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Curnplo-courwt avec la Poste
PH1X D ABONNEMENT PAR AN
Italie ........ L. 3
Tous les pays cJe TUnion |
de po.ste...........»15
.Amérique du Sud . .
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On s’abonne ; I
Au bureau d’Administralion; |
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M Ffirnesl Robert (Pignerol) '
et à rirnpritnerie Alpina à ,
Torre Pellice.
J.'abonnement part du 1. Janvier
et se paie d’avance.
ANNÉE XVllI. N. 47.
17 Novembre 1892.
Numéros séparés demandes avani
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonceê: 20 centimes par ligne
pour une seule Fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la BédacMon àM.
lePast.H. Melile, Torre Pellice
et pour rAdmlnlstratlon à M
Elisée Costahel, Torre Pellice*
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payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me aerex l.^moins. A cl.. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15, Que ton règne vienne, nattli, VI, 10
K » in m » il'«;;
Cliangemonts à apporter à notre culte. —
Correspondance (suite). — Numa Hecolin — Chronique Vaudoise — Revue Politique.
CliaiipeHts à apporter à notre culte
Noire ciille, clisoiis-le tout ite
«uile, possède tous les éléments
il’iiri culte dirétien. On y lit les
Saintes Ecrilure.s, on en eiiteiul l’explication, on ailoi'e Dieu [lai' la prière et les caiiti'pies, on s’appi’oche
de temps à autre d’nne table où la
Saillie Cène est distribuée d’après
rinstiliitioM apostolique, (àela ne veut
point dire qu’il n’ait des défauts et
qu’il ne puisse être notablement
amélioi'é à la gloire de Dieu et peut'
rédincalioii des fidéle.s.
En pi'emiei' lieu c’est un peu trop
un culte de surprises. De lidéle ne
sait d’avance ni les caiiti(|ues qui
sei'Oiit chaulés, ni les, [iiières qui
seront prononcées, ni la portion de
l’Eciiluie qui sei'a lue, ni le texte
que choisira le prédicaleur. L’invocation, la lecture des commandements, la conre.ssion des péchés (et
même depuis quelques temps noirs
en avons plusieurs) la prière du
Seigneur, le credo et la bénédiction
voilà les seuls éléments stables sur
lesquels il peut compter et auxquels
il peut se préparer. Nous nous demaniions, si pour le culte public, il
n’y aurait pas avantage, à ce que,
avant do se rendre à l’église, les fi
déles fussent mieux nantis de ce
qu’ils y trouveront. Quel inconvénient y aurait-il, — et le petit dérangemeiit que cela causerait serait
compensé par un grand avantage, —
à ce que le pasteur annonçât huit
jours à l’avance, le chapitre qui .sera
lu et même le texte, .sur lequel il
prêchera le dimanche suivant?
En second lieu, notre culte est un
peu trop un culte à la baguette.
C’est une école dirigée lanlôt par
l’iiistiluteni', lanlôt par le pasteur.
Tous les actes du culte aonl annon
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cés, orrloniiés. Rien îiljsolurnenl Ji’esl,
laissé à l’iiiilialive des fidèles (|ue le
chant du Tcdeitm. El ('iicnre! Cela
donne à notre cnilc celte lournnre
guindée, froide, dé|iourvue de tonie
spontanéité, de (ente grâce, de loute
chaleur (jne lui repi'ochent, à l)On
drod, nos amis des églises anglicane
et Inlhéricnne. En (|iioi, nous nous
le demandons, nous éloignerions nous
du plus strict évangélisme en semant notre culle de canliques enlonnés spontanément dont un exprimerait le l'epenlir, un autre la reconnaissance et un Iroisiéme l’adoralion? Et serait-ce se ra[)[)rocher
du ritualisme si rassemblée élail
invitée à s’unir, non seulerrient d’es]iril mais de la voix, au [»asteur
lorsqu’il lépéte la |)riére du Seigneui'? Celle prière ne commencet-elle pas, en effel, par « Notre
Père »? Si l’on voulait essayer, ôn
verrait comhien noire ciilto y gagnerait en naturel, en clialeui’ et
en efririice.
