friches et de nombreuses auberges à la Tour étaient des
symptômes de richesse ! Pour ce (|iii regarde les auberges de la Tour, pourquoi
le journal n’a-t-il pas au moins fait observer que ce bourg est un centre industriel où la population ouvrière est en
très grande majorité catholique, et que
les dites auberges sont aliinenlées , en
bonne partie, par les habitants des communes voisines ? Ce <jui n’empéche pas
qu’elles ne soient de moitié trop nombreuses et plus encore.
Quant aux 10 à 13 millionnaires qui
sont attribués à la population vaudoise,
j’ai ouvert de grands yeux en lisant ce
beau chiffre, et je confesse que j’ai été
passablement mortifié. Il y a bientôt 35
ans que je. suis fixé aux Vallées; j’ai été
appelé à les parcourir maintes fois dans
tous les sens ; je crois connaître tous les
hommes un peu marquants, et j’avoue,
{ qu’ils me pardonnent sije me suis trompé)
que je n’en ai pas trouvé un seul capable,
on coupable d’étre millionnaire. L’on m’a
dit, dans le temps, qu’il y en avait un à
Turin, mais comme jamais il n’a donné
un centime pour les établissements des
Vallées, l’occasion m’a manqué pour vérifier, eu quelque manière, l’exactitude de
l’indication-que j’avais reçue.
Je pense qu’un peu d’exagération était
nécessaire à la cause que l’on soutenait,
et c’est ce qui a fait voir très gros. Et
d’ailleurs, lors même qu’une population
comme la nôtre compterait autant de millionnaires qu’elle compte de milliers d’âmes , il ne s’en suivrait pas encore que
l’Eglise qui est renfermée dans cette population fût une Eglise riche; car les millionnaires, s’ils ne sont pas chrétiens,
peuvent fort bien dépenser leurs revenus
en chevaux et en bals, ou bien les accumuler, sans prendre le moindre intérêt
à aucune œuvre chrétienne. J’ai insisté,
plus qu’il u’était nécessaire pour vous el
pour moi, sur cette imprudente assertion,
parceque je la crois tout h fait fausse, dangereuse pour l’Eglise et saus la moindre
utilité pour qui que ce soit.
.Vfirès cola , je n’hésite pas â déclarer
que si la paroisse de Prarustin est d’accord sur ce point avec son pasteur et
qu’elle soit disposée à entrer résolument
dans la voie indiquée, elle donnera un
exemple qui pourra être, salutaire. Elle
est certainement une de celles ijui le
peuvent le mieux. Et la Table qui a beaucou[i de peine à procurer des secours pour
lesétablissemeiits publics de'l’Eglise, aussi
bien que pour les besoins locaux des paroisses, se trouvera soulagée d’autant. Il
• serait bon, je pense, que fou eût sur cette
grave question l’avis, tout au moios, du
Consistoire de l’rarustin, avec lequel son
président a dû s’en eutreleuir.
.Merci d’avance de l'hospitalité que vous
voudrez me donner dans votre journal et
croyez-moi toujours, mou cher Rédacteur,
votre dévoué
P. LiJiTARET Pasteur.
Livourne, le 24 février 1873.
Momieur le Rédacteur,
C’est avec un bien grand plaisir que
nous lisons, nous Vaùdois dissémioés
dans les diverses provinces de notre patrie, les nouvelles, j’niiteuds les bounes,
que nous apporte l’ Echo.
Vous avez fêté aux Vallées le 17 février, l’anniversaire de notre émancipation.
Emancipation ! Quel mot ! Nous sentons
la valeur de ce mot nous tout particulièrement, qui gommes éloignés du foyer de
nos pères !
Les Vaudois établis à Livourne se demandaient depuis quelque temps commeut ils pourraient célébrer cet anniversaire. On avait songé à une promenade
le long de la mer â l’Ardeuza, au sanctuaire de la Madone miraculeuse de Moulenero. C’aurait été du nouveau et du
piquant. Mais les dillicultés surgi,ssaient
en foule. Nous étions bien embarrassés;
mais l’excellent D' Stewart et M“" Stewart
voient bien dos choses que d’autres ne
savent pas voir, et le soir du 17, nous
nous trouvâmes couforlablemeut installés,
6
daus le salon de nos bienfaiteurs. Nos
amis M. et M”’ W. de Pise n’avaient pas
été oubliés Lorsque tout notre petit monde,
décoré de la cocarde tricolore, fut rassemblé , nous commençâmes notre fêle
par la lecture de quelques versets'du
chapitre 4' de Saint Luc et du chapitre 8’
de Saint Jean , où notre Seigneur se proclame le libérateur des hommes. Nous
étions heureux de pouvoir nous entrete
nir des délivrances bénies dont nous avons
été les objets des libertés civiles et politiques dont nous jouissons et surtout de
la grande liberté que notre Sauveur nous
a acquise par son sacrifice, puis du devoir
que nous ¡avons tous d’êlre évangélistes
dans notre patrie par notre parole et par
notre conduite. A ceux qui sont venus
contre nous avec des cris de mort, apportons la bonne' nouvelle du salut gratuit ! Que ce soit là notre vengeance ! —
Après plusieurs allocutions, nous chantâmes, avec accompagnement de piano, le
Retour de l'exil et des hymnes patriotiques
analogues à la circonstance. Un de nos
instituteurs, M. Peyrot, récita une poésie
en dialecte, San Giannin, à la grande satisfaction de ses auditeurs. Ne nous fallaitil pas être vau<lois, entièrement vaudois
dans la maison du meilleur des Vaudois!
