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Hxiltlème année!
N. 39.
8 Aotll 18’73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE IIEBDOMÁDAÍRE
Spé(‘i:ilemi‘nl cons;i(Tée aux ialéréis matériels et spirituels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes les chose; qui sont véritables....... occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABOHHBMEHT:
I talie, k domicile (un an) Kr* 3
Puisse....................»5
France.................» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas * 8
Ün numéro séparé : 10 cent.
C7n numéro arriéré : 10 cent.
BUREADX D'aBONNEMENT
ToRRR-PEr.r.icTE : Via Maestra,
N. 42, (Affenzia bihHoffru/ica)
ProNERoL : J- Chianfore Impr.
Tukin :J.J. Trhn, via Lagrange
près le N. 22.
Klorencb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONt'RS : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne,
lettres et envois franco. S’adresser pour l’adminislration
au Bureau cî Torre-PeUice,
via Maestra N. 42 —pour U
rédaction : à .Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
îSoiiioiaii'o,
Conférences de Florence. — - Pourquoi
l’Epître aux Hébreux est-elle anonyme'.’ —
Une œuvre digne d’étre imitée. — Correspondance. — Noiirelles religieuses. — Chronique taudoise. — Chronique locale. —
Chronique politique.
CONFÉRENCES DE FLORENCE
DE l’organisation DES EGLISES
Í Suite et fin J.
Ainsi .que nous l'avons vu, les
( ouféreuces de Florence n’ont établi que les conférences de district,
excellente institution en elle-même, qui correspond aux anciens
colloques et aux conférences pastorales dont il y a encore quelques
traces dans les Vallées, mais qui
ont besoin, pour répondre à leur
nom et pour faire quelque bien,
d’être radicalement réformées (in
capUihus et in niembris). Mais, nous,
l’avons, remarqué aussi, la relation
de M. A. Revel fait allus'ion aux
conférences générales, qui seront
comsprvées et qui s’occuperont de
tout ce qui concerne l’Evangélisation et qui serontpar conséquent
le véritable synodf^^de ces nouvelles Eglises; l|e ncnr| ne se trouve
pas dans la relatiob , mais il y a
la chose , il y a Vad'dentellato , et
gn vertu du principe du prolongement, qui a conduit d^ la division du rapport paT'régmns à
la conférence avec voix propositive,
à la conférence avec.yoix délibérative; il n’y a qu’iyipas des conférences générales au .Synode proprement dit; nous l’avions deviné
et exprimé dans un précédent ar.
ticle. Nous n’avons pas su voir la
chose dans le compte rendu de
la discussion, mais dans une'lettre d'un de nos vénérés amis et
bienfaiteurs à la Foice from Italy,
nous lisons ces parolesj «la conférence n’est pas allée plus loin (que
l’établissement des conférences de
district) dans l’organisation des
Eglises, mais dams plusieurs des
discours il a été fait clairement
allusion à un Synode ou à une
conférence générale, qui serait
réunie de temps en temps, et dans
2
-22Ô
laquelle tout ce qui appartient
proprement aux Eglises créées par
l’Evangélisation seraient traitées,
pendant que *le [présent Synode
continuera à s’occuper de tout ce
qui concerne proprement l’Eglise
des Vallées. Pour conserver l’unité
presbytérienne, les discours ont
fait en outre allusion à* une Assemblée générale qui, à l’avenir,
constituerait la cour suprême de
l’Eglise et à laquelle les deux Synodes pourraient en appeler».—
VoibVtout un projet d'organisation
auquel il aurait été fait allusion;
ainsi que nous l’avons dit, nous
l’avons pressenti et exprimé dans
un précédent numéro, de VEcho
des Vallées. Nou^ n'y trouvons rien
d’effrayant ni de monstrueux. Cette
constitution est tout à fait naturelle’, seulement, au lieu d’un Synode des Eglises de l’Evangélisation, nous en voudrions deux au
moins, afin de ne pas laisser subsister l’ombre d’opposition entre
le Synode des.Vallées ou des anciennes Eglises et le Synode des
Eglises nouvelles. T^ous avons peutêtre été des premiers à parler
d’une Assemblée générale qui se
réunirait tous les quatre ou cinq
.ans ou plus souvent et qui serait
composée d’un certain nombre de
délégués des'Synodes particuliers
dans des proportions à établir,
et cela précisément dans le but de
conserver l’unité presbytérienne.
Il ne serait pas même {nécessaire
que cette assemblée fût une assemblée délibérante. Les avis,
pour autant que nous les connaisT
sons, sont partagés à^ce sujet.
