1
; Compte-courant avec la Poste
, fmX D’ABONNKMENT PAR AN
1 'Wiio . . . Fr. 3
g . Stranger ... « 6
U;- Mlemagne, Aulrîche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
^* ®8Vpt8, Hollande, Suède,
- ^ Suisse, etc., si on prend un
Fi‘. 3
abonnement ¡pastai
On s’abonne ;
èlï bureau d’AdminiatratÎDii;
Qfiei mm. les Pasteurs ; et à
‘"''''^ Hrap. Alpina à Torre Pelliee.
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et se paye d’avance.____________^
Année XXII N. 51.
17 Décembre 1896.
Numéros séparés dsmandés avaa
te tirage, 10 centimeB chaeoB
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pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 ce»
times pour 6 fois et au dessu
S'adresser pour ta KédactlOB e.
pour l'Adwtntstjratloa à M
Jean Jalla, prof,, Torre Pellice
Tout changement d’adresse coûte
.15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
léiüoms. Act. 1,8. Suivant la vérité avec ia charité, Eph. rV, 15. Que ton règne Vienne. Matlh. VI, 10'
3i, O m 1(1 a I r :
;î;Mourront-ils de faim? — Pro. .\rmenia—
t,. Le Refuge — P>aiigélisatiou — NouV velles Religieuses — Divers — tlevu» Politique — Avis.
loun*oiit-lls (le Îaim ?
Je me permels de .mellre sous les
“^'■yeux des lecteurs du Tèmçin lés
^iJiaij.meuts suivauts .jJ’une l.)rochure
f 'pour Noël 'publiée par M. le Past.
t G. A[)pia et iiiiilulée Enfants Ar^ méniens;
f, , . Nous recevions le 22 novembre
f 1896, d’Alaltascli, pi'ès de Zeiloun,
^ une lettre de ciini Arméniens, deî mandant du .setours pour leur vil' |lage, compo.sé jadis de 300 maisons,
tlui loules ont été brûlées. «Ni celte
j .année, ni l’an passé, disent-ils, nous
•.'-'n’uvons pu.;,^isemem;ei' nos champs;
l'iious sommes alVamés et nus. Si vous
f, Jie nous aidez pas, nous périssons.
I Nous n’avons ,|>as uii.e^ifenle maison
ipour nous garatilN- des frimas; nous
P vivons comme des bêtes, dans des
latentes, sans^ lumière. Trois garçons,
P^près quatré jours de jeûne forcé,
ise" sont miai ^mauger de l’herbe et
*,sont morts ;■ Jilles ont voulu
^.pêcher pour àp'i^r leur faim, et se
^soût noyées. Gfm' fetp-me, après être
re.stée all'amée une semaine, s’est
jetée à l’eau. Un père, n’ayant pu
supporter la vue de sa famille mourant de faim, - s’est heurté ta tête
contre les pierres et s'est ôté la vie;
un chef de famille, pour sauver ses
autres enfants, a couru à la ville
voisine yendt-e. [tour vingt piastres,
son garçon âgé de deux ans ! »
Ici, des secours répétés seront indispensables. Il faudra donc donner
abondamment et donner souvent:
)f]es besoins seront immenses pendant
4out rhiver, et, .si les secours ne
;80nt pas excepliorinellèrnent abon.^(iânts, il faut s’attendre à ce que
iieaucoup de femmes et d’enfants
meurent de frciil et de faim, comme
cela est arrivé à plusieurs que l’on
a voulu renvoyer dans leurs villages
déserts et détruits.
J’ai vu la famine -de près, écrit
M. W. W. Howard, quia visité deux
fois le théâtre de tant d’hl^reprs, et
surveille, dans ce moment, sur place
rêmigration des Arméniens eh Perse,
prés d’Ouroumia. J’aimerais pouvoir
éloigner la vision "qui me hante;
mais personne ne peut l’oublier une
fois qü’il l’a eue, ni se représenter
les horreurs de la famine avant de
l’avoir regardée face à face. On peut
supporter à la rigueur de rencontrer
l’homme robuste soalï'rant la faim,
H'.
