1
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Année XXXIY. K 12.
Mars iSaîi
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le tirage, 10 centimes chacun.
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de ligne pour l fois — 15 centimes de 2 à fi fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S’adresser pour la Rédaction à M.
N. Tourn, prof., Torre Fellice et
pour rArtminifitratlon à M. Jean
Jalla, prof‘, Torre Tellice,
Tout changement d’adresse coûte
35 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
L’BOHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vovia me aevez témoins, .éet. T, Si. Suivant la vérité avec la charité, Eph, IV, 16. Que ton règne vienne. Matt. VI, 10.
Somenaire :
Echos de la semaine — Kotice nutohiogra])hiqiie — Ourrnspondance — Concert pour
la Maison unioniste — Sociél.é ‘‘ Fra-du'L’our,, — Nonvelles et faits divors —
Informations — Ouvrage.s rei;ii8 — Revue
polititiue — Annonces.
Echos de la semaine
Quelques-uns de nos lecteurs ont
manifesté quelque étonnement que
notre collaborateur qui a rendu compte la semaine passée du petit livre
de M. Challand « Esprit et vie ! »
l’eût fait sans protester contre les
idées qui y sont émises. Si nous
rappelons ici ces échn% qui nous sont
par venins, ce n’est ni pour défendre
notre collaborateur ( il n’en a pas besoin ) ni pour examiner jusqu’à
quel point les opinions professées
par M. Challand peuvent se soutenir.
Les colonnes de notre journal sont
ouvertes à ceux qui voudraient discuter sur ce sujet. Et il est bien
entendu qu’en rendant compte d’un
livre on n’en épouse pas par là même
les idées, lors même qu’on ne s’ attache pas "à les combattre .formellement.
Nous venons de recevoir un autre
petit ouvrage du même aufeur (i) qui
(1) V. plus loin; Ouii^dgés réi-ùs.
étonnera peut-être encore plus que
le précédent la plupart des lecteuis.
M. Challand y établit en principe
que, tout attentat à la vie de l’homme,
sous quelque forme qu’ il soit commis, étant une violation de la loi de
Dieu, non seulement la guerre doit
être condamnée, mais le chrétien doit,
en règle générale, se refuser à servir
dans l’armée. Voici sa conclusion ;
“ Au sens absolu, le devoir de l’individu
appelé par son gouvernemeDt au service militaire sera donc de l'efuser ce service. Réserve
faite, pour quelques pays du moins, de l'appel
en temps de paix et de certains cas, fort
rares, de légitime défense, d’ordre à rétablir
A r intérieur et de protection à accorder au
faible opprimé, an loin comme au près „.
Nous pourrions faire observer à
M. Challand que les exceptions qu’il
admet rendent la règle illusoire. Appelé par mon gouvernement à me
rendre sous les armes, comment
pourrai-je décider si ce sera pour
l’ordre intérieur seulement ou si je
devrai marcher contre quelque ennemi du dehors ? — En quoi consistera proprement l’ordre intérieur?
Peut-être dans la défense à outrance
d’un système de gouvernement qui
pourrait bien n’être pas le plus juste,
mais celui qu’ il convient le plus de
soutenir à CfeMx qui sb'nt actûfeltefïient
2
— 90 —
au pouvoir? — Et s’il y a une g'uerre,
qui établira si elle rentre, dans les
cas de légitime défense ou de protection des faibles au loin ou au
près ?
M. Challand vise à un idéal de
vie spirituelle trop élevé pour qu’ il
puisse être réalisé dans les conditionsau milieu desquelles- nous vivons.
Aussi longtemps que nous sommes
sur la terre, nous ne serons jamais
tout esprit et nous ne pourrons jamais nous passer entièrement de
formes extérieures et sensibles lors
même que ces formes ne sont que
des « ombres » de réalités intérieures
et spirituelles. Il y a du danger à
vouloir spiritualiser au point de ne
pas tenir compte de l’état d’imperfection inhérent à la nature humaine
telle qu’elle est dans la vie terrestre.