En Iroisiéme lieu, les prières liturgiques dans noli’e culle soid, beaucunp drop longues. Elles, sont la
lerreur des enfants et de la jeunesse.
Ell(?s fatiguent les [)ersonnes d’âge
mûr. Nous serions plus qu’élonnés
si le nombre des personnes qui les
suivent jus(pi’au bout avec altetdion
nous élail l'évélé. Cela veut-il dire
(pie nous foyons disposés à supprimer les pi'iéi'es lidirgiqiies pour les
remplacer toutes par des prières
â’abondance? Ras le moins du monde; cai' ces dernières, si elles ont
leurs avantages, et si par là même
elles doivent avoir leur place dans
le culte, elles oïd;aussi leurs iiiconvénienls. Très facilement elles peu
vent être d(-;s prières abondantes et
surabondantes, dé[iasseren longueur
n’imporle rpielle prière liturgique;
|)uis (dies |)euvent aisément représenlet l'élat d’âme et h'S Ijesoins du
pasteui', beaucoup plus tiilèlement
que l’élat de l’église et ses besoins.
Il peut aussi arriver <]ue ces pi'iôres soient sujeltes à de graves omissions en ce que tels objels que
chaque dimanche 1’ église devrait
présenter au trcàne des miséricordes
n’y son! pas même mentionnés. Mais
l’inconvénient [irincipal que nous
voyons aux iinéres d’abondance,
pour le ruile public, c’est la difliculté où se t(Olive le fidèle ide capacité itdellecluelle et de piélé moyenne) de les prier (qu’on me passe
l’expression) vérilahiemenf. Il se
trouve en qirésence de mots dont il
lui faut saisir la signification, , do
périodes dont il lui faut comprendre le sens. Après cela il déviait
s’efforcer de s’unir de cœuretd’es[iril au pasteur, pour demander lui
aussi ce (.pie le pasteur a demandé.
Mais voici d'autres paroles, d’autres
périodes. 11 est déroulé et il finit
par écouter \a prière, sans prier
lui même. Qu’on ne se fasse pas
d’illusion, il n’y’â guère que les
per,sonnes ayant atloint un certain
dévelo[)pement intellectuel, ou ayant
atteint un haut degré de spiritualité
(pii puissent vérilahlement pider
dans le secret do leur cœur avec
celui qui ju’ie à haute voix,si elles ne
savent [las d’avance ce qui sera demandé au Seigneur. Aussi, tout en
laissant libre le pasteur de'donner
essor à ses sentiments dans une pri
ère, par ex, dans celle qui prédèdo
la prédication, à condition ipi’il sa-
3
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‘.ii\
che S0 maiiiLcnir duns des limiles
raisoimables, insislerioiis-nons siii'
deux autres prières lil,urgii|ups ou1,1'e la cordessiou des [¡écliés, une
d’adoralioii et. une de supplication,
prières courtes, composées de phrases brèves, edaires, arrivant, au but,
semblalrles à celles doid, le Coininou
Pra,.yer Book nous olfre d’admirables exemples, et que tous les nou
veaux memirres de l’église sauraienl
par cœur poui' les avoir ai>prises
lors(iu’ils étaient catéchumènes.
En quatrième lieu, nous voudrions, sans insister précisément pour
que la Sainte Cène soit célébrée
chaque dimanche, (|u’au moins elle
reprît au milieu de nous sa place
naturelle, c’est-à-dire qu’elle lût considérée comme un acte de culte au
même litre (pie la [irière et la prédication de la parole. Nous voudrions que cet acte, .sans .«e dépouiller en rien de son caractère de
profond sérieux, ne fût plus considéré comme quelque chose de particulièrement solennel, de rnystérieu, j allais presque dire de redoulable. Nous voudrions qu’elle redevînt
la table de la famille, où les enfants
vinssent souvent s’assimir [lour recevoir de leur Frère aîné et de leur
Père cette nourriture (pii consiste
en une assurance toujours renouvelée de l.eur amour.
