1
Seconde Année.
lo Décembre 1876.
.N. 50.
LE TÉMOIN
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•JOdo l’E^liso IrCvîiiift-oliquo "\^aiidoisíO
Paraissant chaque Vendredi
Fou* ine serez témoins. Actes I. 8.
Suivant la térile arec la charité. Kp. 1. 1.5.
Paix DE l’abonnement Par an Italie L 3 Tous les pays de l'Uniün de poste » Amérique .... . ^ 9 . . ! Un numéro séparé: 10 centime«. On 8 abonne : ^ , Annonces: '¿o centimes par ligne. Pour vimérieur chex MM. leí pasteur* et les ¡ libraire* de Torre relhoe. , commandée on par mandat, ,ur le Pour l’i:.T(erieio- au Bureau d'Adinimstration. ] Bureau de Perota Argentina.
Pour la K^daellon adres.spr ainsi; .A la Direrlioi) r)u Témoin. Pomarello (Pinerolo) Italie. Pour rAdminiali-iilIon adresser ainsi; A l’Administration du Té/noin, Pomarelto (Pineroln) Italie.
Sommaire.
A DOS lectrurs. — De la forme du baplême au siècle apostolique. — Les veuves
de DOS pasteurs. — line esplicalion opportune. — Une séance sur les missions.
— Chronique laudoise.— Rerue politique.
A NOS LRCTKÜRS
Kn annonçant, il y a quelques
semaines, que le Témoin était résolu , ou résigné à ne pas expirer avec la conranie année ,
nous avons indiqué comme conditions de vie et d’utilité de ce
petit journal rie l’Eglise Vaiidoi.se
un plus grand nombre d’abonnés
et de collaborateurs.
Nous espérons que ce double
appel indirect et impersonnel ,
aura été entendu par plusieurs ,
mais comme dans les choses de
ce monde, on ne vit pas d’espérances , nous avons besoin de
recevoir quelques preuves tangibles d’un accroissement d’intéièt, tout d’abord quant aux
abonnés. Encouragés de ce côté
nous réussirons mieux à obtenir
l’autre coopération.
Nous prions donc instamment
nos amis de ne pas nous oublier
et tous nos anciens abonnés de
renouveler au plus tôt leui’ abonnement pour 1877 en l’accompagnant, si possible, de quelque
abonnement nouveau.
De notre côté si nous ne sommes pas en mesure de promettre
de notables améliorations dans
la rédaction aussi bien que dans
l’impression de notre modeste
feuille , nous prenons volontiers
l’engagemeni de nt rien négliger
pour en rendre la lecture plus
agréable et plus utile. Notre ambition ne vise pas très haut et
elle sera pleinement satisfaite, si
nous parvenons à réveiller chez
un plus grand nombre de Vaudois l’intérêt pour les choses
de leur Eglise, lors même que
nous ferions naître en même
temps le besoin d’avoir un organe
meilleur que le nôtre.
L.a Rédaction.
DE LA FORME DU BAI’TÈME
au siècle apostolique
§ 1. Etat de la question.
Le formalisme ne m’inte'resse
guère, et j’abandonne volontiers
ce travers à certains membres
des églises latine ou grecque ou
baptiste. Mais je viens de m’enquérir des richesses de l'Eglise
vaudoise en fait de catéchismes ,
et l’on m'en a présenté quatre ,
éclos ces trois dernières années,
deux en 1874, un en 1875, et
un en 1876, et j’espère qu'il en
paraîtra d’autres encore. Car, ceuxci n’ont pas atteint la phraséologie claire , simple et enfantine
du Catéchisme historique de l’A.
et du N Testament par Gauthey,
(Paris 1869), ce qui est cependant indispensable dans nos paroisses alpestres , où la culture
intellectuelle se borne souvent à
quelques semaines de fréquentation de l’école très rudimentaire
du hameau et de l’école du dimanche.
Or, de nos quatre nouveaux catéchismes, deux me disent, en ter
mes un peu différents, que dans
les premiers temps de l’église le
baptême se faisait par immersion.
