1
Quatrième Année.
W Mai 1878
N. 49.
LE
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8.
Æ'MÎlJani la vérité avec la charité. Bp. 1, 15.
J ’ PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . . . L. 3 Tous les pays de l’Uûion de poste . . . P 0 Amérique ... » 9 On s'alionne : Pour Vlniérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour rjF3iîiéWsMrau.Bur8aud’Ad- ministralion. Un numéro séparé : 10 centimes. Annonces : 25 centiroee par ligne. Les enuois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Po- rosa Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo; Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : A T Administration du Témoin,. Pomaretto ( Pinerolo ) Italie
jS O mxKt al x*,e.
10 Mai.' — CptiflreBCe du val'Pélis.
Correspondance ' Revue politique.
10 MAI
^oüs ôrdydhiy'' faire unejiApse
agréablq^S^'.nds lecteurs vaudois
impatienfë®d’avoir d^s^ nouvelles
de notre Colonie l’üihguay, en
publiant sans rtlard% lettre que
nous venons de récavoir pour eux
de notre ^ère M. le pasteur
Armand-ligon.
■ î:*
Monsieur le Rédacteur,
»
Mieux vaut tard que jamais, direzvous, en voyant arriver celle leltre
que je vous ai promise depuis si longtemps. Des circonstances lout-à-fail indépendantes de ma volonté m’ont empêché de tenir ma promesse, mais je
vais prendre ma revanche, si vous me
le Jermetlez, em vous écrivant une
lettre ^*geu ||p longue que je ne
l'aurais pi^ faiiTun mois passé. Mon
-but est cependant desj?!us modestes.
car je n’ai que l’intention de faire un
peu de Chronique Vaudoise .puisque la
Colonie porte le nom de Colonia Valdense dans les actes officiels. ^
L’évènement le plus important dès
deux derniers mois, au moins pour nous,
a été la visite de M. le chev. Garrón
chargé d’affaires et Consul général de
S. M. le, Roj d’Italie à MonleVidep, L’pn
nous avait annoncé sa visite depuis
quelques semaines et nous l’attendions
avec impatience, espérant qu’il nous
aiderait à sortir d’un embarras très
grand en obtenant du Gouvernement
la légalisation de mariages qui n’ëtàient
que religieux tandis qu’ils auraient dû
être cmis. Le Code Civil de la République Orientale de l’üruguay est loin
de s’uniformer au grand principe de
Végalité des citoyens devant la loi, Vèïal
civil des catholiques romains est entre
les mains du curé , tandis que les non
catholiques doivent recourir au juge
de paix. Il ne reconnaît en fait de
mariages, lorsqu’il s’agit de calbqiiques,
que ceux qui sont reconnus par ¡’Eglise
de Rome, de sorte que dans 'le cas
de mariages mixtes, il faut qué la personne ^ qqi n’appartient ,,pàs * à |l’j|glise
Romaine change de réligibn',' ou ob-
2
tienne une dispense qui coûte toujours
très-cher, que l’on soit pauvre ou riche.
Tous les autres citoyens, qu’ils soient
protestants, turcs on païens, doivent
s’adresser au juge de paix assiste d’un
écrivain public. Lorsque le Code fut
proposé, personne n'y fit attention,
de sorte que sans opposition aucune,
il entra en vigueur le 19 avril 1868.
— L’on continua à se marier comme
par le passé et ce n’est que tout dernièrement que les colons vaudois et
les autres colons protestants firent la
découverte fort peu agréable qu’ils
vivaient en concubinage et que leurs
enfants étaient illégitimes. Aussitôt nos
voisins, les colons suisses , firent une
pétition au Gouvernement pour demander que tous ces mariages fussent déclarés légitimes par un decret de Taulorité supérieure. Et comme quelqu’un
nous avait dit que le Consul italien et
son collègue le Consul allemand conseillaient ce moyen et se chargeaient
de nous obtenir cette faveur, nous en
fîmes autant. Cette voie était la plus
courte et la plus sûre. Elle était aussi
très naturelle puisque les Autorités locales, toul-à-fait au courant dé ce qui
se passait, n’avaient jamais fait la
moindre observation et que les Consuls
italiens eux-mêmes ont reçu jusqu’en
1873 copie des actes sans avertir le
pasteur qui les expédiait de rillégalilé
commise. C’était le meilleur moyen de
sortir d’embarras à supposer qu’il y
eût des veufs, des veuves ou des orphelins, sans que les survivants portassent la peine d’une faute commise
par ignorance. Aussi ce ne fitl pas sans
étonnement que nous entendîmes notre
Consul nous {déclarer que non seulement il ne se chargerait pas de faire
parvenir notre pétition, mais qu’il la
déconseillait formellement et recom
-146
mandait à tous de se marier une seconde fois et de légitimer les enfants
par un acte public. Mais n’anticipons
pas.