Enfin, nous voudrions (pie parmi
nous s’établit l’usage de ne pa.s sortir de l’église en masse et avec précipitation, comme des écoliers à
l’issue d’une leçon ennuyeuse, ou
comme des spectatèui's échappant à
un théâtre en feu ; mais que chacun
se recueillît après le culte, comme
avant, en une prière silencieuse, des
tinée à demander a Dieu de faire
tomber la msée ilo son Esprit sur
la Parole que l’on vient d’eidendre.
L’auditoii’e s’écoulerait eunuite lentement et respectueusement.
H. iM.
P O .O r> O n n O r'> C]
CORRESPONDANCI^:
(Snüe de ri. leUre dv Genève).
Nous avons eu aussi un autre
congrès religieux en Suisse: c’est (telili d’Anglais de toutes sortes de dénominations, ipii ont choisi la belle
Vallée de Grindeiwald, au centre des
Alpes bei'uoises, pour lieu de réunion, dans le but d’apiirendre à se
mieux connaître. Nous avons été
charmés ipi’ils aient pris la Siiis.se
pour centre et (pie leurs conférences aient eu d’heureux résnllal.s,
mais ici encore nous n’avons pas
compris fpi’ils ne se soient pas mis
à l’ombre du drafuìau de rAlliance
évangélique, laquelle dans tout ceci
ne parait avoir été passablement
laissée de cèté.
Les vieux huguenots ne sont pas
suspects en fait d’images lailiécs,
et cependant on vieid. d’iliaugurer
dans le vestibule de la Salle de la
Réfonnation à Genève, deux liusles!
mais rassurez vous, ce n'est, jujinf
poni' se prosterner devant eux!
G’est un souvenir de deux honrimes
de Dieu MM. Merle d’Aubigné et
de Gasparin, que les amis du premier et la veuve du second ont
placés dans ce lieu en mémoire de
tout le bien qu’ds ont tait, l.’inauguration de ces bu.stes s’est faite en
petit comité, en présence des seuls
amis et parents de ces deux champions de l’Evangile.
Nous souIlVons en Suisse d’un mal
dont on est relativement exemiit sur
l’autre versant des Alpes, c’est de
l’ivrognerie ! Ce vice a fait depuis
4
ti-' ■
?r./
W:
%‘-f
m,
- S'?«
50 ana (Íes progrès énormes. On ne
se conlenle pas fin vin, c’esl l’akool
qui ruine la sanlé physique el, morale (le MOS populaUons, el, à la suile
(le quelques mauvaises récoUes de
l’aisins, les
laiL impossible.
'uis la langue iLa
ae sont adonnés
aux liqueurs fortes, même dans les
pays viticoles et l’usago persiste.
Le mal est devenu si évident que
les autorités s’en sont émues comme
les particuliers. La Conrédéiatitni
s’est attribuée le monopole de la
vente de l’alcool, les gouvernements
cantonaux essaient de restreindre le
nombre des cabarets, mais outre que
dans un pays de suffrage univei'sel
et de radicalisme, les cabaretiers
sont une pui.ssance redoulable, ce
ij’esl pas le ¡iouvoii' qui peut modifier les mauvais iiistincis, c’e.«t
avant tout la crainte de Dieu; ans.si
les pasteurs, les évangélistes, les
visiteurs les pauvres en sont-ils arrivés à pi'êcher l’absiiiience totale
comme le seul remède efficace el
ils ont obtenu des résultats éneourageaiiLs. Ce qui frappe le plus dans
les réunions de tempérance c’est de
voir l’expression de joie et de gaieté
qui rayonne sur le.s visages des participants. Dans la l'éunion générale
des tempérants de la Suisse Romande, jpii a eu lieu à Genève au
mois de Septembre on a rarement
vu une as,semblée où l'égnâl plus
d’entrain. Cela prouve la lausseté
des récits de tant et tant de feiiillelonisles et de romanciers qui affirment que c’est dans le vin que
se trouve la gaieté. Du reste le nombre de ceux (¡ui s’occupent de la
guérison de l’ivrognei'ie, augmente,
et- ce ne sont plus seulement ces
Sociétés de tempérance pi'oprement
dites, mais en outre celles du relèvement moral, de la tulle contre
r alcoolisme (jui ti’availlent à la
même œuvre.