Le dernier en date explique que
Von plongeait entièrement le corps
dans Veau, et il cite pour étayer
ses assertions les passages'Matt,
3, 16, Jean 3. 2.3, Act, 8, 38.
Rom. 6, 4. qui ne me parai .ssent
nullement décider la question. 11
ne m'est pas évident non plus
que le mot baptême représente
l'action (le plonger. Cette opinion
peut s’être formée d'après les dictionnaires , mais {non d'après la
lecture des auteurs.
Parmi les autres catéchismes en
langue française, ceux de Frossard
(Paris 1866) de Babut (Nîmes
1872), de Bernard (Paris 1872),
et de Decoppet (Paris 18757, admettent, aussi primitivement l’immersion , s’appuyant sur Matth.
3, 16. Rom. 6. 4, Col. 2, 12.
Montandon ( Annotations au Catéchisme d’Ostervald, Paris 1850)
n’admet le baptême par immersion que pour Jésus-Christ d’après
Matt. 3, 16.
Ce qui me paraît plus extraordinaire, c’est l’affirmation de Clément, pasteur de l’église libre du
canton de Vaud, dans son ouvrage
{Etude biblique sur te baptême,
Lausanne 1857^, publié après une
élude de quatorze années; «Il est
constant, dit-il. [que le mode par
immersion était celui usité daus
les premiers siècles». Mais outre
les passages déjà cités', il ne découvre aucune trace de baptisme
avant l’an 251 au synode de Carthage. Peu d’années après, Wolf
ayant lu l’ouvrage de Clément et
recueilli divers matériaux ne vit
d’autre baptême au siècle aposto-
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198
LE TÉMOIN
lique que celui par aspersion, et
il montra dans les écrits de Tertullien au commencement du 3“ siècle,
la première source du baptisme.
11 résulte de ce qui précède
que le débat est circonscrit à l’interprétation de quelques passages
de l’Ecriture sainte.
§ 2. Re'iseignements sur le baptême.
D’après la Bible, on doit regarder comme certains les faits
suivants :
1. On ne se baptise pas soimême, mais on reçoit le baptême
d’un envoyé de Dieu, ou d’un de
ses disciples, ou d’un membre quelconque de l’alliance divine. Matt.
Ill, 6. 11. Luc VII, 30 , Jean iii,
22, 23. IV, 1, 2.
2. Le baptême est un lavage.
2 Rois v, 10, 14, (dans la version
des Septante), Marc vu. 3, 4 (dans
le texte), 1 Pierre iii, 21.
3. Le baptême est une purification. Jean iii, 22, 26
4. La purification est souvent
représentée par un lavage. Jean
XIII, 10, 1 Cor. vi. 11. Eph. v,
26. Apoc I- 5.
5. Le lavage de purification se
fait par aspersion: Hébr. ix, 13,
19 X, 22 (dans le texte), Ps. li,
4, Ezech, XXXvu, 25.
6. Jésus se fait baptiser par
Jean pour accomplir toute justice
Matt, iii 15. Le baptême de Jean
était donc l’accomplissement d’un
point de la loi. Le commentaire
du rév. Stuart sur Matt, iii 15,
s’énonce ainsi : Gesù era sottoposto alla legge ed obbligato alla
slrelia usservanza di lutte le ce- \
rimo'uie delV antico patto , corne \
Rederdore che dooea compiere ogni '
giustizia. C’est ce que Jésus dit ^
lui même (Matt. v. 17) et le mot ,
justice est pris dans ce sens dans
Job 29, 14, Ezecii, iii, 20, etc.;
de plus Jean appartient à l’ancienne Alliance dont il est le dernier prophète (Maït. XI, 13, Luc
XVI, 16/ C’est donc à Moïse qu’il
faut remonter pour y trouver
l’institution du baptême de Jean.
