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Huitième année
N. 38.
24 Octobre IS'7'3.
L’ECHO DES VALLÉES
FI'UIFXE IIEBnOM4DAiRE
S|jécialem(‘iit coiisücrée aux inléréls matériels et spirituels
île la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritsbles..
vos pensées — ( PhtHppigns., IV. 8. )
. occu|>eiit
PRIX D’iRONMEnEKT ;
Italie, i domicile (li’i 3
Puisse....................*5
France...................fi
Allemagne..............• fi
Angleterre , l'Hjs-Bas » 8
Cn numéro séparé : 10 cent.
Un numéro nr'riéré : 10 cent.
BUREA0X d’aBONNEMENT
Ti)HRR-E'*Et.i,JCR ; Via Maestra,
N . -12, (Agenzia bibliogra/ica}
PiGNERor, ; J. Chlaniore Inipr.
T(?rin :J.J. Tì'ou, via Lagrange
près le IS. 22.
Kì.ohivnck : Libreria Evangelica. via de’Pauzani.
ANNONt’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne,
l.eitres et envois franco. S'a*
dresser pour l'adminisiratioD
dii Bureau <ì Torre-Pellice,
via Maestra N. 42 — polirla
rédaction ; A Mr. E. Alu/an
Prof, k Torre-rellic.e.
!8oiiimai r*o.
Vendreili, 34 octobre. — La planche du
salut. — Dicers. — Correspondance. —
Nourelles religieuses. — Chronique candoise. — Chronique politique. — .Innonces.
YËKDHEDi 2^ OCTOBRE
La vie religieuse dan.s nos paroisses laisse ,encore plus à désirer. Le ton général des ra|iports
des Consistoires est à peu près
le même. Cultes fréquentés; beaucoup de membres de l’Eglise prolessant la foi des pères , sans en
avoir la vie. Foi à la religion,
respect pour le Livre saint, mais
peu de piété vivante, peu de cette
vie cachée avec Christ en Dieu. Foi
sans les oeuvres, foi de l'illusion.
Beaucoup de formalisme et de routine dans les actes du culte. —
Voilà des lacunes bien graves;
mais 'nous devons constater des
plaintes plus graves encore, des
inconséquences de conduite, moins
générales sans doute, mais qui
se produisent beaucoup trop fré
quemment encore. «On assiste aux
cultes , nous dit-on , et'on en sort
pour se rendre au cabaret, au jeu ,
au bal ou à d’autres divertissements mondains». Puis encore,
ailleurs , c’est la malveillance au
lieu de la charité; ailleurs ce sont
les soucis et les inquiétudes do
la vie; ailleurs la passion des intérêts matériels; ailleurs c’est la
fréquentation des lieux de dissipation , c’est l’ivrognerie faisant
de tristes progrès surtout parmi
les jeunes gens. — Quelques Consistoires constatent même , avec
douleur, qu’il y a, dans .leurs paroisses, des personnes qui’professent des principes d’incrédulité ,
et qui ne fréquentent plus les cultes ; d’autres nous parlent d’un
abaissement vd U sens moral, fruit
de l’indifférence religieuse et de
l’incrédulité.
Et cependant la Bible est dans
toutes nos familles; elle est lue,
sinon régulièrement, assez fréquemment; les réunions religieu ■
ses, les écoles du dimanche ne
manquent pas. N’oublions nous
2
-302
pas un peu trop que, si Paul plante
'et Apollos arrose, c’est Dieu qui
donne l’accroissement ? Demandons nous avec assez d’ardeur que
le souffle de l’Esprit de Dieu vienne
ranimer les os desséchés?
Cependant, dans presque tous les
rapports, on nous signale aussi
quelques fruits de la prédication
et de la lecture de la parole de
Dieu.'«Nous avons déjà quelques
personnes , nous est-il dit dans
l’un d’eux, d’une piété admirable,
avec un cœur formé par la grâce,
une vie sainte, un vrai intérêt
pour le règne de Dieu et pour les
bonnes œuvres», et dans un autre:
«nous avons la conviction qu’au
sein [de nos nombreuses assemblées, il y a un bon noyau de
vrais enfants de Dieu ».
