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Année Sixième.
29 Octobre 1880
N. kh
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissaût chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 8. Suivant la vérité avec la charité. Ep. I, 15.
. PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Ualiâ . . .. L. 3 Tous ÎÔ5 pays de rUoion do poste ... 10 Amérique ... >9 On s’abonne : Pour Vlntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice, Pour VPostérieur auBureau d’Ad- ministration. Un ou plusieurs numéios sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois d’argent ae font par lettre recommandée ou. par mandats sur le Bureau de Po- rosa Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du 7'émoin , Pomaretlo < Pinerolo) Italie. Pour TADMiNiSTRATlON adresser ainsi ; AJ'Administration du Tewiotn, Pomaretto iPineiolcJ Itali
© O 3tn. lïi a i ap e
Le Synode do 1880. — Nouveaux renseignemeiits.sur Henri Arnaud. — Leurs
œuvres les suiveut.—Nouvelles religieuses
et faits /divers. — Bemie politique.
LE SYNODE DE 1880
(Suite 7. N. 40)
Notre Í7® Paraisse,
Elle était repre'sentée par deux
députés, l’un domicilié aux Vallées,
l’autre venu de l’Uruguay même.
Le consistoire du Rosario, ou de
la Colonia FaWense, avait eu l’heureuse idée de faire imprimer et
de faire distribuer parmi nous un
rapport sur sa gestion financière.
L’idée a été heureuse pour lui
même, car si, à ce qu’il semble,
les Vaudois transportés en Amérique gardent pendant un certain
temps leur caractère défiant, soupçonneux, les membres de la paroisse ont dû être parfaitement
édifiés sur l’emploi des sommes
recueillies parmi eux. Nous, ne
pensons-pas nous tromper en sup
posant que plus d’un aura à rougir en voyant figurer sa maigre
contribution à côté de celle plus
considérable d’un voisin moins à
son aise que lui. Le prochain
rapport donnera, nous l’espéronsj,
des chiffres un peu modifiés et
grossis. L’émulation est une excel4#*t© -»hos0 et nous n’avons q>as
encore appris à en tirer les meilleurs partis. Peut-ôtresommes-nous
trop scrupuleux à cet endroit et
avons-nous une crainte exagérée
de réveiller et de chatouiller la
vanité.
L’idée de publier ce rapport a
été bonne aussi pour nous vaudois des Vallées. On a placé ainsi
sous nos yeux les noms bien connus
des frères qui nous ont quittés ;
le tableau n’en contient que trois
ou quatre de tout à fait nouveaux,
suisses, anglais ou e.spagnols , ce
qui veut dire que notre colonie
est et demeurera une Colonie vaudoise. Nous faisons des vœux ardents pour qu’elle résisté jusqu’au
sang, s’il le faut, k l’envahissement
de tout élément non évangélique;
c’est la condition de son existence
2
.350^
même et de sa prospérité. Plût û
Dieu qu’elle eût la force de rejeter de son sein les éléments d’incrédulité et de matérialisme qui
se couvrent encore des dehors
d’une profession évangélique ! Mais
comment le pourrait-elle, puisque
nulle part ailleurs les églises, les
plus prospères, vieilles ou jeunes
n’y sont parvenues ?
Nous regrettons que le consistoire du Rosariô n’aît pas eu l’idée
de tfad^i^e pour notre usage les
piastres en francs, ou en livres
italiennes, afin que tous, aux Vallées, vissent que la paroisse d’Amérique a recueilli, à elle seule,
pour les besoins du culte et de
l’instruction, plus que douze des
anciennes paroisses. C’est ici qu’un
peu de noble jalousie et de sainte
.émulation seraient à leur place
Jet qüe l’exemple donné par nos
‘ frères de l’Uruguay devra trouver
beaucoup d’imitateurs. >
Mais si grâce au Seigneur et
au bon degré de prospérité matérielle qu’il leur a donnée déjà,
nos colons peuvent se sufiSre au
point de vue purement matériel, il
y a une question sur laquelle
le jeune et énergique pasteur de
la Colonie, insiste, depuis deux
ans surtout dans sa correspondance officielle ou privée, et c’est
le besoin d’un aide ou d’un second
pasteur. La paroisse a considérablement gagné en étendue et en
population; un homme »seul quelqne robuste et bien doué qu’il
soit ne peut plus suffire à la tâche.