Or, l'on n’y trouve que trois sor- '
tes de lavages exercé par une '
personne sur une autre.
a) Moïse commence les cérémonies de consécration d’Aaron
et de ses fils par les laver (Lev
VIII. 6). Ce lavage est sans doute
celui des pieds et des mains, selon
la signification habituelle du mot
hébreu râhhats.
b) La purification pour le péché
(Nomb XIX, 9) et pour le contact
d’un mori (Noms xix. 11, 12.
16), et pour la tente où était le
mort, avec tous les objets qu’elle
contenait se faisait ainsi On prenait de la cendre de la genisse
rousse, et on la mettait dans un
vase avec de l’eau vive par dessus.
Puis un homme net prenait de l’hysope, et l’ayant trempée dans cette
eau il en faisait l’aspersion sur la
tente, sur tous les vases , et sur
toutes les personnes (Nomb. xix,
17. 18).
L'aspersion de la même eau de
purification suffisait à elle seule
pour la consécration des Lévites,
après quoi ils devaient se raser
en entier , laver leurs vêtements
et se laver ( Nomb. viii, 7).
cj Pour purifier un homme
ou une maison guéris de la lèpre,
le sacrificateur devait égorger un
passereau au dessus d’un vase
contenant de l’eau vive, puis tremper un passereau vivant, et du
bois de cèdre, du cramoisi, et de
l’hysope dans le sang du passereau égorgé, et en faire aspersion
par sept fois dans la maison ou
sur l'homme guéris de la lèpre,
ensuite l’homme devait laver ses
vêtements, se raser en entier et se
laver. (Lèvit. xiv, 5, 9 43, 53).
De ces trois sortes de lavage ,
il faut mettre de côté la première,
car le lavage d’Aaron par Moïse
n’est qu’une oiération préliminaire
à laquelle le texte ne joint pas
l’idée de sanctification, qu’il n’exprime qu’au verset 12, où Moïse
verso de l’huile de l’onction sur
la tête d’Aaron et au verset 30
ou il fait aspersion sur Aaron et
sur ses fils de l'huile de Ponction
et du sang. Les deux autres sont
bien des lavages de purification
pour le péché ; car la souillure
de la lèpre symbolise celle du
péché. Ils sont donc de véritables
baptêmes, et, comme ils se font
par aspersion, nous concluons que
telle était la forme du baptême
administré par le Précurseur.
Mais pour achever d’établir l’identité de ces baptêmes, nous devons expliquer une différence importante. Jean se servait d’une
eau courante et renvoyait à Jésus,
au lieu que dans Moïse l’eau vive
est teinte du sang d’un passereau,
ou bien d’un peu de cendre d’une
genisse brûlée. Or, le sang versé
ainsi que la chair brûlée, symbolisait la mort de Jésus-Christ, laquelle est postérieure à Moïse de
quinze siècles, au lieu que JeanBaptiste était contemporain de
Jésus-Christ, et ne l’a précédé que
de six mois dans son ministère.
Ainsi le sang et la cendre symboliques n’avaient plus de raison
d’être, étant remplacés par la réalité. C’est pourquoi l’ordre céleste
envoie Jean baptiser d'un baptême
d’eau conduisant à la repentance,
et dire : Le rogomme des deux est
proche ; au milieu de vous il g a
quelqu'un que vous ne connaissez
pas, il est l'Agneau de Dieu qui
ôte le péché du monde, c'est lui
qui baptise d'Esprit saint. (Matt.
III, 11, Jean i, 26, 29, 33).
pA suivre).
LES VEUVES DE NOS P4STEUI1S
Quelle est la position pécuniaire
des veuves de nos pasteurs , de
ces personnes qui méritent plus
que l’estime et l’affection de l’Eglise, qui ont droit à son aide?