Aussi r auteur lui-même avoue-t-il
que dans la pratique il n’ agit pas
selon sa théorie.
Quant à la question soulevée dans
le dernier ouvrage cité, ce n'est pas
de ce côté-là qu’il faut l’attaquer à
notre avis. Les observations faites
plus haut suffiraient pour montrer à
quelles difficultés on se heurterait en
pratique, même dans le domaine purement moral ; et je ne parle pas des
autres. Nous sommes parfaitement
■ d’accord avec M. Challand que l’homme n’a pas plus le droit de tuer son
prochain collectivement qu ’ individuellement. Mais ce n’est pas par les
désertions ou les refus individuels que
nous pourrons rétablir l’ordre voulu
de Dieu ; c’est en travaillant de toutes
nos forces à éclairer l’opinion et à faire
paraître la guerre sous son vrai jour,
comme un meimtre collectif, une
odieuse affirmation du droit du plus
fort, à la faire détester par tous ceux
qui ont un sens moral droit, à montrer son incompatibilité avec l’esprit
du christianisme et avec ces principes
de justice et de solidarité qui sont à
la base de la société humaine.
Nous ne voulons pas dire par là que
des recherches purement théoriques
SUT le devoir «absolu» du chrétien
soient tout-à-fait inutiles et inopportunes, mais il vaudra toujours mieux,
en montrant l’idéal, indiquer un
chemin par lequel on puisse y marcher sans se heurter à des obstacles
infranchissables. Dans le cas qui nous
occupe nous devons tendre au but,
non pas par l’individualisme, mais
par la solidarité. N. T.
ioÜGG auîobiopaphipG
IV.
Il paraît que dans le courant de
l’année suivante (1876) il y eut un
changement dans la Rédaction, car,
à partir du 27 octobre, on ne donne
plus le nom du directeur, et l’on
invite les correspondants à s’adresser
simplement « à la Rédaction du
Témoin » au Eomaret. En même
temps l’administration du journal, qui
était jusqu'alors à Pignerol, est aussi
transportée au Pomaret. Si nos souvenirs ne nous trompent, M. Lantaret,
tout en gardant la direction, avait
remis une bonne partie de la besogne
à son jeune collègue M. D. ArmandUgon, évangéliste au Pomaret.
L'’existence du journal est toujours
précaire, et nous lisons de nouveau
(10 nov. 1876) que « notre petite
feuille à été bien près de terminer
son humble carrière à la fin de la
seconde .année de son existence ». La
Rédaction s’est cependant décidée ou
plutôt résignée (comme elle dit ailleurs)
à continuer, convaincue qu’ il y a
« non seulement utilité, mais nécessité évidente » que l’Eglise vaudoise ait « un organe de publicité à
la disposition de tous, des administrés
aussi bien que des administrations »,
et dans l’espoir « d’obtenir enfin
des intéressés, c’ est-à-dire de vous
tous, amis lecteurs, ou par vos soins »,
la collaboration nécessaire et un plus
grand nombre d’abonnés.
Dans la troisième année nous remarquons une plus large place donnée
aux nouvelles et en particulier un
3
91 —
Courrier de l'Evangélisation régulier et
soigneusement rédigé par M. Ugon.
