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Italie................L. 3
Tous les pays de rUnion
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Amérique du Sud . 9
On a’abonne ;
Au bureau d’Admitiìstratioo;
Chea MM. Íes Pasleurs;
Chez M. Ernest liobert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abouneincnt part du 1. Janvier
et se paie d’avance.
Année XVL
N. 11.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 90 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pourôfoisot au dessus
S’adresser pour la Rédaction à M.
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et pour l'Adminlsiration à M
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payé 0,25 centimes. ________
TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vqu8 me serez témoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton régna vienne. Satth. VI, IC
Sommaire:
Pour le 14 Mars. _ Garde ton cœur. —
Le croissant et la croix. — Union évangélique d’Angrogne. — La mission Vaudoise èn Afrique. — Tu ne peux plus
effacer. — Chronique Vaudoise.__ Nou
velies religieuses. — Revue politique. —
Communication.
POUR LE 14 MARS
S, M. Humbert I commence aujourd’hui sa 47.“"® année. — Que
Dieu bénisse notre Roil
Qu’Il nous le conserve pendant
de longues années: qu’il lui épargne
les épreuves domestiques; qu’il allège tes soucis et les peines inhérentes à la dignité dont il est revêtu;
qu’il l’entoure de conseillers prudents
courageux, désintéressés et fidèles;
qu’il rende toujours plus intenses
ces sentiments de respect et d’arnour
qui montent jusqu’à lui de toutes
les provinces de l'Italie, de tous les
rangs de notre peuple; qu’il disperse
les desseins de ses ennemis; qu’il
lui donne un règne tranquille et prospère qu’aucune guerre ne vienne
GARDE TON CŒUR
PROV. IV, 23.
Un document qui a beaucoup de
prix à nos yeux se trouve depuis
quelques années entre ncîs mains. Ce
sont deux petites pages d’une écriture serrée, très fine, élégante. Les
lignes sont régulièrement espacées,
les têtes de paragraphe irréprochablement alignées; le tout a un air
d’ordre parfait. C’est une ébauche
de sermon tracée de la main même
d’Alexandre Vinet et qui lui avait
probablement servi pour un exercice homilétique, puisque c’est un
V
troubler et qu’Il se serve de lui pour ^
parler de paix aux peuples de la >
terre; qu’il ne permette pas que lââ
sceptre tombe de sa main qu’Il n’ait
assisté au relèvement économique
et moral de ce peuple auquel il consacre son cœur et ses forces et pour
lequel il serait prêt à donner sa vie.
Tel est le souhait de tout Vaudois,
telle est son ardente prière.
H. M.
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de ses anciens élèves qui nous l’a
transmis — Les lecteurs du Témoin
nous sauront sans doute gré de leur
communiquer ces lignes qui, tout
en n’étant que de. simples notes,
devant servir comme point de repaire pour un développement oral,
révélent cependant la haute intelligence et le cœur profondément
pieux de leur hauteur. h. m.
X X
’ I. On doit garder son cœur,
II. On peut garder son cœur,
i*"® Partie.
Qu’est-ce que le cœur? L’intérieur
de l’homme, le siège de ses pensées,
représentations, sentiments ; ce je
ne sais quoi invisible et évident, par
lequel nous vivons d’une autre- vie
que celle du corps.
Qu’est-ce que garder ? On garde
un prisonnier, un dépôt, un objet
précieux, un objet aim.é, un lien etc.
Garde ton cœur, c’ est faire qu’ il
reste en notre pouvoir, c’est-à-dire
empêcher que cette force s’applique
où nous savons nu’elle ne doit pas
s’appliquer, empêcher que les éléments dont se compose cette vie intérieure ne s’altèrent, ne se dissipent,
ne s’amoindrissent; veiller non seulement sur nos actions, mais sur nos
sentiments.
Pourquoi le garder ou le surveiller?
Parceque du cœur procède la vie.
La mot vie a deux sens : la vie
en général et la vie véritable en
particulier. (Prov. 8: 35; 11: 19;
Jean 1: 4 ; 2 Pierre 1: 3).