■A
V".*"
"•'Vie
/if
■
2
- 402
mais la vue de femmes et d’enfants
en proie aux tortures de la laim
est intolérable.
Traversant, une après-midi, un
village arménien de la province de
Van, j’arrêtai mes gens devant une
maison où pleurait une petite fille.
Un homme dans la force de l’âge,
vrai spectre de la faim, était a.ssis
en silence près de la porte. « Pourrpioi cette enfant pleure-t-elle »? lui
demandai-je. L’homme leva lentement la tête et jeta sur moi un regard de désespoir.
— Je n’en sais rien, dit-il.
— Singulière réponse -pour un
homme qui est sans doute le père
de l’enfant qui crie. Allons! dis-moi
pourquoi celte enfant crie t elle?
'— Elle crie parce qu’elle crie,
répondit-il, ennuyé de ma question.
— Mais non, il doit y avoir une
raison.
— Peut-être bien; que veux-tu?
Moi je suis un chién de cltrélien ;
loi, tu es un grand seigneui’ avec
chevaux et domestiquesI Que t’importe le chagrin de mon enfant?
— Nous sommes hommes tous les
deux. Pourquoi L’enfant pleure t-elle?
Réponds moi.
— Elle pleure parce qu’elle a
faim.
— N’y a-t-il donc point de nourriture ici pour un entant atfamé?
A cette question, qui n’était pas
nouvelle pour lui, mou cuisinier,
sautant de cheval, s’était déjà approché portant un sac rempli de
pains.
— De la nourriture, continua mon
homme, roulant des yeux hagards
et saisi d’un tremblement nerveux
desmains: Oui, il ya de la nourriture!
Il y a aux arbres, le long du torrent,
de l’écorce que l’on peut ronger du
matin au soir, il y a de l’herbe dans
les prés; dans la montagne, i! y a
des radines et, dans les trous, de là
mpusse à arracher.
— Non, mais du pain, du vrai
pain? N’y a-t-il point de pain pour
un enfant qui pleure? '
— Sans dooLe, Mon.sieur, il
du paiti et même en abondance;
magnifique pain noir, fait de griiiiieSi*
de lin et de chanvre et de gtaine.s‘
de trèfle, qui empoisonne celui qui
en mange. Voyez, mon seigneur,
voici du pain, si vous avez envie
d’en manger. Ne craignez pas d’y |
loucher, car ce n’est pas un gâteau^;«
de fiente, quoiqu'il eft ait toute l’ap'
parence; et, disant cela, il me tendit un pain rond d’une consistance
rappelant les molles de bouze sèche,
dont on se .sert comme de combus- i
tible en Asie.
C’est le pain ‘de famine de l’Afménie, dit un de mes hommes. N’en
mangez pas! — A la longue il rend
fou 1 J’en pris un très petit morceau,
qui me .suffiit amplement. Le goût
en était celui d’herbes amères ou de.
plantes nauséahonde.s. J’échangeai du
pain de fi'oment bon et sain conlf®
cinq de ces gâteaux que j’ai rapportés
en Amérique, comme spécimen
de
la nourriture de.s Arméniens en temps
de famine. Les pleurs de l’enfant,.^
furent calmés; elle eut pour sa pat'L’
un morceau de pain presqu’aussi
grand qu’elle même. Puis le cuisinié'îj
secoua son sac et les habitants du
village, qui s’étaient réunis auLotif.
de nous, se précipitèrent sur I®® ■
miettes avec la voracité de louP®;
alTamés.
