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Quatrième Année.
25 Octobre 1878
N. 43
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
y OU» m« ttŸts témoin». Actbs Ì, S.
Suivant îa vérité avec la charité. Ep. 1, 15.*
PRIX D’ABBONNBMBNT PAR AN Itftli« . . L, B Tout let P&7S d« rUoioQ éo poste ... ■ 6 Amérttttie . . , >9 On s'abonne: Pour Vlmèrieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l’iTipiéricttr au Bureau d'Ad- ministrati on. Un numéro séparé : 10 cfentimes. Annonces ; 25 centimes pur ligue. Les enijois d'argent se fout par lettre reccmmancléc ou par wiatidafs sur le Bureau de Pe* fosa Argentina.
Pour Ja RÉDACTION adretaer aiDsi ; A U Direction du Témoin, Pomaretto (Pirterolo; Italie. 1 Pour i’ADMINISTRATION adresser ainsi : A rAdministration du Témoin, Pomaretto (Pînerûlo) Italie
Sommaire.
Le Cantique des Cantiques. — Nouvelles
du Rosario. — Une merveilleuse decouverte ! — La première prière en famille.
— Une fiancée bien résolue. — Faits di~
vers. — Reeue poMiigue. —Annonce.
LE miim DES CANTIQUES
—
Lorsque npis av«p;.^m yj^angâgsment de répondre hdhs
même aux blpliiifua très-modérées
que des horn6ae^éïi%oi«ffe,rHU^ent
à i’éfidr oit
n'él^it ifulleidlbt et elle ne saurait
rpfe abjoi œ^*hui, de réfuter ni
la‘criti4ue Savante, ni la critique
li^^ère e^‘ {ftij^ane. Ce n’est pas
dans une 'pôtite'feuille qu’on peut
ise permettre un semblable travail,
©titre que son utilité nous parait
jjour le moins très-douteuse. A
ceux qui ne connaissent pas la
Bi]&le ce n’est pas ce livre qu’-il
faut lire et expliquer le premier,
ët quant à ceux qui ne croient
pas à sa divine inspiration, ce
n’est pas l’étude du Cantique des
Cantiques qui ¡la leur révélera. Si
toute l’Ecriture est « utile pour
enseigner, pour convaincre, pour
corriger et pour instruire selon
la justice » , si elle est la nourriture préparée pour les enfants
de Dieu, le Cantique de Salomon
n’offre pas du lait aux enfants
nouvellement nés. mais une viande
solide aux hommes faits , c'est-àdire, à ceux qui, pour y être habitués , ont les sens exercés à
discerner le bien, et le mal. i Pierre
il, 2; Hebr. V, 14.
'Ce livre , qui porte le nom de
Sàloiiion, lui a été attribué par
les juifs, et malgré la difficulté
que présentent iii, 7-11 et vm ,
11-12, aucune impossibilité réelle
në s’oppose à l’adoption de l’opinion généralement reçue. Rien
non plus ne s’oppose à ce que
quelques-unes des strophes de
cette poésie ne puissent avoir été
composées par un autre auteur.
Les livres de Moïse racontant la
mort du grand législateur ne
peuvent pas avoir été entièrement
écrits par lui. Il en est de même
des livres de Josué et de Samuel
qui mentionnent la mort de ces
2
33S^
deux hommes %e Dieu , particulièrement du dernier de ces livres q,ui s’é'tend bien au de là
de la mort du prophète.
Nous allons même plus loin,
et nous ne pensons pas qu’il soit
absolument' nécessaire que Salomon lui-même ait composé tout
OU' partie de cette poésie, qu’elle
peut lui avoir été attribuée uniquement parcequo son nom s’y ren-,
contre plusieurs fois et qu’elle lui
a été en quelque sorte dédiée. Nous
rappelons à ce propos la manière
dont Esaïe introduit son beau cantique, ou sa belle parabole, tou-,
chant les bontés de l’Eternel pour
son peuple élu et l’ingratitude
révoltante de la nation juive; «Je
chanterai maintenant pour mon
ami le cantique de mon Bien-Aimé
touchant sa vigne » Esaib v, 1.