Dans le premier sens la vie procède du cœur ; car tel est le cœur,
telle sera la vie, et tel est le cœur,
telle est déjà la vie. Vie, par là même,
signifie éternité.
Dans le second sens, c’ est avec
ce cœur, avec toutes ces facultés ou
éléments réunis sons le nom de
cœur que nous pouvons vivre de la
vie de Dieu, devenir participants de
la vie divine.
Et si nous n’en tirons pas la vie,
nous en tirons la mort, le cœur
n’étant jamais neutre, vide, oisif. Son
essence est l’action. Il produit de
bonnes ou de mauvaises choses.
Gardons-le donc soigneusement;
plus que tout ce qu’il ne faut pas
garder, plus que tout ce qu’on peut
garder; car rien n’est si précieux
ni si difficile à garder. — C’est difficile, non impossible. Transition à la
2® Partie.
On peut garder son cœur:
1*^ Par la vigilance, qui observe
et arrête à sa naissance tout mouvement intérieur.
2“ Par P occupation donnée au
cœur: a) parceque l’administration
du cœur ne saurait être toute négative; b) parceque nous ne chassons
les mauvaises pensées que par les
bonnes.
3® Par l’activité extérieure. En
tant qu’activité elle rompt le fil des
mauvaises pensées; 6) En tant que
bonne, elle agit sur le cœur par ses
actes.
4” Par la pi'ière, qui garde le
gardien.
LE CROISSANT ET LA CROIX
Deux cent millions, tel est le
nombre des disciples de Mahomet,
répandus dans l’Asie occidentale,
l’Inde et les îles de la Sonde, l’Afrique septentrionale et la Turquie.
Cette, masse, si réfractaire à l’action
3
83 —
de l’Evangile, n’est pas, cependant,
demeurée intacte. Ici aussi l’Evangile s’est montré puissance de Dieu
à salut, et les faits suivants, cités
par le Rev, James Parlane dans le
Missionary Record de l’Eglise U. P.
d’Ecosse, en sont la preuve irréfutable :
A Java le nombre des chrétiens
indigènes est monté, depuis 1873,
de 5.673 à 11.229; ils appartenaient
presque tous au Mahométisme. Dans
l’île voisine de Sumatra il y a des
centaines de Musulmans qui, ou
bien ont été baptisés, ou bien
se préparent à F être. — Des 555
adultes baptisés par les missionnaires
Anglicans à ümrifsur dans l’Inde,
depuis 1852 , 253 appartenaient à
l’Islam. — A Ooromiah, dans le
Nord-Ouest de la Perse, un voyageur rencontra plusieurs Mahométans convertis au christianisme, dont
cinq étaient des Sayids, c’est à dire
des descendants' en ligne directe de
Mahomet. Ils attribuaient leur conversion à la simple lecture du Nouveau Testament.
Au Caire, dans un espace de
temps relativement court, une quarantaine de Mahométans ont accepté
l’Evangile que leur ont apporté les
Presbytériens Unis d’Amérique, et
ils lui restent fidèles, bien que persécutés. — Du Maroc, où l’Islam se
montre sous son aspect le plus repoussant et cruel, le missionnaire
Baldwin écrit: ï Nous avons eu
beaucoup d’encouragemen ts dans notre œuvre ici. Un grand nombre ont
reçu Christ comme leur Sauveur et
ont été baptisés. Pendant des semaines mon temps était pris du
matin au soir par des visites que je
recevais de personnes avides de
connaître la vérité. Parfois il ne se
passait pas de journée qui n’amenât
une conversion. Tous sortaient des
ténèbres du Mahométisme. Presque
tous sont des jeunes gens; quelques
uns à leur' aise, mais la plupart
pauvres. — Deux des plus anciens
convertis parcourent les montagnes,
à pied, sans ceinture, ni bourse, ni
salaire, prêchant l’Evangile en Arabe
et en Shillah. Ils sont absents depuis
plusieurs semaines. D’autres, que
nous n’avons jamais vus, ont connu
l’Evangile dans des régions lointaines, par le minitîtère d’un de nos
frères, et nous parlent, dans leurs
lettres, de beaucoup d’a\itres que
leur témoignage a amenés à Christ.