Mais pourquoi ne retirons nous
pas plus de fruits de nos actes
de culte? C’est sans doute parceque nous ne les accomplissons pas
dans des dispositions propres à
faire descendre sur eux la bénédiction d’en haut. Nous lisons
dans VEcclésiaste v. 1 : Quand du
entreras dans la maison de Dieu ,
prends garde à ton pied, et approche toi pour ouïr. 11 s’agit de
disposer son àine et de prendre
garde à ses pieds. Parmi les préparatifs indispensables pour entendre avec bénédiction la parole
de Dieu et sa prédication, il en
est un qui est malheureusement
très généralement négligé, c’est
l’intercession en faveur du pasteur
que l’on va entendre." « Songez ,
nous dit un prédicateur , au besoin
qu’il a de ce secours. Si les auditeurs savaient combien souvent
un prédicateur qui prend sa tâche au sérieux sent le cœur lui
manquer par le sentiment de son
indignité et en pensant aux personnes si différentes auxquelles
il faut en même temps distribuer
le pain de vie ; s’ils savaient combien sont parfois pénibles les jours
qui précèdent le dimanche, et
avec quel tremblement il monte
en chaire, ils seraient bien plus
fidèles à prier pour lui. Or cette
prière établirait entre eux et le
prédicateur un bien qui deviendrait pour eux-mêmes une abondante source de bénédiction».
Nous avons voulu clore ces articles qui se rattachent de près
ou de loin à notre dernier Synode,
en communiquant à nos lecteurs
l’expérience et la confession d’un
prédicateur , dans l’espoir que
quelques-uns y seront rendus attentifs et trouveront, dans la pratique de la prière d’intercession,
d’abondantes bénédictions pour
eux et deviendront , entre les
mains de Dieu , des instruments
pour vivifier nos chères Eglises
anciennes et nouvelles.
L4 nmm du salut
Il y a bien des années qu’un
vaisseau fit naufrage sur les côtes
dangereuses delaCornouaille. L’angoisse de l’équipage fut grande,
mais , dans sa miséricorde , Dieu
permit que personne ne perdît
la vie. Le dimanche suivant, les
marins qui avaient été sauvés assistèrent au service divin dans
l’église de la paroisse, où l’on
3
-303
rendit de publiques actions de
grâces pour leur délivrance.
Le pasteur qui prêcha ce jourlà profita de cet événement pour
parler fortement à la conscience
de ses auditeurs. A la lin de son
sermon- surtout, il insista avec
force sur le danger du pécheur
et l'amour de Jésus-Christ. « Figurez-vous, dit-il entre autres,
la situation d’un homme qui se
noie, qui sent que ses efforts sont
impuissants et que les vagues fumultueses vont l’engloutir, figurez
vous ce qu’il éprouverait si, dans
ce suprême danger, une planche
flottante arrivait jusqu’à lui , et
qu’en la saisissant il se convainquît qu’elle était capable de le porter. O hommes I pécheurs comme
moi, c’est votre cas et c'est le
mien , nous sommes tous comme
le marinier qui se noie; Christ
est la planche du salut; c’est une
planche capable de nous porter.
Oh 1 ne vous refusez pas de la
saisir; ne tardez pas à le faire.
Cette planche vous portera; oui,
pécheurs, cette plante vous portera.
Le pieux prédicateur était fort
ému, et il sentit qu’il parlait avec
une animation peu commune. Mais
il n’entendit pas plus parler de
ce discours que de tous les autres;
et peu à peu cet incident s’effaça
de son souvenir.
Quatorze ans après, il reçut la
demande instante d’aller voir,
dans un village fort éloigné, un
homme qui se mourait. Il ne put
résister à ce pressant appel, et
se mît en route sur le champ.
