1
Année Sixième.
7 Février 1880
Pi. 6
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOtSES
Paraissant chaque Vendredi
Eli!.-« mt A/yt'HZ ÎifWOÎÎIÜ. Actfs 1- £‘.
■Ì I Pour r/iiftfî'îV/i'r cher MM. I^g
jiastfiiirs fit h’S Ifbvaii’çs «le
! eRIXli'ABBONNKMKNTPAH ANÎ| ;
lI Italie- .... 1.
i| 'fous Uk pays fie rUi]ii>n
■ ile pi)ste . . . •
Aàivéï'iquè , . .
Polir l;i llKl>ACTÎÔÎs »«îre-SRer ainsi ; A la Hlieetion du l'éinow . Painarelru t Piiiemlo) ÎOtlic.
i Pour I’A,PM1!N1STUATÏ0N adrAsser ainsi ; ArAihiiimatraOi'n riu TVw-oOi. PnmariUtu : Piii.e^iilo^ltahe ,
Tom: Pelliii*.
Pour H.ii iLjri?Kurl Ad
iniciisïiiadon,
Si!.,vcf.nt ‘O. rci-ilé uvtic /ij Kp ]^.
üji Hiu jilusiouTB jmmdros sp| fi
rôs, demandi y avant Is li
1 II P’ri 10 l’Iiai'wn.
AhTiüuoeÈ:-h o«nt,im©i!e ¡lav lipriP-i.
T..eS; cifiu/ii i/'«j'îkî2î «« IVm. fpiiiffltrf. rfic^rnimfnO.ëâ ‘par
7iiU7>d(ilfi sur le. Bureau dé I-t;t'Cffiî A»7/i:«0'îia. •'
!-^oni maîj^e.
Quoslions acinpilos. — Corre^pondxtn^&.
— Se ma ina tk> prières à l’aris et à Loii'
iVouBfikw reiigieuDes />.t faitn rfim’if.
— r7ti'0Hi(/inî iwtrrfoi-s'i’. — [{crue polilique.
fi>. f’fflWlfe,
A côté du p,a.steur, ou des pasleurs qu’elle s’est elle-raêuie donnés
d’une rtmiiière régulière , il peut
y avoir , au sain d’une paroisse ,
un ou plusieurs ministres de la
parole établis , à divers litres et
occupés de différentes manières.
On demande quelle est leur positicu légale et dans quels rapports ils se trouvent avec les conducteurs mêmes de la paroisse.
On comprend sans peine qu’il n’est
question ni des ministres émérites,
occupés essentiellement à se reposer, ni de.s tninistres employés à
l’enseignement dans nos divers
établissements U ne peut y avoir
aucun doute à leur égard , ils
sont membres du Synode ; uti séjour de six tnois dans une paroisse
leur donne le droit de demander
l'inscription au rôle des électeurs,
et ia paroisse peut ensuite leur
conférer la charge d’ancien, avec
toutes les attributions coîistitutionneiles aitachées à ce titre.
Les ministres de la Parole que
d’autres dénominations évangéliques peuvent envoyer au jniliéti
det nous, en mission temporaire
ouide longue durée, ne possèdent
ni n’acquièrent aucun droit soit
vis-à-vis de l’Eglise, soit vis-à-vis
de la paroisse où ils ont élu domicile. La seule chose à laquelle
ils puissent prétendre ce .sont les
égards dûs à tout honame qui
s’emploie selon ses lumières à
i’édification du Corps de Christ ;
comme de leur côté, les conducteurs spirituels de la.paroisse,ont
le droit incontestable de s’opposer
à tout ce qui, de la part de ces
étrangers, aurait pour effet de ruiner plutôt que d’édifier, et de
mettre le trouble dans la paroisse.
Pour aulaiit que faire se pourra,
c’est dans la paix et, dans le respect mutuel que . des deux parts:,
un, témoignage efficace doit être
2
-42.
rendu à l’Evangile du commun
Sauveur.