Je n’hésite pas à dire que si
ces veuves sont dénuées d’autres
ressources, leur position est des
plus misérables. 11 existe , il est
vrai, un fonds destiné à les pourvoir de pensions, et à ce fonds il
faut ajouter les contributions de
Messieurs les Pasteurs et Evangélistes, les collectes dans les paroisses et enfin les subsides individuels de Hollande et de la
Commission d’Evangélisation. Mais
rentes du fonds, contributions,
collectes et subsides ne forment,
tout ensemble, qu’une somme de
frs. 2159 à répartir entre neuf
veuves; de sorte que chacune
d’elles recevrait en moyenne à
peu près 240 frs. par an. Il faut
observer cependant, qu’une des
veuves a renoncé à la pension et
qu’une autre, dont le mari était
professeur , n a droit ni au subside
de Hollande ni à celui de la CornCommission d’Evangélisalion. La
moyenne donc pour la majorité des
veuves monte à environ frs. 270
par an, soit frs. 22, 50 par mois?
Il n’est personne qui ne reconnaisse la nécessité urgente d’obvier
3
LB TÉMOIN
499
à un pareil état de choses. Mais
comment s'y prendre ? Collecter
un nouveau fonds à l’étranger? Mais
de grâce, croyons-nous donc que
la patience des églises étrangères
ne soit pas déjà soumise à une
assez rude épreuve par les agents
de la Table qui précèdent de peu
ceux de la Commission d’Evangélisalion, que nous voulions la lasser
tout-à-fait en mettant à leur charge
les veuves de nos pasteurs ? Sans
doute des amis étrangers viendront
à notre secours comme individus,
mais essayer d’exiger un fonds au
moyen d’une collecte publique ,
serait à mon avis une grave imprudence. Que faire encore? Augmenter la contribution de Messieurs les Pasteurs et les Evangélistes ? Mais ce serait trop exiger
de personnes dont l’honoraire par
trop restreint est ébréché par
les impôts du Gouvernement, par
la contribution au fonds pasteurs
émérites, et par mille secours à
donner à des pauvres de toute
espèce. Faire un appel aux paroisses ? Eh bien c’est ce que je
voudrais essayer.
Cette année les paroisses Vaudoises, entre elles toutes, figurent
sur les registres de la Table pour
la somme de frs. vingt-six, vingt
centimes — destinés à ce fonds.
Maintenant, si l'on expliquait à nos
Vaudois, qui se sont habitués à
croire, que tout ce qui touche de
près ou de loin à l’Eglise ne les
regarde pas, parceque les étrangers
y ont pourvu ; si on leu)« expliquait,
dis-je, que les veuves de leurs pasteurs n’ont rien pour vivre , car
vingt francs par mois qu’est ce
donc ? ne se sentiraient-ils pas
pressés de donner suivant leurs
forces ? On fait une collecte annuelle dans toutes les paroisses
des Vallées pour les hôpitaux. Il
est à prévoir que cette collecte,
déjà assez maigre, diminuera depuis qu’on les sait si bien fournis
d’argent. Pourquoi ne tourneraiton pas l’intérêt de notre Eglise du
côté de nos veuves ? Pourquoi n’établirait-on pas une collecte annuelle dans toutes les paroisses
pour les veuves des pasteurs et
des régents, car les régents aussi
sont serviteurs d e l’Eglise et leurs
veuves, ont un droit égal à en être
secourues .
Pour moi, je voudrais que cette
collecte annuelle s’étendît à tout
le champ de l’Evangélisation, On
a craint pendant un temps que
les nouvelles églises de la Mission
ne se séparassent de l'Eglise mère
On a éloigné cette crainte en les
unissant par des liens légaux,
par une organisation commune.
Mais le vrai moyen de les unir à
tout jamais ne serait-ce pas d’établir entre elles le lieu de lu
charité? Faire concourir nos paroisses et nos stations aux mêmes
œuvres, voilà ce qui rendra notre
Eglise véritablement tine.
On m’objectera peut-être , que
la somme collectée par ce moyen
n’améliorera pas sensiblement la
position de nos veuves, mais je
réponds: qui vivra verra ! D’ailleurs jamais nous n’avons donné
de notre pauvreté que des amis,
touchés de nos sacrifices, ne soient
accourus à notre aide et ne nous
aient donné en abondance de leurs
richesses.