Nous avons lieu de croire, que
ces dernières semaines, l’Evangile
a pris racine dans plusieurs villages
du Maroc méridional
En Turquie, hélas! il n’y a pas
encore un seul chrétien,, venu du
Mahométisme, car la Porte fait tout
ce qu’elle peut pour stimuler le
fanatisme des populations et pour
entraver les conquêtes de la croix.
Un Turc qui se déclarerait chrétien
ne pourrait le faire qu’ au péril
de sa vie; mais là aussi le levain
de l’Evangile fait sentir son action.
Il n’y a pas longtemps, un colporteur
de la Société Biblique sé trouvait
dans un khan sur le rivage méridional de la Mer Noire. 11 fut attaqué par quelques jeunes moqueurs
et comme il n’avait reçu que peu
d’instruction,, il finit par ne plus
savoir que leur répondre. Un Mollah, ou prêtre, avait suivi attentivement la discussion, et lorsqu’il vit
le pauvre homme réduit au silence,
il lui demanda un Nouveau Testament, et s’adressant à ses adversaires, il recommença le débat. Le
colporteur, étonné, lui demanda d’où
lui venait une connaissance aussi
approfondie de la Parole’ de Dieu.
« 11 y en a beaucoup parmi nous »
répondit-il « qui l’étudient, et sont
convaincus qu’elle est la vérité. Nous
n’osons pas, maintenant confesser
notre foi; mais le jour- viendra où
nous le ferons.»
UNION Éi/ANGÉLIQUE D’ANGROGNE
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Cette assoeiation n’est plus naissante puisqu’elle a célébré son se-
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'■P'..
'•I! '.f.l
U,
84
cond anniversaire le 9 courant,qu’elle
compte une quarantaine de membres
et que par les travaux que ceux-ci
nous ont présentés, elle peut mériter les éloges que l’on donne aux
grandes filles que l’on appelle abonnes
travailleuses)'!.
Toutefois, comme le remarque
fort à propos son président, M. le
pasteur Peyrot, l’âge et les travaux
ne constituent pas à eux seuls la
force d’une association ; il faut pour
être forts nous tenir bien unis à
Christ.
Notre public a montré qu’il s’intéresse à l’Union fondée dans son
sein, et celle-ci a montré, par sa vitalité, qu’elle mérite cet intérêt. Le
local, assez vaste, était bondé et
nous y sommes restés prés de deux
heurqs et demie.
Il en valait la peine, car après la
prière et une méditation sur ces
paroles de Jésus-Christ : « Le Père
ne m’a point laissé seul, parceqiie
je fais toujours les choses qui lui
plaisent », Jean VllI, 29, — nous y
avons entendu de beaux chants, bien
exéputés, non pas au sens criminel
de ce mot, mais avec ensemble,
harmonie et précision.-Nous avons
été tour à tour émus, l’éjouis et intéressés par les travaux qui étaient
préparés avec soin.
C’était d'’abord un dialogue intitulé : Giuseppe riconosciufo dai fratelli, puis un bon travail écrit sur;
Le chrétien soldat de Jésus-Christ;
vint ensuite un beau récit écrit en
pur angrognin, dans lequel Tève
raconte à Gianot la défense héroïque
des Vaudois à la Balsille. Et pour
clore la série, qui ne peut être plus
longue, faute de temps mais non
pas de matière, nous entendîmes
un dialogue-en bon piémontais sur ;
I Barbet a deurvou ’na ciesa a Turin.
Le public est tout aussi attentif
pour les bonne choses que viennent
nous dire les présidents ou délégués,
d’abord du Comité National, puis
des Unions chrétiennes de Turin,
de Massel, de la Tour, du Taillart,
des Simounds, de S. Jean et du
Villai’, Boby ayant-envoyé une bonne
lettre d’adhésion.
Un repas frugal suit la séance, et
l’on y fait bon accueil aux aliments
matériels comme aux aliments spirituels représentés par des toasts,
des poésies en langues et dialectes
divers, des discours et encore des
récitation et des récits.
