1
Huitième auuée.
IV. 1-y.
2 Mai ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occu(jent
vos pensées — ( Philippiens.^ IV. 8.)
PRIX D ABONIfEBIENT :
! talie, à domicile ('«n an) Kr. it
Suisse.....................«5
France........................
Allemagne..............» R
Angleterre , Pays-Bas • 8
T'n numéro séparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDHEAUX D AB0NNEMENT
ToRRR-FEr.MCE j Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografira)
PtGNERoU : J. Chtantore Impr.
Tprin Tro,}, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.ORENCB : Librerìa Evangelica. via de’Panzani.
ANNON<*ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radininisLratîon
an Fnreau Torre-PclUce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction: A Mr. E. Malan
Prof, à Torre-PelÜce.
Sommai jr'e.
Lus confércDcos de Florence. — .Missions Evangélii|ues. — Evangélisation. —
youcelles religieuses. — Chronique Vaudnise,. — Chronique Politique.
LES CONFËItEiKËS DE FLORENCE
Nous nous sommes demandé ,
s'il ne valait pas mieu.v, avant de
parler encore des Conférences, attendre la publication du compterendu officiel qu’on nous promet,
mais une correspondance de Florence à YEglise Libre, due à la
plume de M. Fréd. Hamilton nous
fait un devoir de sortir de la réserve que nous nous étions imposée. La lettre de M. Hamilton
paraît venir de quelqu’un qui est
bien informé, et cependant il ne
l’est suffisamment ni sur l’Eglise
Vaudoise, ni sur son Evangélisation ; ses jugements paraissent
bienveillants, et toutefois ils sont
marqués au coin de la prévention.
Venons en aux Conférences ellesmêmes. Nous regrettons que la
Commission d’Evangélisation n’ait
pas dit clairemçAt au Synode de
septembre demi® quelle était sou
intention à cet-^gard, qu’elle ne
lui ait pas fait connaître spécialement que le temps était venu ,
selon elle, dans l'intérêt de l’œuvre elle même, de constituer les
églises. Nous ne doutons pas que
le Synode qui a toujours eu beaucoup de déférence pour les propositions de ses administration.s .
lie fût entré dans ses vues et no
l’eût cliargée de consulter les congrégations et de les diriger dans
leur organisation, celles du moins
qui, sont dans le cas d’ôtre organisées et qui par les éléments dont
elles se composent, offrent des
garanties de stabilité suffisante.
Il paraît certain, puisqu’on nous
l’assure, que les congrégations ne
veulent plus être de simples stations, mais des églises constituées,
et à bien des égards, elles le sont
déjà de fait; les évangélistes sont
des pasteurs; il y a dans les plu.s
grandes stations des anciens, et
des diacres; qu’elles fassent uii (
' pas de plus, elles nommeront leurs
2
-130
pasteurs ; elles auront droit à avoir
une assemblée synodale véritable
dont les déléguées nommeront le
président et le bureau. La première conséquence de ces modifications essentielles ce sera de
se passer de la Commission d’Evangélisation. Les églises constituées éliront une Commission ecclésiastique qui sera pour elles ce
qu’est la Table pour les églises des
Vallées. Mais ces Eglises autonomes et constituées comment subsisteront-elles? — Elles n’auront
pas toutes dans leur proximité
des professeurs rétribués par la
Table. La Commission ecclésiastique devra pourvoir en grande
partie à leurs besoins. La Commission d’Evangélisation en effet
ne pourra avoir affaire qu’aux stations ou aux congrégations qui
ne jouissent pas encore de la totalité de leurs droits d’églises et
en particulier de celui de nommer
leurs pasteurs; son action est impossible ou du moins très difficile
si elle ne peut pas transférer un
évangéliste, nous ne disons pas
arbitrairement et sans s’en être
entendu avec lui et avec sa congrégation, cependant même sans
l’entier consentement de l’un et
de l’autre.
Maintenant qu’en adviendra-t-il
de l’Eglise des Vallées si les congrégations de l’Evangélisation se
constituent f M. Hamilton dit que
« l’Eglise des Vallées se trouve en
présence de deux alternatives : ou
suivre les,congrégations, ses filles,
dans leur mouvement vers la création d’une grande organisation
évangélique par laquelle l’ancienne
Eglise des vallées serait absorbée
et où elle ne formerait plus qu’une
faible minorité, ou résister à ce
mouvement.... ce qu’elle ne pourra,
faire que sous peine de voir ses
congrégations avec leurs ministres,
ses évangélistes , la quitter une à
une et de finir par rester aussi
isolée dans ses vallées qu’elle l’était , il y a un quart de siècle ».
