1
Olnqulème aniióe.
IV, 0.
11 Février 18TO.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables..... occupent
vos pensées — • PhHippiens., IV. 8,)
PBIX D ABONNEKEVT !
Italie, èt domicile (un an) Fr. 3
Suisse....................5
France....................«6
Allemagne................ft
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUKEAHX D AB0RHCHENT
Torrk-Pri.i.icp. : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografica)
PiGNKRoT. : J. Chiantore Impr.
Turin \J.J. Troìi, vìa Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Pansani.
ANNONURS : 5 cent, la ligne
ou portion de*ligne.
Lettres et envois franco. S*,adresser pour Taci ministrai :ou
au Bureau d Torre-PelUce .
via Maestra N. 42. — pour U
rédaction : à Mr. A. Revel
Prof, ^ Torre-Pellice.
Som mairie
L‘in<iifférence politique. — Evangélisation. —
Pariété : La fête de Noël en Allemagne. —
Correspondance. — Chronique locale. — Chronique poîilique. — Souscription pour le monument
Dbsanctis.
L’INDIFFERENCE POLITIQUE.
Sur une population de 25.527.000
habitants, l’Italie ne compte que
504.263 électeurs politiques, à savoir 20 élcteurs pour 1000 hab.,
tandis qu’en Angleterre on compte
52 électeurs pour 1000 hab., dans
la Confédération du Nord 208 p,
1000, en Suisse 238 , en France
267.
Et cependant les dispositions de
la loi sont telles que, au lieu
d’un demi-million d’électeurs inscrits , il devrait s’en trouver le
double sur les rôles !
Nous disons: un demi-million
d’électeurs inscrits. Mais si l’on
en vient au fait, il n’y a que
250.000 électeurs qui usent de
leurs droits, c’est-à-dire qui fassent leur devoir.
Cette inertie n’est pas le fait de
la loi, car la loi est très-libérale.
Prétendre y apporter un remède
au moyen du suffrage universel ,
est une pure illusion ; le suffrage
universel entre les mains de 17
millions à'analfaheti ! Peut-on y
songer sérieusement ?
Le mal est bien plus profond
qu’on ne l’imagine, et il est nécessaire de le signaler.
Les partis se donnent beaucoup
de mouvement et font beaucouji
de bruit ; la vie politique paraît
très-iutense à la surface de la société; mais on ne doit pas s’y
tromper : derrière ces apparences,
on trouve, comme oq vient de le
voir, un fond très-épais et trèsinerte , le vrai fond des coeurs,
un grand indifférentisme politique.
Or la classe des indifférents en
politique, vulgairement nommée
celle des honnêtes gens, fait plus
(Je mal à la société, avec tout
son respect apparent pour les lois
et toute sa soumission à l’autorité , plus de mal, du moins à la
longue, que ne peuvent lui en faire
des esprits impétueux ¡et des opinions extrêmes.
;j,Ce mal, d’où vient-il? De Tab-
2
-(42)
sence d’une conviction religieuse.
Car si dans un cœur que la foi
religieuse a déserté, les convictions morales sont devenues nécessairement précaires, combien
plus les convictions politiques ne
doivent-elles pas faire défaut ? Il
en résulte qu’en dépit des apparences, la vraie vie politique n’est
presque nulle part.
Un penseur profond l’a dit; noi
Italiani, abbiamo coi preti e colla
corte di Roma questo grande obbligo, di essere diventati senza religione e cattivi ( Machiavel ). Or
pour un peuple irréligieux et immoral la patrie n’existe en aucun
sens ; et aucune réforme de la loi
électorale, aucune application du
suffrage universel, ne pourra lui
tenir lieu du sentiment sacré du
devoir, appuyé sur une conviction
religieuse.
00aiiijHt0atton.
On nous écrit de Turin, le
U février 1870.
11 est temps, n’est-ce-pas , que
de notre ancienne capitale une
voix remonte jusqu’aux colonnes
de VEcho et que, répercutée par
elles, cette voix dise aux amis de
l’Evangile quelque chose de l’œuvre qui s’accomplit ici en faveur
de la vérité et pour le salut des
âmes !