Il est arrivé déjà et il peut arriver encore qu’un pasteur trop
âgé pour pouvoir continuer tout
seul l’oeuvre pastorale dans une
vaste paroisse, ou bien encore affaibli par la maladie , mais pouvant raisonnablement espérer que
sa vigueur lui sera rendue , appelle à son aide un candidat ou
un ministre de l’église. Si pour
se procurer ce secours il n’impose
aucune charge matérielle ni à la
Table, ni à la paroisse, cet aide
ou suifragant du pasteur, qui aura
d’ailleurs obtenu à cet effet l’assentinaent du Consistoire, sera au
sein de la paroisse aux mêmes
conditions que tout autre membre
de Tégtise , c’est-à-dire qu’aprês
un séjour de six mois, il pourra
devenir membre électeur, en remplissant d’ailleurs la condition
d’àge, et même membre du Consistoire si la paroisse Ty appelle.
La question de savoir si un ministre, exerçant les fonctions pastorales dans une portion de l’église , conjointement au pasteur
en titre, doit être considéré comme
étant au service actif de l’église
avec les obligations et les droits
assurés à cette classe d’employés,
cette question, disons-nous, n’a
été formellement résolue, ni dans
un sens, ni dans l’autre, seulement
lorsque cet employé s’est placé
à la disposition de la Table pour
quelque service particulier, celleci l’a donné dans ses rapports
comme évangéliste à l’inléneur.
— Il nous a toujours paru qu'un
ministre vaudois travaillant au
sein de d’église , sous la responsabilité morale d’un consistoire
et le contrôle de la Table , s'il
supporte les mêmes charges que
les pasteurs en titre, c’est-à-dire
s’il paye les contributions , prend
part aux tours de prédication et à
telles missions temporaires que la
Table peut prescrire, que cet ouvrier est maintenu de plein droit
au rôle des ministres de l'égUse.
La question n’a d’ailleurs jamais
été soulevée dans nos Synodes,
mais elle devra être une fois ou
l’autre étudiée et décidée.
L'art. 30 des Actes du dernier
Synode est ainsi conçu : Le Synode
recommande à la Table et à la
Commission d'Evangélisation une
entente mutuelle en vue d’une œuvre d’évangélisation dans les vallées vaudoises et dans les localités
environnantes». — Même avant
d’avoir reçu celte recommandation chacune de nos deux administrations pr^l^tpales avai t le droit
d’entreprendrd une pareille œuvre;
si elles ne l’obt pas fait, au moins
d’une manière suivie, c’est, sans
doute, faute de ressources en argent et et) hommes , plutôt que
par oubli de leurs attributions,
Maintenant qu’elles uniront leurs
efforts pour réaliser le vœu si
légitime de l’église, il est permis
d’espérer que, sur plus d’un point
des vallées, particulièrement dans
les paroisses les plus vastes et
les plus difficiles, les pasteurs qui
fléchissent sous le poids excessifdu
travail, verront bientôt arriver un
renfort qui sera le 'très bien venu.
Envoyé par la Table ou par le
Comité d’Evangélisation , ou par
les deux corps réunis, quelle sera
la position du ministre ou des
ministres, au sein de la paroisse
où ils établiront leur domicile ?
3
-43.
Leur commission est en parfaite
règle et nul ne la contestera; elle
sera bien plutôt reconnue et accueillie avec une jojeuse reconnaissance. — Mais U n’est au
pouvoir ni do la Table ni du Comile' de conférer à leur missionnaire des attributions et des droits
en dehors et au dessus de la
constitution. Pour ces ouvriers,
comme pour le commun des membres de l’église, le séjour de six
mois dans une paroisse est de rigueur pour qu’ils en fassent partie et qu'ils puissent réclamer le
droit d’électeur. De même aussi
oes ministres ne peuvent prendre
part aux délibérations d’iiii Con.sistoire qu’en tant qu'ils en .seront devenus régulièrement membre ; or c’est la paroisse seule
qui nomme tous les membres du
Consistoire, le pasteur compris.