M. le chev. Garrón arriva à la Colonie
le 9 janvier, le jour même de la mort
du Roi Victor-Emmanuel. Nous eûmes
ainsi le triste privilège d’apprendre le
même jour cette douloureuse nouvelle
que M. Deprelis avait communiquée
immédiatement à tous les réprésentanls
de ritalie à l’étranger, M. Garrón me
dit que nous devions sa visite à la recommandation que M. le colonel Geymet m’avait obtenue du Ministère des
Affaires Etrangères. Comme je n’avais
pas clé lui Ihire visite à Montevideo,
U m’assura qu’il était venu pour me
voir et pour examiner l’état de la Colonie et se faire upe idée de ses besoins, car, ajoutait-il, «je n’ai jamais
pu croire à son existence d , Il s’en retourna certaineineDl convaincu du contraire, puisque pendant les six jours
qu’i^assa parmi nous, il put Iroitsuer
le logebient et la nourriture chez des
colons. Il renonça bien vi||. f visiter la
Colonie e%éfétail ^peut-être à cause
de son étendte. H«eut le dimanche
une entrevue avec les colons, et c’est
alors qu’au grand fléS9ÿq^nlement de
tout le monde, le Consulat en public
la déclaration dont il a été fait mention.
Il partit le lendemain sans nous
avoir donné le moindre espoir* qu’il
s’occuperait de la question. Quel ne
fut pas notre étonnement quand nous
lûmes dans les journaux de Montevideo
une note ofScielle adressée par M.
Garrón au Gouvernement de la République et nous concernant! Le Gouvernement y répondait en indiquant la loi
à laquelle il faut »soumettre et en
réduisant le tarif quêtait de #0 piastres et au dessus , à deux piastres pour
3
les fnáriages fíassés mais qn’il faut Refaire, Pour ce qúí concerne l’avenir ,
il n’y a rien de fixe', à ce qu’il paraii;
le bon plaisir du juge de paix est la
seule loi. En même temps le juge de
paix reçut, en janvier 1878, les régis*
1res nécessaires pour inscrire les actes
que le Code ordonnait de célébrer en
1868 ! Tout cela ne serait rien si en
même temps |nous n’avions pas été
maltraités loul-à-faît gratuitement. La
note dii Consul dans la traduction telle
qu’elle a été publiée commence par
CBS mots; la routine et, qui sait aussi,
les préventions religieuses qui ont prévalu sur les prudentes (?) dispositions
du Code Civil Uruguayen pour ce qui
concerne l’état civil des hélérodonces...
« ( La rutina y quizá también las pre» venciones religiosas, que prevalecen a
» las prudentes disposiciones del Código
» Civil Uruguayo respecto del Estado
f civil de los heterodoxos...) ». Une
leîfi’ë signée un colon et publiée palle principal journal de Montevideo a
protesté énergiquement contre cette
manière de faire. L’assemblée de la
Colonie tout en acceptant avec re’connaissance et gratitude les facilitations
que le Consul a obtenues, a protesté
à runanimité contre le mot hélérodoxos. J'a du écrire dans ce sens à M.
Garrón et le prier de le retirer en lui
faisant observer qu’il devait demander
à ceux qui s’adressaient à lui s’ils
étaient italiens ou non, et non pas
s’ils étaient orlliodoxes ou hétérodoxes.
La réponse n’est pas encore arrivée.