Ici, comme partout ailleurs au
sein de la chrétienté évangélique,
nous ne pouvons que remercier
cordialement le pape, ou chiper
esso, d’avoir conçu et réalisé l’idée de convoquer ile Concile du
Vatican ; car, c’est grâce à ce concile que nous avons trouvé l’oc
casion de rendre à la vérité le
témoignage qui lui est dû. Le
jour même de l’ouverture du Concile , résolution fut prise qu’à Turin
aussi , des conférences seraient
tenues pour éclairer le public sur
les erreurs de Rome. Deux des
journaux les plus répandus de
notre ville eurent l’obligeance de
se charger d’annoncer la chose et
de publier hebdomadairement le
sujet de la conférence prochaine.
Ces conférences avaient d’abord
été annoncées comme devant avoir
lieu tous les dimanches à 8 h. du
soir. Mais la police ayant craint
qu’à pareille heure ces conférences
n’eussent donné lieu à des désordres, nous fûmes obligés de sacrifier notre culte de 3 h. de
l’après midi et de le remplacer par
la conférence.
Du désagrément produit par ce
changement d’horaire il résulta
toutefois un bien immense : celui
de nous fournir l’occasion de rompre tout-à-fait la glace en présence
du public, en annonçant notre
première conférence par le moyen
d’affiches au coin des rues. Le
concours du public à cette première conférence dépassa toute
attente: notre vaste temple (lieu
dans lequel se tiennent les conférences) était rempli pour ne pas
dire comble, et ce fut avec le recueillement le plus réjouissant que
cet, imposant auditoire suivit le
développement du sujet: Droit de
tout chrétien de lire la Bible.
Le succès eût été trop heureux
si un semblable auditoire s’était
soutenu en nombre dans les conférences suivantes : mais précisémënt le dimanche d’après étant
3
-(43)
un dimanche de communion, nous
ne ‘crûmes pas bon de renoncer
au service ordinaire pour avoir la
conférence et nous pensons que
cette interruption fut fâcheuse. Les
conférences reprirent avec le dimanche 26 décembre. Mais sans
être annoncées autrement que par
les journaux et pendant deux ou
trois dimanches l’auditoire tout en
étant attentif ne fut pas très nombreux. Nous pensâmes alors de
recourir de nouveau aux affiches
aux coins des rues. Le moyeu réussit complètement, et le temple
se trouva de nouveau peuplé d’auditeurs. Mais ce moyen était coûteux et nous ne pouvions songer
à le mettre d'une manière régulière à charge de la commission
d’Evangélisalion. Nous réunîmes
donc la congrégation italienne et
nous lui proposâmes le problème.
La solution fut telle que nous
la désirions. La congrégation italienne , y compris quelques vaudois , dit : <■ Il faut contiuuer les
conférences, il faut continuer à
annoncer les conférences, et leurs
sujets respectifs par le moyen des
affiches ; afin que tout Turin soit
à même de le savoir, et nous
payerons les frais!.... L’assemblée
cependant, décida aussi pour ce
qui concernait le premier point
qu’il vaudrait mieux suspendre
les conférences pendant les trois
derniers dimanches du carnaval,
pour les reprendre ensuite avec
plus d’énergie que jamais durant
le carême^
Ainsi, tandisque , au dehors ,
ces conférences pourront, moyennant la bénédiction du Seigneur,
jeter quelques rayons de lumière
dans les esprits de nos concitoyens,
au dedans , parmi les membres de
notre Eglise de Turin , elles ont
déjà donné ce beau résultat de
retremper le zèle de plusieurs et
de réchauffer leur amour pour
l’avancement du règne de Dieu.
Qu’il en soit de même parmi
nos Eglises des "Vallées ! que nos
frères dirigent souvent, du haut
de nos montagnes, leurs regards
du côté de Turin, qu'ils se disent:
« Là-bas on lutte pour le triom» phe de la vérité qui sauve, »
et qu’ils prient pour nous !
Venise. M‘‘ l’Evangéliste E.