] I n ’y a pas à c rai n d re q u ' u n
évangéliste envoyé au sein d’une
paroisse, ou chargé de travailler
dans plusieurs paroisses, se croie
autorisé à méconnaître les droits
des pasteurs et des consistoires,
comme si sa mission le plaçait
au dessus d’eux. Il n’est cependant pas hors de propos de rappeler que les lieux de culte ,
aussi bien que tout ce qui concerne le culte lui-même, dépendent absolument du Consistoire,
en sorte que nul ne pourrait
disposer à son gré de ces lieux
de culte, temples ou écoles, sans
en" avoir demandé et obtenu l'agrément du Consi-stoire. Patti
chiari, amicizia, hingu.( conditions
claires, longtiè amitié) dit-on dans
notre patrie , et en ceci aussi, il
est bon que tout soit défini avec le
plus grand Soin au début; c’est la
condition necessaire d’une entente
cordiale [et d’un succès que tous
souhaitent avec une égale ardeur.
(ÎÜorreoponbancc
rranistin le 2 février ISSO.
Monsiffur J. I'. Lantahkt, Directenr du
Témoin, — Pomarel.
Très honm'é Monsieur,
La nouvelle que vous avez donmie
dans le n. 4 du Témoin, ei (le la
quelle on vous a jiaraiili i’aullienlicilè,
est cepcmlaiil loiil aulre qn'aulfieiitiqiie.
Le Pasteur de Pranistin , auquel il
est fait allusion et ((iii e.sl accusé d’avoir essayé de forcer la main de l’Adminislration de rhôpilat, invile votre
corre.spondani à produire les preuves
de ce qu’il a avancé, s’il ne veut pas
ê(rc considéré comme un i n vente itr de
fausses nouvelles. Eu altendant je lui
donne le dérnenii le plus l'orme). Le
Pasteur de Praruslin n’a eu d’aulro
tort dans celle circostance que .celui
d’user du droit qu’il croit avoir aussi
bien que le Pasteur du Pomarel ou do
de telle autre paroisse vaudoise, de
recommander à la Direction dé l’bôpilnl une Vaudoise., malade et faiivre.
Que la inaiade recommandée, soit incurable et même dix lois incurnljle ,
je déclare en toute conscience que je
n’en savais rien.
Du reste je crois que cela n’est pas
do la compétence du pasteur au moins
d'ap,rès le règlement que je connais.
Mais il paraît qu’il y a un règlement
(et je suis trop vieux ou lro|i jeune
pour le connaître ceUii-îà , car il n’a
pas été discuté en Synode), règlement
d’après lequel les malades de telle
paroisse des Vallées, ne .sont reçus à
l'hôpital qu’au corps dépendant d’une
personne, qui pou nuit ne pa,s être
éli’angère <à la nouvelle que vous avez
donnée.
Dans l’espoir que vous puhli|rez dans
un prochain miinéro du Témoin ces
4
„44 ---
quelques lignes, J’ai l’iionneur, très
honoré iiionsieur, de me dire voire
dévoué
Daniel Gay Pasiettr.
Quoique le correspondant, qui a donné
la nouvelle ii laquelle se rapporle la
lelire qui précède n’ail donné le nom
ni de la paroisse, ni du pasleur ou de
l’ancien que sans doute il avait en vue,
puisque notre frère M le pasleur do
hraruslin s’esl cru désigné, nous avons
pensé qu’il élail Juste de publier sa
lettre en la faisant suivre de quelques
observations.
Du moment où M. Gay affirme qu’il
n’a usé d’aucun moyen pour forcer la
main à l’administration et faire admettre une malade que le réglement
ne permellail pas de recevoir, comme
nous, n’avons aucun motif de soupçonner sa parfaite loyauté, noms en
concluons que la nouvelle donnée ne
concerne ni lui ni sa paroisse , et le
corre.spondanl qni nous l’a transmise
ne lui doit par conséquent ni explication ni justification.
Quant à ce règiernenl dont M. Gay
soupçonne l'existence et en vertu du
quel les malades de telle paroisse ne
seraient reçus à nos hôpitaux qu’avec
une peine extrême, que notre frère,
veuille bien nous croire, il n’y en a
pas trace, ni par écrit ni dans la pratique. Mais voici ce qui arrive parfois
dans plus d’une paroisse. Un malade
qui. n’esl pas précisément pauvre ou
qui a des parents [uoyennés, recourt
d’abord fi tous les médecins et à Ions
les remèdes et
dése.spéré c’est
drait l’envoyer mourir
M. Gay a parfaitement rai.son de
dire que le pasteur ne déclare que
la qualité de vaudois et la pauvreté
du malade qu’il recommande. iMais il
avouera que lorsqu’il s’agit d’wn malade qui l’est depuis longtemps, et
qu’il a dû visiter plus d'une fois, il
e.st d’ordinaire assez au clair sur la
nature de la maladie, et les chances
lorsque s
il i’hopiial
sou cas est
qu’on vou
de guérison.