L’histoire de ce Village eKt-ceb%,
de presque tout village chrétien d®|,j
ces contrées. ' '
En présence rie telles nécessUéSfi
je me dis qu’ff faut renouveler
dons el je m’inscris pour fr, 25 dansj
l’espoir que d’autres Vaudois se se«''^
firont aussi pressés de venir en aidf
à ces enfants de Dieu, de ces- JU*..
chetés de Christ qui périssent, à if :
lettre, de froid et de faim. ' ù.. ;
3
— 403 —
PRO ARMENIA
Monsieur le Directeur,
^ Pendanit que nous nous préparons
■„tranquillement en Europe à célébrer les belles fêles de Noël, que
;'dans les villes les magasins de
^jouels eide gourmandises regorgent
cbalands, que même dans les
r^eeiitres les plus religieux des soml*irn6s considérables sont dépensées
I pour les cadeaux à faire — 400000
li(je dis quatre cent mille) de nos
* frères en Arménie sont dépouillés
de tous leurs biens; des milliers de
pauvres orphelins soulTrent le froid
[,et la faim! Que faisons-nous pour
i eux, nous les descendants d’un peu” pie qui a connu les soull'rances que
ces malheureux doivent supporter?
Je sais que dans plusieurs de nos
églises vaudoises on a tenté de faire
Î quelque chose; preuve en soit la
belle conférence du pasléur Giampiccoli tenue, et publiée ensuite, à
^Rome l'hiver passé, conférence qui
:'E’'ëût'’un écho dans celle prési^ dée par le soussigné à Turin à la
même époque; preuve en soit la
souscription initiée dans les colonf- nés du « Témoin »T Mais qu’est-ce
que cela vis-à-vis de l’immensité de
la plaie à bander? C'est avec reconnaissance que j’ai lu l’appel de votre dernier numéro. Qu’il me soit
permis de le souligner, et de demander aux parents et aux enfants
vaudois si, en présence de la crèche
de Pedehem qui nous rappelle Celui qui s’est dépouillé pour nous
pauvres pécheurs, ils ne veulent
pas faire quelques sacrifices en faveur des pauvres persécutés, et les
transmettre à notre petit jpurnal
vaudois. — Je suis certain que c’est
la meilleure manière de vous envoyer, cher Directeur, nos cartes de
Nouvel-an et nos vœux pour la prospérité du 8 Témoin fidèle! ».
J’unis à ces lignes la dernière
contribution recueillie dans la paj rbisse de Turin et le fruit des con
certs de M.lles B. Brochet et Sallaz
(L. 347 en tout).
Agréez, cher Monsieur, l’expression de mon affection fraternelle.
Turin, le 12 Décembre 1896
Dav. Pevrot, pasteur.
Dons pour les pauvres Arméniens
Paroisse de Turin,
N. N. L. 20 - M.lle M. Dalmas
2 — M. G. de Fernex 25 — M.me
Clausen 10 - Famille Ferrero
Revel 15 — M. Jules Roussette 25
— M.me V.ve Malan Berrer 3 —
M.lle Caroline Martinat 4 — M.me
V.ve Charles Gay 40 — Anonyme
(par M. Appia) 5 — M. et M.me
David Goss 3 — M.lles Blanche
Brochet et Sallaz, produit de deux
concerts 157 — M.me Elise Merz 5
~ M.lle Suselte Goïsson 4 — Produit
du travail de deux bonnes (M.lles H.
Coslabel et S, Bellion) 19. — M. et
M.me Peyrot Zürcher 20 — M.me
Talmone 20.
Total Fr. 3 47.
Dav. pevrot. pasteur.
Rédacteur du « Témoin » 5.
(( LE REFlléE »
C’est le nom d’une institution,
modeste à ses origines mais ayant
devant soi un grand avenir, qui vient
de s’quvrir à S. Jean en faveur de
nos incurables dans la propriété dite
« les Mussets » située sur un haut
plateau, à dix minutes de distance
des Bellonats; isolée d’un côté par un
torrent et de l’autre par la route
qui monte aux Gonins, la maison
sô prête admirablement au but que
Ton se propose: bien.aérés et meublés, les divers locaux de l’immeuble semblent avoir été faits en vue
d’une concentration de misères de
tout genre. Deux infirmeries donnent
sur une salle à inanger commune
4
'y.:
404
et des chambres détachées servent
pour les cas à isoler.