Comba écrit à Y Eco délia Veriià
que l’église est en voie de progrès et de consolidation. Les assemblées sont nombreuses; de nouvelles admissions vont avoir lieu;
les conférences ont attiré de nouveaux auditeurs au nombre de
plus de 200 ; le chant s’améliore
d’un façon notable; l’école du dimanche et l’école diurne comptent
chacune plus de 100 élèves, et
l'Union de la jeunesse évangélique, exerce son activité, dans un
esprit de liberté et en même temps
avec modestie, — rare assemblage
de vertus chez les jeunes gens.
©arietéa.
La fêle de Noël eo Allemagne.
III. - EN FAMILLE.
{Suite et fin)
Derrière ces fenêtres brillamment illuminées , que de vie ! que
de fraîcheur 1 que d’amour !
Entrez avec moi dans une de ces
heureuses familles de préférence
dans une pauvre, la plus pauvre de
4
-(44)
toüles, et vous verrez un spectacle,
qui mieux peut-être que toute autre
chose, pourra vous donner le secret
de la grandeur, de la force, et de
la prospérité d’un peuple. Vous y
verrez ce quelque chose qui est
plus fort que la mort, s'il faut en
croire un certain livre qui fait la
gloire de beaucoup de gens qui ne
le lisent guère.
Vous y verrez de l’atnour , vous
y verrez comment on s’aime ! La
porte s’ouvre, toute la famille se
précipite et s’arrête, muette d’admiration , sur le seuil ; puis ce sont
des cris de joie , des exclamations,
des trépignements ; on court ^ on
vole, on veut se remercier , se féliciter, mais on a oublié tous les
discours, il faut se précipiter dans
les bras l’un de l'autre, s’embrasser
avec eifusion et se serrer la main.
Le père fait tous ses efforts pour
se donner une contenance, et passe
de temps à autre le revers de la
main sur ses yeüx ; la mère, elle
ne peut plus se contenir et pleure
pour tout de bon ; tous les grands
ont les yeux humides , tous les
petits sont fous de bonheur. Ah!
c’est qu’il est aussi bien beau ce
vert petit sapin se dres.sant fièrement sur la table, resplendissant
de lumière brilé de rubans et de
fleurs artiflcielles , chargé de noix
dorées et argentées, de pommes', de
bonbons, de jouets. Toute la famille
se trouve là réunie en habits de
fête ; les absents , ceux qué l’on
n’avait pas revus depuis peut-être
une longue année , ou de longues
années, sont cette fois de retour et
ne contribuent pas péu par leur
présence à mettre au comble l’ailegresse générale.
Tous sont heureux, oh bien heureux. Comme les liens de famille
se resserrent ! comme les petites
divisions, les petites querelles sont
vite oubliées ! comme on se pardonne de bon cœur I comme on se
promet de vivre en paix à l’avenir
et de ne plus se causer le moindre
chagrin , la moindre peine ! Au
pied de l’arbre se trouvent les
cadeaux de Noël, enveloppés et
arrangés avec le plus de goût
possible et portant chacun son
adresse, et quelques jolis vers.
Souvent ces présents hélas I sont
plus que modestes, mais je les
ai toujours vu recevoir avec la plus
vive reconnaissance. On sait de
qui ils viennent, ce qu’ils ont
coûté, et comment ils sont donnés.
Comme la main tremble , comme
le cœur bat, comme les yeux
brillent » à mesure qu’on les dé veloppe ! que d’exclamations ! que
de cris de joie 1 11 faut encore se
remercier, dire toute sa reconnaissance et son bonheur ; mais
c'est trop à la fois ; les paroles,
les plus éloquentes , ne pourraient
plus suffire, c’est à peine si l’on
peut encore balbutier quelques
paroles embarassées. Mais que l’on
ait formé le cercle, que la maman où l’une des jeunes filles se
soit mise au piano, on reconnaîtra
bien alors, aux vibrations des
voix qui entonnent en chœur un de
ces chants de Noël si beaux, si
si touchants en Allemagne, — à
la manière dont ces yeux humides
et brillants se rencontrent, — à
ces serrements de main , — que
tous se sont bien compris, que
tous les cœurs battent à l’unisson ,
qu’il n’y en a pas un, qui ne
5
.{45).
soit satisfait , pas un qui soit un
ingrat.
