1
Année XI®.
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Italie...................I,. 8 i
Tons lii-s pays de TUnioivde :
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ï'uui' y trlKVi M]\[, los
1'astcuj‘s et Uîs Liln-aîre» rie
Torre-Pelitiie.
l’oîii* ]'Kxtc'yfent' /lm Bureau d'Administcatlon.
N. 3Í.
îhi tiiT 'uiiüiéyaH sé^ka
l'ès, rieraaûflcs avant le'tiraga
li) oent. eha'ôtiii
AîinonoüHi 25 eentîmes. par Ugne.
‘tes fUivoia' bô' foût ^flfav
lettre rf.^.onuttaftdce ou pai* lao«ifti.tÿ sur 'le "Buî^iu ’de Pei’Oiif»
Arf/entini;(, . ^ ■
Tonv la B.'ÉDA'R'nOîi
ainsi: A la Pirobt^üdn ^emotM^
'Potriarott.rt (Pinordld) UMVe.
.Ponr rADMINISmVTïON MïewRei'aînsi: A l'AdmiüiBtrAtiftrt du
ïV/iMïéVi, i^omarutto (Blnerolo)
Italie,
......
LE T
Echo vallées vaudoìses
Paraissant chaque Vendredi
Tt/ftcV luc-urex tematns. Actîss 1 , 8.
-S'wù'rt/ii la vr'rUe avee Irt eÀariTAî'. l^fn. rv Jlo.
Soiinmair*e
Coinmuiiinaiion ttfllciclle. — 31 jm'llol.
Nini voiles (lu Zarnhèzp. — Cormpondance.
— Projet li'un muiurmeul à «lever à la
Italsille . eu 1889. —iKèlo 'VaudOiso du 15
août à La Sarrn. — Orphelinat do Spuriîinui.- — Sur les hautes inuutaKn(>s. —
jYürt»eiir.s- rchV/icuscs. — fiem<e polüiqua.—
Anuoneos,
(iOfnmiiiitcalion ofücielle
Le Corps des 'Pasteurs est convoque pour le jeudi 13 août prochain , à 9 heures du matin, dans
la salle de la Bibliothèque du
Collège de La Tour, pour proce'der
à la nomination des différentes
ComnaissioDs exarainatriees et à
l’esanflen de loi des Candidats au
Salul-Ministêre. La Table.
31 Juillet
=£rs=a
Nouvelles dn Zambèiîe
Nous ne serons pas égoïste au
point de garder pour nous et quel
ques anris seulemeut latlettre que
nous venons ffe réeevoir 'du -cher
et vénéréiM. Coilldrd. S’il conservé
de nos vtillées et dô'ses Irabitants
un si affectueux souArunir, il est
lui-même un ée ces hommes très
rares >au'x quels il est facilè de
s’attacher, q'u’on aime et qo’oti
admire dès qu’on les la connus:.
Nul d'entre nous «l’ia oublié cette
parole si simple, si cordiale, si pénétrante et persuasive en même
temps q« l’on n'è'se fatiga ait |araais d'entendre, que L'On ponrsuivaitieo quelque sorte de paTûisse
e n p a r o i s se ipo U r r e n te ndi' e en core.
€e que la plupart d'entre noos
paraissent avoir on peo «mlrlié
c’est l'espèce d’eügagement tfteilte
que, à la demande de cet homme
qui nous ost apparu ooimtnfe le
type du missionnaire chïétien, lés
vaudois ont contracté de prendre
un intérêt actif et permanent à la
mission duZambèae, et Çét Oubli il
faut le réparer afin qné laSbciété
des missions de La Tour n’ait pas
toute la charge avec tout l'honneur
2
de payer cette dette sacrée. —
L’idée nous vient en ce moment
que la prochaine grande réunion
de la Sarraz pourrait ajouter à son
programme une collecte ou une
souscription pour cet objet spécial, en attendant que dans toutes
nos paroisses on se souvienne de
donner au Zambèze une part régulière ^,dü produit des collectes
ou souèèriptions annuelles.
ii
t _____
Lesboma, Zambèze, 12 mars 1885.