Celte œuvre nouvelle, et jusqu’ici
unique dans les Vallées Vaudoise'«.
a été inaugurée Mardi d5 courant
à dO h, du malin, par un culte de
famille présidé par M. W. Meille,
qui, en deux mots, a dit aux amis
qu’il avait rassemblés pour l’occasion ce qu’il entendait que cet établissement dût être. Tant qu’il restera dans la période des petits commencements, il ne peut être ques
tion d’y admettre tout ce que l’on
appelle incurables d’une manière
générique, car dans ce nombre de
vraienl être inclus les infirmes et
estropiés qui abondent dans nos
Vallées. On peut avoir un pied tordu
ou une main paialysée, et paitnnL
ne pouvoir gagner son pain, ma’s
se porter du reste assez bien pour
vivre, même jusqu’à un âge fort
avancé. Cette classe est plutôt le fait
des Hospices de cliafilé. « f^e Refuge » n’est destiné qu’à de vraies
maladies, ayant atteint les organes
vitaux de manière à ne pas laisser
d'espoir de guérison. Aussi les premiers admis ont-ils: un cancer,
deux pbüvisies lubercnleuse.s, une
carie d’os, une artri'te elu'onique et
une épilepsie. Quatre autres personnes ont déjà demandé l’admission,
mais il n'y a pour leunoment (|ue
douze lits, les moyens disponibles
ne permeliant pas d’en avoü- davantage.,., Une forte dette pèse sur
l’immeuble: il n’y pas de ca|ùlaiix,
ni de fonds de roulement; c’e.st une
œuvre de charité, mais surtout de
foi, puisqu’elle attend qu’il soit
pourvu à ses besoins de jour en
jour.
Les conditions pouf être' admis
sont les suivantes:
1“) Ne plus trouver aucun iiôpital qui soit disposé à vous recevoir;
2“) Ne posséder ni pai’enls ni
amis qui puissent vous spigner;
3“) Se trouver dénué de toute
ressource matérielle, l’établigseménl
n’étant fondé qu’en vue des lout-àfait pauvres et l’admission se faisante
d’une manière comnlètemenl gra-;
luite.
C’est une enfant de nos Vallées
qui a bien voulu assumer, avec l0i '
concours du D’’ Daniel Turin, la
direction médicale de celle œuvre,
tonte d’amour et de .sacrifice; après
avoir fait ses éludes de garde malade
à Lausanne, Mlle Lydie Román est
[irêle à consacrer ses. soins inlelli
gents et alfectiieux au soulagement
grandes misères au sein dâ
de ces
notre peuple. Ce n’est pas tâche
(acile, cai' il n’y a pas, de malades
plus (liflieiles à soigner et à contenter
que ceux qui savent qu’il ti’y a plus,
pour eux (l’espoir de guérison I
Que, du moins, la sympaltiie de
tons nos lecteurs la soutieruie dans
sa noble tâche, et que les fêtes de
Noël qui s ’ approchent ravivent
dans leur cœur le désir de contribuer eux aussi à donner un peu de
joie à tant de malheureux, dont (es
souiïrances physiques et morales ne
sauraient être adoucies que par l’à'
mour chrétien et l’espérance de là
vie éternelle, I
^6
évangélisation, .
- ' ». • ^ T^'tuz
Encore quelques épis glanés'ilaïUiS
la gerbe du BoUeUino. 'r^M
,Pai' une belle joiirnée, comme,n®
y en a sous le bleu ciel de la SicileT^
le colonnèl Ronzone voulut faire«
faire une piomeiiade à la campagne^®
à tout le petit monde qui fréiiuente^'^
les Ecoles vaudoises de Hiesi.
fallut d’abord ‘passer par Corso
torio Emanuele et puis par la Plaoè?,^|
Garibaldi, et le public eut roccasipO.!^
d’admirer cette interminable file q'iQyl
marchait en bon ordre, précédée^^a
par le drapeau tricolore. L’on
.courait de, loute.s par.ls pour ’
voir passer, les fenêtres et les buL'i^
cons étaient garnis de dames et
demoiselles. Il serait impossible de ‘'
________________________ 1 ».
décrire l’impression produite parle'.