Il y a des vaudois dispersés à de
très grandes distances qu’il faudrait pouvoir visiter un peu régulièrement, en passant des semaines au milieu d’eux. Il y a
les vaudois de la République Argentinejqui n’ont point de pasteur.
La colonie Suisse, attenante à la
nôtre et qui est en bonne partie
composée de protestants, n’a qu’un
curé qui vient y fonctionner de
temps en temps. Quel immense
champ d’activité missionnaire ! Si
notre Eglise ne veut ou ne peut
pas l’occuper, il va sans dire qu’il
le sera de manière ou d”autr'e,
et tôt ou tard, par quelque autre dénomination. Mais si nous
sommes prêts à dire avec l’apôtre:
« Christ est prêché et c’est de
quoi je me réjouis et je me réjouirai O, il nous semble d’un autre
côté que c’est à nous les premiers
que cette porte est ouverte et
que cèüe œuvre si imjiortante est
présentée, et qu’il nous faut considérer très sérieusement si Dieu
ne nous aurait pas donné en môme
temps les moyens de re“ntrbprendre.
Plusieurs s’attendaient à ce que
lors de la discussion sur la gestion de la Table, l’Assemblée synodale s’arrêtât à l’article du rapport concernant le Rosario; il
n’en a rien été par la simple raison qu’il y avait une proposition
relative précisément à ce second
ouvrier réclamé, et qui devait être
discutée plus tard. Elle l’a été
effectivement dans la feéance du
jeudi soir, et sans beaucoup de
débats ni d’oppositions d’aucune
sorte, elle a donné lieu à une
délibération, dont la substance
est que le Synode invite la commission d’évangélisation à s’employer dans la mesure du possible
afin de donner un évangéliste à
notre colonie du Rosario.
Nous avons dit la substance,
car la proposition vôtée à la près-
3
-351-'
que utianimité et transmise au bureau du Synode, s’est, à ce qu’il
parait, égarée puisque,à notregrand
étonnement, nous ne la voyons pas
figurer dans les actes impritnéaComme les procès verbaux des
séances doivent la mentionner il
sera facile de réparer cette omission parfaitement involontaire.
Mais de ce que le Synode a, non
■Senîement autorisé, mais encouragé
son Comité d^évàhgélisation à chercher un ouvrier pour cette mission
lointaine, il ne s’ensnit pas qu’il
lui soit très facile de le trouver.
Ce n’est pas le premier venu auquel une pareille mission peut être
confiée; nous voulons dire que
la piété sincère, l’amour des âmes,
la capacité d’enseigner et d’exhorter selon la pure doctrine, une
santé robuste et une grande capacité de travail, indispensable à
tout ministre de l’Evangile , ne
■suffisent point encore pour le poste
spécial dont il s’agit. Ici deux
langues suffisent pour prêcher
Christ d’unboulàl’autre deUtalie;
là bas l’ambassadeur de Christ
devrait être polyglotte, et s’il ne
l’est pas il faut du moins qu’il
àît la capacité et la ferme volonté
de le devenir. L'espagnol est la langue nationale, l’allemand est la langue principale de la Colonie suisse,
c’est le français qui dem.eure la
langue du culte et en grande
partie jde l'école dans notre propre
colonie; on l'y retient avec raison
comme étant le canal de communication avec les Eglises évangéliques d’Europe et comme la seule
langue vraiment universelle ; mais
on garde aussi „avec un soin jaloux ritalien, lia, langue ,de la mère
patrie. sLa connaissance de .l’an
glais est non seulement utile,
mais nécessaire dans l'Uruguay
et la République Argentine à cause
du nombre considérable d’Anglais
et d'Ecossais qui y sont établis
dans les campagnes comme éleveurs de, bétail, et dans les villes
comme hommes d’affaires et industriels. Plus d’une fois déjà
notre pasteur du Rosario a été
appelé à donner les soins de son
ministère à ces citoyens de la
Grande Bretagne disséminés dans
les régions de la Plata.
