1
Année XI®.
I’HIX D’ABONNMfENT PAU AN
Tfalie.....................L. 3
Tons U’s pays (le l-'lTnlon.do
poste .. . . , » rt
Aïnêriquo , . . » 9
•)n s'abonm?:
Pour r Inbiricuf ulioz los
Pasteur.s ct los Libraires de
Torre-Pellico.
Pour rAV;iiîViV'ijr an Bureau d'Adinlnïstratîcm.
N. 22.
29 Mai 1885
I Un on i)lnaieurs unnièros sêpA-;
rêa, demandés avant lo tirage
10 cent, chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne,
Les cnfiois (Varient so font par
lotira recommantlde on par- mandats .sur, le Bureau de Perosa
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Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi : A la Direction du TetHOtn,
Pomaretto iPiner<ilo}'Ttaiie.
Pour 1-AD3ÎINISTBAT!0N adressé? aiüsii A rAdministration du
Tdmoùi, Pomarotto ( Pinarolo )
Italie. *
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
CO
C3â
3S
Paraissant chaque Vendredi
Vyu.l Wl(< ÎemoiiîS, ACTKS 1» s.
I Soiïimaiï'e.
29 Mai. Caléclilsme de persévérance. —
Qneli|nes mites onmparatives sur le prophèle Jérémie' et l’apétre Paul. — Correspondance. — Nouvelles religieuses. — Revue
pie. - .Annonce. »■ ,..
. ,r- >»rr ; U I awy ..
tir. ■ ■ *
20 Mai
CATÉCHISME DE TEItSÉVÉRAlCE
Le N° 20 du Témoin a dans sa
rubrique: NotMelles Religieuses, un
alinéa portant le titre que nous
venons de transcrire en tête de
cet article. Nous désirons que
notre petit journal en fasse un
sujet d’études et le propose à
toutes nos paroisses, si bien que,
.sans trop tarder, le Catéchisme de
Persévérance soit un fait acquis
■pour nos églises. Ce n’est certes
pas la première fois que l’on parle
chez nous d’une pareille institution , mais, comme il arrive de
bien d’autres bonnes propositions,
¡ elle est restée, jusqu’ici, à l’état
■' de proposition. Tra il detto e il
Suivant la vérité avec ta c/iariitf. Üîi'h , iv» 1&
faëio corre gran traita, Si toutefois, après le grand traito, la
semence germe enfin, et prend
racine, 'la satisfaction, bien: que
tardive, n’en sera pas moins réelle.
i^'Qu’un catéchisme de persévérance soit nécessaire chacun le
voit, chacun le sent. Un bon
nombre de nos catéchumèr^s se
trouvent, au moment de l’admission , dans une ignorance impardonnable , pour une population
comme la nôtre, qui a tant de
moyens d’instruction. Bien que
les écoles soient k la portée vde
tous, il se trouve encore toujours
des enfants qui ne savent pas lire,
ou qui., s’ils savent mettre des
syllabes ensemble,, ne savent pas
mettre les paroles ensemble, d'après le sens du discours. C’est
dire qu’ils ne comprennent pas ce
qu’ils lisent.
Quelques-uns sont plus avancés;
et lisent d'une manière intelligible,
mais que de paroles, et par conséquent de choses, qu’ils ne comprennent pas ! Il n’en peut être
2
.170
autrement, vu que notre peuple
parle son patois, et doit apprendre
deux langues, l’italien et le français. Mais cette dernière difficulté
serait encore facilement surmontée, s’il y avait chez nos catéchumènes le goût de la lecture ou le
désir de s'instruire. Mais cela se
*
voit très rarement, et nous craignons qu’il en soit ainsi dans
toutes nos paroisses.
Si parmi les octogénaires d’à
présent, nous trouvons quelquefois une ignorance qui nous
étonne, nos successeurs à cinquante ou soixante ans d'ici,
trouveront, à leur tour, que nous
' n’avo.ns pas fait merveille. Car,
combien de ces jeunes catéchumènes, après avoir k peine appris
à lire leur catéchisme, récité les
commandements et peut-être quelques versets du Nouveau Tesfàment, vont fermer ou ont déjà
fermé leurs livres , assisteront plus
on mgins assidûment aux réunions
religieuses, sans rien y comprendre, et finiront par oublier
même les prières qu’ils avaient
apprises par cœuri Lorsque les
temps d’infirmité seront arrivés,
que le pasteur leur fera une visite,
et leur traduira en bon patois
l’histoire des souffrances et de la
mort du Sauveur, ou t^l autre
passage, il pourra lire sur leur
visage leur étonnement d’entendre
des choses pareilles.
