1
Année Huitième.
PRIX D'ABBONNEMBNT PAR AN
Italie , , Il, 3
Tous les iiays de l‘(hn<in
lìti poste ... I
.■\mênqi)e ... »
On s‘n b O une ;
Hour' VIntérievr i^hez MM, Iam
pasteurs et les libraires fi«i
Torre l'ellice .
Hour Bureau d’Ad
ministration.
N. 9
Un <»ti phisieurs numéros séparés, demandés avant le ti*
rape 10 cent olianuu.
Ij Annonces: 25 ceiitinies par lipiie.
i' Î.es y»tî?ut.s d'araenf se foui per
leUy'e yecommandei- ou par
ii3:aiid!fl/'s sur le BuiokU de jvrusa
üur la RÉDACTION arire>sei
I ainsi : A la Direciion du î’éwtJtn,
Pniîiaiett« l'Hinerolol
Pour r administration adreseeruinsi; A l’Adminislralion du
Témoin, P’omarelto ^Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
' Mif.s im .siirri Aci'ks 1, S.
Sucvanl la 'Vériie avec la char/tf. Bp. 1,)5.
i;‘e.
l.'Kiilisp tU riieuli'. — t'onrs/îomiiinfiï
-- OiiPl'l'ié'' nulos sur l'hisUiin' ilo.s Coin
iniuiaülés lin val Liisonio (Pòlis). — Li
Duct. \V. Uohortsoii. — L'úinaiicipalioii
NouvHiiv relioii'nscu. — Chronique run
doisi; — /fenile politique
l’Kglise et l’Henlc
V.
Ij’Egline Vatidoise
r.l Vinulruclion au 19^ siècle.
Le l'dàchemenl'général qui aUeignit. aussi notre Eglise, vers la fin
dn dernier siècle, n’avail pas épargne
tant s’en faut, i’école vaiidoise. Sans
parler de l’enseignement secondaire,
qui existait à peine, l’instruction primaire elle meme était frappée de
stérilité. Les maîtres capables el dévoués à leur humble mais importante
mission, devenaient de plus en plus
rares. L’enseignement réduit AJsa plus
simple expression , était donné par
des régents qui, sauf exception , en
fait de méthode et de principes pédagogiques connaissaient surtout la
bouteille el la verge !
A la veille du jour où Dieu , dans
sa bonté, allait appeler la petite pha
lange vaudoise ù remplir une grande
mission en Piémont, d’abord, el ensuite dans toute Pltalie , comment y
aurait-elle répondu, .si elle avait
été prise au dépourvu et trouvée désarmée? Mais Celui qui prépar.ait le
vaste champ de labeur, n’ounliait pas
les ouvriers ! Quelques années suffirent pour changer la face des choses
au sein de nos Vallées. Nous laisseroms parler un écrivain moderne,
cité par M’’ A. Muston (v. Archives
du Christianisme, Tome IX, T série
p. 45 ), qui rend compte de ce grand
changement et des progrès accomplis,
de la manière suivante ;
Les améliorations qui ont été introduites aux Vallées, dans l’instruclion publique, frappent l’observateur
attentif. Quel est le magicien qui, en
si peu de temps , a pu opérer' une
telle transformation?
Et on vous fait alors l’iiistoire d’un
des plus beaux dévouements dont
notre temps fasse mention, d’un
homme qui laissant patrie , famille ,
amis, tous les agréments d’une existence- opulente et considérée, est venu
cacher sa vie dans ces montagnes.
Et là, au milieu des difficultés de
toute espèce, que lui suscitait, d’un
côté, la jalousie d’un gouvernement
despotique et ombrageux ( on redoutait surtout la lumière de la Bible),
de l’autre l’apathie d’un peuple long-
2
.66
temps écrasé et d’abord plus hostile
que favorable aux vues généreuses et
éclairées de son nouveau bienfaiteur;
cet botnme, disions-nous, a réussi à
force de prudence, de talents et de
sacrifices à réaliser une œuvre que
l’on jugeait impossible.
