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Troisième Année.
9 Février 1877.
iN. 6.
I^otts mt itrez témoins. Actes I. 8.
VÉlglise Évangéllqu^'e Vaucloise
Paraissant chaque yendrédi- ‘ '
Paix DB r,'XBQN«BHBNT PAU AN
Italie ..............L. 3
Tous lea pays de l’Union de
poste*. .... ,6
Amérique .... . ,9
Suivant la vérité avec la charité. Ep. I. 15.
On s’abonne : ■ , , i
Pour l’Intérieur chez MM. les pasteurs et les
libraires de Torre Pellice.
,Pour l'Saîiérieur au Bureau d’Administration.
Pour i.a Ré^etIon adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretlo (PineroloJ Italie.
Pour 1 AiUBinwtratloii adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomarefto (Pinerolo)
Un numéro séparé: 10. centimes.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les emîois d argent se font par lettre recommandés ou par mandats sur le
Bureau de Perosa Argentina.
Italie.
SoiÀmali*e.
DO l’envoi d’un pasteur à la Colonie du
jRosario. — Nécrologie. — Corresponddance. — ifourelies religieuses. — üteeue
politique.
DË L’En VOf D’GN tasteur
â la ‘Ctiloiiie da Rosario
L^invitation adressée par lé Modérateur à ses frères, membres
du Corps des .pasteurs., de vouloir
se réunir à la Table pour s'entretenir ensemble de celte question
importante, a été accueillie avec
le plus grand,.empressement quë
l’on pût désirer. Toiis' ceux qui
étaient à portée d’y répondre,
(deux exceptés, dont un retenu
chez lui par de douloureuses cireonstances ‘domestiques ) étaient
présents. '' ‘ /
Après la lecture de la Farole
de Dieu et la prière, le Modérateur — pour introduire le sujet
à l’ordre 'du jour d'une manière
plus complète encore qu’il n’avait
pu le faire par sa communicatiou
au Témoin —’ lut à l’Assemblée
une lettre adressée à la Vi Table,
sous la date du 28 octobre dernier
par les membres éomposant la
Commission, nommée par les colons pourTadministration de leurs
affiiires spirituelles, à défaut de
Consistoire démissionnaire. '
Ce que çette lettre la troisième qu’ils'disent avoir* écrite —
exprime avec une navrante énergie^
c’est le besoin chaque jour plus
senti d’tth coqducteur spiritüél,
qui prenjûé'^^.soib de )éurs'*ames,
et, aussi bien ,qu’aux adultes,' inculque à. la génération nouvelle.,,
très nombreuse, ces principes re-
ligieux et moraux sans lesquels
ils reconnaissent, qu'ils vont au
devant de la ruine.
«Vous pouvez, Messieurs, y
»disent les signatairesv vous re» présenter mieux que nous ne
» saurions vous le dire, quelle
• perspective offrait ( après le dé
• part du milieu, d’eux de M. le
»pasteur Salomon) et offre, au»jourd’hui plus que jamais, l'état
ispirituel delà Congrégation corn,
»plôtement abandonnée à elle»même. L’on voit avec une dou»leur impossible à exprimer, ces
»centaines d’enfants e U de jeune®,
»gens , sans éducation religieuse
» ni morale. Le Cœur se serre,
» en pensant à l’avenir, si ces
»jeunes âmes se développent dans
»un milieu si malsain sans quel» qu’un '* qui leur donne l'aliment
»qui leur serait nécessaire et leur
• indique le chemin de la vie».
Les signataires expriment en
outre l’espoir: que les sentiments
de bienveillance que T’Eglise-mère
leur â témoigné en d’autres circonstances , se feront jour encore
et plus efficaces que jamais en
celle-ci, et ils promettent an nom
de la généralité des colons, que
le pasteur qui leur sera envoyé ,
trouvera chez tous.le meilleur accueil et toute bonne volonté de
le seconder dans l’accomplissement
de sa grande lâche.