En admettapt, que lorfilsbienaimé de David (celui auquel le
prophète Nathan donna le nom de
Jédidja , bien-aimé de rElernel )
est l’auteur du Cantique des Cantiques , il faut admettre aussi qu’il
l’a composé dans sa jeunesse, peut-f
être dans la première année ^ide
son règne. La fraîcheur des imîb^e^,
leur simplicité toute pastorale, la
langue du poème ne permettent
pas de l’attribuer à une époque de
beaucoup postérieure , lorsque le'
luxe et la mollesse, l’envahissement des mœurs payennes de l’Egypte et de la Phénicie, eurent
commencé cette couvre de corruption des hommes et des institutions dont le triste tableau nous
est offert dans le second livre
des Rois. Quoiqu’il eût déjà', par
raison d’état, pris pour femme une
princesse égyptienne ,; il était encore tout préoccupé de la grandeur
de sa mission^, de sa propre faiblesse pour porter l,e lourd fardeau de là royauté, et il cherchait
son conseil et sq force auprès de
l’Eternèl qu’il aimait. C’est ài'ce
moment là, nous samblè'-t-il, qu’il
a dû consacrer le beau talent qu’il
avait reçu, à chanter les douceurs
ineffables que Pâme du fidèle goûte
dans la communion avec-son Dieu
et dans l’assurance d’être;' aimé
de lui. La comparaison. dont il
se sert pour donner un corps, à
sa pensée et qu’il développe avec
tant de détail, ne peut Fi.en. avoir
que de très légitime et de très pur
en elle-même, puisqu’elle a été
adoptée non seulement par d’autres
auteurs inspirés de l’ancienne alliance , mais par le Sauveur luimême et par ses apôtres,, Dans
l’Ancien Testament le Psaume xnv,
composé probablement à l’occasion
du -mariage de SalQfpp;]^ ,à:^ep( ^la
fille de Pharaon, est uti précieux
commentaire §#v,l’idée fondam'en
et de la-pririeesaff:,
în s i
dont le règne’
et d’une épouse , ’|g,0.çi^refent
toute pleine de j^ae..^9
peuples célébreronè. â. tftujoqr^qt
à perpétuité. —-¿J^Æhap. ,|p||
d’Ezéchiel ' contient le récit émhùvaut des grandes compassions
Dieu pour la nation, juive qa-it
avait épousée dans sa jpune^ie >
des’ adultères sans notiîbreviiide^
cette épouse infidèle, et apr'ês'^ps
reproches les plus sanglants,, et
les plus mérités, la promess,e
inattendue d’un pardon final et
d’une réconciliation entière, ayec
3
.WW«rt~>,«.>rt/v339 Vil
cette ffemme infidèle. L’adultère,
tel est le nom par lequel tous les
prophètes flétrissent l’idolâtrie des
jüifs et en général leur incrédulité
ét îeiît impiété.
Lôrsquè les scribes s’étonnent
et se scandalisent de ce que les
disciples de Jésus ne jeûnent pas
comme ceux des pharisiens et ceux
de; Jean Baptiste, le Sauveur leur
répond; <■ Les amis de l’époux
peuvent-ils jeûner pendant que
l’époux est avec eux ? » Luc, v,
38. Jean Baptiste à son tour dédate que celui qui a l'épouse est
l’époiix, mais l’ami de l’époux
qui assiste et qui renlend est
. tout réjoui par la voix de l’époux ;
c’est 'pourquoi , ajoute-t-il , cette
joie*qu0 j’ai est accomplie. Jean
in'. 29.
Au dernier jour , quand le Fils
de l’homme reviendra pour juger
le monde , c’est encore l’époux
qui viendra ' pour prendre avec
lui dans la salle des noces les
vierges sagesayant dej l’huile
,dans leurs >i«í^i(^eaúx uûssi bien
iqiuâ’; dans ;cléûÉ8^iil»mp©s.uiMAvrTH.
