1
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Année Dkième.
■PEIX D-ABBONNEMENT PAR,'AN
Uaîîe . . . . Ij. 3
Toüs pays de'rUnioti
de poste , ì . 6
AmuïH^ue , . * 9
On ,s’»^ljoTine r
Pour i^lüfériéuy 'chez MM. lem
P4'steurs et tes libraires: de
'Îorre Pelilce. '
Pou.rirS{ïiM»‘/S9^rku,BurôHu d’AdnijnîatratioQ.
N. %
11 Janvier 1884
Un ou plusieurs numétoa aépa
réqii,. dainandés .avant le. ti*'.
râpe ÏO cent, ijhftcun.
1. Aiiiipûoes: 25 ceotîineapÿ 1> gu®»
I<©S! pniÿiJÎA d'argent se, loût par
lettré Yec.omynaiide,e ou par
?)iaiuials sur le Bureau de i’e»
rosa AYompincifh i i.
Pour la RÉDACTION. s'îttrô8Bir
ainsi; A laPirÆCtîôh dli TdJiioirtf»
Poinaretto iPineroIo) Italie.
Pour P ADMINISTRATION adïefi' ser ainsi; A rAdministratipn d^
Pomardtto (PinerolpJ
Italie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi .
Vwt's mfi sf^ez iénioins. Actbs î. S,
Suivant la vérité avec là charité. Eph. iv» 15
1 »
■--«33 '
Sommaire.
ri janvier. Dédica'cô la Temple Vaudois
de Schantierg. —, ^Co^rc^ondmts:' ~ jVom
velle's ‘rélîÿieiciès. — Repue politique.
C-est le 9 novembre que la
communauté de^Schonenberg (ou
Schônberg), paroisse deOetisheim,
dans le Wurtemberg, a eu la joie
de consacrer solennellement au
Seigneur le nouveau temple, élevé
sur remplacement même de l’humble église dans laquelle Henri Arnaud a' 'prêché pendant les 20
dernières années de sa vie et où
reposent ses restes mortels. Cette
fête chrétienne, si impatiemment
attendue, a-suivi de très près celle
que les-Vaudois d’Italie ont at
r
tendue avec uno égale impatiencè'
et qu’ils ont célébrée à-'Róme
même, au cœur de la-papautéi.
Cette coïncidence nous a vivé'ffiéht
intéressés, puisque, à vuesrhu-maines, sans l’énergique pers'évé-raïicë et le courage 4ndotB|}talblJ&
(Ï6' ce héros èhrétien ^ehsevéli a’
Schônberg, il n’y aürâit pas eu
dans nos Vallées ;des .disciples de
l’Evangile ayant à cœur dé'le faire
connaître à leurs' .compatriotes
italiens, jusqu'aux extrêmes limites de leur belle pairie.
Le village était donc en fête ;
les drapeaux, les couronnes et les
bordures de branches de pin,
contrastaient agréablement ^vec
l’épaisse couche de neige dont
toute la contrée était couverte.
Au son joyeux des cloches,-(Ou
peut-être de la cloche) dont est
pourvu le beau clocher du nouvel
édifice, à 10 Ijâ h. du matin, le
cortège se met en ' mouvement.
Les enfants de l’école conduits
parleur instituteur, puis un choeur
dé jeunes gens de la paroisse ou-
2
-10.
vrent la marche. Viennent ensuite
les ecclésiastiques, surintendant
général, prélat de Raiffeisen ,
doye^ Hang, le pasteur du lieu
Weinheimer, et ceux de Durrmeng ,
et de Weinberg; puis les porteurs
de la Bible et du service de la
Sainte Cène, les Conseillers et Magistrats du district, l’architecte
et ses employés, les hôtes qui
ont ét^nvités , les représentants
des autres communautés vaudoises
de Gros-Villar, Petit-Villar, Pinache, Serre , Pérouse , etc. Après
eux une multitude de gens. A la
porte du temple le chœur entonna
et rassemblée , entière chanta le
beau cantique : Nun danket aile
Gott ( Maintenant rendez tous grâce
à Dieu) si populaire en Allemagne
que les enfants l’apprennent avec
l’Oraison Dominicale. — En remettant, selon l’usage, les clefs de
l’édifice au pasteur de la Communauté, l’architecte, M. de Leins
s’exprima à peu près comme suit:
« Lorsqu’il fut question de choisir
l’emplacement de ce nouveau temple deux idées se sont trouvées
eu présence; l’une qui voulait que
l’on donnât la préférence à un
terrain situé hors du village, très
convenable d’ailleurs et libre de
tous les côtés; l’autre qui indiquait le lieu même où, sur le
tombeau : d’Arnaud, s’élevait encore la vieille église.