Le succès fut si complet, que la
population vaudoise elle même, sortant de son inertie, finit par s’intéresser si bien à cette œuvre de relèvement, qu’elle ne recula pas devant
une somme de sacrifices considérables
pour la soutenir.
Notre grand bienfaiteur, le général
Beckwith (avions-nous besoin de vous
dire son nom ? ), a accompli cette
œuvre merveilleuse, en construisant
ou en apandissant, presque exclusivement a ses frais, plus d’une centaine d’écoles. Celles-ci , n’ont pas
coûté moins de 200 mille francs, de
sa propre fortune , à l’homme que
le Seigneur avait envoyé au secours
de risraël des Alpes ( v. Rapport du
Comité de Londres, L846). Pendant
que l’intrépide général poursuivait
son œuvre, on renlendait souvent
répéter ces paroles pleines de vérité :
« L’avenir de l’Eglise vaudoise est
entre les mains de ses enfents ». L’Eglise et l’école, pour cet éminent
chrétien, comme aux yeux de nos
glorieux ancêtres, n’étaient qu’une
seule et même chose.
Outre le soin de fournir de bons
locaux scolaires toutes nos Eglises
des Vallées, le général Beckwith comprit qu’il n’était pas moins urgent
d’avoir un personnel enseignant capable. Il se hâta d’y pourvoir, en
Fournissant dés secours pécuniaires
aux maîtres et aux jeunes gens les
mieux qualifiés , qu’il envoyait soit
à Lausanne, soit à Florence. Gela
fait, nous n’oserions pas affirmer que
l’instruction primaire ne laissât plu*
rien à désirer, mais l’élan était donne
et l’on était en bon chemin pour
réaliser de continuels progrès.
L’histoire de l’instruction aux Vallées, .pendant le dernier quart de
siècle, est trop connue, pour qu’il
soit nécessaire de la retracer ici.
Qu’il nous suffise d’affirmer que l’E
glise , du moins par l’orpne de ses
assemblées synodales et de ses légitimes représentants, ri’a jamais cessé
de s’y intéresser. Sans doute que si
chaque membre de nos paroisses cl
tout père de famille, avaient rempli
leurs obligations envers l’éco.e nnndoiae, les améliorations et les progrès
auraient été plus sûrs et plus rapiae.s,
les locaux seraient mieux entretenus ,
le personnel enseignant plus convenablement rétribue, et les droits de
l’Eglise ne seraient nulle part méconnus ou contestés.
iil^orrcsponbance
On nous écrit :
Le 22 février, à 8 h. du soir, a eu
lieu, à Florence, rinaugnration d’iine
nouvelle chapelle évangélique. C’est
l’Eglise de \'Oraloire, jusqu’ici réunie
à Palazzuolo, qui bénéficie de celle
nouvelle conslniction , sise rue Manzoni , n. 11, tout près de Porta alla
Groce ; et l’immeuble tout entier, chapelle, iiabilalion et jardin, va devenir
la propriété de l’Eglise Vaudoise, en
vertu d’un acté de vente dûment notarié. Par contre, le local de Paiazzuolo a été cédé en location aux Baplisles , qui avai&nl commencé une
œuvre à eux dans le quartier de Saint
Frediano. Sons peu , ce sera le tour
des Méthodistes Episcopaux qui construisent, eux aussi, une chapelle dans
une position irès-cenlraie, rue S. Gallo,
avec habilalion pour le paslenr; de
sorte que le protestantisme évangélique, à Florence, possède des maintenant sept locaux de culte, sans compter
un nombre égal de locaux occupés
par les prole.siantsde nationalités étrangères.
Le service d’inauguration de là chapelle Manzoni a été suivi par une nombreuse assemblée et présidé par M. le
prof. 'Géymonal , assisté de MM,” M.
Prochet, J. Goraandi, E. Comba. Un
chœur placé dans la galerie a exéculé,
avec beaucoup d’ensemble et de brio,
divers morceaux spécialement préparés
3
.67.
pour ti) circonstance; l’assemblée toute
entière s’est associée deux ibis, avec
heaucoiip d’élan , aux cantiques tirés
du recueil en usage.