Puis (ce n’est pas fini, s’il vous plaît),
on nous invita à passer dans une autre
salle où une collation nous attendait. Nous
vîmes bien alors que nos hôles n’étaient
pas seulement les meilleurs des Vaudois,
mais des citoyens de la libre et généreuse
Ecosse. Nous ne pouvions en .croire .nos
yeux, Vaudois aux pieds plombés, heureux
toujours quand d’autres se donnent du
mouvement pour nous ; eu voyant M™
Stewart, ses demoiselles et le vénéré docteur, tout activité, aller de l’un à l’autre
apportant l’entrain, la gaîté et l’abondance.
Après cela des harmonies, des chants, de
joyeux etinnocenis divertissements! Soirée
charmante ! Heureux anniversaire ! Les
Vaudois de Livourne ne l’oublieront pas
de longtemps. Nos plus sincères remercîments à M. et à M“" Stewart et à leur
famille ! — Au nom de ses amis.
Un Vaudois.
flouüclUs rcltgteusc©
F^russe. — On s’occupe beaucoup
en Allemagne d’un ouvrage qui vient de
paraître à Berlin et qui a pour litre.:
« Esquisse d’une philosophie de la sciencà
gouvernementale et du droit au point dw
vue évangélique, » par M. de Muhler, an-\
cien ministre des cultes en Prusse. L’au- )
leur y soutient, en homme d’un autre âge, ;
la nécessité de l'état chrétien pour sauver
le monde. Nous disons avec le Chrétien
évangélique: le sauveur de l’Eglise, c’est i
le Sauveur, écouté et obéi quand il dit:
Mon règne n’est pas de ce monde.
— Le 19 février, on a célébré à Thorn,
sur la Vistule, le troisième centenaire do |
la naissance de Copernic, l’illustre fondateur de l’astronomie moderne.
Oenève. — M. Nagel a démenti la
nouvelle de la libération des missionnaires bâlois prisonniers chez les Ashanlis.
— M. Gabriel Cramer a été ¡chargé de
l’enseignement de l’homilétique à l’Ecole
libre de théologie de Genève.
Huit cent personnes , assure-t-on , se
sont rendues à Ferney présenter leurs
hommages à M. Mermillod, et un grand
nombre de citoyens catholiques se sont
réunis de leur' côté pour exprimer leur
désapprobation pour cette démonstration.
Rome. — Un décret du pape autorise la canonisation solennelle d’un certain mendiant nommé Joseph-Labre.
F»aris. — Le Comité de l’Alliance
Evangélique de Paris a présenté aux ambassadeurs japonais une fort belle adresse
en faveur de la liberté religieuse. II supplie l’Empereur de ce pays [lointain de
révoquer , sans retard, les édits qui ont
été autrefois promulgués au Japon contre
les chrétiens, et cite les belles paroles de
Gamaliel aux persécuteurs des premiers
disciples de Jésus-Christ; « Si cette entreprise ou cette œuvre est des hommes ,
elle périra d’elle-même; mais si elle est
de Dieu, vous ne pouvez la détruire ».
Suisse.— Le Conseil national Suisse
a introdait dans une loi sur l’établisséiaenl,
7
-(71)
et l’Mploilation des chemins do fer une
clause assuraut à tous les employés un
diinauche de repos sur Irois.
ï3ùle. —A peu près en même temps,
ie gouvernemcTjl bâlois promulguait uue
ordonnance sur le repos dominical. Cette
ordonnance entrée en vigueur au l'janvier dernier, interdit le travail dans les
fabriques, dans les ateliers et dans les
champs, ainsi (pie la vente aux enchères,
le colportage, le commerce dans les rues
el la chasse. La danse dans les auberges
est également prohibée.
