1
Compte-courant avec la Poste
fRrx D'ABONNBHENTFAR AN
*lalie .... Fr, 8
Klranger . . , 16
^llemagoe, Autrìcbe-Hongrìe,
Belgique, Brésil, Danemark,
%ypte, Hollande, Suède,
Suisse, etc., en s'abonnant
à la poste , « Fr. 3
On s'abonne ;
An bureau Administration;
..Cbes MM. les Pasteurs; et k
l'jmp. Alpina à Torre Pellice.
l^'abonnement part du 1. Janvier
et ae paye d’avance.
Année XXH. N. 2.
9 JanTÎer 1896.
Numéros séparés demandés avant
le tiriage, 10 centimes chacun
Annonces; fSO centimes par ligne
pour une seule fois — 16 cen*
times de 2 à 5 fois et 10 cen^
times pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la BédaotlOn et
pour r Administration à M.
Jean Jalla, prof.,Torre Pellice»
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TÉMOIN
É(;ilO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vou* me eere* (émolüa. Act. 1,8, Snivant la vérité avec la charité, Eph, IV, 15. Que ton règne vienne, Matth. VI, 10
M fl m m n t r e :
Gratuitement — Liberté, justice, paix —
Correspondailca —A propos de nos
hôpitaux “ Nouvelles religieuses —
Revue politique — Abbonements payés
— Avis.
G n A T (] I T E m e N T
Mattli. X, 8.
Celui qui veut travailler dans le
royaume de Dieu et qui ne comprend pas ou ne veut pas comprendre celte parole n’est pas propre
à servir dans la vifine du Seigneur.
Gratuitement: N’attends en ce
monde aucun salaire ni cadeaux
d’aucune sorte. Ne recherche pas
l’honneur ou la considération; ne
travaille pas à gagner la confiance
des hqmmes ou à exercer quelque
autorité sur eux,,;
Gratuitement:' Que l’amour pour
Oirist soit ton seul mobile; si tu
travaillais dans son œuvre pour te
créer une activité utile, pour donner
un but à ton existence ou pour
rompre la monotomie de la vie de
tous les jours, tu ne serais qu’un
mercenaire.
' Gratuitement: N’attejods nii amour,
ni reconnaissance, Il ne faut pas
prétendre au succès même quand
on peut l’appeler une bénédiction.
Regarde à la vie et au travail de
Celui qui accomplissait toujours la
volonté de son Père et sache que
Dieu peut bénir ta personne en ton
œuvre même lorsque celte œuvre
semble frappée de stérilité.
Graiuifénient; RëffiÀice à éprouver
dans Ion cœur de beaux sentiments
qui te rempliraient d’enthousiasme.
Malheur à toi, ton travail de sauvetage des âmés n'est pour toi qu’une
excitation nerveuse, un prétexte à
émotions religieuses, une sòrte d’alcool pour ton âme.
Gratuitement: Ne cherche pas à
ilaller ton orgueil spirituel. Stockmayer dans son ouvrage sur le
prophète Elle nous dit qu’il est
aussi dangereux pour notre vie
chrétienne de dominer sur les esprits des rois que sur les démons
de l’enfer. Les esprits des pauvres
pécheurs que nous cherchons-^ à
relever et ceux des enfants de noU'e
Ecole du Dimanche peuvent nous
être assujettis; par conséquent ils
peuvent nous être en piège.
Gratuitement: Sois prêt, si le
Seigneur le demande, à renoncer
pour un temps, pour toujours pèutêtre, au travail que tu aimes. Gardetoi aussi de choisir l’occupation que
2
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tu préfères. Si le Maître de la vigne
te juge suffisant il saura bien te
donner du travail. Sois prêt pour
l’amour de ce travail à supporter
la malveillance, la calomnie, la haine,
les faux jugements et la cnlique la
plus amère.
Gratuitement: Ne recherche pas
l’estime pour ta personne ou pour
ton oeuvre. Quand* tu auras fait tout
ce que tu es en devoir de faire, tu
ne seras qu’un serviteur ,inutile.