Le sujet' de la prédication trèsnoiirrie et Irès-édilianle que l’on a
entendue ce soir-là , était VUnilé m
Clirisl, (Jean xvii, ‘21, comparé avec
Eph. IV, 5, 6). Celle unilé, implorée
de Cliiisl dans .va prière sacerdolale,
doit se réaliser dans la liberté, alin
d’amener le monde à la foi ; elle esi
plus large et plus profonde que l’nnilé
exlérieiire du cathoiicfsme, plus li-aule
(¡lie tout idéal patriotiqiu3 ; elle doil
satisfaire pleinement les aspirations de
l’âme immorlelle, en accomplis.vanl le
des.sein éternel de Dieu , de ¡ éunir
sous un seul Gbef, Jésus-Glii'isi, tons
les êtres qui sont dans le cie! et sur
/a (erre,. Ce dessein sublime, la bonté
infinie du Père pouvait seule le concevoir et l’exéculer, en envoyant son
Fils dans le monde pour donnei’ sa
vie et son sang et pour communiquer
son Esprit dans toute la diversité de
ses manifeslation.v, — Mais, hélas !
l’Eglise a pour,suivi bien vile rniiilé
de la forme aux dépens de l’unité
spiriluello ; ses docteurs les pins illnsIres (Cypi ien, Augustin) l’oni poussée
dans eelle voie qui a fatalement abouti
au triomphe d’nm’ théocratie mondaine
et d’une monarchie .absolue , et a
coulé deux immenses sacrifices ; relui
de la liberté et celui de l'unilé ellemême. — Il faut travaülei' à la véritable miitc de corps et d’esprit : un
seul Seigneur, Père de tous, —.une
seide foi, un seul baptême; et la
traduire en fait, par une plus complète consécration au Seigneur et par
une activité collective, plus marquée,
de toutes les Eglises particulières, en
faveur des grandes causes, les missions
par exemple. Celle unilé doil se faire
dans les cœurs, parce qu’elle a été
faite par Clirisl, l’homme inséparable
de Dieu, cl dont nous sommes nousmêmes inséparables (ffoM. vm, 38,
39) par lin prodige de son amour.
Tel est, en très peu de mots, le
plan du di.œours qui a clé prononcé
parM. le proL tîeymonat avec l’onction
cjui le caractérise, à l'iidificalion du
nombreux auditoire rassemblé dans la^
chapelle de nie Iflanzoni. — En additionnant les membres d’Eglise des
deux congrégations vaudoises de Florence, l’on arrive à un total de deux
cent cinquante itommuniants, dont 160
5 l’Oratoire et 90 an Salviati. Le jour
où les deux Eglises pourront être conJiées aux soins assidus d’un pasteur
bien qualifié, marquera certainement,
avec l’aide de Dieu, une nouvelle période d’accroissement et de prospérité
pour l’œnvrc d’évangélisation dans la
capital de la Toscane. Viator.
sur i'iiistoii’b des liumniuiiaulés
du Val i.iiseruc (Pcîis)
(Voir iV. 8)
I. — Lüserne.
En 1597, te collatéral Jean Baptiste
Rubin, «alla faire commandement aux
réformés, habitants dans le-bourg de
Liïserne, d’aller il la messe on d’en
sortir dans iin certain terme » ; mais
après recours « ils y eonlinuèrent leur
habitation comme auparavant ».
(1 Au commencemeol de Février
1602, arrivèrent à Liiserne, le seigneur
comte Cliarles de Luserne, le gouverneur Ponte, rarebevêque Broglia avec
grande sitile spécialement de moines,
jésuites et antres. Ces seigneurs logés an
palais du comte, y firent appeler Ions les
chefs de famille de la. religion, habilans dans Luserne, qui y étaient en
bon nombre et des principales, comme
avait été, et continué dès avant la
mémoire de tons hommes vivants, et
leur proposèrenl t d’aller <à la messe
ou de quitter Luserne. ( Une partie
ifesebil à leurs persuasions et les antire» demeurèrent constants ». Mais ions
ceux-ci durent sortir du village.
En ces temps, il y avait beaiiconp
de « fâcheries », à cause des bannis.