Pour ce qui, nous concerne , nous
sommes tout disposé à travailler
à la réalisation de ce plan; car
nous aimons, autant que qui que
ce soit l’autonomie , la nôtre*et
celle des autres, l’indépendance,
la liberté , dans l’union et dans
l’ordre.
Mais pour cela il faut changer
noilre constitution, c’est pour cela
que, dès l’abord, nous avons considéré l'initiative de la,Commission d’évangélisation comme grave
et même très grave; c’est pour
cela qu’il n’eût pas été de trop
que l’Eglise des Vallées eût été ,
dès l’abord, initié.e au projet d’organisation mis en avantjà Florence.
Nous pensons , comme d’autres ,
que leSynodeJseracomnfie toujours
libéral envers l’Evangélisation.
POURQUOI LËPITRË AUX HÉBREUX
esl-ellc anonyme?
'Suite V. M. 28).
f) Luc en est probablement le rédacteur.
— Mais CB qu’on n’y trouve pas c’est sou
style simple, négligé., fréquemment embarrassé de parenthèse«, d’ellipses et d’hébraïsmes, et n’atteignant pas à la politesse
et à la pureté de langage des bons écrivains grecs. Au lieu de ces efforts visibles
et souvent impuissants de Paul pour régler
la surabondance de ses pensées qui vient
souvent, briser sa phrase, on trouve ici
un discours méthodique, correct, remarquable par le choix de.s expressions, oli,
sans rien perdre de la richesse d’enseignement. de l’éloquence entraînante qui
distinguent les écrits de Paul; on trouve
en outre plus d’ordre, plus d'élégance.
Or. on sait que l’apôtre Paul avait l’habitude de,dicter ses é.pilres (Rom. 16|22,
1 CoB. 16|21, Col. 4|18, 2, Thess. 3|17),
soit pour gagner du temps",, soit parce
que l’état de sa vue (Gai*. 4113-15, €ill),
3
-227
ne lui permultait guère d’écrire, comme
ou le faisait alors, sur des poaiu ou sur
du papier égyptien (fait d’écorce). Il aurait donc choisi painii les disciples dévoués qui étaient auprès de lui ¡Col.
4ilO-U , Philém. 1|23), un écrivain d’un
esprit niélhodique, clair et exercé à la
composition, tel, par exemple, que le médecin Luc, qui venait d’écrire sou Evangile et le livre des Actes.
Dans ce cas, Paul n'aurait pas eu besoin de tenir sa pensée enchaînée à sa
phrase pendant tout le temps que l'écrivain employait à l'écrire, ce qui n’allait
pas à la vivacité de son esprit; mais il
pouvait exposer la suite de ses pensées
dont Luc prenait noie avec toule promptitude pour les rédiger ensuite à loisir.
Luc pouvait d’autant mieux saisir la pensée
de Paul, qu’avant d’être chrétien il avait
été païen de naissance, puis juif do religion ( voyez Eusèbe, Jérome. Nicéphore ).
De celte manière (.i’exposer plutôt que de
dicter dérivait plus d’ordre, et Luc était
assez connaisseur pour conserver le style
imagé de Paul en y joignant l’élégance et
la correction.
U Tcmoignaye de Vapôtre Pierre. — Aux
données précédentes eu faveur de la pauliuité de l’Epître nous pouvons joindre letémoignage de l'apôtre Pierre contenu
dans 2 Pierre 3i13 en ces mots ; «Estimez
comme un salut la longanimité de notre
Seigneur, ainsi que notre bien aimé frère
Paul vous en a aussi écrit, selon la sagesse
qui lui a été donnée comne il le fait dans
toutes ses épUres où il parle de ces choses».
Or, Pierre écrivait sa seconde épître,
de même que la première, aux hébreux
établis dans les contrées de l’Asie occidentale contiguës à la Syrie (1 Pierre 1|1
2 Pierre 3il cf. avec Gal. 2|7-10,) et l’on
voit par les mots vous en a aussi écrit
que, parmi les épîtres de Paul» il y en a
une qui est adressée aux mêmes lecteurs;
ce qui ne peut s’entendre que de l’Epître
aux Hébreux, où l’on trouve en effet
dans liés. 10|35-38 le passage auquel il
fait surtout allusion.
Remarquez que Pierre distingue cette
épttre là des autres où Paul parle aussi.
de (a longanimité de notre Seigneur, Ion gaaiioitô par laquelle il donne à ses eu
nemis le temps de se convertir, avant
qu’il vienne terrasser les endurcis et prendre possession de son royaume : les passages notés à Cet effet par les commentateurs sont Rom. 2|4 1 Tiiess. 5(1 10, 2
Thess. 2(1-12.