»C’est avec raison, je «pense,
que cette seconde idée a prévalu,
car elle est un témoignage de
pieux souvenir et de reconnaissance envers un homme extraordinaire , ecclésiastique , soldat,
agent diplomatique, le conducteur
des ancêtres de la grande masse •
de cette communauté. Il y avait
donc une obligation morale à élever la nouvelle maison de prière
sur le lieu même-où reposent les
restes d’Arnaud. Puissent la piété,
la foi et l’esprit paisible et débonnaire de cet homme excellent
servir toujours de modèle à cette
communauté, et puissent ces sentiments être constamment réveillés et nourris dans cette nouvelle
maisoji de Dieu ».
Le doyen Hang accomplit l’acte
proprement dit de la dédicace en
prenant pour texte de son éloquent discours le psaume ixxxiv,
et en prononçant la prière de
consécration. Le sermon de circonstance fut prêché par le pasteur de la paroisse sur Rom. xv,
1-13, VEspérance du chrétien, son
essence, son fondement ^ Ip moyen
de l’acquérir et les fruits qu’elle
porte.
Après un baptême administré
par le pasteur Baret de Durrmeng,
une allücutioh très impressîve du
prélat de Raiffeisen, la prière et
la bénédiction prononcées par le
Surintendant général l’assemblée
commença à se disperser, plusieurs cependant s’arrêtèrent encore quelques instants pour examiner en détail et admirer sans
réserve ce beau temple où pour
la première fois la bonne nouvelle
venait d’être proclamée.
Le temps et l’espace nous manquent à la fois pour en donner
une description un peu complète,
et nous n’ajoutons que quelques
mots sur le repas fraternel préparé à l’auberge de l’Agneau et
3
11
par lequel se teroiina cette belle
fête. Parmi les toasts très nombreux que mentionne la feuille
que nous avons suivi jusqu’ici,
nous ne relevons que celui du
pasteur Klaiber de Wurmberg,
l’auteur d’une biographie d’Arnaud
la plus complète que nous possédions et de laquelle nous nous
proposons d’extraire tout ce qui
peut intéresser les Vaudois.
Le toast du pasteur Klaiber a
été ; Aux Vaudois qui habitent de
l'autre côté des Alpes, mais qui
sont unis en esprit avec ceux du
Wurtemberg; à leur œuvre missionnaire dans l’Italie papale,
œuvre qui n’existerait pas sans
la rentrée glorieuse des Vaudois
dans leurs vallées, préparée et
conduite par Arnaud.
Le matin de la fête un télégramme de MM. les frères Peyrot
de Turin , seuls descendants d’Arnaud , annonçait l’envoi de 200
portraits de leur ancêtre, à vendre
au profit des pauvres. Les mêmes
MM. Peyrot font exécuter un buste
en marbre du pasteur colonel,
pour être placé dans une niche
pratiquée à cet effet dans le nouveau temple.
Uu fait que mous ne faisons
pour aujourd’hui qu’indiquer c’est
que le temple de Schônenberg a
coûté la somme d'environ 35.000
marks (ii.000 fr.) et qu’une partie
de la; dépense resté encore à couvrir. , .
h'ij
Carre 0ponbancc
Lettre du Sud de l’Afrique
E.nst-London (Sud de l’Afrique), le 6
décembre ¡883.
Très honoré et cher Monsieur,
J’aurais voulu vous écrire du Gap,
mais un changement de plan dans la
marche des vaisseaux de laïÇompagnie maritime par laquelle nous avons
voyagé, nous ayant obligé à quitter
celte ville deux jours plus tôt que
cela n’avait été convenu, m’a complètement empêché de le faire. Au
fond cela n’est peut-être pas à regretter, car ainsi les lecteurs du Témoin sauront que nous en avons fini
avec la mer, ce dont nous sommes
très heureux, car la mer est toujours
la mer, c’est-à-dire l’élément ’ non
seulement liquide, mais aussi perfide.