Et tu es loin de faire Ion simple
devoir. De quelle estime te crois-tu
digne? Apprends à diminuer tout
en travaillant à faire grandir l’œuvre
du Seigneur.
Si tu ne donnes pas gratuitement
ou que tu te recherches toi-même,
tu fais de l’œuvre du Seigneur ton
affaire, ton passe-temps, ton plaisir.
C’est à ceux-là que Satan dresse ses
embûches les plus redoutables parce
qu’ils ont la prétention de lui ravir
ses proies.
Veille et prie de peur que tu ne
tombes en tentation. Revêts-toi de.
toutes le.s armes,'de Dieu [>our que
tu puisses résister aux traits enflammés du Malin.
Imite ton Sauveur qui a trouvé
dans sa communion avec Dieu et
dans son amour pour les hommes
la force d’accomplir sa tâche' immense de désintéressement, de renoncement et de salut sans attendre
ni recevoir de ceux auxquels il se
dévouait de la reconnaissance ou
de l’amour. Contemple-le, ce divin
Sauveur, vis dans sa communion
et à son école lu apprendras à lui
ressembler.
L’Eglise Chrétienne.
LIBERTÉ, JUSTICE, PAIX
A propos de quelques incidents entre
Eglises Evangéliques
En lisant le Piccolo Messaggero,
journal de l’Eglise Libre Italienne,
le Memorandum du Chev. Feia, le
récent opusieule anglais du ûoct. Mac
Dougall, il semble que le Doct. Prochet, Président du Comité vaudois
d’Evangélisation, ait perpétré un méfait, et que le Synode Vaudois l’ait
sanctionné !
L’on n'a pas voulu et l’on ne veut
pas répondre à ces dilTamalions; l’on
ne veut pas même les relevei'.
Comme Président du Synode, et
un peu aussi comme ancien évangéliste, qui a dû plusieurs fois voir
l’œuvre sainte endommagée, toujours
pour les mêmes causes, il me revient
le pénible devoir de donner quelques
éclaircissements.
La Commission examinatrice pour
la gestion du Comité d’Evangélisation a fait un examen sévère et équitable des documents relatifs à
l’admission de trois ministres de l’Eglise Libre, eide leurs Congrégations
de Milan, Bari, Mottola. Le Synode
a entendu la relation et la discussion large et franche qu’elle a provoquée; elle n’a dû exprimer qu’un
regret, et M. Proebet y a adhéré lui
aussi,; éVsl (|u’on n*èùt pu tmuveile moyen d’éviter ce qui a donné
lieu à de violentes récriminations,
Après quoi, le Synode a réitéré . à
M. Brochet l’assurance solennelle de
la confiance complète qu’il place en
lui; il a appelé à faire partie du
Comité, M. Paul Longo, pasteur évangéliste de Milan, pour lui donner
l’autorité nécessaire pour intervenir
auprès de M. Borgia et de son égli.se, et M. le prof. Comba de Flolenee en considération de son imi
parlialilé absolue, De la^ sorte, le
Synode a mis en pratique le moUo
de sa bannière pour le XX Septem~
liberté, justice, paix!
Celle déclaration, que je fais en
ma qualité de président du Synoile,
m’amène à jeter un regard sur les
évènements déplorables qui l’ont causée. Quelle a donc été la cause première du scandale qui, grâce au
silence prudent du Comité vaudois,
a passé presqu’inaperçu en Italie,
mais qui a affligé les amis de l’étranger? !
3
La cause n’est autre qu’un acte
de finesse diplomatique du Docteur
Mac Dougall, et dont l’exécuteur a
été le Cliev, Fera, son indispensable
secrétaire, pour substituer au vieux
Comité un nouveau Comité dont M.