Que l’on me permette de citer ici une
belle remaniue du regretté Burnier sur
le passage cité ci-dessus de l’apôtre Pierre:
«Ce nom. de Paul que le Saint-Esprit amène
sous la plume de notre apôtre donne à
celui-ci l’occasion de rendre au grand
docteur des gentils un témoignage éclatant de fraternité («notre hien-aimé frère
Paul » ) et plus que cela. De même que
Paul avait reconnu la place importante
i)ue Pierre occupait dans les rangs des
apôtres ^GAI.. 2(9), Dieu a voulu que Pierre
à sou tour reconnût publiquement l’apostolat ‘le Paul, et en particulier l’inspiration de ses écrits».
AePENDlCE AU § 1”.
Terlullien (De Pudicit. cap. xx) a attribué
l’Epîlre aux hébreux à Barnabas, et Luther
(sur Genèse 48(20) suivi en cela par Neander, l’a attribuée à Apollos.
Barnabas, lévite et cyprieu d’origine
( Act. 4(36 ) était prédicateur et docteur
{ Act. 13(1); c'était un homme bon et
rempli d’esprit saint et de .foi (jAcT. 11(24
4|37 ); il prêcha avec Paul à Antioche
(Act. 11(23, 26), et l’accompagna dans sijn
premier grand voyage missionnaire, mais
c’ôtait Paul qui y prenait principalement
la parole (Act. 13(16, 14(9, 12). pn a sous
le nom de Barnabas une épître qui est
déjà citée par Clément d’Alexandrie; elle
a pour object de montrer que le culte
lévitique n’est pas essentiel pour les chrétiens. Il y a donc analogie dans le choix
du sujet et des lecteurs, mais quelle différence ! Or, si l’epître de Baruabas est
vraiment do lui, celle dont nous nous
occupons ne l’est certainement pas; et
comme, malgré le nom du respectable
disciple, elle est dépourvue d’autorité canonique , il on serait probablemeut de
même de toute aqtre qu’il aurait compo.sée.
Apollos était un Juif d’Alexandrie, éloquent et puissant dans les .Ecritures et
,fer vont, d'esprit. Il arriva à Ephèse (^rers
4
-228
l'an 53) è l’ópoque oìi Paul arrivait à Jé.rusalom de retour de son second grand
voyage missionnaire, et il ne connaissait'
encore alors que le baptême de Jean, ce
qui ue l’empêchait pas de parler avec
assurance dans la congrégation. Mieux
instruit par Aquilas et Priscille, il passa
d’Ephèse à Corinthe ou il réfutait pupliquernent les juifs de toutes ses forces
démontrant que le Christ c’est Jésus (Act.
18i24-28, 19|l-4), et il paraît que .ses conférences y furent fort goûtées (1 Cor. 1i12
3i4-6, 4|6). Puis il retourna à Ephèse, où
il était lorsque Paul écrivit de là (au printemps de l’au .56) sa 1" épître aux Corinthiens ( 1 Cor. 16i12 ).
C’est tout ce qu’ou sait de ce porsouuage. Rien n'iudique pour lui , non plus
i4ue pour Baruabas, qu’il ait été prisonnier en Italie, et en relation d’intimité et
de supériorité avec le disciple Timothée.
De plus, il serait inexplicable qu’au milieu
de ses succès et pouvant discuter en toute
liberté avec les Juifs il eut eu recours
envers eux à un écrit anonyme. D’ailleurs
aurait-il suffi pour être l’auteur de l'epître
aux hébreux d’être éloquent à démontrer
que Jé.sus est le Christ V
Il fallait toute l’estime qu’on porte aux
opinions d’uu Luther ou d’un Neander
pour que l’on acceptât comme vraisemblable leur assei tion sur l’auteur de notre
Epître, assertion à lai(uelle ils ont-recouru
pour expliquer la dilférence de style dont
nous avons parlé. Panténus , chef de l’école d’Alexandrie, vers la lii] du second
siècle, puis Clément d’Alexandrie son eiève
et successeur, puis Origène élève et successeur de Clément, qui ont affirmé la
paulinité de l’Epître, étaient des critiques
compétents et en mesure de remonter à
la source dont un siècle seulement les
séparait, et surtout si Marc est devenu,
comme l’on croit, évêque de l’Egypte,
après le martyre des deux grands apôtres
auxquels il avait été si attaché. Or, pour
eux il n’y avait point de doute sur l’auteur, il ue pouvait y avoir de discussion
que sur le nom de. l’écrivain élégant et
soigné qui lui avait^ervi en cette occasion
de secrétaire. Ni leur certitude sur la
paulinité de l'Epître, ni leur incertitude
$nr celui qui l’a écrite u’auraienl eu .lieu,
si elle avait eu pour auteur Apollos, qui
était de la ville même où se trouvait leur
brillante école. _
f à suivre J.