■ffiüÈrn,' -10.
dui ''Mè|fs|àr^si'essentfëlleiî^^eût ,b9Íuoh- , l’église
ÿuiv.p, ,fôutif.^aint Paul c’est l’asüsembléë dsotpus les rachetés, tant
■juifs que-^rè'ôs, —■ c’est le corps
id’on't Ohrîfetdefet la tête , l’Eglise
/glQrieqse n’ayant ni tache, ni ride,
c.ni autre chose semblable. Bph. v,
-27.. — Dans l’Apocalypse enfin,
,■ réponse est la femme de l’Agneau ,
la nouvelle Jérusalem descendant
..dûjCiel parée comme une épouse
qui s’est ornée ¡pour son époux.:
Xxi ,1. !
Puisque ; la parole de Dieu ne'
’connaît’' pàs d'image ■ plus frhp
pante et plus parfaite' humainement parlant, que celle de l’union
des époux, pour représenter l’intimité des rapports qui unissent
le racheté à son Dieu Sauveur ,
pourquoi's’étonner si, sous l’empire
d’un ardent amour et d’une aspiration ardente à une union toujours plus étroite avec le Dieu
de son salut, un homme inspiré
et dirigé par l’Esprit de Dieu,
a conduit jusqu’au bout, avec
une constance qui chez un autre
aurait été une coupable témérité,
cette image, ou cette parabole ,
où le nom de Dieu ne parait
pas parceque Dieu lui-même y
est du commencement à la fin? —
C’est ici le lieu de rappeler cette
parole de l’apôtre: * Toutes choses
sont bien purespoqr ceux qui sont
purs, mais rien n’est pur pour les
impurs et les infidèles n. — Si
l’Eglise juive n’avait pas saisi le
sens spirituel et profond de ce
livre, jamais elle ne l’aurait admis
dans le recueil sacré, et à son
tour l’Eglise chrétienne l'aurait infailliblement rejeté, si elle n’était
pas parvenue à la même conviction.
Parmi les explications diverses
qui, dans les temps modernes, ont
été données du Cantique des Cantiques, il y en a une que nous
voulons mentionner. Elle est due,
si nous ne nous trompons , à une
plume féminine et nous l’avons
retrouvée dans l'Æ'ffh'se Libre de
l’année 1872, où elle est développée
dans une série d’articles. Sans
l’exposer ici en détail, nous dirons
simplement que, d’après l’auteur,
il y a dans le Cantique, non plus
seulement deux , mais bien trois
personnages principaux, savoir la
Sulamite , le Bien-Aimé et le Roi
4
Salomon qui cherche par ses flatteries et par l'attrait de sa magnificence royale à gagner et à
enchaîner à lui le cœur très partagé encore de la jeune fille. Salomon représente dans ce ^drame
le monde avec ses faux biens et
sa vaine gloire , s’efforçant d’enlacer dans ses filets chaque âme
rachetée et l’Eglise toute entière.
Quoique nous n’ayons jamais
éprouvé une très vive sympathie
pour ce roi trop ami du faste
.oriental dont l’entretien a dû appauvrir son peuple, et bientôt
esclave des plaisirs sensuels qui
l’ont entraîna à la tolérance d’abord,
puis à la pratique de l’idolâtrie ,
nous répugnons de toutes nos forces
à voir en Salomon le tentateur, un
rival et un ennemi de Dieu , le
représentant du monde qui est
plongé dans le mal et des puis; sançes terrestres qui s’opposent
au règne de Jésus-Christ.
C’est, pensons-nous , la préoc■ cupation très légitime de la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui
a donné lieu à cette singulière
interprétation.
Nouvelles du Rosurio
Les fragments qui suivent d’une
lettre de notre frère M. Hugon
pasteur au Rosario , sans rien
contenir de particulièrement important, intéresseront, croyonsnous, nos lecteurs, comme il nous
ont intéressé nous-mêmes par les
aperçus qu’ils contiennent sur les
conditions matérielles et spirituelles de cette dix-septième paroisse
de l’Eglise Vaudoise.