Nous souhaitons que l’un des bons
résultats de cette intéressante séance soit d’amener de nouveaux
membres dans le sein de l’Union
Evangélique d’Angrogne et d’encourager celle-ci dans la bonne voie en
laquelle elle est engagée.
E. Bonnet.
LA MISSION VAUDQISE EN AFRIQUE
Nos lecteurs savent que VEglise
libre du Canton de Vaud,a. entrepris,
il y a quelques années, une mission
en Afrique qui a été visiblement
bénie par le Seigneur. Cette missiôn
possède actuellement trois stations
dans la grande république du Transvaal; Valdesia, Elim et Shélouvâne
et quatre dans les possessions portugaises de Delagoa Bay: àntioka,
Rikatla, Lourenço Marquès et Temhé.Comme les liens qui nous unissent
à la Suisse et tout particuliérement
à Lausanne sont au moins aussi
intimes que ceux qui nous rattachent
à Paris, nous demandons la permission à nos lecteurs de continuer à
les entretenir de temps à autre de
cette mission. Aujourd’hui c’est M.
Creux qui nous décrira d’abord une
de ces journées, et nous racontera
ensuite une belle fête de baptêmes:
« La trompette sonne à cinq heures du matin;je me lève et je vais
faire, à la chapelle, la prière et une
explication biblique sur la vie d’Abraham. L’auditoire varie passablement, de quinze à quarante personnes. Le mardi et le vendredi, classe
de catéchumènes et de baptisés; je
H:.
5
- 85
leur fais apprendre des versets faciles. I.e samedi soir, réunion de
prières, qui a de la peine à marcher
parce que c’est le moment de se
préparer au dimanche; seulement,
comme presque tous prient, un petit nombre suffit pour la rendre
vivante. Le dimanche, après la prière
du matin, le culte, l’école de lecture
et de chant, nous partons toute
r église pour tel ou tel village.
Nous marchons ensemble, en corps,
pour chanter en route et attirer
le public païen des villages. Je
suis en tête avec Jacob, et si les
fillettes ou les jeunes gens courent
en avant, je les arrête net d’un coup
de trompette. Arrivés sur une éminence, nous chantons nos plus beaux
chœurs qui s’entendent au loin ;
les païens, surpris aux travaux des
champs, en ont honte et jettent leur
pioche faisant semblant d’être assis;
les enfants tout nus accourent de
tous côtés ainsi que les jeunes filles
et bientôt nous avons un auditoire
assez attentif. C’est vraiment un joli
et réjouissant spectacle que de voir
sur ces collines -vertes toute cette
troupe endimanchée aux vives couleurs; cela donne à l’Eglise de l’esprit de corps; c’est pour toute cette
jeunesse un immense plaisir, et cela
fait du bien à tous de sortir ainsi
et de chanter ces cantiques en parcourant ces belles prairies actuellement tapissées de fleurs. C’est aussi
un témoignage pour tous ceux qui
nous voient passer, même quand ils
n’écoutent pas ce qu’on leur dit.
Faut-il raconter une fête de baptêmes dans une de nos annexes?
Dimanche dernier, 17 novembre, par
une de ces journées splendides, qui
promettent à cette saison une chaleur de 35 à 40®, nous partions du
village d’Elira, hommes, femmes et
enfants en chantant des cantiques.
Tout un groupe de jeunes païennes
que nous rencontrârpes se joignit
à nous pour la journée au lieu d’aller
batifoler ailleurs. Nous marchons
ainsi, tantôt en bande sur la grande
route à wagon, tantôt à la file indienne sur les sentiers; nous traversons deux ruisseaux qui descendent
des collines des Spélonken; les païens, attirés par nos chants, sortent de leurs villages pour nous
voir passer.
Au bout d’une heure et demie
nous arrivons à Tsophira. Il ne paie
pas de mine ce misérable petit
hameau, composé de quelques pauvres huttes et entouré de champs
cultivés. Les chrétiens qui l’habitent
ont été brutalement chassés du
charmant village qu’ils avaient bâti
de leurs mains. — Cette épreuve,
grâce à Dieu, leur a fait du bien.