Nous n’avons pas envoyé de représentant à votre Synode; j’aurais
¡jeauconp désiré rn’y rendre mnià ce moment cela rn’é
lieime a, m’a-l-on dit, tellement pris
le dessus dans loules les séances,
que cela diïvient difficile aux amis
élrangei's d’y parlicifiei'. La lingua
ciel si est peut-être la plus lielle du
monde, mais n’est pas la pins répandue! (1)
Me voici au bout dt mon papier;
il ne me reste plus qu’à présenter
mes affectueuses salulations à vou.s
et à tous les lecteurs du l'émoin.
Ad. G,
lit lili y% lU2€:OI..Bl'
L’Eglise
iéforméo do Paris, si
douloui eu.sement ô[)ronvée depuis
un ceitain temps, vient de faire une
nouvelle pei'lc. M. Numa Recoliii,
pasteur dans la paioisse (b^ i’Oiaioire, a été rappelé à Dieu le dimanebe 50 oclolire, a l’âge de GG
ans. 11 a succombé, au bout d’une
semaine, à une ense très douloureuse. Entouré de tous les siens, il
a édifié tous ceux qui l'ap|)rocliaieiiL
par ia fermeté de ses espéi'ances
clii’élieiines ef la .solennité de scs
dcrniéies exborlalions.
Né le 9 juin 182G au Vigan, au
sein d'une ancienne famille bnguenote (]ui avait sulri l’inllnence du
Réveil, Numa Recolin avait élé inimême de Ironne heure entraîné dans
se
ce mouvement religieux, dont i
(.1) Nods tenons à relever cet ‘inconvénient tjni
nous semble toul'oura plus grave. Nos amis les évangélistes font tout.ee qu'ils peuvent pour nous imposer ritalien comme langue unique du Synode. D‘abord
on se contentait de la séaiico destinée à l'évongélisar
tion ; maintenant on- voudrait tout envahir. « N’est-ce
pas la langue patriotique disent-ils? El'les députés
que nous amenons avec nous, n'onl-Us pas le droit
de comprendre?» C'est vrai, mois U en est d'autres
qui ont le droit de cojnpréndre fct pour lesquels le
français e&t plus ramilîef que l’italien. Ce sont les
amis étrangers qui soutiennent de leurs généreuses
contributions nos œuvres et surtout noire missmn eu
Italie. Qu'auront-ils gagné, nos ôvangélislos, quand
ces amis ne viendront plus à nos Synodes, où s'ils y
viennent en petit nombre no s'y arrêteront que juste
le temps néeessuire pour délivi'er leur speech et puis
s^en iront en rcinporiant de notre église et de son œuvre 1rs impressions les plus Vagues et pas toujours
les plus agréables? U laut donc être sages et condescendants et laisser au français dans nos' Synodes sa
place raisonnable et îŸ'éa utile.
5
— -^3 —
(léclnra lonjoiirs le fils imlépendaiil,
mais l'ecoimaissanL et liilèle: il aimail, suilout à l'eiiilre lérnoignage
au l)ien qu’il avail retiré de ses l'ela'ions avec son oncle Nongaréde,
qui a|)jiai'!enail à l’Eglise wesleyenne.
Après avoir fait de fortes éludes
classitpies an lycée de Nîmes et de
lirillanles éludes de théologie à la
facLillé de Moidanhan, où il soutint
une thèse lemarquée sur \’Apnlogie
do Pascal, il devint d’ahoi’d, en
1849, snlTraganl à Ganges (Eléiaull).
Dés 1852, il tnt nommé pasteur à
Montauhaiq où il altira promptement
l’altetdion des fidèles par son zèle
et i>ar son talent et sut l'échanl'ler
la piélé de plus d’un éindiaid, ftar
les cultes familiers qu’il pi'ésidait
le dimanche soir dans la salle d’école du temple des Carmes. Il passa
onsuile à Montpellier (1860). Ce lut
en uctobie 1«78 qu’il tnt ùppelé à
Paris comme successeur de M. Grand
Pierre, et attache à la section de
l'Oi'atoii'c, (pi’il devait desservir jus(ju’à sa moi't.