Eh bien! le dilemme de M. Hamilton n’est pas du tout rigoureux,
ni nécessaire, selon nous. Nous
pensons au contraire qu’aucune
de ces deux alternatives ne se réalisera. D’abord, nous n’avons pas
à suivre les congrégations, puisqueles congrégations veulentvenir
vers nous; d’un autre côté elles ne
pensent pas même à nous quitter,
comme s’est un peu trop pressée
de le faire celle de Florence sous
certaines influences que nous ne
rappellerons pas. Quant à la division qui s’est manifestée^, l'année
dernière,-dahs l’Eglise de Livourne,
elle n’a pas le moindre rapport
avec la question qui nous occupe,
et ce n’est que par un rapprochement tout-à-fait forcé que le cas de
Florence et, celui de Livourne sont
mis sur la même ligne. Les généralisations ne sont valables que
pour ceux qui connaissent les
faits et qui en tiennent compte.
Nous concevons une troisième .
alternative pour l’Eglise des Vallées
et l’Evangélisation. Nous ne voulons ni être isolés, ni être absorbés. ^
Nous voulons que les Eglises que ^
nous avqns aidé à former en Italie
aient leur autonomie, même leué
physionomie, et nous voulons gar*^
der notre autonomie et notre phy- ^
<
3
-131
sionomie et même notre nom.
Nous croyons la chose très possible. Nous conserverons notre constitution, notre synode ; nous serons
heureux que las Eglises d’Italie
qui se rattachent à nous, acceptent
librement notre constitution ou
une constitution semblable à la
nôtre, qu’elles aient leur synode
annuel pour s'occuper de leurs
affaires, même deux, peut-être,
l’un au Nord, l’autre au midi. Ces
synodes régionaux régleraient [les
affaires administratives des vallées
et de l’Evangélisation ; et au dessus
de ces synodes, nous pourrons
avoir un synode général, tous les
deux ou trois ans, lequel traiterait les questions générales, concernant le culte, les établissements
communs d’instruction etc., et qui
seraient surtout destinés à des communications fraternelles., Ce Synode général serait convoqué dans
une localité quelconque d’Italie.
Tout ceci implique, il est vrai,
des changements très graves dans
notre Constitution et dans nos l'églements, mais tout ceci deviendra
tôt ou tard une réalité. Nous ne
voulons pas, pour le moment, développer ce plan et en donner,les
motifs. Nos lecteurs les devineront facilement. M. Hamilton en
veut tout spécialement au nom de
vaudois. « Le maintien.de ce nom,
qui, dit-il, sonne mal aux oreilles
italiennes est une faute regrettal^le, un obstacle au succès, un
élément d’impopularité, un préi texte aux. scissions et à la création
d'autres églises qui, à la honte
de l’Eglise Vaudoise, ont pu s’intituler des églises libres ». Et plus
bas : on ne voit plus de quelle utilité
peut être un nom qui ne désigne
qu'une localité et qui déplaît au
public. — M. Ilamilton e.st libre
de parler ainsi en son nom et au
nom de quelques amis de Florence;
mais il ne saurait parler au nom
des délégués de la conférence de
Florence de l’année dernière, qui a
voulu conserver ce nom qu’elle
pouvait répudier, au nom de la
conférence de cette année, et surtout des délégués italiens, témoins
ceux de Sicile, de Naples et de
Livourne. L’Eglise vaudoise n’a
pas plus voulu imposer son nom
que ses formes ecclésiastiques;
mais elle ne saurait empêcher les
frères italiens , y compris ceux
d’Alberona (Capitanata) (Eco délia
Verità N. 16), lesquels ne partagent pas sa répugnance, de prendre
notre nom et nos formes. Encore
une fois, nous n’avons jamais pensé
à imposer notre nom, mais nous
n'y renonçons pas pour nous-mêmes , parcequ’il est plus qu’une
désignation de localité , mais qu’il
a une valeur l'eligieuse et historique; nous serions dignes de mépris s’il nous arrivait de le répudier ou d’en avoir honte.