Les colons ont décidé de se soumettre
entièrement à la loi, sans autre démarche, et d’obtenir plus lard par le
moyen de pétitions que le Gode soit
modifié et que l’égalité des ciloyens
devant la loi soit à tous égards une
réalité.
La douloureuse nonvelle de la mort
de Vittor-Emmanuel a produit sur tous
le colons vaudois la plus pénible impression. Elle était tellement inattendue
que nous n’y pouvions croire. Si M.
Garrón n’avait pas reçu une dépêché
officielle' de Dépretis, je crois qu’on
n’aurait pas ajouté foi aux télégrammes
que les journaux ne tardèrent pas à
publier. Les journaux (excepté bien
entendu, les journaux cléricaux), n’ont
eu que des paroles de louange pour
le Roi défunt et oiit sü exprimer dignement le regret qu’ils éprouvaient
pour la perte que l’Italie venait de
Mre.l/Evangéliste de Montevideo après
avoir rendu hommage aUx qualités remarquables de "Victor Emanuel a profilé
de l’occasion pour relever la contradition de l’Eglise Romaine qui, tout en
se refusant à célébrer des messes pour
le roi, exhortait les fidèles à prier chacun en particulier pour le repos de
son âme. Ici comme en Italie, les italiens veulent lui élever un monument;
les vaudois de la Colonie ont déjà
souscrit pour une certaine somme qui
s’augmentera encore de beaucoup. On
en est du moins convaincu.
Vous parlerai-je maintenant de la
Cafom'e Vaudoise? h dis Colonie Vaudoise avec inleniion car c’est le nom
qu’on toi donne et que je préféré
de beaucoup à l’autre qu’elle porte ici
et ailleurs, c.-ii-d. Colonie Piemoniaise.
Le nom de ptéfnonlaiso ne nous engage
pas, tandis que le noni de vaudois nous
obligoli nous conduire de telle manière
quton puisse reconnaître en nous les
descendants des fidèles démOins de
Jésus-^Ghrist. Ainsi jusqu’à nouvêl-ordre
nous sommes vaudois et j’espére que
nous le serons encore pour longtemps
fusqu’à preuve du contraire. --L’état
matériel! de la colonie est assez sa-
4
Ñw
tisfaisant. La principale récolte, celle
du blé, a été passablement bonne et
rapportera un assez jolie somme d’argent à chaque colon si le blé prend
du prix. Jusqu’à présent il est à trèsbas prix , mais l’on espère de tous
côtés qu’il y aura plus lard une hausse
considérable. Il y a fort peu de particuliers qui n’aient pas au moins une
centaine de sacs de blé dans leur
grenier. Bientôt aussi le maïs arrivera
et córame la récolte promet beaucoup,
l’on est en général satisfait de l’année.
Un peu de grêle et les pluies n’ont
pas causé de dommages trop sensibles.
Quant à l'état spirituel de la colonie
je ne puis en juger encore quoiqu’il
y ait assez peu de différence , à mon
avis du moins, entre la Colonie et
l’une de nos paroisses des Vallées.
Nous aurons bientôt, je l’espère, la
première assemblée électorale pour-se
constituer, nommer des anciens etc..,.
Tant qu’elle n’a pas eu lieu, on ne
peut que faire des prévisions, fondées
en (apparence’, mais que la réalité
pourrait faire disparaître bien vite.
Le côté faible est à mon avis l’instruction qui laisse énormément à désirer.
Il n’y a pas d’écoles. Si on le voulait,
on pourrait en avoir, non pas une
mais dix ^ mais avant qu’on se soit
mis d’accord, que le régent et le local
soient,-trouvés et que tout le monde
soit bien disposé, la saison propice a
pf^sé et il faut renvoyer à l’année
suivante. — La plupart des enfants
savent lire ainsi que la très-grande
parliedescatéchumènes qui sont actuellement au nombre de cent»dix. Mais
si les affaires ne changent pas en mieux,
il est à craindre qu’à l’avenir ce niveau
intellectuel ne. baisse encore de beaucoup. 11 faut absolument qu’il y ait
à côté de l’Eglise une école pour
l’inslruclion de la jeunesse. Les catéchismes et les écoles du dimanche lors
même que celles-ci seraient en grand
nombre, sont à elles seules insuffisantes.