Dans ces dilTéreids pastoi'als, M.
necolin se fit vivement apprécier
par son vif amour [tour les âmes,
c.nimne par ses dons, tout personiifd.s, de sympathie communicative,
d’amahililé séi'ieuse et de consolation pénétrante. Sa ¡'aróle, servie
par une voix (jui garda jusqu’au
Imnt sa belle sonorité, élait toujouis
aisée et cori'ecte, aliondante et chaleui'euse. Deux volumes de Sermons
cl Médiiaiions (1876 et 1892) en
pei'pélueront le souvenii'. Le grand
pnhiic goûtait la terme élégante et
vilnaide des serrnoiis de M. Recolin,
Pt les âmes pieuses s’édiliaient plus
encore des applications si platiques
et des appels si directs et si pressanl.s qui remplissaient ses « méditations » pins intimes.
M. Picoolin a toujours pris une
part consiilérahie aux œuvres communes du piote.siantisme croyant.
Il présidait à Paris le Comité de
l’Alliani’O évangélique, et c’< st lui
(jiii l’avait représeuté‘ à Iti Gonl'é
rence universelle de Copenhague et
à celle de Florence, où il avait eu
le chagrin de devoir' communiquer
à l’assernhlée le télégramme annonçant la mort 'de M. de Pi'essensé. Il
avait été te principal initiateui' de
la Mission inléricnre évangélupie.
Il était aussi ruii des avocats les
plus convaincus des Unions chrétiennes de jeunes gens, et c’est à
lui surtout (ju’on doit l’institution
de cette belle fêle de la jeunesse,
(|ui se cèlèbi'e maintenant à l’Oraloire tous les ¡)rintem|)s, le jour
de l’A.scension. Ajontons qti’il s’élnit
rallié, dès le début, à la Mission
Mac Ail, et (¡u’il siégeait rians le
Comité de la So^iélé pour l’Eiicouragement de l’Instruction primaire
parmi les protestants de France.
M. Numa Recohn aura été, dans
les Eglises de notre langue, utt des
re])i'ésentants les ¡ilus distinguf3s de
la seconde génération ilu Réveil évangélii|ue, de celle qui suivait surlout, en théologie, les inspirations
d’Alexandre Vinet. Sa piété jileine
à la fois de vigueur et de mansuétude se l’étlétait .sui' sa vénéralde et
aimable physionomie et rayonnait
en (jiielque sorle sons sa couronne
de cheveux lilancs. Aussi était il
cnlouio d’mie sympafliie générale.
(Extrait lie la Sem. Relir/ieuse.}
CllliOMUtli V.tL'DÜISIi
TOllRE PEI.UCE. Cimiirenccsnr
l'Alcoolisme — Dimanche soir (13
cour) M. ,T. Rochat, paslenr a Eucqnes a donné sur ce sujet une conférence à laquelle il avait invité
protestants et calholifpU'S indistinC'
lomeid. Quelques uns de ces derniers ont l'époiidii <i l'appel et ent
pli entendre avec le nous le lerriido
ex|iosé (¡lie le conférencier lions a
fait des ravages [H'odiiils par les
boissons fermentées, ravages hélas!
qui s’étendent de généraîion en gé
'i*-' ''A
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'’i* -t ■/ ■ .'frW‘'''A'^ '*-^-^- .■■ },-^ :■ ■ ^ .,■: : ■' ••''•■i.* ’■ ' • '*» ' •" .* ■ • ’ - ' •/• 'i : ..•...., .,•_ ,V ,,
fe.■ - ■ - s')4 ~ ■ ■ ' ■ ''■ ■■■ , ■;■•
K'
rtéi'aüon, l.e mal (¡iie l’on allrilme
(îxcliisivemenl aux pays du Noid a
envahi l’Ualie. Il (ant s’y op|)Osei',
i-e remède <^uo propose le conférencier (le a’abslenir di3 loufe boisson fermenlée, y compris le vin, en
vue de donner le bon exemple, ne
semble pas avoir élé accepté de
personne pour le mornenl. Mais
nous voudrions, comme nous l’avons
dit, déjà dima.ncbe soir (pie (pielcjues personnes des deux cordes
sions religieuses se l'encoiilrassent
de nouveau pour trailei' uiu; question qui s'impose désonnais à nous,
les sentences [ironOncées par la }>re~
Iu7'a le disent assez, et pour cliercber ensemble ce (|ue l’on [lourrait
faire pour comlialtre l’usage des liqueurs et l’usage immodéré du vin.