’ Relevant la circonstance qu’il
n’existe dans la colonie que des
Ecoles de quartier, notre frère
ajoute:
« Nous aurions besoin et nécessité
d’une école élémentaire, mais il nous
faudrait pour cela un local, c’est-àdire 10.000.fr. , et une dotation annuelle d’au moins 1000 fr. Le Consul
italien de Montevideo nous a fait espérer quelque chose, mais c’est tout,
hnpossible de rien obtenir des colons
qui trouvent qu’ils sont bien assez
chargés, puisqu’ils payent le pasteur,
le lecteur, le chantre et quatre régents
de quartier. El cependant la nouvelle
génération grandit, sachant à peine
lire et presque pas écrire, sans que
je sache comment on pourrait changer cet étal de choses....
• Les Ecoles du dimanche font ma
joie. A huit heures celle que je dirige
réunit toujours plus de cent enfants.
Ce sont les plus avancés de toute la
paroisse. Pendant le culte, ma femme
s’occupe des petits enfants que les parents amènent avec eux et qui ne sont
pas encore en état de comprendre la
prédication. Ces petits, au nombre de
40 à 50, ne savent pas encore lirej,
mais ils apprennent chez eux un ver- ,
set ou deux qu’ils récitent très bien.
Ils ont aussi déjà appris à chanter un
tant soit peu. S’ils avaient de ces tableaux bibliques dont je vous ai parlé,
cela leur plairait beaucoup et il me
semble que les gravures leur aideraient
à se rappeler les faits qu’on leur explique. Dans raprès-midi ces mêmes
tableaux serviraient pour l’une ou
l’autre des trois écoles du dimanche
qui ont encore lieu dans les différents
quartiers de la paroisse.
« S’il y avait ici des fonds pour /'
pasteurs et maîtres d’écoles comme
aux vallées, il n’y aurait pasdediffé-i
rence, à part-la chaleur, les scorpions,/
les araignées venimeuses et les maisons!
qui ne sont pas construites pour’ sup-j
porter la pluie, puisque les murs n’ontl
qu'une brique d’épaisseur. Par contre t
il n’y a pas de serpents venimeux. Le 1
pain abonde. Tout le reste est bien \
cher, excepté la viande qui laisse \
5
----341
beaucoup à désirer, quant à la q^ualité. Les insectes de toutes especes
foisonnent, et ce n’est pas ce qu’il y
a de plus agréable. Les chevaux sont
à bon marché, lOO fr. au plus. Par
contre les selles, harnais, etc. coûtent
ici le double quelquefois le triple de
ce qu’ils coûtent en Italie. Sans cheval
impossible ici au pasteur de se tirer
d’affaire. Un peu plus d’une lieue me
sépare de la Paz, où j’ai le service
l’après midi, et quand j’ai le soir en>
core un culte, quelque part, c’est une
lieue et demie qu’il me faut franchir.
Le premier mercredi du mois j’ai un
culte à quaires lieues, pour une vingtaine de familles, quand le Rosano
est guéable, ce qui n’arrive pas souvent. Une fois même l’eau a passé
pardessus le cou de mon cheval, et
je m’en suis tiré avec un demi-bain
par une bise passablement froide. Une
autre fois, après un détour de trois
lieues, nous avons été arrêtés par un
affluent du Rosario....
...» Qui sait si, avec le temps, on
pourra avoir ici deux pasteurs? Ils y
auraient dès à présent abondamment
de travail pour deux.
' Un colon, le plus riche de la colonie,.je crois, m’a fait un jour une
proposition d’or, si on pouvait la traduire en pratique. 11 donnerait le tiers
de son revenu, jusqu’au moment où
l’on aurait un fonds pour subvenir au
traitement du pasteur'et de l’jnstitu./teur.
I : ....Jamais je n’ai eu personnellement
'à me plaindre des colons, tout au
contraire. Ils viennent de me donner
tout récemment une preuve d’aïîeclion
à laquelle j’ai été très-sensible. Depuis
mon arrivée, la propriété de la cure,
— environ huit hectares, — m’était
à peuprês inutile. Une cinquantaine
de bêles à corne et une quinzaine de
chevaux se la disputaient, et comme
j’avais planté quelques arbres fruitiers
il fallait qu’il y eût toujours quelqu’un
pour chasser les animaux des voisins.