Terminons par une mention honorable de la Colonie faite par les journaux
de Montevideo. Le rédacteur du Télégraphe Maritime ayant eu l’occasion
de visiter les colonies suisse et vaudoise
n’a pas manqué de publier à son retour
un article trés-flatteur pour nous. Les
autres journaux l’ont presque tous
reproduil.
Veuillez accepter, M. le Rédacteur,
les salutations de voire dévoué
D. Armand-Hikïon.
GOKFÉBËKË »V m PÊLIS
Suite
Si nous ne témoignons pas notre
reconnaissance à notre Dieu , reprend un autre frère, pour le® nombreux bienfaits dont nous jouissons,
^es bienfaits pourraient nous être
retirés. Israël donnait beaucoup
et Dieu l’enrichissait, le faisait
prospérer et lui fournissait de quoi
faire des offrandes. Mais quand
Israël devint infidèle, il cessa de
faire des offrandes et Dieu cessa
de le faire prospérer. Cela]pourrait
bien nous arriver aussi, si nous
refusons de donner au Seigneur
selon nos ressources. Nous disons
parfois en parlant des biens que
Dieu nous confie : mon champ ,
ma maison, mon pré, comme si
nous en étions les maîtres absolus.
La terre est à moi, dit l’Eternel, et
vous êtes étrangers et habitants chez
moi { Lev. XXV, 23 ) Puisque la terre
appartient à VEternel, et que nous
sommes ses fermiers, il est juste
de lui faire part des revenus.
5
«U9
Séanee de [’après midi.
Après l’adoption des règlements
légèrement modifiés , et celle du
procès verbal de la session de
Luserne-Saint-Jean, la discussion
est reprise et ceux qui prennent
la parole. tant laïques qu’ecclésiastiques , s’efforcent de faire
l’application des [principes généraux qui avaient été posés dans
la séance de l’avant-midi.
Un premier orateur fait le compte
de ce qu’il faut à notre Eglise pour
subsister comme telle et pour aller
en avant. 11 nous faut un 'Culte
régulier et pour cela des Bibles,
puis des prédicateurs, des locaux,
etc. L’achat des Bibles n’est plus
de nos temps une difficulté, grâce
à la découverte de rimprimerie
et à la constitution des Sociétés
Bibliques. Une partie de ce qui
est nécessaire l’entretien du
prédicateur fii||il^Qvé pour aussi
longtemps que les amis chrétiens
de l’étranger voudront bien nous
tendre une main secourable. Mais
les honoraires du pasteur sont
évidemment insuffisants dans un
temps où le prix de tout ce qui
est nécessaire à l'existence est si
élevé et ne tend nullement à baisser.
Qui fournira au pasteur ce qui
lui est nécessaire pour vivre ?
Quelques communes fournissent un
subside au pasteur, et comme ces
derniers rendent de précieux ser'vices à la commune, celle-ci ne
fait que son devoir en les récompensant. Mais nous aimerions que
la paroisse remplaçât peu à peu
la commune dans l’acconiplissement
de ce devoir. La paroisse a tout
à gagner en fournissant à son
pasteur un traitement convenable,
et ce serait par contre peu honorable pour elle que de jouir toute
l’année du travail d’un homme
sans le récompenser. L’ouvrier
est digne de son salaire. On peut
en dire autant des régents et des
maîtresses dont les honoraires ne
sont pas toujours ce qu’il devraient
être pour favoriser la bonne marche
des écoles et le progrès de l’instruction.
Quant aux locaux pour le culte
et aux écoles nous ne sommes
pas très-loin d’avoir ce qui nous
est necessaire. Mais il s’agit de
conserver ce que nous avons, et
de le conserver en bon état. Pourquoi les paroissiens ne contribueraient-ils pas directement pour la
manutention des locaux sans faire
intervenir la commune et laisser
passer leur argent par les mains
du percepteur? On épargnerait
d’abord un tant pour cent d’agio
qui est dû à ce dernier, %oit pour
faire entrer soit pour faire sortir
l’argent de sa caisse. Et cet javantage ne serait certes pas le 'plus
considérable.