5
'-A'c-'
- m
Í
défilé de ces 500 enfarils. Même
les prêlres vinrent les voir, mais
avec beaucoup moins d’enthousiasme
fjue ne le firent les autres: ils n’avaient jamais vu nos élèves tous
ensemble et ils ne s’imaginaient pas
'.qu’ils fussent en si grand nombre.
De ces 500 élèves, 480 sont ins crits aux Ecoles du Dimanche, sans
compter les adultes qui fréquentent
^aussi ces dernières. L’union chrétienne compte 3i membres, une
antre as.socialion qui porte le nom
de la Pe>severanzn en a 24, l’Ecole
supérieure et normale a 20 élèves
et les calécluimènesson! au nombre tle
33 Que Dieu tasse prospéi'er cette
œuvie à laquelle le colonel Ronzone,
les maîtres et les maîtresses d’Ecole
travaillent avec tant de' zèle!
Les auditoires sont si nombreux
que bien des gens restent debout,
faute de place, et l’on soupire après
le jour où l’on pourra construire un
temple.
Voici une conversation qui a eu
lieu dans le train entre Girgenti et
Gréllô, Un prêtre jeune et bien
portant demande à'quel(|ues femmes où elles vont.,
— À Grotte, répondent-elles.
— Vous avez à Grotte le.s évangéliques, qui je l’espére s’en iront
bientôt.
-- S’en aller? s’écrie un Monsieur
assis derrière l’évangéliste qui allait
pi’écisémeut à Grotte. Savez-vous
qu'ils sont en train d’y construire un
beau temple,' qu’ils y otit d’excellentes écoles qui valent même mieux
que celles de la commune? Vous
ne savez donc pas. que les habtlaiiLs
de Grotte ont ouvert les yeux à
l’Evangile et qu’ils se passent bien
volonliers des prêlres désormais.../
— Vraiment? répondit le pi-ètre.
En quels pauvre.s lerïips sommesnous! — Mais pourtant à Girgenti
les évangéliques ont été roués de
coups et Us s’en sont allés.
— Pardon, moiisieur, fit l’évangéliste. Êtes-vous prêtre à Girgenti?
— Non pas, je suis à Canicatti,
mais je tiens ces détails de mes
collègues de ce diocèse.
— Vos collègues vous oui, iiulnit
en erreur. A Girgenti, comme à
Grotte, comme en tant d’autres villes
et villages dè la Sicile, l'Evangile
fait de grands progrès, pah la grâce
de Dieu.
— Vous êtes évangélique ?
— Oui, par la grâce de Dieu
— 11 est ministre de l’église de
Grotte, s’écrièrent plusieur.s voix.
— Et vou.s autres êtes-vous aussi
évangéliques ?
— Pas encore ell'ectivement, mais
-nous connaissons que l’Evangile est
la vérité et que vous autres prêtres
vous nous avez nourris d’erreurs et
nous avez poussés à l’indilTérence,
aussi nous n’avons plus confiance en
vous.
— Vous êtes tous de l’école de
l’hérétique imlher!
— Nous sommes au contraire de
Christ, répliqua l’évangéliste, et les
autres ajoutèrent tous d’une voix!
— Il n’est nnllement question ici
de Luther; répondez plutôt aux arguments de ce monsieur, si vous en
êtes capable.
Quelques femmes, qui avaient fait
avec terreur le signe de la croix
quand elles avaient entendu que
j’étais un ministre de l’Evangile,
conclurent en disant: ,
— Ils ont raison toifs les deux !