Quand il pleuvait c’elail une vraie
galère. Souvent aussi j’ùi dû courir
une heure pour allrapper mon cheval
et sans l’obligeance d'un passant, je
n’aurais pu me rendre où j’étais at
tendu. Maintenant la propriété est
entièrement enfermée et bientôt elle
sera défendue par une haie d’épines.
Les colons ont été convoqués pour le
travail, un bon tiers a réponde à l’appel. Je me suis mis à leur tête , et
nous avons travaillé pendant une semaine. Seulement i! est à craindre
que notre enceinte ne résisté pas aux
assauts des bêtes à cornes.,..
Une merveilleuse déeoaverle!
On lisait, il y a quelques jours,
dans une feuille catholique de la vallée
d’Aosle les lignes suivantes que nous
transcrivons textuellement.
t A mesure que le progrès moderne
est monté la fertilité des campagnes
baissé; plus haut sont allées les docr
trines libérales et impies, pins bas sont
descendues tes récoites. Il y a lù un fait
d’économie agricole que nous recommandons aux études, non pas seulement des théologiens et des philosophes , mais des économistes urbains
et ruraux. Il se peut qu’un jour la
science profane vienne à recqnnaflre
que les miasmes moraux et intellectuels
font autant de mal aux campagnes que
les miasmes physiques. Ce jour là la
science profane aurait fait un ‘ grand
pas; elle aura commencé à voir au
de là de la matière >.
Décidemmenl il est urgent que l’on
s’occupe de celte vallée trop longtemps
oubliée et délaissée et- que par le
moyen d’une voie ferrée elle soit mise
en comiminicalion avec ce que le progrès moderne a produit d^excelleni,
elle qui jusqu’ici semble si peu le connaître.
Quoique nous sachions bien que nous
n’avons aucune chance d’être entendu
par l’écrivain des lignes que nous venons de citer, comme le fait qu’il
relève se vérifie ailleurs aussi et dans
beaucoup d’autres contrées montagneuses de notre Piémont, nous voulons à noire tour, simplement indiquer
quelques unes des causes réelles qui
le produisent.
6
Si les récolles sont moins abondànies
qu’elles réiaient autrefois, c’est d’abord
parceque la terre est cultivée sans intelligence, qu’oii lui demande sans
cesse, sans rien liii donner. Là où
l’agriculture est soignée, lés récoltes
6pl doublé et triplé.
'■'C’est ensuiie parcequè l’ambition de
■gagner plus facilement et plus vite
le nécessaire et lé superflu enlèvent
'chaque année à l’agriculture beaucoup^
de bras qui lui seraient indispensables.
C’est enfin "{et o’esi ce que nous
proposerions surtout aux méditations
des valdôlains ), parceque les fêles si
nombreuses auxquelles sont astreints
‘les agricüiteurs catholiques, leur causent ce double dommage dont ils gémissent sans vouloir s’y so'uBtraire'; la perte
•d’un grand nombre de journées de travail , et comme conséquencè naturelle
de ces fêtes qui se terminent souvent
par des orgies, le dégoût du travail
¡au lendemaini'
C’est à la eoudition de travailler six
jonrs: et de falre.lotHe son œuvre, puis
de-.,Siaîncliiiier le seplièmor joiar^ sque
-l’ho-mmè peùt eompler 'Sur son ipain
quotidien pendant toute la semaine.