Ils ont pu pardonner aux ravisseurs
de leurs maisons et de leurs champs ;
vivant dans leurs pauvres huttes, ils
ont recommencé leur dur travail et
cela dans une année de grande
disette.
Nous arrivons; le petit groupe de
chrétiens de l’annexe vient à notre
rencontre. On se salue, on cause;
une réunion de prières dans la petite
chapelle réclame l’action de l’Esprit
de Dieu, sans lequel nous ne pouvons
ni ne voulons rien faire; puis on va
.se grouper à cinq minutes de là, à
l’ombre bienfaisante de deux arbres.
Six candidats au baptême s’asseyent
à mes pieds ainsi qu’un jeune homme
que le monde avait regagné pour
un temps et qui, par sa conduite,
avait dés lors prouvé la réalité de
son repentir. I/assemblée, comptant
environ 150 personnes, écoute avec
attention ma prédication sur le
mépris que fit Esaü de son droit
d’aînesse. Vous avez reçu le droit
d’être enfants de Dieu par la foi en
Jésus-Christ, ne tenez pas pour une
petite chose cette grâce des grâces;
ne la vendez pas pour jouir du présent siècle. Que d’applications faciles
à tirer d’un texte aussi riche! Puis
quatre des candidats se lèvent pour
témoigner de ce que Dieu a fait
pour leurs âmes. Le premier, que
je vais baptiser du nom du Job, s’est
converti il y a six ans; battu par
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- 86
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son frère aîné, agonisé par les reproches de toute sa parenté,' ce jeune
homme, au caractère doux et timide,
avaitreculé, mais bientôtles aiguillons
de sa conscience le ramenèrent au
pied du Sauveur; il tint bon malgré
les mauvais procédés de sa famille
et en particulier de sa femme païenne enragée. Sa physionomie est
plutôt triste; impossible de le voir
sans l’aimer; il raconte ses expériences et réclame les prières de
l’Eglise. (A. suivre)
TU NE PEUX PLUS EFFACER
-vVVVv'
— N’écris pas là, dit un passant
à un garçon qui traçait des lettres
sur les vitraux d’une fenêtre avec
le diamant d’un vitrier.
— Et pourquoi pas ?
— Parceque tu ne pourras plus
effaoer ce que tu auras écrit.
Patience pour une vitre que l'on
peut détruire afin de faire disparaître les traces de ce qu’on y aurait
écrit. Mais les impressions que tu
aurais produites sur une âme immortelle en plaçant devant elle un
exemple, bon ou mauvais, peuvent
être ineffaçables et tu es responsable de l’exemple que tu auras donné.
Les péchés que tu aurais commis
peuvent laisser dans le cœur de ton
semblable des traces qu’il ne dépend
plus de toi de faire disparaître.
Heureux celui, qui n'aura donné
que de bons exemples! car quant
à celui qui scandalise ses semblables par ses paroles ou par ses actions
îl vaudrait mieux pour lui qu’on
lui attachât au cou une meule d’âne
et qu’on le jetât au fond de la mer.
G’est donc un grand péché que de
souiller l’âme du prochain par le
mauvais exemple.
Notre propre âme est aussi souillée par le mal que nous faisons et
nos actions, bonnes au mauvaises
qu’elles soient, sont écrites dans les
livres de Dieu ou nous ne pouvons
plus les effacer!... Et c’est d’après
ces oeuvres que nous serons jugés.
Que nous serons heureux un jour
de n’avoir fait que de bonnes actions que Dieu puisse approuver et
pour lesquelles nous n’ayons pas à
rougir devant le trône du Souverain !
E. B.
Chronique Vaudoise
Torre Pellice. — Vendredi dernier, le 7 courant, s’éteignait la vie
de Suzanne Chauvie, la mère de
notre cher ami le pasteur de Lugano.