Fera fût le bras et l’âme. C’est ce
qu’on peut voir d’après le Mémorandum et les documents imprimés
par M. Borgia pour sa défense.
l-e Doct. Mac Dougall écrivit, le
27 Novembie 1894, au président de
son Comité une lettre fameuse, par
la(]uelle M. Borgia fut induit à traiter avecd’autres dénominations. La
lettre du Doct. Mac Dougall était
émouvante; il paraissait fatigué, résolu à l’éserver le reste de ses forces et de son temps à sa famille et
à son propre troupeau, et à se retirer de l’œuvre de l’Eglise Libre qui
lui causait beaucoup de fatigue et
peu de satisfaction.
Quant au D' Brochet, auquel on
a reproché de plusieurs côtés de ne
pas s’être abouché avec le D' Mac
Dougall, quelle a été la conséquence
de cetle lettre? Il en est résulté que*
par le respect même qu’il portait au
D'' Mac Dougall, il crut que son confrère voulait réellement se soustraire
à ce poids écrasant, et qu’il n’était
pas nécessaire de s’aboucher avec
lui.
Le 7 Mars 4895, le D^ Mac Dougall lança une Circulaire dans un
sens tout opposé à la lettre du 24
Novembre. Cette Circulaire finissait
en disant: « Si quelqu’un est mécontent de ma manière d’agir, il recevra selon l’habitude trois mois de
salaire à dater du 1 Mars et pourra
se retirer, après s’être entendu avec
M. Haskard pour ses propres intérêts dans le Fonds de Vieillesse ».
Bien que plus âgé en 1895 qu’en
1894, l’homme vaillant avait repris
courage : ce n’était plus qui lui voulait
se retirer'; au contraire, il voulait
'voir se retirer ceux qui n’étaient pas
conlerrts de lui, et rl les licenciait
avec les 3 mois de salaire habituels.
Quand le D’’ Procbét vit cette Gir'
culaire et qu’il connut les sentiments
du D*" Mac Dougall, il pria deux
professeurs de Florence de lui parler. Etr elFet, fun lui parla, l’autre
lui écrivit, souhaitant que l’on évitât
des scandales et qu’on recherchât
l’union, mais hélas! en vain.
M. Borgia et son église, qui, il y
a 25 ans, était la plus nombreuse
et la plus florissante des églises italiennes, eur’eht l’ingénuité de croire
que le local acheté pour leur usage
ne leur aurait pas été enlevé, puisque l’église était toujours la même,
l’emploi du local le même, la foi la
même; seulement ils s’ètaient vus
dans la nécessité de s’appuyer à un
autre Comité. Il s’y mêlait des quéstioirs d’intérêts parliculiei's auxquelles rrotre Comité n’avait tien à voir.
Il s’en suivit de longues et pénibles
contestations, à propos desqtjelles
rtous ne ferons que citer quelques
lignes de la Déclaration dü Conseil
de Milan: « Si le Comité vaudois
garde le silence pareequ’il se sent
à l’abri de tout l’eproche dans cette
a,tîaire, nous, méiUbres du Gouséil
d’Eglise, nous avons d’autant' plus
le devoir de parler... Nous croyons,
jusqu’à preuve du contraire, que
nous avons raison; si par hasard
nous eussions tort, le tort est tout
à nous et non au Comité Vaudois,
ni à M. Brochet, qui nous a plusieurs fois conseillé de nous retirer
du local de rue Cesare Gorrenti ; et
nous l’aurions fait, renonçant ainsi
à une partie de nos droits* si nous
eussions été traités un peu mieux,
et sans menaces de;violences et de
tribunaux ».
Toutes les accusations sont tombées sur le vieux pasteur M. Borgia,
qui a toujours été membre du Comité, et qui en a été le Président
depuis la mort de Gavazzi; lui, le
Mae Gheyne de Titalie comme l’appelait auparavant le D'Mac Dougall,
dans ses compte-rendus magnifiques.
Si l’on lient compte de la cause
première, de la lettre du 24 Nov.
et de la Circulaire du 7» Mars, les
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12 _
accusations ne sont pas justes. M.
Borgia, surpris dans sa bonne foi,
isolé, n’ayant pu encore s’entendre
avec s,es collègues vaudois, s’est p.