Nous n’avpns indiqué que l’une
des grandes difiicultés de cette
belle œuvre; nous pourrions en
nommer quelques autres , mais à
quoi bon? L’homme qui se décidera à accepter cette mission, ptircequ’elle lui viendra du Seigneur
saura qu’il peut compter sur Celui qui l’envoie et qui aplanira
devant lui les difficultés qui lui
paraîtraient insurmontablés, —
Cet homme^se trouvera-t-il î Nous
n’avons aucun doute à cet égard;
s’il n’y est pas en ce moment
même , le Maître de la moisson
le préparera et l’enverra en sou
temps.
Nouveaux renseignements
sur HËNBI AIINHID
La Rivista Seltimwale nous donne
dans chaque numéro fies an ides inléressanls; J'en note un, dans la livraison du 15 août sur Henri Arnaud, le
pasteur colonel des Vallées Vaudoises.
Ce fut lui qui commanda «la Glorieuse
rentrée!) dont vous avez lu l'histoire,
,4,où l’on voit une Irowpe de ces gens,
qui'ji’a jamais été jusqu’à mille personnes soulenir la guejre contre le Roi
de France et contre 5. A. R. le Une
de Savoie, faire tète à leur armée de
4
22.000 Imnmes, s'ouvrir le passage
par la Savoie et le Mont Dauphin ,
battre plusieurs fois les ennemis, et
enfin miraculeusement rentrer dans ses
héritages, s’y maintenir les armes à
la main, et rétablir le culte de Dieu,
qtii en avait été interdit depuis deux ans
et demi ». Celle relation du temps a été
réimprimée avec Inxe par MM. Gustave
Revilliod et Edouard Fick de Genève;
tontes les bibliothèques protestantes
devraient la posséder.
Cependant M.“' A. D. Perrero vient
d’ajouter à la biographie de ce héros
qiiélque.s faits inédits puisés aux archives piémonlaises. 11 confirme d’aboi'd l’opinion qu’Henri Arnaud est
né à Embrun dans le Dauphiné, non
à Torre Pellice, dans les Vallées, C’est
comme français qu’il fut expulsé de
nouveau des états du Duc de Savoie
en 1696, quand ce Duc fil la paix avec
le grand roi. La pièce que cite à ce
propos M. Perrero est curieuse à plus
d'un litre; on y voit les haines féroces
du temps. Les religionnaires français
y sont appelés fior di canaglia.
Un autre document nous donne d’intéressants détails et loul-à-fail nouveaux
sur la vie d’Heniû Arnaud. On sait
déjà que l’infatigable pasteur prépara
de longue main «la glorieuse rentrée».
Il était en Suisse en 1689 et courait
continuellement d’un Canton à l’autre
et jiisques en Allemagne pour maintenir le courage et la résolution des
vaiidois émigrés et dispersés qui voulaient rentrer chez eux. Or il y avait
alors à Lucerne un comte Solaro di
Govone, ambassadeiirde Victor Amédée
en Suisse ; ce grand personnage avait
l’œil sur le pauvre ministre dont il
épiait tous les mouvements. Alissi
voulut-il le faire enlever et transporter en un lieu sûr, où le chef des
Vaudois « cessât de s’agiter et d’agiter
les autres». La cour de Turin consultée , approuva le projet. Aussitôt
Solaro lendit ses filets et posta partout
où allait Arnaud des agents chargés
de le suivre à la piste. Parmi ces
e.spions figurait Rodolphe de Salis,
neveu de l’évêque de Coirc, qui dans
un de ses rapports donne le signale
ment suivant et jusqu’ici inédit, du
gibier qu’on chassait.