Le comte Cliarles fut prié de venir y
luellre ordre. Il s’achemina incontinent pour les Vallées et, » arrivé à
Luserne à la mi-novembre (1602 ), les
4
.......68
syndiques el ■ ptincipiiiix lui nllèi'enl
incontinent hniser les mains, et piiient
le jour avec lui pour Irailcr des affaires ». Le 19 novemhre, arrivaient à
Liiserne le vieux pasteur du Villar
Dominique Vignaux, le ministre Pierre
Gilles avec hou nomine de députés
de tonies les Vallées. I.es liahiianls de
Luserne, en ce moment tous catholiques, ti’emhlaienl de frayeur en leurs
maisons, à cause des hannis. Domines
et femmes cncornln'aienl le chemin ,
s nous prians , dit Gilles^ à mains
jointes de nous employer afin que raccommodement. se fît •. Les députés
vaudois iroiivèrent le comte accompap-ué de son frère et de ¡dusiems
seiiîneiiib du Val Luserne et des environs. Dans la discussion qui eut lieu,
le capilaine Frasche d’Angrogiie, parla
avec beaucoup d'énergie. « il esloit
homme magnanime, robuste et vaillant
aux armes». Mais au mois de mai
(1603), selon l’opinion commune, « un
sien familier distillateur », l’allira traiirensemenl en une maison écartée,
proche de Luserne, el lit il fut pris et
massacré’
En 1628, « le sieur Marc AurèleRorenc», prieur de Luserne, d’accord
avec le moine Bonavenlure, commença
ses exploits pour l'établissement des
moines dans nos différentes paroisses,
t Le jeudi au soir28déc. les papistes
de Luserne à l’instigation de leur prieur
firent de grands feux , avec cris de
joie el force rnoiisquelades. Qu’y avaiij-il donc de si réjouissant ? — Il avait
réussi à placer quelques moines à
Villar el à Bobi. Sept jours avant,
arrivaient à Luserne , les comtes
Philippe et Righin, avec l’intention de
introduire les moines partout; ils se
présentaient avec les plus belles oifi’es
de secoiir.s pour les pauvres, alors dans
line grande disette. Mais le 29 décembre « les introducteurs des moines descoiivrirenl les dents de lion cl les
queues de scorpion » en publiant un
ordre pour la protection des ■ li'ès
l évérerids pères », de soi te que les
Vntidois furent mis sur leur garde.
En Luserne vil s’élever un
élahlissemeni, pour recevoir el doter
le.s jeunes filles vaudoi.ses qui vou
draient abjurer leur religion, Il ne
put se soutenir.
Si on ne put peupler cet élablissemenl, les prisons, du moins, renfermèrent très souvent des martyrs ; nous
ne saurions en indiquer le nombre.
Pierre Cairits de Bibiana y fut emprisonné en 1624. En 16.55, Jacques el
David Prin de la Baiideina furent conduits dans les prisons de Luserne, où
on leur déchiqueta la peau en forme
d’aiguillettes. Plusieurs autres furent
enfermés dans le.s cachots ou mariyrisés d’une façon horrible. Cilons les
noms de Jean Planchón du Villar, de
Jacques Rotine el de Paul Garnier de
Rorà, de Matthieu Turin, et de Cyprien
Bastie de St. Jean. En 1686, les prisons n'élant pas suffisantes , certaines
.salles furent destinées à cet usage.
Mais il n'y avaii pas même un peu de
paille. * Beato era colui, dit B. Salvajot
en ses mémoires, che poteva avere
una pietra sotto il capo ; tanto li ministri come li altri , mn si poteva
avere paglia per denari-, tulli quelli
che si facevan amici diventarono inimici, e cosi fecero vedere la loro crudeltà ». " L’impresaro mandò poi due
callivi materassi ( paillasses ), che erano
Inlli pimi df vermini che avevano lasciali li soldati, e poi si fece dare per
l'interesse di due notti, un mezzo crosasco, ma della paglia non ne portò
nienle, c cosi bisognava dormire suiti
nuUtoni, che erano lulii bagnati ».