Bien cher Mo7isieur Lantaret,
«
Vous ne vous étonnez pas , n’estce pas, que nos pensées visitent
souvent vos belles Vallées, et aussi
le presbytère du Pomaret? Nous
y avons passé de doux moments,
et le souvenir seul nous en est
encore en bénédiction dans les
régions lointaines de l’Afrique intertropicale. Nous nous faisons une
foule de questions qui restent sans
réponse. — Comment va ce pauvre
M- Micol? (1). ~ Comment toutes
vos institutions et l’orphelinat de
M"® Sircoulon? — Comment va
votre chère famille? —Je rne dis
quelquefois que si je n’étais pas au
service du Roi et que je fusse
rentier, j’aimerais partager mon
temps entre l’Ecosse et les Vallées
du Piémont. L’idée vous fera sourire. *
* Notre lot nous est échu dans des
lieux différents, et des circonstances qui sont aux antipodes de
ce rêve. '
il i.La Vallée, commenousl’appelons
ici, la Vallée des Barotsis, est le
(1) }\ étivit alors malade.
pays le moins beau, le plus prosaïque du monde. C’est tout bonnement un immense lac desséché,
dont des collines, ou plutôt des
bancs de sable boisés, marquent
les rives anciennes.
Le Zambèze serpente dans cette
plaine couverte d’herbeet de joncs,
et tous les ans, h cette époque,
il déborde et l’inonde. Quand j’ai
été à la Vallée en décembre et ,
janvier, les eaux commençaient
déjà à monter. On ne pouvait aller
d’un village, à l’autre sans avoir à
se déchausser et à traverser des
flaques d’eau. L’endroit que nous
avons choisi pour notre établissement est un peu moins triste.
C’est un petit côteau qui domine
un vallon, boisé et où coule un
beau ruisseau limpide. C’est de
fait une rivière étroite mais canolahle, qui donnera accès à des
populations industrieuses qui vivent dan s les «montagnes ». Pourvu
que l’endroit ne soit pas trop
malsain! J’avais très peur d'être
obligé de nous établir dans la
Vallée elle-même. Cela ne se pouvait pas. Vous pouvez penser avec
quels sentiments de joie et de reconnaissance envers Dieu je coutemple la perspective de commencer cette œuvre pour laquelle j’ai
vécu, travaillé et prié sans cesse
depuis 8 ans I. C’est la porte d'une
multitude de nations que Dieu
nous ouvre. Le manque d’ouvriers
et de fonds nous empêchera-t-il
d’y entrer résolument? — Pour
ma part, si je puis seulement préparer le chemin pour de plus jeunes, de plus forts et de plus capables, je mourrai avec joie.
3
m—
L’Evangile a déjà fait uii pas
rétrogradé ici. Après les désastreux efforts des Hillamon et Price,
la Société de Londres s'est retirée,
et a abandonné ce vaste champ
aux ténèbres et à la mort, L'Evangile ferait-il de nouveau un pas
en arrière? Honte serait à ceux
qui se disent les disciples de Celui
qui a quitté la gloire du ciel pour
la corruption de la terre. Je crois
encore que votre chère Eglise nous
donnera de bons ouvriers, j’ai
bon espoir. M. Weitzecker est à
Léribé et M. .lalla se prépare à le
suivre; le courant .s’établit déjà,
Dieu soit loué I
Je disais dan*s une autre lettre
que la fièvre nous a visités, mais
sous une forme bénigne. Personne
encore de nous n'a été mis par
elle au bord du tombeau. Mais un
des effets de là fièvre et du climat
en général c’est d’énerver et d’émousser les pouvoirs intellectuels
et l’énergie. C’est quelque chose
de singulier que nous éprouvons
tous et qui nous fait moralement
souffrir. Pourtant le temps est
court, et ici plus qu’aillëurs. Demandez donc à Dieu de nous multiplier les dons de sa grâce afin
que nous ne mourrions pas avant
d’avoir proclamé’son message d’amour.