Pas plus loin que celte nuit, la dernière du voyage cl la dernière aprè.s
vingt-six autres nuits qui toutes
avaient été plus ou moins bonnes,
nous avons failli apprendre ce que
c’est que faire naufrage. En quittant
hier vers midi notre dernière étape
(Port-.Alfred), le temps était tout-àcoup devenu si mauvais que le capitaine voyant qu’il n’y avait pas moyen
de lutter, fit arrêter ta machine à
vapeur et carguer toutes les voiles,
moins quelques-unes très petites,
puis laissa le navire fiotler au gré
des vents et des vagues. Nous commençâmes alors une marche sut gcr
tiens que le capitaine comparait; ce
matin, à celle d’un vieux crabe, c’està-dire sur le flanc; ch'aqife vague
nous faisait avancer de côte, avec
force roulis et à grands soubresauts;
souvent la vague, impatientée de la
lenteur du navire, passait par dessus
le pont, paraissant vouloir nous ensevelir et quelquefois écraser le navire lui-même; et ce jeu a duré dixhuit heures, pour finir ce malin patune espèce de cyclone qui, heureusement, n’a fait qu’effleurer notre
vaisseau pour aller se perdre au loin;
4
12
c’était bien « le bruit sifflant de tempête » de 2 PiEKRE III, 10; on eût
dit une dizaine de trakis de chemin
de fer passant tous à la fois, à grande
vitesse, accompagnés d’une pluie torrentielle, Si ce voyageur aérien, au
Heu de nous toucher seulement du
pan de son manteau, dans sa marche
furibonde, avait réussi à nous envelopper, je ne sais trop, cher, et honoré monsieur, si j’aurais ce soir le
plaisir ,âe vous écrire! Aussi est-ce
le coeur plein de reconnaissance que
je le fais, plein de reconnaissance
tout d’abord envers Celui « auquel
les vents et l’eau obéissent,» et ensuite envers tous ceux qui, pendant
toutes ces semaines, ont bien voulu
intercéder pour nous auprès do son
trône de grâce.
J’aurais bien des choses à vous raconter si je pouvais entreprendre un
récit de notre voyage; mais mon but
est simplement de vous donner do
nos nouvelles, et d’ailleurs il faudra
être sur pied de bon malin demain
pour prendre le train qui doit nous
amener à Queenslown, à un tiers à
peu-près de la roule de Léribé, où
nous voulons tâcher de voir encore
notre cher frère M. Coillard avant
son départ pour le Zambèze. Ce que
je ne veux pas renvoyer de vous dire
c’est le bonheur que nous avons eu
d’aller visiter à Wellington notre cher
et vénéré frère M. Murray que nous
avons eu l’avantage d'avoir à notre
Synode en 1881. Les sommes collectées, en grande partie sous son im
Eulsion, parmi les églises réformées
ollandaises de la Colonie du Cap,
pour nos pasteurs, ont été la preuve
sonnante de son affection pour notre
Eglise. Mais l’accueil qu’il nous a fait
et qui se répéterait pour chaque pasleur vaudois qui passerait par le Cap,
en est la preuve vivante. C’est à la
gare même du Cap que nous nous
sommes rencontrés, vendredi matin.
Au moment où nous quittions le guichet après avoir pris nos billets pour
Wellington, ma femme me dit: voilà
M. Murray! C’était lui en effet qui
venait prendre aussi son billet: M.
Murrav ! — M. Weitzecker ! Vous de
vinez le rosie. Ce que vous ne devf^
neriez pas c’est que presque tout le
long de la roule ce vénérable' frère
a trouvé le moyen de faire naître les
amis sous nos pas. D'abord à la gare
même de jeunes candidats au ministère qui venaient précisément d’être
examinés, puis dans le train, de station en station, d’aülres pasteurs de
l’église réformée hollandaise, qui
étaient venus comme M. Murray au
Cap pour ces examens et qui rentraient comme lui dans leurs paroisses
respectives. >
A Wellington nous avons visité les
deux magnifiques établissements d’éducation dont M. Murray nous avait
parlé au Synode et qu’on appelle séminaires; i’un pour les jeunes gens,
l’autre pour les jeunes filles; ce dernier compte jusqu’à deux-cents élèves
dont cent inlernes appartenant à différentes régions de la Colonie. Soit
dans l’un soit dans l’autre de ces établissements tout est admirablement
installé et organisé. Un meeting à
l’occasion de notre passage ûit tenu
au séminaire de jeunes filles à 4 h.
et 1|2; un autre fut tenu le soir dans
une des églises de M. Murray ; pour
le séminaire des jeunes gens et les
paroissiens proprement dits: dans le
premier je fus interprété en anglais,
dans l’aiitre en hollandais; chaque
fois par une demoiselle, à défaut
d’interprète homme. »
Dans celte seconde réunion je pris
sur moi de remercier encore au nom
de notre église M, Murray et l’Eglise
représentée par une fraction de sa
paroisse pour le don susmentionné.