E. B.
Nouvelles Religieuses
âraérîque du Sud. — M. Paul
Lanlaretj jusqu’ici pasteur vaurlois
à Omîmes de Lavalle, occupera le 'l
Janvier 4897 sa nouvelle place d’Àgent de la Société-Biblique Britan-«
nique et Etrangère, avec résidence
à S. Fé (Rép. Argentine.) *
Grande-Bretagne. —’En 4895,
l’Angleterre protestante a versé aux
Sociétés de missions 1474298 livres
* sterling; l’Ecosse et l’Irlande 200455;
/''
■■-'■M
6
- 4ôé _
les papistes des trois royaumes4291Î2.
Total en francs 3468T525.
Keviie Poli(i<fiie
Angleterre. — M. William Drowning, doyen des prétlicateiirs méthodistes laïques, vient de mourir à
l.auncestoii, a l’âge de 99 ans. Il y
a deux ans encore il pré.sida, mais
pour la dernière' Coi.s, une réunion
religieuse. Pendant les soixante der- ,
niére.s années de sa vie, il n’a bu
(|ue de reiiu, et ce n’est qu'à l’âge
(le 83 ans, contraint par ses enfants,
qu’il renonça à son métier de sellier.
Italie — La Ligne. Italienne pour
le repos du dimanche, qui avait.^
son -siège à Milan, s’e.st. dissoute.
Elle n’àvait (ms réussi à. grouper
autour d’elle les commerçants et
les ouvriers, qui sont précisément
les classes au profil desquelles se
faisait i’agilalion.
DIVERS.
— Londres .s’accroît chaque année
de,75 km. de rues nouvelles. On
y compte une naissance chaque 4
minutes et une mort chaque 6.
Londres contient dès riches.ses incalculable.®, et une misère plus épouvanlable que dans quelconque
autre ville du monde. Sur 5 personnes qn’on rencontre une mourra
au refuge ou à l’hôpilal. Près d’un
million de personnes vivent à deux
ou trois dans une seule chambre;
plus de 700.000 à plus de 3 par
chambre. De nombreuse.s familles
sont sans teu et sans lumière, parfois même sans vêlements, même
pendant les plus fortes'’ gelées,
(Libero Credente).
Le 1 Mai 1896, 1500 auberges
dans N. York durent êire fermées
en vertu de la nouvelle loi municipale qui en défend i’ouvertuie à
200 pieds des églises et des écoles.
~ Avec les 40000 pesos faux qui
ont passé dans les maisons de jeu
depuis leur établissement au Méxi<iue, on va'fondre une cloche pour
une église papiste. '
Parlons encore de nous. Si ce
n’est pas le sujet le plus intére.ssant,
c’est du moins celui qui nous iniéresse 1? plus.
Les élections politiques ont eu
lieu dimanche, et M. Soulier a été
nommé avec une belle majorité —
313 voix de plus que son compé"titeur, l’avocat Camussi.
Le concours aux urnes a élé extraordinaire. Le 80 pour 100 des
électeurs inscrits dans le collège ont
pris part à la votation. La proportion a atteint le maximum dans la
seclion de Bobi, où elle a louché au
90 et le minimum (70 o/o) {|ans
celle (le Cavour.
Voici du reste le tableau statistique de toutes les sections
Inscrite Votante Soulier CaOiOSSi-;-;.
Rora 91 74 60 13
Bohi 236 211 198 12
Villar 127 105 98 6
la Tour 444 364 289 74,..
Angrogne 290 250 2-24 26%,
Lus. S. .lean 311 239 139 91
Bubiane 191 159 21 130.^,
Bricljéra.s 307 220 18 1824^'^
Fenil eî Cam pii Ion 119 ‘92 6
Cavour 536 378 6 363
Garsillane 53 44 44 1
Osasc 74 59 32 20 V
S. Second 89 ,81 19 60 ^
Prarustin et Ro- î
cheplale 199 157 140 17.4
Envers. Portes 60 43 40 3,‘ ^
S. Germain 74 61 56 5': 'i
Pramol 118 102 101
Totaux 3319 2643 1448 1135 ,
%!
soit 313 de majorité.