Réd.
La semaine de prières
à Paris rl fl Londres
Ce qu’a été celte semaine au ¡sein
de nos paroisses des Vallées, les lecteni’s du Témoin le sauraient, si ceux
qui ont présidé ces asseinlilées ou d’auIre.s il leur place, avaient en ta bonne
idée de nous en transmellre un court
récit. Faille de cela, nos lecteurs, nous
en sommes cerlains, accueilleront avec
plaisir cl une vraie édification , les
fragments ci-après des disconr.s prononcés à Cari.s et à Londres , et que
nou.s exirayons d’uii article du Gh'islianisme au siècle.
« Cbrélicns, disait notre ami et compalrioîe, M. le pasleur G. Appia, lians
une des réunions de Paris, « Cbréliens,
priez-vous pour la jenne.sse ? Pi iezvoiLS pour les missions? Leur avezvous fait iim; place déterminée dans
votre culte privé, dans voli'o culte de
famille ? Avez-vous un Jour, par mois
au moins , inis à part spécialeineni ’
pour cbacime de ces causes ?iUn jour
par moi,s ! Gela semble bien peu ; el
pourtant, ce peu m/mie, le faisonsnous tous ? Avons-noii.s véritablement
à cœur l’avanceuient du règne de Dieu
dans le monde, comme aussi dans
notre pays? El. si nous l’avons, ne
senlon,s-nons pas que Dieu attend nos
prières pour déverser sur ce monde,
et sur celle patrie, les bénédictions
qu’à toutes les pages de sa Parole il
promet à la prière ? •.
« Nous enseignons » , disait M. Tb.
Monod à la réunion d’actions de grâces,
« enseignons à nos enfants non seulement à dii'o s'il vous plaît, mais à
dire merci. Si nous sommes des parents s'ages, nous ne leur donnon,s rien
qu’ils n’aienl d’abord remercié de ce
qui leur a déjà été donné. — El c’est
ainsi que Dieu fait. : Il attend que nous
lui ayons dit merci, pour donner encore. Que l’action de grâce tienne donc
désormais plus de place dans notre
vie : notre culte en sera réchaulï'é
comme notre cœur».
R El nous chefs de famille», dit
une autre voix , « nous qui trouvons
5
—.45.
<|uelquefois (iiflîciie (Je souleiiir, (.JuliitU les 365 joiii'.s (le l’annéo, iin inlérfil lonjoqrs Tivanl dans nolce ciille
domesliq'iie, la tàclie ruî nous tlevien(Irail-elle pas inlîninient plus Jacile, si
lions conservions en mémoire les nomlirenx sujeis de prifiies qui nous ont
éi('; indiqués (hirani celle semaine V
rv'ouhiions donc pins nos écoles de
ihéologie où se lormenl les pasleiirs
lie demain. N’oublions pa.s nos missionnaires et élèves missionnaire.s: en dépit
de leur vocation magnifique , ils sont
pourtant des hommes faibles, sujets
aii.x mêmes découragemerUs, aux mêmes tentations que nous, cl ils ont
liesoin d’être souierms, ainsi que nous
le rappelait instanimeiU le jeune et
zélé sou.s-dirorAeiii' de la maison des
Missions.
N’oublions pas non plus la Mission
inlérifiiire et ses ouvriers. Dieu leur
donne en ce mouieiu, bien des encoiiragemenls'fit bien des joies, mais
(1.S ont, eux aussi, leurs tiifiicultés: à
côté (Je la fatigue du corps, ii'y a-t-il î
pas, pourries conférenciers par exetnpie
le danger de se laisser enivrer quelque
peu par les .applaudissements de leur
audiloire. et (le chercher à gagner une
popuiarilé plus grande enoorb en laissant à l’ombre la croix de Christ ,
pour traiter des sujeis, plus généranx
et plu.5 attrayants ? Considérons donc
comme un grand privilège de les fortifier de nos prière.s !