ê. dans la suite trop excité et trop
défendu à l’aide des documents qu’i!
possédait, et qu’il a inutilement adressés à l’assemblée générale, toute
prête à ne pas en tenir compte. Que
de mal, cependant, l’on eût évité si,
par un procédé régulier, l'assemblée
générale eût été convoquée et eût
substitué un nouveau. Comité au
précédent, qui ne s’entendait plus
avec le D'' Mac Dougall ! L’Eglise Libre possédait, non seulement une
Confession de foi, bonne, simple, populaire, mais une bonne Constitution, qu’elle s’était donnée, il y a 25
ans, précisément à Milan, aux beaux
jours de Gavazzi. Mais que vaut la
meilleure des Constitutions là où un
homme peut, eri vertu de .ses bienfaits, comme le Df Mac Dougall dans
cette église, écrire, à la baibe du
Comité qui la dirige, une Circulaire
où, il; dit aux. membreSî tnômes du
GômÎlé, en prpmiéré ligne; « Si
quelqu’un n’est pas content de ce
que j’ai fait, il recevra tes. trois’mois
•de salaire, et sera libre de se retirer. »?! Le Pré.sident n’est pas le
seul membre du Comité qui ait eu
l'honneur de se retirer devant cette
Circulaire humiliante. Tels Je Doct.
Beltrami que l’Eglise Méthodiste Episcopale s’honore d’avoir accueilli,
et M. Mariani de Bari, bien connu
en Suisse comme collecteur, et maintenant apprécié dans l’Eglise Vaudoise cûmme un évangéliste et pasteur plein de zèle.
Or, que le départ de cei tains d’entre les premiers pasteurs, et jusqu’à
l’an dernier des plus spirituels, et
que l’Assemblée générale a maintenant, sans les entendre, jugés indignes du ministère, — que leur départ
soit une épuration de l’Eglise,, c’est
ce que j’entends dire autour de moi
mais c’est aussi ce que je ne puis
comprendre. Je doute aussi que l'éliminaiiou d’éléments qui tendent au
plymouthisme et au baptisme soit une
réelle épuration, car, à l’origine, ces
éléments sont généralement les plus
spirituels, et il y a dommage à les
perdre.
Nous ne pouvons pas ne pas dire
deux mots d'un fait qui nous a surtout surpris. L’Eglise Libre a eu une
école de théologie à Rome : elle ne
semble pas avoir mis au jour beaucoup
de bons évangélistes, l)ien qu’elle
eût à sa lête le Père Gavazzi. Elle
en établit maintenant une à Florence; ainsi, avec deux écoles minuscules dans la même ville, on voit
s’accentuer fortement la désunion
ecclésiastique, malgré runion Ihéologique de laquelle noua ne désespérons pas puisque deux des professeurs sont sortis de l’Ecole Vaudoise.
Et cependant il est flatteur de voir
que notrç modeste école ait déjà
préparé deux profeaseurs pour elleraèrne, deux pour l’autre école, et
en outre les pasteurs qui réveillent
l’église dans les Vallées, tandis qu’il
! m faut pas oublier qu’elle , a été
instituée pour former des évangélistes, d'entre lesquels il y en a qui
devancent leurs maîtres, heureux
ceux-ci d’être dépassés. ,
Une idée dominante du -D'' Mac
Dougall c’est de faire l'œuvre avec
des éléments nnlifs, c.à d. sortis de
l’Eglise Romaine. Tant mieux s’ils
I .sont natifs; mais l’essentiel c’est
j plutôt qu’ils soient nés de nouveau.
1 Ils sont natifs tous les six que
I l’Assemblée générale a excommuniés.
Ils sont natifs ces ouvriers dont le
D'' Mac Dougall s’est tarit plaint. Il
est nalil ce M. Collosi, moine sicilien,
qui a été reçu et maintenu pendant deux ans par révangéllsle vaudois, M. Muslon, et qui s’étant fiancé
à une jeune fille de notre église de ^
Riesi s’y est fait un parti, et à été
placé là par le Comité- de l’Eglise
Libre pour y faire une œuvre de
contention, pour susciter le scandale
de la division ! Il est natif ce prol.