Conférence libre du Val Cliiÿon.
I,a VI conférence du Val (iluson
vient d’avoir lieu à Pramol bier 8
cour., sous la lu'ésidence de Md le
pasteur C. A. Tron,
Le temps pluvieux était tout juste
ce qu’il fallait pour nous assuixir un
public nombreux. Aussi la grande
école . fut-elle insulTisante, et nous
allâmes tenir notre séance dams le
temple neuf — éditice assez vaste
simple, propre, bien éclairé et liien
ciiauiTé, l.e côté réservé aux bornmes était bien garni, et les femmes
étaient au.‘^si représentées, malgré
la pluie.
Dés la veille au soir avait eu lieu
dans la grande école une bonne réunion, aussi nombreuse que la pluie
et la nuit sombre avaient pu.le permettre. Trois pasteurs, dent deux
étianger.s à la paiwse, y parlèrent
de l’œuvre du S, Espiit et un 4®
arriva à la fin de la réunion, mais
encore à temps pour dire quelque
chose sur la Parole de Dieu qui est
lampe à nos pieds et lumière à nos
senliei's. Ce sujet lui lut suggéré
par la grosse lanterne qu’il venait
d’emprunter chez le curé de Piamol et grâce à laquelle il put aller
des Roues à la Rua et gravir [lar
un cbemin en zig-zag la rude perde
du Cialagnaré.
La coidérence proprement dite
s’ouvi'it à 10 b ani. pour lai.ssor
aux plus éloignés le temps d’arriver
et ne fut close, (¡ue ajirés une heure.
Tous les padeurs du V'^al Çluson
(on sait (pu; Turin et Pignerol sî;
l'attachent à ce distriel) prirent part
I active à la conférence, à l'exception
d’un qui doit avoir' été retenu par
queii|ue chose d’urgent. La coidérence du Pélis y fut représenlée par
son piésideni, et nous enlendirnos
avec édification quehpres frèi'i's non
l.tasteurs prendre la [larole sui' la
S.le Cène, sujet qui, à cause de son
importance et de son étendue, avait
élé conservé à l’ordre du jour depuis la précédente coiiféi'ence.
Lo cube d’ouvm'ture fut ¡uésîdé
par M. C. A. Tron qui nous entretint sur 1 Cor. XI, 24: Ceci est mon
corps. Api'ès quoi la parole fut donnée à M. le pasteur Marauda pour
la lecture du travail ()u’ii avait pf'épai'é sur le sujet à rordre du jour,
l.e ra]q)orl.eur examina d’abord le.s
textes bibliques relatifs à la S. Cène;
puis il nous parla du sens de cet
acte ,symboli(|ue. C’est d’abord un
acie commémoratif destiné à perpétuer le souvenir du grand événement dij Calvaire. C’est ensuite une
prédication, un lémcignage de la foi,
des croyanls, un feslin spirituel de
la grande iamille chrétienne dont
Jésus Clu'ist est le clief et le Sauveur, sa chair étant une vérilabb.;
nourriture et son sang un. véiitable
breuvage. La S te Cène est encore
l’expression de l’unité de l’Eglise
dont les membres réaliseril ruiiion
la ¡dus intime avec le Seigneur et
les uns avec les autres.
Au cours de la discussion aussi
variée qu’animée et intéressante (le
public ne broneba pas jusqu’à une
heure pour l’entendre tout entière,
et y apporta une attention aussi
soutenue (pje bienveillante) les points
suivants furent mi.s en saillie:
7
ólb
Lii S.le Cène ii’es-l puii nn moyen
(le j4i'ài‘c en Inni, (pi’elle ne coril'èie
[IMS la giAt;e |iar le sirn|ile l’ail, i|n’on
y a |M'is |)arl, mais elle csl, comme
Il culle, nnedocasion de ¡^l’àce pmn'
ceux (|ui y appoi'lenl. les (lispusilioiiK
(pie Dieu demande de nous.