« Le ministre Arnaud est de taille
moyenne, longs cheveux châtains, visage maigre , teint coloré , il change
souvent de vêtemems, et les porte de
couleurs variées, il s’était excusé auprès
des prédicants de ne pouvoir être vêtu
de noir à cause des pièges qui lui
étaient tendus par les Ministres de S.
A. R.; c’est aussi parcelle raison qu’il
a dû quitter le pays des Suisses et se
réfugier ici. Il n’a pas de monture à
lui, mais se sert de chevaux de voilure ».
Les autorités locales prêtaient la
main aux agents du Duc; tout cela
n’est certes pas joli, mais c'est de
riiisloire... Le bailli de Casier s’oR'rit
pour arrêter le malheureux qui allait
et venait conlinueliemenl entre les
Grisons et la Suisse; il proposa d’aller
en personne à Goire, pour prend-e des
informations, et empocha dix doublons
pour frais de voyage.
11 s’agissait de gagner à celle belle
entreprise le gouverneur de Constance,
où Arnaud allait souvent; le gouverneur qui était gentilhomme, faisait des
difficultés, mais il céda, parait-il à la
soHicil-ation .de l'élecleur de Bavière ;
vous voyez que de grands personnages
coalisés pour un mauvais coup ! On
prometlail tant de doublons à celui
qui livrerait le ministre vivant, tant
de doublons à celui qui l’apporterait
mort. Le gouverneur oe Constance se
laissa séduire et fil de son mieux. Ah !
le bon siècle.
Ce n’est pas tout ; l’ambassadeur
écrivit au Duc, son souverain , pour
lui demander des hommes d’action.
•Je traduis lilléralemenl un passage de
sa dépêche;
« Si votre Altesse Royale avait des
intelligences avec le Marquis de Marlinengo ou d’autres personne autorisées
(h Brescia ), j’estimerais bon ^ qu’ils
envoyassent promplement deux personnes: 11 y a le prêtre Gavuzzi chef
de la bande, de Cappellelli, d'Albanais,
je crois, qui se tiennent sur les frontières de la Vénilie et de la Valleline,
célèbres pour des entreprises semblables , et dont se sert la Sérénissime Ré-
5
''353
publique de Venise en pareil -cas. Il y
a aussi tin c.erlain Ctirlitis Cavuzi, qui
habile aux confins du Grémonais et de
la principauté de Casligüone, d’égale
habilité el avec des chefs de sicaires,
el fameux pour de semblables actions.
El avec de pareilles informations, sans
perdre de temps, on pourrait se rendre
tous trois à Coire. Je me permets d’indiquer à V. A. R. ce que mon zèle
na’inspire, sachant de quelle importance il est de réprimer l’audace des
rebelles par la deslilulion du chef ».
Victor Amédée trouva cela parfaitement
convenable et en écrivit au Marquis
Marlinengo qui se déclara tout prêt à
agir. «On verra, écrivit ce dernier, s’il
est possible de l’avoir (Arnaud ) vivant
dans nos mains.... en cas contraire,
il faudra s’engager sur la voie de la
mort ( aBOîoiiarsi suüa strada délia
morte J.
Toutes ces machinations no servirent
de rien ; Arnaud glissa entre les yeux
des espions el les mains des brigands,
échappant aux baillis, aux gouverneurs,
^ux souverains , qui lui donnaient la
chasse.
Le 27 août Victor Amédée écrivait
au Comte de Govone:
• Nous voyons qu’il a réussi au Ministre Arnaud d’aller à Zurich sans
donner dans le filet que nous lui avions
tendu, el que vous espérez qu’il y tombera en retournant à Coire, ce qui
serait un bon coup ».
Les princes d’alors étaient mal informés, bien qu'ils eussent tant d’espions, tant de malandrins à leurs gages.