Je suis sûr que d’autres personnes, ayant plus d’expérience que
moi , et désireuses autant que je
le suis , d’améliorer le sort des
veuves de nos pasteurs et de nos
régents, voudront bien reprendre
le sujet et indiquer de nouveaux
remèdes au mal que nous avons
constaté,
Henri Meille.
U\E EX!'LIC4TI0> OPPüRTtXE
Dans le n“ 43 de notre journal
et sous le titre de : Jugement peni
mesuré, nous avons inséré, en
l’accompagnant de nos réflexions,
la traduction d’unelettre imprimée
dans le journal anglais : The British Friend.
L’auteur de cette lettre nous
adresse l’explication suivante que
nous sommes heureux de publier,
non qu’elle rétracte ou modifie
aucune des allégations contenues
dans la lettre précitée , mais
parce qu’elle exclut toute intention de livrer à la publicité des
appréciations peu honorables pour
les vaudois et très peu exactes.
Rédaction.
A HEditeui' du Témoin,
Un cher ami m’a envoyé un numéro
de votre journal dans lequel il est fait
allusion à quelques remarques de moi
insérées dans le lirilish hiiend. Je ne
suis pas du tout surpris de la peine
causée par ce que j’ai écrit, et je
veux immédiatement exprimer mon
regret de ce que par inadvertence et
tout à fait à mon insu ces remarques
ont été imprimées.
Ce que j’ai éci il l’élait dans la plus
stricte confidence à ma femme et a
été livré au public par un accideni que
je n'ai pas besoin d’expliquer. J’en ni
été très peiné, mais il n’était pas en
mon pouvoir de défaire ce qui était
fait.
La bienveillance fraternelle [dus encore (|ue l’huspilalilé que j’ai reçue
partout des pasteurs et autres personnes ne sera jamais oubliée, et pendant
que je combats la boiiison qui fait les
ivrognes, plutôt que je ne condamne
trop durement sa victime , je serai.-- le
dernier à atlaquei- les [lersonnes , ou
à employer des termes malveillants envers ceux qui m’ont reçu comme un
frère, que j’ai salués et que je .salue
encore comme des frères dans le Seigneur Jésus.
Veuillez, s’il vousplait, accepter
cette explication et la faire (»araîire
dans vos colonnes, lille vient du cœur,
car je suis peiné comme vous , peutêtre plus que vous, de celte très désagréable circonstance.
Croyez-moi , après tout
Votre sincère ami et frère
John Grlbb.
Sudbui y, Suflblk, .S décembre 1876.
(]\E SÊ4^CE 8(lil LES HISSIONS
Nif’e» le 29'Novembre !sT(».
Très honoré et cher Monsieur,
Un bon nombre de personnes appartenant à notre congrégation et quelques|amis d’autres Egli.ses se réunirent,
hier au soir, dans notre temple, pour
entendre un missionnaire venu d’Afrique
et que nous pouvons considérer un
peu comme étant des nôtres, le major
Jlalan , petit-fils du bienheureux M.
Cé.sar Malan de Genève. Ainsi que nous
I l’a appris en .son temps , le Journal
des .Missions de Paris, le major Malan
poussé par l’amour du Sauveur, a
' renoncé à sa belle position dans l’armée
anglaise pour pouvoir se consacrer en; liéremont à l’œuvre de l’Evangélisation,
t Laissant derrière lui amis, famille et pàtrie , il se rendit dans le Sud de I Afrique et y passa deux années à visiter
les différentes stations ¡de la mission
française!, prêchant paiToul la parole
de Dieu. De retour depuis quelques
mois, il voyage^ maintenant en France
pour rendre témoignage des choses
qu’il a vues et entendues, pendant
son voyage missionnaire.
Je n’essaierai pas de reproduire ,
même d’une manière très succinte,
tout ce que nous a dit ce cher frère.