Voix nulles ou dispersées 60
La lutte a été acharnée, el il n’esi ;
sorte dé moyens que les camussislés'
n’aient employés. Promesses, mena* ,
ces, mensonges répandus sans pU'1
(leur par le moyen des journauij ■
de lettres, de leuille.s' volante.s, d’aP
fiches placardées aux murs etc. et<î.r_'v
ÿ'-'.
7
407
'M
tout, a été mis en œuvre, el. ils [leuvenl se cOMsolef île ht défaile en
|)erisnnt. qu’ils n’ont, rien négligé
pour démolir leur adversaire,
l,e bon sens des éleclenrs a ¡'ait
bonne jnslioe de tout cela Et si
nous consacrons une page de notre
feuille à pailer du résultat de ces
élections, ce n’est pas pour faire de
la polémique rétrospective, mais
pour nous recueillir et en retirer
quelques enseignements, qui nous
seront utiles si nous savons en profiler.
Les Vaudois ont montré qu’ils
[teuvent et savent être unis. Les
efforts pour les divi.ser n’ont pas
manqué: nous devions nOns y attendre. Les petites queslions de
personnes ou de cloclier ont aussi
essayé de se faire jour. Mais le .sérieux el le bon sens ont prévalu
chez la très grande majorité. L’entente a été admirable. Tous à leur
Iiosle et un'rs comme un seul homme.
Les exceptions ont été ai rares qu’il
ne vaut pas même la peine d’en
palier. Le Comité a dii’igé le mouvement avec une grande activité et
u.ie pai'faite connais.sance du terrain,
et la populalion lui a nolilernenl
accordé toute sa confiance. Ce que
nous avons su faire en celle occasion,
il est à espérer que nous saurons
le faire chaque fois qu’il s’agira de
combattre pour une bonne cause et
avec des moyens louables. CulUvons
cet esprit de corps el cette discipline.
Si nous avons appris à chnnaître
nos forces, nous avons aussi dû
constater une fois de plus que nous
ne pouvons guère compter que sur
elles. Observez le tableau ci des,su.s.
Une seule section en dehors des
Vallées, celle d’üsa.sc, a donné la
majorité des voix à M. Souliec. Dans,
toutes les aulre.s la proporiion a été
minime. Et certes le candidai adversaire ne devait pas inspirei', par
ses principes, une très grande rontiance aux électeurs sérieux et indépendants. Mais celui xfue nous lui
opposions était un Vaudois. Ortout
le monde est d’accord — nous l’avons lu dans lou.s les journaux —
pour nous recomndti'e le droit de
désirer avoir au parlement un représenlant qui soit des nôtres, Mais
sortons de la théorie, et proposons
un nom : leur langage change aussilüt, el nous sornme.s des inlransigeanls, nous nous laissons guider
par des motifs étrangers à la politique. Mieux que cela : nous sommes
des inlcléranls qui voulons renouveler les luttes du passé, des fanatiques obéissant servilement à des
pa.steurs qui nous poussent à une
vraie croisade confi e les catholiques I!
Vous les voyez d’ici, ces prédicateurs
de la tolérance. En vérité il nous
en donnent dé beaux .exemples! La
morale de tout cela la voici, : soyons
unis, et comptons sur nos forces.
Nous n’avons pas grand, chose à attendre du dehors.
Les Vaudois seront aussi mieux
édifiés sur le compte de certains
journaux qui se donnent pour de
grands champions de la moralité, de
la justice et de la liberté. Nous oublierons les impudents rnensoiiges
répandus à [ileine mains dans leurs
colonnes avant, pendant et après celte
élection; mais dorénavant nous les
connaîtrons mieux et saurons mieux
lesappi'écier. Gela aussi est une leçon dont nous ferons notre profit.
Laissons ces tristes speclacles et
bien d’autres qui pourraient nous
arrêter, et revenons à nous, Des personiie^ étrangères au Vallées et
impartiales ont trouvé que lia conduite (las Vaudois dans celle luUe
électorale avait, été Irop correcle en
présence de ioutès les manœuvres
déloyales des adversaires. Non, elle
ne le sera jamais trop Sachons loujours cornhallre non seulemeiil avec
loyaulé mais avec dignité, même
avec fierté, dédaignant toute manœuvre mesquine, toute propagande
outiée et tapageuse.