Giaraporcari que M. Fera a envoyé
à Bari pour y disputer avec M. Ma-,,
5
- lâ
riani et qui, scandalisé de ces disputes, est retourné à l’Eglise Romaine, d’où il a encore fait un saut
dans d’autres eaux à l’aide de M.
Papengouth, un des chefs de la Mission baptiste. Ils sont aussi natifs
M. Notarbartolo, instruit dans notre
école, envoyé en Ecosse pour y
jouir d’une bouise, promu de Rio
Marina à Livourne à son passage
à l’Eglise Libre, et M. Rodio, notre
évangéliste à Lucques, promu par
les Libres au professorat de Théologie à Florence. Tant mieux pour
eux! Liberté pour tous, c’est là une
de nos maximes.
Les Vaudois ne possèdent pas celte
élasticité native; ils ne passent pas
facilement d’une dénomination à une
autre. L’intérêt de l’œuvre exigerait
p. ê. des Vaudois un peu plus d’élasticité dans les manières, des natifs la stabilité d’esprit. Or je vois
passer devant moi, dans l’Ecole de
Théologie, une deuxième génération
de jeunes gens capables et fidèles,
plusieurs desquels sont fils de mes
anciens étudiants, nés en Sicile, à
Rome, en Toscane, en Vénétie. Nous,
vieux Vaudois du Piémont, ne sommes pas inférieurs aux méridionaux
quant. aux sentiments que possède
tout vrailtalien. Mais ces chers jeunes
gens nous dépasseront, et nous nous
en réjouirons. Qu’ils conservent seulenaent toujours la constance évangélique des Vaudois ! Et dans les
relations entre églises et dénominations, comme dans les relations civiles, fidèles à la bannière de notre
synode, puissent-ils respecter la liberté d’autrui tout en sauvegardant
la leur, observer la justice en tout
et envers tous, et procurer la paix 1
Florence^ décembre 1893.
Cliev. Paul Gkymonat, D. D.
CORRESPONDANCE
Catania, le 2 Janvier 96.
'i^hcr ¿H. le ü\édacteur,
Je lis dans le dernier numéro du
Témoin que voüs attendez de M.rs
les Pasteurs et Evangélistes des nouvelles de Vœuvre d'Evangélisation
pour vos lecteurs. Je prends ma
part de l'exhortation et vous envoie
aujourd’hui même une petite gerbe
de nouvelles toutes fraîches.
La première nouvelle m’est fournie par cet arbre de saison qui a
réjoui le cœur d’un grand nombre
d’enfants, ces jours passés, d’un bout
à l’autre de notre chère patrie,
depuis S.t Jean et la Tour jusqu’à
Palerme, Messine et Catane. Le nôtre était un beau sapin coupé au
milieu des neiges qui couvrent entiêi'ement les flancs du Mont Etna,
un peu dépouillé de ses fruits naturels, mais tout étincelant de lumière, chargé de la plus grande
variété d'autres fruits, et répandant
la plus franche allégresse sur les
visages des neuf douzaines d’enfants
qui l’entouraient le soir du 23 Décembre.
Jamais notre Temple n’avait réuni
autant de monde entre ses murs
tout tapissés de branches de palmiers. C’était « un mare di teste »,
ainsi que s’exprimait un des spectateurs, et dans la foule l’on apercevait par ci par là quelque gros
bonnet de la colonie étrangère et
de la bourgeoisie catanaise.