Un des membres influents de
la colonie. M. Arduii) du Villar,
revenu en Europe pour?:affaires,
et’prié ’’par le Modérateur d’intervehir'"à cette réunion, était
prépnt, et unit ses instances à
celles de là Oommissxon susnommée
pour qu’il fût fait droit, le plus,
tôt possible à'ia demande des co
lons , et intéressa vivement l’assemblée par les réponses pleines
d’à-propos et marquées au coin
d’un grand bon sens qu’ il fit
aux nombreuses questions qui lui
furent adressées un peu par tout
le monde, et sur toute espèce de
sujets se rapportant à la colonie.
Le devoir de l’Eglise Vaudoise,
de pourvoir aux besoins spirituels
d’unei portion si considérable de
ses ressortissants ( M. Arduin
donne le chiffre de 3500 ), pré’
férahlement même d toute autre
œuvre d'Evangélisation est trop
évident, et chacun des présents
en était trop profondément pénétré,
pour qu'il pût y avoir deux avis
à ce sujet.
Là où quelque divergence se
manifesta, ce fnt au sujet de
savoir à laquelle de nos deux
commissions exécutives. Table ou
Commission d’Evangélisation , revenait le plus naturellement la
direction de cette œuvre. Quelques
uns étaient d’avis que c’était plutôt
à la Commission, mais comme d’un
côté, il ne manquait pas non plus
de bonnes raisons pour qu’elle
fût laissé à la Table, qui en avait
d’ailleurs pris l’initiative, et que
de l’autre, l’imporlant était de
s’assurer quel œuvre serait faite,
beaucoup plus encore que de savoir par qui; la Table fut non
seulement encouragée, mais vivement sollicitée par le corps de®
pasteurs, à faire'tout ce qui dé-*
pendrait d’elle, pour que le vœu
légitime de nos colons fût exaucé
au plutôt, et de la meilleure manière. ■<> ìli:
Gomment la vén. Tabie'^ s’y
pfendra-t-êne“,; à éet effet ? Attendra-ti-ejle qiie des offres lui soietit
2
25
Î.K TEMU1^
faites, dans cq^sens, ou J,ei
de DOS jeunès laiflistresf — 3Îout
partisans que s#us soyons, en principe, de cette vocation spontanée,,
comme de celle dont on pourrait
espérer avec le plus de raison
qu’elle vînt directement d’en haut,
noua ne cachons pas notre crainte
qu’on n’obtienne que très-diflBcilement. par ce moyen , le résultat
qu’on se propose.
Plus d’un jeune homme pro
bableraent, qui, par une modestie
qui l'honore, ne se croirait pas
apte à cette œuvre et par conséquent n’offfirait pas de lai-même
ses services, se sentirait encouragé
à l’entreprendre, si raotorilé, dans
le jugement de laquelle il a plus
de confiance que dans le sien
propre, lui .montrait, en lui adressant un appel, la confiance qu'elle
a qu’il est l’homme indiqué à eet
effet et plus capable que bien
d’autres de s’acquitter avec profit
de cette tâche; et notre avis bien
arreté est, que s'il y a une chance
de donner à notre colonie du Rosario le pasteur dont elle a besoin,
ce sera par cette voie plutôt que
par toute autre.
Eu rapport toujours avec l’objet
de la convocalioii dont nous venons
de rendre compte, qu’on nous permette de transcrire, la traduisant
de l'anglais, Vadresse fraternelle,
envoyée à l’Eglise vaudoise par le
canal de la Table, par les membres
du Presbytère d'Ozark, Synode du
Missouri, Etats-Unis d’Amérique,
dans la circonscription duquel est
venu s’établir notre frère M. Salomon, avec les quelques familles
d’émigrés qui Tout suivi à son
départ du Rosario.