Victor Amédée écrivait cela le 27 août
el guettait alors le retour d’Arnaud
de Zurich à Coire, tandis qn’Arnaud,
à la tête de ses braves , élail déjà
entré en Savoie depuis dix jours, el
ce jour là même, 27 août, arrivait à
la Balsiglia, premier village de la vallée de Si. Martin.
Un an après, la paix élail faite entre
le Duc de Savoie el les Vaudois, qu’il
tenait à enrégimenter et à pousser
contre les troupes de Louis XIV, Alors
le même ambassadeur Solaro, qui s’élait
donné tant de peine pour avoir dans
ses mains Arnaud mort ou vif, lui
faisait le meilleur accueil à Lucerne
el écrivait au Duc de Savoie le 5 octobre 1690 :
« Le ministre Arnaud s’esl abouché
ici avec moi, el il est reparti hier ,
avec le projet de réunir le plus de réfugiés possible et d’exécuter un certain dessein connu de V. A. R.,... ét
me conformant aux intentions royales,
je ne manquerai pas de le seconder
en tout ce que mon concours pourra
faire en sa faveur. Il me prie de rappeler à V. A. R. qu’il y a dans les
Vallées assez de fourrage pour nourrir
3,000 chevaux , pourvu que les foins
soient coupés ».
Voilà donc Arnaud el le Duc de Savoie les meilleurs amis du monde.
Mais quelques années après, comme
nous l'avons dit en commençant, le
le Duc fil la paix avec Louis XIV el
Arnaud fut sacrifié de nouveau , et
chassé des Vallées.
(Tiré de la Bibliolkàjue Universelle,
Revue Suisse).
Leurs œuvres les suivent
Un meurtrier vient d’être saisi par
les carabiniers, et jeté dans une prison.
Il s’efforce de chasser les noires pensées qui l’obsèdent, mais il a constamment devant les yeux sa pauvre
victime'couverte de sang, ij entend
les cris d’angoisse déchirante par lesquels elle le suppliait d’épargner ses
jours, el la voit expirer sous ses coups.
Ce spectre est toujours là ; il ne peut
s’en défaire même pendant son sommeil agité. Il rêve et voit en songe
sa victime qui expire baignée de sang.
On te mène au tribunal et celui qu’il
a lué est là debout pour témoigner
contre lui et pour l’occuser. On le
mène à l’échafaud, la viefime l’accompagne et monte avec lui les degrés
que l'on ne redescend pas.
— Ne me laisseras-tu point en paix
une fois? dit lè meurtrier.
— Non, répond la vicümc, je serai
toujours près de loi, et je ne le quitterai pas un insLanl.
En effet son corps à lui est placé
dans un cercueil, et sa victime s’y
6
354
place à còlè ; il descend an tombeau
et elle y descend avec lui ; il ressuscite , cl voilà devant lui la personne
sur laquelle il avait porté sa main
meuiirièré. El quand le Juge est assis
sur son grand trône blanc, et que les
vivants et les tuons sont debout devant
Lui , voilà la victime à côté du coupable et déposant contre lui. La sentence une fois prononcée , le meurtrier qui lie s'est pas converti avant
sa mort est précipité' dans l’abîmci et
le souvenir de son, crime ne l’abandonne pas un instant pendant toute
l’élernilé. .,
Nous osons à pèirie dire que ceci
soit un rêve, tarit cela ressemble à la
réalité. Mais il ne faudrait pas croire
qu’il ne s’agisse que des meurtres -,
puisqu’il en arrive de même pour
chacun des péchés que nous commettons soit par nos pàroles, soit par nos
actions, sort ëhcOfe par les jiinombrables mauvaises pensées qui ïhonlent
dans nos cœurs.
C’est de toutes nos œuvres qu’il est
dit qu’ê/ies MOMs suivent, même celles
auxquelles nous donnons si peu d'importance, et que nous oublions, sans
songer que Dieu ne les oublie pas.