Mais l’année ne se termine pas sans
une nouvelle varintion sur le motif
obligé des lamentations. « N ous avons
constaté, dit le Directeur dans le
N. du 23 no\o, avec une vive peine
chez les A^audois une indifférence
beaucoup trop grande pour ce journal
qui est le leur ». Il nous apprend
que « le chiffre des abonnements au
sein des Vallées, même en y joignant
celui des Vaudois répandu-s en Italie,
ne dépasse pas 400 » ; qu’ il y a « à
la fin de chaque année, au compte
du Directeur, un déficit de 6 à
700 francs ». Détail intéressant, il dit,
à cette occasion, que le journal a failli
perdre son nom pour reprendre l’ancien à'Echo des Vallées, comme quelques amis vaudois en avaient exprimé
le désir. Pour les satisfaire en quelque
mesure sans faire « un changement
radical, que rien d’ailleurs ne nécessite », on r intitulera: Ee Témoin,
Echo dss Vallées Vatidoises. Le journal
avait perdu par le départ de M. Ugon
pour l’Amérique (octobre 1877) un
de ses principaux collaborateurs, et
le fardeau pesait de nouveau plus
lourdement sur les épaules de M.
Lantaret, qui se demandait sérieusement si son « obstination » à vouloir
maintenir en vie le Témoin « n’était
pas déraisonnable et s’il ne valait
pas mieux en suspendre la publication jusqu’à des temps meilleurs ».
« La tentation, ajoute-t-il, était forte,
nous y avons résisté». En redev'enant
Echo des Vallées le Témoin revient
aussi à l’ancien format, qui, depuis
1870, était égal à celui de V Echo
actuel.
Sans changer son programme, le
journal subit cependant une légère
évolution; il devient moins exclusif;
les questions ecclésiastiques n’y ont
plus tout-à-fait la part du lion. On
accorde une place toujours plus
grande aux sujets historiques et l’on
ne dédaigne pas, le cas échéant, de
s'intéres.ser à des choses qui ne sont
pas du domaine strictement religieux.
Ces derniers cas sont cependant bien
rares. Mais on pourrait dire sans
trop d’exagération que si le Témoin
a eu à ses débuts une tendance essentiellement dogmatique et ecclésiastique, à partir de 187g, il entre
dans une période que nous pourrions
appeler historique. Il publie l’étude
de M. le prof. Tron sur Lierre Vaido,
et ses colonnes deviennent une arène
ouverte où l’on discute longuement la
question de nos origines. Si cette
tendance a été d'abord plus ou moins
l’effet des circonstances elle est voulue
et affirmée à partir de 1883. En
effet la Rédaction annonce dans le
dernier numéro de 1881 que les
études sur l’histoire vaudoise entreront directement dans le programme
du journal, et elle annonce plusieurs
sujets dont elle s’ occupera ; elle
compte aussi que la Société d'Histoire
vaudoise, qui vient de se fonder, lui
fournira « plus d’une intéressante
communication ».
Sous le rapport matériel et financier les progi'ès sont lents; il y
en a cependant. Le nombre des
abonnés s’est quelque peu accru,
mais il n’a pas encore atteint les 500
à la fin de 1880 ! En 1882 on
ne donne plus de chiffre, mais on
dit qu’ en 8 ans il s’est accru de
plus du tiers. C’est peu! En 1884
on accuse’ encore un déficit de 3 ou
400 francs. Il semble aussi qu’ il y
ait quelque progrès dans la collaboration. Mais combien'de correspondants y figurent, sous des noms d’emprunt, dont le Directeur du journal
avoue qu’ il doit refaire (ne faudrait
il pas lire faire ?) les articles ! Quoi
qu’ il en soit, un signe de progrès
c’est qu’ on ne parle plus de laisser
tomber le journal et on reconnaît
toujours plus la nécessité de le faire
vivre, quelque sacrifice qu’il en coûte.
{A su/rre).
4
- 92 —
Milan, le 18 Mars 1899,
Cher Directeur,
S’il m’est permis d’ajouter quelques lignes à celles de votre article
de fond du 9 Mars (reçu hier à IMilan)
je vous dirai que les accusations de
l'ahbé Tournier contre les proteskuds
luthériens de Montbéliard sont vraiment d’une iniquité — comment la
définir? — papiste et toute.... jésuitique.