Et quelles admirables considérations
sur la prière, que celles que nous trouvons dans le fragment ci-après d’un
des nombreux discours prononcés <à
Londres à celle occasion !
« Qu’esl-ce que prier Prier, c’est
entrer en communion avec notre Père.
Priée, e’esl faire, devant un Dieu tout
puissant, l’aveu de notre louie faiblesse. Prier, c’est l’acte d'une créature indigente qui demande du secours.
Prier , ne consiste point dans la posture du corps ni dans le son des paroliîs..* Prier, suppose le sentimeiiL,
raigiiillon d'un besoin impérieiix qui
.se iradiiit en, cris de détresse.
« La prière est une pélition ; et pourtant, combien entend-on de gens qui
prétendent prier, et qui ne demandent
jamais rien ! et cela, paixequ’ils ne .se
présentent pas devant Dieu avec une
idée claire et nette de ce dont ils ont
besoin. Quand .Jésus de Nazareth passe
et nous dit : « Que veux-tu que je le
fasse ? » sommes-nous prêts à lui répondre ; «Seigneur que je recouvre
la vue, — Seigneur que mes péchés
me soient pat'donnés, —- Seigneur,
que ma lilte soit guérie ? »
« Suiv(îz-Tnoi k la chaumière ou à
la mansarde de ce pauvre que je pourrais vous nommer. Cet homme ImmhiemeiU vêtu est un vrai croyant ; il
sait ce que c’est que de luller avec
Dieu et d’être le plus fort. Déchaussez
vo.s souliers en vous approchant de sa
demeure, car ce lien est saint. Econtele parler à Dieu !.... Gel homme qui
prie, qui prie du cœur tout aussi bien
que des lèvre.s, est un des bienl'aileurs
de notre nation. Get homme inconnu,
caché à l’arrière-plaii', exerce sur les
affaires de sa p.alrie unejinflnonce plus
pui.ssanle et plus réelle peiU-être que
celui qui occupe dans le gouvernement
une position considérable.
• Mais qu’il est étrange de voir prier
si peu d^fiommes ! Qu’il est étrange
que nous priions nous-mêmes si rarement et si mal ! Ne semblerait-il pas
naturel, au contraire, que des créatures si peu satisfaites de leur .sort
pour la plupart, et si pleines d’infirmités que nous le sommes, aüendissenl avec impatience l’autorisation do
prier, et ne se lassassent jamais de
demander tout ce dont elles ont besoin ? Mais non ; U n’en est point
ainsi. Combien , parmi les chrélien.s
mêmes, qui négligent la prière, et ne
prient peut-être vraiment que lorsqu’ils
sont en détresse ?.... Oli ! qu’il est
étrange de nous priver ainsi jiousmêmes du précieux privilège, de porter
à Dieu, heure après lieure, Ho.s squicis,
nos peines et nos joies, avec assurance d’être toujours paternellement
accueillis !
» Qu’il n’en soit plus ainsi désormais !
C'est seulement en priant que nous
apprendrons à aimer la prière. Ne
tournons donc plus dans un cercle
vicieux. Reconitnençons à nouveau:
prions jusqu’à ce que nous-iSachions,
6
.„46
prier, prions jusqu’à ce que nous
aimions la prière, jusqu’à ce q\ie nous
trouvions dans la prière une de nos
meilleures joies!»
lèomïellce rcÜiijiciiae©
Suisse. — Une enquête au mjel du
l'.ulle piihlic. — Un des pasteurs <lo
(lenève , M. Richard, a fait, il y a
quelques mois, au llonsisloii'e, la proposition de nommer une commission
«chargée d’examiner les camses de la
* diminution il’assiduilé an culte puj> lilic, el de rechercher les moyens
» d’y obvier ». Le Consistoire esl nnlré
dans les vues du pasteur, el la Commission qui iloil réFérer sur ce siijel
si important, vient d’adresser à tous
les membres du ciei'gé nalionid une
circulaire demandant l'éponse plus ou
moins détaillée, au trois points suivants', 1" Croyesï-vous le culte en déchéance’/ S“ ijunlles .sont les' causes
de celle déchéance nsi elle existe?