Nous devons nous réjouir , dit
un autre frère, du peu qui a été
fait pour subvenir aui^^%esoins
de l’Eglise, mais nous Hevons
confesser en même temps de n’avoir
pas fait encore tout ce que nous
aurions pu faire. Si chacun donnait
quelque chose, et si chacun donnait
selon ses forces on quintuplerait
certainement le produit des collectes. Combien y en a-t-ii qui ne
donnent rien ! Combien y en a-t-il
qui ne donnent qu’une très minime
portion ce qu’ils pourraient
donner! Que nous sommes loin
de nous imposer les sacrifices que
faisaient les juifs 1 On a calculé
6
qü’ils donnaient ehvirofi le quart
de leurs retenus. Combien y en
a-t-il paritii nous qui tiennent la
vingtième, ou mêtfle là centième
partie de leurs revenus?
— A qui là faute si lés chosès
eii sont à ce point?
~~ A ceux qui rie donnent pds
et àüssi à ceux qui ne demandent
pas, où qui demandérit inal. Si
nous voulons obtenir, il faut dôinàndef, expliquer pouf-quoi nous
demandons et demandôr souvent,
C’est là une des parties les plus pdhiblès de notre tâche ; nous nous
exposons à des refus, à des murmures à notre adresse, mais c’est
notre devoir de demander et notre
co.riscience ne saurait être à son aise
si nous ne demandons pas. Evidettirhent le pasteur he peut à lui
seul suffire à la besogne. Que lès
ancîèhS l’aident chaOUn dans son
quartier, et si les aliOiens ne
peüVéril suffire, qu’on nomme des
diadr'eÿ; des collecteurs, enfin que
châçüii fasse son devoir, car il y
à ùn debbk pOûf chacnn.
Il est très-facile défaire déSplaïî's,
ajute ttù âiitre, très-faoile d’i'odiqüer
des'sÿ^'t^cilés à suivre, nfiais unè
grahd^ diffibuitd resté et se trouve
dàn’sÎè lüâhque de collecteurs bien
qualifiés. Le pàstèur peut demander i — et sans doute il le
fait, —'expliquer les motifs de
sà déttiâbdé, même insister beaucoup, —- niais il lui faut des cbllecleUfs et de bons collecteurs.
Où’leS prendre? Il faudrait eU
cre'er*, mais cela n’ëst ni facile
ni ’iite fait. Travaillons cependant
à former des,collecteurs-et Dieu
nous aidera.
Les diffic’ulléâ, repréad un autre
frère, sont sans doute moîndres
dans les églises de l’évangélisation
où même les chefs de famille les
moins hiee partages louchent généralernent un Salaire quelque mo‘
deste qu’il soit, et manient plus
d’argent que la plupart de nos
montagnards. Ces difficultés sont
peubêtre moins considérables aussi
pour nos frères de Rorà qui Vendent
jusqu’auxpiérres; mais en général
nos montagnards touchent peu
d’argent et 'sont pàssableinênt embarrassés quand ils doivent en
donner. La difficulté n’est cependant
pas insurmontable. On a vu dès
gens consacrer aUx missions les
œufs que pondait une telle pijulê
qui pour cela était appelée « la
poule des missions ». Né pour*
rait-on pas lorsque la récolté est
bonne, elle ne l’est malheureusement pas toujours, consacrer à
telle œuvre le- prodU-ît d’un chataigner, par exemple, fiu coin d’un
champ de' porïirf|ij^>-ide terre , de
raves, etc.? ’
Voici un autre moyen à employer , dit uU autre orateur; M
consiste à faire des épargnes, ânOUs
priver de tout CS qui Ue nous est.
pas absolument néOessaîrë, àéviter
les dépensés superflues, lés^dépénsos
folles et surtout les dépenses scandaleuses. Donnons-noas garde de
dire que nous û’avons pas de quoi
donner pour ravâncemertt' du règne
de Dieu , — quand nous jetons
de l’argent pour des Choses nuisibles et coupables. Que âérvirait-il
de dire tons les jours: Qüe ton
règne vienne, si nous ne donnons
rien pour faire annoncer l’Evangile
et pour contribuer selon nos forces
à ravâncement du règne de Dieü_?