L’Eglise Vaudoise des Vallées ne
craint absolument rien pour elle,
dans ce mouvement des congrégations qui se sont formées en Italie
par ses soins. Elle n’a pas cherché
dans l’Evangélisation un accroissement ni de richesse , ni de puissance, ni d’influence, ni même
d’étendue. C’est bien sa pensée
que le Synode de 1855 a exprimée
en disant qu’elle n'obéissait qu’à
r ordre du Seigneur ; « Prêchex
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-132
l’Evangile à toute créature ; » aussi
voit-elle tout ce qui se passe d’uu
œil serein; quoiqu’il arrive, elle
continuera à évangéliser de toutes
ses forces et dans le même esprit
de vraie libéralité et de vraie catholicité; elle n’imposera pas ses
formes et son nom; elle respectera la liberté et l’autonomie des
Eglises italiennes, ses filles ou ses
sœurs; elle sera heureuse de resserrer avec elles les biens les plus
étroits , avec les mêmes formes et
le même Synode général et elle est
persuadée que les Eglises italiennes qui se reconnaissent débitrices
à elle de la connaissance de l'Evangile et qui désirent être une seule
chose avec elle, dans le vrai sens
du mot, respecteront aussi son
autonomie et ne lui en voudront
pas de conserver le nom ¿'Eglise
Evangélique Yaudoise.
fuissions ÊViNGÉLIQliËS
Axi Japon. Au Japon le jeune Micado, le chef spirituel, a anéanti le pouvoir du Taïcoun . ce maire du palais,
ouvert son empire au commerce avec l'étranger, fondé une grande Université, ob
les sciences et les lettres sont enseignées
à trois mille étudiants, et opéré plusieurs
autres réformes.
Les changements qu’il a introduits dans
le domain religieux ne sont pas moins
remarquables; il a fait mettre en liberté
des centaines d’indigènes catholiques et
plusieurs protestants; et si les édits d'intolérance ne sont pas formellement rapportés, ils sont abolis de fait, et l’ambassade japonaise a donné aux députés de
l’àlliancé évangélique, à Londres et à Paris , l’assurance que désormais la liberté
religieuse régnerait dans l’empire des sources du soleil.
Ua décret du Micado a aboli le boa- ,
dhisme; sur son ordre, des centaines de
prêtres, de moines, de mendiants religieux,
ont été incorporés à l’armée ; d’autres
contraints à prendre un métier. Si ce
décret n’a pas pu être mis entièrement
à exécution, le prestige du boudhisme a
cependant disparu et des personnes compétentes estiment que cette religion du
néant ne s’en relèvera pas.
D’autre part, le christianisme fait des
progrès. Au mois de mars 1872, une première église japonaise a été organisée a
Yokohama, à la suite d’une effusion de
l’Esprit due à des réunions de prières; et
plusieurs jeunes gens travaillent maintenant dans la grande capitale japonaise
comme évangélistes ou maîtres d’écoles,
sans être molestés. — On travaille à la
traduction des Saintes Ecritures.
En Oliine. La Chinea été affligée,
l'année dernière, par des inondations terribles que les mandarins ont attribuées
à l’influence malfaisante des missionnaires.
La perséculioii s’est ravivée, et plusieurs
stations ont dû être abandonnées. Cependant l’œuvre missionnaire n’a pas beaucoup souffert; des progrès remarquables
se sont accomplis sur plu.sieurs points;
au Nord, dans la province de Pékin, oîi,
sous la protection des consolats européens, se porte l’effort principal des sociétés; au Sud, dans l’île de Forinosa, à
Foochou et à Canton.
Dans nie de Formosa, les conquêtes de
l’Evangile sont dues principalement à une
mission médicale anglaise, qui y a fondé
trois hôpitaux. Les malades y affluent
de tffutes parts et entendent prêcher journellement l’Evangile ; ils s’en retournent
chargés de Nouveaux Testaments et de
traités, que, dans leur reconnaissance,
ils répandent jusque' dans les villages les
plus reculés. Il y a cinq ans, aucun indigène de Formosa n’était encore converti;
aujourd’hui, l’église compte cinq cents
communiants et trois mille auditeurs réguliers. Quatorze chapelles ont été construites, dont trois seulement aux frais de
la Société missionnaire; les autres sont
le fruit de la libéralité indigène. El là,
comme au reste dans toute la Chine, les
néophytas se montrent animés d’un ardent
5
-133.
esprit de prosélytisme. Ils s’en vont le
dimanche après-midi par escouades prêcher dans les campagnes ; ils ont aussi
organisé, dans divers lieux, des réunions
de prières, sous l’assistance des missionnaires européens. ^
A Foochou , trois sociétés travaillent
depuis vingt ans. La principale, celle des
méthodistes, y entretient uii séminaire
pour l'éducation des jeunes Chinois désireux de se vouer à l’évangélisation de
leurs compatriotes.