4
200
LE TÉMOIN
Ce sérail m’exposer à une proteslalion énergique de la pari des colonnes
de voire journal. Je me bornerai à
relever quelques détails plus parliculièremenl inléressanls.
L’impression générale emportée par
le major Malan, est que les missions
françaises du Sud de l’Afrique sont
de celles que le Seigneur a le plus
bénies. Ce fut vers 1830 que celte
œuvie commença et maintenant on
peut parcoui ir un vaste pays par.semé
d’écoles et de temples évangéliques ,
souvent trop étroits pour contenir la
foule des auditeurs.
Le major Malan a eu des auditoires
comptant jusqu’à 2000 personnes. Les
écoles du soir sont prospères, il a vu
de grandes chambres pleines de noirs,
lisant , écrivant , faisant de l’arithmétique et chantant des canli<jues. Les
églises du Lessouto donnent un total
de quatre à cinq nulle mend)res conimiiniants ; elles entretiennent, à leurs
Irais , 79 évangélistes , catéchistes et
maîtres d’écoles , et leurs collectes se
sont élevées dernièrement à 20.000
francs; 59 annexes, ayant des évangélistes, .se rallachenl aux stations principales. En comprenant les dilTérenles
œuvres missionnaires et les dilférentes
tribus du Sud de l’Afrique, le nombre
des indigènes convertis à l’Evangile
s’élève à 40.000.
Le major Malan a 'trouvé que les
noirs ont le même cœur , les tnèmes
besoins religieux que les blancs et que
ce qu’il leur faut c’est le même Dieu
qu’à nous, le même Sauveur, le tuême
Esprit. La conversion d’une âme en
Afrique c’est exactement la même chose
que la conversion d’une âme en Europe ; il n’y a que la connaissance de
l’amour de Dieu, manifesté en JésusChrist et communiqué par le SaiulËspi it, qui puisse opérer celte conversion , tant chez les uns que chez
les autres. D’un autre côté lor,s(jue les
Africains ont reçu la grâce de Dieu ,
ils forment des chrétiens aussi intelligents, aussi consciencieux, aussi dévoués que les meilleurs chrétiens que
l’on puisse lenconlrei' eu Euro()e , et
ils n’ont pas moins d’aptitudes que
nous pour l’œuvre du ministère.
«Dans mon orgueil d’éuropéen, disait le major , je ne croyais pas possible que Dieu parvînt à fane d’un
africain , d’un sauvage, un aussi bon
évangéliste que d’un éuropéen civilisé;
mais en voyageant et en vivant durant
deux ans, au milieu des africains,
t'’ai vu que c’était tout le contraire ».
ion seulement les africains, comme individus, fournissent d’excellents évangélistes , remplis de l’esprit de prière
et de foi, et à la parole puis.saiitc ,
mais comme églises ils savent eutreprendre courageusement l’évangélisation des tribus voisines, ipii sont encore plongées dansje paganisme. Dans
l’a-sseiublée où il lut décidé d'enlrepreiidi e l’évangélislion des Banyaïs,
un indigène se levant, à un certain
moment, dit ; C’est assez parlé; il faut
agir, voilà {de l’argent! et il déposa
son offrande. Aussitôt, ceux qui n’avaient pas d’argent sur eux allèrent
en chercher dans leurs maisons , et,
sur le cbaiîlp , on réunit un millier
de francs ; quelques jours plus lard
on en avait collecté huit autres mille.
Mais je m’aperçois, monsieur le Directeur, que jejdépasse les limites que
je m’étais lixées, et je m’arrête , en
posant une question qui ne s’adresse
pas au Témoin , mais à la jeunesse
de nos Vallées.
Nous avons en , hier au soir, le
grand bonheur d’entendre un missionnaire descendant de Vaudois ; quand
aurons nous le bonheur plus grand
encore d’entendre un missionnaire vaudois lui meme ?....