Les chants ont cessé ; toute la
famille joint les mains, le père se
découvre, et, d’une voix émue,
prononce une prière et remercie
Dieu de tous les bienfaits dont la
maison a été comblée pendant l’année qui va finir et le supplie de
bien vouloir encore les continuer
pendant celle qui va s’ouvrir ;
mais une de ces prières qui doivent toujours être exaucées ! Enfin on éteint les bougies de l’arbre
pour les rallumer encore pendant
les jours suivants , et un souper
un peu plus abondant que de coutume , ou bien un simple punch ,
vient clore cette simple mais délicieuse fête.
La voilà donc, cette fête de
Noël dont on parle tant, cette fête
qui est si chère à l’Allemand, celle
qu’il préfère infiniment à toutes les
autres, celle pour la quelle il ne
redoutera ni peines ni dépenses,
ni sacrifices , laissant ses occupations , faisant quelquefois les plus
longs voyages pour venir la célébrer dans sa famille ; cette fête
que , sur la terre étrangère il regrettera toujours, dont il parlera
sans cesse d’une voix émue et avec
enthousiasme ; cette fête qu’il s’efforcera même de rétablir et de célébrer encore avec des amis , qu’il
se trouve en Italie, ou au fond de
l’Amérique, de l’Australie ou de
la Chine. Beaucoup de gens ne
comprendront guère cela et souriront. C’est possible. Quoi qu’il en
soit, n’oublions pas que rien n’est
plus cher à l’Allemand que sa famille et la vie de famille , et que
jamais il n’oublie les impressions
de son enfance et de sa jeunesse.
Or la fête de Noël, avec son arbre,
est la circonstance où cette vie de
famille s’est fait sentir à lui dans
toute sa beauté. 11 en a retiré une
de ces impressions qui ne s’efiFacent plus guère et qui doit avoir
une influence sur toute sa vie.
Bien souvent ce n’est qu’une fête
de Noël qui a décidé de son sort.
On a cherché la cause des brillantes victoires de la Prusse, dans
l’excellence des généraux, dans
le fusil à aiguille et surtout dans
les écoles, on a eu raison, mais
ne pourrait-on pas dire que le
petit arbre de Noël a aussi joué
un certain et, peut-être, un bien
grand rôle dans cette série d’éclatantes victoires ? Il est pour ainsi
dire le centre de la vie de famille,
le drapeau de ralliement, l’arbre
autour du quel viennent périodiquement se retremper les affections et se resserrer les liens. Or
qui oserait soutenir que celui qui
a une famille, et qui l’aime, cette
famille, 'qui lui est étroitement attachée, — que cet homme-là, disje , ne sera pas un meilleur patriote et un meilleur soldat que
celui qui n’en a point, ou qui
n’a jamais su l’apprécier et l’aimer ? Qu’est-ce que la patrie
pour un soldat sans l’idée de sa
famille, de son vieux père, de sa
femme, de ses enfants, de sa
fiancée, de ceux qui sent confiés
à sa protection, et qui attendent
de lui la victoire ou la délivrance ?
Rien qu’un mot creux, parfaitement^ vide de sens. Et ces grands
mots de gloire, de valeur, de
bravoure, sans un amour réel fondé
sur quelqu’un ? Quelque chose
6
^46).
comme ce qui précède une bonne
défaite et une fuite honteuse.
Quant à la signification de cet
arbre de Noël en lui même, je
crains bien que personne ne puisse
vous la donner d'une manière précise. Les uns disent, mais, sans
preuves convaincantes, que son
origine se perd dans la nuit des
temps et qu’il faisait déjà l'ornement de certaines fêtes païennes
des anciens Germains. D’autres
veulent y voir l’arbre de la connaissance du bien et du mal,
transformé , illuminé par le S‘ Esprit et portant des fruits tout
nouveau, grâce à la venue du
Sauveur. D’autres encore le rattachent à la prophétie d’Ezéchiel
XVII, 22-24. Pour moi, je n’y
puis voir autre chose que l’arbre
de Noël, c.-à-d. le moyen de donner
le plus de vie , de lumière , de
fraîcheur et de poésie, à une fête
qui tombe dans une saison d’ailleurs si triste, où la nature est
morte, le ciel noir, où les jours
sont si courts et si sombres , les
arbres dépouillés , les campagnes
couvertes de neige , mais qui n’en
est pas moins la plus belle des
fêtes , celle qui est le plus propre
à nous faire battre le cœur, dans
un sentiment de paix , de reconnaissance , d’amour et d’espoir.
c. M.