En général, dans presque tous les centres de ce vaste empire, surgissent des
écoles, des églises, des séminaires, des
hôpitaux évangéliques. Il y a iléjà des
livres chrétiens dans tous les genres: sermons , explications de la Bible, récits de
missions, histoire ecclésiasliijue , poésie
etc. Tous ces ouvrages alimentent les
besoins intellectuels et moraux d’un des
peuples les plus letlrés de la terre.
Mais, comme pr.amier point noir, nous
citons les ravages causés par l’opium. Jamais le commerce de ce poison n’a été
plus actif que l’an dernier. Les anglais eu
ont importé en Chine plusieurs millions
de Kilogrammes. Si cela continue, la Chine
mourra de cette consomption lente (|ui
l’envahit. Jusqu’à présent le gouvernement
de la reine Victoria est resté sourd à toutes les protestations.
Un second point noir c’est l'iovasiou des
maliomélaos én Chine. En partant de
l'Ouest du céleste Empire, l’Islamisme a
fait des progrès considérables dans presque
toutes les provinces de la Chine, surtout
depuis la constitution d’un royaume indépendant, qui sert de centre aux intrigues.
La seule ville de Pékin compte treize mosquées et 20.000 familles musulmanes. X
Singfoo, il y a 50.000 mahomètans. Ce
n’est pas par la prédication. mais en organi.sant en secret des corps d’insurgés,
c’est-à-dire par la violence, que Sdleimân
cherche à conquérir la Chine. ' . ,
Aixx Indeâ Orientales. La
cause du christianisme eut longtemps à
sontTrir aux Indes de l’opposition systématique faite aux missionnaires pour la
compagnie des Indes. Mais il n’en est plus
ainsi maintenant et depuis «{uelques an
nées; les hommes d’Etat Anglais ont fini
par reconnaître les services rendus à la
nation par les missionnaires et ne se font
pas faute do le témoigner publiquement.
Dns facilités de tout genre sont accordées
pour rétablissement des écoles, pour l’érection des chapelles, pour la fondation
d’hôpitaux et d’asiles. Cet appui moral
de l’Etat a donné une grande impulsion
à l’œuvre missionnaire; les adversaires
du christianisme ne se sentant plus soutenus, ont perdu leur arrogance; les néophytes prennent courage et se pressent
plus nombreux autour des serviteurs de
Dieu; le baptême ne les cifraie plus. Il
en résulte (jue depuis une dizaine d’années , le christianisme fait des progrès
immenses constatés |iar une statistique,
scrupuleusp. Actuellement, l’Evangile est
prêché aux Indes dans 23 dialects ditférents ; les églises , au nombre de 772 ,
comptaient l’année dernière 273.470 membres, dont 70.857 communiants. Eu dix
ans, le chill’ie des pasteurs indigènes s’est
élevé de 183 à 406 ; les églises ont augmenté du 40 0|0, et le sentiment de la
responsabilité s’est accru dans sou s(“in
au point (lue, pétulant la môme période,
le chiffre de leurs contributions a pres(|ue
centuplé; l’année dernièro, elles dépassaient 20J.030 francs. De leur côté , des
Anglais ()ui habitent l’Inde témoignaient
de leur intérêt pour la propagation de la
foi par des dons montant à une somme
do 800.00J francs.
Eli F*er"se. En Perse les eil’ets de
la famine etfroyable qui a désolé pendant
deux ans cette magaifii|ue contrée , se
font encore sentir; mais le dévouement
des missionnaires américains pendant cette
- période funèbre commence à porter ses
fruits. Les messagers de la bonne nouvelle
parcourent librement le pays, bien reçus
dans beaucoup'de familles qui naguère
leur eussent tourné le dos. Les autorités
persanes sont bien disposées envers les
missionnaires.