.i" (juels moyens à employer, selon
voms, pour raviver le culte? — Grave
question qui, dans des proportions
pins à)U moins large.s, intéresse toutes
îos ligiises !
— Abm/atiûti d\me loi tj/raunique.
— Il s’agit, de la loi connue à Genève,
sous le riom de toi Ueverclwn, el grâces
à laquelle, dans les communes catholiques, une infime minorité, — pourvu
(|u’elle se raiiacliâi à l’église dite de.s
vieux-ealholiqtm, patronnée et seule
l'econnue jwr le Gouvernement, —~
pouvait imposer à la masse de la population restée catholique romaine, un
curé de son clioix , et dont le sort
était î.|'ès-souvent d’olficiei' devant des
bancs vid-^, ceux qni ravaieni nommé
élaiit les premiers à ne pas venir l’entendre. Le Grand Conseil actuel de
Genève vient d’abroger celle loi, ce
dont nous nous/éjouissoris, par amour
aincèi'e pour la liberté, et .sans nous
préoccupei' si ceux qui eu bénéficient,
dans-le cas aclnel, ne sont pas euxmêmes les adversaires les plus déclarés
de la liberté de conscience et de culte
partout où iis dominent.
dironiijuc ®auboisc
Pomaret. — Nous avons pu, ebose
asscï l'are, .surtout à celle époque de
l’année, jouir de la pi'ésence et enlendre la voix d’un de nos plus nncien.s
évangélistes. Mons. Ribet , pasteur à
Rome, s’est trouvé, dirnaticbe soir, devant une assemblée d’environ deux
cenls personnes, accourues des divers
côtés de h) paroisse et alléchées par la
perspective d’une soirée inléressanle ;
cet espoii' n’a pas été déçu.
Le conféi'encier a commencé comme
de juste par meltro en relief rinf'ériorilé numérique de notre église, comparée à tant d'autres, lin (lépii de sa
petitesse, elle a cependant survécu à
toutes les lenlalives de clesirur.liou ;
elle est la petite pierre qui gros.«ii en
roulant sur les pentes de la monlîigne
et doit un jour renverser la statue de
la papauté; voilà la mi.Çsion providentielle de notre égli.ve, mission à laquelle elle ne saui'ait làillii" .sans se.
rendre coupal)le d’ingratitude envei’.s
Dieu, sans reniei' un pa.ssé glorieux cl
compi'omellre son avenir. Malheur à
nous si nous n’évangélisons pas !
Ce devoir est d’auhml plus impérieux
eu présence des privilèges que nous
possédons aujourd'hui et pour lcsqiiel.s
nos pères ont tant soull'ert el combattu.
Ne jouissons nous pas d’une entière
liberté ? lit quels ne sont pas nos avantages quant à ririslrnction ? malbeiireusernenl ils ne sont pas rares les
Vaudois qui ne connaissent pas leur
histoii’e, il en est même de nos jours
qui voudraient Ijannir de nos écoles
tout enseignement religieux; sans penser, peut-être, que ce serait saper les
Ibiidemenls mêmes de notre existence
comme peuple el comme église. C’e.sl
notre caractère de Vaudois qui seul
fait notre averiii'; si iiou.s venons à le
perdre nous nous noyerons comme une
goutte d’eau dans l'océan.
puel exemple pour nous, missionnaires, ebex ces anciens Barbes qui
quittaient les Vallées, deux à deux ordinairement , un vieillard et un jeune
homme, el ipii pariaient souvoiil pour
ne plus revenir! mais quel exemple
7
aussi pour vous qui resiez, dans ces
prières qui alors accompagnaienl chaque déparl el se chaiigeaienL en aoiion de grâces lors du relour.
Toutefois si nous avons d’abord
nous liumilier, nous devons aussi nous
réjouir au sujet de noire œuvre qui
présente bien des signes encourageants.
La mission vaiidoise en Italie compte
une quarantaine de jeunes églises, pour
vues d'uii ministère l'egnlier, presque
aillant de stations el environ 70 lieux
visités qui lendenlàse iraiisiormer en
nouveaux contres d’action. De temps
en temps les journaux annoncent qu’un
nouveau temple a surgi clans telle ou
toile de nos principales villes.