Dans mes voyages de collecteur j’ai
trois fois visité Montbéliard, après la
guerre. Reçu par M.me de ChabaudLatour et par l’excellent pasteur Jordan décédé il y a cinq ans, j’ai pu constater de visu et auditu le patriotisme
de nos chers frères et sœurs de Montbéliard, de Vallentigney, etc.
Et si l’on racontait que pendant la
désastreuse guerre de 1870, plusieurs
catholiques, (on me l’a rapporté. Dieu
veuille que cela ne soit pas véridique
mais une simple et brutale légende!)
dans les districts de Montbéliard de
Belfort,dans l’Alsace même, des papistes
enragés avaient déjà fait "des plans fort
beaux sur le papier„ pour s’approprier
sans trop de scrupîdes reUgieux, les
biens de nos frères évangéliques !
Yotre dévoué
Paolo Longo.
Eiesi, le 17 Mars 1899.
Très honore' M. le directeur-,
Je crois vous avoir déjà parlé de la
Société Humanitaire de Palermc à
laquelle nos élèves sont inscrits. Le 14
mars a eu lieu la distribution des prix
accordés par cette Société aux élèves de
nos écoles. Dès le matin, malgré le
temps peu favorable, les enfants se
'pressaient devant les écoles, et à
l’heure dite tous étaient à leurs places.
Parmi les autorités du pays, je remarque l’avocat E. Trapani assesseur et
ex-syndic, l’officier de police, le juge
dé paix, le commandant des carabiniers
et quelques régents des écoles communales.
Après l’invocation et le chant de
quelques cantiques, le directeur de
nos écoles, M. Ronzoïie, prononce un
discours où il rappelle le but de la
Société et montre que, malgré les
difficultés de toute espèce, quelque
chose a cependant été fait pour le
progrès de la Société. On passe ensuite à la distribution des prix, ils
sont au nombre de vingt, douze médailles et huit livres. Les élèves qui les ont
mérités appartiennent à la 4.« et à la
5.e classes. C’est M. ïrapaui qui à la
prière du directeur en fait la distribution. Il fait ensuite un petit discours
où il encourage les écoliers à continuer dans l’œuvre entreprise. Après
avoir remercié la Société M. Trapani
termine par ces paroles, accueillies par
de chaleureux applaudissements: “ La
ville de Riesi doit beaucoup aux Vaudois, et nous tous devons hmr être
reconnaissants pour le bien qu’ils ont
fait et continuent à faire à notre ville.„
Des exhortations adressées aux élèves
par le directeur, le chant de quelques
choeurs et un télégramme expédié à
S. M. le Roi mettent fin à cette belle
fête.
Nos écoles du dimanche sont toujours une des parties les plus importantes de notre œuvre. C’est par leur
moyen que chaque dimanche tant d’enfants de tous les âges et de toutes
les conditions entendent la parole de
Dieu. Pour ne parler que des enfants
que j’instruîts, voici une aüecdote. Le
sujet à traiter nous amenait à parler
de la Yierge Marie. Comme j’interrogeais mes élèves, l’un d’eux me dit:
Ma mère, le soir, veut toujours que
je prie la Yierge, mais je lui ai dit
qu’ il fallait prier Jésus-Christ. Pendant quelque temps, à l’heure d’aller
nous coucher, elle.disait l’Arc Maria
et moi l’oraison dominicale ou une
autre prière. Mais maintenant elle m’a
dit de prier Jésus-Christ quand je veux,
car la Yierge ne lui a pas accordé
5
— Îi3 —
une g'L'âce qu’cllû lui demandait depuis
deux ans. Elle dit rpie dorénavant elie
aussi priera le Fils au lieu de sa mère.
— C’est ainsi qu’ au moyen de nos
écoles nos élèves non seulement sont
instruits eux-mêmes dans T livangiU;,
mais en portent la bonne odeur dans
leurs familles.
J. B.
Vérone, le ao Mars 18i)9.