La Communion n’est [)as l’acle
(I’liii moineiiL ipii s’est écoulé dès
([lie nous (jiiiltons la labié sainle,
mais un étal de l’âme du clirélien,
état (^ui doit continuel' sans intei'riiplio'n.
Il serait bon d’avoir, comme auIrefois, des services de prt'‘f)aration,
dans ions les cas, nue préparation
soipneuse de cbnipie cœur à l’endroit de la connaissance, de la l'oi
et de l’anour de Dieu cl dn proi.bain.
Il conviendiait peut être de donner à la S. Cène la place préporidéraule dans le culte le jour où elle
est célébi'ée, tioii pas eu supfnimant
le sermon, mais en le laisant pins
bnd'; on lirait les portions de la Parole de Dieu relalives à la S. Cène,
il y aurait plusieurs cbaiits et quelques prières seraient prononcées par'
les frères (]iii peuvent le faire à
rédilication dç l’assemblée.
Les personnes qui néplipent la
communion devraienl être charitablement invitées à rentrer dans le
chemin du devoir et loU' les lidèles
devraient 'loiinei- à chaque communion le bon exemple <|ue l’église a
le droit d’eux.
La conférence enlend ensuite leclure (l’un projet de réglement rédigé
par le bureau et semblalile, dans
ses grandes ligni s, à celui que nous
avons dans le Val Pòlis. Les douze
arliclies sont adoplés après quelques
légères mcidilications.
La parole est donnée au représenlant de la conférence du Val
Pélis qui ap|)orle aux frèrçs du Val
Cluson des salulalions fraternelles et
les meilleurs vœux
La procliaine conférence aura lieu
D. V. à Pignerol au prinlemps prochain (fin (l’Avril au commencement
de Mai) et l’on y baifera de la
Qnrc d'âmes.
J.e bon accueil reçu à Prarnol
nous fait oiiblir les buissons mouillés de Doccia Roussa et les fatigues
du relour |iai' la Vadiète,
E. Ronket, pasteur.
Arigropne, 9 NovornIx'C.
lU'Vlie Poi ¡rallie
— M. le député l'eyiot
adresse aux édecleur.s de i)i'i(|uéi'as
la lettre suivatde:
« l.a liitle est terminée et j’ai de
nouveau l’hoiinem' envié d'élre voire
représculaiit au parlemcTit iialioual.
Je (erai, sidvaul mes force.s, do mon
mieux, et le plus que je pourrai;
ce sera mon meilleur remercîment
pour ceux qui ont eu assez de cou*
liance en moi pour me revêtir, pour
la Iroisiéine foi,'du mandat législatif. — Je saui'ui oubiier <(ui oui été
mes advérsaires. Député de notre
très eslimé Collège, je serai le dépulé de Ions indistinctement; car je
ne connais d’autre senlirnenL (pic
celui de mon devoii'. — Fils des
Vallées de Pignerol, je me dévouerai à leurs inlérêts, (¡ui, je le sais,
s’accordent toujours avec les inlérêls de la patrie, avec les inlérêts
de celle lifan-lé de conscience et
d’actions (|ui nous a élé conquise
au prix de laid de .sacrifices. —
Avancer, avaiicei' toujours, avec sagesse, pour le bien de tous; telle
est ma fiensée. Et c’est avec cette
[lensée (pii n’est pas' d’au|ourd’bui
seolemeni, et (|ui ne m’abandonnera jamais, (pie je vous remercie
cordialement ».
— Le résultat des ballottages a
été favorable au minisiéi'e (¡ui volt
le nombre, (le ses ¡larlisans augmenté de âS. Il est regrettable (pi’iui
homme illustre'à tant de dires eom
if
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me Rongbi ait succombé,
8
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— 376
— Le (lépuLé Nicolera s'est, déclaré, an moyen d’nne lutlre, üüvertement contraire au gouverin'ment actuel qu’il appelle une |)oignée (ravenlni'iers.