Puisque nous avons commencé, donnons encore deux citations de ces
niême.s mémoires :
« Del tempo che io era ancora nel
convento ho visto aì'riuare guíütro cento
persone delli Frali.... lanío donne che
figliuoli e vecchi..., st avevano menalo
qualche asino o mulello, ii sohiali li
pigliavano e gitlavuno abbasso quelli
poveri fanciuiii o donne, tulmenle che
vi era un gran pianto di quella genie »,
— Il 16 maggio.... si fece partire por
Torino il numero di persone cento
sessanta, e vi era ventisene uomini
tulli legali da due a due, e si tenevano
lutti insieme, e poi in sortire della
porla di Luserna vi era una grande,
moUitudine di genie che guardavano
e dissero molle bestemmie t dicevano :
5
69
Andalle, herettici, rassa àel diavolo ,
e guardate mcora una voila le voslre
munlagne e poi mai più, e cosi andavamo in mezzo di guelli soldati corne
povere pecvre in mezzo dei lupi >,
Vers la fin de février 1687, d’anlres
prisonniers sorlaienl de Luserrie pour
se rendre en exil. Le pasteur de Pral,
Leydel, n’en sortait plus. Après l’avoir
présenté à Viclor Amédée, qui en ces
temps était à Luserne, témoin de sa
triste victoire, « on lui promit la liberté cl une pension de deux mille
livres, s’il voulait consentir à changer
de l'eligion. Il refusa ». Après quelques mois d’une prison fort dure , il
f lut condamné <à mort.
Si Luserne a été témoin des défaites
des vaufJoi.s, elle a aussi souvent vu
la déroule de leurs ennemis. Elle a vu
celles du Noir de Mondovi, et de Saquel de PoUonghera en 1-W8. Elle a
vu aus.si celle du comte de ta Trinité
(1.560-1561). Sébastian de Virgile, un
des chefs t au partir de son logis à
Luserne, menaçait et se vantait de faire
en ce jour là des choses horribles :
mais son hôtesse lui dit: • Monsieur,
si nostre religion est meilleure que
celle de ces gens là, vous aurez la
victoire, mais si la leiir est meilleure, vous ne l’aurez p.as s. El vers
le soir ce clief demi-mort, — il avait
les deux cuisses percées d’arquebusades, — étant remporté an même
logis, .son hôtesse lui dit: «.le vous
avais bien dit, monsieur, que si leur
religion était la meilleure, vous n’auriez pas la victoire ».
(A suivre).
IJ DOOT. W. IIOBËKTSO^
Nous apprenons au dernier moment
et nous annonçons aux lecteurs du
Témoin la douloureuse nouvelle de la
mort du Docl, W. Hobertson de NewGreyfriars à Edimbourg. Le Docteur
Hobertson était né le 28 juillet 1805 ,
il avait quitté Edimbourg depuis dix
jours seulement pour se rendre à
Cannes où [n écédemmeiil déjà sa siinté
s’était fortifiée. La triste nouvelle était
loul-à-fait inattendue à Edimbourg,
et elle l’était plus encore pour nous
qui avons encore comme devant les
yeux, depuis le Synode de septembre
dernier, ce beau vieillard, doué d’un
jugement si élevé, d’une imagination
si vive et si fraîche et simout d’un
cœur si large.
Le Témoin ne manquera pa.s, nous
en sommes persuadé, de dire ce qu’a
été pour son Eglise et pour son peuple, et spécialement pour les vaudois,
ce ministre fidèle du Seigneur et ce
philanthrope chrétien , dont nous regretton.s la perle.
L’éinancipalioii.
Le 17 février 1848 est une date
chèi'e à tout cœur vaudois , et nous
aimons fêler chaque année ce jour
qui nous rappelle la délivrance du joug
que nos pères ont porté. Les persécutions ne se faisaient plus avec le fer
et avec le feu peu avant 1848 , mais
des lois restrictives et oppressives qui
n’avaient pas été abolies empêchaient
nos pères' de jouir des droits dont,
jouissaient les autres citoyens. Il leur
était permis de payer de lourdes taxes
et d’envoyer la fleur de leur jeunesse
verser son sang pour la patrie. Mais
il était défendu à la jeunesse vaudoise de parcourir les carrières libérales, nul ne pouvant être ni oflicier,
ni médecin , ni avocat. Des souiflets
attendaient ceux qui .se faisaient scrupule de tirer leur chapeau en rencontrant les processions, et des amendes
frappaient ceux qui auraient été surpris travaillant lors des fêtes établies
par le pape.