I.aissons ce moyen aux adver.'^aires;
les électeurs se châiigeroiit de la réponse. Il est permis d’étr’e .fier de
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la vicLoire, quand l’intrigue a été
vaincue par la loyaulé.
Oui, nous nous réjouissons de ce beau
résullal, et nous vous' en félicilons,
M. Soulier. Nous avons coiifiauce en
vous. Notre patrie a liesoiii de représenlants qui aux ijualités de l'inielligence joignent une oonsciéiice
droite, des principes solides et une
raoralilô exemplaire. Vous nous représenterez dignement.
Vous êtes os de nos os et chair
de noire chaii'; vous connaissfz parraitement les condilions el les Itesoins
de ce collège. Ciloyens de la grande
patrie italienne, nous serons toujours
prêts à faire le saci'iiice de nos iulérêls locaux, quand l’inlérêl général
l’exigera. Mais vous défendrez nos
droits quand ils sei'ont méconnus, et
ne peirnellrez aucune injustice; el.
si po-îslble vous obliendrez la l'éparalion de celles qui otit déjà été
commise.«, de celle, pai' exemple,
grâce à laquelle un grand iiomljro
(le nos frères oui été emtiêchés de
vous apporter leurs sull'rages.
Allez. Le cœur des Vamlois est
avec vous. El que Dieu bénisse votre
oeuvre.
Kiifaiiis» Arménien!»
L’opuscu'e de M. G Appia «Enfants Arméniens» se vend à Daris,
33 Rue dés Saints Itères, Société
lies Ecoles du Dimanche, à f'r. 10
le cent, o\i bien à Ir. 0,20 piècd.
Nôns pensons qu’il revieiiifrail à l'r,
0,25 l’exemplaire eu It.ilie. Nous ne
saurions ti'op la recomander à MM.
les pasféurs, régents et direcleurs
d’école du Dimanche comme cadeau
de Noël pour les enfanls.
Elle fesl d'une émouvante actualité
AVIS
Monsieur le pasteur FEYIlOT
(Turin) nous prie de communiqiiei'
à nos lecteurs qu’il a reçu les«Paro/es et Textes »■ des Frères. Moraves
pour 1897, et la « Parola del Giorno »
(ItaducUot) en Italien) qu’on peut
se procurer chez lui ou à L,a ToiitîM
chez Mlle Marie Meille, et à S.t JeanT
chez M. le pasteur W. Meille. Il e.‘stg
en môme temps agent, pour l’Italie;''
du Journal des Ih'ères Moraves.
Océanie. — Le Journal des Frères
moraves iiou.s apprend la l'écentè
découverte d’une Irlhu .sauvage, vivant cachée dans les forêts de Sco- ;
lia, contrée située au nord du tleiive^
Miiri'ay, dans la Nouvelle-Galles du'
Sud. Ges indigènes sont tellement
farouches que les Européens, liabilarit ce pays depuis bienlôl 50 ans,
se doiilaient à qieine de leur exislence. Même l’usage de l’eau fraîche
leur élail inconnu, bien qu’ils fussent à peu de distance du grand
tleuve Murray. Retenus par la peur ,
dans les foi'êts les plus épaisses-, ils
ne connaissaient que l’eau de mare.
I.e gouvernement colonial a pris
celle misérable peuplade sous sa
proleclion, el les Moraves songent
a l’évangéliser.
demoiselle allemande, pi'0> ,
leslanle, de hoipie famille,
pouvant enseignei’ outre
langue maternelle le françai.s el
musiqüe oherehe une place d’insliS;luli'ice ou dame de cornpagqie. S’a- '
dressera M r Vmay chevalier, pro-4?
fesseur au collège de Torre l'ellice/^
Itapports directs entre le Prodiié'J
tenr et le Consommateur.
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