En entrant dans la chatnbre, il
se convainquit que le malade lui
était absolument étranger, et que
ses moments étaient comptés.
«Mon frère, lui dit-il, en s’agenouillant auprès du lit, vous m’avez fait appeler, et je suis venu.
Vous êtes à l’entrée de ce passage
l’edoutable du visible à l’invisible
qui nous attend tous. Pouvez-vous
me dire sur quoi vous faites reposer votre espérance pour l’éternité?» Le mourant avait évidemment toute sa connaissance,
mais la parole lui nianquait, «mon
frère, continua le pasteur, si vous
ne pouvez parler, faites-moi connaître par un signe, ]>ar un témoignage quelconque si vous mettez votre espérance en Christ».
Alors l’assemblant ses forces expirantes avec un suprême effort,
le mourant jirononça une parole
qui, en éveillant un souvenir évanoui, fit tressaillir de joie le serviteur de Dieu ; ■< la planche porte».
Oui, ce sermon, oublié depuis si
longtemps, n’avait pas été prêché
en vain. Dans une âme au moins
la bonne semence avait porté du
fruit pour la vie éternelle.
fTiré de la Feuille religieuse).
Le journal protestant la Renaissance , a publié une adresse au
peuple italien qui se termine par
les paroles qui suivent:
« Non, la France, la vraie France,
n’a jamais songé de contester aux
italiens le droit d’être maîtres dans
leur maison et de posséder Rome
4
-301
comme leur capitale de la même
mauière que les français possèdent
Paris.
»Non la France n’a jamais accepté comme sienne la politique
antinationale de ces hommes qui
vont chercher leur mot d’ordre
au dehors de la patrie française,
qui sont toujours prêts à immoler
à leur propre grandeur la patrie,
la famille, la dignité personnelle,
de ces hommes qui peuvent bien
se dire de la Société de Jésus, mais
(¡ui n’appartiennent certainement
pas à la religion de Celui qui a
dit: Heureux ceux (¡ui recherchent
la paix..., i^ous êtes tous frères....
Aimez-vous les uns les autres.
domsponbancc
Cenècc, octobre tS7.y.
La pai'oisse callioliqiie de iîeurve appelée, aux termes de la nouvelle loi erdésiaslique , à élire ses curés, a désigné dimanche dernier , pour ces fondions, MM,
llyacinlhe Loyson , lliirtaull ot Cliavard.
Ce résultat, prévu du reste depuis longtemps', n'a pas laissé cependant de produire à Cenève une profonde et heureuse
impression. Désoriïiais au lieu de se trouver eu présence des catîmliques ullramontains, défiants, hostiles à nos mœurs et
à nos institutions, nous aurons des catholiques nationaux , patriotes, avec lesquels
es protestants pourront entretenir les
meilleures relations.
é Los deux églises de la ville vont r'Ire
remises au Conseil de paroisse nommé
également dimanche dernier. S. Germain,
qui appartient à la Commune de Genève,
sera remis sans discussion. M. Loyson doit
môme y célébrer dimanche, prochain le
cuUe vieux-catholjque. — II,n’en est pas
toul-à-fait de même de Notr^ Dame , qui
est une foudation êl qui a été construite
aux frais des catholiques soit de Genève
soit de l’étranger; mais l'Etat qui avait
fourni gratuitement le terrain , avait mis
pour condition que l’adminislration do
l’Eglise serait, gérée par une. Commission
de .5 memiu-es nommés par les calholiques de Genève; - il est-vrai que celte
condition n'avait jamais été remplie; mais
rien n’ empêche do mettre aujeuril’ hui
en exécution cetle condition , on mieux
encore de considérer le conseil jie paroisse comme ca[iable d’agir en lieu et
place de celle Commissiou , puisqu’il est
l’élu légal de la paroisse catholique de
Genève; — c’est probablement la solution qui sera adoptée et l’on peut même
prévoir le moment oé toutes les églises
et chapelles catholiques de Genève seront
all'eclées au culle vieux-catholique.