Ce qui a frappé les Barotsis dans
notre visite à la Vallée c’est l’idée
de paix, hélas une idée qui leur
est bien étrangère. La première
fois que nous réunîmes les gens
à la capitale, je leur parlai ¡ne
parlons pas de prêchm'] sur le
cantique des Anges : .... « Paix sur
la terre ! » et ces paroles firent
sur les chefs une grande i'mpres-i
sion. Dieu veuille nous accorder
la joie de voir cet Evangile ' de
paix fleurir dans ce pays de révo4lutions, de rapines et de meurtres.La vie d’un homme vaut peu de
chose ici, et les pieds du Barotsis
sont légers à répandre le sang.'Quand vous vous réunirez''en
Synode, serait-ce présomption'de
vous charger de salutatiôûs chrétiennes pour nos frères pafiiii lesquels se trouvent tant d'iiomhie.s
de Dieu que j’estime, vénéré et
aime. Recommandez à leur syin-'
palhie et à celle de vos églises
l’œuvre que nous commençons,'
Saluez bien affectionnémenttous
les membres de votre chère famille,
* f ■ •
et croyez-moi, cher monsieur.et
honoré frère, votre bien dévppé
dans le Seigneur . |
F. CoiLLARp.
Carrceponbanic I,
Yiareppio, Îq 27 juillet lS8r>. ^
•' \ ' I
Monsieur le Directeur du Témoin, »
Personne, plus que moi, ne
l’union de toutes les églises évangéliques italiennes en une seule. J’ai
eu souvent l'occasion d’exprimer ce
désir à Rome, dans notre Eglise,, dans
les Assemblées générales des églises
évangéliques, et lors des visites que
d’illustres frères étrangers firenlA nos
jeunes églises.
J’ai même soutenu, (il y a vingtans environ), l’idée de l’union, dans
un opuscule intitulé II Proteslantismo
e l'italia.
Cependant, puisque l’union immédiate, entre toutes les dénominations
4
-2Ì4,,
é'ïailgftiqiiêsii itàlier®a<es^ est impoa-^
gibiei, jê'ipeHïsefqü'îl'est'bon',- ent allehdatUv d&' réunir en une seuié; les
deirr principales, o’esUà-dire l’Eglise
Liferfl'ftt' rEgSise Vanéoise.
Il-n’y ' <Vj. il' me semble, qu’iitie
seule diiTieitltéfà ce plqjel, celle qiîi
provient du nom de l’Eglise Vaudoise,
qu’il est juste do conserver.
Mais comment cola peut-il sed'aire,
sans'heurter les susceptibilités do l’Eglise Libre, qui ne veut pas être Ioni
simplement absorbie par l’Eglise Vaudoise, mais former, avec elle, la
future Ëglke évangélique d’Italie?
La solution de celle diffîcullé me
paraît’' très-facile.
Les Églises Vaudòise et Libre réunies, formeront un certain nombre
de préshytêrès ou de dislricls.
Né süiïit-il pas, pour satisfaire
tôtit'e's''l’es' éxîgérlci3S légitimes, que
les deux églises réunies prennent lê
le beau liOm de Chiesa evangelica.
d’ilalia oü italiana, et que l’ancienne
et glorieuse Église Vaudoise en forme
les derfiè' prédîtei-s’ presbytères, sous
les noms de:
i° Distretto delle Chiese Valdesi della
Vdllë' êî Lìi^eiiìd,
2“ Distretto delle Chiese Vald>esi delle
vaili di Pérósa e di S. Martino?
Jè sotìmèls humblement cétte idée
iV ceifx' qdi sei'onti appelés, dans le
pTbicliaitt sytifodfe', à pfendre une déeiisioh' sul* cetié’imporianie qtiesiion.
A^réeÌK, Je vUus prie, monsieur le
direct'èiW’, riiés saiUlaïions respectueuses et croyez-moi
Votre très-dévoué
j. Ribetti, pasleur.