Nos œuvres nous suivent toujours
et ne nous précèdent jamais.’ Nous ne
pouvons donc pas les faire porter devant nous comme des litres qui nous
ouvrent la pórle des cieux. Les deux
nous sont ouverts uniquement par l’œuvre expiatoire de Jésus Sauvéur tandis
que nos œuvres ne pourraient que
fermer celle porte.
Nos œuvres nous suivent plus encore que notre ombre qui nous abandonne quand la lumière manque pour
la produire, pendant que le souvenir
de ce que nous avons fait, dit, ou
pensé, nous suit à toute heure.
Nos richesses ne sauraiq,n't nous accompagner dans la vallée de l’ombre
et de la mort ; elles reslont à la maison
quand notre dépouille môrielle est
transportée au cimetière. Nos ainis
nous y accompagnent en pleurant; iis
suivent notre cercueil, mais ils ne descendent pas avec lui dans la fosse.
Nos œuvres vont plus loin que nos richesses et que nos amis ; elles nous
suivent au delà de la tonribe et jiisques
dêvànl le trône de Dieu, où elles sont
rappelées.
Si ellés sont bonnes elles noiis suivent, sans que, loulelôis nous soyons
sauvés par elles, car c’est Jésus-Christ
qui nous sauve. Si elles sont mauvaises
elles nous suivent également, et leur
souvenir, sous forme de remords, peut
nous loiirmenLer pendant toute l’éternité si nous ne sommes lavés dans le
.sang de l’Agneau.
Que Dieu nous garde des œuvres infructueuses des ténèbres et nous accorde la grâce de vivre pour lui et
avec lui, afin que nous n’ayons pas
peur des œuvres qui nous suivent. Que
Dieu veuille qil’on puisse dire un joui’
de chacun de nous; Bienheureux ceux
qui meurent dans le Seigneur, ils se
reposent de leurs travaux et leur.s œuvres les suivent (Apoc, xiv, 13).
rieUjjmi0ee
liALiE. — Dimancbe, 19 du courant, l’Assemblée paroissiale de la Paroisse Perrier-Maneillè, convo’qiiée en
vue de procéder à la nomination de
son second..pasleur, a poi'lé son choix
sur M. Bosio-Charbonnier , présentement Evangéliste à S. Bartolomeo in
Galâô, qui à sur 57 votants, dont se
composait l’Assemblée, obtenu 52 voix.
Nous espérons que toutes les autres conditions mises à l’installation de ce second pasleur, et sanctionnées par le
Synode, seront âuSsi fidèletnenl retnpliés par la Paroisse, que celle de sa
nomination à teneur des réglements.
Suisse. — Le 'dimanche, 18 avril
de cette année, le Conseil presbyléral
de Hérisau ( Appenzell ) faisant lire
du haut de chaque chaire un appéi
à la sanctification du dimctnche,, eet
appel produisit ses effets. Le 21 mai
on lisait dans les journaux une annonce
souscrite'par 22 négociants qui déclaraient au public, qu’à partir du 23
leurs magasins seraient tous fermés îe
dimancbe, et invitaient leurs collègues
négociants à les imiter. Quand un tel
exemple trouvera-t-il des imitateurs au
sein de nos Eglises?
7
Genève. — Vendredi 8 oclobre , à
Genève, a eu lieu la séance d’ouvei'tiire de l’Ecole libre de théologie; la
nouvelle année scolaire a été inaugurée
par un discours de M. le prof. Cramer,
suivi de plusieurs allocutions adressées
par des amis venus du dehors, L'élaJalissement a reçu cette année 45 nouveaux élèves, ce qui porte à 40 le
chiifre dès éludiants, dont 4 candidats,
14 dans l’école de liiéologîe et 22 dans
l'école préparatoire ; les diverses nationalités proleslanles de l’Europe y sont
presque loule.^ représentées et de plus
l’Asie et l’Afrique ont cliacune un représenlanl. Notre Eglise y a pour sa
part 2 étudiants.