Laissant de côté les détails qui
sont plus ou moins les mêmes chaque année dans cette circonstance,
je dois cependant remarquer que le
programme varié des chants et des
récitations était cette fois particulièrement attrayant. Les enfants exécutèrent en chœur quelques morceaux de musique classique qui, au
dire d’un professeur, laissèrent l’auditoire « ammirato ». Ç’aurait été
une grave faute de notre pari si
6
- i4
■\r
nous n'eussions pas saisi une occasion si favorable pour faire vibrer
la noie évangélique (ievant des âmes
qui n’avaient peut-êlre jamais eiileudu parler de l’Evangile; c’est ce que
■ fit' le pasteur dans une courte allocutiorij c’est ce que firent aussi les
enfants « de la bouche desquels
Dieu tira ses louanges »,
Nos écoles diuines et celle du
Dimanche comptent U5 élèves appartenant presque tous à des familles
catholiques, et le nombre augmenterait encore si nous pouvions disposer de locaux plus spacieux.
Tels parents qui devaient faire
suivre à leur garçon (fana une école
communale les classes supérieures,
qui pour le moment nous manquent,
sont reveiius, après une semaine
d’essai, nous prier de reprendre le
jeune garçon, en se déclarant «heureux qu’il suivît la même classe
que l’année précédente plutôt que
de continuer à fréquenter une école
où Tenfant perdait toutes le buone
maniere e i buoni acquis,
auparavant ».
Un régent communal, qui j’espère
sera bientôt catéchumène, me demandaitj le jour après la fête de
l’arbre à laquelle il avait assisté, de
lui prêter notre manuel d'inslruclion
religieuse qu’il avait absolument
besoin de lire. Je lui dotmai un
exemplaire dm « Catéchisme » de M.
Meille et un Nouveau Testament.
Deux jours après il vint me rendre
le Catéchisme en me disant « qu’il
n’avait jamais rien lu de si bon
comme résumé de la religion Chrétienne, et qu’il voulait me payer le
Nouveau Tèstamefit afin qu’il fût à
lui et. qu’il pût ainsi le lire et le
. méditer à son aise ». — N’était-ce
pas réjouissant? Gela ne nous prouvait-il pas que parmi ces. centaines
de maîtres d’école sans foi ni loi
auxquels est confiée l’éducation de
tant d’enfants dans nos villes, on en
voit pourtant de temps â ; autre qui
sentènb qu'il y a une grande lacune
dans leur enseignement, et qqe cette
grave lacune ne peut être comblée
que par l’Evangile de Christ?
Quelle triste condition morale que
celle de la grande majorité des
écoles de notre pays! D’un côté
nous avons l’indilférence et l’incrédulité, de l’autre le'cléricalisme qui
étend ses racines chaque jour da
vantage. Les Jésuites ne se sont-ils
pas rendus maîtres, il n’y a que
quelques mois, du Collegio Cutelli,
1 ’ un des premiers établissements
d’instruction secondaire de Càtane,
à la suite d’une pétition faite par
les barons et les marquis alliés
avec les radica'ux (!) qui sont maintenant au pouvoir à l’Hôtel de Vil e?
Le syndic qui est en môme temps
Je chef du parti radical a été l’un
des premiers à signer la pétition.
Et maintenant c’est le Padi'e Mislretta qui fait la pluie et le beau
temps à Catane. Certes ils ont bien
raison ces Nicodêrnes libéraux qui
nous disent qu’en présence d’un tël
état de choses nos écoles Évangéliques ont plu.s que jamais leur raison
d’être et le droit de s’affirmer; maî:ji
si au lieu de se contenter de cifre ils
agissaient avec nous, ils démontreraient d’abord qu’ils sont des hommes
et pourraient nous fournir un appui
pour l’extension de notre œuvre.
11 y en a cependant quelques-uns
qui osent rompre la glace et s’enrôler sous notre drapeau, surtout
parmi les jeunes gens. Notre fiasse
biblica compte acldellement T6 catéchumènes sur lesquels noua ne
cessons pas d’implorer l’action de
l’Esprit de Dieu qui seiîl peut vraiment ouvrir leur cœur à l’Evangile.