Prtijfel d’un raenttmcnL
â élever à la Bàlsilic^ en-1B89
Celle idée est juste, patriotique et
grandiose. Elle a été émise par Le
Témoin, dans son numéro 21 de l’année courante. Quelle expression artistique pourrait-on liii donner?
En interrogeant d’abord leslaliiaire,
il semble que l’image d’un guerrier
Yaüdois, dans l’allilude d’une défense
héroïque, l’épée à la main, le pied '
sur un soc de charrue, et s’.ippnyant
à la croix, qui le sonlienL et l’abrite,
symboliserait assez heureusement celle
glorieuse expédiliort' dé la Denirée,
qui combattit en même temps pour
sa foi et pour ses îiéritages natals.
Le costume du XVIF sciècle qu’il
devrait avoir, se prête bien mieux'
quede nôtre aux ampleurs de la sculpture.
Mais, où mottraii-on celle statue?
— Au pied de la montagne? —■ Elle
serait écrasée par ses alentours, et
aurait dès lors rien de monumental.
De loin on ne la verrait pas; et si
elle restait là, en plein air, exposée
à toutes les intempéries des saisons,
sans défense contre les mille causes
de, dégradation, auxquelles elle serait
exposée, ceux qui viendraient, pour
l’admirer de près, n’auraient, au
bout de peu d’années, qu’à déplorer
son abandon et ses blessures.
Mais pour l’abriter il faudrait un
édifice convenable, et le prix seul
de la slaliic dépasserait déjà de beau-,
coup, la' somme que les Vaudois
pourraient consacrer à ce monument.
Au lieu de le demandèr ài l’art*
sculptural, le demanderons-nous à l’aVchiteclurc'? — Qn ne peut songer’ à'
à un palais ni à un temple. Sera-ce
un« pyramide, un simple entassement
5
-245
de blocs?' Un entassemenl peut être
rnomirnental au milieu d’uno plaine;
la planitude fait sa grandeur; mais
entre le Gunivertet le Bec-de-l’Aigle,
il n’est pas de pyramide qui ne fût
ridicule.
Un simple rocher, ou une plaque
dé marbre , remarquable non par ses
formes, mais par l’inscriplion qui y
serait gravée pourrait peut-être répondre, en partie, à celte idée d’un
monument commémoraiif.
L’inscription à elle seule peut être
grandiose, artistique, .sublime! —
Qui la fera? ^ Qu’on la mette au
concours. Un comité élu pour cela,
ciTeeluera un premier triage parmi
celles qui seront rendues publiques,
afin que chacun puisse se prononcer.
Telle est l'idée qui m'.a paru pouvoir
le mieux répondre il l’inlenlion des
iniliaieurs de ce projet de monument;
mais il peut y en avoir de préférables,
auxquelles je n’anrais pas songé.
Que le patriotisme (et pourquoi pas
aussi l’esprit de prière) en suggèrent
de plus dignes du glorieux centenaire
qu’on vent commémorer.
■Alexis Muston.
Fête Vaudoise du 15 août
àXa Sarrà
La Conférence générale des Vallées,
tenue le printemps dernier à SaintGermain, a eu la bonne inspiration
de faire revivre, au moins de temps
à autre, la fêle du f5 août telle qu’on
la célébrait il y a quelque vingt ans.
A cet effet, elle a décidé de la convoquer celle année, sur la «cime
centrale» de nos Vallées, au lieu dit
La SflfiTfl de Pramol, vis-à-vis de la
Vachère, afin que les Vaudois des
trois Vallées puissent concourir à
rendre celle assemblée nombreuse et
édifiante. Outre la lecture ei Lexplicalion d’une portion des Saintes Ecritures, nous savons qu’il y aura des
orateurs désignés d’avance aussi,.pour
nous entretenir de l’œuvre d’Evangélisalion en Italie, de celle des Missions,
et de la diffusion de la Bible dans le
monde entier.
La réunion commencera à 9
heures du malin et ne se prolongera
pas au delà de une heure de l’aprèsmidi, afin de laisser à ceux qui désirent prendre le tram de six heures
à Saint-Germain, tout le temps nécessaire.