La ppçfflîère prière en famille
tians les États-Unis d’Amérique vivait un père de famille qui faisait
honneur à ses affaires. Il soutenait
‘l’iiistructicin et la religiqh, il se rendait
éèg'ulïére^ au temple avec sa nbmbreùse, l'àmillé. 11 n’y avait pas une
lâèhé sùr'sa réputation, mais il n’avait
piOrté'ni. Ses regards ni ceux de sa fa'nifflè Yprs rEiernité.
li avait déjà plus de cinquante ans,
lorsque, à Texcmple de ses voisins, il
sè rendit à imé réunion religieuse spéciale. Le'pi’odicàlQur avait choisi pour
texte de son discours ces paroles ; Priez
s.gqs cesse. .Api'ès .avoir monlré la convè'niànCe 'de ce dov'o'ïf et ÿ“ avoir encouragé ses auditeurs, déns un essor de
l’Ame pTeih d’ardeur il dit': «11 y a
'içi 'cè soif* ùii pcchéur impénilenl. Je
'fïi’én vais vous lé décrire. Il s’est levé
ce malin et n’a point prié ni pour lui
raême ni pour ses amis. Il est venu
s'asseoir ici; mais il n’a pas prié pour
qu’il pût être béni dans son âine.
Oli ! s’il pouvait devenir un nouvel
homme, le premier souvenir que i’on
aurait dé lui serait: • Voici, il prié».
Il lui semblait que chaque parple
était polir lui. Sa vie sans prière" le
troublait. De retour chez lui, il essaya
de demander à Dieu sa naiséricorde ,
son pardon pour ses péchés passés,
èt son aidé pour l'avenir. Mais il lui
semblait qu'une muraille dé péchés
s’élevait éntre lui et son Crééteut'. Il
trouvait plus dè mal eh lui qu’irhe
se Vêtait imaginé.
Après avoir iu jeûné, ,es's0é dé
prier, 'il en vint à fa concitisibh qiié
c’était trop lard pOûr lui'. Tandis'q[uq!
était sous l’impression dé ce sénlimerit,
il vint un Joui dans sa grange pour
y ballrelé blé. Tandis qu’il réfléchissait
sur son manque de crainte de'Dieù, sur
ses années passées .sans prièi-e,' il lui
vint à la mémoire ce passage : « Mon
fils, donne-moi ton cœur». Dieu poiiivf
rail-il me faire celte démande ? se,diî-'
il. Iv 'saït ’‘qué/'raoh‘cihqV est, dût .et
souillé, et encoré il mé Ail : Donné-:
moi ton cœur, pourquoi me le demant
de-l-il ? C’est pour le faire bon, ponile créer de nouveau, pour le laver dans
le sang de Christ, pour èn,faire la déirteure .de son Ës'prit, [(’laissa ibm|¿r
spn fléau,," et se prosternant su'réla
paillé'il s’écria ; "0 Seiguènr,;si tu p§ú^accepter un cœur comme le, rhien,
le voici. Je/me donné „tiloi-mê'me,
comme je suis, un paüVré et vif pécheur;* . . , /■
Le plan du salut par la‘foi èh Christ
lui ahparulfsi nouveau,‘si adapté à ia
condition du pécheur perdu','qu’iflui
semblait avoir passé toute sa vie dans
les ténèbres. 11 laissa cependant’passér
quelques jours avant de parler du Cliangement de ses sentiments à sa femme
et à ses enfants. . ' *
Il éprouvait un grand d'ésir de prier
avec sà famille, mais il craignait qlle sés
enfants qu’il avait fait soigneusemerli
instruire, ne fissent la critique de son
langage. Il fixait en soi-même iin spir
-pour commencer, mais une visite l’'en
empêchait. Enfin, après quelques jours
7
de luUe., .se trouvant, seul avec sa femnoe,
il l’invita à prier aveç, lui. Il se*'léva
et dit : Nblre Père qui es aux cteuxU répéta ces paroles et ne put aller
plus loin. Tous deux se mirent à pleurer
et furent un moment dans une grande
angoisse. Sp femme prit la Bible, et en
lisant, elle arriva à ce passage : Toi,
quand lu pries, entre dans la chambre,
iWme la porte ii clef et. prie ton Père
qui esl^ dans le secret', et .ton. Père qui
voif^ce'q»i,est secret, le récompensera
publiquerneiit. (Matth., vi ). Cela le
frappa , il en conclut que pour prier
en famille, il lui fallait d’anord prier
en secret. C’est ce ^u’il fit dès le matin
suivant, et réunissant alors sa famille,
il dit: « Voulez-vous pardonnera votre
père, d'avoir négligrV dn prièr avec
vous. Je suis-\à’auTi.^i c.aupable de
n'àvoir pas ■ jlrié, ■àxey voils dès 'votPe'
plus'lèniftrç. èftfàncef, Bieu'l’a demandé
c’est itri’dèvoir’irès raisonnable. Voiiléz-vous‘me pardonner^* tkdut alors
IciPS’. 51, puis il dit ; » Pripns Dieu
qü’it nous pardonne ».