Le magnanime Charles Albert, de
glorieuse mémoire, enleva ces restriclions, et plaça ses sujets vaudois sur
le même pied que les autres.
La loyauté proverbiale de .son digne
successeur Viclor Emmanuel II et celle
de notre bien aimé Souverain actuel
nou.s ont consei'vé ces libertés précieuses, et c’est à nous d’en profiler
sous le regard cl avec la bénédiction
6
.70
de Celui qui incline les eœm’s des
princes coinrne des l’uisseatix: d’eau.
C’est bien juste que nous lémoigfioiis notre l’econnaissance envers le
roi d’Italie, et que nous fassions monler nos actions de grâce, vers le Roi
des rois auquel il a plu de visiler son
peuple, son Israël des Alpes.
Quelle que soit la valeur des libertés dont nous jouissons, il en est une
cependant que les bommes ne peuvent
domiiir, mais qui nous vient comme
les précédente.« directement de Dieu.
Nous naissons pécbcur.s. et esclaves du
péché, nous sommes asservis aux passions dont nous ne saurions être délivrés que par Jésus Christ notre grand
Libérateur. Mais si le Fils nous affranchit, nous sommes vraiment libres,
c’csl lui qui nous délivre du péché
qui fait la guerre à l’âme , et de la
condamnation qui nous faisait trembler.
Alîrancliis par l’œuvre expiatoire de
notre Sauveur, notre âme demeure en
assurance, et nous rendons grâce à
railleur de notre .salut.
Nous célébrons « la fêle de notre
ICmancipation », dans le meilleur sens
à donner à cette expression.
Dire comment on célèbre aux Vallées la fête de l'émancipation depuis
34 ans, c’est répéter ce que tous savent. Des enfants qui arrivent tout
joyeux et distribués par école et délüenl drapeau llollant pour se tendre
au temple, des grandes personnes qui
viennent en grand nombre se ranger
derrière les enfants pour jouir autant
qu’eux , un service religieux édifiant
et instructif, un repas frugal composé
d’iiii bon morceau de pain blanc, accompagné d’un peu de fromage e.l
d’une orange, d’une pomme ou d’une
brioche, — le tout arrosé d’eau bien
fraîclie, — des récitations et des
chants, des feux de joie le soir sur
nos inotitagnes, voilà à grands traits
le programme de pos fêtes.
Mais ce qui a contribué à leur donnei' de l’entrain et à leur ajoulei’ un
intérêt tout vaudois, c’est la jolie brochure que nous devons à la généro.silé de messieurs Meille, les dignes fils
de M>' J.^P. ¡Vieille de Turin. Ces traités
que nos enfant.« |■oçoivet)l une année
après l’autre, font beaucoup de bien
au sein de nos familles où ils ravivent
la connaissance de l'histoire de nos
pères ..tou t en rappelant les merveilleuses délivrances dont nous sommes
redevables au Seigneur. Ils pourraient
même, au besoin, servii' de livre de
lecture dans nos écoles de quartier ;
c’est du nouveau chaque année que
ce qu'ils contiennent, c’est du bon
français, c’est de la storia patria, contenant des faits d’un intérêt palpitant
et des leçons d’une moralité à toute
épreuve. Il faut voir quel bon accueil
font nos enfants, grands et petits, à
C0.S beaux traités et avec quel enthousiasme ils se lèvent ou frappent de
leurs petites mains pour remercier
messieurs Meille qui les donne généreusernenl. Nos amis et bienfaiteurs
possèdent la reconnaissance des enfants
vaudois de toute âge, de 5 ans à 90.