Les cantiques 104, 105 et 123,
(Psaume 138“) du recueil et les chants
Cimes centrales des Vallées et Gloire
au Dieu d’Israël ont été choisis pour
celle circonstance et nous ne doutons
pas qu’il suffise de les avoir indiqués
pour que, du moins dans les paroisses
les plus rapprochées de La Sarrji, on
n’aie des exercices pour préparer un
noyau capable d’entraîner l’assemblée.
Dans le cas où le temps ne permettrait pas de tenir la réunion en
plein air, on se rendrait dans le
Temple de Pramol.
Orphelinat de Spurg-eon
Cet établissement de bienfaisance a
tenu dernièrement, à Londres, son
assemblée annuelle. Depuis sa fondation il a reçu 1019 orphelins, dont
450 s’y trouvent en ce moment. Les
enfants pauvres, sans distinction de
dénomination, y reçoivent une éducation chrétienne.
A celte occasion, le célèbre prédicateur s’est exprimé ainsi: .lusqu'ici
le Seigneur nous a secourus. Nous
avons cherché de tout faire à sa gloire
6
„246
et notre confiance en lui ne fait que
s’accroître par notre expérience de
chaque jour. Avez-vous jamais vu un
orphelinat de Voltaire ou un liôpilal
fondé par un incrédule? — Si oui,
j’aimerais bien les visiter. — La raison
d’être de notre orphelinat c’est l’amour pour le Sauveur et nous désirons poursuivre notre œuvre, mus
par ce seul motif. C’est une belle
chose que d’avoir un grand nombre
d’enfants placés sous une sainte influence. Les enfants sont très heureux
et lor.sque j'ai le loisir de les visiter,
jamais je n’en vois qui gémissent ou
qui murmurent.
,Pai aujourd’hui 51 ans et l’un de
mes amis a pris l’habitude de m’envoyer, à l’occasion de mon anniversaire,
autant de pièces de 25 francs que je
compte d’années.
Vous voyez que je suis en train de
devenir pour cet ami un cher ministre,
vu qu’il a commencé par m’envoyer
trente livres sterlings et qu’aujourd’lmi
il doit m’en enyoyer cinquante et une!
Sur les hautes montagnes
Lorsque l’on a dépassé la région
forestière, l’on arrive dans la région
des gazons, «dans la région,dilTschudi,
de ces admirables pâturages, de ces
prairies alpines rases, serrées, d’un
vert foncé, émaillées de fleurs, dans
lesquelles des milliers de troupeaux
passent leur été; de ces pentes gazonnées exposées à un brillant soleil, où
retentissent les jodel (cris joyeux) des
bergers et le bruit des sonnailles, où
le chamois se rencontre avec la chèvre,
où la marmotte dans ses ébats fait
partir la perdrix des neiges, où le
iaemmergeier enlève le lièvre des Alpes de ses redoutables serres. Mais
à côté de ces pâturages aromatiques
s’étendent de vastes éboulis ‘Cl d’immenses lapiaz; au-dessus etau-dessous
se dressent des parois de rochers de
plusieurs milliers de pieds de hauteur,
dont les hardies terrasses atteignent
jusqu’aux grands sommets. Des courants d’une eau glacée descendent
avec bruit dans leurs lits profondément
ravinés, et les glaciers, avec une
puissance infernale, poussent leurs
froides massesjnsqu’au milieu des plus
verts plateaux. Nulle part la nature
n’a dessiné de plus vigoureux contrastes; nulle part elle ne s’enveloppe
de plus gracieux ornements et de plus
sombres horreurs; nulle part l’homme
ne passe aussi rapidement du sentiment d’une douce paix à celui d’un
soudain effroi; nulle part il ne tourne
ses regards avec autant d’humilité
vers.la main du Dieu créateur».