■— Le Géttéi'al ileclui' Uertolé
Vinle, plusieurs fois minislie de la
guei’re, est moi i à Turin le d3 cour.
X
l^’raiicc — Une bonilie trouvée
sur la [)orle de la direclion des mines (le Carmaux, à Paris,et ¡Kirléeau
Commissariat de l'oiiee y a éclaté
et a causé la mort de six pei'sonnes
— Des jiersounages hauts [riacés
seraient accusés d’avoir fait des gains
illicites au moyen de l’enti'epr'ise
de l’isllirne de Panama. Le Gouvci'nernent fait suir possible pour étouffer le scandale. Mais y réussira■ t-il?
Cela ponn'ait bien amener une
crise ministérielle.
X
'lIloma^Tiv — Le dis''ours royal
lu à la séance d’ouverture des cbamLires piussienncs constate un déficit
de 42 millions de marcs sans que l’on
puisse prévoir une amélioration des
iinances poni' le prochain exercice.
Il faudra donc adopter- des mesures
de stricte économie. On armouce un
nouveau projet de loi frar lecpief le
syslème rl’exaclioii des impôts sera
sensiblement modifié, i/agricnllure
et riiiflüSlrie en éprouveront de
l'allégemenl; iTiais les fortunes liél’éditaires sci'unt plirs lourdement
(axées. Le salaire des maîtres d’éeole sera augmeiilée, et le réseau
des chemins de (ei- acci'U, dans la
mesure du ¡'ossible.
X
llongriu — A la siiilc d’utio
crise rniuislérielle, causée par un
cuidlit entre le rnini-^lère Szajtary
el le clergé ausujet de l’irtlroducliun du mariage civil, rEmpcrciir
a ciiargé Wekerle de la formation
d'rrne nouvelle adriduistration.
Belgique — Les i-adicaux ntécoulanls de ce que le pro'p.‘l de loi
relalif au sullVage universel avait
été l'cpou.ssé, se sont livrés ri de
bniyaiiles démoustralions (|iri ont
élé dispei'sces [lar la police a coups
de sabre et de révolver.
X
— Tout fait [>!'évoii(|ue Grover tUeveland [sorte ]»ar le
[rarti dèrriocrati(|ue sera nommé
l'résident. Son avènement au [auivoir sei'a probablement le terme de
la polilirpre proteciionniste qui appairvrit rArnéi-i([ue en fermant .'■es
porls au commerce étranger.
i Dépôt Biblipye de Pifliierol
¡âa
W
Eu suite du départ de Madame V.ve
UibuLLi, ce Dép()l a été Irausféré, du
't'eiriple Vauduis, au N*"' til. Knute de
Fénestrellei et placé s.ms 1« direction
de .M. G. B. lîerloiie, négociant (1).
Ijû Déjiôt Biblifpie de la f.A TOO U
cuiitiiiuü a èli'e placé chez M. B. Guss,
uogDciauJ.
Celui de TURIN, cliez M. Jac(]ues
G('ss, concierge de la ma,jsoii pastorale
Vaudoise, 15 Rue Pio Quinto.
Une nouvelle édiliou française de la
Bible, .selon la Version d’Oslervald
l'évis e [lar une Société de Pasteni's etile '¡'héülogieiis, a été récemment pubüé(-s sur le modèle de F Edition ilali(-mne, c’e.st-à-dire, avec lu divi.sinn (ui
siclioms, référenc(-;.s, etc. l'rix variés
selon la lelince, (b- fr. 1,50 et au
dcssu.s. I.('s exemplaires plus éléganiuieut reliés forment un joli cadeau de
Ndël ou de Nouvel-an. ,
Le [)i’ix des Kvamriles et autres ])(»•tions séparées des ..Saintes Eci-iturcs
(sauf la Genèse) a élé abais.-é de di.x
a ciiifi «eiiliiiies.
(1) M. Boi'lone lient nusai un dépôt des publications de lu Tip. Claiidiana de Florence.
X
J. D. Mai.an, Gérant
Torre Peilicé — Imprimerie Alpiiia