Nous eûmes l’occasion de voir quelques-uns des nombreux Malan que
compte la paroisse de M. Murray (il
y en a trente familles !) et il fallait
voir avec quel empressement M. Murray indiquait ma femme comme représentante des Malan des Vallées
Vaudoises. Il tint aussi à inviter au
meeting du séminaire de jeunes filles
le diacre Barthélemy Malan qu’il avait
mentionné dans son discours à notre
Synode. Le temps nous a manqué
pour voir des Tron qui abondent aussi
à Wellington. Mais j’ai appris avec
5
13
ryrit
plaisir qu’ün de nos plus proches voisins de l’Etiit Libre d’Orange, quand
nous serons à Léribé, sera un pasleur Tron. Nous pourrons donc avoir
par moments quelque douce illusion
et nous croire aux Vallées ! Les paroissiens de M. Murray, en laissant
de côté la parenté des noms, m’ont
beaucoup rappelé nos Vau dois. H faut
entendre avec quel entrain et quelle
force ils chantent leurs vieux psaumes ! En écoutant vendredi soir le
psaume 76, si je ne me trompe,
chanté par eux .sur la même mélodie
que chez nous, il me semblait, h part
la différence de la langue, être en
plein temple de Bobi !
M. Murray m’a chargé de saluer
n les amis des Vallées, » en nommant
particulièrement «MM. Lanlaret, Appia, Tron, Charbonnier, Geymonal,
Etienne Malan, Brochet, le ‘prédicateur du Synode (Pons de Naples,,.)
je ne sais si J’en oublie; et je ne
saurais m’acquitter mieux de cette
commission agréable qu’en l’intercalant ici.
Nous avons aussi eu le plaisir de
nous arrêter quelques heures à Stellenbqsch chez M. le pasteur Neethling, un autre ami dévoué de la
mission française du Lessoulo et en
même temps de notre église. Il a visité les Vallées il y a bien longtemps,
en 1851 ; mais il en a gardé un frais
souvenir et m’a parlé spécialement
du regretté docteur Reve!, et de M.
Etienne Malan, avec lequel si j’ai
bien compris, il a étudie à Berlin.
Stellenbosch est 1’Alhéñe de la Colonie
du Cap: sur une population de 4 à
5 mille âmes il y a plus dé 1500
élèves, répartis dans des établissements d’instruction de degrés différents, mais qui tous sont directement
sous l’influence chrétienne. Là aussi
les étudiants ont été convoqués en
toute hâte pour faire la connaissance
du Missionnaire vaudois et il m’a
fallu leur parier dans l’ante magna
du grand séminaire qui compte, entr’autres, une trentaine d’étudiants
en théologie. —Malheureusement_ les
trois professeurs de théologie étaient
tous absents , ils venaient de partir
pour le Cap, mais j’avais fait leur
connaissance en arrivant à la gare.
L’un d’eux le doyen Hofmeyer a aussi
visité nos Vallées, ainsi que le pasteur Joubert.
En somme, mon impression a été
que la mission parmi les pa'iens tend
à devenir populaire dans les églises
réformées hollandaises du Cap, qui
ne l’ont pas toujours aimée; qu^en
particulier la mission friçnçâise du ,
Lessouto y excite une sympathie croissante; et qu’en ce qui nous Concerne,
nous Vaudois, le terrain semble tout
préparé pour que les relations les
plus cordiales soient établies entre
nous et les descendants de ceux’ qui
furent les frères de nos pères dans
la souffrance pour l’Evangile et dont
plusieurs furent même leurs frères
selon la chair. \
Ma lettre s’est bien allongée ' sous
ma plume; excusez-mol, je vous'prie,
en pensant que pour quelque^ semaines au moins le temps me manquera pour rien vous écrire. Veuîilez
transmettre à nos frères et à rtos
sœurs des Vallées nos salutatioiis les
plus affectueuses et me croire, cher
et honoré monsieur, ,
Votre lo-ut dévoué
.1. Weitzeckeiî
missionnaire.