Si cependant s’armant découragé,
on monte encore une heure ou deux,
on finit par arriver à la région des
neiges perpétuelles. C’est là qu’au.
dessus des dernières terrasses de gazon
utilisées se dressent, éternellement
majestueuses et libres, le.? cimes des
hautes Alpes, inaccessible retraite
d’une puissance étrangère, primitive
et indomptable. Froides et fières, ,
•elles se refusent au service de l'homme.
Le maître intelligent de la terre .se
trouve étranger au milieu d’elles.
L’esprit malgré toute sa vigueur, voit
sa fragile enveloppe se briser contre
le colossal obstacle de la matière; la
chaude haleine de la vie lutle péniblement contre le froid, contre la
tempête, contre les forces écrasantes
de la nature; territoire libre, étrange,
merveilleux, au milieu'de pays florissants et peuplés.
Cependant de ces régions désolées
la vie n’èst pas complètement absente.
7
.2^7»
Au milieu des hauts névés des glaciers;
sur des plateaux abrités et bien exposés au soleil, ou sur des coupoles
isolées au milieu de ravins neigeux,
on trouve des suriaces qui se découvrent seulement pendant un ou deux
mois de l’été, et pour qui très peu
de jours suffisent à se garnir de ces
plantes singulièrement vivaces et robustes qui sont propres aux bailles
montagnes.
« N’est-ce pas un charmant tableau,
dit Tschudi, que celui de ce tapis
verdoyant formé de plantes basses,
mais couvert de fleurs du plus brillant
éclat, qui se déroule le long des
pentes éclairées du soleil? Au-dessus,
des rochers nus dont les sommets,
parsemés de taches légères de neige,
semblent défier les deux; au-dessous,
des gorges profondes et des déserts
de ruines; d’un côté, des champs sans
fin de névés (neige qui n’est pas
encore de la glace) qui montent jusqu’aux plus hautes cimes; de l’autre
d’immenses mers de glace aux reflets
bleuétres, d’une épaisseur de plusieurs centaines de pieds, qui transportent leurs débris et leurs blocs
jusqu’au bas de la vallée. La neige
couvre cette oasis, le rocher lui lance
ses débris détachés par le dégel, le
névé lui envoie ses avalanches et ses
torrents; le glacier qui ouvre en
grondant ses puissantes crevasses,
les éclairs et la foudre du ciel, les
puissances de l’air et celles de la terre
qui semblent se donner la main pour
la détruire, tout conspire contre sa
paix; mais, inébranlable dans sa fi-’
délité, pleine d’espoir et de confiance,
la plante alpine élève paisiblement
sa tige dans l’air embaumé, à la rencontre de la lumière et du soleil,
comme un cœur brisé cherche au fort
de sa détresse 1e regard de son Dieu ».
La montagne est saine pour le corps,
saine pour l’esprit, saine pour le
cœur. Le corps y prend l’habitude de
la lutte, condition de la santé; l’esprit
y voit et y conçoit la vraie grandeur;
le cœur y sent indispensables la charité et l’esprit de famille....
(Les monlagMs, \ràv A. Duî'AIGNe).
Itouücilce r^itj^teu0C6
Une collecte fOur les hôpitaux de
Londres. — Chaque année il se fait
à Londres, dans tous les lieux de
culte, et le même dimanche, une
collecte en faveur des hôpitaux de
cette immense métropole. La somme
recueillie celle année, s’élève à plus
de 700.000 francs, qui ont été versés,
comme d’habitude, entre les mains du
lord-maire.
La première Bible allemande. —
Nous lisons dans le Nonconformist
de Londres :
« Les historiens papistes allemands
ont récemment beaucoup écrit sur les
nombreuses éditions de la Bible publiées avant la traduction de Luther,
leur but étant de diminuer autant
que pos-sible le mérite que les protestants reconnaissent au travail du
grand réformateur allemand. Mais voilà
que le doct. Hermann Haupl vient de
livrer à la publicité une brochure où
il prouvé que la première traduction
de la Bible en langue allemande, a
été faite par les Vaudois; et que les
travaux subséquents, avant la publication de la version de Luther, ont
tous été faits sur la base de celle,
première Bible allemande ».