Agréez, très honoré et cher Monsieur , mes salutations bien respectueuses et croyez-moi
Yolre dévoué en Jésus-Christ
J. Weitzecker pasteur.
(fTliroiiiquc 0Jauboisc
M*rnriêsiiM. — Les détails nous
manquent encore sui' la votation qui
a eu lieu dimanche (10) dans celte
paroisse pour la nomination d’un pasleur. Nous savons seulement que le
nombre des volants a été d’environ
220 et que moii'ienr Daniel Gay évangéliste à Còme a obtenu une majorité
assez considéiable.
Nous précisons. La chiffre des volants
a été de 214 et les voles se sont répartis comme suit;
M.M. Daniel Gay .... 114
Ch. Tl on..................53
D. A. Dgon .... 43
J. P. Pons .... 2
Nuis........................ 2
politique.
Ætatie. La Chambre des députés a
cônlimié la vérilicalion des iioiivoirs
et s’e.sl occupée de l’examen de qiiel(pies tiéliiions. Les ministres, surtout
celui de ririlérienr, ont ré(iondu à des
iiilerpellalions ou à des inlerrogalions.
Aucune question iinporlanle n’a encoreété traitée. Les budgets vont être voté-s
au pas de charge; une discussion ou
un examen approfondi en est impossible, si comme le demande M. Deprelis,
ils doivent être aiquouvés avant la fin
de l’année. — Des projets de loi imporlanls ont été proposés par plusieurs
inini.-ilres; outre ceux de .M. Mancini ,
nous signalons celui de la loi communale et provinciale déposé par le
ministre de l’Intérieur et celui des
incompatibilités parlementaires, d’après
lequel sont inéligibles les fonctionnaires publics jouissants d’un appointernent fixe ou d’une allocation sur le
budget de l’Etat, à l’exception.
1“ Des présidents des sections de
la Cour des comptes ;
2° Des conseillers d’Etat ;
3° Des olíiciers généraux, pourvu
qu’ils soient élus hors de la zone de
leur commandement ;
4“ Des professeurs des Universités
et Instituts supérieurs, etc.
An tribunal correctionnel de Florence
se déi'oule le procès intenté par le
baron Nicolera, ministre de l’Intérieur,
contre la Gazzella d'Italia.
La sûreté publique laisse beaucoup
à désii'er en Sicile et spécialement dans
la province de Paierme.
Wranve. La crise ministérielle continue. M. Audiffrel Pasquier a décliné
le mandai de former le ministère.
Le ministère Dufaure continuera-t-il
à rester, comme il en a été prié , ou
M. Dnclerc réussira-t-il a former une
nouvelle administration?
QtMesti»M tt'Ot'ie»*!. — Le deux
grandes puissances les plus directement
intéressées, l’Angleterre et la Russie,
semblent montrer des dispositions plus
conciliantes ; la Turquie comprend
quelle doit beaucoup céder, de sorte
qu’on renaît à l’espérance de conserver
la paix. Voici quelles seiaient d’après
la Correspondance générale de SaintPétersbourg les dispositions que la Russie
apporterait à la conférence de Constantinople;
« La Russie n’a pas de parti pris ,
pas plus pour la guerre que pour tel
ou tel mode de garantie propre à assurer fes réformes qu’il s’agit d’obtenir
pour les populations chrétiennes des
Balkans. En fait de parti pris elle n’en
a qu’un, celui de prévenir d’une manière pratique , durable , efficace , le
retour des complications qui se renouvellent sans cesse en Orient. El cela
moins encore par des considérations
de confraternité de race et de religion,
que par cette raison, qu’ayant inauguré
chez elle une ère de l éformes, de
travail intérieur, il lui tarde d’être
débarrassée de ces inquiétudes, de
ces désordres qui sollicitent son attention an dehors. »
Ce résultat, quelque soit le moyen
qui le lui assure, sera le bienvenu.
L’essentielle pour elle, c’est qu’il soit
obtenu.
Ernkst Robbiit, Gérant et Administrateur
Pignerol , Impr. Chiantore et Ma.scarelli,