Je suis persuadé que cpielques nouvelles de notre ami, M. Alfunso xirgeiito,
missionnaire en Oiiine, feront plaisir
aux loüteiirs de l’AV/io, surtout à ceux
qui ont montré par les faits qu’ ils
s’intéressent à lui. La lettre qui m’est
parvenue ce matin a été écrite de
Clioo-Kia-K'eo le 20 janvier. J’y glane
textuellement ee qui peut le plus intéresser le lecteur chrétien.
“ 'Depuis que je vous ni écrit, les
bénédictions du Seigneur sont venues
sans cesse nourrir ma foi. Dans les
études, par la grâce de Lieu, j’ai
passé au mois do décembre le dernier
des examens requis pour l’obtention
du diplôme. Quand je vous dirai que
le programme de nos études ne demande pas moins de six ans de travail de la part des élèves qui le parcourent, et qu’ il ni’ a été donné de
faire en deux ans ce que les autres
font eu six, vous vous unirez certainement • à moi pour donner gloire
à Dieu d’une telle faveur.
“ Les bénédictions du Seigneur
m’ ont aussi accompagné dans son
œuvre. J’ai fait jusqu’ ici 15 longs
voyages missionnaires. Il y a trois
mois j’ai eu riionneur de fonder une
église juste à l’endroit où Confucius,
en 490 av. J. C., fut mon prédéces. seur, mais hélas ! de quelle dispensation ! Et maintenant à'/jzai-clieo aussi
s’élève, grâce à Dieu, une église qui
promet.
“ J’ajoute encore qu’ il y a plus de
trois mois que les préfets do ïon-ta-lao
et Huâng-ta-lao, par des invitations
réitérées, m’ ont demandé d’accepter
l’enseignement dos mathématiques dans
leur imlversité. A la fin, après avoir
.beaucoup prié le Soigneur de me diriger, j’ ai accopté P invitation. Comme
vous le comprendre/, facilement, l’étude
est à base religieuse. J’ai mis en effet
outre les mains de mes étudiants le
h) ou veau ïestament, et mes élèves,
qui sont au nombre de dix (dont six
déjà munis <lu doctorat) ont appris
par cœur déjà les doux premiers cliapiti'os de St. Jean. Mon horaire consiste en 4 heures de leçon par jour
chaque quinze jours, dans les heures
de rapi'ès-miili, IjOs leçons commencent
et finissoiit par la prière. La première honre est toujours consacrée à
l’instruction biblique.
“ Outre cela je préside chaque soir
un culte quand j’ ni un auditoire de
¡50 per.mnnes on plus, et cela quand
je inc trouve à la maison pondant la
])i’omière (piin/aine du mois. Peut-être
me dejuaiiderez-vous ce que je fais la
seconde quiu/alne. Je vous dirai de
suite que je la consacre à visiter les
église du district et à i)récher dans
les villages qui n’ont jamais été visités
par d’autres missionnaires. Tout cela
me fait rester levé d’ordinaire jusqu’à
une ou deux heures après minuit et
ne me permet pas d’écrire de longues
lettres.
“ Dans la paroisse où je me trouve
une ère nouvelle semble s’être levée
par rapport au réveil religieux. De
toutes parts s’ajoutent à l’Eglise de
nouveaux croyants, Los cultes du dimanche sont fréquentés assidûment.
“ Quant aux conditions politiques,
comme vous l’aurez lu dans les journaux, ou jouit présentement d’une
grande tranquillité. Je regrette cependant de devoir dire que l’Impératrice
mère a mis un frein aux réformes
initiées par l’Empereur, lequel est
fort enclin à tout ce qui signifie progrès ; mais mallioureuseuient les rênes
du gouvernement lui ont été arrachés
dos malus.
“ Dans beaucoup de localités les
frères soiiff'rent de rudes persécutions,
desquelles toutefois nous nous réjouissons, sachant qu’une église persécutée
6
M
montre sa propre vitalité et produit
de bons fruits à la gloire de Dieu.