Cette adresse, en même temps
qu’elle indiquera à ceux de nos
compatriotes que la malheureuse
fièvre de l’émigration travaillerait
encore une contrée offrant beaucoup plus de garanties pour une
bonne réussite de leurs projets ,
que les républiques du Sud, ou
les révolutions sont en permanence, fournira à ceux qui la liront
la preuve réjouissante que, grâces
en soient rendues à la fidélité de
nos pères — le nom de vaudqis
est encore en honneur dans la
grande République d’au delà de
l’Atlantique, et leur indiquera la
voie à suivre, pour que nous puissions transmettre le même privi
lôge à nos enfants. Voici ce document’* dont, nous devons la commun ieatic® à l’obligeance de H. le
Modémtèurv
M' Vernon Laurence Co-Mo■ U- S. A, Jan. 5^ ÎR77.
Au Rev. J. D. Charbonnieu Modérateur.
Cher frère.
Les membres du Presbylère d’Ozark,
Synode de Missouri, envoient leurs
cordiales salutations aux pères et frères
de l’Eglise Vaudoise • rendant foiijours
grâce à Dieu pour vous, faisant nnenliondevous dans nos prières, et nous
remetlanl sans cesse en nrémoire l’œuvre de votre foi et la patience de votre
espérance que vous avez en notre Seigneur .Jésus-Ghrisl Et nous nous
y sentons plus que jamais pre.«sés ,
depuis que nous a été dévolu, honneur,
de recevoir dans notre coiniumiiou la
première Eglise Vaudoise qui se soit
jamais établie sur ce continent, et d’admellre dans notre Presbylère le Rev.
J. _P, Salomon, un frère bien aimé au
Seigneur et qui s’est montré « accompli pour toute bonne œuvre ». —
Get fieuretix évènement eut lieu lors
de la dernière convocation de notre
Presbylère , dans laquelle on nomma
une commi.s.sion composée des Rev. W.
L. Miller, G. H. Duntop et D. L. Lânder,
et chargée d'envoyer les salutations de
l’Assemblée à la Table Vaudoise, de
lui exprimer le bonheur avec lequel
jls ont reçu le Rev. J. P, S.alomon et
son église dans leur communion el de
lui suggérer l’importance qu’il y anrail
à ce que ce vénérable Corps ( la Table )
coopei'ât à fortifier la fiolonie Vaudoise
du tkmilé de Barry, Missouri, par l’établissement au milieu d’elle des Vaudois el des Prote.sianls français qui .se
disposeraient à émigrer en Amérique.
En l’unissant à notre corps, nous ne
voudrions pas que celle petite Eglise
perdît son individualité ou aucune de
ces nobles qualités qui ont rendu les
Vaudois honorables pendant tant de
siècles. Nous mêmes, non moins que
leurs frères dans les Vallées Alpines ,
nous nous réjoni.ssons avec eux dans
la grâce qui a rendu leurs ancêtres capables de garder la foi, à Iravers le
feu de la persécution el de tenir la lumière élevée dans un temps de ténèbres universelles.
Isolés comme ils le soni, entourés
de toute part par un peuple de nationalité diiïêienle , tandis que leurs
enfants s’américanisent peu à peu,
en suite de l'éducalion qu ils reçoivent,
ils perdront inévilablement plusieurs
des qualités de leurs rigoureux el dévoués ancêtres, si la colonie _n’est_ fortifiée par de continuelles adjonctions,
provenant de leurs chères montagnes
et vallées.
Enfin, nous désirons, en vous exprimani de nouveau les senlimçnls de
notre respect et d’amour ftalernel ,
nous déclarer vos affecUoilnés dans
les liens d’une commune foi el dan»
le service du même Maître à Jamais
béni,
Ü.’ L. Miller.
0. L. Lander.
G. H. Dünlop.
NÉCROLOGIE
M.r J. Vt’eilzecker, pasteur vaudois
à Nice, terminait rinleres-saiïte leiiçe
que nous avons publiée sous la date
du 15 décembre dernier, par ces paroles: « Nous avons eu, hier au soii’j,
le grand bonheur d'entendre un missionaire descendant de vaudois (M. îe
Maj or Mal.an); quand aurons-nous le
bonlieur plus grand encore d’entendre
un missionaire vaudois lui-même?»