wm ŒUVRE mm dètrë imitée
Nous lisons dans la Semaine religieuse
l’article qui suit :
Mission intérieure par des dames à
Londres. — Nous lisons dans ILinion ’yura.s’.vtmne des détails sur une maison missionnaire désignée sous le nom de Mildmayhome , et qui a été fondée, il y a douze
ans, dans un des quartiers les plus populeux et les plus pauvres de Londres.
Là, demeurent ensemble et en famille,
une trenlaiup de dames et de demoiselles
de haut rang, qui consacrent leur lenips,
leurs forces et leur fortune au soulagement des misères qui aoondent dans cette
ville gigantesque, rans les jours , après
le culte de famille , ces dames se dispersent daus'Ie quartier nord-est de Londres,
pour visiter les malades, les pauvres, les
vieillards, les enfants et lire avec eux la
Pari3le de Dieu. Elles possèdent, outre la
maison missionnaire, un immense bâtiment destiné à des conférences et à des
réunions.; -une des salles peut contenir
ji»5i)u’à 3.000 personnes, et elle se remplit
plu<ieurs fois pai- année. Dans les salles
moins grandes, les dames missionnaires
réunissent tous les soirs , el surtout le
dimanche, les personnes sur lesquelles
s’étend leur patronage; [dusieurs fois par
semaine on y voit 150 à 200 mères de
famille qui écoutent de bonnes lectures,
tout en causant ou en tricotant; ôn y voit
des troupes de jeunes garçons et de jeunes filles qui y apprennent la lecture,
l’écriture, le calcul et l’histoire sainte;,
les maris des femmes mentionnées plus
haut y reçoivent aussi une instruction
religieuse qu’ils apprécient beaucoup. Le
grand local des conférences se remplit
chaque dimanche de plusieurs centaines
d'auditeurs qui viennent s’y édifier, et qui
appartiennent presque tous à cette classe
des pauvres honteux, que leur dénuement
retient loin des églises. Outré cela, 9 de
ces dames but fondé, près de leur maison,
5
-Í?a9
un hôpital ob elles soignent les malades
du quartier, avec l'aide de 24 gardes-malades chargées des ouvrages trop pénibles
pour elles-mêmes. Comme cette mission
cherche à combattre la misère par tous
les moyens possibles, elle procure aussi
de l’ouvrage à 3000 femmes qui ne sauraient, sans cela, comment gagner leur
vie, et elle écoule gratis on à bas prix
le produit de cet immense ouvroir.
Cette Mission intérieure, (|ui a pris en
12 ans des pr oportions si respectables,
est née dans le cœur d’un pieux pasteur
tie Londres, M. Pennefather, (|ui a réussi,
avec l’aide de sa digne compagne, à intéresser des Jeunes filles riches à l’oeuvre
du Seiguaur, et à des soumettre, dans la
maison missionnaire, à une discipline
chrétienne (jui centuple les forces et l’inflneuce morale de cliacnite d’elles. L’association volontaire est une puissance dans
tous les domaines; le Chef de l’F.glise noos
encourage à nous eu servir pour sa gloire
loi'squ’il nous dit: «Si deux d’enire vous
s’accordent sur la terre , tout ce (|u’ils.
demanderont leur sera donné par mon
Père qui est aux cieux ».
Correspondance
A:x les-Bains, le 4 aoill 1873.
Honoré monsieur et frère .
Permeltei: moi de constater que vous
vous êtes trompé en ainrmant dans' le
N” 27 de YEcho des Vallées, que je n’ai
pas été logique jusqu’au bout dans mou
opposition à l’article XXV des Actes du
Synode de Ig.jô. il est vrai que j’ai plusieurs fois attaqué incidemment cet article
à proposde catéchisme, de forme de culte,
lie liturgie etc., mais cela ne m’a pas
empêché d’eu proposer formellement l’aboiitioi) au Synode. Malheureusement, ma
proposition qui était antipathique à la Comini.ssiùn d’évangélisation et aux hommes
les plus influents de notre assemblée synodale, ne fut pas discutée. Depuis lors,
cependant, ce que j’ai soutenu tout seul,
pendant plus de 10 ans, est devenu l’opinioa générale parmi les évangélistes,
et au sein des églises nées de l’Evangélisation.
le fais mainlenaut des vœux afin (juo
le prochain Synode abolisse détluilivement
CO trop fameux article, sanctionne l’œuvre
des dernières conférences de Florence ,
et se déclare heureuse do voir que nos
jeunes Congrégations, pleines de reconnaissance envers l’Eglise vaudoise, (|iii
leur a fait annoncer l’Evangile, veulent
être une seule chose avec elle, et s’organiser conformément à ses principes religieux et ecclésiaslii|ues.