Les édifices de pierre ne sont cependant rien, auprès de l'église spirituelle,
eelleci aussi croit el se développe.
C’est souvent au chevet d’un monianl
que nous éprouvons les pins agréables
surprises, eu consiaianl la conversion
d’une âme que nous croyions indilîérente
ou hostile; témoin celle dame que j’avais quelques raisons de croire ennemie cíe l’Evangile el qui sur son lit
de mort me JlL appeler auprès d'elle.
J’appris alors de sa propre bouche que
dépuiïi longtemps elle connaissait ■ la
vérité et la servait dans .«on cœur;
celte bonne darne dont les appartements
étaient contigus à notre local venait
(lar un escalier dérobé écouter furtivement la lecture de la Parole de Dieu
et ce fui avec une vive émotion que
je l’entendis chanlei’ les airs les plus
cèn'fius de noire recueil.
Un autre signe réjouissant c’est le
respect et l’estime dont est généralement enlomé le .serviteur de Dieu. Je
me trouvais un dimanche à PoggioMirlelo, c’était après le culte du matin
el je sortais accompagné de l’évangéliste M. Sanlucci; une bruyante fanfare
vint interrompre notre "causerie, la
fouie allait en grossi.ssanl el bientôt la
curiosité et le courant nous entraînèrent vers la place.
Cx'élail jour de fête el il s’agi-ssaii
d’inaugurer un nionumenl patriotique ,
jugez de mon étonnement quand je
me vis accosté par les autorités el invité de la manière la plus civile à
prononcer le discours d’inauguration.
Ce discours il fallait riraprovisci au
milieu du brouhaha de la foule ; je
pris résolimienl mon parti; on m’avait
déjà potis.sé dans rembrasiirc d’une
fenêtre et de là je lançai un Cütadhii!
relenlissanl ; puis je rendis hommage
à notre glorieux roi Victor-Emmanuel
et justice ai\x nobles intentions de son
digne fils. Je n’oubliai pas que j’étais
ministre de l’Evangile, aussi lerminaije en exhortant mes auditeurs à rechercher en Christ la vraie liberté,
sans laquelle les italiens seront toujours tes esclaves des prêtres. Je craignais bien quelque avanie ; en tout
cas, des eoups de siUlets el j’y étais
résigné d’avance. On applaudit au contraire; el dire que derrière un volet
tout proche était l'oicille de Morisei- .
gneur! Je pris part ensuite au haiiquel
les l'élicil.'Uions qu’on m’adressa
lue réjouirent parceqn’eües signifiaient
pour moi que notre régime actuel de
liherlé prépare à l’Evangile bien des
conquêtes.
Ce n’est pa.s qu’il n’y aîl encore
quelques rétrogrades qui regreU&nt «
les hBiireiix temps.-oÎLi’inq«isilioa.|i»ii.- .
vait pendre, noyei;; bidMeSjyécarteîer
à son aise; témoin ce brave monsieur
que, — dans un voyage de Rome à
Ariceia, j’eus pour compagnon de route
et qui autre fois'fût volontiers devenu
mon bourreau. La fatigue el le temps
pluvieux me pesaient; aussi je m’effaçai dans un coin de la diligence el
m’assoupis. Une voix vint m’arracher
bnualemeni à mes rêveries, et j’entendis mon vis-à-vis geindre et se lamenter à l’endroit des hérétiques ; je
l’entendais parfaitement mais je jugeai
qu’il fallait le lai.sser pousser sa pointe.
Après maints propos assaisonnes d’invectives, il se laissa emporter par sa
propre éloquence et .son imagination
léchauffée le faisHnl rêver tout haut aux
moyens de détruire celle mauvaise engeance, il finit pai' en découvrir un
des plus commodes, à son avis,' qui
consisterait à précipiter du haut des
ponts l’hérésie «l'icçue l’hérétique. Celle
pieuse idée lui était suggéiée par l’aspecl du pont de Laviccia (jue nous
traversions en ce moment. Je jugeai
que le moment était venu d’écarquillor
8
les yeux et m’adressaiil à cet inquisiteur eu retaid, je commençai pur lui
demtindei' des détails plus précis louchant un projet aussi charitable, qui
avait pour,^moi un iiuéiêt immédiat,
car, ajoutai-je, je suis un d&cetiæ-ld;
le serrant ensuite de plus près, je
n’eus pas de peine à lui fermer la
bouche, après lui avoir fait avaler les
impertinences qu’il avait déhilêc.s. Il y
avait là un vieux romain de Rome qui
ne cessait de me témoigner son approbation.