Celui-ci a ressenti très-vivement la
perte de celle qui n’avait épargné
aucun soin, qui n’avait reculé devant aucun sacrifice, pour qu’il devint ce qu’il est maintenant, un ministre de Jésus-Christ. Qu’il reçoive
ici l’expression de la sympathie bien
sincère des nombreux amis qu’il
compte dans nos Vallées.
Nouvelles Religieuses
Procès confessionnel — M. le pasteur Lyncker de Mayence (Allemagne) avait été, dernièrement traduit
devant les tribunaux hessois sous la
prévention d’outrage contre un culte
reconnu par l’état, pârcequ’il avait
dans un manuel d’instruction religieuse, appelé l’adoration de l'hostie
«un acte d’idolâtrie». La chambre
pénale du ti'ibunal grand-ducal, saisie en décembre dernier de cette
affaire, reconnaissant juste l’affirmation de M. Lyncker, a prononcé sa
libération et rnis les frais de la cause
â la charge de l’Etat.
Médecin gnéris toi toi-même —
Le Dr. Karl Wegtphal, un des savants
les plus connus de Berlin a été récemment interné dans une maison
de santé de Constance où il est
W:
7
- 87 —
mort le 3 Janvier. Il était devenu
fou à la suite de trop nombreuses
piqûres de morphine. Ce qui rend
le fait particulièrement fi'appant,
c'est qu’il occupait, à la faculté de
médecine de Berlin, la chaire de
psychiatrie et qu’il avait, pendant
trois semaines, étudié les abus de
l’usage de la morphine. Tant il est
vrai que ce n’est pas la science qui
sauve et qu’autre chose est de connaître intellectuellement que le mal
est mal, autre chose d’avoir moralement la force de repousser la
tentation.
Loi contre l’esclavage en Turquie,
— Par une loi datée du 26 décembre
tSSQ, le gouvernement ottoman, cédant, après de longues hésitations,
au désir exprimé par le Sultan luiméme, a prohibé dans tous les territoires soumis à son autorité directe
l’importation et la vente des esclaves.
Ceux qui possèdent déjà des esclaves
pourront les garder, mais à condition
de les déclarer à la police, qui dressera un certificat donnant le signalement de ces derniers et constatant
l’emploi qu’ils occupent dans la maison: les maîtres qui négligeraient
cette formalité s’exposeraient à voir
leurs esclaves émancipés d’office.
Toute vente de noirs aura pour effet
l’affranchissement de ceux-ci. Enfin
le gouvernement ottoman concède
à la marine anglaise un droit de
visite sur les navires turcs.
Si cette loi nouvelle est sérieusement appliquée, elle entravera si
bien la traite des nègres et la vente
des esclaves, que la servitude domestique elle-même ne tardera pas à
disparaître par. voie d’estinction.
Mais malheureusement on doit s’attendre à ce que plus d’un haut fonctionnaire inféodé à la puissante
corporation des marchands d’esclaves,
travaille sous, main à énerver l’application de la loi. Il ne resterait
plus que le Maroc d’ouvert, du moins
du côté de la Méditerranée, aux tra
fiquants de’ chair humaine et nous
espérons que ce ne soit plus pour
longtemps.
Deux bons exemples. — L’impérati'ice-reiiie Victoria-Augusta a pris
l’imliative de la fondation d’une
« Ligue pour la conservation des
bonnes mœurs prussiennes » exclusivement composée de dames.
Les adhérentes à la Ligue doivent
s’efforcer de combattre les tendances
au luxe, tant chez elles que chez
les autres; elles doivent dotlner
l’exemple en limitant le nombre de
leurs toilettes, en ne s’habillant que
de robes d’une coupe modeste et
d’un prix raisonnable, et observer
dans leur intérieur une économie
severe.
La loi récemment édictée à New
'York, interdisant la vente ou la
livraison des liqueurs fortes à des
enfants au dessous de seize ans, a
été appliquée pour la première fois.
Le délinquant a été condamné à
125 francs d’amende.