Airréez, je vous prie, honoré Monsieur et
cher frère, mes salutations respectueuses
et croyez, moi toujours
Votre sincèremenl déroiié
JEA.N ItlBKT.
Nous n’avons pas dit autre chose ipie
ce que M. Kibe.l reconnaît exact dans sa
lettre. Comme loi, nous avonsaflirmé que
son opposition isolee, et à lu bersayliere,
à l’article 25 des .Vetes du Synode de 18-55,
a été inefTicace à cause de ce caractère
même, et pour les raisons ipi’il ajouie.
Nous sommes parfailemeni d'accord .sur
ce point.
iiouDcUcs rcUijieuôeô
On écrit de Paris au Journal de Genève:
On vient de fonder à Paris une Ecole libre
des sciences théolofjiques , non point pour
remplacer une faculté, celle de Strasbourg,
car on ne délivrera pas de diplôme, mais
pour donner un enseignement qui complétera celui des facultés et qui s’occupera principalement de l’application de la
théologie aux divers problèmes soulevés
dans les temps actuels. Il s’agit de faire,
dans le domaine. Ihéologique, ce qui a été
entrepris, il y a deux] ans, dans lé domaine des sciences politiques, au moyeu
,de leçons proprement dites et de conférences mutuelles auxijuelles les élèves
s’associent à leurs maîtres par un travail
personnel.
Les fondateurs de l’Ecole se placent
« sur le terrain d’une loi positive à la Révélation, telle qu'elle résulte de l’ensemble
6
-230
<lu témoignage apostolique, » mais en dehors (le loul(< église particulüîre. I.'eoseigiiemen,! eomini’iicera le l' novembre,
d'après un programme i|iii sp,ra proehai'nemenl publié et sur iefjnel so trouvent
les noms de MM. B'T,sipr. Donmergue,
Hollard, Lichlenberger, Malter et de Près
sensé.
Ftomo. — l.’Inrüa Sficro du rardlnal
Palrizi, par lequel, sur les ordres du pape,
il attaque les ministres levangéliques de
Rome, a reçu trois réponses différentes
entre elles, celle de VI. 11. Meille modérée
et substantielle, de M. Duni Ire.s logique
et très sensée et celle de M. Ravi d’on
caractère plus polémique et plus violent.
Veniso. — La clôture des écob*s a
été hâtée cette année è cause de l'état
sanitaire de la ville. Les promotions put
eu lieu après une semaiue d’exameus par
écrit et deux jours d’examens oraux. Les
écoles ordinaires ont été fréijnentées fxtr
73 élèves ,et celle du dimarn;he par 76.
Ces écoles se divisent tm école enfantine,
en écoles élémentaires et dans une classe
appelée complémenl.aire ou préparatoire
pour l’école normale. Celte deruièro u’a
compté ijue deux élèves.
Atix promotions ont élé accordés des
prix pour la valeur d'environ 50 francs,
et un (letit repas a élé offi'rt à tous b-s
enfanis dans le grand atrium du palais
Cavagriis, |(vs conditions hygiéniques peu
favorables n’ayant pas permis de faire* la
promenade ordinaire â l’île près du l.ido.
Le proviseur Cinia, ()ui a visité les écoles
de celte slation, a manifesté sa salisfai;lion pour la manière dont elles sont dirigées et pour les progrès des élèves.
Kraiioo. — L'Eglise Libre publie la
clirouique de la liberlé religieuse eu
France eu 1873. « Les procès pour outrages à la religioû se multiplient, dit-elle,
de manière à faire réfléchir les amis aussi
bieu que les adversaires de l'ordre moral.
Le 17 juillet, le tribunal de Béziers a
rendu pour sa part trois jugements. Nous
citons le premier qui siiffil pour nous
donner à connaître le caractère des deux
autres. Le nommé Mauiabal, prévenu d’avoir, à Bédorieux, outragé la religioû, en
suivant avec sa charrette une proce.ssion,
sur un parcours de plus de cent mètres ;
six jours de prison, 25 fr. d’amende.