■ En parlant de ceUeibeure, il disait :
« Oh ¡ quelles délices, m’approclier de
Dieù avec ma famille ! J’aurais prié
tant le; jour, Je^n’ai jamais-auparavant
aimé ajissi, bieiii jpa ïemme ei mes enfants. i.eMpa.,é(,me3;,. aval eut pour mai
une nouve}}e;-irnp0|t;iance, elelétait un
sujièt de joie quftpsqu’alqii’s je.n’avais
pojiijl connu. DeptuiSj dans mes prières
secrètes, j’ai demandé à Dieu de m’aider
i prier dans ma famille.
Lecteur,'priez-yous en secret? Priezvous avec -votre lamilIéH*' Si vous ne le
faites pas, commencez. Une àme sans
prière esï ’Uûp .âme sans espérance.
Un des premiers signes de foi el-de
l'epeqlan.t»^ que désus-Chrisl fait remarquer et approuve en Paul est celuici: « Voici, il'prie ! » (Acî'és ix). Puisse-t-il en être dit autant de vous!'
■(D'un traité
Smt0 biwcra
Nous emprnnlonsà la correspondance
de Versailles au journal de'Genève \&s
quelques lignea suivantes ; »La. Gazelle
de France disait dernièrement que les
personnes sans culte étaient hors de
la loif- mi^lqu’iyn l’a-t-il diLd*^'calboliques? Lps firolesiants, les juifs, les
libres penseurs quand ils sont sous les
drapeaux., ne sont-il.s .pas obligés-de
fléchir le genou devant' un,e hostie? A
quoi o,blige,-j-on les calholique.s ? Les
instituteurs ef les, jnslilutrices .congré,ganisfes enseignent sans brevet,’, qu’un
instilii.leur non- catholique e'ssa,ie, d'en
faire a,u,l,ent,j ; il tombera sous lé, coup
d’iine loi qui .n’est pas douce. ,
Le catéçbisme callioliqne e?,t ¡inpo^
dans les, ¡écoles un ins,ulni,e!ir pnn.r.
avoir, vpidu. ç.ublir une, ècO-le'.Ijbi'e-'ftVi
il enseignai j ipipes les nialières de l’insiruclion primaire à. i’çxéeption.'du ca^
léchismq,. à été privé ponr to^ujoup dù
droit d'enseigner et la, ,si'6.d'dn,ce â été
confirmée,pat’ le Cjonj^eif,.s,qpé^ieu.ç„¡âfe
l’instruction publique..- iS’il. y à de Pop-:
p.rq^çion; dé, quql cQi'éjie^j-elle d,on.'ç, ?;,
,;Pdni'. jes bomn>cs qin se,.spni placés'
epxiriiêmes eï qne l’impmdençp pu ,ja
Idcheiê d,ès g,onve,rçiebienis e.mâ'ntee.ns
afi des&m de la loi cpmm.unç, i’a.ppitcalicn pure cl sirnple des lois s’appciiè j^méçuéion. Voir en France-la
pàsiorâl.e (i.é .Monseignetir Freppel et
çn ..italié'-ceilp dp Léçt-4 XJ,1.1,,"
'''Les, 'apothéo,sé.s e| Iqs, divfnisâtions
que lés anciens Îàis.aienl âlébés.^Césars
gonflés 'd’orgueil, resse.mjrleid' Béari-t
coup aux blasphèmes d’un écrivain
catholique qui a soutenu la thèse suivante : «Trqis sptit ..adoribles
pour le vrai ’ croyant : 'Dieu dan.S leciel, le Chi'lsl dans l’hoslié,' et ,Je pape
àù Vatican », Ç’es.t 'A çés,.’'éxl.rêïnej
qu’amèo.e lé ^dognte do i’irii'àillilij.liiéi
(De Ca^tdar ( ' ' ' ' ' , ,
Çlie'z les peu,pies 'occidentaux , lés
liomntes qui pensent tie crojenl ni ne
prient; ceux qui,croient et'prierii, ne
pensptU point. ■(.(^(ynérïie). ,’
C’est ninsi que l’on petit, êlrè,,l;i.qi-niné
poliliqué dislin’gué et praieur ’d.é pie-1
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Mtatie. — Le président du Ministère, Cairoli, a prononcé le 15 â Pavie
son discours si impatiemment attendu.