C’est dans celte prévision que les ultramontains ont acquis par dessous-main
le Temple unique pour y célébrer, dans
la salle d’en bas, leur culle, désormais
proscrit des églises officielles : — on dit
même qu'ils regrcitent amèrement qu’il
ne se trouve pas de catacombes dans
notre ville afin de pouvoir y renouveler
les scènes grandioses de l’Eglise primitive ; — vous voyez d'ici le pape captif
au Vatican et l’Eglise dans les catacombes : (juel beau sujet pour l’illustre (?)
exilé de Ecrney.
Cet évéuemeni, si grave en lui même,
s’est cependant accompli avec le plus
grand calme; on parlait île troubles, do
|)rotestalious ; rien de tout cela n’a eu
lieu, et le résultat de l’élection a été
proclamé, aux applaudissements d’une foule enihousiaslG'et satisfaite. — La loi va
suivre son cours dans les communes. A
Carouge, à Chêne, à Lancy, on peut déjà
prévoir une majorité réelle. Les curés
actuels refusant le serment seront doslîtués, et les électeurs seront appelés à dé•s^ignen le curé do leur cheix. Ou parle de
l’abbé Marsclial pour Carouge. C’est un
prêlre distingué du clergé do Nancy"; il
est à remarquer q'une fois de plus Genève
accuejll® dans son sein, comme au temps
(je la Réfonmation, des hommes de talent
et de prineipes qui ne peuvent qu’ajouter
à sa réputation.
5
305
^ Oa dit que les deu* curés actuels de
Versoix et du grand* Saconnct seraient
disposés à prêter serment et à suivre le
mouvement; mais je ne vous donne ce
renseignement que sous toute réserve.
Les conséquence.s de cet événement
sont incalculables. La base du catholicisme libéral, assise sur un terrain légal,
ne peut que s’alïerniir toujours davantage et attendre avec confiance le moment où les événements lui permettront
de rayonner en France et de donner à ce
malheureux pays l’occasion d’une réforme
religieuse de plus en plus indispensable.
Devant la question religieuse, les autres questions pâlissent. Je ne vous mentionnerai que pour mémoire la promotion
de notre vieille .Académie au rang d’ifniversité, par la création d’une faculté de
médecine, dont notre ville va être dotée
prochainement.
— Le bruit a couru que le comte de
Chambord était sur notre territoire. Mais
cette nouvelle ne s'est pas vérifiée, et
vraiment l'honneur d’avoir un pareil hôte
n’est pas assez grand pour que nous nous
en préoccupions davantage. X. B.
iiiïUüeUce reüi^ieu0C6
Genève. — ,VI. Dardier, directeur
du colportage à Genève, se fait l’organe
d’un projet ayant pour but de fonder une
caisse « destinée à recevoir des fonds
pour payer les dépenses que les pasteurs
et les évangélistes peuvent avoir à supporter pour défendre les droits inaliénables de la conscience ». Il envoie 20 frs.
à cet effet à VEglise libre et s’offre de
recevoir les dons des chrétiens do la
Suisse pour cet objet.
Madrid. Un collège à’inslrucUon
supérieure chrétienne et une Ecole Normale Evangélique ont été ouverts à Madrid
dans les premiers jours' de ce mois.
Eglise libre J.
France. M. l’abbé Marschal du dio*
cèse de Nancy vient d’écrire à son évêque
qu’il quille l’église du syllabus et du pape
infaillible pour se mettre au service de
l’église catholique libérale de Genève.
Lausanne. M. Parrel, ancien pasteur de l’Eglise nationale du Canton de
Vaud, vient d’êire installé dans sa charge
de professeur de théologie dogmatique de
l’Ecole de théologie de Eglise liore à
Lausanne.
l'ioino. M. Sciarelh, secrétaire de la
Société Biblique italienne, ailresse aux
membres des Eglises Ecavgéliques qui sont
en Italie une invitation pressante de lui
faire parvenir leur obole pour cette œuvre. Il rappelle que la contribution d’un
franc par au donne le droit d’être membre de la Société.
rjor'cllgliot'a. — Nous voulons ajouler notre témoignage è celui de plusieurs autres journaux religieux en faveur
de Vasile érangélique dû à la charité, à la
générosité et aux soins de M”' Boyce. Nous
avons vu cet intéressant établissement qui
compte plus de 50 enfants des deux sexes,
de toutes les parties de l’Italie. Un certain nombre d’entre eux sont vaudois
d’origine. M"* Boyce est venue se fixer
dans le voisinage do l’asile et en surveille,
elle-même la marche. Outre les personnes chargées de l’enseignement élémentaire , les enfinis ont des maîtres et des
maîtresses chargés de leur apprendre des
métiers. Les évangéliques italiens doivent
une grande reconnaissance à M“' Boyce
pour son œuvre de dévouement, à laquelle
elle donne, depuis plusieurs années, une
si bonne partie de son temps et de sa
fortune. — A côté de l’Asile, il y a une
chapelle pour les enfants et pour les évangéliques des environs, en faveur desquels
une œuvre d’évangélisation a été initiée
et mérite d’être poursuivie.
6
-306
Chrontjque
Flox^exice. Nous Irariuisoiis de l’/Tco
délia Verità quelques fragments d'une lettre que M. le prof. Geymonat a adressée
aux membres de l’Eglise de S"-Elisabelh à
Florence ;
«Le soussigné se tiouve dans la douloureuse nécessité d’adresser aux membres de l’Eglise de S" Elisabeth quelques
paroles i|u’il est bon (¡ue chacun d’eux
ait devant les yeux dans la détermination
qu’ils sont appelés à prendre dans l’intervalle d’un an et au plus tôt ».
M. Geymouat rappelle en (pielques mots
le passé de l’Eglise de S''-Elisalieth et les
motifs de son organisaliou indépendante.
Mais ces motifs n’existent plus , maintenant que la Commission d’évangélisation
a appelé les représentants des diverses
stations à se réunir à Florence pour se
constituer.
« Le soussigné a exprimé dcijà, à plus
d’une reprise, l’opinion que les membres
deJ’Eglise do S''-Elisabeth ne pourraient
se refuser, sans de douloureuses conséquences, à un accord. Si la Cougrégatiou
se sert du ministère d'un professeur de
l’Ecole de théologie vaudoise, comment
peut-elle ne pas se mettre d’accord avec
les vaudois quand ils le proposent?»
M. Geymonat rappelle que la question a
été portée en Synode et qu'il a demandé
une année de temps pour lui et pour l’Eglise pour réfléchir et prendre une décision. Et après avoir exprinaé sa manière
de voir sur la tendance à vouloir trop
unir et trop uniformer, il conlinue comme
suit :
« Si l’Eglise veut continuer à se prévaloir de l’œuvre d’un ministre vaudois, elle
peut encore et elle doit adhérer^ l’union
qui lui a été proposée. Alors, en paix au
dedans et au dehors , et délivrée des préoccupations de forme , avec le secours de
Dieu, elle se consolidera. Mais si l’Eglise,
dans la généralité de ses membres, entendait professer et représenter dorénavant le principe pur et simple de l’indépendance, qu’elle se pourvoie d’un autre
pasteur qui ait le courage de soutenir un,
état de choses qui ’’peraUrait au soussigné
faux et précaire ». ~
Ainsi l’Eglise de S"-Elisabelh est dûment
avertie que si elle refuse de marcher d’accord avec l’Eglise Vaudoi.se, à laquelle appartient M. Geymonat, elle ue pourra plus
compter sur son ministère dans un délai
délerminé.
— Une classe supérieure destinée à préparer des maîtresses pour les écoles élémentaires a été établie dans les écoles
évangéliques de ria Mafjïa, près du palais Salviati à Florence. — On y enseigne
VUisloire sainte, Vhisloire d'Italie, la géographie, la langue italienne, \& pédagogie,
Y arithmétique, la géométrie, et la calligraphie, selon les programmes du Gouvernement pour les Ecoles Normales du
royaume.
IVaples. Nous apprenons avec plaisir que. .\l. Devita , ci-devant évangéliste à
Naples, a retiré la démission qu’il avait
envoyée à )a Commission d’évangélisation
et qu’il a été nommé pasteur de l’Eglise
de l’ise.
La Totxr. Nous avons eu le bonheur
de posséder au milieu de nous, pour quelques jours, la veuve et la fille de notre
bienheureux bienfaiteur le Docteur GiJIy.
Madame Gilly, après avoir passé quelques
jours ici dans la maison hospitalière de
la veuve d’un, autre de nos plus vénérés
bienfaiteurs. Madame Beckwilh, est partie
pour Florence, oü elle pense s’arrêter
quelque temps, et fera, D. v., un plus
long séjour à Rome et à Naples.
— Trois candidats en théologie, messieurs Héli Jahier de Pramol, Henri Beux
de Pramdi, et Henri Trou de Massel, ayant
demande de subir leur examen de foi et
de coüvictions, religieuses, la Table a convoqué le corps des pasteurs à la Tour
pour mardi prochain 28 octobre courant
à 10 h. du matin.
,‘j
! Emigration. On nous assure que
chaque mois il pai-t des Vallées en moyenne quatre ou cinq familles pour l’Amérique du'Sud, soit pour l’üruguay, soit
pour la République Argentine.
7
-307
í'vNons avons parlé, il y a quelques mois,
d’un essai de colonisation de la Sardaigne
de la part d’une Compagnie anglaise qui
possède une grande élendue de terrain
près d'Iglesias, dans une des parties les
plus salubres de l’île. Cet essai se limiterait. pour le moment, à trois familles aux(|uelles 011 offre des conditions favorables.
— S’adresser à M Cardwell à Turin., via
Sanl’AnseImo, num. 1
dxrontcjuc politique.
Le 8 du mois [iroebain aura lien à Turin
rinangnralion du monument élevé à la
mémoire du comte Camille do Cavonr, (|ui,
le premier, fil passer dans le iloniaine de
la réalité la gramle idée de l’unification do
l'Italie; — du chemin glorieux (|ii’a parcouru notre pairie,'il ne lui a pas été
donné itfc voir toutes les étapes, mais il
les a préparées, et il n’a pas tenu à lui
qu’cdles ne fussent franchies plus vite encore qu’elles ne l’ont été; ces étapes c’est
le congrès de Paris, oii le comte nflirina
l’exisleoce de l’Italie dans une autre (pialité que celle d’expression géographique;
c’est la guerre do 59, ce sont les annexions, l’expédition dos mille, la cession do
la Vénétie et enfin la brèche faite aux
murs de Rome eu 1870. Toute l’Italie a
de grand coeur contribué à l’érection de
ce monument dans la ville natale du grand
ministre, (juoique son souvenir n’eût certes
pas besoin du bronze et de la pierre pour
passer <à la postérité.
L'ouverture prochaine d’une noûvelle
session parlementaire , fait remettre sur
le tapis les bruits de modifications ministérielles; le ministre de l’instruction publique , Scialoia , pourrait bien se retirer
suivi peut-être de quelqu’autre, sans cependant changer la couleur du Cabinet
actuel.
Des modifications paraissent aussi vouloir se produire dans le ministère français,
un ou deux ministres -se refusant d’ores
et di’yà , le cas échéant, h mettre leurs
services aux pieds du Roy. Ainsi, Magne,
ministre des finances. Une dépêche logo
gripbo, tirée du Journal de Paris, annonce l’importante nouvelle que le comte
Chambordien, en habile politique,fait toutqs
les concessions imaginables et possibles.