La saison se présente favorable pour
la fréquentation des cultes. Les jours
de Noël et de Nouvel-an nous avons
eu dans le temple une vraie piena
d’auditeurs et la presque totalité
des membres communiants s’est
approchée de la Table Sainte.,C’est
un bon indice à l’égard de l'union
et de la vie spirituelle de la congrégation et en commençant la nou-;iS
velle année nous avons bien des"-
7
r??/ — ■
■ -J5
^^-------------------------------------
IjÉtnotifs de remercier le Seigneur et
¿,de dire avec lepsalmiste: « Mon
âme, bénis l’Eternel... » Mais pourtant combien nous nous sentons
faibles! Et si nous jetons un regard
autour de nous, quelle tâche immense se déroule à nos yeux! Il
nous souvient alors des paroles d’un
*’ cle nos beaux Cantiques:
« Que de maux, de périls et de
besoins m’appellent »...
Ces maux, ces besoins sont aux
g, Vallées, mais ils sont surtout ici.
Frères vaudois, priez pour notre
I œuvre d’Evangélisation.
I Agréez, cher Monsieur, les salutat lions cordiales de
Votre très dévoué
L. R.
+ +
U1 mparziale, journal de Messine,
I nous apporte une description enthousiaste de la fête de l’arbre de
4. Noël , à l’église vaudoise de cette
^iVille. Cette fêle semble avoir, plus
que jamais, brillamment réussi. Puissent nos ouvriers en retirer des
^.fruits précieux pour le profit de
l'Evangile!
A propos de nos hôpitaux
Dans sa séance du 27 Décembre
4895, le Conseil Provincial de Turin
^ a engagé une longue discussion sur
^Ja réforme du Règlement des bôpi[tlaux vaudois de laTouretdu Pomaré.
Députation Provinciale voulait
;ftue l’on s’en tînt aux délibérations
testamentaires des fondateurs; prescrivant que le certificat de pauvreté
i^our l’admission aux hôpitaux dût
^tre délivré par les pasteurs; par
^ôtitre, la Commission pour les afires diverses voulait que le certiiat vînt du syndic.
™ De premier avis est soutenu par
Compans, Coucourde et PoéL;
par M. Richard et par le Préfet
en sa qualité de commissaire royal.
M. Odiard propose qu'on laisse au
réglement interne des Hôpitaux de
décider la question. Cette proposition
est finalement approuvée à une
petite majorité.
Nouvelles Religieuses
Par un décret du 24 Août, le
Gouvernement a accordé a M’’. André
Svensson, gratuitement et pour 20
ans, pour l’usage delà mission suédoise dans notre Colonie de la Mer
Rouge, un terrain de 42.200 mètres
carrés, situé à l’Est de Zazega. M *".
Svensson et ses collègues vont y
élever une succursale de Ja Mission,
et y enseigner l’agriculture et l'horticulture.
La visite du chefEhama à Londres,,
dont nous avons parlé précédemment,
a été couronnée d’un plein succès.
Son Etat, comme il l’a deniandé, a
été placé sous le protectorat direct
de la reine, ei il est autorisé, á y
interdire le commerce de l’eau .de
vie. En.outre, cette visite a excité'
en Grande Bretagne un intérêt
tout nouveau pour les Missions, et
a fait pénétrer dans toutes les classes
sociales la persuasion que le : eommerçe avec les indigènes doU être
fait honnêtement, si l’on veut qu’il
soit prospère et durable.
Revue Politique
•Í ’V ' ■ ■ '
Aucun évènement important : ne
s’est encore passé dans la Colonie
Erythrée. Le camp des ras est toujours à Doló, et ü paraît peu probable que Mé.néliklvienne les rejoindreavantlongtemps.Enabtendant,
les' secours envoyés d’Italie sont déjà
arrivés en partie à destination, ’èt
tout fait prévoir que.Baratîeri, s41
n’est pas attaqué, prendra bientôt
lui-même l’offensive. Maconnen, il
8
16
est vrai, continue à faire des propositions de paix, mais on croit
qu'elles ne sont pas sincères.