Oa nous écrit de Genève, le 5 février 1870 ;
« Les opinions religieuses, en rompant
enfin, ici à Genève, le silence dont elles
semblaient vouloir s’envelopper, vont se
dessiner d’une manière plus nette, plus
franche par conséquent.
L’Alliance exposera les principes,
ou mieux, puisqu’il faut appeler les choses
par leur nom, aura pour mission de renverser, de nier, au nom de la liberté, les
croyances évangéliques. Mais, ainsi qu’on
le lui a fait observer, on ne fonde rien sur
des négations ; et nous attendons, avec
une certaine impatience, les aiHrmations
de cet organe du protestantisme libéral.
En vue des besoins de l’Eglise nationale,
la Semaine religieuse s’est transformée et
se prépare à prendre, — je lui emprunte
ses paroles, — une position plus accentuée
au milieu de la crise que nous traversons.
Elle défendra les vérités qui constituent
essentiellement une égli.se chrétienne ; elle
combattra les principes contraires. Quoique voulant, au besoin, réclamer pour
l’église nationale l’indépendance qui lui
est due, la. Semaine n’est pas encore convaincue que cette indépendance exige actuellement la séparation d’avec l’Etat.
N’est-ce pas le cas de répéter cette parole
du comte de Gaspariu; l’important c’est
que la [séparation soit demandée par les
croyants ?
Je suis surtout heureux, — et vous le
serez sans doute avec moi, — de souhaiter humblement la bienvenue, un heureux
succès, de nombreux amis et de non moins
nombreux lecteurs, au journal qui, sous
le beau nom La liberté Chrétienne, a paru,
pour la première fois, hier vendredi, 4
février. Le rédacteur, — à en croire une
personne, qui me semble assez bien informée, — sera M' Hudry-Ménos, l’élégant
et sympathique écrivain qui par ses excellents articles a introduit le peuple Vaudois
auprès des lecteurs de la Revue des deux
Mondes. Ce journal (1), consacré spécialement à exposer et à défendre les doctrines
évangéliques, à soutenir cette foi que le
flot du libéralisme voudrait engloutir,
s’occupera aussi de la question ecclésiastique. 11 demandera la liberté religieuse,
le sacerdoce universel des croyants (par opposition au cléricalisme) et la séparation
des églises et de l’état. Il aura son mot à
(1) Il paraît chaque vendredi un numéro
de 4 grandes pages. Le prix pour l'Italie est
de 7 francs. S’adresser à la Librairie Richard,
rue du Rhône, 66.
7
dire sur la question sociale, sv/r les affaires
publiques, comme sur kl religion , sur la
littérature comme sur la philosophie... Le
journal n’est pas celui d’une institution,
c’est celui d’une conviction.
En résumé :
Le Christianisme, puissance de rénovation pour le monde et l’individu ;
L’Evangile et ses mystères;
L’indépendance réciproque des Eglises
et du pouvoir civil ;
L’esprit de charité et ses conséquences
sociales ;
Voilà les vérités, disent les fondateurs
du journal', voilà les vérités ou les principes au triomphe desquels nous avons
l’ambition de travailler. Cette ambition est
noble! Puisse le nouveau journal aller,
messager de pai.x et de vérité, porter la
consolation dans beaucoup d’âmes que le
doute tourmente !
Agréez, etc.
____________________________H. S.
(fflxrotttque locale.
Nous indiquons ici, d’après la Gazzetta
di Pinerolo, les Commissions de révision
pour l’application de l’impôt sur la Richesse mobilière ( pour le second sémestre
de 1869 et pour l’année 1870, ) nous limitant du reste à celles qui nous intéressent d’une manière plus directe.