Les missions païennes sont devenues
si populaires dans le Canton de Vaud,
que l’on sent le besoin de mettre à
part un Dimanche de l’année, aiin que
diàns chaque paroisse le pasteur puisse
régulièremenl et du haut de la chaire
traiter un sujet si important; le Comité
des Missions se ferait un plaisir sans
dohte d’envoyer pour celle époque des
renseignements nouveaux. Ce Dimanche
serait vraiment la « Fêle des Missions ».
Neuciîatel. — On annonce que dans
cette ville il y aura pendant les 4 derniers jours d’octobre et 5 Ibis par joui’i
des réunions religienses, de prière et
d’évangélisation, présidées par deux
pasteurs qui en ont pris Finilialive,
MM. Stockmayer de Suisse, et Théodore Monood de Pai is ; Lord Raslock
de Londres a promis son concours à
celle oenvrei Dans celte même ville s’est
rendu M. Marsanche, curé libéral bernois, afin d’y entreprendre des éludes
théologiques, son désir élanl de devenir pasteur protestant.
Les diverses institutions religieuses
et les œuvres de bienfaisance, si nombreuses à Bâle, viennent de recevoir
d’un ancien directeur de banque, M.
Früh , diflérenls legs dont le total s’élève à 75.000 il’.; l’œuvre des Missions
y a la belle part de 18.000 fr.
Fraiîce. — Les débats soiilévês A
nouveau dan.s le sein de VËglise Réformée pai\ la circulaire ministérielle
relative aüx cdndiltons religieuses de
l’électoral, étaient encore loin de s’apaiser, quand une autre nouvelle du
même genre est veriue mettre en émoi
le parti orthodoxe et surtout l’Eglise
réformée de Paris. Le ministre des
cultes a communique au Consistoire
cl au Conseil presbyléral dé celle Eglise
un projet de réorganisation qui coiisislerail à dedonblêr !è Consistoire de
Paris; les deux nouveaux Consistoires
seraient formés, l’uh par les 8 Conseils presbytéraux.de la Capitale, l’aiUVô
par tes églises de la banlieue.
L’Eglise Gallicane fondée par le Père
Hyacinllie a vu partir defnièrentênt
son vicaire, l’abbé Paul Bichéry, qui
est rentré avec arme et bagage dans
l’Eglise romaine, après avoir, comme
il le dit lui-même dans \'Univers, « abjuré son erreur: » mais le vide laisse
par son départ, semble devoir être
comblé par une nouvelle recrue ^ M
P. Boulteau, ancien jésuite.
Dans toute la France on parle plus
que jamais des Décrets du 29 mars, en
Vertu desquels le Gouvernement dissout
et disperse peu à peu les Congrégations
non autorisées: la mise en exécution
de ces décrets par le moyen des commissaires de police^ a procuré à l’un
de ces derniers .le litre à'eMcukur, en
italien boja; ailleurs un moine chassé
de son couvent a crié au magistral :
excommunié ! sur quoi celui-ci a répondu avec le plus grand sang-froid:
« c’est ta troisième fois; » ailleurs encore l’évêque en grand gala, revêtu
de ses habits pontificaux, avec crosse
et mitre, s’est rendu à la préfecilire
et y ayant trouvé le préfet en personne,
l’a solennellement excommunié. Celle
résistance des évêques est générale et
obstinée, mais elle ne fait qu’aggraver
leur situation ; le ministère ira jusqu’au bout quoique, pour éviter de plus
grands conflits, il plume ces oiseaux
lentement et un à un.
Une bonne nou velle arrive d’EspAGNE.