P. S. Le Synode général de l’Eglise
Réformée Hollandaise de la Colonie,
qui ne siège que chaque trois ans,
vient de se clore il y a une quinzaine
de jours au Cap.
Si j’avais pu arriver plus tôt, quelle
excellente occasion c’eût été de remercier celte Eglise, de ce qu’elle a
fait pour la nôtre !
Le 8 décembre. — Nous voici heureusement arrivés à Queenslown depuis hier au soir, et après dix Meures
de chemin de fer. Lundi, s51'plaît à
Dieu, nous commencerons le vrai
voyage africain. ! ■ ■ J. w.
• Malgré l’espoir que M. et M“® Weitzecker avaient de voir encore à Léribé M. Coillard, il n’est pas probable
qu’ils aient eu cette joie. Dans sa der-
6
,.u.
nière lettre adressée aux amis des
missions, M. Cpillard dit expressément: Notre réunion d’adieux avec
les représentants des Eglises du Lessouto est fixée au 25 novembre et
notre départ définitif au 5 décembre.
Nous sommes déjà au milieu de nos
emballages comme si nous nous préparions à prendre le ii’ain pour le
Zafnbèze.,. Frères bien-aimés, où que
vous soyez, en France, en Angleterre,
en Ecosse, en llulie, en Suisse, en
Belgique et en Hoilande, dans les
grands centres où dans les villages
isolés, pauvres et riches, nous faisons appel à votre affection pour
rcpuvre des missions, à votre amour
pour le Sauveur et nous vous en conjurons, soutenez-npus, priez pour
nous., travaillez et donnez joyeusement. Dieu fera le reste. Adieu ».
Par contre, nos amis ont eu le
bonheur de trouver la situation politique du Lèssoulo dans un état réjouiss.int. Depuis que la Çolonio du
Cap avait, par délibération de son
Parlement, abandonné le tessoulo à
Îui-roôme, après l’avoir bouleversé, il
était à craindre que le Gouvernement
de la reine Victoria ne voulût pas
non plus se charger du protectorat
de celte contrée, lleureusement, les
dernièfOS nouvelles sont fort rassurantes. Le Gouvernement central anglais vient de se décider à reprendre
soiiS sa protection directe le pays des
Bassouios, ce qui assure, humainemeul, l’existence indépendante de
cette tribu, et lui garantit le rétabiissemenl de l'ordre à l’intérieur.
« Nous fendons grâce à Dieu, dit le
Jmrml des Missions, de celte nouvelle période de vie nationale qu’il
laisse à ce peuple objet déjà de tant
de bénédictions». Rkd.
Jlift Société du Ppa-dcl-Torno
(l’i anniversaire)
Torre-Pellicç, la S janvier 1H8J
. Très*honoré Monsieur le Directeur,
La visite que nous fit, il y a plus
de deux ans, le vaillant M. Coillard,
suivie bientôt de la vocation de notre
frère M. Weitzecker, ont réveillé et
développé parmi nous le zèle pour les
Missions. Chez plusieurs cet intérêt
s’est traduit par des faits. Je me borne,
aujourd’hui, à vous en montrer un,
qui me paraît faire bien augurer de
l’avenir de notre Eglise, vis-à-vis de
la grande œuvre qui se poursuit dans
le vaste champ du monde payen.
Hier au soir une cinquantaine de
personnes étaient réunies dans une
salle du Collège Vaudois de La Tour.
La société de Pra del Torno célébrait son P anniversaire. En effet,
le 5 janvier 1883, sur le conseil de
M. le pasteur H. ïron, 16 étudiants,
des classes les plus avancées de noire
Collège, s’étaient constitués en Société,
dans le double but de populariser
l’œuvre des Missions, au moyen de
réunions dans toutes nos paroisses,
et de recueillir des fonds pour cette
môme œuvre, en faisant des collectes
et en recueillant des dons particuliers.
Après quelques mois consacrés à
l’élude du sujet qu’il s’agissait de faire
connaître, nos jeunes amis se sont
mis courageusement en campagne.