Le professeur L. de Paris a donc
bien raison de dire que c’est une
erreur grossière' et funeste de
s’imaginer que l’instructinn religieuse est achevée avec la première communion. Les pasteurs
ne s’imaginent pas cela, mais il
est de leur devoir urgent, de faire
disparaître cette erreur. Un zèle
nouveau doit s'emparer de nous,
pour le bien de notre peuple,
mais il faut un zèle sage, éclairé,
persévérant, qui ne batte point
l’air, mais qui atteigne le but.
Pour cela, nous avons besoin
d’être de plus en plus animés de
l’Esprit de Dieu, et d’unir, pour
une action commune, toutes nos
forces et nos lumières.
.La question est donc celle-ci:
« Comment pourrons-nous établir
un catéchisme de persévérance oü
comment pourrons-nous continuer
l’instruction des jeunes membres,|
de Téglise? » 11 faut d'abord avoir
le moyen de les réunir. Ce n'est
pas si facile, surtout dans les
grandes parois.ses.
'*'■ 11 n’ést plus question de les
faire venir au catéchisme proprement dit; ils avaient hâte d’en
finir, comment les y ramener encore? Efensuite ce n’est pas praticable; les classes devraient être
multipliées ou deviendraient trop
nombreuses. Il faüsè du nouveau.
Dans une de nos conférences , il
avait été proposé de réunir les
nouveaux admis chez le pasteur,
au moins deux fois par an. Cela
s'est fait, croyons-nous, dans plusieurs parois.ses, si ce n'est dans
toutes. Ces réunions sont bonnes,
et ont leurs avantages, mais nous
estimons qu'elles ne sont pas suffisantes. Elles peuvent contribuer à
resserrer les liens d’affection et don- ’ *
ner lieu à des exhortations et à d^es
encouragements'utiles, mais l’instruction ne pourrait être dévelop-
3
ni
pée convenablement. Il faut des réunions plus rapprochées. Le Synode
français, de la 19* circonscription,
a proposé , comme le dit le dernier
numéro du Témoin, « de les réunir
une fois par mois, pendant l’année
qui suit leur réception , pour une
instruction générale ».... Cela peut
se faire partout. De plus, dans
quelques paroisses, il serait peutêtre possible de les avoir dans
les réunions de quartier, et de
continuer là leur instruction religieuse. Cela serait à l’avantage
de tous. J, n.
Quelques noies coinparalives
sur ie prophète Jérémie el l'apôlie l*anl
IV.
Lullcs el souffrances.
Lorsque le prophète est appelé, il
est jeune encore el se sent faible,
mais il doit être un lutteur vaillant.
«Je l’établis en ce jour........ comme
une ville forte, une colonne de fer,
el un mur d’airain... Ils le feront la
guerre, mais ils ne le vaincront pas;
car je suis avec toi pour le délivrer,
dit ¡’Eternel ».
Le prophète avait iiesoin de cette
promesse, car sa carrière allait être
rude. H avait affaire à un peuple qui
refusait de se convertir. Il leur annonce les châlimenis de Dieu, mais
ils renient l’Elernel, el se moquent
de ses pi'ophèles. Ces châtiments, le
pi'ophèle qui les annonce en souffre
d’avance.
« Oh! si ma tête élait l'emplie d’eau,
si mes yeux étaient une source de
larmes, je pleurerais jour el nuit les
morts de la fille de mon peuple ».
Si du moins, il n’élait pas seul à
soutenir la lutte! Mais Dieu l’a établi
« contre tout ce pays ». Et ceux-là
niême qui s’appellent"prophèles, sont
contre lui. Avec les sacrificateurs iis
sont ses plus ardents accusateurs.
Le roi Jéhojakim, non content d’avoir jeté sur un brasier, le rouleau
des prophéties de Jérémie, voudrait encore se saisir du proplièlc.
Plus tard, lorsque les Chaidéens assiègent Jérusalem, Jérémie veut sortir
de la ville, mais il est pris, battu,
et mis en prison, puis jeté dans une
fosse où il y avait de là bouc. Il en
est l'elii'é par llébcd-Mélec, et laissé
dans la cour de la prison, jusqu’à ce
que les Chaidéens s’emparent de la
ville.