Revue Politique
lialie. — Les discussions de la
Chambre ont été caractérisées ces
derniers temps par l’extrêrae violence de langage du député Imbriani,
de l’extrême Gauche, contre le ministère et surtout contre Crispí. Ce
député semble avoir pris à tâche de
provoquer et d’irriter par tous les
moyens possibles, le Président du
Conseil des Ministres, auquel il ne
peut pardonner la fermeté avec laquelle il réprime toute manifestation
contraire aux institutions, qu’elle
vienne des noirs où des rouges. Samedi dernier, en interrogeant le
ministre sur la dissolution de deux
Conseils municipaux, qui avaient
pris part à des commémorations de
la mort d’Oberdank, il a parié avec
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tant de violence, que Crispí est sorti
extrêmement irrité contre le président Biancheri, qui, à son gré, n’avait pas mis assez d’énergie à rappeler l’orateur à l’ordre. A la suite
de cette séance et de quelques articles hostiles publiés dans des journaux, Thon. Biancheri a donné sa
démission de président de la Cham •
bre. Mais cela n'a servi qu’à montrer
une fois de plus combien est grande
l’estime de tous les députés pour ce
digne président. Crispi fut le premier à prier ses collègues de ne pas
accepter les démissions et d’accomplir ainsi «un devoir de patriotisme.»
Imbriani lui-même se joint à celui
qu’il a tant maltraité pour exprimer
le désir que cet homme « qui est la
vraie expression démocratique d’une
assemblée » reprenne sa charge. Le
vice-président Di Rudini met aux
voix la proposition du Gouvernement
de ne pas accepter les démissions.
Tous les députés se lèvent sans
exception.
Biancheri s’est rendu au désir
de ses collègues et a été accueilli
par des applaudissements unanimes
et c’est encore Imbriani qui a été
le premier à applaudir.
Le Gouvernement a publié, la semaine passée, le traité conclus avec
Ménélik, j’oi d’Abyssinie, en la date
du ‘2 mai Ï889.Ce traité stipule entr’autres choses qu’il y aura paix
et amitié entre le roi d’Italie et le
roi d'Ethiopie, et entre leurs successeufs respectifs; que les possessions italiennes s’étendront jusqu’audelà d’Asmare, de Saganeiti et de
Halai; que les sujets de chacun des
deux rois pourront librement voyager et séjourner dans l’état de l’autre et y jouir d’une entière liberté;
que Ménélik s’engage à empêcher
de tout son pouvoir la traite des
esclaves, que pour toutes les affaires à traiter avec les nations étrangères, Ménélik se servira du Gouvernement italien.
La discussion assez vive qui a eu
lieu à la chambre sur les affaires
d’Afrique, s’est terminée par un
vote d’approbation à la politique du
Gouvernement.
X
Btilg;aHe— La position du prince
de Cobourg paraît devenir de plus
en plus difficile. Les partisans de
la Russie et les anciens amis de
Baffemberg accentuent toujours plus
leur opposition; le clergé, dans les
campagnes, prêche ouvertement contre lui. Sa mère, la princesse Clémentine, le presse d'abdiquer, mais
le Prince ne peut se résoudre à ce
parti extrême, dans la crainte que
son abdication ne soit cause d’évènements plus graves encore. 11 a reçu
une lettre anonyme qui le menace
de la mort s’il fait éxécuter le major
Panitza.
COMMUNICATION
Dans l’après midi du lundi 17 c.t
M. A. J. Arnold secrétaire du Comité Central de l’Alliance Evangélique, présidera, à Torre Pellice, une
réunion à laquelle MM. les Pasteurs
des Vallées sont cordialement invités.
M. Arnold les entretiendra d’une
manière spéciale de la convenance
d’avoir bientôt une Conférence Internationale de l’A. E. dans la ville de
Florence.
Dans la soirée du même jour,
M. Arnold donnera, dans une assemblée publique, des détails sur
l’œuvre poursuivie pendant les quarante quatre ans que l’Alliance Evangélique n’a cessé d’exercer une activité bénie.
Torre Pellice, le 5 Mars 1890.
J. P. Pons.
Çrnest Robert, Gérant.
Tórre Pellice, Imprimerie Alpina.
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