Ce que nous n’avons pas voulu dire
alors, nous pensons devoir le publier
aujourd’hui: Notre Eglise a été pendant
piès de six ans, représentée dans te
champ des missions de t’Océanid. —
G. Lydie Lanlarel, épouse du docteur
Nisbel, l'un de.s ouvriers les plus distingués de la grande Société des missions de Londres, a passé»six ans avec
lui dans l’une des îles de l’Archipel
des Samoa. Si une sauté cJéHcale ,
ébranlée encore par le passage subit
du climat de l’Ecosse (où elle habitait
depuis 12 ans) à celui des tropiques,
puis les devoirs maternels ne lui ont
pas permis de s’occuper tout d’abord,
comme elle l’aurait voulu de Tœuvre
spticiale de révangélisation, sa vie entière était une prédication constante
de cet évangile qu’elle aimait dès son
enfance et qui faisait sa joie el sa force.
Elle M au comble de ses vœux le
jour où , en possession de la langue
harmonieuse de cet archipel ( l’ilaiie»
de l’ücéanie ) el siiiBsamineut remise
d’une longue maladie, elle put expliquer
la parole de Dieu aux femmes de ces
nombreux évangélistes (80) que préparaient son mari et le D, Turner son
collègue et ami d’enfance.
Mais lor.«qn’elle espérajt encore quelques années au moins de celte aciiviié
biénfaisaiile , une terrible nialadie lut
enleva au bout de quatre jôiirs son
époux bien aimé. Brisée dans son
corps par ce coup douJotirenx, quoique
mei veilleusernenl soutenue dans son
âme, elle dut reprendre avec ses deux
enfants ( de 5 ans 1 ¡2 et 2112 ) le cbemio
de la pairie lointaine. Après un voyage
de quatre mois pendant lequel le Seigneur a déployé en sa faveur les irésor»
des ses compassions paternelles, M.“^
Nisbel avait trouvé au Pomarel un
îien de repos el la tendre aifeclion,
dont elle avait un si pressant besoin.
Son Sauveur lui destinait quelque
chose de bien meilleur enebre.
Après avoir pu se convaincre' que
ses enfants bien-aimés ne seraient pas
oiphelins, même en n’ayant plus leuf
mère, el tout en ayant vivement désiré
vivre encore poui' l’amour d'eux, elle
a sucomiihé le 3 février aux alleiirtc»
3
LS TEMOhN
d’un mal auquel son corps fatigué et
affaibli n’a pJus pu résistât. Elle avait
40 ans.
Le 4, à 2 h. 1 ]2 du soir quelques centaines de personnes accompagnaient au
lieu du repos la dépouille mortelle de
la veuve du missionaire, et M. le ministre Rivoire rappelait à cette foule
attentive et serieuse que la vie chrétienne (Apoc. II. 3) se compose de
ti'avail, de patience, de courage et de
soiiflVance.
©orrcepoiibaiicc
La Tour, le ... .
i
Bien cher Monsieur^
On reproche, je crois, avec quelque
aaison, au Témoin, de ne pas donner
beaucoup de nouvelles locales et de
jie témoigner que d’une manière trop
générale. A cel égard, bien des personnes lui préféraient bonne mémoire
de l'Echo des Vallées. Je crois que le
cliangenient de nom a amené naturellement un cbangémenl, non d’esprit,
mais de direction. Quoiqu’il en soit,
îhdépend de nos amis qui savent tenir
la plume, et ils sont nombreux parmi
nous, de donner satisfaction à l’opinion
publique, en vous envoyant de npmoreuses correspondances et en afimenlanl ainsi la Chronique Yaudoise. Je
viens aujourd’hui donner le bon exemple , dans l’espoir d’avoir bientôt de
nombreux iniitaleurs.