Réellement les paroles prononcées, jj
y a quelque temps pariiu député-clérical
ne sont plus uu simple voeu; voilà dés
tribunaux de France revenus de 100 ou
de 153 aus eii arrière.
Mais nous recueillon.s aussi dans ce
même journal de uieilleùres nouvelles ,
(Çeiles sur t’oauvre de Troissjr ,par eseoi
ple. Troissy est un x'illage situé sur les
bords de la Marne. Une femme du pays,
autrefois nourrice chez le vénéré pasixu'r
Meyer de Paris, avait apporté chez elle, la
Parole de Dieu, et lui était restée fidèle.
Sa Bible, lue par quelque.s voisins, leur
avait élé ep béné.diclion, et trois ou quatre personnes délachée.s en secret du catholicisme, avaient reçu , par l’intermé- .
diaire, de cette femme, un exemplaire des
Saints Livres. Puis des soldats, revenus
dans le pays après leur service militaire,
se souvenaient de telle garnison , ou ifs
avaient as.sisté au service protesiant. —
Plus de cent personnes se sont maintenant décidées à accepter ponrelles.et pour
leurs enfant.s la doctrine et la di.scipline
de l’église réformée de France.
Wviisse. — Le recours de M. Mermillod à l’.\ssemblép*fedérale Suisse a élé
rejeté par 90 voix, contre 21.
— Le Conseil d’Etat de Zurich se conformant au vœu de la majorilé de la
paroisse catholique a destitué de ses fonctions de desservant de la paroisse catholique de Zurich M. le cqré Boshond, qu’il
a provisoirement remplacé par un ancien
catholique, M. le prof'sseur et docteur
Micbniis.
rtio-AIar'ina (Elbe). — La congrégation évangélique de Rio-Mariua se,
compose de 124 personnes , 73 sont admises à la communion. Elle a collecté
fr. 567 42 dans son sein; dont fr. 436 64
pour la caisse de l’Evangélisation. Les
écoles ontétéfréqiieijlées par une moyenne
de 143 élèves; le plus grand nombre d’entre eux sont des enfants de parents catholiques.
Aufiletefre. Du rilunlisme. Nous
avons déjà parlé des progrès du ritualisme
en Angleterre et de la protestation signée
par plus do 60 mille persoanes contre
celle erreur. Cette proleslalion a élé remise aux archevêques de Cantorbéry et
d’York. — Mais 483 ecclésiastiques de l’archevêché de Cantorbéry olit réclamé le
rétablissement du coufessioual, de fait déjà
si non offîcieilement réintroduit dans plusieurs églises. M. Oraumoue a attiré l’atteniiou de la Chambre des Lords sur ce
grave abus. Aucune délibération n’a été
prise, mais la discussion a servi a établir'
clairement la réalité des faits. L’esprit
évangélique du peuple.anglais ferà justice
de ces erreurs et ne pèrinetlra pas à
une partie du clergé protestant de ramener de nouveau sous le joug de la servitude les âmes libres d’aller directemeut
à Jésus-Christ.
7
-S31
Chronì(|uc ®AuboÌ6c
Cnncour.t aux deux poslea de professeur
raconte au Collège de la Tour. — Nous
lisons dans l’fco délia Verilà du 2 aofti.
« La semaine dernière a eu lien l’examen
de concours pour les deux postes de professeur vacants depuis (pielijue temps an
lycée-gymnase xandois, et il paraît, si
ños informations soni exactes, ipie l’on a
enfin réussi à trouver deux personnes
digues lie remplir de telles charges. Les
concurrents furent au nombre de trois,
mais MM. II. Selli et .ilb. iMalan ont ob
tenu le plus grand nombre de poinis; ils
seront, selon toutes les probabilités,
nommés professeurs titulaires, axant le
commencement des leçons ». ynoiipie sur
les lieux, nous ne pouvons donner à nos
lecleurs des.informations plus exactes ipie
celles de. VEco délia Verilà , nous étant
absienus, ()our des motifs faciles à comprendre , d’intervenir personnellement à
ces examens et même d'aller ans informations auprès de M.\l. les examinateurs,
:'ioos ailemiions, pour ou parler, le rapport ofiic.iel, qui, à ce qu’il paraît, n’a
pas encore élé transmis.
Le Corps des pasteurs, convoqué par la
Table, s'est réuni mardi^dernier et a f)rbcédé d’abord à la nomination des commissions examinatrices de la gestion de
la Table et de la commission d’évangélisation et de la Commission des Hôpitaux.