EII Turqixle. Ce .sont les missionnaires américains qui évangélisent la Turquie depuis près d’un demi siècle. Ils
ont tourné leur^ regards, ues derniers
6
-134
temps, vers la Turquie d’Europe, la Bulgarie, la Serbie, la Thracc et la Macédouie,
sans abandonner toutefois l’Asie Mineure
où ils ont obtenu des résultats si considérables. Dans ce pays les soixante dix
congrégatious évangéliques que les Américains y ont organisées ne réclament plus
guère qu’un peu de surveillance. Aussi
les missionnaires ont-ils aussi tourné leur
attention vers la grande chaîne du Taurus
où d’innombrables vallées donnent asile
à une population sauvage, qui reconnaît
à peine l’autorité ilu sultan. Leur quartier
général a été fixé à Mérnsch au pied même
de la montagne. Ils onl fondé un collège
d’évangélistes <i Aintab qui se trouve à
quelque distance au Sud de Mérasch.
Aintab se christianise rapidement et contient déjà une église avec 6000 communiants , douée à un degré surprenant de
l'esprit missionnaire. Elle fait rayonner la
lumière évangélique jusijue dans le co;ur
de fa Mésopotamie à l’Ouest, tandis qu’au
•Sud elle tend une main d’association aux
communautés chrétiennes d'Alep et du
Liban.
La Palestine n’est pas non plus laissée
de côté ; les missionnaires américains y
exercent leur activité au Nord, tandis
que de Jérusalem, l’évêijue Gobât envoie
des évangélistes et des instituteurs. La
Galilée commence à refleurir, Nazarelli
est devenue uue, ville chrétienne, et la
chapelle inaugurée, il y a un an, menace
d'être bientôt trop petite. Etrange destinée, dit M. Glardon, que celle d'un pays
qui fut le berceau du christianisme, et
qu’on vient maintenant évangéliser des
extrémités du monde !
©îîangelieaUott.
Rome. — Nous lisons dans le journal La Roma emngelica le récit détaillé du
fait que nos lecteurs connai.ssenl déjà, de
l'admission à la S' (îène de 25 militaires.
« Le jeudi soir, avant Pâques, nous
avons assisté'à la réunion des militaires
sur la place Chiavi d'oro. La salle était
simplement ornée et bien illuminée. Les
militaires présents au culte étaient au
nombre de 120. Le nombre des communiants de 25 ; 17 sous-officiers et 8 simples
soldats. M. Waite, qui pourvoit aux frais
de cette œuVre chrétienne; présidait la
réunion.
M. Gapellini, ancien militaire; et maintenant ministre zélé et actif de l’église de
la place des Chiavi d'oro, lot un intéressant rapport sur uu œuvre parmi les militaires. Il termina ce rapport par ces paroles: « Mon plaisir est de pouvoir dire
à CPS soldats: Maintenant que vous êtes
chrétiens, allez et prêchez partout l'Evangile. Soyez autant d’évangélistes dans vos
casernes, et sur le champ de bataille,
comme je fus en 1866, et quand vous retournerez dans vos foyers, annoncez Christ
et évangélisez vos familles et tout ceux
de voire patrie. Que Dieu le veuille ».
M' II. Meille, après avoir lu le chap. XV
de S. Matthieu, prononça un bon et émouvant discours sur la vie et la mort de
Christ, dans lequel il fd observer que le
premier infidèle converti à la religion chrétienne a été un soldat italien. Les ministres
Ribct etBeriaprononcèrent, chacun, une
fervente prière.
Après la célébration de la S* Cène, M.
Waite fit lire les paroles suivantes qu’il
avait écrites lui-même pour la circonstance : « Et maintenant je vous salue avec
les paroles de l’apôtre qui a prêché l’Evangile aux centurions de la mai.son de
César: Que la grâce et la paix soit avec
vous par noire Seigneur Jésus-Chrisl, cette
grâce qui vous rendra capables de souffrir comme des soldats fidèles de Christ )
de vaincre les tentations et le péché; cette
paix qui demeurera dans vos cœurs, la
douce certitude de votre adoption en Christ
laquelle maintiendra le calme dans les
dures épreuves que vous rencontrerez dans
le court et pénible voyage de votre vie ».
Après cela chaque communiant a reçu
en don üue Bible élégamment feliée et
dorée. Plusieurs hymnes furent chantés et
le culte fut terminé par une belle prière
d’action de grâces prononcée par un sergent fourrier.