C’est ici ûHê lettré, écrite à bâtons
rompus,; quelques uns des' faits sont
de date un peu vieille , et auraient
dû trouver place dans un numéro précédent, mais ils seront toujours encore
assez nouveaux pour ceux qui ne les
connaissent pas.
C’est le dimanche 28 janvier dernier
que M. Auguste Malan a été non installé , mais présenté à la paroisse de
Rodoret, en sa qualité de pasteur
évangéliste, nomme par la Table, qui
ne pouvant pas approuver l’élection de
la paroisse, quoiqu’elle ait eu lien sans
opposition et à l’unanimité, à cause
que le candidat n’a pas l’âge de 25
ans exigé par la Coflstiiulipn pour être
placé à la tête d’une paroisse cojome
pasteur, n c'ependant tenu compte,
dans spn choix, du vote de la paroisse.
Le jeune ministre a été repu de la
manière la plus cordiale par les anciens
et par les membres du troupeau, intervenus en grand nombre au culte,
Dans une courte allocution qu’il a
prononcée après le sermon du pasteur
qui l’a préséhlé, il a fait appel à la
concorde et à l’affection mutuelle, toiil
en promettant de suivre, avec le secours
du Seigneqr, l’exemple du bon Pasteur
qui a donné sa vie pour ses brebis.
— Le mardi suivant, 30 courant, a eu
lieu à la Tour une nombreuse réunion
du corps des pasteurs. L’objet de la
convocation était de chercher une re
ponse à la demande réitérée et pressante d’un pasleur jVandpis de la part
de la colonie dn Rosario oriental. Cette
fois celle dema:nde était appuyée par
la présence d’un de nos colons, M.
Hafdonin du V’illar. M. Hardonin a
répondu d’une manière salisfaisanle
aux diverses questions qui lui furent
faites et assura l’assemblée de la ferme
volonté de la colonie de subvenir aux
frais d’entretien de leur pasteur; il
aOirma à plusieurs reprises que le
départ de M. Salomon n'avait été nullement motivé par le fefiis des colons
de lui payer ses honoraires, ainsi qu’on
l’à cru , mais par d’autres causes,
enlr’autres par la présence de deux
partis qui s’étaienl forrné.s- à l’occasion
de la bâtisse des écoles et des lieux
de culte; M. Salomon n’avait pas réussi
à amener entre eux une réconciliation.
Celle •difficulté ne'paraît pas être entièrement résolue, mais elle est moins
sensible et moins grande maintenant
qn’il y a quelques années . par suite
des pénibles expériences que les cotons
ont faites par la privation d’un ministère régulier et de secours spirituels.
M. Hardouin, et avant lui, le Modérateur nous ont fait un tableau bien
triste de la misère spiritnelle de trois
nulle de nos frères, de l’avenir sombre
qui le.s attend, si nous ne leur tendons
pas une main secomable; ils nous
ont parlé des centaines d'enfants qui
grandissent &an.s instruction religieuse
et sans éducation chrétienne. « Passez
en Macédonie et venez nous secourir » ;
Tel est l’appel qui nous est nouvellement
adressé.
L’assemblée a été unanime à admettre
et à sentir (|ue dans cel étal de ebo.ses,
que nous ii avons ni voulu ni cherché,
nous ne pouvons rester sourds à cel
appel de nos fières. Le concours de
notre sympathie et de nos prièies leur
est promis et déjà, séance tenante ,
elle s’est jointe a une fervente prière
d’un de ses membres en leur faveur;
elle a demandé au Seigneur, à qui
cela appai'iienl, de faire surgir luimême une vocation pour celte œuvre
diffieile et ifnporianle , de désigner ,
lui-même , celui qui devra aller apporter le me.ssage de salut et de paix
à ce.s frères éloignés.