Les journaux ont beaucoup parlé
de trois jeunes Abyssins, qui, se
trouvant- à Neuchâtel pour leur éducalion, ont été amenés en Italie et
embarqués pour Massaua. L’un d’eux
est prince et parent de Ménélik. Naturellement les journalistes ont donné
libre cours à leur imagination et fait
toutes sortes de suppositions sur cet
enlèvement. Quant au Gouvernement
italien, il a déclaré, dans une note
officieuse, que le jeune prince désirait retourner en Afrique^ pour des
raisons de santé, et que* c’est sur
sa demande expresse qu’il a été
conduit dans l’Erythrée, où il sera,
pour le moment, l’hôte du gouverneur de la colonie.
Une révolution a éclaté dans la
république du Transvaal, au sud de
l’Afrique. Les nouveaux habitants,
anglais et américains pour la plupart,
que la recherche de l’or etdes diamants a conduite par milliers dans
ce pays, et qui forment maintenant
la majorité de la population, s’agitaient pour obtenir des réformes
dans la législation, demandant, en
particulier, le vote politique, auquel
les anciens colons ont seuls droit
d’après les lois eti vigueur, ün grand
meeting avait été convoqué pour le
6 courant. Mais dès le 31 Décembre
une bande armée de la Chartered
Compar\y, de la colonie du Gap, passait la frontière et envahissait la république. Elle fut bientôt dispersée
par l'armée du Transvaal, et son
chef, Jameson, est maintenant entre
les mains du Gouvernement, qüi le
jugera selon les lois du pays.
Cette question menace de troubler les bonnes relations entre l’Allemagne et l’Angleterre. La première
était décidée à intervenir en faveur
du Gouvernement du Transvaal, si
celui-ci n’avait pu, à lui seul, repousser l’attaque, et l’empereur s’est
empressé, dans une dépêche au président Krüger, de le féliciter de sa
victoire. Quant à l’Angleterre, elle
a désavoué la chartered Company et
obligé son ministre dans la colonie
du Gap à se démettre. Mais en même
temps elle s’attribue des droits de
souveraineté sur le Transvaal et ne
reconnaît à aucune autre puissance
la faculté d’intervenir.
L’insurrection gagne du terrain
dans l’île de Cuba^ quoique les dépêches officielles espagnoles annoncent que les insurgés sont battus
dans toutes les rencontres. D’après
une dépêche récente Martinez Campos, commandant en chef des forces
espagnoles, aurait donné sa démission. U.
Abonnements payés ;
Pour 1895 : MM. Peyrat, Albarée; Bounous,
Combegarin; H. Genre-Bert, Villesèche.
Pour 1896: MM. Arn'oulet, la Tour; Long,
S. Jean ; Costabel, Subilia id ; Bosio, Pramol;
Bertet, Envers Pinache; A. Lantaret, Pom- ’
aret; H. Genre-Bert, Villes.; synd. Rostan,
Pral; Comm. Pellegrini, Turin; V.ve M.e
Çombe, ib.; Imhoff, Miian; Rivóìr,. Còme;
Chauvie, Venise; Revel, ib; Malan, Conegliano; Roland, Parme ;Rivoire, Ligurie;Billour, Bordighera; Bosio, Florence; Buffa,
Messine ; Rostan, Catane ; Banchetti, Grotte;
Mackenzie, Anglet. ; Bertalot, Cardiff; Ford, ;
Bdimburg; Bureau Postes, Lausanne; B.
Postes, Alex. d’Egypte pour M Ile M. Vicino. ^
— D r. Rostan, Perrier ; Genre, Pomaret ;
Pons, Spezia; Long, Pignerol.
DA AEIVDËRË
IN LUSERNA SAN GIOVANNI
cascina di reddito di »ettari 7,50
circa pari a giornate 19 circa
di antica misura composta di vigna, |
campo, prato e boschi; con fabbricali facilmente adattabili per due
famiglie. Si vende anche in due lotti.
Rivolgersi, per trattative, alla Segheria Eniùco Benech, in Luserna j
San Giovanni.
J. P. Màlan, Gérant
a
Torre Pellice — Imprimerie Alpina