“ Il y a quelques jours je reçus une
lettre do ma sœur, dans laquelle elle
me manifeste le dédr do venir travailler pour le Seigneur eu Oliine.
liriez VOUS' aussi pour que le Seigneur
lui ouvre la voie.
“ Je suis toujours bien portant et
joyeux dans la glorieuse cause de
Christ. Priez pour nous tous ! Priez
pour moi ! ,
Je suis persuadé que les amis des
missions n’oublioronc pas, dans leurs
prières, notre premier représentant
dans les missions du grand Empire
chinois.
O. Golia-Mauro.
CONCERT
pour la Maison unioniste.
Sous les auspices de rUnion chrétienne de la Ville, il y aura samedi
à la Maison vaudoise une grande
soirée de musique vocale et instrumentale au profit du fonds pour la
future Maison unioniste.
Parmi les artistes qui prendront
part à ce concert, nous trouvons le
nom bien connu de M.lle Blanche
Prochet et celui de M.lle Roussy,
élève du lycée musical de Turin. Le
programme est des plus aittrayants
et les amateurs de bonne musique
ne manqueront pas d’accourir.
La Société “ Pra-du-Tour „
se propose de clore au plutôt l’année
sociétaire 1898. Elle prie donc ses
membres honoraires qui n’ ont pas
encore versé leurs contributions arriérées de bien vouloir le faire. —
S’adresser à M. Albert Garnier, étudiant, Torre Pellice.
IouygUgs et faiis divers
Nouvelles <lu Zambese. — M.
L. Jalla écrit en date du 13 janvier
qu’il a retrouvé à Sesbeke une vingtaine de professants fidèles qui se
réunissent chaque semaine.
De très nombreux- voyageurs blancs
parcourent le pays. Le 13 janvier
arrivait le major Gibbons après avoir
remonté le Zambèze, de Chinde à
Wankie, avec trois petits vapeurs.
Il avait six Européens. qu’ il avait
laissés remontant le Kafue; il compte
atteindre les sources du Zambèze,
puis le Louapoula, les grands lacs et
r Egypte.
La fièvre sévissait, et un chef disait
à M. Jalla qu'en décembre il est rare
qu'une personne soit bien quatre jours
de suite. Cela est heureusement moins
vrai pour les blancs qne pour les
indigènes, qui rentrent chez eux
mouillés par les pluies et s’étendent
sur le sol humide de leurs huttes sans
même se servir de nattes.
Un nouvel évangéliste mossouto a
dû être congédié pour impureté. Un
autre, Jacob, qui a quitté la mission
en octobre 1897 pour devenir l’interprète du roi, est parti pour le
Lessoüto où il ramène sa femme.
Il en reviendra pour accompagner
Le'i.vanika en Europe. Ce dernier a
écrit à M. Coillard le suppliant de
l’y attendre, mais il s’y est pris trop
tard. Ce sera probablement Monsieur
Adolphe Jalla qui le pilotera. D’ailleurs M, et M.me A. Jalla avaient
un urgent besoin de repos.
Un nouveau missionnaire est réclamé par le chef Mamiro sur le
Linyanti.
Un bureau de poste a été établi
à Sesbeke.
Autriche. — Un mouvement anticatholique très important se produit
depuis quelques semaines dans différentes provinces de 1’ empire, surtout en Bohème. Le mot d’ordre est:
Los von Eom ! Rompons avec Rome !
7
95 —
Des villages entiers se détachent
du catholicisme. Les raison politiques
ne sont pas étrangères à ce mouvement, auquel le gouvernement autrichien se montre visiblement hostile,
mais il y a des besoins religieux réels,
et les nouveaux convertis sont en
exemple aux autres par leur fidélité
et leur esprit de sacrifice. Les cultes
sont suivis par de véritables foules.