On a fait remarquer avec raison que
l’Eglise Vai'idoise qui a envové un de
ses pasteurs aux vaiidois de Marseille,
les quels n’étaient pas, après lotit |
s’ils en sentaient le besoin, privés de
secours religieux, et un autre à l’église
de Nice, coniposée, en grande partie
de riches cbrêlieiis étrangers, doit plus
parliculièremenl s’intéresser à nos coreligionnaires et compati iole.s du Rosaiio qui sont tous sortis du milieu
de nous et qui sont dans le pins grand
déiiûmenl spirituel. — La Table a demandé an Corps des Pa.sliutrs s’il ne
croyait pa.s qu’il fût ooiivenalile, alin
de décider un de nos ministres à se
propo.ser pour celle œuvre, de lui garantir les moyens de se répalrier cl
de lui a.ssurer un poste à son retour.
De telles garanties pnt sans doute paru
\xü minimum au Corps des Pasteurs;
mais commentfla Table pourrait-elle
rqrnplir la seconde eondiliop? Ç’est
sans doute celle difficulté qui a suggéré cà plus d’M membre de, rassemblée la peneée que la Commission
d’Ëvarigélisalion pourrait ajouter encore à ses autres œuvres celle du Rosario; celte administration étant plus
libre dans ses allures, pouvait plus facilement placer et déplacer ses opvriei’s. Mais celle proposition a été
combattue par d’au 1res qui ont été
d’avis que la Commission d’Evangélisalkm a bien déjà assez de postes à
pourvoir et de responsabililé à porter.
Du reste dans la réperlilion qui a été
faite de la lâclie qui incombe à la
Table et à la Commission, l’œuvre du
Rosario a élé assignée à la Table et
en charger la Commission ce serajl
une espèce de fm de non-recevoir et
un renvoi à l’incertain et à un avenir
peiil-êire éloigné. - C’est à la Table
a s’occuper de celte grave question ;
elle fera admiiiistralivemenl ce qu’elle
croira devoir faire dans sa sagesse pour
provoquer une décision ou une vocation. L’assemblée remet la question
à la conscience de chacun de ses
membres et surtout à la sagesse et à
la fidélité du Seigneur.
Celte lettre est déjà bien longue ;
veuillez cependant me perdonner, de
porter encore à la connaissance des
lecteurs du Témoin un fait qui, j’eu
suis sûr, les intéressera :
11 y a quinze jours, M. Calvino se
rendait à Barge pour l’entenement
d’un enfant d’nn de nos coreligionnaires, Matlh. Pi’ochel de S'Jean propriétaire du principal café de celle
ville; M. Calvino a ^pu annoncer l’Evangile à une foule réunie devant la
inaison mortuaire et ensuite sur le
cimetière. Huit jours plus tard c’était
M. Prochel ¡ui-inême qui était enlevé
à sa jeune lamille, en suite d’une maladie violente. Le pasteur de la Tour,
M. Charbonnier Modéralenr et le professeur E. Malan, invités par les parents se rendirent à Barge, et purent,
le second parler de l’amour de Dieu
en Jésns-Cbrisl à une grande mnllilude évaluée à plus de mille per.s,pnnes,
réunie _ autour du cercueil da notre
coreligionnaire, dans la grande conr
de la maison, et M. Charbonnier, de
la vraie consolation, à la foule qui s’était iransporiée au champ du repos.
M,. Charbonnier avait pris pour texte
de son diifcoiirs ces paroles du Sauveur;
« Je suis le ré.snrreeiion et la vje; si
quelqu’un croit en moi, il vivra, quand
luème il serait morf ». J. xi, et
M. Malan , ces paroles du Maître: tCar
Dieu a tellement aimé le monde, qu’il
a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse point,
mais qu’il ail la vie éternelle ».