Ces mesures si sages an point de vue
humanitaire, et qui ne portent nulle atteinte à la liberté de conscience, ont élé
en général a(ipronvées par la presse
suisse.
Voilà ce qu’on fait dans une républiipie
ou des admiuistraleurs songent sérieusement aux vrais intérêts du peuph(. Si
certain conseil communal, que nous connaissons, s’avisait do prendre une décision semblable, il serait honni dans les
journau.x, et il n’y aurait pas assez de
cordes pour le pondre. Mais nous sommes sans inquiétude, il est trop soucieux
de ce qu’on appelle la liberté de commerce et il ne s’attirera pas sur les bras
une si grosse affaire.
Ooiistanco. — Dans une assemblée
tenue le 10 février par les électeurs de la
ville de Constance, pour prendre une décision ofliciidle au sujet du dogme de l'infaillibilité , 635 voix ont rejeté ce dogme,
tandisqne, 2 senlemenl, dont une non
valable, l’ont adopté.
I iKles Ofioiitaloss. — Les Indes
Orientales comptent aujourd’hui 241 millions d'habitants, dont 186 millions sont
gouvernés directement par l’Angleterre.
— Une persécution (|ui dure depuis plusieurs années sévit contre les indigènes
protestants des Iles de la Loyauté. Elle
a pour auteurs les papistes abrités sous
le drapeau du gouvernement français.
Leipzig. — La Société Gustave Adolphe , dont pous venons de recevoir le
compte-rendu des entrées et des sorties
pour l’année 1870-1871, a collecté, malgré
la guerre, 30.000 francs de plus que l'année
précédente, c’est-à-dire au delà de 774,550
francs et elle a dépensé en secours divers
-au delà de 725,560 francs. Jamais de tels
chiffres n’avaient encore été atteints. —
La plus grande partie de cette,somme a
élé dépensée en faveur de l’Allemagne,
savoir on Prusse, environ 266,2.50 francs,
dans le reste de l’Allemagne 121,525, eu
Autriche 220,080; en France, pendant la
guerre ou immédiatement après, environ
42000 francs, tant il est vrai que dans l’accoraplissemeol des œuvres chrétiennes ,
avec le secours de l’Esprit du Seigneur,
on peut s’élever au dessus des haines nationales el des passions humaines; en
Espagne 11,722, en Italie près de 4000 fr.,
le reste dans les divers pays de l’Europe,
( excepté la Grande-Bretagne , la Suède et
le Danemark ), dans la Turquie d'Asie ,
dans l’Algérie ( près de 5000 francs) et dans
rAméri()ue.
Tlos Saiitl'svlclx. — L’insiruction
est si avancée aux Iles Sandwich, qui, il
y cin(|uante ans, étaient encore plongées
dans la barbarie, que la proportion des
illêUrés est inférieure à celle de Boston
l’une des villes des Etats-Unis, les plus
avancées dans l'instruction. Cette admirable
et ra|)ide transformation est due à l’Evangilc.
Le célèbre publiciste belge M. Laveleye
vient de passer au protestantisme.
(Îlironique ®auboÌ0C
Le président de la Commission scolaire
de la Tour nous envoie une réclamation
au sujet du regret exprimé , dans le N. 7
(le \'Kcho des Valûtes, article « Ecoles primaires » que la Commission scolaire de
la Tour ait supprimé la vacance de l’aprèsmidi du samedi. Dès le commencement de 1873, la commission a établi,
nous est-il dit, deux demijournées de
vacance par semaine pour toutes les écoles
(le jeudi et le samedi ajirès midi).
Lh Tour-P('1 is , 3 mars tSTà.
SOUSCRIPTIONS
POUR LE CHVUFFAGE DU TEMPLE NEUF
Liste de M"' J. Aruoulel
» de M"” M. Parise
Don d’un anonyme
Fr. 60 25
» 10 50
» 4 25
Total Fr. 75 0')
Cette somme a été couvertie-en une cédule de 5 fr. do rente en vue et an profil
du but proposé. B. M. Pasteur.
Emigration. — Nous avons eu
sous les yeux la lettre par laquelle un
certain Mourglie annonce le triste sort de
quelques uns des colons vaiidois d'Alexandra, et ce ne sont pas seulement six personnes qui ont été enlevées par les indiens, mais 5'hommes et six femmes,
dont l’une est la sœur de l’auteur de la
detlre. Mourglie ajoute que la colonie Ale-
8
■-(72)
xandra a la réputation d’étre la plus mauvaise rte rAméri(|iio rtu Sort, en particulier'qu’on n’a aucune nouvelle certaine
ries colons, le rtirecleur ayant soin rte ne
laisser sortir que les lettres qui ne compromettent pas les misérables intérêts rte
ces traficants rte chair humaine. Et il y
aurait encore aux vallées des hommes
honnêtes qui oseraient être les agents rte
rte M' Penrtleton ! Il paraît ju’il y eo^a encore , et ce sont eux, sans rtoule, (jui ont
essayé rte faire croire qu’il ne s’agissait
pas rte la colonie d’Alexandra, mais rte celle
du Hosario.