On parle d’un pasteur ayant reçu
à lui seul 2.300 adhésions, et c’ est
par milliers que V on compte, dans
le nord de la Bohème, les sorties de
r Eglise catholiques. L’ Allemagne
évangélique suit le mouvement avec
un intérêt croissant et se prépare à
envoyer des livres, de l’argent et des
hommes. 18 pasteurs se sont déclarés
prêts à répondre à l’appel, et ce ■
chiffre est inferieur aux demandes.
Plusieurs journaux allemands recommandent la prudence pour ne pas
effaroucher la susceptibilité ombrageuse dn gouvernement, qui pourrait
mettre de sérieux obstacles à cette
oeuvre à peine commencée.
OUVRAGES REÇUS
Pax. — Ricardo del 29 Settembre
1898. — X Oongrosaiàti délia Face a
Torre Pellicc. — ïorre I^ellce, Tipografia Alpina, 1899 — Prezao L. 0,50.
Cette belle brochure do 80 pages
grand in-8" donne un compte-rendu
fidèle de la mémorable visite dos délégués de la Paix à la Tour. La partie
principale est occupée par les discours
qui ont été prononcés à la Maison
vaudoise et que nous retrouvons ici
textuellement, revus par les auteurs
eux-mêmes. Dans une appendice on
cite les coinptos-rciidus les plus importants de cette “ fête de la Paix „ qui
ont paru dans les journaux, et l’on
donne les statuts de la (Société de la
Paix de Torre l^eUice et la listo de
ses membres.
Le Chrétie^ et le Service Militaire,
iiiklic â Saj Majesté l’Âmpereiir de
Riiss/e, par Qh. Clialhiiid, Genève, chez
l’Autour, Quai ifierre Fatio, 4. —
Prix 0,50.
La Rivista Cristiana. - Sommaire
du A. de Mai-s :
P. GEYH0N.4.T: l.a tculughi ileU'Evaiigelü.
E GIAMPIOCOLP Lii conversione di un
poeta. Erangois Coppée.
E. MEYSIElic Problema religioso.
E. COMBA : liicordaiize .
F. LUZZt : Scliiaii menti bìblici.
E. COMBA: liasseg'iia mensile.
— Dalle Tiiviste.— Notizie-spicciole .
La junte provinciale a approuvé une aliénation de renie jioiir extinction de dette, à
S. Germain.
— Pour r application de la taxe snr les
vélocipèdes, les coninmnes sont distribuées
dans les ciroonscriptioiis .suivantes: La Tour
pour tout le Val Polis; Pig-iierol pour Osasc,
H. Second, Pramatiii, PAbbbtye, lioeheplate,
PEnvers-Porte, S. Germain, Pramol; Pérouse
pour Piimelie, Envers-Piuaclie, Pomaret et
tout le Val 8. Martin.
Revue Politique
M. BacceUi a défendu à la Ldiambre son
projet cl' autonomie universitaire qui a été
vivement clisenté et, eliose singulière, généralement eomlcat# par les députés professeurs.
11 a été décidé cependant, par assis et levés,
d’aeeepter les principes fondamentaux du projet
et de pa,sser à la seconde lecture.
Un antre projet de loi concernant la suppression des agciiecs postales privées vient
d’être présenté par M. Nasi ministre des Postes
et a déjà oeeupé deux séances de la Chambre.
Plusieurs députés influents se sont prononcés
contre la suppreseion, vu que les agences font,
à ce qn’il paraît, un meiilenr service que les
bureaux de poste de l'Etat. Sur la proposition
du Président, la discussion est ajournée au
l>remier samedi après les vacances de Pâques’
L’ambassadeur chinois accrédité auprès de
notre Gouveniemeut a eu tout dernièrement
une conférence avec M. Oanevaro à propos de
la question do la baie San-Mon. Il a déclaré
qu’eu refusant notre note, la CMue n’avait
millemeiit l'iuteutiou de nous fâcher; mais il
a aussitôt ajouté que son pays ne poumît
8
— % —
vif.,.