B.
ilaumelte© relijgteuecs
Italie. — Les examens sénmtriels
de l’Ecole de Théologie de l’Eglise
Vaiidoi.se, à Florence, ont eu lieu les
jours de mardi et de mercredi de la
semaine dernière. Quand nous disons
« les examens, » nous disons toute
fois un peu trop, ceux qui ont été
faits ayant exclusivement roulé sur les
braucbes enseignées par le professeur
de théologie exég.étique et critique.
Pour quels motifs, soit la théologie
dogmatique, soit la théologie historique, n’y ont pas figuré , c’est ce que
nous ignorons. Le résultat en a été
Irês-saiisfaisant pour deux des II élèves qui les ont subis, satisfaisant pour
cinq antres, et faible pour les quatre
restants. Un conccwirs ouvert, sur l’an
dernier, Justin Martyr, a donné lieu,
de la part de l’étudiànl Paul Lanlarel,
de la 3® année , à un travail trèsintéressant et très-complet et qui a été
jugé digne du premier prix.
Le soir du mercredi, 22, a eu lieu,
en présence d’une nombreuse et .syitipaliqiie assemblée, l’inauguration de
7
■71
la charmanle cliapelle, pouvanl conlenir de 200 à 300 auditeurs, construite
par les soins de M. le professeur Geymonal, pour la Gontrrégation dont il
est le pasteur dans une des nouvelles
rues de Florence, rue Manzoni; messieurs 'Prochet;, en sa qualité de président de la Commission d’Iivangélisation de l’Eglise Vaudoise, Comandi,
Gomba , Th. Gay, pasteur de l’EgJise
mélbodisie épiscopale, et Geymonat
ont pris successivement une pari aciive
dans oetle intéressante cérémonie, le
dernier pai- une excellente prédication
dont le. sujet était: Vümié de rEgiise
de Christ. La l'onction , dans son ensemble , dit Vltalia Evangelica, à la
quelle nous empruntons ces détails, a
laissé dans le cœur des assistants une
impression à la fois suave et profonde;
l’unité spirituelle de l’Eglise de Christ
y a été réalisée par la présence de
plusieurs membres desdilféreîHes dénominations évangéliques de Florence.
— .Nous apprenons qu’aux legs faits
par M. le banquier John de Feruex à
différentes institutions charitables de
l’Eglise de Turin, sa famille vient d’ajouter un don généreux de fr. 500 en
faveur des ArtigiamUi Valdesi, institution pour la quelle il ressentait une
sympathie particulière, et dont il fut
un des admitiislraienrs pendant les dernières années de sa vie.
— La juslice suit son cours à l’égard des ailleurs des désordies de
Marsala, du 3 mars 1881. Vingt-sept
sur 35 des accusés ont été, par sentence de la section d'accusation, envoyés devant la Cour d’Assises de Traparii, pour y être jugés; Irois ont
été déclarés innocents", et cinq ont
■ été relâchés faute de preuves suffisan
tes, h celle condition pourtant que,
pendant l’espace de 5 ans, le procès
contre eux pourra être repris, si, pendant ce laps de temps ces preuves qui
font défaut pour le moment, pouvaient
être recueillies. Quatre d'entre ceuxci sont des prêtres (probablement les
vrais coupables) et le cinquième est
un avocat.
France. — One délégation, composée de membres, pasteurs et laïques,
du Conseil presbyléral de Paris, a clé
reçue mercredi dernier par M. Ilniiiberl, garde des sceaux , ministre de
la justice et des cultes.
Getle audience avait été sollicitée de
M. Paul Berl qui en avait indéfiniment
ajourné ré,po.qiie.
M. Ilumbeii, au contraire, s'est empressé d’accéder au désir exprimé en
recevant avec bienveillance et eu ccoiilanl avec attention les explications détaillées qui lui ont été foiiniies sur la
situation de l’Eglise de Pari.-;.
On a fait valoir auprès de lui les
irrégularités que présenleraieui et les
conséquences que pourraionl avoir certains plans de réorganisation, et on a
obtenu l’assurance (c’était la seule
qu’on pût désirer) que les objections
et propositions du Conseil presbyléral
et du Consistoire seraient sérieusement
examinées par l’autorité compéteule.
(Le Christianisme).