La Commission examinati'ice de la gestion
de la Table est composée de M.M. B. Malan
pasteur, Canton pasteur, Niccolini professeur et Voile avocat. Celle de la geslion
de la Commission d’Evangéiisalion et de
la commission des Hôpitaux est composée
de MM. Meille pasteur. Charbonnier professeur, Forneron instituteur et Elisée Costabel instituteur.
Déjà auparavant le Corps des Pasteurs
avait fait choix des sujets d’exaiben de M.
le candidat J. J. Trou, et s’était arrêté au
5 suivants; de l’autorité des Ecritures,
de l’expiation, de l’appropriation iudividuelle du salut, de l’Eglise et do la vocation au Saint Ministère.
Le Corps des Pasteurs était, au moment
de la votation, composé d’après le Héglement, de 29 membres, 18 pa.steurs, ô évangéli.stes, b profes-seiirs, 3 pasteurs émérites,
dont 21 seulement étaient présents savoir :
14 pasteurs, H pasteurs émérites , 2 prof^esseiirs, ei 2 évangélistes; majorité absolue l.j. L’examen du candidat reconnu
évangélique par tous les pasteurs, n’a
cependant été admis que par 19 voix ;
deux bulletius étaient blancs. Le scrmou.
d’épreuve, sur Rom. 3, 24, sera prêché
dans le temple du Périer', le mardi 12
août, devant les pasteurs liu val Saint
Martin, le professeur Ri voir el les pasteurset ministres qui voudront s’adjoindre à
celte commission.
Nous recevons de la Commission d’Evangélisation la lettre qui suit:
«Jeme permet.sde vous envoyer nu petit
projet qui va se réaliser, je pense, sans
‘difficulté. — Plusieurs evangélisies se
rendent prochainement aux xallées;j'ai
pensé que nous pourrions firofiler de cette
circonstance pour visller les paroisses et
répondre ainsi à un d^ir exprimé plus
d’une fois au sein du Synode. Vous voyez,
par le tableau ci joint ,'que nous ne publions pas, parcequ’il peut encore y acoir
des cariatioiisJ. que, sans trop d’elfoit.-.,
toutes les paroisses pourront être convenablement visitées ».
Nous avons communiqué ce [injet et
le tableau à M.M. b>s pasleurs avec lesquels MM. les évangélistes doivent encore
s’entendre. Nous pouvons cerlifier que
cetle communication a été reçue avec la.
plus grande satisfaction, el nos frères
peuvent s’attendre dans, tontes nos paroisses, à la réception la plus cordiale.
Nous souhaitons qu’ils soient contents de
nous, à, tous égards, nous pouvons les
assurer que, nous serons heureux de les
voir et de les entendre; mais dans cette
saison de l’annee, s’ils veulent avoir des
auditeurs et faire quelque bien, il faut,
autant que possible, (ju’ils aienl leurs réunions le dimanche,
tiobbio Peldce, 5 août 18*3,
Bien cher Monsieur,
Auriez-vous la boulé d’annoncer à vos
lecteurs que nous aurons, si Dieu le permet, noire fête du quinze août à Sibaoud
( Bobbio-Pellice ).
Dimanche 10 août aura lieu dans la
grande école du Villar, à cinq heures du
soir un exercice de chant afin tle préoarer
quelques chœurs pour la circonslance,
T. Malxn 1
dxronti|uc locale.
Il est bien hereux (|ue le choléra soit
enuore loin , et sans comparaison , les
jeiuies filles de notre éqole supérieure aussi.
Sans celle circonstance doublement favorable., que de malheurs n’aurions-nous
pas à déplorer. L’ignoble baraque aurait
bientôt fait maison nelle , en fauchant
dans leurs ffeurs ces plantes cbarmantes
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-2S2
el délicates. Celui qui n’a pas été dans la
cour du pensionnat approcher son nez de
la muraille de ce monumenl, n’a jamais
rien senti. — El la Commission sanitaire ?
Le lyphus ou « mal chaud » semble
vouloir remplacer chez nous le choléra ;
par ce^ temps de fabrication de baraques
à porcs , cela n’a rien d’élonnanl. — Le
meilleur antidote contre celle maladie c’est
de l'air, encore de l’air et beaucoup d’air.
Mais on a une tidle peur do respirer chez
nous !
Clironiqüc politique.