On espérait qu’il éclaircirait J^ien des
questions, rassurerait la nation sur
bien des sujets. Mais Cairoli n’a rien
éclairci et n’a rassuré personne. Le
résultat le plus net de ce discours,
pour le moment, c’est la démission des
trois ministres lès plus modérés, le ministre de la guerre, le général Bruzzo,
celui de la marine Di Brochelti et celui
des affaires étrangères, l’hon. Corii.
Ces trois ministres ne peuvent suivre
Cairoli sur le terrain sur lequel il s’est
placé. Un journal de Vienne'dit que
le discours >de Pavie aura pour suite',
dans.un prochain avenir, la dissolution
de la Gauche et une crise ministérielle
totale. Il ajoute que Cairoli, sous l’influence dés partis extrêmes, n’est plus
maître de la siltialion: En effet ^ non
seulement les journaux du parti modéré,'mais meme un grand nombre
de ceux de la gauche expriment leur
méconlenlementde l’attitude de Qairolî
dans des termes très vifs. H n»’y a guère
de satisfaits que tes amis intimes du
ministre et les républicains ou les radicaux, comme Bertani et ceux de son
p^rti.
On a surtout blâmé dans le discours
la déclaration que le Gouvernement ne
prendrait aucune mesure préventive
ni à l’égard des cercles Barsanti, et
les encouragements indirects donnés
à certaines associations républicaines.
Ceux ¡qui auront accompli des faits
contraires à la constitution seront seuls
déférés au pouvoir judiciaire. Le ministre se prononce pour la liberté absolue d’association et de réunion pour
n’importe quel objet. — On craint
que de tels principes ne ruinent la
discipline de l’armée. Le» ministre approuve le système financier de son
collègue Seisrait-Doda. Il déoflâre vouloir àre comme ministre, ce qu’il a
toujours été comme député de l'^Opposiiion. C’est loyal, mais pour être conséquent il devrait voter, comme par
le passé, contre tous les impôts, ainsi
qu’on l’a fait observer.
Rome. — Il y a eu dans la ville
éternelle environ un millier de pèlerins
espagnols, pour la plupart des paysans
riches en superstition, car nous ne
pouvons appeler foi le mobile qui les
a portés à venir baiser la pantoufle
du Papel, mais pauvres en argent. On
assure qu’ils ne sont porteurs, entre
tous, que de soixante mille francs.
On s’attendait à beaucoup plus. Les pèlerins espagnols après avoir été soumis
à une quarantaine de quatre jours à
Civitavecchia, ont été autorisés à entier dans Rome otl ils jouissent de
plus de liberfé que chez eux ; ils
pourront raconter dans leurs villes et
villages quelle est la captivité de Léon
XIII, et, s’ils diront vrai, nous ne
serions pas étonnés de voir diminuer
encore le denier de Saint Pierre.
AUemagn». — La loi contre les
socialistes a été adoptée définitivement
par 225 voix contre 150 environ. Après
cela Bismark a prorogé la diète. Déjà
le Conseil fédéral a ratifié la loi, qui
sera immédiatement mise à exécution.
W^ance. — Mac-Mahon a présidé
la séance de ta distribution des récompenses aux exposants, et a prononcé,
à cette occasion , un discours en présence des princes étrangers, entr’autres le prince de Galles et le duc
d’Aoste.
A.nnon.oe.
CHOIX DE CANTIQUES
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