Olasgow. — M. Turin a donné, le
21 avril dernier, à un meeting de ia SoI .ciété cootiueatale de Glasgow, des détails
7
-135
çirconslanciés sur l’Evaogélisatiou de l’Italie; il a couduil ses auditeurs d’une région à l’autre de notre pairie, du Piémont
à la Lombardie, puis à la Vénétie, à la
Toscane, à Rome, à Naples et en Sicile.
Le D' Ker a ensuite raconté ce qu’il a vu,
lui-même à Rome.
iiouüdlcB rdtgieuecô
Ooiièvo. — Il vient d’èlrc publié
à Genève el mis en vente au pris de cinquante centimes, le Syllabusou le Réanimé
des condamnations prononcées par le pape
dans ses diverses encycliques, dans ses
lettresnpo.sio/i'q«es dans ses allocntionsetc.
C’est la traduction oIRcielle publiée par
,M. Marilley, évêque de Lausanne et de
(ienève de rencycliijuo et du Syllabus tels
qu’ils ont paru le 8 décembre 1864 , juste
10 ans après la proclamation de l’Imniaculée-Conception. L’éditeur a^ ajouté au
leste quelques notes qui lui ont paru indispensables, parcequ’il a reconnu (|ue
bien des choses, soit de fond, soit de
forme, risqueraient d’être peu comprises.
Nous estimons nous aussi que cotte i>ublication est très importante, car ou parle
souvent du Syllabus sans le connaître
exactement; et comme le dit Ijt. Semaine
religieuse, qui nous donne celle nouvelle ,
c’est on document plus étrange ipCon ne
le croit ; on n’arrive pas aisément à se
figurer un pareil ensemble de défis à toutes
les idées modernes, et l’on est toujours
porté à croire qu’il y a (pieli|ue amplification dans ce qu’en disent les journaux
ou les livres.
IVIarsellle. — On adresse de Marseille à La Semaine religieuse de Genève
la communication suivante; « Nous voudrions beaucoup trouver aide, et sympathie à Genève et dans d’antres cantons de
ta Suisse pour notre infirmerie proteslanle
de Marseille. Elle a de grands besoins: le
nombre des personnes qui y sont admises
s’accroît chaque année, ainsi que les dépenses. La plupart des malades pauvres
sont de la Suisse ou des Vallées vaudoises
du Piémont ».
N’est-ce pas un appel indirect qui nous
est adressé à nous aussi, puisque nos
compatriotes bénéficient fréquemment et
largement, comme les Suisses, de cet
établissement de charité?
Ooiies. — Quinze nouveaux membres ont été admis dans l’Eglise évangélique vaudoise de Gênes à l’occasion de
la fête de Pâques, el ipialorze dans celle
de Livourne qui. après les jours d’épreuve
par lesipiels elle a dê passer, a la joie
de recevoir de nouveaux membres et d’être
le témoin et l’objet d’une augmentation
d’intérêt pour les choses religieuses.
Vonise. — Le Veneto Cnllolico raconte à sa manière l’ouverture d’une nou
velle école évangélique à Venise et les
désordre auxquels s’est livrée la populace
ameulée par les prêtres. I.es injures (pie
le journal clérical vomit sur le régent et
sur l’œuvre évangélique montre assez (|ue,
soit lui, soit ses amis, ne sont pas étrangers à ces scènes scandabuises, comme
les appelle le journal La Slnmpa. .Vffiches
déchirées, vitres brisées, violences tendant à éloigner les enfants de l'école, tels
sont les exploits de ces sauvages, rendus
tels par le fanatisme.
Nous savons, dit La Stampa, que les
autorités ont déjà mis les mains sur quelques uns des plus turbulents.
icr-ancîo. — Le Synode de l'Eglise
réformée do Krance reprendra probaldement ses séances apres la Penlecête.