Fraternité chrétienne. — Ün Comité
d’anglicans et de dissidents s’est constitué à Londres, le 14juillet dernier,
pour travailler à la réalisation d’un
échange de chaires entre les ministres
de l’Eglise établie et ceux des Eglises
libres. Dans l’état actuel de la législation, il semble que le pasteur ti-
8
-...-.....248-:
liilaîre on le suffraganl d’une paroisse
anglicane ait déjà le droit de prêcher
dans une chapelle non-conformiste
située dans sa paroisse. Mais il ne
peut encore ni prêcher lui-même dans
une chaire dissidente en dehors de
sa paroisse, ni céder la chaire officielle de sa paroisse à un pasteur
dissident. Le nouveau Comité encouragera les prédicateurs à user des
facilités d’échange déjà existantes et
il cherchera à faire élargir ces facilités par la loi.
Les jurés el la prière. — La Cour
suprême de l’Etat de Kansas a été
dernièrement nantie d’un cas assez
curieux. Dans un récent procès, au
moment où les jurés venaient de se
retirer dans la chambre de leurs delibéralioiis, l’un d’entre eux proposa
à ses collègues d’invoquer l’assistance
divine el, avec leur consentement, il
se fit leur interprète pour demander
au Tout-Puissant les lumières de son
Esprit. Le verdict ayant été favorable
au demandeur, l’avocat du défendeur
a demandé que celle sentence fût
cassée à cause de la prière en question.
Dans ses oonclu.sions développées, il
admet que tout juré peut élever silencicusemenl son cœur vers le trône
de grâce en demandant à Dieu d’être
purifié de toute prévention el de toute
passion coupable, mais il soutient
qli’cn pareil cas, une prière collective,
prononcée à haute voix par un juié
an nom de tous les autres, est capable d’exercer sur le jugement des
plus faibles une inlluence puissante
et indue. — Nous ne savons point
encore comment la Cour suprême du
Kansas a tranché ce cas.
iSeni. lieliij.)
foUttquc
ÊittUe* — Le Roi a reçu à Milan
une ambassade de rompereur du
Maroc, lui apportant de riches présents. L’ambassade a été reçue avec
40U.S les honneurs à Gênes, où elle
a débarqué, et à Milan. Elle s’est
rendue ensuite à Vejüsc où le Doi Tu
précédée pour assister au lancement
du grand cuirassé le Morosini.
Le 23 courant est mort, d’un coup
d’apoplexie, à Roncegno, dans le
Tyrol, le célèbre banquier D. Balduino.
Gênes, sa patrie, lui a rendu de
grands honneurs.
Prnnee. — Les journaux parlent
de la médiation de l’Italie çar l’entremise du Consul, dans le réglement
des questions pendantes entre la France
et Madagascar.
A la Chambre, grande discussion sur
la politique coloniale.
AênériQue, — Les journaux annoncent la mort du général Grant.,
Il était né en 1822 et en 1861 avait
commandé les troupes fédérales du
Nord combattant pour l’abolition de
l’esclavage. Depuis lors, il fut élir
deux fois Président de la République.
Des revers financiers ont attristé les
dernières années de sa vie.
M. Biava Jouard, Dentiste Américain
de Milan, sera à La Tour du lundi17 août, au jeudi 27 août.
Villa Frache, Goridré, (Gouanla).
TORRE PELLIGE
Nel concentrico di Tqrrc Pellice,
casa da vetttlere cou giardino irrigabile cd acqua potabile.
Rivolgersi in Torre Feliice dal signor
Robeut cav. Pietro.
Histoire littéraire des Vaudoi-s
du Piémont, d’après les inanusciits
originaux conservés à Cambridge,
Dublin, Genève, Grenoble, Munich,
Paris, Strasbourg el Zurich.
1 vol. in 8'’, prix 6 frs.
Chez M. le libraire .J. P. Gilles h
Torre-Pellice,
Eivnest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignerot, Irnprim. Ghiantore et Mascarelli.