Il faut vraiment que la misère soit bien
profonde, ou la passion rte l’émigration
bien grande, pour que rte tels faits ne re
tiennent pas nos gens rte courir les aventures. Cependant nous sommes de ceux
qui ne croient ni à l’eiscessive misère ni
aux millions des vaurtois.
Nous pensons que bien rte nos gens, avec
rtu travail, rte l’économie et de la conrtuite,
pourraient continuera vivre heureux parmi
nous, si ce n’est dans l’aisance, au moins
à l’abri rte la misère ; il y a , nous le
croyons nous aussi, des terrains en friche
à cultiver, il y en a qui pourraient être,
rendus plus productifs, il y a d’autre, ressources encore, si notre population était
plus industrieuse et plus entreprenante et,
surtout, si plusieurs ne dissipaient pas dans
les cabarets, et quelquefois dans les procès, les petits produits qui étaient destinés
à procurer du pain à la femme et aux
enfants. - Cela admis’ nous n’ignorons
pas non plus que la propriété est bien
morcelée, que les rocs sont durs et le terrain souvent ingrat, qu’il faut beaucoup
travailler pour recueillir peu, dans beaucoup de nos paroisses ; nous n’ignorons
pas qu’il y a des pauvres honnêtes, sobres
et laborieux , chargés d’une nombreuse
famille ; pour ceux-ci l’émigration est un
besoin , une nécessité. Mais ce n’est pas
sans un vif sentiment de regret que nous
les voyons s’éloigner de nous et de cette
terre que nos ancêtres nous ont conservée
et arrosée rte leurs larmes et de leur sang.
A mesure que nos frères vaurtois s’en
vont, leur place'est prise par les catholiques rte la plaine qui ne la laissent pas
même refroidir. Non seulement les fermes
appartenant à des vaurtois hors des anciennes limites des Vallées ne sont pas cultivées par nos coreligionnaires, mais, même
dans l’enceinte des Vallées, beaucoup de
fermiers catholiques ont trouvé à se ca.ser,
ces dernières années. Pourquoi cela? Allez
le demanrtér aux propriétaires, ils vous le
diront peut-être. fà suierej.
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Chrontclue pUttifite.
Itoino. — La Chambre a dû reprendre la rtiseus.sion interrompue du projet
de loi de la réorganisation militaire. Elle
avait déjà entendu quelques discours importants, entr’auires celui rte l’hon. de
San Marzano, l’un des hommes nouveaux
qui donnent rte bonnes espérances. La
(iiscussion sur la loi des corporations ne
pourra guère commencer qu’à la fin de
mars.
Kspasne. — Ce malheureux pays
a déjà eu, depuis la proclamation rte la
république, unecrise ministérielle partielle;
mais cette mortirication dans le gouvernement ne lui a pas rendu la paix. Barcelone
et d’autres villes ont été le théâtre des plus
affreux désordres de la part de l’internatiouale rouge ; les Carlistés s’avancent do
coté rtu Nord.
Oonève. — On s’attend à ce que le
gouvernement prenne des mesures sévères
contre les curés qui continuent à obéir
aux ordres de Mermillort.
Pr-tisse. — Les deux Chambres, le
ministère, l’Empereur reçoivent journellement des milliers rte pétitions eu faveur
rte la liberté des Eglises. M'ais on prévoit
que toutes ces démonstrations sont inutiles. La lutte est trop engagée pour que
le gouvernement et les partis qui lui sont
dévoués reviennent rte leur rtélerminalion
rte faire adopter les lois présentées par
le ministre do Falk.
France. — Le 27 février, l’Assemblée rte Versailles a commencé l’examen
du projet rte loi présenté par la commission des Trente ainsi conçu; L’assemblée
nationale ne se séparera pas sans avoir
statué :
1” Sur l’organisation et la transmission
des pouvoirs législatifs et exécutifs ;
2’ Sur la création d’une seconde Cham-'
bre ne devant entrer en fonctions qu’après
la séparation de l'assemblée actuelle;
3' Sur la loi électorale.
M. Thiers , son gouvernement, le centre
et la gauch.e rte l'assemblée sont favorables
à ce projet; la droite lui est défavorable
et s’abstiendra probablement de voter;
car c’est la confirmation dé la république.
Fe MAUN^Directeur-Gérant.
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Pigncrol, Impr. Chiantore.