Soutenus par la bonté de la cause
qu'ils avaient entrepris de plaider,
et portés par l’entrain et l’cnlhou-^
siasmo qui sont le propre de leur
âge, en moins de neuf mois, ils ont
parcouru, tour à tour, 12 de nos
paroisses y présidant non moins de
29 réunions, plus ou moins nombreuses, suivies d’autant de collectes,
dont quelques unes fort abondantes,
vu le lieu où elles furent faites.
Nous ne disons rien des résultats
matériels obtenus, laissant parler, s’gr
ce point, le rapport financier que
l’on trouvera plus bas. Le succès, à
cet égard, à dépassé l’attente des
plus optimistes. — Mais ce qu’il faut
relever, c’e.st le,bien spirituel et le
profit durable, pour les âmes, dont
toutes ces réunions sont partout accompagnées. Il y a un avantage, non
moins précieux, pour les sociétaires
eux-mêmes. En arrosant ils sont euxmêmes arrosés. Nous ne doutons pas
que la fondation du Pra-del-Tomo,
ne "soit une soürce féconde en bénédictions pour notre Collège et qu’elle
7
ne décide dé la vocation de plus d’un
jeune homme, pour le consacrer à
la sainte œuvre des Missions.
C’est du moins l’impression que
nous a laissé la belle léte d’hier au
soir. Nos vœux les accompagnent pendant la deuxième année d’activité qui
a commencé. —• La Société compte,
en ce moment, 25 membres effectifs,
tous étudiants du Collège, et 47
membres honoraires.
Je vous ai écrit ces quelques lignes
à la hâte, pour quelles servent d’encouragement à nos amis du Pra-delTonio, et pour les assurer de la sympathie chrétienne de tous ceux qui saluent
avec joie l’accomplissement de cette
prière: Que ton règne vienne !
Agréez etc. j. p. p,
HAPPORT FINANCIER DË L’ANNÉE 1883
1° Collectes faites aux réunions
tenues dans douze paroisses des Vallées:
Angiuigne.
Pra-du-Tour . . 4 - )
Serre . . . . . 1) 30 16 80
St. Laurent . . . 3 50 )
Robbio-Pbjülïch (ÿWle) Massël ( DidrsPgSlse) -6 40 1 70
Pomaret (Envers) 16 - )
? 20 - j oo —
Praeustin.
Roc et St. Baj;thélemy 20 50
Rodoret (Fontaines) ' 7 10
RorA (chef-lieu) . . • 3 —
St. Germain (chef-lieu) St. Jbatî. P'<- 12 —
Peyrots . . . 1 50)
Fond de St. Jean . 3 50 17.-^35
Blonals (2 foUV . 12 35 )
La Tour.
Chabriols Sup. . . 5 — \
Coppiers (2 fois) . 14 50 J
Envers .... 2 10 62 17
Taillaret ... . 6 —
Ville Vjllar-Pellice. 34 57
Chef-lieu (2 fois) . Ville-Sèche. 9 15
Bâtie et Combegarin 1 55 )
Combegarin . . . 2 20 13 55
Clos ..... 3 80 )
Total collecté aux réunions 205 72
Tteport Fr. 205 72
2” Collecté par les membres
effectifs.................37 70
3° Contributions des membres
honoraires................dSO —
4“ Remis par le Comité auxiliare du Pomaret ... 52
Total général ff. 434 32
Torre-l'elliee, le 4 janvier iSS4.
EiC llareiiii
Auguste JAtiiER, Président.
Adolphe Jalla, V. Prédd. Caiss.
David Jahièr, Secrétaire.
NB. î..a somme ci-dessus de fr*
434',32 sera intégralement transmise,
par le moyen de la vénérable Table
Vaudoise, au Comité de la. Société
des Missions évangéliques de Paris,
pour l’œuvre du Lessouto (Sud de
l’Afrique).
Üoimelkô rdtjgkueea
Italie. Les tentatives réformistes à
l’endroit du culte Israélite, du professeur primo uffkianie à la synagogue de
Turin, M. Daniele Pergola, dont nous
parlions dans un de nos numéros de
l’année dernière n’ont pas clé trouvées du goût de ses coréligionnaircs.
Tout au contraire, par décision unanime du Conseil directif de celle
«Université», le professeur Pergola
a été destitué de sa charge, destitution contre la quelle il réclame auprès
du ministre de grâce et justice, bien
à tort, selon nous, puisque, -tous
aucun prétexte, on no pourrait contraindre par la force, les juifs ’de
Turin aussi longtemps qu’ils sont et
voudront rester juifs, à conserver
comme fonctionnaire religieux, un
homme dont ils estiment les principes
subversifs de ceux qu’ils professent.