Au milieu de lant d'ennemis et de
dangers il n’est pas étonnant que le
prophète ail été pai-fois découragé,
au point de s’écrier: «maudit soit
le jour auquel je naquis... ».
Si Jérémie a dû souffrir plus que
tout autre prophète et si son nom
éveille l’idée des plaintes et des lamentations, Paul n’a été inférieur à
aucun apôtre dans les souffrances
pour Christ,
«Je lui montrerai, avait dit son
Maître, combien il faudra qu’if souffre
pour mon nom ». A Damas, à Jérusalem, les juifs cherchent à lui ôter
la vie. A Antioche de Pisidie, à
Iconie, ils soulèvent des perséculions
contre lui, à Lvslre il est lapidé et
traîné hors de fa ville comme mort.
A Pliilippes, il est battu de verges
el mis en prison. Des émeutes de la
part des juifs et de la part des gentils se forment contre lui à Thessalonique, à Bérée, à Corinthe, à
Ephèse. Le déchaînement des passions
contre lui arrive à son comble à Jérusalem, où il est lié de deux chaînes
comme un chef de brigands. Il doit
subir plus de deux ans de prison à
Césarée, el il est ensuite transporté
à Rome pour coinparaitie devant
César. II y continue sa captivité, faisant « la fonction d’amba.ssadeiir (de
l’Evangile) dans les ebaînes ». Que!
tableau que celui qu’il trace 2 Cou.
XI! El sa carrière élait loin d’être
finie.
Ce qui a fait soulîi'ir l’apôtre plus
que les chainos el les coups, c’est
l’endurcissement des juifs, la làiisselé
4
de certains frères et prétendus ouvriers, les divisions et les erreurs
qu’ils apportaient. «Alexandre, l’ouvrier en cuivre, m’a fait souffrir beaucoup de maux».
Les détresses de l’apôtre ont été
plus nombreuses que celle du prophète, parceque son ministère s'est
exercé chez un plus grand nombre
de peuples. Toutefois il n’a jamais
été abattu comme lui. Jamais il n’a
maudit le jour de sa naissance.
C’est que l’apôtre a pu voir des
fruits de sou travail dans les églises
qu’il a fondées et il a été entouré d(T
compagnons d’œuvre chers à son cœur.
Il a eu en outre cet avantage sur le
prophète, qu’il a connu les souffrances
du Christ annoncé et préfiguré par
Jérémie cl même il a contemplé sa
gloire.
- Au reste, l’un et l’autre, iis ont
souffert avec le Seigneur, Ils se reposent ensemble et seront glorifiés
avec Lui.
(!rorrc0fotibance
llt>ïiiCr maj IBRr"'.
Nos hommes politiques, qui ont le
plus contribué à l’unification et à
l’indépendance de notre patrie, sont
moissonnés par la mort avec une telle
rapidité qu’il n’en reste bientôt presque plus. Celle année, dont la moitié
est il peine écoulée, en a déjà vu
tomber plusieurs: le Général Mezzacapo, avec lequel nos troupes sont
entrées à Rome en 1870, le général
Fabrizi, le sénateur Pantaleone; hier
encore le général Regis, et aujourd’hui l’illustre philosophe Terenzio
Mamtani conte della Rovere,
Ce n’est pas sans émolipn que nous
voyons partir ces illustres défenseurs
de'nos libertés civiles et politiques.
Quelles que soient les opinions religieuses qui les séparent de nous,
nous ne pouvons que nourrir à leur
égard, des senlimcnls d’estime et de
vénération, car ils ont travaillé à
rémancipalion de l’Italie, et ils ont
contribué, chacun à sa manière, à
ouvrir notre chère patrie à la prédication de l’Evangile,
Il faudrait des volumes pour raconter ce qu’ils ont fait, ce qu’ils
ont écrit et surtout ce qu’ils ont
souffert pour la cause de la liberté
dans notre pays. Les petites colonnes
du Témoin ne peuvent pas se donner
ce luxe! Je pense,.toutefois, ne pas
être trop indiscret, en demandant
une petite place pour donner à nos
lecteurs quelques détails sur le Comte
Mamiani.