Les lecteurs du Témoin voudront
bien nous excuser si ce compte-
7
-161.
rendU; naalgr® sa longueur,,
leur faire goûter les agréables
émotions que nous avons éprouvées
en assistant à cette conférence.
Nous avons la conviction qu’elle
a fait dû bien et nous en bénissons
le Seigneur.
La prochaine Conférenfee traitera
le môme sujet, D. V., à Bobbio
PelUce, où elle sera convoquée
prochainement par le bureau nommé
dans la personne de MM. Ant. Gay
président, J. Chambeaud viceprésident, et J. D. A. Hugon secrétaire,
©omaiponb^ttiCi
■ .) .1:.-. c! îüf;,.
PerH'pr, ‘'13 arril iS78
Trà-Uonotv Mçmimr,
La lettre de frère Jacques qui a
provoqué celle de M. le prof. Gcymonal, m’a donné 'sérieusemenl à
penser. •
Ce n’est pas la première fois que
l'on a mis sur le tapis la question du
nom de Vaudois, pour nos Eglises de
la Mission et je suis grandement étonné
qu’on n’ait pas encore voulu latrancher.
Si la mémoire ne me fait pas défaut , il
me semble que c’est à Florence qu’on
l’q abordée pour la première fois, et
qu’elle paraissait être décidée d’une
manière lout-Hait satisfaisante. Jamais
je n’oublierai la joie et l’eiUhousiasme
avec lesquels nos frères délégués de
la mission acceptaient ca nom, qui,
disa]ent-ils, était pour eux une gloire
ainsi qu’une preuve de leur reconnaissance envers l’Eglise des Vallées.
La question reprise , fut débattue ,
mais bien iplus longuement trois ans
après, à la Conférence générale de
Gènes. Là encore l’élément purement
italien , c’est-à-dire , les délégués des
stations se levèrent comme un seul
homme, pour accepter ce nom <[u’on
leur offrait. Mais hélas le doute s’étant
emparé du cœur d’un membre influent
de la Conférence, notre cher et digne
président actuel dut céder devant ses
arguments , et la proposition fut repoussée, El, mainlenam, juste au moment où personne n’y pensait plus ,
voilà cette éternelle question l essuscitéo
par la Conférence Toscane ! Sa votation'unanime}, tendant à repiousserje
nom de Vaudois pour les Eglises de
la mission, n’a pu que surprendre douloureusement les chrétiens non seulement des Vallées, mais encore les
frères évangélisés par l’Eglise Yaudoise.
Je désirerais ardemiDeiit que les
lecteurs du Témoin pussent avoir sous
les yeux le premier rapport des Conférences de Florence, ils se persuaderaient d’une chose: c’est que les
membres de nos congrégations en
Italie sont plus vaudois que certains
vaudois éux-niérties.
Je pense’ qu’on n’a pas honle de
porler ce nom à l’étranger, pi que
lorsqu'on voit les coeurs émus èt les
lai’JTies versées, à jrouïe de la iidélilé de notre Eglise, on Jest heureux de lui appartenir. Pourquoi dcvrail-on voir notre nom méprisé dans
notre propre patrie? Pourquoi craindre
de hisser notre bannière ? Les Mélhddjsies Episcopaux et Wesleyens, les
Baplisles, libres et autres savent porter
la leur, les vaudois seuls s'y refuseraient? On n’en veut pas, dira-t-on ? Je
ne le crois pas el les craintes sont loul-àfait chimériqu0!3. Mais n’importe.îSi l’on
croit que ce nom est un obstacle à
l’avancement de l’Evangile, qu’on le
laisse dans l’oubU el qu’on n’ailJû plus
¡’exposer à des refus immérités et froissants.