Allemaone. ■— Une œuvre irès inléressanle, et qui promet les meilleurs
résultats, vient d’être entreprise à
Berlin par le prédicateur de la Cour
rév. Stoecker. Semaine après semaine,
de courl.s .sermons populaires, choisis
parmi les meilleurs du genre, sont imprimés et distribués sous forme de
traités, chaque dimanche malin', à
tous les employé.s, tels que cochers
de fiacres , garçons de café, commissionnaires, concierges , facleiirs de la
poste etc. que leurs fonctions empêcbenl d’a.ssisier an culte public. Quatre
mille sermons sont ainsi distribués
Ions les dimanches , et généralement
reçus avec empressement par ceux <à
qui ils sont offerts.
tlecenseiiieul «lu ilÉceiniii'e 188{
Torre-Pellice
Population présente
Culte vaudois . ,
Id. catholique .
Id. israëlile . .
4.&02
2476
2123
3
8
• 7S,
^tbUogra^hk
Le Pra du Tour. —Souvenirs recueillis et dédiés aux enfants vaudois,
■par deux de leurs amis, tî l’occasion
du 17 février 188^. — Tel est le litre
(i’un charmanl Irailé de 32 pages, que
nos amis el bienfaileurs MM. Paul el
Henry Meille, onl fait distribuer, cette
année encore, à plusieurs millieis
d’enfants vaudois.
Après avoir retraeé les piincipanx
faits qui onl illustré le Pra-d\i-lour, ce
petit livre renferme quelques conseils
très pratiques, par lesquel nos enfants
sont mis en garde contre les armées
des tentations qui cherchent à s’emparer dè la forteresse de notre cœur !
C’est au nom de tous les enfants
vaudois, et de leurs parents, que nous
voudrions remercier nos amis pour ce
précieux témoignage de leur atîeclion
pour nos chères Vallées et l’avenir de
notre Eglise. j, p. p.
'iTIiroiùque ^Audotoe
ülaDeille.
Nous recevons une longue lettre sur
la fête du 17 février, telle qu’on l’a
célébrée dans la paroisse de Périer.Vlaneille. iNe pouvant la publier, contentons-nous de dire que 135 enfants,
et un grand noinbie d’adultes , onl
assisté au service, tenu en langue italienne , dans le temple de Maneille.
Après quoi il y a eu une petite réfection pour les enfants, el un repas, auquel ont pris part une ciyquaiitaine
, de pères de familles.
iElcüuc poUttquf
MtmMie. — Pas de fait saillant. Les
Chambres se sont ouvertes le2 mars;
mais l’on doute que les députés el les
sénateurs soient en nombre. La Cliarnbre haute doit s’occuper du scrutin
de liste el celle des députés a dans
son ordre du jour le projet de loi
poni' des moditicalions à introduire
dans la loi communale el provinciale.
Quefques-uns des blessés à la.course
des Barberi onl succombé. •
Les ministres Mancini el Déprélis ,
sont malades, ainsi que le général
Mèdici aide de camp du roi.
♦
M’t'ance. — Le ministère Freycinet continue à êire bieiiveillanl pour
l’Italie. Cependant l’Ambassadeur français destiné à Rome n’est [¡as encore
désigné, comme aussi l’on ne connail
pas le remplaçant de Cialdini à Paris.
Angleterre. — ün annonce la
démission probable du ministère Gladstone.
•N'
AHetnagne. — Bismaik continne
è être assez sérieusement malade.
Rnteie. — L’Empereur a rappelé
auprès de lui_ le généra! Skobeletï'pour
rendre raison de ses discours.
SOUSCRIPTION
en faveur des Paudois de Freyss-inière.
Souscription précédente . Fi'. 414 25
Un membre de l’Eglise de
Corne . . . i> 5
Total Fr. 419 25
SOUSCRIPTION
en faveur
de la Veuce du régenl Monnet d'Anijfoyne
M. Gardiol. pasteur à Bobi Fr. 4
Famille Long de Pigiierol » . 20
Un membre de l’Eglise de
Corne , . . » 5
Liste précédente . » 225 95
Total IV. 254~95
Ernest UOBKRT, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Cliiautore et Mascarelli,