Tercnzio Mamiani naquit à Pesaro
le 15 septembre 1799, et en 1881
déjà, lorsqu’il n’avait que 82 ans, il
prit part aux premiers mouvements
3ui eurent lieu à Bologne, en faveur
e notre liberté. Mais ces premiers
efforts ayant été vains, il se réfugia
à Paris, où il se consacra.îexclusivemenl à ses travaux philosophiques
et poétiques.
Les changemenis politiques survenus en Italie, lors de l’eleclion de
Pie IX au siège pontifical, lui permirent de rentrer en Italie. Il se
rendit aussitôt à Rome où il s’unit
à ceux qui travaillaient à l’indépendance de noire pays. Mais ici encore
il fut déçu dans ses espérances, erit
dut bientôt se retirer à Gênes où il
fonda une Académie qui avait pour
but principal l’étude des doctrines
philosophiques, appliquées à la vie
civile. Dès lors il se joignit au parti
libéral piémonlais, dirigé par D’Azeglio, Cavour, Lamarmora etc. etc.,
et travailla sans relâche à la réalisation du projet qui fut l’objet de
ses pensées pendant toute sa vie,
c’est-à-dire la liberté civile, morale
et politique de notre patrie.
Ce serait trop long de donner la
liste de ses ouvrages, car il s’est
distingué comme philosophe, littérateur et poète. Mais, si j’ai demandé
la permission de le faire connaître à
nos lecteurs, ce n’est pas tant pour
le présenter comme homme politique, *
ou comme écrivain, mais comme un
de nos amis, qui, sans s’unir à nous
5
de fait, s’est réjoui des progrès de
notre Eglise.
Les restés de Mamiani ont été
donnés ii Pesaro, sa ville natale,
mais Rome lui a fait des funérailles
splendides. Les représentants de la
Cour, du Sénat, de la Chambre, de la
Province, de la ville de Rome, des
Universités et d’une infinité d’Associations de toute nature, prirent part
au cortège funèbre. 11 ne manquait
que celui qui se trouve presque
toujours en pareilles circonstances,
le prêtre. Mamiani, adversaire du
prêtre pendant toute sa vie, a eu le
coui'age de le refuser à son lit de
mort, il paraît qu’à ceux qui lui
proposaient de faire appeler un confesseur, il répondit ces propres paroles; J'ai enseigné aux prêtres la
doctrine- de Christ, ci ils n’ont rien
à m’enseigner. Ces paroles, prononcées à la Veille de la mon, nous font
supposer que son espoir était en Dieu
seul. Et'c’est aussi ce qui résulté de
la lettre qu'il écrivit au Président de
notre Comité d’Evangélisation, lors
de l’inanguration de notre église de
Rome. Cette lettre a paru dans le
dernier numéro du Bollettino, et en
voici la traduction litlcrale.
Honoré Monsieur,
(i Avant-hier, je me suis levé avec
le désir et la ferme intention d’assister à la fonction sacrée de l’Eglise
Vaudoisc, et de profiler de voire très
aimable invitation. Mais un subit mal
de tête et d’eslomac m’en empêcha,
et me fit souvenir qu’à mon âge les
projets et les désirs sont aussi fragiles que les fils d’une toile d’araignée.
Cependant, puisqu’il m’a été défendu
de vous remercier en personne, j’y
supplée en vous écrivant et en vous
assurant de ma profonde estime et de
ma reconnaissance. Certes, cela aurait
été une vraie consolation pour moi
de voir de mes yeux ce singulier
prodige de la Providence, qqe les
dc.scendants de gens persécul^és jusqu’au raarlyre et à la mort à cause
de leur pure foi chrétienne, puissent
aujourd’hui célébrer leur culte en
face du Vatican, et sous les yeux
mênies de cette papauté à laquelle
la liberté de conscience parait toujours plus la pire des impostures et
des hérésies. Ce n’est pas moins un
bonheur pour moi de considérer que
ce grand bienfait est issu de la liberté
civile et politique de l’ilalie, notre
glorieuse patrie. Demandons à Dieu
que cette dernière veuille et sache à
côté de scs droits apprendre à pratiquer la religion du devoir.
Veuillez accepter mes très sincères
excuses, comme je me propose, quand
l’occasion s’en présentera, de visiter
Je temple vaudois, d’y adorer le Seigneur et d’y entendre expliquer l’Evangile dans la sublime simplicité de
la parole de Jéjsus-Clirist.
Croyez-moi votre dévoué et obligé
Terenzio Mamiani.
Rome, 27 novembre IS83.