L\is©r*na. ( Consorzio di ): Délégués
effectifs: MM. J. Vola, H. Peyrol (V. P.).—
Suppléants: MM. J. Suppo, L. Monnet. —
Déléguéeff. gouvernemental: i. B. Bianco
/'Prés.) — Suppl.: M^ J. B. Perini.
S. Secoiîdlo {Consorzio di): —
Dèi. eff.: MM. I. Costantin, D. Vinçon (V.
P. ); — Suppl. : MM. B. Monnet, B. Meynier;
— Dél. eff. gouver. : M'' B. Garbarini (Prés.);
— Suppl. : M” A Colombino.
Torr©-F»©lllo© ( Consorzio di ):
— Dél. eff. MM. J. B. Monnet, A. Coniba
(V. P.); — Suppl.: MM. B. Arnoulet, E.
Rostagnol; — Dél. eff. gouv. : Mf J. Giraudi ( Prés. ); — Suppl.: Mf I. Ferrerò.
Ces Commissions dépendent de l’Agence
des impôts de Pignerol.
F»©rosa Argentina (Consorzio
di ): — Dél. eff.: MM. J. Galvagno, B. Ba
stia ( V. P. ); — Suppl.: MM. J. Bertet ; J.
B. Bonino; — Dél. eff. goût.: M"" P. L.
Re (Prés.); — Suppl.: M"" J. Enrico.
P»orroro {Consorzio di ): — Dél.
eff.: MM. J. Poët {Prés. ) et J. Ghigo ( V. P. );
— Suppl.: MM. J. J. Poët, J. A. Micol ; —
Dél. eff. gouv. : M. F. F. Peruglia ; —
Suppl. : M'' E. Monti.
Ces deux dernières dépendent de l’Agence des impôts de Perosa-Argentina.
— La Gazzetta di Pinerolo revient à la
charge sur le personnel préposé à la surveillance de l’iNsniDCTioN ëlëhentaire. Ce
personnel se compose, de haut en bas :
1« du Proviseur royal de la Province ;
2o de l’Inspecteur provincial ; 3® de l’Inspecteur de l’arrondissement; 4® des Délégués mandementaux ; 5® des Surintendants locaux. E crépi l’avarizia ! Seraitil vrai que le ministère de l’instruction
publique s’est refusé, pour cette année
du moins, à rogner son budget? Il nous
semble qu’au lieu de rogner , il pourrait
tailler en plein drap.
Chronique piitique.
Italie^. L’hon. député Cavallini a assumé les fonctions de secrétaire général
au ministère de l’intérieur.
— Le premier département maritime a
été transféré de Gênes à la Spezia.
— La Société coopérative fondée à Turin
pour l’exposition universelle qui doit avoir
lieu en 1872, reçoit de tous côtés de nombreuses adhésions. La Chambre de commerce de Tunn a souscrit à elle seule un
millier d’actions. Il y a 60 mille actions,
chacune de 100 francs.
— Un procès colossal, relatif à la falsification des billets de banque, se déroule
devant la Cour d'assises de Turin ; plus
de 80 témoins doivent être entendus. —
A l’autre extrémité de la péninsule, on
peut y trouver un pendant qui ne témoigne pas moins de l’immoralité publique :
il pullule à Naples des banques à usure
prêtant àu taux de 10 , 20 , 30, et même
50 •[, par niois !
— Au 31 décembre 1869, la situation de
l’armée était comme suit :
8
-(48)
OiBciers en service actif
Officiers en expectative
11.232
3.634
Total 14.866
Troupes en service actif 147.3^8
Id. en congé illim. (1" cat.) 196.198
Id. id. (2' cat.) 188.000
Total gén. 546.442
— On annonce que le Duc de Gênes est
rentré au collège d’Harrow C.Vngleterre ),
oîi ¡il a repris avec application le cours
de ses études.
Romo. Il règne à Rome depuis l’ouverture du Concile, une sorte d’epidémie.
Il est déjà mort 10 évêques, plus le colonel d’Argy, commandant des zouaves
papalins, le duc Gaetani, le prince Or.sini,
l’ambassadeur de Portugal et l’archiduc
Léopold d’Autriche, ex-grand-duc de Toscane, oncle de Victor-Emmanuel.