Un grand nombre de messieurs, la
Société des onviriers, les eoJlègues du
défunt, la ville loutq entière a pris
part à lu cérémooie funèbre et a écouté
4
24
LE TÉMOIN
la prédication de l’Evangile avec attention et avec recueillement, comme
l’aurait fait une assemblée composée
d’évangéliques.' On n’a apefçu nulle
part et de la part de personne une
expression ni un signe de moquerie ou
de mépris, on n’a entendu aucune
parole malsonnante; au contraire partout des témoignages de sympathie et
de regret et des marques d’estime et
de respect. On a vu des larmes couler
le long des joues de plus d’une personne ; et après la cérémonie plus
d’un s’est exprimé sur ce qu’il avait
entendu de manière à laisser espérer
qu’il avait reçu instruction et édification.
L’enterrement a eu lieu dans le cimetière communal ; la municipalité
n’a pas hésité à céder et même à
vendre un emplacement convenable
dans l’enceinte commune à la famille
pour y déposer les restes mortels du
père et* de l’enfant.
Cette tolérance, mieux cette généreuse libéralité, nous dirions même
celte affection fraternelle, à quoi devons-nous l’allribuer? Sans doute avant
tout à la bonté de notre Dieu, à son
Evangile d’amour qui agit dans les
esprits, même d’une manière inconsciente et qui produit des fruits dans
la vie sociale; nous la devons ensuite
à l’exercice de 28 à 29 ans de la liberté, enfin nous la devons aussi,
dans le cas présent, à rhonnêlelé du
défunt qui, dans les Iransations de
son commerce, a rendu, à sa guise,
un bon témoignage au nom vaudois.
— Que les habitants de Barge reçoivent encore l’expression de notre
reconnaissance et de notre admiration !
i{om)eUe0 rcUjgtcueee
— Les hospices d’aliénés des Etats-Unis ne renferment
pas moins de 10.000 individus qui,
selon le docteur Porves Winsiow, sont
devenus fous sous l’influence du spiritisme, D’aulrès docteurs afliimenl
qu’il existe actuellement un plus grand
nombre dé fous spiritisles, qui ne sont
pas encore entres dans les hospices.
— La Bevue de Belgique rapporte qu’une nouvelle communauté protestante vient de se constituer
dans une petite ville des Flandres.
Voici comment :
«11 s’y est trouvé un homme logique
et ferme qui n’a pas voulu livrer ses
enfants au clergé qu’il combai chaque
jour. Bien que sorti d’une famille ca-i
tholique et ayant épousé une catholique
il refusa d’abord de faire baptiser'son
premier né à l’église. Aussitôt les persécutions commencèrent. Il fut aban-’
donné par ses domestiques et il ne
put les remplacer, il fut obligé d’èn
iaife' venir ue.’^oliahde. U se rendit’
alors' dans la Fliindre zélandaise pour
y faire baptiser son enfant par le pasleur du Sas-de-Gând. Puis il attira
dans sa fabrique quelques ouvriers
réformés avec leur famille.
» Un petit noyau protestant étant
ainsi formé, il s’adressa au pasteur
de Maria-Hoorebeke , celle commune
où, en pleine Flandre, le protestantisme
a survécu , depuis le seizième siècle,
à toutes les persécutions. Tous les dimanches , un évangéliste vient faire
le culte à ***, et même, depuis le 10
novembre dernier, un pasteur y est
établi, qui dessert en même temps
Courtrai. La difficulté de le loger a été
grande, parceque personne, pas même
les libéraux, n’osait lui louer une
maison. M. X... a fait venir aussi une
institutrice protestante pour ses enfants.
Elle donnera des leçons publiques.
ï Le noyau augmente rapidement,
parceque les libéraux de la localité y
voient le seul moyen d’échapper à la
domination du clergé qui, nulle part
n’est plus pesante el plus intolérable
qu’à ***. Quand M. X... prit la résolution d’élever ses enfants dans le protestantisme, ce culte ne comptait à ***
qu’un seul adepte, c’était une étrangère, la femme d’un libéral; néanmoins
indifférent à la question religieuse, il
avait fait baptiser ses enfants dans le
catholicisme. Voyant enfin le danger,
il a fait baptiser dans le protestantisme
un nouvel enfant qui lui est survenu;
cet exemple vient même d’être suivi
par un fonctionnaire de la localité».