(Ülironicjuc ®auboÎ6C
COLLECTES
POUR LES MISSIONS fiTRANC.tîRES
Liste précédente, ( somme envoyée) Er. 1367 20
De Périer-Maneille » 30
Total Er. 1397 20
FlmiKi-alion. — Ainsi que nous
l’avons dit déjà , les délégués ipii s’étaient
rendus dans l’Italie méridionale sont de
retour depuis plus de trois semaines; ils
ont trouvé une forêt et des terrains environnants, tout-à-fail adaptés pour l’éta-
8
-136
blissement d’uoe colonie. Mais cetto forêt
et ces terrains appartiennent à quelqu’un,
à l’Etat, qui ne demande pas mieux que
de les vendre, mais pour de l’argent,
même pour du papier. L’un des délégués
s’est rendu en Angleterre avec bonne recommandation, afin de tenter la formation
d'une société de capitalistes qui aurait
acheté ces terrains, fait exploiter et vendu
ensuite , à plus ou moins longue échéance,
à des colons vaudois. Nous apprenons que
ces propositions n’ont pu être acceptées,
non point par manque d’intérêt pour la
cause, mais pareeque la spéculation dont
il s’agit, car c’en est une, n’entrait pas
pour le moment dans le cercle des opérations colossales du banquier ou des
banquiers sur le concours desquels on
avait trop facilement compté d’avance.
Nous attendons du reste toujours encore
des détails circonstanciés du rapport que
les délégués ne manqueront pas de donner,
sans retard, à leurs commettants.
La Tour. — Dimanche dernier, à
3 heures de l’après-midi, ont eu lieu, dans
le Temple neuf, les promotions des élèves
des écoles primaires vaudoises. M. le pasteur Malan, .M. le pasteur ém* Bert, M.
le prof. Tron, MM. Chambeaud et Forneron
ont pris successivement la parole et se
sont adressés soit aux parents soit aux
eufanls. Nous avons pu constater que 400
enfants environ ont suivi les leçons, qu’il
y a eu progrès pour la fréquentation, pour
les résultats obtenus et pour la discipline,
mais que la régularité laisse encore à dé, sirer. L'assemblée nombreuse qui entourait
les enfants est un témoignage de l’intérêt
des habitants de la Tour pour l’instruction ;
mais il faut que cet intérêt aille jusqu’au
sacrifice des secours que les enfants peuvent apporter à leurs parents pour les
maintenir plus régulièrement aux écoles,
même pendant la belle saison.
Chronique politique.
Italie. — La Chambre a eu de
la peine à se trouver en nombre; enfin,
elle a pu reprendre ses travaux. Elle -a
devant elle une besogne énorme. Il faudra
choisir, entre les nombreux projets de lois,
les plus urgents ; et dans ce nombre les
projets financiers ont toujours la première
place, toutefois après la discussion de la
loi sur les corporations religieuses qui
prendra la plus grande partie du mois de
France. — M. Barodet radical, a
été nommé à Paris député à l’Assemblée
nationale per 180,000 voix contre M. de
Rémusat qui n’en a obtenu que 135,000,
et le colonel Stoffel impérialiste ou royaliste qui n’en a eu que 27,000.
Espagne. - Les carlistes continuent leur guerre aux employés de chemin
de fer et aux voyageurs. — D’un autre
côté, les internationaux rouges lèvent la
tête à Barcelone et même à Madrid. Ils
ont jeté l’alarme dans la population par
leur journal Los Descamisados qui professe
d’être l’organe des couches les plus basses
de la société. Le programme de ce journal
se résume dans les paroles qui suivent :
— « Notre bannière noire est déployée I
Guerre à la famille ! Guerre à la propriété !
Guerre contre Dieu ! » — L'élection des
députés pour la Constituante est fixée au
10 mai. Le gouvernement actuel resterat-il au pouvoir jusqu’à la réunion de cette
assemblée’ On craint qu’il ne soit renversé , la Commune proclamée et le règne
du communisme inauguré.
A llemagne. — La loi .sur l’instruction du clergé et sur la discipline ecclésiastique a été votée en suite>3e la seconde
lecture, par la Chambre des Seigneurs.
Les conservateurs protestants, surtout les
vieux luthériens, en sont aussi mécontents que les catholiques ; non .seulement
eux, mais encore tout ceux qui apprécient
l’autonomie de l’Eglise. Les prote.slants
n’ont pas à craindre pour le moment, il
est vrai, le gouvernement leur est favorece; mais si des ennemis de l’Evangile
viennent au pouvoir, ils sont entre leurs
mains , plus encore que le.s catholiques ,
car l’église n’est qu’un rouage gouvernemental. Il n’est pas étonnant que le principe de la séparation fasse des progrès.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.