0:
consentir à lions accorder lo port (jne uuns
lui demandions. Malgaé ces déclarations catcgoriques, M. C'anevaro euiitiiinc à. se faire
illusion et il ]iréteiul iju’im alKiurira sans en
venir aus^mojens extrêmes, ("est, du 'moins,
ce qu’il vient de dire nu Sénat.
Une. discussion très ainuiée, prestiue orageuse,
a eu lieu à la Cliauilire française. L’amiral
Riennier a violemment attaqué le ministre de
la Marine, M. Loekroy, eu déuaolissant .sou
prograimue et ,eu raillant les navires sousmariiis en qui M. Loekroy a la plus parfaito
confiance, ainsi que la grande majorité dos
Urançaig.
Dans l’espace de 15 jours il s’est produit
en Prance une série de dé.sastre dans les
poudrières, cartom;lierie.s ot aimilia. Après la
terrible’ explosion de Lagoubran dont nous
avons parlé dernièrement, on a eu .à,.déplorèr
plusieurs autres accidents du niénie genre;
entre autres une explosion dans nue cartoucherie de Marseille, une autre à l’école de
pyrotechnie de ISourges qui a eau.sé la mort
de trois persomies, une troisième en Corse le
15 courant, et enfin une quatrièino le IB,
nouvellement à Bourges. Tout cela est du
prubablenieut à des causes piiremeut uciddentclles, niais l’opinion publique n’en est lias
moins préocenpée. Par les temps rpii courent
on a le droit d’être aupç.ouneux, et les récents
exploits de,s anarchistes ne sont puis ce qu’il
y a de plus rassurant.
Les AmérioniiiS n’ont, pa.s beau jeu avec ¡ch
insurgés des Philippines, et la résistiniee opiniâtre de ces derniers ineiiacc de devenir
désastreuse pour les Etats-Unis. Avec tous
leurs bombardements et tontes leurs prétendues
victoires, les Américains n' ont pas encore
réussi à s’éloigner beaucoup de Miniillo, et le
général Otis continue â demander renforts sur
renforts. Aguinaldo ne traitera que sur la
base de l’indépendance absolue, et un insurgé
vient de déclarer que la guerre durera aussi
longtemps qn’il restera un soldat philippin,
C’est dire que la paix ne sera pas conclue
de si tôt vu qn’il y a dan,s l'aTOiipel environ
100.000 insurgés armés.
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Abonnements ¡»ajrés.
Ane. Goss, la Tour; Snnlier, S. Geniniin;
Pignerol; D.r Monnet, Av. l‘oct; Michel Pnicbet,
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(M. l'opo'n direttamente al suo ufficici
traimnìnistrazione in Torino, o con vaglia o con
cartolina-vaglia, hanno diritto :
1. Alla Gazzetta del Popolo della Domenica,
settitnanale, illustrata ;
2. Alla Cronaca Aiiricola, colle lezioni della
éiv.aola Aavaria deH'Qniversità di Torino 5
3. Al Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Finanziarie, colla Tahella tnmensfiie dei coi'si dei principali
valori e titoli quotati alle Borse più importanti
d’Europa.
Dopo i roinauzi in corso, la Gazzetta del Popolo
pubblicherà un voiiiauzo di iiovetia e La Campana
a martello, romiuizo iiitcresfiante di De Gastyne.
Coloro che prenderanno l'abbonamento direttamente alVAinnihiistrazione della GuzteUa del Popolo
' in Torino vicevoranno gratiiitamented ritimcri doppia
colle corrispoìidenze dei comuni di tutte le provincie
niemoiitesi, la Cronaca' .\ji‘rìrola, le Estrazioni
riaauziariL* e la Gazzetta <ìel Popolo della Domcjiica [lnttcvii.ria-ilìustratii,i. Idabbomimeuto per le
<|imttro jmblilicazioni riunite costa G. 1,60 al mese.
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