— Les fauteurs de l’infaillibilité ont
enfin démasq’ué leurs batteries. Le but
auquel ils tendent, c’est la négation de
tous les principes fondamentaux du droit
social et de la souveraineté nationale;
c’est la condamnation du suffrage universel et des plébiscites, des libertés et des
droits du peuple; c’est l’affirmation du
droit divin, et de la nécessité du pouvoir
temporel. Voilé la grande question, la
question par excellence, devant laquelle
toules les autres pâlissent. Le pouvoir temporel a duré longtemps ; donc il est voulu
par la Providence,. donc il est un fait de
l’ordre divin, DONC il est éternel.... et
Marion est bien mouchée i
— Un évêque cornu, les uns disent Mermillod de Genève, les autres Dubreuil
d’Avignon, a soutenu cette thèse que «l’incarnation de Dieu a eu lieu trois fois: —
premièrement, dans le Christ; deuxièmement, dans l’eucharistie; troisièmement,
aji Vatican, dans la personne du pape !
— Heureusement, pour la dignité humaine, tous les évéques ne partagent pas
ce fétichisme grossier qui a pour objet
un vieillard épileptique. Il se trouve des
adversaires de l’infaillibilisme jusque dans
les rangs de l’épiscopat italien ; ou assure
qu’il faut mettre du nombre Mgr. Riccardi
di Netro, archevêque de Turin, Mgr. Losana, évêque de Biella, et Mgr. Renaldi,
évêque de Pignerol.
• ïTraïuoe. On parle d'une dissolution
prochaine du Corps législatif.
r— On attribue à l’Empereur un nouveau mot caractéristique N « autrefois, at-il dit, on appelait M, Rouher le viceempereur ; aujourd’hui, le vke-empèreur
c’est Napoléon IJI ».
lEIspaçine, Sur les 757.250 électeurs
qui ont pris part à la nomination des députés aüx Cortès, on en compte 519,000
qui sont monarchistes constitutionnels,
140.000 qui sont républicains et 89.000
qui sont carlistes.
Aixtrioli©. Le nouveau ministère
a pour président le D' De Hasner; il a
été fort bien accueilli à la Chambre, surtout par le centre et par la gauche.
Rixssl©. Le Synode de S. Pétersbourg a été saisi d’un projet de fusion
entre l’Eglise Grecque orthodoxe et l’Eglise Anglicane.
— Il s’est fait à Moscou, il y a peu
de temps, des arrestations importantes en
rapport avec une vaste propagande socialiste et révolutionnaire. Les proclamations des socialistes russes sentent mieux
leurs bouchers qu’autremeqt, car elles ne
parlent que d’incendier, de tuer et d’égorger ; ils s’intitulent « les enfants de la
nature, » et l’on se demánde avec effroi
de quoi est donc composée la nature humaine et jusqu’où elle peut aller en fait
de férocité sanguinaire !
Japon. Une expédition diplomatique
austro-hongroise auprès du Mikado a pleinement réussi. Entr’autres présents offerts
à l’empereur se trouvait un piano, dont,
il a été enchanté. Sans perdre de temps,
le Mikado a prié la femme de l’ambassadeur anglais. Lady Parkes, de vouloir bien
donner des leçons à l’impératrice.
SOTJSORIRTIOIV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report (rectifié) du N. 4 fres. 9
Numéro 5 . . 2 50
M' D. Muston pharm. (Torre-Pell.) 2 00
Total fr. 13 50
Notre souscription marche lentement,
beaucoup trop lentement ; nous prions les
personnes qui auraient l’intention d’y concourir, de faire diligence. '
La RÉDAcrmit.
PETITE BOITE ADX LETTRES
M' Jaulmes Cook, Lausanne. Nous n'avons
pas reçu le n* 1 des Lectures etc.
Rédaction de La Famille, Lausanne: Nous
n'avons pas reçu le num. 2.
M' E. R. Perrier : Ce sera pour le proebain
numéro.
A. Revbe Gérant.
' Pignerol, J. Chian tore Impr.