France. — Nouveau départ de mksionnairês. — Le mercredi 5 décembre
dernier partaient de Bordeaux sur
VOràioque pour le' Sénégal, deux
nouveaux missionnaires de la Société
des Missions de Park, destinés à reui-
8
16.
placer dans celte colonie ceux que la
mort avait moissonné l’année auparavant : MM. Jacques et Morin. Le
premier est un ancien missionnaire
qui retourne au champ de travail
qu’il avait été contraint par le mauvais état de’sa santé d’abandonner
]îour .un temps; l’autre, M. Blorin,
lils d’un des médecins les plus estimés
de Paris, et petit-fils, par sa mère,
du célèbre prédicateur Ad. Monod,
est médecin luirmôme, mais en même
temps que médecin, chrétien fervent
et qui désire consacrer au Seigneur,
par la mission, les dons qu’il a reçus
de son maître. Leur départ, a été,
à Paris d’abord et à Bordeaux ensuite, l’occasion de trois séances d’adieux des plus émouvantes et bénies.
Dans une de ces réunions, à Boiv
deaux, l’assemblée a été particulièrefmenl émtie quand, après tous les
orateurs, — dans les discours des
quels la note tendre, celle des souvenirs, avait dominé, —■ le père do
l’un d£? missionnaires partants, 'le
doét. Moèin, croyonsmous, .s’est levé
et a dît: «Je n’approuve pas le ton
de tristesse qui a dominé ce soir dans
cette assemblée. Si Jésus ou St. Paul
eussent été ici, on aurait tenu un
' autre langage. La mort 1 mais on
njeuft partout, et n’est-il pas glorieux de mourir pour la cause du Seigneur? A travers nos larmes nos yeux
doivent toujours rencontrer Jésus».
IftcDue froUüque
Mtutie,. i— Les Chambres sont
encore en 'vacances.
Le député Lovilo se remet lentement de sa blessure. La fièvre le
quitte, le reprend pour le quitter
encore. D’après les derniérés nouvelles
son étal est stdtionnaire. Nicotera
paraît s’être entièrement remis.
Le pèlerinage national a commencé
cp continuera tout le mois. L’affluence
estbeaucoup moins considérable qu’on
né l’avait d'abord cru. El les journaux
de l’opposition en attribuent la cause
aux entraves que le ministère de l’Intérieur aurait mises au zèle patriotique des pèlerins. Le fait est que
tout ce mouvement avait quelque
chose de factice et ne répondait pas
à un besoin urgent. Une telle démonstration n’était pas nécessaire pour
prouver au monde la reconnaissance
des Italiens pour Victor-Emmanuel,
le père de la patrie, et pour témoigner
du désir de maintenir l’Italie une,
sous le sceptre de la maison de Savoie.
Les Italiens, sauf quelques rares exceptions, sont prêts à renouveler ce
plébiscite en toute occasion importante.
On assure que notre roi est disposé
à rendre à la Cour d’Allemagne la
visite que lui a faite le prince Impérial au nom de l’Empereur, et que
l’époque choisie serait celle des grandes manœuvres de l’armée Allemande.
AHeanagne. — L’Empereur aVeçu
en personne les ambassadeurs étrangers et les grands dignitaires de l’Etat;
il s’est entretenu avec tous, et particulièrement avec notpe. ambassadeur
M. de comte de Launay, avec M. de
Couriel ambassadeur fie France et
avec l’ambassadeur d’Autriche. Il a
dit au maréchal Moltke; «11 sera bien
difficile que le nouvel' an prochain
nous trouve encore tous les deux dans
ce momie». I! en sera ce que Dieu
voudra, répondit Moltke, "mais je
demande au Seigneur qu’il conserve
encore longtemps yotre Majesté pour
le bonheur de ses peuples.
Angielerre. —Le gouvernement
anglais s’est enfin décidé à accepter
le protectorat du Lessouto. C’est une
mesure un peu tardive; car elle était
devenue désirable dans l’intérêt de la
paix et de la prospérité de ce pays.
ErnkstRobkrt, Gérant-et Adminislraiciir
l’igimrol, Im|). Chiaiitore et Mascarelli.
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