Des chrétiens d’Ecosse ont acheté une
vaste maison à Cordoue, afin d’y établir un séminaire théologique pour la
préparation des pasteurs, évangélistes;
insliluieurs et colporteursi que réclame
l'œuvre d’évangélisation dans ce pays,
ALLEMAGnE-, —• Le 15 oclobre, a été
célébrée à Cologne une fêle magnifique
à l’occasion de l’achèvement de la ca-
8
.356.
ihédrale. Toute l’Allemagne protestante, l’Empereur Guillaume en tête,
a contribué à celle œuvre, qu’ils considèrent comme un monument national, symbole de l’unité allemande ;
l’Empereur a cependant reçu un accueil très iroid de la part du clergé
catholique et l’archevêque a brillé par
son absence. L’Empereur a su s’en
dédommager en faisant entonner et
retentir sous les voûtes de la grande
cathédrale le Choral de Luther,
Nous dédions aux pasteurs vaudois
qui croient savoir déjà ce qu’est la détresse matérielle, la lettre suivante d’un
de leurs confrères de la Hesse :
« Ni ma femme ni moi ne possédons
un phenning de fortune ; ma petite
paroisse fournil au plus 500 marcs par
an(1); voici six ans que moi, ma
femme et dix enfants (!) avons végété
plutôt que rien, dans les circonstances
les plus difficiles. Souvent nous ne savons où prendre un morceau de pairf
sec ( dont nous nous contenterions
pourvu que les enfants eussent un peu
de lait ), parceque le dernier pain n’est
pas' payé et que nous n’osons pas en
demander à crédit...... ».
Voilà une situation qui a droit à
toute notre sympathie , d’autant plus
qu’elle n’a pas toujours été loul-à fait
inconnue aux Vallées. h,
Angleterre. — Le Lord-Maire de
Londres qui vient d’entrer en charge,
M. Mac-Arthur a été l’un des vicepresidents de la grande Conférence de
l’Alliance Evangélique qui s’est tenue
à I3àle l’année dernière , et l'un des
délégués de l’Alliance auprès de l’empereur d’Autriche , pour y plaider la
cause des chrétiens opprimés de la
Bohême.
Turquie. — Le rév. J. W. Parsôus,
missionnaire américain en Turquie,
depuis 35 ans, voyageant à cheval,
avec un jeune arménien Son domestique, a été poignardé , ainsi que ce
dernier, pendant le sommeil auquel,
harassés de fatigue, ils s’étaient livrés
au pied d’un arbre , par trois jeunes
turcs d’un village voisin. Le fanatisme,
plus encore que le vol, paraît avoir été
(1) Le mark vaut environ fr. 1,25.
le mobile de ce double assassinat. Des
trois assassins, le principal accusé, un
tout jeune homme , a été condamné
à mort , les deux autres à 15 années
de travaux forcés.
SeDue poUfii|u^
Les ministres rentrent à Rome. Il
paraît que les Chambres seront ouvertes le 15 novembre prochain. Le
roi et la reine n’ont pas encore quitté
Monza où ils ont reçu la visite du roi
et de la reine de Saxe.
Nous avons à enregistrer avec regret
la mort de Beltino Ricasoli, l’un des
hommes auxquels , après Cavour, Lamarmora, Massimo d’Azeglio et Farini
l’Italie, une et constitutionnelle, est
le plus redevable. — Ricasoli était né
en 1809 ; il était dans sa IT année.
11 a rendu de grands services à l’ilalie
non seulement comme patriote intègre
et homme d’élat distingué mais, encore
par ses éludes agricoles. Plusieurs fois
ministre et même premier ministre
après la mort de Cavour, il laisse vacant le premier collège de Florence
qn’il représentait comme député de la
droite, — Si rien ne s’y oppose dans
son testament, ses funérailles se feront
aux frais de l’Etal.
A.iinon.oe
On recherche six jeunes filles pour
une fabrique de tricots située à Pral'ustin, à la Barine.
S’adresser au propriétaire J. B.
Berton.
CHOIX DE axTiQDES
pour les Ecoles du Dimanche.
Nouvelle édition avec supplément.
Prix: 40 cent. — L. 30 le cent. Le
supplément seul: 10 centimes.
Au Bureau du Témoin et chez le
pasteur de Pomarel.
Le prix de fr. 30 le cent n’est que
pour la vente au comptant.
Ernest Robert, Géran t et Administrateur
Pigoerol, lmp. Chiaulore et Mascarelli.