Béciséuient le choléra nous force à
parler de lui. Il a gau;iié la province de
Parme et s’y est installé sans plébiscite;
il a livré bataille à I’ armée du côté de
Desenzano i Lombardie) et se promène,
en somme , un peu partout. Aussi a-t-on
conireinaudé les manœuvres militain^s qui
devaiimt se faire dans la pi oviiicede Home,
et nous sarons îles soldats qui peuseul
qu’à i|uelquB chose malheur est bon. On a
défendu , par la même occasion , toute
espèce de pèlerinage, et le Christ en bois
de Cavarzere a eu beau lemuer les pau[lières , les .entrailles du préfet'ne s’en
sont point émues. .Aussi les feuilles cléricales crient elles à la guerre infâme
contre la religion. On éprouvé une douce
joie à parcourir ces gazelles ; voilà par
e>:emple L'Ossercatore liomano, (jui demande pourquoi , si c.holéra il y a . on
laisse le peuple se réunir dans les rues
iM les places de-Rome, tandis (|ue les pélei'ins ett sont empêchés. Ce n’est plus
même naïfl
Ce <iui l'est à coup sdr, ce sont les lamentations du Cardinal-Vi<;aire : ,
N()s beaus jours l'bisJ sont passés. Il
paraîtrait que le Pape manque dii la liberté nécessaire pour résister aux «impies
perverlisseurs de la saine doctrine » (C’est
nous). Ce lui est une grande amerluine,
de ne [)lus avoir, là. sous la main,
poleijc.PS, brodequins, et bâcliers, pauvre
saint homme de Pape ! Il faut avouer que
, c’est ilur.
En attendant la loi sur les corporations
religieuses s'exécute sans entraves, dnlcüer in modo fortile.r in re. Et c’est précisément ce qui irrite ces gens là ; une
petite persécution, ou quelque chose qui
en eût l'air, ferait bien mieux leur affaire.
A Naples, (iasco complet, relentis.sant ;
la lisie libérale a passé à uh tiers de majorité.
La Erance, il est Vrai, ieur donne quelque
consolation et le mois des pèlerinages fait
|)iea les choses. Ou a' heureusement're
trouvé,,nous ne savons dans quel diocèse,
mais le'nom importe peu , le second crâne
de S' Anne. Deux crânes pour une seule
tête ! Ditez-vous. Mais oui : Si la sainte
n’en avait eu qu’un . ou serait le miracle?
Or , on adorait depuis quelque trois ou
quatre cent ans un crâne de S“ Anne
déposé près de Cologne , mais comme il
n’est pas po.ssible i|u’un crâne de sainte
soit allemanif, on a retrouvé le crâne
français, et..,, le patriotisme est satisfait.
Et ce pèlerinage de deux mille cinq cents
Nîmois à Lourdes, ces paralytiques qui
rivalisent de lègerelé avec les Sauterèlles
des champs , et ces boiteux qui jettent
bien loin leurs béquilles? N’oublions pas
une ronflante adresse, au Saint Père, signée lie cent députés, qui finissent par
offrir à celui qu’ils appellent « la règle
de leur foi », le sang de leurs fils. On
devine pour quoi faire. — Par contre,
aux enterrements civils, défense déporter
des immortelles rouges à la boutonnière,
défense d’être eu'grand nombre, défense
de ceci, défense de cela. A (luand la couleur des cravates, et la forme des chapeaux V
Toul ceci ne présa.ge cerlaiiiemenl pas
une ère de paix à l’Europe, et c’est bien
ainsi que l’entend le Gouvernement allemand; aussi vient il de commander,
sans tant de fracas, un million de fusils
nouveau modèle, et se prépare-t-il silencieusement à une guerre, peut-être moins
éloignée ()u'on ne le croit. Sa conduite
envers ses évêques et autres prê.tres récalcitrants, après avoir semblé un moment
branler au manche dans l’exécution des
lois éccissiasliques, se remet dans le droit
chemin. L’archevêque Ledochowki (Posen )
vient d'être cité devant les tribunaux pour
avoir, sans autorisation, transféré un curé
d’une paroisse dans une autre. L'Allemagne
cherche en même temps à appuyer en
quelque manière le gouvernement légal
de la Péninsule espagnole, par crainte
du triomphe également déplorable, des
carlistes ou des communards insurgés.
Cette pauvre Espagne a fait bien du chemin depuis la dernière chronique.
Cartagène, Murcie , Séville, Valence,
Cadix , et nombre d’autres villes sont au
pouvoir des révoltés, qui se sont même
emparés de plusieurs vaisseaux de guerre.
Les puissances étrangères qui ont des
flottes dans les mers d’Espagne , - ■ ritalie
n’en est pas , — cherchent à s’entendre
.pour une action commune. Les carlistes
ne font pas de, grands progrès , mais les
troupes régulières sont trop occupées a
réiluire les villes rebelles, pour avoir le
loi.sir de penser à eux.
E. MiLAN Directeur-Gérant.
Pi^nerol, Impr. Cbiantore.