Barit. — La vente annuelle au
profil de la Société pour l’encouragement de l’instruction primaire parmi
les protestants de France a produit,
celte année, 35.600 francs.
Sutsae. Le 19 du courant, avaient
lieu, à Sion, au milieu d’une immense
concours de personnes de tout rang
et de toutes dénominations ( parmi les
quelles les membres du conseil d’Etat
du Valais, la municipalité de Sion et le
Préfet ), les funérailles de M. Alfred
Lasserre de Genève, pasteur infiniment
aimé el respecté, de l’Eglise protestante de Valais, enlevé à son troupeau
el à sa famille à l’âge de 33 ans. Peu
de jours avant sa mort il avait encore
dicté pour ses paroissiens une lettre
touchante d’adieux et d’exhortations
chrétiennes, ainsi qu’un appel à ses
coréligionnaires de tout pays en faveur de l’œuvre d’Evangélisation du
Valais.
Ttêfin. —- La vente qui se fait
chaque année, dans le courant de décembre au sein de l’Eglise de Turin,
au profil de la Société des Demoiselles
protestantes pour la protection de l'enfance pauvre et Ae Vhâpüal évangélique,
a donné, celle année —■ y compris les
dons en argent faits à celte occasion,
— au delà de 5.500 francs.
Ælalie. — La Chambre s’occupe
de projets de loi d’importance secoiv
daire. C’est regrettable, parceque le
ministère, avec la majorité dont il
dispose, pourrait faire accepter facilement bien des réformes. — La proposition de Gairoli et de Garibaldi. d’accorder une pension aux survivants de
l’expédition de Sapri, prise en considération par la Chambre, malgré le
discours modéré el sensé de Sella qui
en a démontré l’inopportunité, est
repoussée par la majorité des bureaux.
Mais la Cffambre veut envoyer une
députation à Milan pour la célébration
de l’anniversaire de la triste échaffourée
de 1853^par laquelle Mazzini, qui l’avait
ourdie, a envoyé à l’échafaud 17 malheureuses victimes.
Nicolera qui avait laissé pour quelques jours son ministère entre les
mains de Deprelis, est de retour à
Rome. Sa Majesté Victor Emmanuel
est aussi rentré dans sa capitale où il
doit recevoir le nouvel ambassadeur
d’Aulriche-Hongrie. — Lord Salisbury
a passé à Rome, en revenant de Constantinople; il a eu une entrevue avec
Melegari, et a assuré que l’Angleterre
dans le cas d’un conflit entre Ta Turquie el la Russie garderait, aussi longtemps que possible, la neutralité. Melegari a parlé dans le même sens. —
Nicolera a faitjà Catanzaro un discours
progressiste , très modéré ; maintien
de tous les impôts actuels, y compris
le macinato, réforme dans le mode
d’exaction; le ministre tout en voulant étendre le droit de suffrage , se
Erenonce contre le suffrage universel.
es modérés de la droite ne parleraient
pas autrement.
A Turin on s’occupe d’associations
industrielles, associations pour les laines
et pour les colons, etc.
Qwealiam a’Oâ’ieni. — Les propositions de paix faites par la Turquie
a la Serbie et au Monténégro ne sont
pas encore acceptées. 11 paraît même
que de nouvelles difficultés ont surgi.
La Turquie offre la paix à la condition
du statu quo avant la guerre, niais elle
exige de la Serbie des garanties pour'
l’avenir et là Serbie refuse de se lier.
Quant aux puissances, l’opinion "général e , à T%ard de la Turquie, c’est
qu’il faut attendre le résultat de ses
essais de constitution et de réforme,
La Turquie n’ignore pas que l’Europe toute entière a les yeux sur elle’
el lui demandera compte de la manière
,dont elle aura tenu ses promesses.
Ernbst Robbrt, Gérant et Administrateur
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarellî.