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DAVIDE PEY
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et; le# Ijïhrftlr^A de
Toi'1'c-PüllÍLíc.
Pour itu liiii-oaii d‘Atl
ininÎHrvatîgn.
N. 26.
20 Juin'1885
Un ou pluaieups numéros sép$.l'és, demandés avant lé tirage
10 eeut. chacun.
AnuonocH: 2i> centimes par ligne.
Les (Hivûig d'uiy/enf se font par
Utfre rficommoiidée ou pai‘ ma»diUH sur le Bureau de Perosa
Ari/ciiUnfi.
Pour la RÉDACTION «’adresser
ainsi; A la Direction du Tcmoitt,
Poniarctto fPinerolo) Italie.
Pour l’ADMINISTRATiON adresser ainsi: AH’Aflminîstration du
Ti'moiii, Pomarotto ( Pinerolo )
Italie?
l
ÊÉHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
lV>^.v 1110 ,v//*Yr t:rmij/iiy. Actmm 1 , 8. Slnirtoii la fn:efí ftt charito. Ki'ii. iv, 15.
î^om luai i;*e.
Communicalitjii officielle. — 26 Juin.
Projet d’union ou do fusion de l’Eglise
Vaudoiso el de l'Église Libre d'Italie. —
Corréspondahee. — Jean Daniel Revel.—
Gordon et le’s intssioiVnaifès ft Kh'arlouin.
jVof/wîZîs. — Chronique
fiûise. — Setue politique. — ,\nnmiep.
Coimnunie»fion Ofllieielle
Trois paroisses de l’Eglise Vaiidoisc: celles de Turin, de SaintJean’ el de' Praruslin oui l’ail parvenir à la Table des propositions'
tertdani à modifier' sül' quelques'
points la Gonslilulion dé l’Eglise.
Conformément à ce qui est prescrit
par l’art 58 de la Gonslilulion,
la Table s’empresse de porter les
modifications proposées à lu connaissance des aulrés paroisses afin
que, dans leS'dëtist triois'qui'tious)
séparent, encore de i’ouveiiure du*
Synode, Celles-ci aient l’opportunité
de les examiner avec le soin que
méritent les questions de cette nature.
Nous ne mentionnons ici quedes
articles visés à la fois par les troist
paroisses sus-nommées et; les points
que ees irois-lïafbteses désii^ent dbf
voir modifiés, Ces articles sont lé
43®, le 46®, le W et le 44®.
A‘ l’énumération des membres
du Synode contenue à l’arU 16*
devrait être ajoutée une rèprésenlalion laïque équitable des districts
de la Mission en Italie. ïurirrpro*
pose uir député'pour cliaque quatre
cents cOmrrJtinianls, tandis' qü'c
Praruslin préférerait d'dux dépolés
laïques pour efiaque district et pour
ceux qui dépassent 4000 communiants, un député en plus pour
chaque 500 communiants. .
I;0s modifications proposéeSf au*
articles 43, 42 el 44' ont' pour but'
de dbrtner aux diacres, au Îieü dis'
la sifflpld verix consAi 1 talivé; lâ Voix
délibérative au sein du Consistoire.
2
I A.» »
D’autres modifications ont été
proposées, mais n’ont pas l'éuni les
suffrages des trois paroisses.
La Table.
3e Juin
it iiiÉn »11 le Ikiiii
- Si la plupart des articles de ce
projet dorment lieu à des objections et à des réserves plus ou
moins sérieuses lesquelles n’ont
pas été jusqu’ici formulées d’une
manière précise, nous pouvons
affirmer dès aujourd’hui que l'article 5 rencontre aux Vallées une
opposition générale et que nous
croyons invincible. Ou s'étonne que
Ti.dée même de proposer à l’Eglise
Vaudoise d’effacer son nom de
l'œuvre qu’elle poursuit en Italie
depuis plus de trente ans soit
venue à, des frères italiens ou
étrangers, et qu’elle ait été. accueillie avec faveur par quelquesuns , au moins, des hommes que
l’Eglise il placés à la tête de cette
œuvre. Quelqu’un est même allé
jusqu’à supposer que cette conditi'ôn de rayer l’Eglise Vaudoise de
la liste des dénominations qui
travaillent à répandre en Italie la
connaissance de l’Evangile, n’ést
pas sérieuse et que ses auteurs
n'y insisteront p^s avec trop de
p’ersisterice, tant elle lui paraît
étrange et sans fondement. Nous
ne croyons pas, quant à nous, à
l’utilité ni à la réalité d’une pareille manœuvre dont nous n’apercevrions pas le but et qui serait
indigne des honimes qui ont discuté et arrêté d’un commun accord chacun des articles du projet.
Mais lorsqu’on nous a demandé
d’expliquer la nécessité, l’otilité
ou simplement la convenance de
la suppression proposée du nom
de Vaudois — hors des Vallées —
nous avouons sans rougir que nous
avons été incapables de le faire
d'une manière un peu satisfaisante,
et que personne n'a été convaincu ,
probablement parceque nous no
l’étions pas nous-mêmes. Ainsi,
par exemple, lorsque nous avons
allégué comme motif plausible la
répugnance des frères de l’Eglise
libre à adopter notre noua , quoi- ^
qu’ils aient manifesté un très-vif
désir de se fondre avec nous, on
nous a répondu très-carrément
que lorsqu’on éprouve un sincère
besoin de s’unir, on ne doit pas i
imposer,de pareilles conditions,
d’autant plus lorsqu’on veut s’unir
à un plus grand que soi.—Nous
mentionnons les objections, nous
ne les apprécions pas, au moins
pour le moment.
L’Eglise Vaudoise, a-t-on dit encore , n’aurait donc plus d’œuvre
d’évangélisation en Italie, du moment où elle aurait consenti à
effacer son nom dans toutes les
congrégations, églises ou stations
qu’elle compte aujourd’hui d’un
bout à l'autre de ritaiie. Mais
alors, au lendemain de cette renonciation, elle devrait en recom-
3
-203
inencer une, car il ne se peut pas
que cette Eglise, qui a le sentiment d’avoir été merveilleus^enient
conservée pendant des siècles précisément comme un levain qui
devrait en temps convenable faire
lever la pâte autour d’elle, que
cette Eglise à laquelle, jusqu'à ces
derniers temps , toutes les églises
évangéliques assignaient la tâche
de faire connaître à l’Italie l’Evangile de Jésus-Christ, il ne se
peut pas, disent-ils et disons-nous
avec eux, qu’elle rénonce à cette
noble mission.
Passe encore si ce nom que l'on
veut exclure du champ de l’évangélisation , tout en permettant qu’il
se perpétue aux Vallées , rappelait
celui d’un chef de secte quelconque, si dans la suite des siècles
quelque tache infamante s’y était
attachée , ét qu’il y eût du déshonneur à le porter. Mais grâce à Dieu
qui a miséricordieusement soutenu nos pères aux jours des plus
terribles épreuves, ce nom’est devenu synonyme de chrétiens selon
la Bible, fi,dèles jusqu’à la mort,
témoins sous la croix.
Il est connu et honoré en Italie,
mêmes des hommes les plus haut
placés; et l’on y serait singulièrement étonné le jour oii ce nom
disparaîtrait pour être remplacé
par un autre nom que toutes les
dénominations évangéliques existant en Italie auraient le droit de
prendre, aussi bien que l’Eglise
unie, ou fusionnée.
Ce sont là quelques unes des
objections que nous avons déjà
entendues- et que nou.s avons jugé
convenable de placer sous le.syeux
de uo.s lecteurs vaudois.
Nou.s en ajoutons une qui nous
est venue à l'esprit et qui »nous
a singulièrement intrigués, nous
pouvoirs même dire amusés, chaque fois que nous y avons repensé.
Nous nous représentons nos
ami.s,les pasteurs et évangélistes
à l’œuvre hors des Vallées , condamnés , ou se condamnant volontairement à cacher avec soin
leur titre de vaudois, aussi longtemps qu’ils sont loin des Vallées ,
et n’osant le prendre qu’au moment où ils dépasseront le pont
de St. Martin ou la station . d,e
Bubiane. Ceux de Turin et de Pignerol, par exemple, ce dernier
ayant une congrégation compo.sée
pour les dix-neuf vingtièmes des
vaudois de naissance, s’ab.stenant
scrupuleusement de mentionner
cette église des Vallées, à laquelle
le Synode seul le rattache encore,
pour peu de temps, à ce que l’on
parait espérer. — Nous comprenons parfaitement que, il y a cinq
ou six siècles, les Barbes Vaudois
qui s’en allaient deux à deux dans
la plupart des pays de l’Europe,
que ceux surtout qui visitaient
régulièrement^^os colonies de la
Calabre cachassent soigneusement
leur nom et profession et le but de
leur voyage. rMajs ce que nous
ne .savons pas comprendre c'est
que, dans les temps de pleine liberté religieuse.en Italie, conquise
l’on .peut dire: par les Vaudois,
mais dont toutes les autres,dénominations ont profité, des ministres vaudoii consentent,de gaieté
de cœur à cacher leur nom là où
4
-<204
ils sont appelés à rendre témoignage à la vérité.
On nous dit, mais nous répugnons fortement à le croire, que
quelques-uns de nos frères et collègues dans le ministère, dans
l’évangélisation, se préoccupent
plus qu'il ne le faut de leur avenir
matériel, et s’étant laissé persuaderquerunion, dans les termes
que l'on propose, estla condition
indispensable pour obtenir encore
les ressources matérielles nécessaires à la continuation de ¡cette
œuvre, à laquelle ils veulent se
consacrer encore, acceptent, quoique sans enthousiasme, le sacrifice du nom vaudois. — Que la
chose capitale soit, pour eux
comme pour nous, la possibilité
d'annoncer l’Evangile, cela va de
soi, et aucun sacrifice n’est trop
grand pour atteindre ce buit, ou
conserver ce privilège; mais que
les Comités ou Eglises qui ont
soutenu pendant trente ans l’œuvre poursuivie par l’Eglise S^audoise aient l’intention de l’abandonner si cette église ne consent
pas à la poursuivre sous un autre
nom, nous ne ferons pas à nos
amis chrétiens de la Grande Bretagne, surtout de l'Ecosse, l’injure de le croire. Car s’il en était
ainsi, cela signifierait, à notre jugement qu’ils n’attendaient qu’un
prétexte pour nous abandonner,
c'est-â-dire, pour retirei*;’i Tltalie
et porter ailleurs leur concours
pour l’évangélisation du monde;
or rien ne nous autorise à croire
que ce soit là leur intention.
Que plus d'un chrétien sincère
s’étonne de la lenteur du progrès
et que môme il en soit arrivé à
cette conclusion que, eu Italie les
résultats obtenus ne sont pas
proportionnés à la grandeur des
sacrifices matériels qu’il s’est
lui-méme imposé, cela est non
seulement possible, ¡mais nous
savons que cela est réel. Nous
avons beau dire que le royaume
de Dieu ,ue vient pas avec grand
bruit, que les difficultés de l'œuvre de l’évangélisation sont parfois beaucoup plus ,grandes au
milieu d’une population catholique, ignorante et bigote, ou cultivée et matérialiste, qu’au sein
de telle nation p,ayenne; il y a
des gens qui sont très impatients
et qui sont d’avis de suivre encore
aujourd'hui la direction du maître:
« isi on n,e vous reçoit pas dans
une ville, allez ,dans nne autre ».
Si c'était là le sentiment de la
plupart de ceux q,ui nous ont
pendant longte,mps encouragés et
soutenus tbe leurs prières et de
leurs dons, nous n’aurions qu'à
courber la tète et à nous humilier dans la pensée q,ue le Seigneur ne veut pas continuer à se
servir de nous pour son œuvre
spéciale. Mais il ne nous est nullement démontré qu’il en soit
ainsi, et jusqu’à preuve très-évidente du contraire, nous sommes
persuadés qu’aucun de nos fidèles
amis ne nous a abandonnés à l’exception de ceux que le Seigneur
a pris à lui. Que nos amis soient
donc sans inquiétude et qu'ils se
persuadent toujours raieux.,que si
nous servons fidèlement le Seigneur il prendra soin de tout ce
qui nous concerne.
5
^Æ05
®0rte0|>onbartfp
' Dobi 2ft J,uiîi ‘188 . >
Monsieur' le Directeur,
Nous tromperions-nous en pensant
que les abo.nnés du Témoin ne liriont
pas sans quelque jnlérêi., les lignes
suivantes, à propos dp Synode officieux fie la XX® circonscriplion de
l’Eglise Réformée de France, qui
s’est réuni à Pillons, dans la Vallée
de Freissirtièi'cs, les, 17 et 18 courant?
Les 5 Consistoires dopt se compose
la pirconscriplion , étaient représeplés
par 3,5 roemfires, pasteurs et délégués des Conseils .presbyléragx, Ce
n’était pas une peMtè bagat^le que
de loger tout,pe monde dans un petit
village de ttionlagno, tel que Pallons.
Mais le pas,leur pe la Paroisse de
Freissinières, M. Brunei , bien connu
de la plupart d’entre les Vaiidois qui
.assistent à nos Synodes annuels de
La Tour, a su faire de véritables tours
de force, et il n’est pas jusqu’au
Curé d’une paroisse .voisine, qui p’aU
offert deux lits .pour la circonstance.
L’ordre du jour qui contenait
différents points, tels que: préparation d’un Catéchisme unique, les
jeunes membres de l’Eglise, la bénédiction de mariages d’individus divorcés, etc, n’a pu être épuisé, ces
importantes questions devant être
traitées avec plus d’ampleur au Synode qui se reunira à Annecy l’année
prochaine. Les visites des Eglises de
la région, la dessexUe dos pa.r,oi»ses
vacantes, le fonds de caisse de xer
traite, les questions d’ondre purement
local et administratif, ont occupé
itpute la premièiq iournép.
La seconde a été consacrée à une
visite, en corps, au sanctuaire des
Hautes-AJpes,, au Pra-du-Tour des
Vaudois français, Dormilbouse. Çette
localilé est peut-être l’unique en
France, où les dragons et les missionnaires bottés de LoUip XIV n’ont
jamais pn pénétrer.
L’évêque d’Erabrup s’est donné j
beaucoup de peine pour convertir ces
montagnards. Il a Mti lù-haut une
belle iehapelle , mais après SO ans de
séjour^ pins ou moins oisif, le Curé
qui y avait été envoyé dut battre en
retraite sans avoir fait un seul prosélyte, abandonnant .aux Vaudois la
Chapelle dont le bénitier se voit encore à gauche de la porte, en entrant.
A côté de ce monument, s’élève la
maison d’école avec logement pour
l’instituteur, l’ancien presbytère de
Félix Neff, qui a exercé, dans ces
l'etrartes, un ministère court mais
bien rempli, et ,dont la mémoire sera
longtemps en bénédiction dans les
Ha U tes-, Alpes.
C’était un événement, pour ces
pauvres habitants, que l’arrivée chez
eux d’une caravane si nombreuse,
venant leur témoigner sa sympathie
et son amour fraternel; aussi le
temple contenait-il tout ce qui reste
de cette population si peu favorisée
du côté des avantages matériels, mais
qui en rey,a,neh.e garde avec un ‘Soin
jaloux la foi donnée apx .Saints. .¡Un
second culte, suivi d’un service de
Sainte-Cène, avait lieu le soir à 7
heures dans le temple dc8 Viol lins,
situé au centre de la Vallée. Ici encore .une assemblée nombreuse écouta
les paroles pleines de feu et de Saint
Rsprit de M. Pasquet de Ferney ; et
ce n’est qu’à la nuit, tombante, que
nous faisions retour à Pallons, les uns
à pied, les autres en char.
Ce qu’il y avait dé plus intéressant,
pour les délégués de l’Eglise Vaudoise, c’était le sentiment qu’jls se
trouvaient non seulement au milieu
de Chrétiens qui partagent la même
foi, mais encore au milieu d’anciens
Vaudois qui ont eu leur part d’afflictions et de martyres, et qui ne
fomnaient, jadis, avec les Vaudois
du versant italien, qu’un segl et
même peuple de confesseurs de la
vérité. L’accueil dont les deux délé^
gués des Vallées ont été les objets a été
on ne peut plus cordial ..Rien loin de se
senijr étrangers, ils se sentaient chez
eux. Aussi est-ce du plus profond du
cœur qu’ils expriment leur reconnaissance à tous les membres du Synode, ainsi qu’à la Table qui les y a
envoyés.
6
-^206 ,
La crainte seule d’abuser des colonnes du journal, nous empêche
d’en dire davantage. Nous n’avons
pas oublié de visiter, soit en allant,
soit en venant, quelques familles et
individus du \’al Saint-Martin établis
comme fermiers ou domestiques dans
quelques Communes du Queyras ; et
le dimanche 21 courant, Mr H. Tron
a présidé, à son retour, un culte à
Aiguilles, où une cinquantaine de
Vaudois, avertis d’avance, étaient
accourus pour entendre la prédication
de l’Evangile qui leur était faite par
quelqu’un qui les connaît tout particulièrement, et qui les a visités déjà
plus d’une fois. B. Gardiol.
JEAN DANIEL REVEL
BibinnR, le juin ISSr,,
Nous sortons du cimetière où un
long convoi funèbre vient d’accompagner la dépouille mortelle de notre
excellent ami Jean Daniel Revel.
Malgré l’heure très-peu favorable qui
a été imposée, nous a-t-on dit, au
nom de l’hygiène, un grand nombre
d’amis et de parents venus de Saint
Jean, de la Tour, d’Angrogne, de
Rorà, et même de Prarustin et de
Turin , sont venus se joindre à nos
frères de Bibîane pour rendre un témoignage affectueux à la mémoire de
notre ami. Les catholiques romains
de celte dernière localité sont accourus en grand nombre pour a.ssisler
aux funérailles, et ils ont eu occasion d’entendre le message du salut
proclamé en tangue italienne par des
pasteurs et des collègues du défunt.
Né le 4 novembre 1820, Jean Daniel
Rével reçut une éducation chrétienne
et embrassa la carrière de renseignement travaillant successivement à
Rodoret, à Massel, à Villesèche, à
Pramol, à Rorà et à Rio Marina. Et
partout on lui rend un excellent témoignage comme instituteur bien quaHflé, pieux et modeste faisant sans
bruit et sans vanité une œuvre sérieuse et profitable. Nous avons trouvé
en lui un instituteur chrétien en même
temps qu’un ami sincère avec lequel
nous avons passé à l’île d’Elbe sept
bienheureuses années dans la plus
douce intimité et travaillant dans la
plus heureuse entente à conduire nos
semblables à la connaissance de l’Evangile,
Contraint de donner ses démissions
pour des motifs de santé, notre ami
continua de se rendre utile dans son
entourage, soit comme membre de
la Commission des écoles de Luzerne
St. Jean, soit comme diacre de l’Eglise de cette localité. Il fut même
ancien sans en prendre le titre, car
il ibnclionna comme tel en présidant
fréquemment des réunions, en prenant une part active à nos conférences
et en visitant les malades. Nous avons
entendu encore tout dernièrement à
Saint Germain, lors de notre conférence générale, sa parole émue, incisive et vibrée.
Il a plu au Seigneur de le rappeler
à Lui dans le courant de sa 65® année
et son vieux père, sa compagne, son
fils, ses frères, ses parents et ses
nombreux amis ont la douce et précieuse assurance qu’il est entré dans
son repos et. que .ses œuvres le .suivent.
E. Bonnet, pasteur.
Gordon et les missionnaires
à Khartoum
Presque tous les missionnaires de
la Church Missionary Society, s’étaient
rendus à l’üyanda, au centre de
l’Afrique, par la côte orientale de ce
continent. Mais en 1878 après la mort
du lieutenant Smith et de Mr. O’
Neill, une mission de trois hommes
fut envoyée par le Nil, le colonel
Gordon (comme il était alors) ayant
très-généreusement promis de prendre.
soin d’eux. « Vous pouvez, écrivait-il
du Caire, compter sur moi comme
sur vous, que je "donnérai aide ^protection et secours à vos gens. Mais,
ajoHtait-i!, n’envoyez pas des peureux ».
7
207
Quatre hommes furent, envoyés :
Pearson, Lietchfield, Telkin et Hall.
Ils firent voile pour Souakim ; mais
là M. Hall fut atteint d’un coup de
soleil, et dut s’en retourner. Les
trois autres traversèrent à dos de
chameaux, le désert de Souakim à
Berber, et de là sur un bâteau à va
Seur de Gordon ils remontèrent le
il jusiju’à Kartoum.
Gordon leur avait envoyé une leUre
qui devait leur être remise à Souakim ;
il leur disait: « M Wrigth vous a fait
connaître, j’ose le dire, mes vues
sur les missionnaires. Ils doivent haïr
père, mère et même leur propre vie.
Vous êtes sûrs du succès, si vous vous
confiez entièrement en lui. Vous avez
compté la dépense et vous vous êtes
engagés dans cette œuvre pour sa
cause. Il vous faut l’accomplir. Etesvous missionnaires? De même je le
suis ».
Pearson décrit leur première rencontre avec Gordon comme suit:
Août, 8. — En allant au palais à
deux heures (comme nous y avions
été invités) nous regardions naturellement autour de nous, et plusieurs
domestiqués nous introduisirent immédiatement; dans un large corridor
nous vîmes une table mise pour un
goûter et un petit homme en manche
de chemise qui se promenait autour. Je le pris pour le sommeiller.
En regardant par la poi'le ouverte du
côté opposé, je vis un splendide divan, une table rondo, sur laquelle
il y avait un bouquet de fleurs, et
plusieurs miroirs aux murailles. Mais
en jetant le regard sur nous, le « sommeiller » accourut et dit: « Comment
vous portez-vous? Je suis si content
de vous voir; excusez mes manches
de chemise; il fait si chaud! C’est un
iqrrible long voyage!... Êtes vous
vraiment fâchés contre moi?".
Une vigoureuse poignée de main à
chacun, un regard perçant, de petits
yeux fins et vifs, accompagnaient ce
flot de paroles, dites d’un ton clair,
tranchant, mais agréable. Oui! c’était
vraiment le libérateur des esclaves,
le gouverneur d’une contrée aussi
vaste que la moitié de la France,
Gordon le chinois!II est difficile de le
décrire, il est court, mince, le visage bien formé, les cheveux légèrement gris, les yeux calmes, mais qui
par moment brillent d’un grand leu
d’énergie,' les mains nerveuses, et
un sourire particulier. Nous avons
été Irès-honorés de parler avec lui,
il m’a fortifié. Je regrette seulement
de ne pouvoir rester plus longtemps
avec lui ».
Août 9. — Il passe subitement d’un
sujet à un autre. Au milieu de la
conversation il s’arrêta subitement et
dit: « Avez-vous écrit à votre mère? »
— Oui, lui dis-je. — C’est bien, laites
toujours savoir a votre mère, comment vous vous trouvez. Combien ma
mère m’aimait I...
Août 11, à minuit. — Nous avons
été si occupés à recueillir les provisions que le colonel Gordon veut nous
faire prendre (il nous a retenu chez
lui jusques près de minuit) que en
réalité nous n’avons pas le lemips
d'écrire des lettres. C’est un tel homme
(spiendid) et un tel chrétien, qu’il
m’a été très-bon de me trouver avec
lui.
Pendant tout le temps de notre
séjour ici, il a été pour nous comme
un père, et très-généreux dans ses
présents.
Aoltioeliee reUi^kusce
Etudiant d’Edimbourg. — Le dimanche 31 mai a eu lieu, dans la salle
de l’Assemblée générale de l’Eglise
d’Ecosse, sous la présidence du modéraleur de ce Synode, le docteur
Mitchell, professeur à Saint-André,
et en présence du lord haul-cornraissaire de la reine, le comte d’Aberdeen,
une réunion fort nombreuse convoquée pour rendre compte dt^, grand
mouvement religieux qui s’opère, depuis un an et plus, parmi les étudiants
de l’Université d’Edimbourg. Un tiers
de ces 4000 étudiants appartiennent
à la Faculté de médecine, et les deux
tiers de ccs 1300 étudiants en médecine sont étrangers à la GrandeBretagne. Ces « carabins » venus des
8
208„
quatre coins du monde jouissaient
jusqu’il d’une assez médiocre réputation morale. La situation s’esl grandement modifiée depuis la visite de
MM. Stanley Smith; éï Studd. Cés anciens athlètes de Cartïbridge, qûi àflaient devenir missionnaires en Chine,
l'éiissirertt sans effort à grouper au
pied de iéur estrade des centaines
d’étudiants d’Edirnhourg, et leurs
appels sérieux furent remarquablement bien reçus par cet auditoire
spécial. Ijepuis ce ihoment, beaucouji
d’étudiants, et des plus distingués,
se sont donnés à Jésus-Christ, et ils
travaillent maintenant à l’évangélisation de leurs camarades tout ôri
poursuivant' régulièrement les travaux
de leur vocation.
Bazars religieux. - La question
brdlanfé des ventes et loteries en
favëür d’tÈ'uvres religieuses a été discutée, le ÎS* mai, par le Synode génébài de 1’Egli.se presbytérienne-unie
d’ÈCossé, en présence d’une tribune
exirÉioi’dlnairemenl bien garnie de
damés fort animées.
Après un débal de .1 heures d’horloge, le Synode a adopté, par 78 voix
contre 40, la proposition suivante,
émanée de M. ÎeWan; «Le Synode
.s’accorde i reconnaître la justesse
{soundnes.s) du principe qui est à la
base des ventes pour objets religieux,
ef À penser que des articles susceptibles d’être convertis en argent petiverft être hono'fablcm'ertt offerts pour
la causie de Christ. Mais il condamne
la pratiqué de la rafle et de la loterie,
invite les Cortséüs presbyléraux à re
noneer aux moyens’ discutables »qui
sont*" quelquefois employés pour rehausser le succès’de.s bazars, et enjointaux pa'steti'rs de son ressorl de prêcher,
du lïa'iit d'c ia cbSire et en touîe autre
oeca'sion,, le devoir des dons directs,
systématiques et propOrrionriés au
revtenu dé cturcUn.
rti (jtié ®itubifiise
ÉélMsàiS' aûnuëls à l'Ecole'de tfiéo-^
Idfèe db FtoreMè'. - Ces'éxam'éritt’dnt
eu lieu les jours 22, 23 et 24, avéc
l’intervention de tous lei^ membres
dit Conseil de théologie, à l’exception
de M. le prof. Charbonnier, retenu
à La Tour par les exaraôçis du collège
et de l’école supérieure. Douze étudiants réguliers et Un externe se sont
présentés pour les subir, savoir deui
de 3® année, quatre de 2^ et six dé
I®, outre l’externe qui li’a été examiné que sur rbi'stoire ecclésiastique,
la dognialique et la .symbolique.
Des deux élèves de 3® année, le
premier, Giraud de Masse!, se proposé
de subir en automne ses examéns généraux et d’aller ensuite passer quelque temps en Allemagne, taridisqUe
le second, Ph. Gril de Praly, deTfa'
partir prochainement poiir Ëdimboü'rg
où l’œuvre qui se fait eri fdveur des
ilalieïis qui nabitenl cellô ville et dés
matelots du port de Leith rte déil pds
souffrir d’interruption,
Le bon témoignage rendu par les
professeurs à la presque totalité des
élèves a été confirmé p'ar les exafnens
et par le chiffre de succès assigné à
chacun d’eux. Quelques up dé nos
jenïïes amis ont besoin dé faire encore
de grands efforts pour faire appel
à la réflexion beaucoup plliè qu’à la
mémoire qui ne doit être qu’ùné servante, jamais une maîtresse.
Notre Ecole et l’Eglise entièré ont
lieu de sé réjouir et de concevoir les
meilleures espérances, si le liombré
et ta qualité de nos étudiants pour
le ministère évangélique'se mairiliehnent tels que nous les avons trouvés'
celle année.
Trois candidats en'théologie', Emile
Rivoir, Abr. Ti’on et Bénjamih Polis,
ont demandé a subir teürs'dérfilècés
épreuves de l’exégèse, de la thèse du
sermon et de la catéchèse. L’éxégèsé
a été ad'mise, niais au mbmeii'ï où'
nous écrivons ceS lignes, l’issué d’u
resté dés épreuves ne nous est pas
encore cOnnue. L’êtudiânt Ôalrn'és a
terminé aussi les exameiis proprëraénldils, mais il lui reste ii présétiter
sa thèse. . '
Eunest RoBEftï, Gérant et Admimstrateuri
Pigtiérbl, Inipririri. flhïati'tfire et SlaScarélll.