Agréez, honoré Mpnsieur, les saluialions cordiales . , j
De votre tout dévoué
G. A. Tnojf.
Le papisme fonde de grandes, espérances sur la conversion de l’Anglciei re
à son système anlibihlique, Dans le
dernier synode de Westminster le
"cai’dinal Manning a stimulé le zèle de
son clergé en Im montrant ce que l’pn
peut attendre de ses efforts, .«jYoH'e
lâche est grande, dit-il, mais le pnv
8
.152v.
pour lequel vous luttez est grand aussi.
Vous avez à briser la volonté de ce
peuple de rois, qui commande à toutes
les nations de l’univers. L’Angleterre
est la ciel' de la forteresse deirerreur
moderne. Une fois ce centre conquis,
le monde entier sera soumis au catholicisme». .
Malgré les 538 prêtres romains qu’on
a accumulés sur Londres ( où l’on
compte toute une population d’étrangers, français, italiens, irlandais), il
n’a été célébré que 1098 mariages catholiques sur 33.742 mariages.
Dans une ,graj3de fabrique de Notlingham appartenant à MM. Thomas
Adams et G., on fait tous les jours le
culte pour les ouvriers. Personne n’est
forcé d’y assister, mais la demi-heure
qu’il dure est prise sur le temps du
travail. Si l’on n’est pas à la chapelle,
il faut être à l’ouvrage. 11 en résulte
que sur 800 personnes employées, 500
en moyenne suivent ce service quotidien. C’est pour les patrons une perle
de Î,500 heures par semaine. Ce culte
a été institué, il y a près de 25 ans,
par le père des propriétaires actuels ;
)l a été célébré sans aucune interruption
pendant près, d’un quart de siècle.
IKe0ue poUttque
Mtatie. — Le Parlement a repris
ses occupations depuis le l” mai ; au
Sénat il a été question surtout du
traité de commerce avec la France ;
la Chambre a examiné des projets de
loi d’importance secondaire, bien souvent sans être en nombre. Dans les
deux branches du Parlement il y a
eu des interrogations sur l’état de la
question d’Orient et sur le, rôle qu’a
joué et que joue l’ilalie dans les négociations qui ont cours après la guerre
turco-russe et sur le traité de San
àlefano. L’hon. Curli, mini.slre des aflaires étrangères, a répondu dans le
Sénat aux bon. Montezeraolo, Mamiani
et Caracciolo que les dernières nou
velles concernant la réunion du congrès
sont bonnes. Contrairement à ce que
des journaux étrangers ont publié, il n’y
a jamais eu de médiation directe de
la part de l’Italie. Le gouvernement
a sa pleine liberté d’action, sous le
rapport moral aussi bien que sous le
rapport matériel, il n’a en vue que
l’intérêt national et soutiendra le principe de la liberté des mers. L’Italie
n’a pas besoin de se mettre en avant.
En cas où des complications viendraient i
à surgir, il est permis d’exprimer la
présomption que l’Italie, loin d’être
oubliée, ne serait peut-être que trop
recherchée. En suite de ces déclarations, le Sénat exprime sa pleine confiance dans le gouvernement du roi
en ce qui concerne la politique extérieure.
Mtusaie. — L’empereur Alexandre,
pendant la maladie de Gorlshakoffj
s’occupe lui-même de la politique étrangère et est plus disposé que son ministre
pour des concessions et pour la paix.
WftÊnne. — L’Exposition a été ouverte le l' mai par le président MacMahon. Plusieurs princes étaient présents), mais point de têtes couronnées.
Les journaux s’accordent à dire que
l’exposition a bien réussi et que l’Italie
y fait belle figure.
A-unoïioe
On peut se procurer à Ïorre-Pellice
chez M. Gilles libraire: Histoire des
réfwiés de la Reforme en Suisse, par
J. G. Moerikofer, un fort volume de
482 P.
La brochure de M. Emile de Laveleye De l'avenir cies peuples catholiques,
prix 25 cent.
La brochure de M. Théophile Gay,
La terra di Cristo, viaggio in Oriente
di pagine 98 a L. 1 00.
On peut aussi s’abonner à La Bible
annotée a l’usaae des fidèles par une
Société de théologiens ei de pasteurs.
Eunest Robert, Gérant et Administratetir.
Pignerol, Impr. Chianiore et iascarelli.