Nous avons pai'foi.s, dit l'oraieuren
terminant, de rudes combats à soutenir, entourés que nous sommes d’Amaléciles : comme Moïse, vous devez
du haut de ces montagnes tenir les
mains élevées vers Dieu pour qu’il
nous fortifie et nous accorde la victoire.; votre obole jointe à vo.s prières^
contai hueront, avec la bénédiction du
Seigneur, au progrès et au succès final
de celte œuvre qui est notre oeuvre à
tous.
Quoique l’entretien durât depuis une
«, lieure et demi, pas un auditeur ne
donnait le moindre signe d’ennui ; tous
eussent vu avec plaisir la séance se
prolonger longtemps encore; il nous
fallut partir ayant ce que, soit dit en
passant, il faudrait loiijonrs avoir en
se levant de table, un reste d’appétit.
Kn attendant merci beaucoup et à une
autre fqis tZ mh) dello zecchino.
H.
■0'
IKeime poUtt(|ue
MtuHe. ~ fie décret de clôture de
la session doit avoir paru dans le
journal oiBciei. Le Sénat et lu Chambre
sont convoqués pour le 17 couranl.
Celte publication a été leiardée palle banquet que le roi a l’habitude de
donner aux bureaux de la Chambre
des députés et du Sénat et par celui
que Cairoli a offert au Baron Wimpfen,
ambassadeur d’Autriche. On ne .sait
encore rien de positif ni sur les perSonne.s ni sur le nombre des nouveaux
Sénaleurs; mais il parait certain que
ce nombre est moins grand que celui
que le ministère avait demandé. —
En allendant les bureaux sc sont occupés de l'cxameii de.s budgets; {une
discussion irè.s imporlanle s’e.st engagée sur le budget du ministère de la
guerre et sur le rapport du général
Prirnerano.
M'È'anve. — Le Sénat a discuté
avec éloquence la loi du Conseil supérieur de rinsiruclion publique propiné par le miiii.slre .1. Ferry. Des discours excellenis ont été prononcés soit
par le mini.stre, soit par le duc de
Broglie, soit par le rapporteur M' B.
St. Hilaire. Le but principal de cette
loi, comme de lonîes celles qui préseriii; et qu’a présentées M"' J. Ferry,
c’esl rexclusioii de l’élément ecelésius '
tit^ue des élabiissemenls d’inslruclion
meme au risque de comprometirc la
liberté qui est imporlanle dans tous
les domaines et spécialerneiif dans
celui de l’enseignement. H n’y aura
plus d’évêques, d’ecclésiastiquef fromme
tels dans le premier conseil de renseignement public en France; il n’y
aura plus de conseillers d’étal, plus
de membres de l’inslilul; il n’y aura
plus que de.s mernbres^de runiversilé.
AUe»Ha0n«. — Le prince impérial est arrivé en Italie et s'esl rendu
immédialemenl -à Pegti auprès de sa
famille.
Avant de parlir il a eu une entrevue
avec Bismark qui cLail rentré à Berlin.
Le projet d’augmenter de plusieurs
régiments l’armée allemande en temps
de paix, rencontre de l’opposiiionidaus
les rangs des progressistes allemands
et a pi'oduii de la sensation à l’étranger et surloul en France et en Russie.
— L’impératrice, quoique
très malade est partie de Cannes pottr
St. Petersbourg.
AlMffietttwfe.
Lu misère aug
mente en Irlande. Les esprits sont
siirtoul préoccupés de l’élection d’un
membre du Parlement à Liverpool. Du
résultat de celte nomination ou veut
prévoir ce que seront les élections
générales.
ËBKKSTttOBKBT, Gérant eiAdmmiÿlriileui.
l'ignerot, impr. Chiantoro, et MascBrelli.