P. S. — Hier, jour de Pentecôte,
a été pour l’Eglise' Vaudoise de Rome
un jour de fête. Quatre catéchumènes
ont été refus à la Sainte Cène, parmi
lesquels un capitaine de notre armée.
ilouüelUe reltjgmieco
Société des Missions de Bâle. —
Le budget annuel de la Société des
Missions s’élève maintenant à un rai
lion de francs. Le déficit de l’exercice
qui vient de se clore s’élève à 8'LOOO
francs. 11 serait plus considérable si
la Société commerciale qui est adjointe
à l’œuvre n’avait pas versé dans la
caisse du Comité le bénéfice net qu’elle
a réalisé en 1884.
La Mission de Bâle enlrelienl 175
missionnaires des deux sexes, 4ô0
aides natifs, 204 stations et annexes.
Dans une de ses dernières séances,
le Comité a décidé d’envoyer encore'
4 nouveaux missionnaires aux Indes,
4 en Afiique et 1 en Chine.
Monument Coligni/. — Le Comité
de ce monument, réuni le 17 avril
6
-AU
il Paris, a constaté que ses recettes
totales s’élevaient à 93.00Ü francs et
que sa grande œuvre pourrait, selon
Ionie apparence, l’ecevoir un heureux
achèvement. I.c Comité s’est ensuile
Iransporté au dépôt des marbres de
l’Etat, où il a pu juger des travaux
en cours d’exécution. La statue centrale, celle de l'amiral Coligny, est
complètement terminée; celle de la
Religion est dégrossie, celle de la
Patrie va seulement ótre commencée.
Le monument sera achevé dans deux
ans. L’adminisiralion a promis de
dégager l’emplacement où il doit
s’élever (le chevet de l’Oratoire) de
manière à ce que tes statues ^e présenient sous le meilleur jour.
(Se m. HeL).
_Dcs sacrifices qui coûtent. — Le
Church Missionary Inleliigencer de
mars 1885 publie des lettres adressées par le général C. G. Gordon .à
la Société anglicane des Missions au
sujet de l’envoi d’ouvriers surnuméraires dans l’Uganda. En voici un
passage ;
« Proposez aux membres de votre
Comité de renoncer au vin pour un
mots, de ne pas donner de dîners
de cérémonie pendant le même laps
de temps et de consacrer aux missions
l'argent ainsi économisé. Demandezleur s’ils s’imposent la moindre privation en souscrivant leurs 5 livres
(125 francs) par année, s’ils se pa.ssent, par exemple, un seul jour, de
lait à leur déjeuner...... Il est rare
que les prédicateurs touchent ces
points-là, car on s’offenserait de leur
langage, et ils croient qu’il faut éviter
le scandale.... Vous n’avez pas besoin
dé venir en Afrique poui' cueillir la
palme du martyre; on peut en récolter
en Angleterre autant qu’on en veut.
Parlez à cœur ouvert, et yous recevrez des blessures aussi douloureitses
que celles que peuvent faire les lances
des sauvages, avec pas mal de poison
en plus pour envenimer là plaie... »
Comme le général Gordon était le
premier à pratiquer les ma.ximes de
générosité chrétienne qu’il érigeait
en règles polir les àutre.s, on s’e'xplique qu’après avoir occupé le.s
postes le.s plus élevés, il n’ait laissé
qu’une fortune tout à fait niédioci'e;
2000 livrc.s sterling, environ .50.000
francs de capital.
La folie religieuse. -- Sons ce litre,
VEvangéliste dn 3 avril a publié,
avec la signature de M. W. Cornforlli,
Président de la Conférence de l'Eglise
méthodiste française, un assez long,
article dont nous reproduisons ici le
début:
« 11 faut que le cbrislianisme soit
divin, di.sail un chrétien distingué,
ou les folies de ses adhérents l’ensscnl
tué il y a longtemps.
» Je rencontrai nn jour dans la nio
une pauvre femme' respectable et
ayant reçu une certaine insiruclion ;
elle avait vendu et distribué tout ce
qu’elle possédait, sur la foi de quelques fanatiques, qui lui avaient persuadé qu’on pouvait attendre le retour
du Christ dans quelques semaines.