Quand nous le disions ! Histoire de se faiie
prier. Les monarchiens chantent déjà victoire, mais l’histoire raconte qü’il y eût
dans le temps des chasseurs (|ui vendaient
la peau do l'ours avant de l’avoir tué. La
race pourrait bien n’en être pas perdue.
Quoiqu’il en suit lo prétendant, pour un
conscrit, joue assez bien la comédie. C’est
un peu le genre de tout son parti. Les
ultramontains do Cenève ne célèbrent-ils
pas leur culte dans dos souterrains à la
façon des chrétiens persécutés de la primitive Kglise ? C’est lo seul point de ressemblance!, et nous sommes convaincus
ipie les autorilés fiersécutricos do Cenève,
font des vieux bien vifs pour qu’ils no
s’eurburnenl pas. La personne de qui nous
tenons ce renseignement, ne nous a pas
dit le prix d’eutrée, mais si ce n’ost pas
trop cher il y a là un bon momeut à passer,
de bons rires à faire.
Quelqu’un iiui no rit plus, c’est .Mgr.
Ledoclioxvski arebovèquo de Posen; son
collègue en rébellion et en martyromanie,
le fougueux évêque de Knlda, est mori,
on ne dit pas si c’est d’un épanebemet de
Ipile, et lui , pris et serré do près par la
fièvre typhoïde, no so porte guère mieux.
Quelle belle occa.sion pour don Margotti
d’invoquer le doigt fameux! chose étonnante, Don .Margotti n’a rien évoqué du
tout. Ah 1 c’est que la théorie du dito ne
sert que dans cerlaines occasions, et il
serait malsain d’en faire une applicaliou
générale; or, dans ce cas, pins que
jamais, le silence était d’or.
D’après le même, folliculiste, l’Kuropo
cq^ple un journaliste de plus dans la pérsoune de l’Empereur Guillaume; deux lettres publiées dans la CazeUe Ofp.cieUe de
Berlin ont provoqué' cette plaisanterie daus
l'esprit subtil du rédacteur de VUnità :
■ l’une du pape à l’Empereur, où le premier
exhorte le second à protéger la ireligion
(sic) contre les persécutions du gouvernemeut, eu ajoutani daus un style papelard,
qu’il est convaincu que les agissements
de Bismarck sont contraires à la volonté
8
-308
du roi, et lui rappelant que, comme pape,
il s’estime chargé de faire le salut de tous
les chrétiens même non catholiques; l’auIre, réponse à la première, ou le roi témoigne au pape son étonnement de le
voir aussi" mal informé, soit à l’égard des
mesures gouvernementales, qui ne touchent en aucune façon à la religion, soit
sur les relations qui existent entre le roi
et les ministres en Prusse; ignorance en
effet, d'autant plus impardonnable qu’elle
est toute volontaire; et il finit en repoussant la prétention du vieux pontife, d’étre
pape même pour les protestants, lui déclarant nettement que ceux-ci, et loi,
Guillaume, avec eux, ne reconnaissent.qiie
Christ pour intermédiaire entre Dieu et
eux ; la dignité de cette réponse est remarquable , et l’imprudence du soi-disant
infaillible ne l’est pas moins. — La correspondance entre le père Hyacinthe et
l’ex curé Mermillod n’est pas moins intéressante; ici aussi, le petit fils de Tartufe
prend eu vain Son ton le plus mielleux
pour prouver à son interlocuteur que le
blanc est noir et que la proclamation de
l’infaillibilité n'est que le couronnement
de la liberté; on en rirait volontiers, n’était
la pensée des niais, encore si nombreux,
qui prennent ces billevesées pour des
raisonnements, ijui tiennent l'infaillibilité
pour bonne,... et qui y croient.
Annoncets
il vient de paraître à la typographie du
Collège des Arliginnelli, Turin:
LE PETIT VOCABULAIRE
p'aliqtie-paraUèle
à la lois fr-ançais et italien
scion Tordre des matières
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E. Maian Directeur-Gérant. '
Pignerol, Impr. Ghiantore.