Pauvre femme! Et elle s’attendait
toujours à une direclion parliculière
du Saint-Esprit pour savoir si elle
devait aller ici ou là, loger dans telle
maison on dans telle autre, laire ceci
ou cela, elc
» 11 n’y a pas longtemps, deux
jeunes personnes vinrent trouver un
pasteur pour lui annoncer qu’elles
se retiraicnl de son Eglise, qu’elles
avaieni vu le Seigneur face à face ,
cl qu’elle.s étaient conlimiellemenl
condniles par l’Esprit de Dieu. Elles
enlrèrciit aussi dans la maison d’un
ami chrétien, homme d’âge et d’expérience, qui, après avoir essayé de
les convaincre de leur erreur, proposa
la prière. Elles répondirent que le
Saint-Esprit ne leur permettait pas
de prier dans sa maison.
Il Voici un antre cas. Les parents
d’une jeune ülle se sont appauvris
pour lui donner une bonne éducation
et le moyen de gagner honorablement
sa vie, comptant sur sa piété filiale
pour leur rendre en secours matériels
les sacrifices qu’ils s’étaient imposés
pour elle. Mais, sous l’influence d’i-
7
,.175.
(iées fausses, se croyant dirigée par
l’Esprit de Dieu, un beau jour elle
part pour devenir évangéliste foraine,
disant par sa conduite son père et
à sa mère: Ce dont je pourrais l’assister est un don consacré à Dieu,
— et anéantissant ainsi par sa folie
le commandement de Dieu, qui dit:
Honore ton père et ta mère. Au
moins, qu’on ne fasse pas responsable
de tels actes le Saint-Esprit, qui a
dit: Si quelqu’un n’a pas soin des
siens, et principalement de ceux de
sa maison, il a renié la foi et il est
pire qu'un infidèle.
» üù allons-nous? Il e.st grand
temps que les chrétiens intelligents
et sensés repoussent hautement toute
solidarité avec les principes qui
mènent à des résultats si tristes et
si odieux. Autrement te christianisme
deviendra l’objet des moqueries et
de la haine du public ».
Traduction révisée de la Bible anglaise. — Après quinze ans de travaux,
86 séances qui ont duré en tout '192
jours; après plusieurs changements
dans le [jersonnel rendus nécessaires
par la mort de divers savants, la
Compagnie des réviseurs ont finalement achevé et livré au public leur
travail complet. Le Nouveau Testament a pai'u il y a quatre ans et
l’Ancien Testament vient de sortir de
presse. En général les réviseurs ont
eu pour règle de se préoccuper avant
tout de rendre la pensée des écrivains
sacrés aussi fidèlement que possible
tout en maintenant les expressions
de la version db iBI'l partout où un
changement ne paraissait pas absolument nécessaire. Le texte est partagé en paragraphes et les chapitres
et versets sont indiqués à la marge.
Les parties poétiques sont disposées
en strophes et en vers.
Société des Missions de Londres. —
Celle grande Société a tenu dernièrement à Londres son assemblée annuelle,
sous la présidence d’un membre du
Parlement, l’hon. Joseph Ruston.
Les entrées de la société pendant
l’année se sont élevées à fr. 2.527.575.
Les stations missionnaires ont fourni,
sur cette somme, fr. 395.000 qui
n’ont pas été envoyés à la caisse centrale. Malgré cela, le déficit de la
Société s’élève, pour l’année, après
de fr, 287.000. Aussi le? Directeurs
proposent d’ajouter annuellement une
somme de fr. 375.000 aux entrées
ordinaires.
Le champ des travaux de la société
s’est agrandi. Elle a maintenant des
missionnaires dans le Sud de l’Afrique
chez les Béchuanas; au Centre de
l’Afrique sur les bords du lac Tanganyka; dans la grande îlede Madagascar; dans l’Inde; dans la Chine;
et dans les Iles de la Loyauté.
Neufs missionnaires se sont ajoutés
pendant l’année; mais comme, d’un
autre côté, treize ont du se retirer
soit pour cause de santé, soit simplement à cause de leur âge avancé,
le besoin d’ouvriers se fait vivement
sentir.
L’année a été fertile en troubles
et en anxiétés, causés dans l’Inde,
par le choléra; en Chine, à Madagascar et dans les Iles de la Loyauté
par les entreprises coloniales de la
France cl en Afrique par des désappointements et des hostilités entre
Portugais et natifs le long du Zambèze.
Cependant ces nuages se sont en
grande partie dissipés aujourd’hui.
Education dans l’Inde. — On compte
maintenant dans ce pays 2.487.000
garçons et '117.000 filles qui fréquentent les écoles dd gouvernement. De
ce nombre, 177.000 sont placés sous
l’influencé du christianisme dans le.s
écoles fondées par les sociétés inis.sionnaii’cs.
Bésultals des missions à Madagascar.
— La seule Société de Londres qui
travaille dans la grande île africaine
depuis 1862, compte actuellement, à
Madagascar, 26 stations centrales d’où
dépendent 1142 congrégations avec
60.581 membres; 121 évangélistes
'natifs bien préparé assistent les mLs-
8
•^176,
sionnaires dans leur œuvre de surveillance; 5216 prédicateurs laïques
travaillent parmi le peuple.
Les écoles sont au nombre de 1038
avec 97.000 élèves. Les églises ont
donné l’an dernier pour les écoles et
les besoins généraux près de francs
60.000. L’œuvre de Madagascar a
coûté, depuis le commencement, à
la Société des Missions de Londres,
plus de six millions de francs et si
l’on tient compte des dépenses faites
par les autres sociétés qui sont à l’œuvre dans l’ile, ce chiffre devra être
doublé. — «Et cependant, a dit le secrétaire de la société, M. Thompson,
quand on songe à ce que nous coûte
un seul vaisspau de guerre (de quinze
à vingt milliàns de francs), et que
l’on comparè'ies résultats obtenus à
Madagascar pendant les 23 dernières
années, on 'est bien obligé de reconnaître qu’il y a là ‘lïn résultat plus
grand et plus durable que celui que
peut rendre un cuirassé qui sera bientôt classé parmi les vieux et dépassé
par de nouvelles inventions».
Ici c’est un peuple nouveau qui
s’est levé à la gloire de Dieu; une
œuvre qui s’étendra, qui couvrira
toute l’île de la connaissance de la
vérité, et enverra même des missionnaires sur les rivages opposés du
continent noir.
Eetme politique
Minile. — La Ghambre a voté le
budget définitif de l’année 1885 et
examine, dans ce moment, en première
lecture, celui de 1886. ~ Déprétis
continue à être assez sérieusement
malade.
Des funérailles splendides ont été
faites aux frais de l’Etat à«Mamiani,
sénateur, ex-ministre, poète, philosophe, grand écrivain, honorable par
son caractère sérieux.
Ses funérailles ont eu lieu aux frais
de l’Etat à Rome, puis à Pesaro où
sa dépouille mortelle reposera auprès
de celles’ des membres de sa famille.
Il a refusé la présence, et les secours religieux des ministres de l’église
catholique à laquelle il appartenait;
cependant plusieurs de ses ouvrages
rendent témoignage de sa foi aux vérités de la religion chrétienne.
— Le congrès d’hygiène continue
ses travaux sous la présidence du professeur Moleschott. Il s’est prononcé
contre lés quarantaines terrestres; et
il a bien fait.
Pi-nnee. — Le poète le plus célèbre de la France dans ce siècle
vient de mourir. Victor Hugo a expiré
le jour après Mamiani, le 22 mai
dernier, à l’âge de 83 ans et trois
mois. Mamiani en avait environ 85.
— Des funérailles splendides seront
faites au poète français, aux frais de
l’Etat, dimanche prochain. Samedi
l’on fera encore poser ses restes mortels à l’Arc de Triomphe à l’extrémité
de l’avenue des Champs Elisées. —
Victor Hugo laisse une fortune que
l’on évalue à 6 rnilllions.
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Le soussigné prie instamment les
parents ressortissant à l’une ou à
l’autre des Paroisses Vaudoises, qui
auraient des enfants pour lesquels
ils jugeraient les bains tle mer
nécessaires, de vouloir ne pas attendre au de là du 20 juin, de lui
en faire parvenir la demande accompagnée (chose absolument indispensable) d’un double ccrtilicat,
l’un de pauvreté, l’autre médical,
constatant la convenance de cette cure
pour la maladie dont l’enfant est travaillé.
Turin, via Berlhollet, 42 bis.
.1. P. Meille
Pasteur-émérite.
UneDem"® protestante de Stuttgard,
connaissant aussi l’italien, cherche
une place de gouvernante, ou première bonne, dans la Haute Italie.
S’adressera Mr. E. Longo, pasteur
à Vérone, 19, via Pigna. :
Ernest Robert, Gérant et ^dministraieur.
Pigneroi, Imprira. Cliiantoro et Mascarclli.